Rappel du premier message :
Permission. Vacances. En voilà des mots qui sonnaient bien curieusement aux oreilles du vieillard. Ca faisait une éternité qu’il n’en avait plus entendu parler. Faut dire aussi que, dans la Marine d’Elite, les vacances se bornent généralement à la visite du cimetière local dans une petite tombe proprette. Ou bien ça voulait dire que l’heure de la retraite avait sonné. Pourtant, parfois, y’a quelques increvables qui survivent assez longtemps et qui rendent assez de services que pour se voir offrir, comme Fosco, deux semaines de congé. Et c’est sûr que des bons et loyaux services, il en avait rendu le vieux. Après une carrière comme la sienne, on ne peut certainement pas dire le contraire. D’ailleurs, quand il le lui avait annoncé, le Capitaine lui avait très bien fait comprendre toute la joie et la fierté qui l’emplissaient à cette nouvelle.
- Sergent Fosco ! On en a marre de vous ! Cassez-vous deux semaines ! qu’il avait dit.
Et Fosco s’était cassé. Loin de Grandline, très loin. Dans un coin paumé d’East Blue, à Fuschia. Faut dire aussi que, pour un type dont les globules rouges étaient beurrées dès la naissance, la Fête de la Bière était un rendez-vous incontournable. N’ayant jamais mis les pieds dans le coin, il s’était attendu à un petit village tranquille sans le moindre dérangement. Une fois débarqué, il s’était rendu compte à quel point cette fête devait être renommée de par le monde. Une foule de gens s’amassaient entre les quelques bicoques du coin. Il reconnut même des têtes primées parmi les pirates et révolutionnaires, même s’il s’en tamponnait le coquillard. Lui, tant qu’il n’avait pas d’objectif clairement défini, de cible précise, il ne frappait pas, dussiez-vous lui mettre sous le nez la plus belle ribambelle de forbans sur terre. Le crime, il avait rien contre, sauf en cas de crime le touchant personnellement.
Du coup, il profitait des dégustations gratuites dans chaque échoppe pour siphonner quelques litres de bibine. Ca passait toujours mieux quand fallait pas allonger la monnaie, étrange. Et en plus les gens étaient aimables dans le coin. On lui souriait, on lui offrait des verres quand les échantillons gratis venaient à manquer, on lui racontait de bonnes blagues. Au vu de sa sale gueule d’homme-poisson, qu’était clairement pas celle d’un porte-bonheur, ça devait être « l’effet Marine » qui agissait. Certes, le règlement disait qu’un Marine n’étant pas un service devait porter des habits civils mais bon… Pour Fosco, son uniforme constituait ses seuls et uniques habits civils. Ses seuls et uniques habits tout court, en fait. Son engagement, il l’avait pas pris pour sauver le monde, réduire le taux de criminalité ou pareille connerie. C’était pour ça, pour ce superbe pantalon bleu sans le moindre faux pli, cette chemise d’un blanc immaculé au col en V, cette casquette éternellement vissée sur son crâne et, touche un peu plus personnelle, ce vieil imper brun rongé par le temps, tout comme son propriétaire.
Le Loup de Mer n’aurait su dire combien de personnes pouvaient bien être réunies à Fuschia en ce jour, tant les gens affluaient au fur et à mesure que l’ouverture du concours approchait. Quelque chose lui disait que ça allait mal tourner. Pas parce qu’une sorte de sixième sens s’était forgée en lui tout au long de plus de septante années à côtoyer le danger dans les rangs de l’Elite. Simplement parce qu’il était en permission. Et il se sentait tellement bien, tellement détendu, tellement en vacances que, forcément, il devait se passer un truc.
Un truc qui lui ferait pas plaisir.
- Sergent Fosco ! On en a marre de vous ! Cassez-vous deux semaines ! qu’il avait dit.
Et Fosco s’était cassé. Loin de Grandline, très loin. Dans un coin paumé d’East Blue, à Fuschia. Faut dire aussi que, pour un type dont les globules rouges étaient beurrées dès la naissance, la Fête de la Bière était un rendez-vous incontournable. N’ayant jamais mis les pieds dans le coin, il s’était attendu à un petit village tranquille sans le moindre dérangement. Une fois débarqué, il s’était rendu compte à quel point cette fête devait être renommée de par le monde. Une foule de gens s’amassaient entre les quelques bicoques du coin. Il reconnut même des têtes primées parmi les pirates et révolutionnaires, même s’il s’en tamponnait le coquillard. Lui, tant qu’il n’avait pas d’objectif clairement défini, de cible précise, il ne frappait pas, dussiez-vous lui mettre sous le nez la plus belle ribambelle de forbans sur terre. Le crime, il avait rien contre, sauf en cas de crime le touchant personnellement.
Du coup, il profitait des dégustations gratuites dans chaque échoppe pour siphonner quelques litres de bibine. Ca passait toujours mieux quand fallait pas allonger la monnaie, étrange. Et en plus les gens étaient aimables dans le coin. On lui souriait, on lui offrait des verres quand les échantillons gratis venaient à manquer, on lui racontait de bonnes blagues. Au vu de sa sale gueule d’homme-poisson, qu’était clairement pas celle d’un porte-bonheur, ça devait être « l’effet Marine » qui agissait. Certes, le règlement disait qu’un Marine n’étant pas un service devait porter des habits civils mais bon… Pour Fosco, son uniforme constituait ses seuls et uniques habits civils. Ses seuls et uniques habits tout court, en fait. Son engagement, il l’avait pas pris pour sauver le monde, réduire le taux de criminalité ou pareille connerie. C’était pour ça, pour ce superbe pantalon bleu sans le moindre faux pli, cette chemise d’un blanc immaculé au col en V, cette casquette éternellement vissée sur son crâne et, touche un peu plus personnelle, ce vieil imper brun rongé par le temps, tout comme son propriétaire.
Le Loup de Mer n’aurait su dire combien de personnes pouvaient bien être réunies à Fuschia en ce jour, tant les gens affluaient au fur et à mesure que l’ouverture du concours approchait. Quelque chose lui disait que ça allait mal tourner. Pas parce qu’une sorte de sixième sens s’était forgée en lui tout au long de plus de septante années à côtoyer le danger dans les rangs de l’Elite. Simplement parce qu’il était en permission. Et il se sentait tellement bien, tellement détendu, tellement en vacances que, forcément, il devait se passer un truc.
Un truc qui lui ferait pas plaisir.