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Gueule de bois et Purée de cerveau


Mon cher calepin,

Laisse moi te conter une anecdote qui m'est arrivée au courant du mois de juillet. Je m'en souviens encore comme si c'était hier. Autrement dit, il m'en reste encore quelques bribes de souvenirs parsemées ici et là. Je venais de passer une journée de merde. Et quand je dis de merde, c'est pas de la petite fiente de mouette ! Non, non, c'est de la bonne grosse bouse de vache bien grasse...

Je m'étais levé aux aurores à Edge town au royaume de Goa après avoir dormi dans une auberge miteuse. J'espérais pouvoir profiter de cette journée pour visiter la ville, et au passage, essayer de glaner quelques renseignements intéressants sur les pirates de la région. Et c'est là que les emmerdes ont commencé. En me baladant dans une petite ruelle, j'avais eu le plaisir de recevoir sur la tête, un agréable sceau de pisse chaude et d'autres excréments en tout genre qu'une vieille dame avait eut l'amabilité de bien vouloir jeter depuis sa fenêtre.

Ce n'était pas en sentant l'urine que j'allais pouvoir impressionner le moindre équipage de pirates ou encore embellir ma renommé. J'avais donc décidé d'aller faire un tour à la mer afin de me laver, ainsi que mes habits par la même occasion. Après plusieurs kilomètres à marcher sous un cagnard qui commençait à se faire sentir, et également à me faire sentir de plus en plus fort, j'étais finalement arrivé sur le littoral.

En essayant de désincruster l'odeur immonde de mes habits, j'avais mis le pied sur une vive, qui en plus de me piquer violemment, m'avait déséquilibré et fait chuter dans la mer. J'avais ressorti la tête de l'eau aussitôt, en poussant un hurlement hargneux, le visage parsemé d'algues de toutes sortes. Visiblement l'apparence que je dégageais à ce moment précis devait être effrayante car un petit garçon, qui se tenait non loin de là, détala en courant tout en poussant un cri strident. Mais je n'eus guère le temps de m'inquiéter de son sort. En effet, il revint presque aussitôt accompagné d'un garde de la milice m'accusant de l'avoir agressé.


-Ça vous amuse de faire peur aux petits enfants ?

-Non mais ce n'est pas ce que vous croyez. En fait, c'est parce que j'étais plein de caca et...

-Ah parce qu'en plus vous êtes coprophile. Vous savez que cette pratique est fortement prohibée au royaume de Goa.

-Mais ça n'a rien à voir. C'est parce que j'en avais reçu sur le visage...

-Je ne vous ai pas demandé de me donner des détails de vos ébats répugnants. Il y a des oreilles sensibles ici monsieur. Je vous prie de ménager vos propos.

-Mais non, mais...

-Vous voulez jouer au mariole ? Très bien, je pense qu'un petit tour en geôle vous fera le plus grand bien.

Et c'est comme ça que j'ai passé le reste de ma journée à pourrir dans une cellule au lieu d'explorer les environs et de vivre pleinement mon aventure. Quand le soir est enfin venu, le garde a décidé de me relâcher, sans manquer de me donner une petite recommandation fort utile.

-Et je vous conseille d'arrêter de faire mumuse avec vos excréments à l'avenir si vous ne voulez pas avoir d'ennuis dans cette ville.

Suite à cette journée aussi désagréable que peu fructueuse, j'ai commencé à me dire que je n'arriverais jamais à rejoindre un équipage de pirates et que je ne pourrais jamais retrouver la mémoire. La mélancolie m'envahissait petit à petit et sans même vraiment m'en rendre compte, je m'étais dirigé vers la taverne du coin afin de noyer mon chagrin dans l'alcool. Assis au bar, une bonne grosse chopine de leur plus forte boisson locale devant moi...



Dernière édition par James Fish le Sam 3 Nov 2012 - 15:10, édité 6 fois
    Après plusieurs jours en mer, Ylvikel Strauer arriva enfin au royaume de Goa. Celui-ci était particulier. En effet, il était le plus puissant et l'un des plus anciens de tous les états d'East Blue. Le truc marrant avec ce royaume, c'est la division de l'île en trois zones distinctes :
    - Les nobles qui résident au centre derrière des murailles (High Town).
    - La bourgeoisie qui forme la majeure partie de la population loge dans la périphérie intérieure (Town Center).
    - Les pauvres qui vivent dans la périphérie extérieure (Edge Town).

    Ylvikel Strauer voulait depuis tout petit visiter ce royaume mythique. Pourquoi me diriez-vous ? Tout simplement pour sa diversité. Ylvikel étant lui même un noble avait toujours voulu se mélanger avec les siens.
    Il arriva sur l'île en début de matinée, mais malheureusement, la chance n'était pas de son côté. Il venait d'accoster au petit village de Fushia. Ce dernier était situé complètement à l'opposé de sa destination : High Town. Il fallait donc qu'il passe par le mont Gorbo et le Grey terminal pour arriver à la capitale, seulement il ne savait pas par où aller. Il se rendit donc en ville dans le but de demander son chemin. Cependant, il n'y avait pas un chat. Ylvikel voyait bien que des gens l'épiaient depuis leurs fenêtres, mais pourquoi faisaient-ils une telle chose ?


    « Excusez-moi, j'aimerais me rendre à la capitale. Pourriez- vous m'indiquer le chemin ? Je vous rassure tout de suite, je ne mords pas ! »

    Rien, aucune réponse. Pourquoi les gens de cette ville avaient-ils si peur d'Ylvikel ? Et puis d'un coup, il eut un tilt, c'était ses habits le problème. Les habitants devaient être oppressés par les nobles de la ville pour être si méfiant envers Ylvikel. Tant pis, il savait qu'il fallait passer par les montagnes. La vraie question était, de quel côté devait-il aller ? Il partit comme à son habitude, tout droit, et s'aventura dans la montagne. Par chance, il rencontra deux hommes qui étaient en train de cueillir des champignons, du moins, c'est-ce qu'il croyait. En réalité, ils étaient occupés à enterrer un cadavre. Ylvikel se trouvant au mauvais endroit, au mauvais moment, il se fit prendre en chasse par les deux hommes qui voulaient sa peau afin d'éviter que l'affaire ne s'ébruite. Durant leur folle course poursuite, Ylvikel trébucha sur une branche d'arbre ce qui permis aux bandits de le rattraper. Il crut que sa dernière heur était arrivée. Par chance, les bandits détalèrent comme des lapins, ou plutôt devrais-je dire par malchance, car s'ils avaient pris peur, c'était pour une bonne raison ! Derrière lui se tenait debout un ours de taille gigantesque. Il devait facilement mesurer dans les cinq mètres de haut. C'était la première fois qu'Ylvikel voyait un ours d'une telle dimension. Sans prendre le temps à la réflexion, il prit lui aussi ses jambes à son cou. Dans sa course, il glissa et tomba d'une falaise. Lorsqu'il reprit enfin connaissance, le soleil était déjà haut dans le ciel. Il devait être six heures de l'après-midi, mais quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il aperçut au loin la capitale.


    Il descendit à toute vitesse de la petite falaise. Lorsqu'il arriva aux alentours de la ville, il n'y avait là que des bidonvilles. La pauvreté était extrêmement présente et inutile de vous préciser qu'Ylvikel ne passait, mais alors pas du tout inaperçu. Malheureusement il en fit très vite les frais, car tous les clodos du coin voulaient le dépouiller. Il savait que ce coup-ci, le combat allait être inévitable. Il dégaina alors son épée et aussitôt trois clodos se jetèrent sur lui. Ils ne savaient guère se battre et Ylvikel se contenta d'utiliser le plat de son épée. Il les assomma chacun leur tour.
    Quelques instants plus tard, des gardes arrivèrent à sa rescousse et firent fuir les clodos.


    « Vous allez bien, Monsieur ? »

    « Oui grâce à vous. Mais, comment avez-vous su que j'avais des problèmes ? »

    « Eh bien voyez vous, nous avons entendu une agitation inhabituelle. De plus, ces moins que rien passaient devant nous en courant et s'écriaient qu'il y avait un noble à dépouiller. Nous les avons donc suivis et nous vous sommes venus en aide. »

    « Oh je vois. Et bien, vous m'avez fait gagner un temps précieux. Si j'avais du m'occuper de tous les clodos du coin, j'en aurais eu jusqu'à demain matin. »

    Les gardes conduisirent donc Ylvikel en ville et ce dernier les remercia une dernière fois avant de reprendre la route. Mais la nuit venait de tomber et il ne pouvait plus visiter grand-chose à cette heure-ci. Il entra dans le premier bistrot qu'il trouva.
    Il s'assit au comptoir et commanda un verre de rhum. Il était un peu dépité d'avoir passé une journée aussi peu efficace et avait bien envie de parler à quelqu'un pour se changer les idées. Il remarqua qu'un homme était assis juste à sa gauche. Il avait l'air tout aussi mélancolique que lui et semblait noyer son chagrin dans l'alcool. Ylvikiel décida alors d'entamer la conversation.


    « Je ne vous raconte pas la journée pourrie que je viens de passer !  »

    Il attendit patiemment une réponse de ce dernier tout en sirotant son verre de rhum.


    Dernière édition par Ylvikel Strauer le Ven 9 Nov 2012 - 21:19, édité 2 fois
    • https://www.onepiece-requiem.net/t6125-ylvikel-strauer#74184

    Le type qui m'avait adressé la parole ne semblait pas être à sa place. Perdu au milieu des clochards et des voleurs, il avait l'air de quelqu'un de tout à fait respectable. Je ne sais pas ce qui l'avait amené ici mais sa présence jurait avec l'environnement qui l'entourait. Plus par politesse que par réelle envie, je répondis à son entame de discussion.

    -À mon avis, elle peut difficilement être plus merdique que la mienne !


    -Ah vous croyez ça. Ben laissez moi vous raconter ma journée. Tout a commencé...

    Je lui avais pas demandé de me déballer tout son curriculum vitae mais voilà qu'il était parti dans son baratin. Et bla bla bla, et bla bla bla. Moi qui voulais seulement me saouler la gueule tranquillement, c'était bien ma veine.

    -...et c'est comme ça que j'ai finalement débarqué ici. Et vous alors, allez y, balancez que je puisse voir si votre journée peut être pire que la mienne.

    Visiblement je n'avais peu de chance d'échapper à ce type collant alors je me décidai à lui conter mes péripéties.

    -...et voilà toute l'histoire. Tout ça pour essayer de retrouver cette foutue mémoire.

    -Alors comme ça, vous avez des problèmes de mémoire. Mais c'est très intéressant ça ! Allez, je vous offre une autre chopine et en échange, vous m'en racontez plus à ce sujet.

    J'avais pas vraiment envie de tailler la causette avec ce type toute la nuit mais si je pouvais éviter de payer ma beuverie, c'était toujours ça de pris.

    -Il se trouve que j'ai tendance à oublier ce qui vient de m'arriver. D'un coup comme cela, sans aucune raison apparente.

    -Hum, vraiment fascinant ! Pouvez vous m'en dire encore davantage à propos de ces amnésies ?

    -Et bien, il se trouve que j'ai tendance à oublier ce qui vient de m'arriver. D'un coup comme cela, sans aucune raison apparente.

    -euh ! Oui vous me l'avez déjà dit ça...

    -Ah bon ! Et ben voilà, c'est exactement ce que je suis en train de vous expliquer en fait.

    Le type commençait à se frotter les mains et à écarquiller de gros yeux comme s'il venait de découvrir un trésor. En y repensant, son comportement était vraiment étrange.

    -Mais reprenez donc un autre verre et racontez moi la suite. C'est la maison qui régale !

    Ah ces nobles ! Ils ne savent apparemment pas quoi faire de leur argent et ils aiment le jeter par la première fenêtre qui passe. Mais bon, si je n'avais qu'à parler de moi pour avoir boisson à volonté, je n'allais surtout pas faire ma fine bouche quant à mon auditoire. En plus de cela, l'alcool commençait sérieusement à faire effet et la journée que je venais de vivre devenait de moins en moins grise à mes yeux.


    -Si ce n'était que ce petit problème, ce ne serait pas trop grave encore. Mais j'ai également perdu tout souvenir d'avant le 8 Juillet de cette année.

    -Mais c'est magnifique, euh, je veux dire tragique... Tenez reprenez donc encore un petit verre !

    Désormais, son regard pétillait comme jamais, et tandis que je buvais une gorgée de plus de ce doux breuvage, ma vision s'assombrissait progressivement. Je crois bien que ce fut le verre de trop car à partir de là, je n'ai plus eu aucun souvenir jusqu'au lendemain matin...




    Dernière édition par James Fish le Sam 3 Nov 2012 - 4:21, édité 1 fois
      L'homme inspecta du regard Ylvikel. On pouvait voir dans ses yeux qu'il se demandait ce qu'une personne comme lui faisait ici. Il lui raconta alors sa journée. Ylvikel était comme un enfant qui venait de recevoir ses jouets pour Noël. Il sentait monter en lui l'excitation quand cet homme lui parlait de ses problèmes. Il n'aurait jamais imaginé qu'il allait trouver dans cette ville, un cas d'étude aussi intéressant que ce jeune homme ! Être si jeune et avoir des problèmes de mémoires ce n'est pas donné à tout le monde. Un médecin ne peut laisser passer une telle chance. Ylvikel le voulait, et quand il veut quelque chose, il l'obtient. Seulement, il ne pouvait pas simplement lui demander de le suivre bien gentiment pour lui faire ses macabres opérations. Non, il fallait trouver un plan d'attaque ! Et d'un coup, il lui vint une idée.
      L'homme venait de lui conter sa journée. Pour lui aussi, elle n'avait était guère fameuse. De plus, s'il était ici pour la même raison qu'Ylvikel, c'est qu'il envisageait de se saouler. Effectivement quand on passe une sale journée, la seule chose qui peut vous remonter le moral, c'est l'alcool. Ylvikel savait maintenant quoi faire pour l'étudier. Il l’incita à boire ( l'abus d'alcool est dangereux pour la santé ) pour en connaître un peu plus sur sa maladie. Il apprit ainsi que l'homme n'avait plus de souvenir depuis le 8 juillet 1624. Cette information était précieuse pour Ylvikel. Maintenant, il avait une idée de ce qui pouvait en être la cause.

      Au bout du dixième verre, les yeux du jeune homme se fermèrent petit à petit. Quand Ylvikel le remarqua, il s'illumina. Son regard devint pétillant et un grand sourire apparut sur son visage. Rien qu'en le regardant on pouvait voir son excitation. D'ailleurs, il en tremblait. Il souffla un bon coup et bu lui aussi son verre qu'il avait commandé un peu plus tôt auparavant, mais qu'il n'avait pas eu le temps de finir. Et pour cause, il était tellement occupé à écouter ces histoires d'amnésie, qu'il ne l'avait quasiment pas touché. Ylvikel but d'un trait son verre de rhum et le reposa sur le comptoir. Ce qui l’intéressait maintenant, c'était l'homme juste à sa gauche. Il le regarda avec envie. Il s'était évanoui avec le dernier verre. La position dans laquelle il se trouvait était assez comique. En effet, sa tête était posée sur le bar et ses bras pendouillaient. Ce qui était sûr, c'est qu'il dormait. Il fallait maintenant le déplacer dans un endroit plus tranquille. Ylvikel se leva et appela le barman.


      « Excusez-moi mon brave, je viens d'arriver ce matin en ville et je ne connais pas trop les environs. Pourriez-vous m'indiquez les coins que l'on doit éviter à tout prix ? »

      Le barman s'approcha d'Ylvikel, mais juste avant qu'il ne prenne la parole, celui-ci l’interpella de nouveau.

      « Surtout les coins sombres, ça me gêne de vous le dire, mais le noir m'effraie. »

      Le barman fut surpris par la déclaration d'Ylvikel et se mit à rire.

      « Ma fille aussi a peur du noir, vous avez donc tous les deux un point en commun. Pour répondre à votre question, je vous déconseille d'aller à l'Est. Le soir, on n'y voit vraiment rien et il n'y a quasiment rien là bas à part des entrepôts. Dirigez-vous vers l' Oues . . . »

      Ylvikel n'écoutait déjà plus le barman. Il savait maintenant où aller pour faire son expérience tranquillement grâce à cet imbécile. Yvikel n'aurait jamais pensé qu'il allait lui indiquer l'endroit le plus dangereux de la ville sans même lui demander pourquoi. D'un côté, il avait bien préparé le terrain en lui indiquant qu'il avait peur du noir. Il se leva de sa chaise, sortit de sa veste cinq cents Berry et les posa sur le comptoir.


      « Je te remercie, pour ses informations précieuses. Je vais donc pouvoir raccompagner cet homme ivre chez lui sans la moindre crainte. A plus. »

      Sur ces mots, Ylvikel Strauer souleva l'homme, mit son bras droit autour de son cou et les deux hommes se dirigèrent vers la sortie. Il était plus grand que lui et ses jambes traînaient à même le sol. Ce dernier avait tellement bu qu'il bavait sur Ylvikel. Il avait quand même bien réussi son coup notre petit Ylvikel. Ils partirent donc à l'Est comme leur avait indiqué le barman. Plus ils marchaient dans cette direction, plus l'obscurité gagnait du terrain. Puis tout à coup, Ylvikel aperçut sur sa droite une petite ruelle. Elle était parfaite, car de la rue on ne distinguait même pas si quelqu'un s'y trouvait ou pas. Quand ils arrivèrent sur place, Ylvikel lâcha brusquement l'homme et s'essuya le front.

      « Pfiou, tu manges bien toi. »

      Il s'assit contre le mur afin de reprendre un peu son souffle. Le ciel était particulièrement étoilé. Il déposa sa veste sur un petit tonneau ainsi que son chapeau. Il prit l'homme qu'il avait laissé tomber au sol, et l'assit sur une caisse qui traînait dans le coin. Il était temps pour lui de commencer l'opération, ou la dissection de ce jeune homme. Seulement, il faut les outils adéquats. Heureusement, Ylvikel avait toujours son précieux kit chirurgical sur lui. Il mit sa main dans sa veste et le sortit de cette dernière. À l'intérieur, il prit son scalpel et une paire de gants qu'il enfila aussitôt.

      « Bon, je vais lui découper la peau du crâne pour atteindre sa boite crânienne dans un premier temps. »

      Muni de son scalpel, il découpa minutieusement la peau de son crâne. Ce qui avait toujours fasciné Ylvikel durant ce genre d'expérience, c'était la discrétion du sang. Discrétion dans le sens, où il n'y avait que très peu de saignement. Cela permettait de rendre ce genre d'opération invisible si on n'y prêtait guère attention. Après une dizaine de minutes, Ylvikel retira la peau du crâne et la déposa sur un tonneau. Il était donc arrivé face à la boite crânienne. Le problème c'est qu'à partir de maintenant ça allait se compliquer, enfin c'est de que vous croyez. La réalité en est tout autre. En effet, le scalpel d'Ylvikel n'est pas banal. Il possède à son cul une petite scie rotative pour ce genre de situation. Comment elle fonctionne ? C'est très simple. Il y a un mécanisme qui s'active lorsqu'on empêche l'air de s’engouffrer à l'intérieur, entraînant ainsi l'activation de la scie.
      La scie étant maintenant active, Ylvikel la posa sur la boite crânienne du jeune homme. Un bruit strident ce fit entendre et une petite odeur de brûler s'y dégagea. L'opération lui prit approximativement une demi-heure. Lorsqu'il eut fini la craniotomie, Ylvikel ôta et déposa ce qu'il venait de découper à côté de la peau.
      Ylvikel n'en revenait pas. Il était loin de s'imaginer que ce qu'il allait découvrir à l'intérieur de ce crâne allait à le fasciner à ce point. C'était la première fois qu'il voyait quelque chose de ce genre. Une substance verte était accrochée sur les côtés du cerveau. Plus particulièrement, sur les lobes temporaux. Ces derniers sont impliqués dans la mémoire, le langage et l'odorat. Ylvikel était d'ailleurs surpris que cet homme n'ait pas de problème au niveau du langage vu la taille de cette substance. Plus il la regardé et plus il était fasciné par elle.
      Il prit donc son scalpel et toucha cette matière verte pour voir comment elle allait réagir. À sa grande surprise, elle bougea et se déplaça vers l'arrière. Elle était vivante !


      « Fascinant ! Vraiment fascinant ! »

      Pour Ylvikel, c'était Noël avant l'heure ! Il prit le temps de se mettre à genoux et récita une prière pour remercier Dieu de lui avoir offert un merveilleux cadeau. Cependant, il savait très bien qu'il n'allait pas pouvoir retirer toute cette substance. Elle était bien trop importante et le temps allait finir par manquer à Ylvikel. Il fallait donc faire un choix, prendre le risque de tout enlever ou alors retirer qu'un petit bout. Ylvikel n'hésita pas longtemps et décida d'opter pour la deuxième option. Pourquoi aurait-il tout enlevé alors qu'il n'était pas payé après tout ? Il sortit une petite pince de son kit. Il attrapa la substance verte par une de ses extrémités et coupa un petit bout de deux centimètres qu'il s'empressa de mettre dans un bocal hermétique. C'était incroyable, on voyait nettement que cette substance était vivante. Elle bougeait dans tous les sens pour essayer de sortir du bocal. Les premiers rayons du soleil firent leurs apparitions. Il fallait donc remettre le jeune homme en état de marche ! Il reprit le bout de crâne qu'il avait découpé et le mit à sa place originale. Pour solidifier la partie du crâne qu'il avait découpé, il avait placé tout autour une sorte de résine afin d'aider l'os à se régénérer plus rapidement. En général, une demi-heure suffisait. Puis, il remit la peau du crâne et la cousue avec le plus grand soin. Il laissa tout de même une petite cicatrice afin que ce dernier puisse remarquer qu'il avait eu une petite opération. Ylvikel aimait bien ce petit jeu sadique du chat et de la souris. Il savait qu'une petite partie de sa mémoire allait lui revenir et si jamais un jour, il voulait qu'elle lui revienne entièrement, il avait sur lui le premier indice.
      Il devait maintenant être dans les alentours de six heures et le soleil se faisait de plus en plus présent. Ylvikel avait donc terminé l'analyse du cerveau du jeune homme. Il n'en était pas déçu, dommage qu'il n'eût guère plus de temps. Il remit donc sa veste ainsi que son chapeau et le regarda une dernière fois.


      « Quel drôle de personnage que voici. Je me suis bien amusé en ta compagnie. Si un jour tu souhaites me retrouver, je t'ai laissé quelques indices avec cette cicatrice. À toi de savoir les décrypter. »

      Sur ces mots, Ylvikel partit donc en direction de High Town. Après tout, il était venu pour visiter cette ville à la base. Non pas pour faire une craniotomie.


      Dernière édition par Ylvikel Strauer le Ven 9 Nov 2012 - 21:19, édité 2 fois
      • https://www.onepiece-requiem.net/t6125-ylvikel-strauer#74184
      Alors que le soleil se faisait déjà lourd, je m'étais réveillé dans une petite ruelle légèrement à l'écart de la ville. Je ressentais de violents maux de tête certainement causés par la soirée bien arrosée de la vieille. Il me manquait une grande partie des événements qui s'étaient déroulés cette nuit là et je me demandais comment ma rencontre avec ce noble égaré avait bien pu se terminer.

      En me passant la main dans les cheveux, je remarquai qu'une cicatrise supplémentaire ornait le sommet de mon crâne. Décidément, la soirée avait dû être mouvementée et il était probable que je me sois cogné la tête dans l'agitation. Cependant, en examinant de plus près cette nouvelle blessure, je me rendis compte que des fils de sutures prenaient racines ici et là. Il était clair que cette plaie avait été refermée de façon chirurgicale. Ce brave type m'avait certainement emmené dans un hôpital après que je me sois ouvert la tête. Mais dans ce cas là, pourquoi m'étais-je réveillé allongé dans une ruelle à plusieurs centaines de mètres du centre-ville ?

      Afin de dénouer un peu ce casse-tête, je m'étais rendu au bar pour avoir une petite discussion à ce propos avec le barman. Celui-ci était déjà à son poste, prêt à recevoir les premiers ivrognes qui aiment agrémenter leur petit déjeuner de quelques verres de whisky. Je n'avais pas vraiment envie de perdre encore mon temps en bavardage futile et je décidai donc d'aborder le sujet sans passer par quatre chemins.


      -Bien le bonjour mon brave. Est-ce que par hasard vous vous rappelez de ce qui a bien pu m'arriver hier, ainsi qu'au gars qui me tenait compagnie ?

      -Est-ce que j'ai l'air d'avoir la tête de la fille du centre des informations ? Si tu veux qu'on discute, tu commandes à boire. Je suis pas payé à tailler le bout de gras avec tous les clodos du coin moi.

      Décidément, encore une journée qui commençait bien ! Puis c'était pas comme si j'avais envie de me saouler de bon matin alors que j'avais encore des séquelles de la vieille.

      -Très bien. Est-ce que je pourrais avoir un verre de jus d'orange dans ce cas ?

      -On n'est pas à la garderie ma mignonne. Ici on boit de l'alcool ou on boit pas.

      Pour un mec qui voulait pas perdre de temps en bavardage inutile, j'étais parti sur les chapeaux de roues. Qui plus est, je n'avais aucune intention de payer pour un verre que mon estomac ne me permettrait pas de boire. Je ne voyais plus qu'une solution, utiliser le bluff du gars sûr de lui.

      -Bon écoute moi bien mon gros lourdaud. Je suis pas ici pour que tu me fasses perdre mon temps précieux. J'ai besoin de ce petit renseignement et tu vas me le donner avant que je m'énerve et que j'en vienne à démolir ton établissement avec ta face de babouin par la même occasion.

      Ces mots n'eurent pas vraiment l'effet escompté. La barman se rapprocha de moi et me balança un violent coup de poing directement dans le plexus solaire. Sous cette action, ce qui devait arriver, arriva. L'ensemble du contenu de mon estomac se déversa en un jet puissant sur le visage de mon opposant. Cependant par le plus heureux des hasards, il se trouve que celui-ci était allergique aux retours gastriques. Il se mit à pousser des cris d'effrois épouvantables.

      -Non à l'aide ! Du vomi ! Mon pire cauchemar ! Que quelqu'un me débarrasse de cette immondice, je vous en supplie !

      Encore aujourd'hui, j'ai du mal à concevoir ce qui peut pousser un homme qui ne supporte pas le vomi à devenir barman. Toujours est-il que je profitai de ce moment de répit pour déguerpir avant que ce colosse ne reprenne ses esprits.

      Ainsi donc, mon cher calepin, je n'ai pas pu recueillir plus d'informations sur la suite de ma soirée alcoolisée. Tout ce que je peux te dire, c'est que depuis ce jour là, il m'arrive de faire des rêves étranges. Enfin, ce ne sont pas vraiment des rêves mais plutôt des visions où je me vois plus jeune dans toutes sortes de situations. Je ne sais pas si ce sont des bribes de souvenirs qui me reviennent par épisodes ou juste mon imagination qui s'amuse à me jouer des tours. Quoiqu'il en soit, il est certain que les événements qui se sont déroulés cette nuit là ont un rapport direct avec ces flashs. Peut être qu'un jour, j'aurai la chance de recroiser ce noble à l'allure atypique et qu'il pourra m'offrir quelques précisions à propos de toute cette histoire.

      En attendant, mon vieux calepin, j'aurai certainement le plaisir de te conter quelques unes de ces visions au cours des prochains jours de mon voyage.