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Sale besogne pour Besogneurs

Depuis l'assassinat d'un membre du conseil des 5 par Niklas Aldo, la chasse est ouverte pour mettre la main sur le révolutionnaire. Et comme on ne sait pas ou il se cache on commence par taper avec brutalité sur tout ses anciens copains.
Depuis des années la marine note avec soin les noms de tous les révos potentiels et présumés sans chercher à les arrêter, après tout, il est nettement plus facile de surveiller un révo connu que de chercher qui l'a remplacé. Mais maintenant c'est terminé, tout le monde est réquisitionné pour lancer une grande opération de chasse au révo dans toutes les grandes villes ou ils se terrent. Il faut frapper vite, il faut frapper fort, et il faut choper tout le monde.

Du haut d’une colline de déchets, Fosco observait la grande décharge qui s’étalait à ses pieds. Tout ici n’était que détritus, crasses et autres saletés. Même les habitants, aux dires de la « haute », n’étaient que des vermines qui vivaient dans l’endroit le plus approprié qui soit. Tous les rebuts du Royaume de Goa concentrés en un seul endroit, tel était l’objectif du Grey Terminal. Ici, les maisons ne se composaient bien souvent que d’un toit, et les gens vivant entre quatre murs – aussi branlants soient-ils - passaient pour des nantis.
Fusil sur les épaules, il balayait la zone du regard, entouré par ses dix hommes. Le tout dans un silence macabre, comme si toute la région avait été prévenue de l’arrivée des Marines. Les rares traces de vie n’étaient que vagues silhouettes se perdant dans la brume épaisse et nauséabonde. Des corps gisaient sur le sol, sans qu’on puisse faire la nuance entre les poivrots imbibés dormant à même le sol et les cadavres figés dans la mort. Depuis leur arrivée, la Section Basse-Besogne avait l’impression de se trouver sur un champ de bataille qui venait de se conclure.

Aujourd’hui, ils partaient de zéro. Y’avait pas de rues, pas de numéros, pas de panneaux indicateurs, que des immondices. Ca ne facilitait pas les recherches, pour sûr. On leur avait donné un nom, Tomi Lobho, et une localisation approximative, Grey Terminal. Très approximative, à vrai dire, vu la taille de l’endroit. Ensuite, on leur avait dit de se démerder. Au bout de deux heures dans le coin, ils avaient réussi à faire cracher une info à une bande de minables qui avaient cru pouvoir les racketter. Apparemment, Tomi se trouvait au nord, dans la zone des Sept Collines. Ca réduisait le terrain à balayer, mais ça laissait tout de même une bonne surface à couvrir.
Du coup, Fosco, ça le motivait pas des masses. Non seulement ça le saoulait de devoir jouer au dératiseur, de débusquer l’ennemi mais, en plus, au moment du briefing, le Commandant n’avait pas mentionné une seule fois les termes « explosion », « sabotage » ou bien encore « destruction ». Alors d’accord, au vu de sa carrière et de son expérience, il était écrit en grosses lettres « polyvalent » sur sa sale gueule, mais quand ça tapait pas dans ses centres d’intérêt, il était jamais à son maximum.

Du haut de son perchoir, il pouvait observer plusieurs bâtisses pouvant faire office de repère pour truands. Des restes de bateaux renversés, une vieille toile de chapiteau délabrée, une caverne creusée dans les déchets. Et même, au sommet d’une colline avec un versant en pente raide, une grande baraque composée essentiellement de bois, semblant construite avec soin, qui jurait étrangement avec le reste du décor. A titre personnel, Fosco aurait bien tout fait sauter. Avec grand plaisir, qui plus est. Mais les ordres indiquaient que Lobho devait rester en vie. Du coup, il fallait faire dans la finesse. Pas le choix, même si pas l’envie. Le sergent se tourna alors vers ses fidèles Besogneux pour donner ses instructions.

- Bon, on y est, les p’tits gars. La Première Escouade, sous mon commandement, ratissera les collines Est et Nord, on va notamment passer par cette caverne et faire un tour du côté de la grosse baraque là-bas. La Deuxième Escouade, sous le commandement d’Oskar, s’occupera de ratisser les collines Sud et Ouest, en incluant les bateaux renversés et le chapiteau. Méthode classique : On entre, on hurle, on met en joue tout le monde, on bouscule les gens pour les apeurer et puis on interroge. Si ça chauffe de trop pour une escouade, elle avertit l’autre par escargophone et se replie ici-même, sécurise la zone, et attend la seconde escouade. Oskar, je veux un rapport de la situation tous les quarts-d’heure. Allez, au boulot, les enfants ! Dispersion !