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The End of All Things [1624]

Dead End.

Pendant que Legault quête la masse de terre qui grossit à l’horizon, moi je regarde les gars depuis le pont arrière où je déguste mon cocktail de rat pressé du matin. Le besoin de se poser un peu fait surface, je le sens bien. Je sais pas si c’est la fatigue d’avoir dézingué une île et de jouer les gars connus ou si c’est juste l’envie de profiter du soleil qui revient après une traversée houleuse comme toujours, mais c’est palpable. Avec les doigts je pourrais le toucher, ce souhait qu’ils ont d’enfin prendre un verre quelque part dans un bar avec des gens qui leur ressemblent. Avec des pourritures qu’en voudraient pas à autre chose que leur larfeuille bien garni. Pour mieux repartir, évidemment, mais pour d’abord bien se délasser. Du coup je m’interroge, moi, puis je me dis que je ouais, ptêtre.

Pourquoi pas. Posons-nous. Pose-toi, bichon. Et après, dernière ligne droite jusqu’à Marie-Joa qu’on chevauchera façon cavaliers du jour nouveau pour atterrir sur le monde de derrière. Cette dernière parcelle d’inconnu en ce bas monde. Hn. Y atterrir avec ou sans eux, remarque. Si ça tarde trop je suis pas obligé de les attendre. Après tout je suis déjà bien bon de les prendre avec moi à mon bord…

Cap’, cap’ ! Problème à l’aeuurgh
Mh.

PAN. Se poser hein ? Le cadavre de Legault qui s’écrase au pied du grand mât sonne le glas du ras-le-bol collectif. La pause, va falloir la gagner boy’z’n’girl’z. J’ai pas besoin de sonner le branle-bas, tout le monde est au courant. Et à les voir si bien coordonnés, l’idée de récolter du nouveau dans ce repaire de fieffés coquins me vient aussi. Un nouveau port, c’est l’occasion de changer les trognes que je vois tous les jours. Vrai que ça manque un peu depuis Hinu, le sang neuf. Avec Union le désert de poussière, le zoo d’après, et puis les autistes dégénérés de Clockwork, on tourne un peu en circuit fermé… Et je parle pas des esclaves en cale, qui sont pas vraiment des vrais hommes sinon ils seraient pas esclaves. Je descends les marches, m’approche du corps sans vie et envoie Marisa, celle qui vit encore et qui assiste Alex, bouler. Bien sûr que je vois qu’il est cané, t’es conne ou bien ? Jusqu’à nouvel ordre y a que Walters qui peut se faire arracher le crâne comme ça, non ? Bon… Le doigt raidi du mort me montre la poupe, j’y retourne jeter un coup d’œil longue-vue en pogne.

Ribouldingue. C’est pas lui qu’a snipé not’ regretté vigie depuis tout là-bas, mais c’est lui qui se tient sur le beaupré du chébec qui nous trace. Ribouldingue et toute sa clique. C’est donc eux qui vont servir d’amuse-gueule à notre petite villégiature à tous ? Noah me détrompe en beuglant depuis l’autre bout de l’Ecume. J’essaie de feinter de l’œil entre les voilures mais rien à faire, faut que je me déplace jusqu’à la proue pour pouvoir faire un point potable sur ce qu’il a vu. On me regarde galoper d’un bout à l’autre. Vous la sentez qui monte, les loutes, cette tension ? Moi un peu mais j’aime bien.

Hé.
Spoiler:
Ca m’échappe. Je siffle quelqu’un qui siffle la Santa qu’est pas loin. Je sais pas complètement ce qui se passe, mais ça sent la grosse marade plutôt que le petit amuse-gueule de base. Glinglin, c’est à toi qu’on doit tout ça ? C’est trop d’honneur. Au pavillon ridicule, je sais ce qui m’attend sur le galion là-bas avant même d’avoir fait passer la lentille du haut du mât vers le pont vide de tout homme d’équipage. Il est là. Seul comme les histoires le décrivent. Un pour lui et tous pour lui. Salut Shri. Je dis Shri, je le connais pas personnellement. Mais l’appeler Pride c’est lui accorder qu’il en a une plus grosse que la mienne, et ça faut pas y compter. Je siffle Anthrax qui siffle Jack. L’inverse.

J’ai rendez-vous, les filles, que j’entame en pointant le devant d’un doigt négligent.

Vous aussi, que je poursuis en montrant le derrière d’un autre, pas mieux concentré.

Linus aborde, s’approche, pose ses questions seulement du regard, et pas à moi. Quand je monte en solo sur la Santa c’est Jack qui prend les commandes de l’Ecume, et désormais c’est lui y donne les ordres. Je le regarde lui, le Sans Honneur, puis je regarde les autres qui fourbissent leurs âmes en brandissant leurs armes. Qui une poêle, qui une masse, qui une pétoire. Tout ça rutile et me fait chaud à l’humeur. J’ai un mauvais rire. Une envie de dire un truc bien parce que je sens qu’une page du recueil biographique entamé par Rimbau se tourne. Pas tous les jours qu’un des Sept corsaires va essayer de te faire ravaler ton arrogance, même s’y fallait bien que ça arrive un jour. Envie de dire un truc bien mais rien qui me vient, alors je commence juste une phrase que je termine pas.

Jack,

Pas eu besoin de mots pour qu’il devienne second dans les faits, va pas me faire croire qu’il en est besoin pour qu’il devienne commandant à la place du commandant ? Bah. C’est pas pire. Ca lui fera pas de mal. Je l’avertis sur Ribouldingue en même tant que je décolle les deux coques l’une de l’autre d’un coup de botte. Les deux navires s’éloignent et moi je vais mon destin pendant que le vent porte ou pas mes derniers mots vers les autres, vers ceux qui vont aussi leur destin mais pas du bon côté.

Le braillard qui l’accompagne vaut rien, mais le rouquin tape fort. Même pour toi.


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    La mer, qu'on voit danser, le long des golfes clairs… Mais à force de voir des vagues, des vagues, et encore des vagues, on commence à s'en lasser. Tout le monde est posé, attendant le même signal : que le vigie hurle terre en vue. Tant que ces paroles ne sont prononcées, la vue sera la même à l'avant et à l'arrière du navire : des vagues, des vagues et… oh, un poisson. Ah non, c'était le soleil, en faite il s'agissait encore de vagues. Mais il semblerait que l'attente allait être longue. La preuve, notre vigie vient de piquer un roupillon. Il aurait au moins pu attendre de rejoindre sa couchette et d'ôter sa tête… Ôter sa tête ? Oh le con, c'est pas une sieste qu'il fait ! Enfin, théoriquement oui, mais il se réveillera plus. Espérons qu'il fasse de beaux rêves alors, sinon il risque de s'ennuyer au mois autant que nous. Hé mais, s'il est mort, doit y avoir une raison, donc de l'action, donc plus d'ennuie. Oui ! Vigie, tu n'as peut-être pas donné le signal qu'on attendait, mais tu as fait bien mieux que ça, merci de ta contribution.

    Pourtant, j'avais beau m'être levé, je voyais rien de spécial. Ou je regardais du mauvais côté ? Le capitaine faisait les cent pas de la proue à la poupe. Pourtant, on voyait toujours rien d'autre que des vagues, des vagues, et… oh, de l'eau. Mais ça c'est normal en mer. Le soleil avait peut-être tapé un peu trop fort sur la tête de notre cher capitaine ? Mais à priori, il a quand même vu quelque chose, et nous montre la direction du doigt. En suivant l'inclinaison de son bras, on arrive sur un nuage… Mais ça, on savait déjà qu'il était dans les nuages notre capitaine. A moins qu'il voulait montrer le navire dessous du nuage ? Un devant, un derrière. Un tel accueil, ça met du baume au cœur. Deux bateaux égal deux fois plus d'actions. Enfin on va pouvoir s'étirer, sauf le vigie bien sûr, lui est plutôt rigide.

    Sauf que Tahar ne prévit pas les choses ainsi, il en voulait rien que pour lui. Égoïste ! Mais comme c'est le capitaine, qu'il est plus fort que moi, qu'il a l'autorité, qu'il est plus puissant que moi, que c'est le chef, mais surtout qu'il est capable de m'assommer, je dis rien. En même temps, faudrait être suicidaire pour dire quelque chose, à moins que ce soit un compliment, ça il accepte.

    Bref, c'était le capitaine qui avait la longue vue, c'était donc lui qui savait à qui on avait affaire. Pas besoin d'être un géni pour savoir qu'il s'était alors réservé le plus beau des deux festins, comme tout pirate digne de ce nom le ferait à sa place. Il partit tout seul sur un navire à l'encontre de son adversaire. Sauf qu'ici, avec tout le reste de l'équipage, ça allait probablement bien se passer, et la curiosité pousse plutôt à aller vers ses limites, soit le choix de Tahar. Par conséquent, alors que tout le monde se préparait au combat sous les ordres de Jack, je pris la poudre d'escampette et montai à bord d'une barque pour suivre le capitaine. D'abord, car seul le plus fort est intéressant, forcément. Et ensuite car j'avais toujours une dette envers Tahar, dette que je pourrais rembourser s'il se trouvait en danger. Mais bon, pour qu'il soit en danger, faudrait un monstre pour ennemi. Un capitaine corsaire par exemple… Ouais, aucune chance que s’en soit un, le capitaine va gagner haut la main comme il n’est pas marine, car un marine gagne, ou plutôt dit haut les mains, et non la main…

    Sur ma barque, je me lançai donc à la poursuite de mon capitaine qui risquait de ne pas avoir besoin de mon soutien car il ne se battre certainement pas contre un capitaine corsaire… Ramant paisiblement, je regardais le reste de l'équipage fonçait tout droit vers leur lot d'action. Un frisson me parcourut l'échine. L'excitation de pouvoir bientôt dégourdir mes muscles ? L'empressement de déposer délicatement mon poing sur le faciès d'autrui ? Le vent un peu frisquet qui me chatouille le cou ? Oui, ce devait être le vent. En même temps, qu'y avait-il d'excitant à ramer ? De plus, le capitaine avait de forte chance de se débrouiller tout seul, et que donc je continuerai ma sieste à côté. Rien de bien passionnant…

    Mais le destin en voulut autrement. Ma chaloupe percuta une masse solide, ce qui me fit me retourner – car oui, je ramais dos à ma destination, car tout le monde fait comme ça, avancer à l'aveuglette tel un aveugle qui voit pas est à la mode quand il s'agit de ramer. Un radeau, voilà ce que j'avais percuté, sur lequel se trouvait un homme à l'air familier.

    " Je savais bien qu'en suivant Pride je risquais de tomber sur toi… "

    " Curtis… "

    Spoiler:

    Oui, c'était bien lui. Celui qui savait tout de mon passé, ainsi que les raisons qui m'ont poussé à entrer dans la piraterie. Et malgré tout, il avait fait parti de la marine, mettant ainsi un terme à notre amitié, à mes yeux en tout cas. Je ne fis pas attention à la mention de Pride, nom qui semblait important sur le coup, mais bon, c'était pas comme s'il s'agissait d'un capitaine corsaire… Je me levais si vite que je manquai de tomber à l'eau, une chaloupe bercée par les vagues n'étant pas ce qu'il y a de plus stable pour l'équilibre. J'allais dégainer Shusui, mon meitou, mais le chasseur de prime fut plus rapide, sa lame pointée ma gorge, le côté non tranchant frôlant mon menton.

    " Je te le déconseille. Sur les eaux, tu n'es pas à ton avantage. Tu ferais mieux de m'écouter bien sagement… "

    Moi qui avais le choix entre les péripéties avec le restant de l'équipage ou celles avec le capitaine, je me trouvais entre les deux, et dans une situation plus que délicate car maudit par un fruit. Mangez cinq fruits et légumes qu'ils disaient…
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Hinhinhin…
Alors c’estdonc ça, la « Santa Roja ». Un peu tape à l’œil, non ? Enfin, pas étonnant de la part d’un logia. Ces personnes là se prennent toutes pour des stars sous prétexte que les simples combattants ne peuvent pas les toucher. Pourtant, quel mérite y a-t-il à avoir mordu dans un fruit ? Aucun, de la chance, voilà tout. Et pour quelqu’un comme moi, qui maîtrise le haki à la perfection, ils ne sont pas plus difficiles à atteindre que la concierge du palais qui a eu la bêtise de m’éclabousser les chaussures en nettoyant par terre.

Tahar Tagel. Le voilà qui monte sur le pont de mon navire, la tête haute, péteux comme pas deux. Alors c’est lui qui serait soi-disant plus fort que moi ? Hahaha ! Il me fait bien rire ce Saint Glinglin. S’il avait pas eu autant de pognon à me refiler, je te l’aurais volontiers raccourcit d’une tête pour avoir osé sous-entendre une pareille chose ! Comment ce pouilleux mal rasé pourrait-il me surclasser en force, talent, stratégie ou même intelligence ? Le simple fait qu’il se soit montré à moi, seul et sans défense, montre sa piètre capacité à survivre dans notre monde. Se présenter face à moi équivaut à un suicide si résistance, à une reddition dans l’autre cas. Il me suffis actuellement de couler le bateau pour le précipiter vers une mort certaine. Lui, coulerais comme une pierre et moi, je n’aurais qu’à nager vers la côte.

Mais ce serait trop facile, je n’ai pas besoin de me montrer lâche pour vaincre un simple pirate. Il arrive à ma hauteur avec une moue inexpressive. Il ne sait peut-être pas à qui il a à faire. Difficile à croire, ma réputation me précède par delà les frontières et jusqu’au nouveau monde. Mais certains pirates sont des parfaits illettrés et ne save rien de ce qui se passe dans les hautes sphères. Je le regarde dans les yeux et voit tout de même une lueur de lucidité.

-Je suis Shri Parama Pride pour ta gouverne, corsaire pour le gouvernement. Dans ma grande bonté, je te laisse le choix. Rends-toi ou bats toi. Mais sache que si tu te rends, je te tues, hinhinhin…

Comme si j’allais lui laisser l’occasion de se rendre. Cette rumeur comme quoi il serait plus fort que moi doit absolument être étouffée dans l’œuf. C’est absurde… Personne n’est plus fort que moi.


Dernière édition par Shri "Pride" Parama le Ven 23 Nov 2012 - 17:35, édité 1 fois
    Je sais qui t’es…

    Tout le monde sait qui est Pride. Tant pis pour son complexe.

    Dans mon dos, de la parlotte. Reyson qui m’a suivi pas tellement discret commence sa valse avec un copain que je crois avoir déjà vaguement maté quelque part. Union ? Hum. J’observe le rafiot, sonde les âmes des gens qui sont pas là. Planqués dans la cale ou la cambuse ? Héhé, braves petites mains qu’on cache pour les grandes occasions entre grandes gens. J’hume l’air de demain sans trop regarder le bon benêt avec son trident bling bling. Ca lui fait froncer les sourcils. J’aime bien. Titiller. Froisser. Etre mesquin. Petits échauffements genre je vais tenter un triple axel enchaîné salto arrière pour amadouer les juges de forme. Hop hop, petit sanglant monte aux tempes, hop hop, le reste dans les palmes, ouvrez-vous les aortes et dégage le cholestérol, tu causeras ton malaise vagal plus tard.

    Et si tu savais qui je suis tu te serais passé du blah blah. Ca dit pas ça dans ma fiche perso ? Bavard qu’après la tape ? Bon, rectifions ça tu veux. Sinon les jeunes là-bas vont se poser des questions.

    Me mets en garde façon boxe old style, mais il a pas l’air de piger la référence et me regarde toujours avec le rictus du grand méchant sous sa cape de cheveux trop noirs pour pas être teints. Gotcha, fumiste ! Fraude ! Barf. Il a pas honte, attends sans doute que je fonce pour me montrer au cours de sa contre-attaque trop de la balle que je peux pas test. C’est dans le manuel de la rencontre méchant-gentil. Sauf que je suis pas gentil. Que dans l’affaire c’est moi le méchant. Moi le criminel. Tiens, classe en fait. Ca me rappelle Eustache. Eustache avec moins de blanc, moins de ventre. Plus d’aura. Faut dire qu’on est sur Dead End, plus à Hinu. Je me perds. Concentration. Boum.

    Dans la brume d’égomanie qui se forme autour du navire, y a une odeur de poudre que porte le vent et puis des cris de joie malsaine comme quand on a fait péter une banque et qu’il pleut du bifton de mille par torrents entiers. Des cris de bataillon en pleine attaque suicide de fin de guerre. Des cris d’hommes, de vrais, adoucis par la mer mais pas assez pour pas être audibles et alerter la gamberge.

    Boum ? Je me retourne. Ca grogne derrière mais je sors la longue-vue. Nàfout, suis un rebelle, j’obéis pas aux règles du genre. J’obéis pas aux règles. D’ailleurs, c’est quoi une règle ? Ouf, l’Ecume a rien. Jack, Jack… Attention, hein, jeune freluquet. Sinon ça va chauffer tes oreilles quand j’en ai fini avec le monsieur. J’espère que t’es conscient de ça. Bon, nos oignons. Revenons-y, ils vont se sauver. Encore un demi-tour sur les talons et je refais face au mien. D’oignon. Pride mon chéri, t’es prêt ? Prépare-toi, prépare-toi mieux. D’aplomb sur les deux jambes. Voilà. Phase d’observation.

    Ayaaaa

    Gnihin. Ca, c’est check. J’ai toujours voulu faire ça. Sauter sur un gars tout Narnak dehors juste pour m’échauffer la gueulante. Sais pas pourquoi c’est jamais venu avant, pas faute d’occasions pourtant. Hum. Tout en ajustant la taille sur l’épaule gauche je prépare déjà l’avoine retour parce que je sens la silhouette qu’a déjà un peu bougé là-bas avant même que j’aie choisi la zone de touche. Mais tu sais quoi mec ? Ben j’ai vu. Et j’avais vu avant. Y a longtemps longtemps et sur une autre mer et alors que j’étais de l’autre côté de la robe austère de la justice sous laquelle je te raconte pas, mais j’ai pas oublié. Non, non. Pas de bol pour toi, ouais, je comprends bien que ça coupe tout ton pseudo effet de surprise. Rassure-toi, ça va pas me faciliter le travail. Mais on y arrivera quand même… T’façon tu connais la rengaine : j’ai toujours vu pire. Alors bon. Ca va swinguer pour toi, oh yeah.

    Mais dis-moi quand même pas que t’as que ça, hein ? Dis-moi pas. Dis-moi que tu sais aligner des


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      Des grimaces ? Des tartes ? Des injures ? Ca c’est après ma belle lame d’air toute calculée. Mais revenons d’abord à moi, et un détail à propos de notre équipage.
      Evidemment, les Saigneurs ne savent pas se battre discrètement. Voyez, quand on tape, c’est comme si un séisme se déclenchait, qu’un volcan grondait, qu’il y avait une explosion... Boum. Nom d’une jugulaire, il m’a presque tranché le pétard ! Ou l’inverse. Mais je ne pouvais me retourner voir ce qui se passait étant donné que j’avais toujours cette lame sous le menton. Dans ma situation, je ne pouvais que répondre une chose :

      " Je t’écoute. "

      Curtis sourit, voyant qu’il avait le dessus. Mais je n’avais pas encore dit mon dernier mot. Il plongea sa main libre dans sa poche d’où il sortit une affiche qu’il me montra. Dessus, il y avait la photographie d’une légende, d’un géni, d’un dieu. Oui, c’était ma photo. Oh, mais ma prime a monté ? Plus de 100 000 000 ? Ca donnerait envie de se rendre pour toucher le pactole, bien que ça ne servira pas à grand-chose derrière les barreaux. Mais le visage de Curtis ne semblait pas si enthousiaste quand à cette donnée.

      " Tu dois arrêter dans ta voie. Je te connais, je sais que c’est dur pour toi, mais tu es déjà allé trop loin. Un rookie, tu es bon pour finir ta vie en prison. En plus, je ne sais pas ce que tu as fait, mais ta mention est devenue mort ou mort, le vif a été barré. Tu as assez fait, songe à prendre ta retraite et cache toi des yeux du gouvernement. "

      C’était ça son but ? Que je renonce à mon but, à ma vengeance ? Il faut croire que je compte encore pour lui, mais un marine, même ayant rendu l’uniforme, n’a pas sa place dans mon cœur. Cependant, il était plutôt compliqué de répliquer devant une personne tenant votre vie au bout d’une lame. Réfléchis, réfléchis, réfléchis… Oh, idée.

      " Mais, c’est pas moi sur ta fiche… "

      " Qu’est-ce que tu racontes ? Bien sûr que c’est toi… "

      Comme je l’avais prévu, Curtis tourna la feuille de son côté, et son regard se détacha de ma personne. Je n’attendis que ça pour bondir en arrière tout en dégainant Shusui afin de placer une lame d’air. Seulement, c’était sans compter ma jambe qui se prit le banc du rameur, avec l’équilibre précaire dû aux vagues. Dans ma chute, je tentais tant bien que mal de réajuster le tir de mon attaque. Mais il suffit à Curtis de se baisser pour éviter la lame d’air qui trancha le mini-mat soutenant la voile de son radeau et qui continua sa route en direction du lieu de combat entre le capitaine et Pride.

      Me voilà allongé dans la chaloupe, de nouveau à la merci de Curtis. Je suis fait comme un rat, comme un chien, comme une brebis, … comme un loup, un lion, un champion. La voile tomba sur mon ennemi, couvrant sa face et l’immobilisant quelques temps. Inutile de préciser que cela faisait parti de mon plan, évidemment. Lorsqu’il parvint à s’échapper du tissu, il se retrouva avec mes doigts pointus sous le nez.

      " Si tu me connais si bien, tu sais ce qui se passe si je plante mes doigts dans ta peau… "

      Dodo, maladie, devenir une boule de poil, … Mais le plus traumatisant et la torture la plus inhumaine est la transformation d’un homme en femme, l’inverse étant une bénédiction… A moins que le lecteur ne soit une lectrice, dans ce cas, inversez les termes, ou plaignez-vous au script qui est ainsi. Mais revenons à nos moutons. Meh. Non, pas toi, nos oignons si tu préfères. Héhé, les oignons peuvent pas m’interrompre en parlant hein ? Merde, je pleure. Bon, revenons… à nous.

      " D’ailleurs, si tu me connais si bien, tu devrais savoir de quel œil je verrais le fait que tu aies fait parti de la marine… Alors pourquoi ? "

      " Je voulais voir si la marine était telle que tu la décrivais. Et si c’était le cas, je gravirai les échelons pour changer ça dans haut… "

      " Il semblerait que tu n’aies pas réussi… "

      " Je suis parti de moi-même. Je faisais ça pour toi, pour te montrer qu’il y avait d’autres voies. Ça ne servirait à rien si tu te retrouverais derrière les barreaux. La piraterie n’est pas une obligation, agir aussi violemment qu’eux est inutile, surtout avec les conséquences s’ils te capturent… "

      " Tu l’as dit : s’ils me capturent. Ce qui n’est pas le cas, même toi tu n’y parviens pas… "

      Héhé, j’avais la situation bien en main. Mais qu’en est-il de mon capitaine ? Etait-il Prid’assaut par Pride ?
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    PAF !

    Directement dans Tahgel ! Ça lui apprendra à se la jouer cool et relax avant d’affronter le plus puissant des Shishibukais. Y a des moments où faut apprendre à pas trop péter plus haut que son cul quand on s’appelle pas Shri. Et vas-y que je sors ma longue-vue, que je regarde ailleurs… On se prépare à m’affronter comme on se prépare à acheter une baguette bordel ! Son coup, je savais où il allait essayer de me le mettre avant même que lui ne le sache. Et je savais aussi de quelle manière mon poing allait déformer sa joue avant même qu’il ne me la présente.

    -Ca va peut-être t’aider à te concentrer, qu’est ce que t’en penses ? Essaye au moins de m’amuser, je viens de loin tu sais…

    Dire que cet enfoiré de Glinglin avait osé me comparer à ce type. Le stéréotype typique de la brute bête et méchante qui fonce dans le tas sans réfléchir, sûre de ses pitoyables capacités. J’avais fondé pas mal d’espoirs dans ce type, après tout ce qu’on m’en avait dit. Mais c’est juste un logia comme les autres, la hargne et la cruauté en plus. Aucun style, aucune aptitude au combat, simplement la possibilité de se dématérialiser. Un coup de Haki ou de Kairouseki et le tour est joué, il redevient un trou de balle de base.

    Bon, c’est pas le tout, mais avec le foin qu’a fait cette affaire, je dois au moins faire semblant de me démener, sinon ça va trop passer pour une victoire facile. Je sors mon trident d’or et y insuffle mon Haki. S’il veut se la jouer direct, on va se la jouer direct. Je fonce vers lui, les trois piques en avant, prêt à l’embrocher, mais pas tout de suite, amusons nous un petit peu avant. Il peut toujours tenter d’esquiver, je suis capable de prévoir tous ses mouvements à l’avance.

    -Viens voir Papa, mon gros !

    Ma main est aussi leste qu’une plume de papillon pris au vent d’automne, virevoltant dans un ciel d’été. Mais mes coups aussi meurtriers qu’un croc d’aigle dans la nuit noire d’un soleil de plomb ! C’est une licence poétique, vous avez pas le niveau intellectuel pour comprendre…
      Premier sang, pour monsieur connard. Lequel des deux ? Un peu les deux. Un peu moi, un peu lui. C’est lui qu’a tapé, c’est moi qu’ai saigné. Partners. J’me remets debout sans mal. Il tape comme une gonzesse. Même Lilou qui connaissait rien au haki sur Clokwork m’a plus fait mal aux noix en essayant de me castrer que lui à l’instant… Je le laisse dire, je le laisse faire, et puis le voilà qui charge en mode jsuis plus subtil parce que je le vaux bien mais en fait jsuis autant un gros bourrin que toi, viens par-là fiston. Fiston… Jdois être plus vieux si pas de la même année que lui. Bah. Les jeunes ont toujours la prétention de faire plus vieux que leur âge, pas vrai. Faudrait que je demande à Reyson de lui refaire un lifting pour paraître dix ans de moins, héhé, ça lui ferait les pieds.

      Jdis Reyson, c’est parce qu’en m’étalant contre le bastingage suite à la praline de ce bon Shri, j’ai avisé l’hormone-guy et son copain se mettre sur la mouille sur leur chaloupe. Ca m’inspire. D’ailleurs, la lame d’air balancée par ce cher bretteur nous arrive droit sur la g…Wah, évitée de peu. Eh, t’as vu très cher Pride ? Le mât se casse la gueule. Héhéhé. Du matos comme ça ça vient forcément d’East. Ces orientaux, vraiment des crevures, hein. Bon, en tout cas grâce à eux et grâce à Reyson, je me sauve la vie en évitant le trident à la mords moi le nœud qui me visait l’entrecuisse comme si j’avais un aimant à la place d’un des pruneaux. Alors comme ça, toi on te déconcentre, et t’es plus trop en symbiose avec l’environnement ? Noté, boy.

      Pas trop la rage de louper un éléphant dans un couloir ?

      Ca l’énerve, je le sens bien même s’il le cache et même si moi la seule voix que j’entends c’est celle de Pully. Narnak aussi me cause, mais Narnak c’est plus du sous-entendu. Parole grave, genre d’outre-tombe, mh’voyez. Bref. Ils me disent tous les deux la même chose : fonce et fonce et boule dégomme. Boule dégomme, c’est notre mot de passe pour dire de tout péter partout. Alors je fais ça. Je me lance dans ma sarabande préférée, celle où je découpe tout ce qui me tombe sous la main à tour de bras. T’sais. Un peu comme une toupie que tu fais démarrer en tirant une ficelle vachement vite, et puis après quand tu la lâches, ben la toupie elle fait dix mille tours sur elle-même sans vraiment savoir où elle va. Moi, je fais ça. Je sors la douce Pully de ma poche, je lui dis bonjour chérie je t’ai entendue, et après je sors ce bon Kan de son fourreau, je lui dis salut Kanny parce qu’avec lui mes rapports son vachement plus virils, surtout depuis que je sais que c’est un putain de meitou.

      Et après boum, je dégomme.
      The End of All Things [1624] Taz-05
      Je sens bien que c’aurait été plus humain de prévenir, tout ça. Plus humain… plus urbain, disons, l’humanité a rien à voir là-dedans. Mais non, de toute façon qu’ils aillent tous se faire foutre, on est pas là pour faire dans la finesse, et ça tombe bien parce que la finesse c’est pas ce que je suis parti pour faire. Zawaaa, je cartonne tout, d’abord en sachant un peu trop ce que je fais : là je tape le pont, là je tape le bout du mât qui reste debout, là, oh, un tonneau de poudre, là oh un matelot planqué dans la cuisine du chef, désolé bonhomme, mauvais endroit mauvais moment, et puis après… après j’oublie, je me laisse mener et je sens que je viens gerber quand je vais m’arrêter mais je sens plus où je suis et c’est le principal. Effet de surprise garanti. Lilou, la même Lilou que plus haut, elle aimait pas les surprises sur Clockwork, elle m’a dit. Et toi, Pride mon bon Pride, tu aimes ça, dis, tu aimes ça ? Tu aimes sentir le pont se dérober sous tes pieds parce que je viens de l’éclater à coup de poulie ? Tu aimes sentir toutes ces échardes voler autour de toi et perturber ton champ de vision, tu aimes ?

      Et les marrons dans ta gueule, tu aimes ça, dis, tu aimes ça ? Attends, je vais te montrer ce que ça fait, attends j’arrive. Et t’as beau vouloir ressembler au dieu de la mer avec ta fourchette, je veux bien te voir essayer d’éviter tout ce que je vais te balancer à la gueule quand j’arriverai à me recentrer au moins un brin dans ta direction… Attends ça arrive, attends ça arri…voilà ! Héhé. Evite tout ça, mon brave. Evite toute cette avalanche de gnons dans ta gueule. T’en évites un, t’en évites deux, okay, et le troisième et le quatrième et le cinquième qui arrivent en même temps ? Oui ? Oui aussi ? Okay, très bien, t’es doué, pourquoi pas. Mais et si je ferme les yeux ? Ouais, et si je ferme les yeux ? Ca marche toujours ? Ca marche toujours ? Mon cul, je n’entends rien ! Haha ! Je n’entends rien !


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      Dernière édition par Tahar Tahgel le Mar 27 Nov 2012 - 22:04, édité 1 fois
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        Pourtant, tu devrais écouter ça ! Ou plutôt regarder, car c’est compliqué de lire avec les oreilles. M’enfin, moi j’y arrive, héhé, mais je te dirais pas comment je fais. Tu comprendrais pas… Tu comprendrais ? Non, tu comprendrais pas… Tu comprendrais ? Bref, et si on revenait plutôt à nous ? T’a vu, me suis pas fait avoir ni par les moutons ni les oignons.

        Du navire au Tahar déchainé, on passait à un radeau au pirate calme. Calme car la situation était sous contrôle, Curtis ne pouvait tenter quoique ce soit. Je pouvais m’amuser paisiblement avec mon adversaire. Tout le contraire des deux capitaines, l’un corsé, l’autre sanguinaire. Nous, on se tapait la parlotte, admirant les vagues, profitant du vent et du soleil. Elle est pas belle cette eau si claire, qui noircit, qui noircit, qui noircit… Pourquoi ça noircit ? Une ombre à côté du radeau ? Une grosse ombre ? Faites que c’est Oz, faites que c’est Oz… Splach, le bruit de l’eau soulevé par une grande masse. La taille peut lui correspondre.

        " Bouauuuuuuuuuuuuuuu ! "

        Le cri peut lui correspondre. En faite, tout pourrait lui correspondre, si on omettait les nageoires, les écailles et tout le reste. Un gros poisson, mais quand je dis gros, c’est encore plus gros que ce que tu imagines. Surtout le cou, qu’est long, le reste c’est juste gros. Comme il est dans l’eau, et qu’il est classe, je l’appellerai Loklass. Mais il a pas de carapace. Il nous a vu, il a sorti sa langue d’un air affamé, et a jeté sa gueule grande ouverte vers nous. Curtis et moi avons eu la même idée : bondir. La morsure brisa le radeau en deux, avec nous de chaque côté. On l’a regardé, on s’est regardé.

        " Il devrait voir un dentiste, son haleine est pire qu’un poison. "

        " Peut-être, je lui achèterai une brosse après son dressage. "

        " Son dressage ? "

        Alors que Loklass reprenait sa hauteur initiale, je sautais sur sa tête, lame dans une main, quelques poils de sa moustache dans l’autre.

        " Oh le con. "

        Héhé, me voilà sur un roi des mers. Ce qui fait de moi : un cavalier royal ! Quoi que, ce sont les chevaux qui cavalent. Un poisson ça… fait des bulles. Je suis donc un bullier royal ! Hé, t’a vu cap ? Me manque plus qu’une cape pour jouer le rôle du prince charmant. On peut le garder ?

        Mais Loklass ne semblait pas du même avis. Il avait remarqué qu’il y avait quelque chose sur sa tête, et surtout qu’on tirait ses poils. Par conséquent, il bougeait sa gueule dans tous les sens. La moitié du temps, je ne touchais pas son corps visqueux, mais je lévitais dans les airs avec la seule étreinte sur sa moustache comme lien. Et lorsque je voyais l’eau plus bas, mon excitation chutait aussi vite. Tout compte fait, c’était peut-être pas une si bonne idée…

        Curtis aussi semblait s’impatienter. Alors que je tournais ma lame du côté du monstre, il envoya une lame d’air dans sa direction. A moins qu’il me visait moi ? Dans tous les cas, je plantai Shusui dans son crâne en même temps que l’attaque de Curtis découpa son cou. Faut croire qu’elle était surtout grande, mais pas très forte. Sauf que comme il bougeait, et que sa tête, mon seul point d’attache, fût coupé, je fis un vol plané accompagné d’une gueule malodorante. Assis sur cette tête, je fondais l’air. Il ne manquait qu’une culotte sur mon pantalon pour m’appeler Super-fishman ! Mon vol se dirigeait vers le navire des deux capitaines tandis que Curtis plongea dans la mer afin de nager jusque là. Pendant ce temps, la dépouille du roi des mers flottait à la surface, répondant son sang, avant de sombrer lentement. Sans nul doute que cela attirera nombre de ses compères, ou confrères, ou autres cons, car les poissons sont pas connus pour être intelligents. Mais peut-être de plus féroces que Loklass ? Les eaux allaient devenir chaotiques dans peu de temps.

        De mon côté, j’atterris sur du bois, dans un coin du navire. Les dieux étaient de mon côté, je suis pas tombé dans la mer. Mais je me demandais si c’était pas mieux. Le navire était pas mal ravagé, et en observant les deux combattants, on remarque rapidement qu’il s’agissait d’un affrontement de titans. Qu’est-ce que je fiche ici ? Mince, ils se sont interrompus. Ils me regardent. J’ai peur… Donc je dis la première chose qui me passe par l’esprit. Assis par terre, je tend ma lame qui tenait encore le crâne de Loklass en brochette, et je demandais :

        " Du poisson ? "
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      Mon attaque est interrompue par mon haki qui me prévient de l’arrivée imminente d’un danger. Je lève les yeux juste à temps pour voir cette méga lame d’air qui m’arrive en plein dans la gueule. Je me penche en arrière, le temps semble ralenti, la lame me frôle le ventre, m’arrive au menton. Je rejette ma tête en arrière et l’attaque me frôle le bout du nez avant de me dépasser pour aller s’exploser contre le mât qui s’écroule bruyamment. Je ne peux pas perdre. Je suis l’élu !

      Hein ? Mais que… Mon mantra est détraqué ou quoi ? C’est absurde, il ne va pas faire ça quand même… Ho punaise, mais si, il le fait ce con ! Et ça ? Mais, il est devenu complètement fou ! Ce psychopathe se met à tourner sur lui-même en donnant des coups de sabres à l’aveugle, détruisant tout sur le navire ! Un vrai fêlé ! Devant l’absurdité des réactions de ce Tahar, j’ai beaucoup de mal à prévoir ses mouvements. Ce qui me rassure, c’est que lui non plus ne semble pas réellement en mesure de prévoir ses propres mouvements. Je suis obligé de reculer, même si ça me fait chier.

      Les lames frappent avec une force non négligeable les planches du pont qui commence à donner de sérieux signes de faiblesse. Étonnant qu’il ne soit toujours pas passé à travers. Je tente de me faufiler entre les coups désordonnés du pirate pour le frapper de mon trident, mais prévoir et éviter ne vont pas toujours de paires. Je parviens à savoir à l’avance que je vais me faire avoir. La belle affaire… Il va trop vite, il bouge sans logique… Raaaaah ! C’est n’importe quoi !

      -Pourquoi dois-je me battre contre un primate ?! Arrête moi cette blague !

      Me baissant, je sacrifiais mon avant-bras gauche pour dévier une lame, ce qui me laissa une ouverture suffisante pour porter un coup. De mon trident, je fis un balayage de la zone, bien décidé à lui faucher les jambes dans la foulée. Mon haki suffirait pour cela. Dans le même mouvement, je rabats mon arme sur le pirate avec suffisamment de puissance pour faire voler le pont en éclat. Nous arrivons tous deux dans la coque du navire.

      -Attention, logia du sang. Le prochain étage entraînera ta mort, héhé !

      Le fond du navire est très sombre et légèrement humide. De nombreux coffres s’y trouvent, contenant de la nourriture pour la plupart d’entre eux. Mais on peut y trouver d’autres choses plus amusantes, comme des barils de poudre à canon ou de la dynamite.
        J

        Pas le temps de répondre que non j’ai l’estomac un peu barbouillé à Reyson. Je viens d’arrêter ma toupie pendant que le chevelu encore plus chevelu que moi me fauche les pattes puis m’écrase dans le pont à travers la charpente. Son con de haki me fait sentir chaque bordel de poutre qui me passe à travers le corps, ou à travers laquelle mon corps passe, et je m’écrase en fond de cale comme un couillon désarmé. Narnak est resté là-haut et Pully avec laquelle j’ai amorti son… et Pully avec laquelle j’ai amorti son at… PUUULLLLYYYY !!!!!!!!!

        Le monde s’effondre. Mon monde s’effondre. Le bateau aussi, un peu, mais ça je m’en fous. Tu sais comme dans les histoires, dans les belles histoires tristes qu’on raconte aux gosses pour leur apprendre la vie, la mort et toutes ces conneries, le tout en enrobant dans un joli paquet cadeau parce que même si c’est triste, la vie est belle petit. CONNERIES.

        J…

        Dans ma main quand je me redresse en titubant mais sans gerber malgré le poisson et mon estomac retourné par le mode toupie, y a deux morceaux de roue. D’abord un seul, normal, mais avec une craquelure. Craquelure qu’était pas là avant. Craquelure qu’était pas là avant. Et puis après la craquelure grandit, grandit grandit, grandit encore et grandit toujours, se met à aller de là à là, et… ET.

        Et deux putains de morceaux.

        Pully…

        Pas le temps de penser que le tueur se ramène avec sa face des bons jours, m’appelle par un nom de chose pour mieux nier ma personnalité propre, et fait comme si de rien n’était quand je lui montre ma main avec les tronçons de cadavre dedans. Il a pas l’air de comprendre. J’insiste, je bouge la main, je la lui fous sous le nez. Pully quoi bordel ! PULLY ! Tu m’as buté Pully connard ! Ahhh !

        Mais rien. Rien de rien, ça le fait pas moufter.

        … Moi, forcément, ça m’énerve. Bon. Normal. Aahhh.

        Reyson.

        J’appelle sans répondre à l’assassin toujours droit dans ses bottes et derrière son trident, près à m’empaler comme s’il en avait pas assez fait. Je me contrôle, mal mais je me contrôle, je sens la colère qui monte en moi mais je la contiens. Je suis un gars comme ça moi. Je contiens tant que j’explose pas. J’ai la voie sèche, dure, froide. Je crois que la dernière fois que j’ai eu la voix comme ça, c’est quand j’ai broyé l’épaule d’Ela à la crémation de Jenv, en essayant de pas péter mon boulon et de pas sauter pour buter Flermet. On a vu où ça a mené, mais ça mon public du moment le sait pas forcément. Ahhh. J’appelle Reyson encore une fois, il se rapproche du trou par lequel on a accédé au sous-pont.

        Reyson. Cette fois j’ai pas de harpon.

        Y a tout dans cette phrase, ça devrait suffire pour le prévenir de trouver un moyen de flotter sans moi pour le sauver des abysses aqueux et salés qui nous tiennent lieu d’environnement et je reporte mon attention sur le meurtrier inconscient. Il s’impatiente. J’ai le haki royal qui me chatouille les narines, mais je le contiens. C’est pas le moment. Non c’est pas le moment. Je ne suis pas en colère. Je ne suis pas en. Colère. Respire. Respirer c’est la clef. Ca ne part pas. Mh. Voilà. Tension évacuée. A peu près. Je ne suis plus que vide. Vide intégral. Zen. Vide et détermination.

        Qu’est-ce que tu connais de la mort, Shri ?

        Je lui dis ça tranquillement. En m’asseyant sur un baril et en allumant une clope. Je suis désarmé, il ne va pas s’abaisser à me planter si je ne le menace pas directement. Fierté, oui. Orgueil, sans doute. Ego, certainement. Mais bassesse, non. A la vue de l’étincelle de mon briquet à silex, je le sens se tendre un peu. Il comprend, mais n’y croit pas. Hein t’y crois pas ? Ben alors, t’as pas tes voix qui te soufflent : fuis, Shri, fuiiiiis ? Si ? Mais tu les écoutes pas alors ? Pourquoi ça ? Tu leur fais pas confiance, c’est ça ? Pourquoi ? C’est si inconcevable que ça ? Ouais ? Sans doute.

        Tu crois que l’armement ça permet de résister à ça ? Tu maîtrises assez bien tu penses ? Je lui laisse la surprise.

        Hop, redressement. D’un coup de talon, je fais valser une caisse de boum-boum, et en tournant autour de celui qui est ma proie, de celui qui est enfermé avec moi dans cette cale de bateau, je fais valser un tonneau. Merde, du riz. Un autre. Oh, mais qu’est-ce que c’est donc que ça ? De la poudre ? Quel hasard. Hein. Je passe en mode bilingue comme pour tous les moments dramatiques. De la main gauche, je laisse tomber Pully sur le bois de la presque-quille. De la main droite, je prends une dernière bouffée d’air impur et je laisse tomber ma demi-clope qui embrase la grisaille.

        See you on the other side, Bob.

        Et boum.


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          Sitôt vu, sitôt disparu. Changement d’étage de la part des deux combattants, comme s’ils m’ignoraient totalement. D’un autre côté, ce n’était pas plus mal. J’ignore ce que j’aurais fait s’ils avaient choisi de me porter attention. J’aurais sans doute pris mes jambes à mon cou, je ne suis pas suicidaire non plus… Pardon ? L’audimat de mes lecteurs vient de passer de 0 à 1 ? Donc, comme je le disais, j’aurais combattu corps et âme pour défaire mes ennemis. Même s’ils étaient dix fois plus forts, même s’ils leur suffisaient du petit doigt pour me vaincre. Et cela, car il suffit d’une pincé de courage pour renverser la situation, pour terrasser le plus impitoyable des monstres. Pour battre un lion, il faut commencer par lui montrer les crocs, et non les fesses lors d’une fuite.

          Mais bon, ils ne firent pas attention à moi. Ce qui était bien dommage, car comme je l’ai dit, j’étais prêt à les mettre à genoux devant moi pour implorer ma pitié. Bon, comme ce n’était pas le cas, n’en parlons plus… Et ne le dites surtout pas à Pride, il me comprendrait pas…

          La tranquillité, voilà ce qu’on me laissait. Je me levais donc, lentement, retirant la tête hideuse de Loklass de ma lame. Un bref coup d’œil au niveau des restes du radeau suffit à m’indiquer que Curtis ne s’y trouvait plus, sans doute en route, ou en nage, pour rejoindre ce navire. La dépouille du roi des mers commençait à sombrer dans les eaux. Oui, c’était tranquille de mon côté. Enfin, pour le moment.

          Mon prénom résonna dans les airs. On m’avait quand même remarqué. M’approchant du trou béant au milieu du pont, je pus voir les deux capitaines s’affronter. Maintenant que je voyais Pride, et que j’avais pu observer le drapeau accroché à son navire, je compris de qui parlait Curtis au départ. Moi qui pensais qu’il s’agissait du voisin de la boulangère, de son île natal. D’ailleurs, il me doit de l’argent si je me souviens bien… Mais c’était pas lui, c’était le corsaire. Ca m’aurait étonné aussi que le Pride dont je pensais pouvait tenir tête au capitaine. Mais bon, j’avais pas percuté sur le coup.

          Tahar reprit la parole, mais j’aurais espéré qu’ils ne disent pas ces mots. Voyez-vous, la dernière fois qu’il avait un harpon, il m’avait transpercé la main. Logiquement, c’est donc une bonne chose qu’il n’ait pas de harpon. Sauf que c’était pour me repêcher de la mer qui me gardait en son sein. Conclusion, ce qu’il disait était une mauvaise chose, car cela impliquait de l’eau, et aucun pêcheur.

          " Oh le con… "

          Heureusement, le capitaine m’avait pas entendu… Si ? Bah, je l’apprendrais rapidement si c’était le cas. Etant maudit, la situation allait m’être plutôt délicate. Je cherchais donc du regard une issue de secours tout autour de moi. Le seul réflexe que j’eus étant de plonger à l’intérieur d’un tonneau avant de le fermer rapidement. Suite à cela, le second grand boum de la journée retentit.

          Avez-vous déjà tenté de vous envoyer en l’air en catapulte ? Bah ce qui m’arriva était 6 fois pire. Oui, 6. Car j’étais dans un milieu restreint, le tonneau, qui tournait sur lui-même, me donnant la nausée, qui contenait des particules venant m’attaquer les yeux rendus inutiles par la noirceur de l’intérieur du tonneau, … Donc oui, j’ai fait le calcul et c’est 6 fois pire ! Surtout de ne pas savoir ce qui se passait. Mon récipient faisait des galipettes dans les airs, suite au souffle de l’explosion, avant de s’écraser violemment contre une masse solide. A ce moment là, je ne savais pas ce qui se passait, car je me trouvais toujours dans le noir le plus total. Tout ce dont je savais : c’était que j’avais mal à la tête, et probablement une bosse. Puis, une chose perça le tonneau en deux endroits, une voix retentit, et je retrouvais la visibilité. En résumé, voilà ce qui se produisit : boum, gerbe, bobo crâne, crac, gerbe, boum.

          Mais pour une bonne compréhension, il vous faut connaître l’extérieur du tonneau également. En réalité, suite à l’explosion, je fus propulsé sur le navire voisin. Celui sur lequel était venu Tahar, la première gerbe venant des rotations du tonneau sur lui-même. Héhé, chanceux n’est-ce pas ? Mais pas tant que ça. Vous vous souvenez de Loklass ? Son sang a bel et bien attiré des amis à lui. Plusieurs rois des mers sortaient les uns après les autres de l’océan. L’un d’entres eux avait dû me voir entrer dans ce tonneau vu qu’il décida d’y planter ses dents, d’où le crac. Deux crocs percèrent le bois, mais comme ils bouchaient les trous, je ne voyais toujours rien, j’ignorais ce que c’était. Je touchais simplement ces objets inconnus avec un mauvais pressentiment.

          " Me dis pas que c'est… "

          Le roi des mers leva légèrement la tête, et la secoua de droite à gauche avec l’intention d’envoyer le récipient exploser contre le mat. D’où la seconde gerbe, car j’étais dans un shakeur. Puis le tout se stabilisa, sans se poser au sol.

          " Reyson, t’es là dedans ? "

          Curtis avait rejoint le navire et avait dû entendre ma voix, il avait donc pris en main le tonneau en tentant tant bien que mal de le ramener sur le pont, les dents du poisson glissant petit à petit. J’ignorais ce qui se passait, et je ne pouvais pas sortir car l’ouverture était bloquée, soit à cause des crocs, ou de la pression des mains de Curtis sur les planches. Bon, quitte à pas savoir ce qu’il y a dehors, ce serait bien de connaître l’intérieur. Je sortis donc un briquet de ma poche, j’allais retrouver la visibilité. Clic.

          Boum. Ce n’était pas qu’un tonneau, mais un baril contenant de la poudre à canon. Au moins, je pouvais de nouveau voir et j’étais libre, mais à quel prix ? Je n’étais pas mort, et pour cause, le glissement des crocs du monstre avait permis d’évacuer une certaine quantité de poudre par les trous, mais il y restait suffisamment pour griller sa langue, et propulser Curtis et moi plus loin. La poudre étant dessous moi, ce fut mes pieds qui furent grièvement brûlés, et pour l’ex marine, c’était les mains qui touchaient le tonneau. Voilà donc la traduction du : boum, gerbe, bobo, crac, gerbe, boum.

          Le souffle nous propulsa dans les airs, où je pus remarquer que le Loklass s’était multiplié pendant mon séjour dans le baril. Notre vol fut un allé simple vers l’île non loin de là, Dead End. Seulement, il y avait des rois de mers qui sautaient en essayant de nous manger. Je plaçais donc Curtis dessous moi, pour qu’il soit le premier à être gobé. Puis, il faut dire qu’il était sûrement plus bon que moi… Pourquoi ? Parce que c’est comme ça, et qu’il doit donc être le repas. Mais il ne semblait pas du même avis, et l’on échangeait ainsi nos places durant le vol. Jusqu’à ce que l’un des poissons avait bien calculé son saut. Curtis était dessous, donc on pouvait penser que ça allait, mais il comptait nous avaler tout les deux le gourmand !

          Même réaction de notre part : se servir de l’autre comme appuie pour dévier légèrement notre trajectoire, donnant lieu à une très belle scène : chacun d’un côté de la tête du monstre, devant un œil horrible faisant notre taille et nous fixant d’un air affamé. Une scène digne d’être un test cardiaque, car le mien battait le record olympique des cents battements la seconde.

          Heureusement, le destin nous souriait et nous finîmes notre route sur le bord de l’île. Seconde bosse et soupir de soulagement de remarquer que l’on était encore en vie. Curtis avait atterri non loin de moi, et lui aussi souriait à notre chance. Mais très vite une grimace vint l’effacer. Les monstres se rapprochaient, s’avançaient, arrivaient. L’un d’eux prit la tête de la troupe, car premier arrivé premier servi. Mes pieds étaient inutilisables, mais mes mains si. Je cherchais le fourreau de Shusui. Il se trouvait deux mètres plus loin, planté dans le sol. L’explosion avait dû nous séparait… Un regard à Curtis, espérant qu’il pouvait s’en occuper. Je le vis regarder désespérément ses mains carbonisées entrain de tenter de prendre le manche de son épée ou son pistolet, mais tout comme mes pieds, ses mains ne servaient plus à rien. La douleur était telle qu’on ne pouvait plus bouger ces membres, limite on souhaitait ne plus les avoir, que quelqu’un nous les coupe. Ce que le roi des mers semblait vouloir faire, mais en mettant le reste de nos corps dans sa gueule également. Immobile, tétanisé, nous voyons la bouche du poisson s’ouvrir devant nous, dévoilant sa mâchoire acérée prête à fendre notre peau.

          Dans ce genre de situation, il ne restait plus qu’une chose à faire : prier.
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        Ce pirate de pacotille a enfin réalisé que face à un être exceptionnel tel que moi, il fait bien pâle figure. Et pourtant, je n’ai pas sorti le grand jeu, je me suis contenté de lui faire se rendre compte de sa pathétique faiblesse. Je n’ai même pas eu besoin de faire une quelconque utilisation de « ça ». Si j’avais su, j’aurais laissé cette tâche à un sous-fifre. Le célèbre Taghel se relève malgré tout après mon attaque, chose dont peu de mes adversaires peuvent se vanter. Il s’approche de moi et se met à me montrer une poulie cassée, au creux de sa main. Il ne parle pas, se contentant de me tendre ces deux morceaux de ferrailles.

        -Pully…

        Ha… Voilà qu’il a carrément tourné barjo le mec, il regarde des bouts de merde pétés en faisant des bruits de Mog. J’y suis peut-être allé un petit peu trop fort. Comment pourrais-je être crédible en me targuant d’avoir capturé un golio ? Mon trident sur le coté, j’hésite à le tuer immédiatement. Le cadavre de Tahar Tahgel, c’est prestigieux, au moins. Sa réputation de tyran sanguinaire m’assurerait une récompense exceptionnelle. Alors que là… Une tête apparait à la bordure du trou que le corps du capitaine avait fait dans le pont. Je le reconnais difficilement tant son visage change régulièrement. Il s’agit de Reyson D. Anstis, un autre pirate primé mais qui ne fait pas partie de mon ordre de mission. Je m’occuperais de lui plus tard, rien ne presse. Mais aucune vermine n’échappe au grand Shri Parama. Ils échangent une private jock sur les harpons et il disparait.

        -Qu’est-ce que tu connais de la mort, Shri ?

        Mon attention se reporte sur le logia du sang qui a l’air d’avoir retrouvé ses esprits. Il semble sérieux. Surement une lueur de lucidité sur son destin qui vient de lui traverser l’esprit.

        -La mort ? Ouais j’en ai entendu parler, mais j’ai jamais pratiqué. C’est pas un truc pour moi ça.

        Mon mantra me fait voir une chose à laquelle je ne m’attendais pas. L’idiot. Il pense m’avoir aussi facilement ? Lui pense survivre à l’explosion grâce à sa capacité de logia. Hinhinhin… Pas si vite mon gaillard ! Ca me fait chier de sacrifier mon précieux trident, mais je n’ai pas trop le temps de réfléchir à un autre plan. Il ne va pas tarder à passer à l’action. Il faudra que j’essaye de le récupérer après tout ça. S’il coule au fond de la mer, je pourrais dire adieu à mon pognon. Au moment où il lâche sa cigarette, j’insuffle mon Haki dans mon trident, prévoir son prochain mouvement et lui lance. Cependant, je cours en arrière du navire, me renforçant au maximum avec mon Haki. L’explosion s’apprête à être titanesque, étant donné le nombre de barils de poudres de la cale. La pointe du harpon lui perce le pied, annulant sa capacité à être intangible.

        Et boum.
          Bob pense, Bob réagit, me voilà planté à couiner parce que mon petit peton se trouve encastré dans la coque par une solide fourchette qui fait deux tiers voire un peu plus de ma taille de bel homme. Ca me met d’humeur, je te raconte pas, et puis même si je voulais j’ai pas trop le temps de te raconter de toute. Un peu l’impression de m’être fait prendre par la maternelle en train de piquer dans le plat et de m’être fait planter la main dans la table pour m’apprendre la patience. Souvenirs, souvenirs.

          Seulement là j’ai pas le temps de bayer aux corneilles, d’autant qu’en guise de corneilles c’est plutôt du cormoran qu’il y a dans le coin. Les cormorans, charognards des côtes. Hum. Comme dans les deux milli-instants qui précèdent le gros boum j’ai pas le temps de me dégager parce que cette connerie de cure-dents triple action refuse de se bouger, je vois qu’un seul truc à faire pour me faire roussir mais pas trop les moustaches, à savoir appuyer encore plus fort dessus que Pride ne l’a déjà fait avant d’aller se planquer comme le rat qu’il est. Rat à crinière mais peutimporte.

          Gyaaah

          La première est pas la bonne, ça refuse de traverser, et la seconde risque d’être la dernière alors j’y mets toute mon énergie du désespoir qu’il est grand en ce moment. Certes la réaction de mettre le feu aux poudres vient de ma détresse suite à la triste, triste fin de Pully, mais c’est plutôt lui que j’ai envie de buter que moi, maman petite maman j’ai encore de tellement grandes choses à accomplir pour mettre ce bas monde à feu et à sang et en chaos. Dans un dernier élan avant que groboum, je saute de tout mon poids, c’est à dire en y mettant ma jambe libre aussi, sur la fourche et là j’entends crac et boum et uhhh. Je me retrouve dans l’eau en moins de temps qu’il n’en faut à la fortune pour tout faire péter et, si je ne peux pas plus me transformer là que je n’y arrivais avant, au moins je ne me fais roussir les poils qu’après qu’un certain nombre de gallons d’eau ont amorti la violence de la chaleur impliquée dans l’exotherme.

          Ca me fait toujours des frisottis mais au moins je dois être regardable dans un miroir.

          Et à propos de miroir… Avant de perdre conscience sous l’effet de l’eau trouble qui m’entoure je m’arrache enfin parce que je peux enfin y penser le satané outil de la fausse idole. Et dans une dernière image de fin du monde là-haut à la surface qui me réchauffe un peu la gueule, je me prends dans ladite gueule réchauffée un débris qui fonce dans les abysses à vitesse grand V. Qui fonce mais sans le son, comme au ralenti même mais ça c’est juste une impression, parce que dans l’eau tous les débris sont silencieux. Et chtoc, ça fait, et moi je fais zzzZZzzgrarabazl. Syncope.

          … Quand je me réveille une éternité plus tard je suis dans un tunnel avec une grosse lumière au bout et je me dis que par les trois couilles du saint commandeur Toji Archibourré je suis cané, bordel mais ça va pas du tout, oh non ça va pas du tout. Et en plus j’ai toujours le pied en feu à cause du gros trou qui y fait jour, me dis pas que quand on calanche on garde les douleurs du moment où ça c’est fait. Cela dit comme j’ai plus l’air d’être dans l’eau j’ai aussi toute l’énergie du monde alors, en m’aidant de mon déambulateur qui, ironie, a la même forme que le trident de Pride dont je cherche alentour l’ectoplasme noirci, je gravis la côte du tunnel en pente en prenant appui ici et appui là, et en agrippant cette saillie et en lattant du pied telle autre, du pied qui fait pas mal parce que l’autre vraiment je peux pas en faire grand-chose, sa mère l’Ipopette. Et enfin j’arrive là-haut tout là-haut où il fait jour et où ça pue le poisson pourri et où je me dis qu’ils auraient quand même pu faire un effort sur la déco. Sérieusement, pour un peu je me croirais dans la gueule d’un

          Oh, un Reyson. Toi aussi t’es mort ? Et c’est qui ton petit copain, là ? Et vous priez qui donc à genoux comme ça ? C’est moi l’objet de toute vos espérances ? C’est gentil, ça me touche beaucoup tant de dévotion. Si si je t’assure.

          Il est là le métamorphe, là tout en bas alors que moi je suis tout en haut dans cette gueule béante du décor en forme de poisson qui tousse. Je prends appui parce que j’ai un peu le vertige contre une des colonnades qui bordent la plate-forme où je me trouve et ce faisant je plante ma cane triple-dentée dans un truc un peu mou qui pourrait être un pot de fleurs divin. Ca a pas l’air de plaire au décorateur et tout s’agite autour de moi et tout tremble et teuauahae je me retrouve expulsé et la tête enfoncée jusqu’aux omoplates dans le sable de la plage, à côté de mes deux nouveaux meilleurs amis qui ne font rien pour m’aider puisqu’ils ont trop peur, sont trop blessés, ou encore sont trop impressionnés par la crête que m’a taillée l’explosion de plus tôt. Je me dégage du sol et je fais face au monstre. Whatcha doin, punk ?

          Kamoulox, y a mon trident nouvellement acquis en opposition qui lui arrive dans les bajoues par le côté et avec la force d’un seul homme en colère, après un triple saut de toute beauté qui n’a pour seul démérite que d’avoir été effectué trois fois sur le même pied. Mais en même temps, c’est pas ma faute monsieur le juge, l’autre il est en vrac et fait grève. D’accord monsieur Tahgel, continuez. Je continue. Le trident s’abat comme une gifle sur le nez du méchant monstre qui m’a sauvé, et se tord pendant que l’autre se cabre, et se tord encore pendant qu’il se renfonce dans l’eau, et moi je retombe pieds joints dans dix pouces de flotte qui cette fois ne m’évanouissent pas mais me fatiguent quand même alors je reviens sur terre de quelques pas en arrière, pour constater que j’ai peut-être frappé un peu fort. Non seulement Nestor le roi des mers a l’air de mauvaise humeur puisque quand ils sont sur le dos et qu’ils font la planche sans bouger c’est qu’ils boudent beaucoup, mais en plus j’ai cassé le machin à Shri. Lui aussi va pas être content. Mais bon, hein, ça lui apprendra. Paix à ton âme, Pully, je t’ai vengée. Narnak, toi, je te retrouverai un jour, je te retrouverai.

          SHRIIIII PAAAAARAAAAAMAAAAAA

          J’appelle de tous mes poumons fatigués, sans le voir à proximité et sans voir autre chose à l’horizon que la fumée et les débris de là où on était plus tôt. Alors, il a résisté ton haki ou il a pas résisté ? Allez debout Reyson, debout. Fais-moi pas honte.

          SHRIIII ! IL FAUT QU’ON CAUUUUSE ! JE CROIS QUE J’AI FLINGUE TON JOUEEEET


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            Debout, debout. T'es marrant toi, tu as encore une jambe valide, pas moi. On a beau avoir prié, que dieu t'a envoyé à nous, tu n'es pas son fils. Le coup du lève toi et marche ne fonctionnera pas… Ceci dit, jolie intervention. Je savais que la langue du poisson me semblait familière. Aucune surprise de te voir à côté d'une de ses dents, en pleine mâchoire… En pleine mâchoire ? Mais qu'est-ce que tu foutais là ? Tu fais sauter un navire sans plan de secours ? Mais… Mais… T'a un problème mec ! Tu t'es reformé trop souvent après une explosion que tu ne réfléchis même plus aux conséquences d'un boum ? Ici glouglou, la conséquence. Et si tu fais glouglou, tu te reformes pas ! Réfléchis un peu !

            Le voilà qu'il s'époumone pour appeler le corsaire. Oui, il avait vraiment un grain. Au lieu de se réjouir d'être encore en vie, il appelle Pride pour qu'il le punisse par rapport au cassage du trident. Certes, c'était une réaction responsable. Mais je commençais à connaître mon capitaine, ce n'était pas du tout par responsabilité qu'il faisait ça. Depuis qu'il est maudit par le sang, il ne peut supporter l'idée qu'un combat se termine sans qu'il n'ait vu celui de son ennemi. Le sang, on dirait une obsession maintenant. Peut-être un effet secondaire de sa malédiction ? Ou une fierté trop grande ? Les deux étant plausibles…

            " Reyson, vois-tu où te mènes la voie que tu as choisi ? Je ne peux te laisser continuer, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour t'arrêter et t'amener avec moi ! Ensemble, on trouvera un autre moyen de réparer l'injustice qui t'a été faite ! "

            Curtis, je l'avais oublié celui-là. Comme Tahar semblait occupé et très concentré sur sa recherche du corsaire, nous étions de nouveau tous les deux. Le capitaine étant le plus au bord de l'eau, et Pride ne devant pas être loin, nous n'avions plus de souci à nous faire pour les rois des mers. Assis en tailleur, incapable de me lever, je regardais l'ex marine tenir sur ses jambes, les mains brûlées pendant au bout de ses bras. C'était pas beau à voir, comme chez moi d'ailleurs. Des lambeaux de peau calcinés, le membre rouge à vif, même l'os de visible à un endroit… Douloureux. Mais comme on est des hommes, on ne fait pas de grimace, on pleure pas. Mais je dirais pas non pour crier un bon coup… Non ! Je suis un homme ! La douleur c'est pour les faibles ! Ces brûlures ne sont là que pour me réchauffer, et rien d'autre !

            " M'emmener ? Tu ne peux même pas utiliser tes mains pour tenir une arme et tu penses pouvoir m'amener avec toi ? "

            " T'es pas mieux, tes pieds eux-mêmes ne peuvent t'emmener nulle part ! "

            Ah… Point pour lui. Il était à ma hauteur, sauf que sa tête se trouvait un mètre plus haut que la mienne. Il avait les pieds, j'avais les mains. Triche ! Ses membres étaient plus puissants ! Qu'à cela ne tienne, des bras dopés équivalent aux jambes ! Voilà, petite piqure et je suis prêt. Il envoie son pied, je contre de l'avant bras et lui offre mon second poing, qu'il bloque du genou. Les échanges suivirent ainsi. De l'intérieur du combat, c'était à la fois étrange et éprouvant. L'handicap de la moitié des membres divise aussi les possibilités par deux. Ne pouvant utiliser mes jambes, l'esquive m'était impossible. Point négatif pour moi. Lui, il était obligé de n'être que sur un pied lorsqu'il attaquait, donc mauvais équilibre. Point négatif pour lui. Egalité alors. Une lutte acharnée car il ne me laissait aucun répit. Mais vu de l'extérieur, la scène était des plus pathétiques. Habituellement, quand on parle d'un combat d'homme à homme, l'on voit deux fiers guerriers, épée à la main, combattant jusqu'au dernier souffle. Là, aucune arme, l'un des combattants était assis par terre, l'autre était debout mais avait les mains immobiles. Un combat d'handicapé comme l'on en avait encore jamais vu !

            Une énième tentative de la part de Curtis, mais je parvins à attraper son pied entre mes mains. Avec son équilibre précaire, il ne me manquait plus qu'à frapper sur cette jambe dans une direction donnée pour qu'il tombe. Ce que je fis, et il grimaça sous le coup, comme prévu, mais il ne chuta pas. Au contraire, il tourna sur lui-même, comme s'il faisait une pirouette, profitant de la vitesse de ma frappe et de sa rotation pour accélérer son membre qui finit par s'écraser contre ma joue, manquant de me faire tomber sur le côté et laissant une belle marque de chaussure sur mon faciès.

            " Tu te prends pour Big Foot ? Très bien, alors je suis Big Head, un cousin ! "

            Avant que son pied ne se repose au sol, je m'injecte des hormones de croissance en pleine tête pour qu'elle soit digne de celle d'un bébé roi des mers. Son pied se posa à terre, mais le fait d'exercer la pression de son poids sur ce membre que je venais de frapper le déséquilibra l'espace d'une seconde, seconde qui me permit de l'écraser avec mon crâne.

            " Tu disais toujours que j'avais la grosse tête, non ? "

            Un coup digne des plus grands joueurs de foot. Du sang apparu sur son front. Chacun sa marque sur son visage, chacun un point. Décidément, ce match risquait de déboucher sur des prolongations…

            Et du côté du capitaine, il avait trouvé le corsaire ? D'ailleurs, en parlant de corsaire, je me demande si on l'avait déjà faite à Pride, la vanne concernant leur ordre. Qu'est-ce qu'un homme ayant mangé, et utilisant le fruit du cerf ? Un véritable corps-cerf ! Hihi… Tiens, en parlant du cerf, le voilà qu'il apparaît enfin. Mais il a pas l'air d'humeur. C'est à cause de ma blague ?
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          La vache ! On peut dire que ça secoue ! Ce pathétique couard avait préféré tenter de m’avoir en se sacrifiant plutôt que de reconnaître son incapacité à me porter le moindre préjudice. La mort était toujours l’issue la plus facile. Il est plus ardu d’assumer la honte de la faiblesse. Toujours est-il que je suis salement amoché et que ça m’emmerderait drôlement d’avoir bouffé tout ça pour rapporter un cadavre en charpie. Cet enfoiré avait intérêt à être toujours en vie… Je retire la poutrelle de métal qui me traverse la cuisse et la jette rageusement au loin. Du bateau, il ne reste absolument rien. Que des planches flottantes dont certaines parviennent à préserver quelques flammes, malgré les vagues. Je plonge et tente de voir le corps de Taghel, mais les remous et la noirceur des profondeurs m’ôtent toute visibilité. Je remonte, reprend mon souffle et me met à nager rageusement vers la plage.

          -Bordel de bordel de bordel ! Comment je vais prouver ma victoire si ce pirate repose avec les crabes ?

          Comme si cela ne suffisait pas, mon trident a disparu dans la bataille lui aussi. J’y tenais à cette arme moi ! C’est le seul lien qui me reste de mon grand-père. Va falloir que je fasse des fouilles sous-marines pour le retrouver. Ca sent la super journée en perspective ça ! J’arrive à m’échouer sur le sable et me retourne sur le dos. Le soleil me sèche petit à petit et je décide de prendre un repos bien mérité. Pas le repos du guerrier, mais c’est déjà pas mal. C’est quoi ça ? J’ai cru entendre mon nom…

          -SHRIIII ! IL FAUT QU’ON CAUUUUSE ! JE CROIS QUE J’AI FLINGUE TON JOUEEEET !

          Mais… C’est Taghel ? Il est vivant ? Je me relève en grimaçant et regarde à l’horizon. Ce con tient mon trident dans la main droite. Et… le manche dans la main gauche ?! Il a pété mon trident ? Je me lève d’un bond, oubliant totalement ma blessure à la cuisse et me met à courir droit sur cette enflure ! Je fonce et le plaque au sol dans un choc d’une violence extrême ! Je laisse ma rage me submerger et le bourre de coups de poings dans la tronche.

          -HAAAAAA !!! MON TRIDENT ESPECE D’ENFOIREEEE !!!!!!

          Les coups pleuvent sur sa face mais je ne me sens pas calmé pour autant. Jamais je ne pourrais réparer cette merveille parfaitement, c’était une arme unique, parfaite… Ca va chier des bulles !

          -Alors hein ? Tu l’ouvres moins, Taghel ? Hein ?
            Hahaha, yeah, yeah, do come this way, Bob. Come on !

            Ahum, je repasse en mode langage natif pour la suite, l’explication se poursuit et je vois sur le visage qui me burine le mien la colère que j’éprouvais plus tôt. Nul doute que s’il avait le royal le bougre aurait assommé de sa haine libérée le petit Reyson et son copain qui jouaient à la dînette pas loin. Jouaient ? Arf, semblerait que dans son aveuglement le bougre nous ait fait pas mal bouger, v’là qu’on se trouve dans un quartier résidentiel, résidentiel du pauvre ouais mais résidentiel quand même. Dead End, bonjour ! Tahar Tahgel vous passe ses salutations, vous annonce qu’il est un peu occupé pour le moment mais que quand tout sera fini il se présentera dans les formes à vos femmes et à vos filles. Et vas-y qu’on se planque dans sa cave, et vas-y que les rideaux et volets se ferment, rideaux et volets du pauvre toujours mais t’as compris l’idée. Ca fuit mais ça regarde par les interstices parce quand même c’est pas tous les jours qu’on voit Bibi et Bob Shri Parama se taper dans son jardin, eh.

            Jdis "se" taper, le réfléchi est ptet pas la forme grammaticale adéquate, mais tu sais quoi ? Je m’en branle. Même si avec ses beaux atours il est plutôt en train de me bourriner que moi en train de répliquer, au final quand t’es deux dans une tannée, ben c’est de l’action réciproque. Meh. Pis bon c’est que justice après ce que je lui ai mis, après ce que la poudre lui a mis, que je le laisse s’exprimer un peu. Eh, mec, un peu j’ai dit ! Mais arrête bordel, arrête ! Hahaha, tu perds tes moyens mon bon ? Dur. Mais bon calmos tu veux, à force tu BWARRGH… Hé ! Stop ! Stop putain ! Ahhh

            Je galère un peu à le choper mais il en est tellement à vouloir m’encastrer dans le bitume mal dégrossi de la route sur laquelle on a atterri que ses restes de voix doivent pas l’aider à grand-chose. Lui tout ce qu’il veut c’est venger son putain de trident comme moi je voulais venger Pully. Faut rester zen, mec, faut rester zen… C’est la clef de la bonne vengeance qui se mange froide, ouais, tu lis pas les dictons dans le journal ? Hm ? Tu lis pas le journal ? Ouais, t’as raison, pour des gars tops de la vie comme nous c’est pas utile le journal. Qu’est-ce qu’y z’y connaissent à la vie les pouilleux, hein ?

            Qu’est-ce qu’y z’y connaissent, OUAICH !?

            V’là, l’ouverture que j’attendais. Je lui chope la patte puis le galbe sans que sa schizophrénie puisse le prévenir et je le retourne en mode prise de soumission pas très secure niveau gayzattitude mais si y avait pas un brin de franche camaraderie dans la lutte classique ça se saurait. Et je lui fous ses genoux dans la gueule pendant qu’il est sur le dos et je m’assieds sur l’intérieur de ses cuisses pour bien prendre mes aises. Haha, il est où ton ego, Bob, il est où ?

            Hein, où qu’il est ton ego, Bob ?

            Non seulement il a pas l’air d’aimer que je l’appelle Bob mais en plus ça a pas l’air de lui faire plaisir d’être dans une position embarrassante. Je le vois déjà qui zyeute les alentours avec des mires de malade qui veut encore me taper pour venger Triton sa fourchette et, surtout, des mires à l’affût du moindre escaméra qui pourrait lui salir la réput en faisant tourner un cliché pas franchement à son avantage. Héhé, fashion victim le Parama ? On va te rendre beau pour la photo, attends attends, te débats pas trop, ça sert à rien. Mais je veux pas le savoir que je suis un gros méchant, toi tu tapes fort et t’esquives bien mais niveau puissance brute j’ai plus de biscotos que toi, c’tout. T’avais qu’à grandir dans une cage comme tout le monde et pas dans le palais de ton père, et puis faire des haltères dès que tu pouvais au lieu de lutiner dans les cérémonies à l’école où on te flattait le narcisse, hein.

            Hop hop, belote rebelote et dix de der, comme je commence à maîtriser un peu ce que je fais avec le sang des autres depuis tout ce temps, je lui arrache la chemise pour m’ouvrir toutes les possibilités. Je manque basculer dans un de ses réflexes un peu mieux avisés que les autres mais je tiens bon, et je lui plaque les deux paumes sur les pecs. Haha, tu t’épiles en plus, mon gars ? Mais bordel, tu veux vraiment que ça jase, hein ? Tu veux vraiment, grand fou ? T’inquiète, ça va jaser Tu m’as fait une crête de punk et noirci le beau teint de lait que m’avait légué ma mère, Shri, faut bien que je te rende la pareille, tu comprends ? Que je te relooke un peu parce que là ça va vraiment plus.

            T’as quelque chose contre le look émo ? Ouais ? Tant pis, moi je suis sûr que les yeux rouges ça t’ira très bien. Respire, respire bien fort.

            Et plac, donc. De mes doigts un peu cramés un peu désensibilisés je lui caresse les tétons à la recherche du capillaire le plus réceptif et puis quand c’est trouvé et même pendant que je quête, boum boum, je fais grimper la température de tout le monde et surtout la sienne, et boum boum je sens son cœur qui accélère, et ses mâchoires qui se contractent et ses yeux qui commencent à tanguer, yeah, yeah. Tu l’aimes ma manière latine de faire les choses, Shri, tu l’aimes ? Moi je t’aime pas beaucoup, je t’ai pas dit ? Moi, j’ai envie que t’y passes. Que t’y passes de ta petite mort, ouais ouais. Ca bibiche, bien dans tes basques et tout, tu le sens le flux qui afflue un peu partout mais un peu trop partout ? Et, eh. Eh, tu le sens mon gros fluide qui monte en prime ? Je dis ça c’est pas pour cafter, mais, plébéiens qui nous regardez en osant enfin vous approcher parce que ça commence à se terminer, vous feriez mieux de reculer.

            Ca va trancher, les chéris. Je vais trancher.


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              Oui, il était en colère. Mais pas contre moi, alors ça va. Je me demande quelle est la blague à laquelle Tahar ait pensé pour que le corsaire soit plus énervé contre lui que contre moi. Elle devait être mortelle… Faudra que je lui demande. D’ailleurs, en parlant d’eux, les voilà qu’ils partent plus loin à la vitesse de la lumière. On m’avait toujours dit qu’un pirate, un vrai, a toujours soif d’aventure et possède donc cette hâte de découvrir toute île sur laquelle il dépose les pieds. Eux, ce sont des vrais, prêt à mettre leurs différents de côté pour visiter l’île. A moins qu’ils le font en gardant ces différents ? Bah, c’est en confrontant ses idées que l’on devient plus fort ! Ou nos poings, à défaut d’avoir des idées. Pour Curtis c’était plutôt les idées, parce qu’il n’avait plus de poing. Comme quoi, ça peut aller dans tous les sens.

              Maintenant que nous étions de nouveau seul, nous continuions notre lutte d’handicapé avec encore plus de hargne qu’avant. Bien que cela soit toujours aussi pathétique vu de l’extérieur. Et paf, et pouf, et clac, et crac, et grrrr, et un autre paf, mais ça donne pas de chocapic, et un autre pouf, suivi d’un grrrr… Encore un grrrr ? C’est quoi ça ? C’est en tournant la tête qu’on vit la réponse : les rois des mers restants. Comme Tahar, celui qui en avait éliminé un sous leurs yeux, n’était plus là, ils pouvaient revenir sur les amuses gueules de départ.

              " Temps mort ? "

              " Temps mort ! "

              En même temps, si c’est pas le temps c’est nous qui mourrions. Curtis prit ses jambes à son cou. J’avais encore un cou, mais pas les jambes à prendre avec. Je rampais rapidement pour récupérer ma lame que je mis entre mes dents avant de faire le poirier et d’avancer sur les mains. En temps normal, il me serait difficile de procéder ainsi. D’abord, parce que c’est la première fois que je m’exerce dans ce genre d’équilibre, et ensuite parce que c’est quand même compliqué à faire. Mais là, avec la proximité de la mort, l’adrénaline, les bras dopés qui plantent les doigts dans le sol pour être sûrs de ne pas tomber, aucun souci. A part que ça faisait un peu mal aux extrémités lorsque je tombais sur de la roche.

              Heureusement pour nous, les poissons ne nous poursuivaient pas sur la terre ferme. En même temps, on va pas les embêter sous l’eau, alors ils n’ont pas à venir nous dévorer sur l’eau. La seule exception est les hommes poissons, mais on les excuse car ils sont transgéniques et qu’ils ont pas eu le choix de naître aussi moche. Quoi ? Moi raciste ? Je ne fais que dire une réalité ! Attend, quand une femme est moche, tu dis qu’elle est un thon, c’est du figuré. Mais pour eux, c’est du littéral ! Il est aisé de savoir pourquoi personne ne voudrait être un homme poisson : ils sont moches (thon), muets (carpe), ne connaissent que l’attaque trempette (magicarpe). Leur seul côté positif est qu’ils ont de la chance (moule), mais c’est tout !

              Bref, je m’égare. J’étais parvenu à rattraper Curtis, mais nous courrions toujours, par simple précaution. Imagines s’il y avait un poisson volant royal dans le lot ! D’ailleurs, l’ex marine a voulu en profiter, le bougre. Comme je n’avais que mes mains en point d’appui, il tenta de me les faucher avec son pied, mais la lame dans ma bouche l’en dissuada rapidement. Héhé, faut dire que Shusui avait déjà découpé un dragon, alors une vulgaire jambe serait du gâteau. Enfin, un gâteau normal quoi, pas celui qu’avait fait Hope avec la texture du métal pour que je ne m’avise plus de lui faire pousser la moustache…

              Ce n’était qu’une fois à court d’adrénaline, et que la fatigue commençait à se faire sentir que l’on s’arrêta. L’on se trouvait dans des quartiers résidentiels, mais pour pauvre. Avec des rideaux et des volets de pauvre… Depuis quand les pauvres en ont ? Bref, ce sont des pauvres riches, ou des riches pauvres, comme vous voulez. Comparé à la déchetterie du royaume de Goa sur East Blue, ce sont des riches tout court. Comme quoi, tout est relatif. Mais en y regardant bien, l’on pouvait suivre les traces d’une récente bagarre. Héhé, je suis fier de mon capitaine. Tout comme les chiens, il marque son territoire par où il passe… Euh, cette comparaison n’étant pas des plus mélioratives, on va omettre de la lui rapporter. Quoi que, vu ce qu’on vit de lui, chien pouvait correspondre.

              " Oh mon dieu, tu vois ce que je vois ? "

              " Ouais… Et c’est encore plus horrible de le voir à l’envers… "

              Bah ouais, faut pas oublier que j’avais la tête en bas. Mais je pensais pas que j’allais voir ça. J’étais tellement sur le cul, ou plutôt sur les mains, que ma bouche s’ouvrit machinalement, laissant tomber mon arme au sol dans un crissement métallique. Tahar et Pride… J’ignorais que mon capitaine avait de tel penchant… Je ne le verrais plus jamais de la même manière ! D’ailleurs, je resterais sur mes gardes la prochaine fois que je me retrouverais dans sa cabine !

              Le peuple tirait la même tronche que moi, abasourdi, surpris, … abasourdi et surpris. D’ailleurs, l’un des spectateurs, le journaliste des pauvres, sortit un escarméra. Bah quoi ? Si les pauvres ont des volets et des rideaux, pourquoi ils n’auraient pas ça ? Puis, il était peut-être là pour faire un reportage sur la texture des volets et des rideaux de pauvres justement, ce qui voudrait dire que lui n’est pas pauvre.

              Oh putain, je vois déjà la première page, avec la photo en grand. La seule interrogation portait sur le titre. Cap ou pas cap, qui est le capitaine, qui est le soumis ? Comment pénétrer la haute sphère ? Par-amas d’amour ? Prid’amitié pour Tahar ? Une relation corsée pour un corsaire ? Si tu vois cette photo, Shrii te tuera ? Oulà, la dernière fait un peu peur. Bah, de toute façon je n’aurais qu’à pas prendre ce journal, comme ça je ne verrais pas la photo, et il ne voudra pas me tuer. Héhé, je suis trop intelligent. J’ai échappé de peu à une mort des plus douloureuses. Et mais, c’est pas pire de voir la scène en vrai qu’en photo ?

              " Et merde… "
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            Ha le chien ! Il a réussi à retourner la situation à son avantage. Sa force physique pure est supérieure à la mienne, je dois bien le reconnaître. Erreur de ma part que d’être monté de cette façon au corps à corps. La colère provoquée par la vue de mon trident brisé m’a fait oublier toute notion de prudence, au point de ne plus ressentir mon mantra. Cet enfoiré ne perds rien pour attendre. Il suffit que je me calme et que je… Hey ! Mais qu’est ce qu’il fait ? Cet enfoiré me bloque simplement sous son poids. Jamais je n’aurais pensé qu’il pouvait peser si lourd, je suis totalement immobilisé. Aucuns points d’appui, la position m’empêche même de me débattre. Quelle humiliation ! Personne, non, personne ne doit être témoin de ça ! Je vois quelques passants autour de nous, mémorisant leurs visages. Je devrais les tuer après m’être chargé de lui.

            -Tahgel ! Je te jure que je vais te buter ! Dégage de la !

            Usant de toutes mes forces, je tente en vain de soulever la pesante masse mais ne parviens qu’à me fatiguer. Avec ma cuisse blessée, je ne peux pas faire grand chose. Ce tordu me déchire ma chemise et plaque ses mains sur mon torse. Hors de question de le laisser assouvir ses fantasmes pervers sur ma personne ! Je ne saurais le supporter ! Je me débats, tentant de le faire tanguer pour le déséquilibrer. Il vacille mais ne tombe pas. Cette situation grotesque à on ne peux plus durer !

            -T’as quelque chose contre le look émo ? Ouais ? Tant pis, moi je suis sûr que les yeux rouges ça t’ira très bien. Respire, respire bien fort.

            Nous y voilà, alors ! Les pouvoirs du logia du sang. J’avais espéré les observer, mais je n’avais jamais pensé en être la cible directe. Surtout de cette manière, la connotation sexuelle de ses techniques bafoue toutes les règles éthiques des combats. Ses doigts sur mes mamelons me font me sentir faible, comme un pouvoir épuisant. Je sens le sang qui se déverse de ma blessure à la cuisse, ma circulation sanguine étant totalement contrôlée par le pirate. Quitte à être humilié, je pouvais bien aller jusqu’au bout. Je ferme les yeux et me concentre uniquement sur la sensation sur ma poitrine. Le manque de sang m’aide à planer et je m’imagine en train de tringler Lady Humpf « Lust ». La réaction ne se fit pas attendre bien longtemps. Mon flux sanguin échappa à la manipulation de logia et se concentra à un autre endroit.

            -Héhé, tu as oublié le plus grande force d’un homme, Tahgel !

            Il ne pouvait plus m’affaiblir et ses mains étaient toujours sur ma poitrine. Il m’avait laissé les bras libre, cet idiot ! Je profite de ce retournement de situation pour lui enfoncer mon poing dans le ventre. Sa capacité de logia le rend intangible et mon poing va se fourrer au beau milieu de son corps.

            -C’est terminé, logia !

            J’active mon haki à cet instant, annulant ses capacités de logia. Règle n°1, Coco ! Ne jamais se laisser approcher à ce point par un utilisateur du Haki de l’armement. Son corps se matérialise autour de mon poing que j’arrache avec violence. Le trou formé ne se referme pas. Tahar Tahgel a perdu. Son corps s’affale sur moi et je le repousse. Je pense qu’il n’aura pas de mal à bloquer l’hémorragie avec ses capacités, mais le combat est clos. J’ai gagné. Evidemment. En un éclair, je me dirige vers les quelques spectateurs. L’escaméra explose sous ma poigne, je fouille méticuleusement tous les autres. Je découvre deux autres escaméra et un visiodial. Par mesure de précaution, je les détruits également avant de retourner vers ma proie.

            -Tu as de la chance ! Je ne peux pas tuer un vaincu devant des témoins. Direction Impel Down pour toi ! Toi, je pense qu’on se reverra Reyson !

            Reyson D. Anstis se trouve à quelques dizaines de mètres de nous, la tête en bas. Je ne cherche pas à comprendre la complexité psychique de ce garçon et sors mon escargophone. La communication s’établie.

            -Mushi Mushi ?
            -J’ai un colis pour la Marine. Un gros colis, prévoyez des menottes en granit marin et une escouade de gardes d’élites.

            Fin d’une traque.
                Mais il n'y avait aucun souci, Tahar était au-dessus, et tout le monde sait que c'est le dominant qu'est dessus, et que celui-dessous est le soumis qui… a le chapiteau ? Est-ce un rêve ? Les attouchements de Tahar lui font de l'effet ? Encore plus de clichés pour le journaliste, et plus d'idées de titres. Le Saigneur César conquit la gaule et Shri Vercingétorix ! La suite étant de mauvais goût, et pouvant heurter la sensibilité des lecteurs, l'éditeur a pris l'initiative de censurer les trois prochains paragraphes, mais pas d'inquiétude, cela ne gêne en aucun cas la compréhension de l'histoire, car les trois paragraphes ne portaient que sur ce sujet…

                Trou ! Bon, cela aurait pu aussi être censuré, mais ce n'est pas ce que vous croyiez, il s'agissait du coup donné par Parama au Saigneur en chef. Surprise générale, rébellion de l'homme soumis qui semblait pourtant ne rien pouvoir faire ! Tension dans l'assemblée, car le nouveau dominant n'est pas du genre à aimer le public. Tahar à terre, le corsaire élimina les preuves matérielles de la scène qui s'était déroulée plus tôt. Il avait l'intention d'emmener mon capitaine à Impel Down, la prison dont on ne ressort jamais. Mis à part il y a un siècle. Celui-ci ne semblait pas en état de faire grand-chose à présent, et si la situation n'était pas pressante, et que pleins de choses ne se bousculaient pas dans ma tête, j'aurais probablement fait un jeu de mot quant au golf, avec le club de Parama et le trou de Tahar…

                Mais c'était pas le moment pour ça ! Mon capitaine avait besoin d'aide ! Sauf que je n'arriverais probablement pas à vaincre celui qu'il n'a pas réussi à abattre. Une opération suicide ? N'oublions pas que Tahar m'avait déjà sauvé la vie une fois, j'avais donc une dette. Pour un homme, l'honneur avant tout. Et voilà l'occasion de laver mon ardoise !

                Toujours la tête en bas, pris dans le feu de l'action, j'oubliais mon arme à terre et j'avançais en direction des deux hommes. Curtis tenta de m'arrêter, pressentant une folie, mais c'était trop tard et il n'osa approcher plus l'imposante stature du gagnant. Celui-ci était occupé au escargophone, j'en profitais donc pour planter l'une de mes mains dans le corps du capitaine et lui faire une injection comme il n'en avait jamais vu ! D'abord, hormone de vigueur, pour que la douleur s'en aille et qu'il puisse tout de même se mouvoir malgré son corps fragilisé. Ensuite, dopage intégrale des muscles des jambes et des bras, afin qu'il puisse s'en aller, fuir. Les jambes car sinon il ne peut pas les prendre à son cou, et les bras car il devra faire comme moi si elles sont trop endommagées. Je lui chuchotais rapidement à l'oreille :

                " Nous sommes quitte. "

                Puis je tentais d'attirer l'attention du corsaire, de sorte qu'il me regarde moi, et que ce moi soit dans la direction opposée à Tahar. La provocation, ce devait être facile sur un type comme lui, peut-être que je pourrais gagner suffisamment de temps pour que mon capitaine se sauve. Tout ce que je devais faire, c'était penser tout haut ce que je pensais tout bas depuis le début. C'était la fin d'une traque pour toi, mais c'est le début de la mienne ! Je vais appuyer là où ça fait mal jusqu'à ce que tu n'aies d'yeux que pour moi !

                " On dirait que tu as apprécié ce moment partagé avec mon capitaine… "

                Et voilà, son regard est déjà tourné vers moi. Trop facile !

                " Et demander toute une escouade d'élite… Remarque, c'est vrai qu'ils seront plus à même de remplir ce rôle, tu ne serais pas à la hauteur pour satisfaire pleinement Tahar… "

                Un léger rictus ? Je touche au bon endroit ? Derrière lui, je vois le Saigneur se lever lentement. C'est bon, il était pas dans les vapes ! Je garde une distance acceptable avec le corsaire et continue dans ma lancée.

                " Tu penses avoir détruit toutes les photos, mais tu oublies la meilleure des pellicules : la mémoire. Nous tous savons ce qui s'est passé, et la rumeur du standing ovation pour les caresse de Tahgel se répandra dans tous les coins du monde… "

                Voilà, il était maintenant debout ! Héhé, mon plan avait marché comme sur des roulettes ! Il ne lui reste plus qu'à partir sans que le corsaire s'en aperçoi… Pourquoi la grimace a disparu ? Pourquoi il sourit ? Non… non… non… Te retourne pas ! T'as des yeux derrière la tête ou quoi ? C'est de la triche !!! A croire qu'il savait ce qui allait se passait depuis le début… Comme s'il avait lu le scripte !

                Pris au dépourvu, et dans une tentative désespérée, j'utilisais mes bras dopés pour prendre appuie sur le sol avant de m'envoyer dans les airs, faisant un salto pour me retrouver à l'endroit, prêt à fendre sur le corsaire. Oui, j'étais bien dans son angle mort, aucun moyen de savoir que j'étais là. Tu as eu de la chance une fois, mais tu te retourneras pas comme par magie une seconde fois ! Et toi Tahar, qu'est-ce que tu attends pour fuir ? C'est mon ultime assaut, mon dernier gain de temps !

                " Si tu l'as pas tué devant témoins, c'est juste parce que tu en es incapable ! "

                Cri du désespoir, dernier pic lancé. La suite est floue pour moi, et tout ce que je garderais en tête : c'est la scène de Tahar et Pride en plein rendez-vous romantique devant tout le monde… Pourquoi je ne peux rien dire sur la suite ? Mon capitaine sera plus à même de le dire, car il improvise toujours au lieu de suivre mes plans, ce qui finit souvent par une merde pour moi…


                HRP : Reyson ne sait pas ce qu'est le mantra. Pour lui tu n'es qu'un PGM, putain de gros mouleu sur le coup ^^
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              • https://www.onepiece-requiem.net/t862-reysondanstis-le-pirate-assoiffe-du-sang-de-la-marine
              Mh…

              Ca a tranché. Il m’a tranché, de là à là avec tout ça de profondeur. Putain d’empaffé, je pensais pas que ça lui ferait autant d’effet de se faire tripoter… Qui l’eût cru ? En tout cas moi ça m’a surpris, et j’aime pas trop les hommes qu’ont la gaule subite pendant que je les attouche. La base, c’était qu’il devait y passer, et voilà que s’il a perdu un quintal de sang ça l’empêche pas de me, ah. Fumier. Je m’effondre le temps de comater et je sens ma bloody sorrow qui me coule du bide sans trop voir ce qui se passe autour. La priorité pour l’instant c’est de me garder du jus, de maintenir la patate. C’est dur, j’ai les douleurs au crâne qui se réveillent, le feu sacré qui me monte au billot et la charge de haki qui redescend d’un coup. Me concentrer… me concentrer. Comment j’ai fait tout à l’heure ? Ah oui.

              Zen.

              Un peu de vision interne et je recoupe les infos. Là c’est percé, là c’est coupé, là ça veut sortir et pas continuer sa route. La carte est pas évidente à choper, on imagine pas le nombre de canaux internes qu’il peut y avoir dans un corps humain. Et dans le mien je te raconte pas. Et en plus, le sang, c’est pas ton copain, lui il coule dans tes veines mais c’est juste parce qu’il a pas le choix. Dès qu’il en a l’occaz, il s’en fout de tahgel, il profite des trous comme un violeur et il y saute à pieds joints manière de noyer tes tripes sous un flot sanglant qui irriguera plus ce qu’il faut. Et vas-y que je me moque, et vas-y que je te prétexte que les tissus sont un peu carbonisés dans le cerveau, trop pour avoir envie de y aller, blah blah. Mais tu vas la fermer, ouais ? Tu continues ta route, tu fais comme si les artères et les veines et les capillaires étaient encore en état, et tu traces, okay ?! Sinon je m’éviscère un peu plus et je te noie dans le sol. Okay ? Okay. Il a dit okay, et ça recommence à tourneeeh

              Waow, je me sens bien d’un coup putain. C’est toi Reyson qui m’a fait ça ? C’est toi ?

              Putain c’te classe, vieux. Ouais ouais, quitte quitte c’est ça, maintenant tire-toi, sinon tu vas te faire enculer par le grand méchant loup avec son bouc, sa demi-molle et sa cuisse percée. Et si moi je peux résister à ses assauts passionnés, toi avec tes jambes dans le sac… Eh ?

              Mh.

              Putain, y a pas à dire, se faire doper aux hormones, ça te change un homme. C’est pas du sang que j’ai dans les tuyaux, là, c’est du grand cru ! Du sacré bon cépage avec des particules de partout qui me chuchotent des trucs pas nets, des trucs vachement plus tendance encore que les saillies du Reyson. Non te fatigue pas, gars, casse-toi. Casse-toi que je le casse. Casse-toi ou je te casse…

              Ouais la jauge est repartie, ouais ça revient. Ouais !

              Eh, Shri…

              Ouais, t’as vu jsuis pas mort, dis ? T’as vu jsuis debout. Ben quoi, pourquoi t’es livide, tu croyais quoi ? Ouais moi aussi je suis un peu blanc mais c’pas grave, ça me va bien au teint. C’est mon côté blanc comme neige, ouais ! Hahaaharf. Bordel. Dur de maintenir la circulation en tentant une vanne un peu trop spirituelle. Héhé, je vois que ça te fait pareil. Non mais aie pas peur… Pas trop. Je ferme les yeux et manque me casser la gueule alors je les rouvre. Tant pis, je le regarderai dans les yeux pour ça. Ca monte dans mon ventre, je sens que je vais y passer mais ça secoue mon fond maso et ça monte encore plus. Non, non, rien de sexuel, ou alors du sexuel de l’ego. La vague, mec, la vague de fluide qui me saute au pif, voilà ça m’emplit les sinus, ça me gonfle la couenne et ça m’aveugle les neurones. J’y suis presque et lui bouge toujours pas. J’entends des cris pas loin, probablement l’escouade expresse commandée par le bouc. J’espère que les frais de ports étaient gratuits, parce que ça va pas tourner comme prévu. Ca monte encore, je sens mon dos qui se redresse tout seul et mes jambes qui se chargent d’une overdose d’énergie. Je vais y passer avec mais tant pis.

              Bouge pas, que je te présente ma mort.

              Je fonce. A peine deux pas et ma poitrine recommence à suinter. Je me la joue victime d’Hulk Yora, le tueur qui éventrait les gamines en leur perçant les mamelles de sa main vengeresse dardée de piquants en métal. Un rapport lointain avec le cœur vide et un traumatisme d’enfance qu’y paraît. Bref. Je continue, ça chauffe trop dans le cortex et il faut que je libère tout ça. J’arrive devant lui. Il se la joue classe ou terrifié, je sais pas trop. Je m’arrête, j’ai chargé mon poing un peu comme lui quand il y mettait de l’armement. Sauf que moi j’ai rien dans le bras, c’est juste pour l’effet de style. Je m’arrête paume devant son nez, le souffle lui décoiffe les yeux. Et je relâche. Je relâche tout. Mon aura.

              Je crois que c’est la première fois que ça fait autant d’effet, que c’est aussi maîtrisé, canalisé, dirigé. Ca part de ma tête, mais à travers ma main ça fait comme la lumière dans un prisme. Ca diffracte, réfracte, ça comme condense. Le royal, tout droit en un jet, tout droit sur le cerveau du corsaire. Ah oui tu pouvais pas le prévoir ça, hein ? Moi-même je savais pas ce que ça donnerait. Je tombe à genou avant lui mais je sais que lui aussi tangue, que son esprit tremble comme il a jamais tremblé, tremble comme si chacun de ses putain de neurones avait vu la mort rouge en face, comme si chacun avait explosé tout de rouge vêtu sur les murs de son crâne. A l’intérieur. Je le vois à sa cuisse qui flageole et à son sang qui se remet à gicler parce qu’il a perdu son gourdin. Je vois ça à ses genoux qui claquent l’un contre l’autre avant qu’il ne tombe à son tour. Et puis je le sens. Je le sens dans l’air et dans toute l’atmosphère autour.

              T’es bon Shri, t’es bon mais pas assez en forme pour résister. Abandonne-toi.

              Putain…

              Je vois pas s’il s’abandonne. Je suis à terre, nez dans la boue ensanglantée. Mes paupières se ferment et mes blessures se rouvrent. J’ai le bras comme tétanisé. J’aurais compris avec de l’armement, ça doit faire partie des sensations, mais là c’était pas ça que j’ai fait alors ça m’étonne un peu. J’ai plus trop le nerf pour m’en soucier. J’aperçois dans un sursaut Reyson qui s’est effondré à côté. Les premiers du bataillon armé venu à la rescousse du corsaire qui font genre ils sont des quilles. Je vois tout ça et puis ça devient noir. Rouge, noir, et puis sans couleur. Synesthésie, je vois avec les oreilles et ça c’est un arc-en-ciel qu’existe pas dans les manuels. Tiens, c’est un orage qu’éclate ? C’est la fin, mon pote, la fin…

              Dead End.


              The End of All Things [1624] 661875SignTahar
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