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[FB Quête] Bienvenu dans la jungle



Bienvenu dans la jungle

Expédition sur l'Ilot Flottant en 1623


Il y avait une île peu accueillante qu'on disait flottante. Non, non, non, pas le dessert, un vrai bout de rocher qui émergeait de la surface de la mer. Elle ne posait pas ses racines dans les fins fonds des abysses océaniques. Rien de cela. Il fallait l'imaginer un peu comme un iceberg vert, mais sans l’inconvénient du froid et de la glace. Climat tropical extrêmement étonnant pour une île de North Blue! Cela dit, ce n'était pas certes, un désert à proprement parler, mais l'îlot restait un endroit peu civilisé et hostile. Sa flore et sa faune demeuraient un environnement très désagréable pour les êtres humains. Quoique. En parlant de cela, il ne fallait pas oublier qu'il y avait des tribus indigènes dans le coin. Évidemment, ces derniers n'étaient pas très amicaux face à de nouveaux visiteurs. Avaient-ils peur que l'on abîme leur île ou était-ce simplement leur coutume de manger chaque tête étrangère?

[FB Quête] Bienvenu dans la jungle Ilot_f10

Toujours était-il qu'un certain Professeur Isaac McAran et toute son équipe d'archéologues, de chercheurs, de scientifiques avaient réussi à pénétrer dans la jungle sans problème et fouillaient une zone de la forêt depuis près de deux semaines. Autrement dit, c'était une première et un succès exceptionnel de voir une expédition d'hommes cultivés s'aventurer là-bas sans encombre. Monsieur McAran supervisait les travaux avec l'aide de son Assistant John Smith Carrington. Quant aux moyens entrepris pour le groupe, elle était financée par le célèbre Lord Andrew Lafayette, un noble du royaume de Goa. Ce dernier avait amené une bonne vingtaine d'hommes avec lui. Il s'agissait de ses propres gardes. Ils le protégeaient, mais ils devaient surtout défendre toute l'équipe et bien sûr, la future découverte.

Apprenant la bonne nouvelle, des journalistes et autres archéologues experts vinrent voir les fouilles. Ils désiraient surtout voir la prochaine trouvaille qui selon le professeur, devait être grandiose et fabuleux. Mais d'autres, comme Wohrwèlch, vouaient tout simplement aider. C'était une manière pour lui de se faire plus d'argent que d'habitude et peut-être tomber dans l'estime d'un grand archéologue. Il était vrai qu'il se démarquait plutôt aisément. Il était clair que le trésor allait certainement attirer des pillards et autres forbans.

Le Lord ne se plaisait guère à voir tout ce petit monde qui considérait comme des "touristes". Il était très méfiant. Tout comme l'assistant, d'ailleurs. De un, ils n'avaient pas convenu qu'on annonce la découverte de sitôt. Les reporteurs avaient transgressés leurs droits, mais ces derniers faisaient pression. Ainsi, ils avaient pu rester sur le site, malgré les mauvaises remarques à leur égards. De deux, les dirigeants n'avaient pas encore véritablement pénétrés dans le tombeau quand la presse s’empara du scoop et divulgua au monde entier qu'un magnifique temple fut découvert sur l'île flottante par le célèbre Pr Isaac McAran. L'archéologue de renom et le Lord étaient de paire pour que leur trouvaille demeurait le plus longtemps caché. Seulement, c'était trop tard. Tôt ou tard, des hommes viendraient rafler la zone...


[FB Quête] Bienvenu dans la jungle 20120630-201645
Kuzaryâm


Le monument possédait des pierres de tailles apparentes plutôt verdâtres. Certainement la végétation étouffante qui dominait le lieu... La mousse et les lianes parcouraient les parois de long en large. Il y avait par endroit des fissures, mais dans l’ensemble, le bâtiment funèbre était bien conservé. Il y avait une sorte de cours entouré de deux ailes sur les côtés. Les façades des murs étaient ornés d'une série d'arcades aveugles. Toutes les faces étaient inclinées de 30° et juste en dessous de l'entablement, on pouvait voir une magnifique fresque en bas-relief et juste au-dessus d'elle des métopes et des triglyphes. Des archéologues avaient étudié la scène qu'elle représentait. Enfin, sur les avancés des deux ailes on voyait deux statues monumentales en ronde-bosse. Elle était plutôt rigides et imposantes. Un peu comme deux gardiens...

Les travaux de dégagement étaient terminés. Les ouvriers avaient presque fini de déblayer le premier couloir. L'engagement conduisait vers la première antichambre. Une porte de pierre scellait la pièce. Sur sa face, il y avait le sceau royal qui indiquait le nom du défunt.

En ce qui concernait le jeune Wohrwèlch, depuis son arrivée, il n'avait pas cessé de gagner la confiance du professeur. Il était d'ailleurs, l'un des seuls à connaître et maîtriser le dialecte que les peuples alentour utilisés. Toutefois, l'expédition avait réussi à ramener un indien avec eux. Par conséquent, il n'y avait que quatre personnes qui savaient de quoi les écrits racontaient. La présence de l'indigène n'était que pour lever une soi-disant malédiction. Oui, selon la légende, les personnes qui oseraient profaner la tombe devront payer et subir les pires châtiments de leur existence.

Le jour J était arrivé. En compagnie des ouvriers et des archéologues, le meneur de l'expédition laissèrent ses hommes casser le mur. Les massues fracassèrent la maçonnerie d'une épaisseur de 40cm. Ils étaient tous impatients de voir ce qu'il y avait derrière. La tension monta. À force de taper dans la pierre, des éclats de grosseurs conséquents volèrent au loin dans la salle de derrière, activant ainsi, un mécanisme de sécurité. Dans un grincement sonore, alors que les ouvriers dégageaient péniblement les débris, une poutre massive tomba du plafond sur eux. Ils furent écrasés instantanément. Le reste de l'équipe eut un mouvement de recule, mais Monsieur Carrington insista pour continuer. La voie était libre, laissant les gens émerveillés devant l'antichambre.

~~ Page 1 ~~


D'après les notes de l'archéologue et historien Wohrwèlch.

  • https://www.youtube.com/user/Xotokss
- Tu me fais le topo', mon bon Dena' ?

Dena', fumant la pipe comme il aimait tant le faire, mis un certain temps à me répondre. Un temps qui suffit à m'exciter et à me donner envie de lui relever son capuchon pour voir ce qu'il cachait. Oui, oui, croyez moi ou nan, bah j'ai toujours été curieuse ! Curieuse de savoir ce qui se cachait, mais bon ... La dernière fois que j'ai essayé de le faire, Dena' a gueulé comme un forcené, m'a foutu une gifle, et m'a dit que la prochaine fois ça irait très très trèèèès mal.
Alors moi, vous voyez, comme je suis une fille intelligente, je me retiens pour pas recommencer.
Mais n'empêche ... Qu'est-ce qu'il peut bien cacher là dessous ? Que de mystères !

Bref ... Il dédaigne enfin me répondre.

- La tête d'ampoule qu'on appelle Isaac McAran et sa bande d'illuminés, bah ils paraît qu'ils s'raient à l'Îlot Flottant. Et il paraît même que, ils auraient trouvé un truc énorme, un tombeau ou une connerie du genre. Y'aurait des tas de berries à se faire par le pillage, mais t'inquiète, j'te demande pas de faire ça - y'a plus de mercenaires que de champignons dans c'trou pommé. Nan, j'ai un autre dessein pour toi ...

- Tu me fais 'achement peur quand tu fais cette tête Dena', j'te jure ...

Deux jours plus tard.

Le jour J était arrivé.

Le prof' McAran avait décidé d'ouvrir le tombeau, et de dévoiler son contenu à une foule en extase. Bon, okay, foule était un bien grand mot. Quelques ouvriers et archéologues, trois-quatre journalistes, des gardes encadrant le tout de leur visage sévère. Mais bon, d'après la tête du prof et du lord finançant la recherche, bah c'tait déjà trop. J'ai bien senti le dégoût qu'il avait, en nous regardant, moi et les autres fouines. Oui, vous l'avez deviné, Dena' m'avait introduite dans la foule dans ce rôle. Il avait trouvé des fakes papiers pour changer, et je travaillais pour un fake média que personne connaissait. D'ailleurs, on me le fit rapidement remarquer ...

- Ouais ouais, j'te le dis, c'des connards ceux-là. Ils peuvent bien comprendre qu'on fait pas ça pour l'plaisir mais parce qu'on a b'soin de ramener du pain au bercail ... Tiens, d'ailleurs, t'es qui toi ? Première fois que j'te vois.

- Aoh ? Heu, moi ? J'viens de Panda Actu' ...

- 'connais pas.

- C'est un média indépendant.

- Aaah, ça explique tout.

Et, décidant que je n'en valais plus la peine, ils s'en retournèrent à leurs discussions stériles.
Bande d'attardés ...

Recalant mes lunettes sur mon nez, mes réflexes de tueuse aguerrie s'exprimèrent. Je guettais le mouvement, écoutais le moindre son, observais le moindre changement de comportement. Naaaan je déconneeee ! Hahahah, bande de poires, vous y avez vraiment cru ?! Hahahah putain, j'm'étouffe là hahaha ... ahah ... ah. Okay, y'avait rien de marrant.
Néanmoins, je posais mon regard sur l'assistant du prof'. Un mec à l'allure malingre, et au visage mauvais. Selon les mots de Dena', ce serait même un "P'tit opportuniste de merde pas foutu de bouger son cul, comme toi Tao". Mais ça, il lui avait pas dit. Après tout, il payait vraiment cher pour qu'on foute à mort le prof'. Donc bon, ni Dena' ni moi n'allions remettre en question ses motivations. Il était libre, comme je l'étais.

Et j'étais surtout libre de tuer ce vieux schnock. Mais bon, il avait précisé que sa mort devait paraître NATURELLE. Mais quand j'ai proposé à Dena' de faire tomber un arbre sur sa gueule, ça l'a pas fait sourire. Nan, il avait un autre plan, après tout, Dena' c'est un mec futé, un mec malin.
C'est pour ça que ce matin, je suis allée dans la réserve d'eau du camp, et que j'y ai foutu le poison tout spécialement prévu pour. D'après l'étiquette, ce poison, c'tait du poison d'aspic des sables, mais on le connaissait mieux sous le nom d'Etrangleur. Parce que, quand le poison prend effet, et bah on a l'impression qu'une main d'acier écrase notre gorge jusqu'à la suffocation. Et puis après ça meurt, c'tait plutôt rapide.

Bon, okay. En faisant comme ça, bah ... Il y a quand même de gros dégâts collatéraux quoi ! Mais bon, c'était pas à moi de penser à ça merde ! C'est Dena' la tête pensante de ce plan, c'est de sa faute si tout le monde meurt dans d'atroces souffrances voilà ! J'ai pas à me sentir coupable, j'suis que la main d'un dieu pas très cool avec les mortels, voilà !

Et bon, vu comment il en buvait, de l'eau de sa gourde, bah je pouvais pas m'empêcher de penser que sa mort, bah elle serait la première d'une longue liste. Ce qui m'arrangeait. Après tout, ça me permettait d'avoir une vue directe sur le forfait, et de pouvoir confirmer à Dena' que son plan s'était déroulé parfaitement.

Alors, quand il a commencé à tousser, lorsque le mur s'est effondré sous les coups de masse, un sourire franchement malsain a illuminé mon visage. Par contre, quand les ouvriers se sont faits écraser, il s'est fané derechef. Empoisonner les gens, c'était propre quoi ! Mais ça, ça ... Sanguinolent, avec l'odeur horrible et ... et ... Nan, c'tait pas bien ça ! Personne mérite une mort comme ça ! Moi j'offre une mort belle, une mort romantique ! Comme dans Romulo et Julianne ! Han, c'tait mon drame préféré ...
J'suis fière de ce que je fais, là. Je suis en train de reconstituer une pièce de théâtre, grandeur nature !

Qu'est-ce que j'inventerai pas pour soulager ma conscience ...

Désormais plus légère, je suivais le cortège funèbre à l'intérieur des ruines, alors que la toux du prof et de certains des archéologues s'accentuait. Ils devaient penser que ça venait de la poussière, de l'air vicié de l'espace confiné depuis tant d'années.

Sauf que moi, je sais d'où ça vient.
Et n'empêche ... Sérieux, c'tait si beau, Romulo et Julianne ! Surtout la scène du bal, aaah ...


    Bienvenu dans la jungle

    Expédition sur l'Ilot Flottant en 1623

    On n'était même pas encore dans le tombeau qu'il y avait déjà des morts. Autant, j'admirais beaucoup Monsieur McAran, autant je me méfiais beaucoup de Monsieur Carrington. Ce dernier ne semblait pas avoir de la peine pour ces malheureux et il n’hésitait pas à faire avancer le groupe sans remords. À croire que la richesse qu'on allait découvrir l'intéressait seulement. Je disais cela, mais je n'étais pas dans sa tête et j'ignorais complètement ce qu'il le motivait. Je n'avais guère parlé avec lui.


      Professeur? Vous allez bien?
      Touah... torf... Ce n'est que la poussière... Toeurf!
      Vous êtes sûr?
      On fera plus attention la prochaine fois... Qu'une poutre nous tombe sur la tête, ça arrive... Intervient l'assistant.
      Hm, sans vouloir vous contredire, tout cela me semble plus à un premier avertissement. Les pièges sont bien connus. Les défunts n'aiment pas qu'on leur fouille leur tombe et ça se comprend. En attendant, le professeur est blessé...
      Si j'étais vous, je m'aviserais de ne pas terminer votre phrase. Monsieur McAran va pour le mieux. J'ai dit qu'on avance, on avance. On ne discute pas mes ordres, c'est tout.
      Écoutez monsieur Carrington, jeune homme. Vous serez plus sage de rester hors de la tête de l'expédition. Ajouta le Lord.
      Torf! Arrêtez tous. Il est inutile de nous quereller pour si peu comme l'a clairement expliquée John. On continue.


    Malgré son âge, le vieux avait de l'autorité et son intervention fit calmé les esprits chamailleurs. Pour ma part, je pris sur moi en ravalant ma conviction. Je sortis du groupe de tête sans trop m'en éloigné. Je préférais rester au-devant de l'expédition. Le meneur nous fit signe de les suivre et nous indiqua qu'on leur fera une sépulture plus tard.

    Certain archéologue notèrent brièvement dans leur carnet de voyages les inscriptions et les représentations qu'il y avait sur les murs. C'était peut-être même plus un crobard pour leur besoin personnel plutôt que professionnel...

    Une autre porte de pierre avec le même motif que le premier nous bloquait la route. Aussitôt, des ouvriers attaquèrent la maçonnerie à coup de massues. La voie fut rapidement dégagée. Cette fois-ci, rien d'anormal s'y produisit et tant mieux. Ainsi, on continua notre cheminement vers l'inconnu.

    Une salle se présentait devant nous. Elle était carrée et sa hauteur faisait la moitié d'un côté. On sentait qu'elle était moins travaillée que la cour devant l'entrée principale. C'était dans le sens où les surfaces des murs n'étaient pas enduits de peintures. Les parois étaient faites à même la roche même de la montagne. Des offrandes étaient entreposés, mais pas en si grands nombres. Une toile de lin couvrait un lit où des jarres reposaient sur le bois. Des statuettes jonçaient à même le sol rocailleux. Rien que cela, on allait passer du temps à tout répertorier. Du moins, ceux qui allaient s'y coller...

      Ne traînons pas, messieurs. Je veux seulement trois bonshommes pour se charger de cette pièce.


    Des flashs illuminaient les objets. Journalistes ou experts, cela abîmait les œuvres, mais je ne pouvais rien dire. Cela me frustrait. C'était déjà extraordinaire de voir de telles choses en de si bon état.

    Une autre ouverture nous fit descendre dans un couloir plus suspect. Je sentais le piège à plein nez.

      Soyez vigilant...


    ~~ Page 2 ~~


    D'après les notes de l'archéologue et historien Wohrwèlch.

    • https://www.youtube.com/user/Xotokss
    Je dois bien vous avouer que ...

    Je me faisais chier à en mourir. Les musées ? Jamais aimé. Jamais mis les pieds, sauf quand j'avais huit ans et que mon père avait encore des arguments pour m'y traîner. Tout ça pour dire que j'espèrais qu'il y passe, ce p'tit con de doc et toute sa clique de consanguins.
    Et oui, moi toute fan de drame que j'étais, bah j'aurai quand même apprécié que ça se passe plus vite. Ou dans un autre endroit. Genre une église ! Ça l'aurait fait comme fin ! Ou j'sais pas, dans une ruelle marchande bondée, comme ça j'aurai pu m'éclipser et claquer ma prime durement gagnée en plein de babioles et autres vêtements que je porterai qu'une fois dans ma vie avant de les jeter / brûler / déchirer.

    J'en regretterai même que des gros rochers s'écrasent pas sur les mecs devant, pour tromper mon ennui traînant.

    Alors, quand on atteint une énième salle qui cette fois est remplie de trucs anciens et en parfait état, et bah je saute de joie telle la fan inconditionnelle d'archéologie que je suis !

    A savoir que je reste sur place, le regard terne, avec une mine à enterrer des morts.
    Mais histoire de faire comme tout le monde, j'active le flash et prends des photos de tout ce qui m'entoure.
    N'empêche que, v'là ... Ils sont assez cons les gens. Archéo, prof', journalistes.
    Ça leur sert à quoi de chercher ce genre de conneries ? Pour la gloire ? M'ouais.
    Bah ils s'étaient trompés de jobs, ils avaient qu'à devenir chanteurs, musiciens, ou autres trucs dans le genre, ça leur aurait pris moins de temps.

    Heureusement, le supplice prend fin rapidement.

    Nous descendions vers la suite, une suite qui ma foi m'avait l'air louche. Et bon, vous me connaissez ... Lorsque quelqu'un a dit de prendre de garde, juste au moment de s'arrêter au début du couloir, bah moi ...
    Nan, comprenez bien. Je suis une fille bien, respectable et avec tout ce que ça amène.
    Mais je me suis un peu sentie obligée de pousser malencontreusement mon collègue journaliste qui arrêtait pas de faire des bruits de fouine.
    Celui-là même qui m'a regardé avec un air condescendant quand je lui ai dit que je venais d'un journal indépendant.

    Bon, okay ! Je sais faire la part des choses ! J'suis pas journaliste, le mépris d'un sous être comme lui ne devrait même pas me toucher tellement ça me concerne pas ! Mais ! Parce qu'il y a un mais ! Je sens un mauvais chakra en lui ! Si j'avais pas fait ça, et bah il se serait transformé en bête à quatre têtes et nous aurait tous tué !

    ... Putain, nan, sérieux, nan ...
    ... 'faut que j'arrête, même si j'sais que c'est pour pas tomber dans la folie.

    N'empêche qu'il s'est bien cassé la gueule, et que c'est avec un sourire en coin que j'attendais que le piège se referme sur lui.


      Bienvenu dans la jungle

      Expédition sur l'Ilot Flottant en 1623

      Un journaliste dégringola les marches et s'écrasa le nez contre le sol, appuyant ainsi une plaque bien visible. C'était un socle que les premiers membres de l'expédition avaient évité et ordonné de ne pas le toucher, même avec les yeux! Seulement, l'homme ne pouvait pas contrôler sa chute et atterrit bel et bien dessus contre son grès. Malheureusement, un nouveau piège s'activa. Le sol s'effondra subitement et sur une longueur de 6M et une largeur égale à celui du couloir, un trou se créa. Les malheureux ouvriers et gardes qui suivaient la tête du groupe tomba dedans. La mort fut quasi instantané. Cela créa un vide dans le cortège et il était évidemment que l’Assistant beugla encore une fois et plus sévèrement, cette fois-ci.


        Bordel! Je vous avais dit de faire attention!! Amenez des cordes pour faire une passerelle. Tant pis pour eux, mais on ne laisse pas les autres derrières.


      Des hommes s'activaient pour aider avec des cordages les retardataires à passer le précipice nouveau. Les autres attendirent qu'ils passent tous sans encombre et John Smith Carrington redonna d'autres instructions comme celui de rester en groupe plus serré et bien écouter celui qu'il disait. Une fois que tout le monde était au même point, l'expédition reprit sa route, oubliant presque quasiment les récents défunts sauf pour certain comme Wohrwèlch qui trouvait cela anormal, voir inhumain.

      Au bout de quelques temps, on arriva enfin dans la chambre funéraire. C'était plus facile qu'on le pensait au final. Il fallait remercier le professeur pour ses recherches et bien sûr de son assistant également. Ils étaient ensemble depuis le début. Ils étaient surtout les premiers à avoir réalisé une découverte à une aussi grande ampleur. La trouvaille était immense pour l'île, mais par rapport aux îles des Blues, les richesses étaient très nombreuses. Autant, j'avais découvert autrefois des vieux palais ou temples en ruines avec des trésors qui possédaient beaucoup de pièges, autant, là il n'y avait absolument rien pour nous empêcher de tout prendre. Quoique, il pouvait encore nous arriver des malheurs par la suite... En tout cas, en l'espace d'une seconde, je me sentais gênés, comme si j'étais un pilleur de tombe. Quelque part, on était un peu comme ça, mais notre travail, en tant qu'archéologue était plus sein.

      Pour rien au monde j'aurais voulu que ma tendre Yumi, la femme qui m'avait enseigné la discipline que je pratique aujourd'hui, voit ce que je voyais. C'était incroyable! Je me tenais en haut des marches avec M. McAran, M. Carrington et M. Lafayette. Les autres étaient autour de nous également. On était tous comme paralysés, émerveillés par cette beauté presque surnaturelle et pourtant bien présente. C'était une sensation tellement forte qu'on n'osait même plus bouger. La merveille était d'une telle manière qu'on ne pouvait pas y croire!! C'était si grandiose qu'une larme d’enthousiasme se forma sur ma joue. Sous nos yeux s'étendait un "paradis" souterrain assez vaste pour contenir plus de cinq casernes de Marines. On était dans une sorte de grotte naturelle. La captivité avait les parois qui s'élevaient très haut vers une sorte d'ouverture. En réalité, ce lieu paradisiaque faisait comme une crevasse et on était à l'intérieur. En effet, on était dans le creux d'une montagne. Selon les fouilles effectués plus tôt au niveau de l'entrée, on savait déjà qu'on s’enfonçait dans la roche. Seulement, on ne s'attendait pas à cette découverte magique! Des puits de lumières sortaient de la fine entaille où on devinait à peine le ciel, baignant ainsi d'abondants photons la riche flore luxuriante. Une jungle poussait le long de la pierre et dans une petite vallée. Au centre, il y avait justement un peu de plat. On y trouvait un peu d'édifices et un petit ruisseau. De magnifiques rayons de soleil illuminaient la chambre titanesque tout le long de la gorge. La végétation bénéficiait ainsi d'un important apport énergétique. Cela avait contribué à une forte croissance prodigieuse. Les arbres étaient démesurément grands. Je n'imaginais pas la taille des bêtes s'il y en avait... Des cascades se jetaient de part et d'autre, ruisselant sur différentes surfaces bombés de fleures d'une beauté rarissimes! Les chutes d'eaux aux sons paisibles laissaient apparaître de jolies arc-en-ciel. Le petit court d'eau dans la vallée s'écoulait de droite vers la gauche en faisant un virage vers le fond. D'ailleurs, c'était là-bas qu'on allait se diriger.

      Après avoir vu tout cela, je songeais à vérifier nos informations. D'après nos recherches, rien de cela ne figurait dans les écrits des peuples aux alentours. À croire qu'ils avaient très bien caché le secret, ahahah!! D'ailleurs, je demandai à un des esclaves qui avec nous s'il connaissait l'existant d'un tel lieu. Il était d'une tribu et il savait au moins que la célèbre tombe de Kuzaryâm. Le roi unique qui était à la tête à l'origine de toutes ses peuplades, qui aujourd'hui, étaient divisés. Il était donc à priori normal de trouver une grande quantité d'or dans sa sépulture. De plus, cet être fut tellement vénéré que la populace de l'île le vénérait à tel point qu'il fut divinisé.

      Les journalistes voulaient à tout prix faire une photo de groupe en ayant en arrière plan ce paysage fabuleux. Un flash m'aveugla un instant. J'étais sans le vouloir dans le cadre. Je m'écartais, mais le professeur m'aimait tellement bien, qu'il me proposait de rester près de lui.

        Revenez Wohrwèlch. N'ayez pas peur d'être à la une. Vous méritez aussi les prestiges. Après tout, vous nous avez beaucoup aidé et il serait normal qu'on vous mette également en avant.


      Son assistant semblait pas être de son avis pour cette proposition, comme s'il voulait que tout devait lui revenir de droit. Quant'au Lord, il était du genre indifférent. Une fois les photos faits, on décida de descendre dans la jungle. On progressa alors jusqu'au abord de la forêt. Il y avait un village abandonné. En se rapprochant de la nature, on pouvait faire plus attention aux bruits d’animaux qui parfois terrifiaient certain membre. L'expédition entra alors dans cette masse profonde de verdure en suivant un sentier qui longeait le ruisseau.

      ~~ Page 3 ~~


      D'après les notes de l'archéologue et historien Wohrwèlch.

      • https://www.youtube.com/user/Xotokss
      J'étais partagée.

      J'avais poussée à dessein ce petit connard de journaliste, pour le simple plaisir du geste simple et rapide. Et croyez moi, j'étais plutôt heureuse. La mort de quelqu'un, inutile, m'emplissait d'une certaine satisfaction malsaine. C'était juste un p'tit con, c'était la seule raison valable que j'avais trouvé pour m'en débarrasser. Et pis encore !
      Avec lui, j'avais emporté un p'tit paquet de gens, des gens qui avaient strictement rien à voir avec ma vindicte ô combien vertueuse !
      Des gens innocents quoi !
      Ressentir rien à leur sujet était-il normal ? Ne pas sentir ce goût amer de remord et de compassion me transformait-il en monstre ..?

      Han mais qu'est-ce que je raconte là ! Puisque je vous dis qu'il avait un mauvais chakra, j'ai sauvé l'expédition d'une funeste malédiction, j'vous l'affirme moi ! Quoi ?! Vous m'croyez pas ?! Pas vous devriez, tiens. Parce que moi, Tao, j'ai un peu l'instinct maternel. Je me sens obligée de protéger ceux qui sont avec moi, quitte à ce qu'il y ait des dégâts collatéraux. Oui, oui, j'suis comme ça, je vous l'avoue parce que c'est vous !
      Puis merde quoi, ils étaient quand même assez moches tous ceux qui sont morts, on va dire que c'est la sélection naturelle qui est entrée en jeu.

      Les comparses journalistes ont chuchoté de façon affolée, les ouvriers ont refusé de continuer l'expédition prétextant mille et un trucs. Mais ça a gueulé fort, et les gardes ont rétabli l'ordre, si bien que nous poursuivions notre avancée dans les entrailles de ce temple. Les gardes n'étaient pas rassurés, je le sentais. Mais les archéos et le lord, devant, s'en foutaient totalement. Ou alors, ils simulaient 'achement bien, c'qui était un truc à prendre en considération. Si les têtes pensantes montraient qu'elles sont intimidées, cette expédition serait belle et bien terminée.

      Puis, après avoir traversé une salle funéraire (j'suis pas arrivée à détourner mon regard de cet ankh en or massif, pff ...), v'là qu'on atterrissait dans ...
      Une jungle intérieure ! ... Sérieux ?
      Je fronçais les sourcils, alors que tous les autres p'tits cons étaient en pleine extase que même lorsqu'on te caresse l'oreille elle t'arrive ! Allo les gens ? Vous voyez ce que je vois hein ? C'est juste une éniéme jungle avec des arbres un peu plus grand que normalement ! Putain, faut que vous arrêtiez de glander chez vous et que vous sortiez plus souvent quoi ! Okay ! Y'a une cascade, mais les douches c'est très bien aussi pour prendre des douches, alors 'faites pas chier avec vos *ooh c'trop beau* *jamais vu un truc pareil* et compagnie !

      Bande de nazes, j'vous jure.
      Ca prend de haut les gens, mais ça a jamais levé son regard d'leurs bouquins poussiéreux, super la conception de la réalité.
      J'm'énerve pour rien là, mais quand même ... J'aurai bien voulu voir si ils me réciteraient l'histoire de St Urea avant qu'une balle se loge dans leur tête.

      Bref, session photos à laquelle je pourrai pas trop échapper.
      C'pour ça que sans trop de conviction, alors que l'équipe du doc était un peu agitée par la toux, toute la clique de journalistes se posa à un endroit jugé *potable* pour prendre en photo les têtes en pensante avec le paysage kawaii en fond. J'avais aucune idée de ce que je faisais alors bon ... Je cliquais, ça flashait, et c'tait déjà bien que j'arrive à m'en servir, de ce truc. Mais à un moment, v'là que je sens le regard de l'assistant se posait sur le mien, l'air de dire *Nan mais sérieux, ça arrive ou bien ?* auquel je répondais par un simple clin d'oeil.

      Qui ne voulait strictement rien dire.
      C'tait Dena' qui était au courant pour le poison, pas moi ! J'tais juste la main divine, exécutant les chats-îments ! Et le pire dans tout ça, c'est qu'ils sont tous tellement cons qu'ils vont croire à une malédiction hahaha ... Pathétique. Mais ça m'arrange telleeeement. Une belle prime qui m'attend au retour ! Une nouvelle paire de bottines ! Ou cette robe rouge exquise ? Ou bien ce nouveau far à paupières ?! Haan ...
      Vraiment j'comprends pas pourquoi les gens arrivent à dire que le bonheur n'vient pas de l'argent ! Tous des tarés, croyez moi !

      Puis bon, on continuait à nouveau la route, cette fois à l'intérieur de la jungle. La toux du doc' s'accentuait, c'qui voulait dire que le poison dévorait ses entrailles. Les ouvriers aussi, commençaient à payer le tribut. C'qui voulait dire ? Qu'on se barrerait d'ici bientôôôôôôt ! Mais bon, avant, autant avoir un peu de fun. Après tout, il faut le dire, les gens se retournaient, lançaient des regards nerveux un peu partout, les bruits d'animaux les inquiétant. Même qu'à un moment, un des journalistes sursautait, alors qu'un oiseau passait en rafale au-dessus de sa tête, ce qui attirait un éclat de rire spontané de ma part. Qui eut très mauvais écho chez lui.

      - C'est pas drôle !

      - Z'êtes vraiment que des nazes ...

      Mine déconfite du gars qui me rend encore plus heureuse, alors qu'enjouée, c'est le pas plus léger que je continue cette route, avant que ce même dégonflé lève la voix, un brin inquiet.

      - Machin, t'as un truc sur l'épaule ...

      - Nan, arrête. Ca marche pas avec moi c'genre de truc.

      - Non mais je suis sérieux.

      - T'es relou.

      - Non mais putain, je t'assure !

      Bon, okay, j'vais regarder mon épaule juste pour lui faire plaisir et qu'il arrête de me gaver.
      M'attendant rien si ce n'est à une blague de collégien, voilà que lentement, un petit sourire en coin de celle qui n'a peur de rien, mon regard se pose sur mon épaule.
      Une épaule fine, féminine, la mienne quoi. Sur laquelle une grosse araignée, une tarentule même si j'me souviens bien des cours de biologie que j'avais eu quand j'étais petite, prenait un malin plaisir à être installée.
      Petit moment où, je ne comprends pas ce qu'il m'arrive. Quelques secondes, pendant lesquelles la pleine horreur de la situation se révéle à moi. Avant qu'un cri de terreur s'élève, suraigu, alors que je courrais comme une folle devant moi, les larmes aux yeux, en gueulant :

      - ENLEVEZ MOI CAAAAAAAAA !

      Avant de percuter à pleine vitesse un des archélogues, l'encapuchonné.
      Qui a entrainé avec lui la chute du lord, de l'assistant et du vieux doc. Me redressant vivement, je me secoue dans tous les sens, avant de me rendre compte que l'affreuse bestiole n'était plus sur moi. C'qui m'arrachait, quand même, un gros soupir de soulagement. Mais là, j'me rends compte aussi que j'ai percuté les têtes pensantes, et que j'allais me faire engueuler. Et même qu'au moment où j'allais me répandre en excuses en essayant d'utiliser de mes charmes pour m'en sortir, voilà que ... J'vois le prof en train d'agoniser au sol, en proie à des spasmes et à une crise de toux.

      Et que tout autour de nous, archéologues et ouvriers étaient pris des mêmes symptômes.

      Aaah, que la nature est belle décidément !


        Bienvenu dans la jungle

        Expédition sur l'Ilot Flottant en 1623

        Après la séance photo, on avançait chacun à son rythme dans la "forêt intérieure", libre de marcher dispersé. Depuis l'incident de tout à l'heure, tout semblait se dérouler pour le mieux. Je repensais encore à ces hommes dans la fosse, je ne pouvais pas croire que des gens pouvaient être aussi indifférents. C'était aussi pire et cruel que d'être pirate! Je cogitais à plein de choses. Nonchalant, j'écoutais d'une oreille les propos des têtes pensantes. Malgré mes privilèges, je ne me sentais pas à ma place, à vrai dire. La jungle devint moins épaisse et on retomba dans une sorte de clairière parsemé de ruines impressionnantes et complexes. Le sol était pavé d'une mosaïque aux motifs colorés et de carrelages bien conservés. Cette zone semblait pour le plus étrange, moins abîmé. Quelques pierres manquantes, des fissures, çà et là et de la végétation envahissante. Des archéologues et des hommes scientifiques effectuaient déjà des prélevés et notaient. Selon les recherches du professeur, de l'assistant et des miennes, on en était plus très loin. Soudain, un cri suraigu venant de derrière cassa cette contemplation paisible. Intrigué, je me retournais voir ce qu'il pouvait bien se passer.


          ENLEVEZ-MOI CAAAAAAAAA!


        Je vis Monsieur Carrington tirait une tête, l'air très mécontent. Le Lord Lafayette avait la même expression.

          À quoi vous jouez, vous là, la photographe...


        Trop tard! Je n'avais pas vu la personne qui gueulait à la mort, la journaliste bizarre, celle-là même me percuta de plein fouet. Malgré sa taille et sa force, elle me fit décoller sous le choc, emportant avec moi malencontreusement le second du professeur, celui-ci et le Noble. On trébucha alors tous les cinq maladroitement, chacun voulant se rattraper à n'importe quoi. Deux corps s'affalèrent de tout leur long sur le sol, les trois autres traversèrent littéralement un mur de briques brunâtres. N'ayant plus de résistance et d'équilibre, le bâtiment s'effondra en partie sur nous. D'instinct, je m'étais couché sur mes supérieurs pour les protéger. Des gravas et des débris s'écroulaient affreusement. La gamine s'était déjà levée. Le Lord et l'assistant se releva bien tant que de mal. Celui qui avait plus de difficultés à se relever était le Prof. Je l'aidai comme je pouvais. Je voyais déjà l'un des compagnons du Doc hurler de colère.

          Vous êtes folle ou quoi?
          Elle vient de détruire une oeuvre et on ne l'a même pas encore annalysée!
          Torf! Torf! Torf!


        Bon sang! À croire qu'il ne pensait qu'à lui et à ses ruines, ce que j'imaginais de ce sale type se confirmais de plus en plus. Personne ne ce souciait de la santé de chacun. La toux se prononçait de manière plus forte et plus violente, comme si le choc lui avait perforé la trachée! Je demandais si tout allait bien, je réclamais le médecin, mais tout le monde autour de moi, à quelques exceptions près, crachait leur poumon!! Mais qu'est ce qu'il se passait, bordel?!

          C'est la malédiction!!
          On va tous mourrir!


        Avant même que quelqu'un puisse stopper les faibles d'esprits, une petite secousse bouscula l'environnement autour de nous. Des petites fissures firent leur apparition un peu partout. Cela m'inquiétait énormément. Je ne manquais de peu de glisser. Décidément, la situation empirait. Heureusement que l'autorité de Monsieur McAran cessa tous mouvements de paniques.

          Allons, allons! Toarf!! Du calme, il n'y a pas de raison d'avoir peur...


        CrAAacc!!!! !!!

        D'un coup, le sol pavé s'enfonça brusquement dans un grondement inquiétant. Ceux qui étaient près de nous, tombèrent à la renverse. L'agitation reprit de plus belle. C'était incontrôlable et on était loin de penser à ce qu'il pouvait encore nous arriver!!! Cette fois-ci, c'était pour de bon, la mosaïque sur lequel on se trouvait tomba et nous avec. Surpris par la chute libre, j'avais sorti mes sabres pour m'agripper à la paroi, mais mes lames ripaient et ne parvenaient pas à s'enfoncer dans le mur. Heureusement qu'il y avait de l'eau à l'arrivée. Le précipice devait faire certainement 20m-30m de haut. Je voyais à peine la lumière y pénétrer. On était coupé de la surface.

          Tout le monde va bien?


        Personne ne répondait. Ils gémissaient tous de douleur. Certain pour la chute, d'autres pour la toux mystérieuse et parfois mêmes, pour les deux combinés... Je commençais à douter sur cette expédition. Il fallait qu'on sorte de là au plus vite. Quelques pierres et sables s'engouffraient suite à la glissade. Aidant des ouvriers à repêcher des survivants, je vérifiais que ceux qui étaient en vie étaient intactes. Malheureusement, des gens furent morts sur le coup, dont le Professeu!!!! Il ne restait qu'une infime partie du groupe. L'Assistant, le Lord, deux scientifiques, cinq archéologues, trois ouvriers, le médecin, l'indigène et deux journalistes. La maladroite était encore là...

        Ainsi, on ne pouvait que poursuivre nos recherches pour sortir de là, mais j'étais très mal à l'aise à cause des morts. Je regardais dans les notes pour comprendre où est-ce qu'on avait bien pu atterrir. On trouva de quoi faire des torches et on commença la procession qui ressemblait plus à un cortège funèbre vu l'ambiance pesante. C'était l'heure de dire deux mots la tête de l'expédition!

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        D'après les notes de l'archéologue et historien Wohrwèlch.




        Dernière édition par Wohrwèlch le Mer 6 Fév 2013 - 13:50, édité 1 fois
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        Pas de quoi s'inquièter, qu'il disait le doc'.
        Même agonisant, il avait réussi à gueuler ça. Et ça avait limite marché, tiens.
        Mais nan, damoiselle Ironie est vraiment trop géniale !

        Même si, quand même ... Elle et moi, on est quand même vieilles copines ! Elle aurait pu faire un effort et m'épargner !

        Ah oui, j'vous ai pas raconté ce qu'il s'est passé : Y'a le sol qui s'est effondré sous nos pieds, juste ça. V'savez, le genre de truc qui arrivent qu'à notre cher ami Lala l'aventurier. Et là, on chutait. Et on chutait. Pas trop longtemps, on finissait par tomber comme par miracle dans une marre d'eau croupie.

        Oui, ça arrivait qu'à moi, ce genre de trucs. Pas de tomber dans des endroits chelous, ça nan ! C'est d'y survivre, que ça arrivait qu'à moi ! Là, vous voyez, j'me voyais morte. Entérrée, les os brisés, et avec une longue agonie m'attendant. Ou pire, ne pas mourir, avoir les deux jambes brisées, et attendre ma mort avec la soif étreignant ma gorge et la faim perforant mon ventre.

        Mais nan, j'étais toujours là, trempée, toussant des gerbes d'eau que même pas un chat tout pourri laperait, et en vie.
        En vie, alors qu'une nouvelle fois, je survivais.
        J'me demande si c'est une chance insolente, ou juste ma copine Ironie qui fait ça pour se marrer un bon coup en me voyant galèrer comme pas possible.

        J'opterai pour le second choix.

        Un bref regard autour de moi m'annonça l'état des lieux : Beaucoup d'morts, pas mal de blessés, et presque quedalle de gens en bon état. Dont moi, moi qui avait les chausses mouillées et p't'être pas juste à cause du bain que j'ai pris, tremblante comme une feuille.

        Il y avait mon employeur avec sa mine malingre, le lord un peu snob, l'archéo encapuchonné, et quatre-cinq gens insignifiants et qui n'avaient de toutes façons pas d'importance.

        Déjà, l'archéo gothique devrait être content que je le mentionne, son look space le sauvant.

        Les morts flottaient un moment dans l'eau, ballonnés, avant de disparaître par intermitence sous les flots. Je m'attardais pas trop dessus, clairement dérangée. C'était pas censé se passer comme ça. C'était des morts sales, ça. Alors que moi, moi, je leur offrais quelque chose de propre, de beau, de romantique !

        Nan, définitivement, je devais pas regarder ça, c'était pas bon pour ma santé mentale déjà fragile et fragilisée un bon nombre de fois.
        J'offre de belles morts, moi. Des morts que je peux oublier, parce que de toutes façons je suis pas obligée d'y faire face.
        Et même si les zozos là, c'tait pas de mon ressort, les voir comme ça me tourmentait plus que ça ne le devrait.

        Le temps que je sorte d'ici et que je caresse la fourrure de cette écharpe que j'ai vu tout à l'heure dans cette magniiiiifique boutique !

        Le cortège désormais funèbre reprenait la route, la mine morne et la voix silencieuse.
        Pas que ça me dérange, mais un peu quand même. Je dois avouer que j'aimais pas l'endroit. J'aime pas le noir, de façon générale. Quand il fait noir. Les gens s'habillant en noir. Bref, je me comprends.

        J'avais fait en sorte de me trouver au milieu du groupe, histoire de pas me retrouver seule. Ca me rassurait, même si clairement il y avait pas de quoi avec une telle bande d'incapables.
        Mais si jamais quelque chose nous saute dessus, il devra bouffer ce qu'il y a à coté de moi avant de m'atteindre !

        Au fond, j'étais dans une bonne position, même si l'endroit laissait à désirer.
        La marche continua longtemps, même si longtemps, j'saurai pas vous le quantifier. Si ça peut vous aider, dites vous que ça se situe entre *pas mal* et *beaucoup* de temps.
        Mais ça m'aide pas, alors vous j'préfère pas savoir.

        Mais là, là ! Là !
        J'aperçois un éclat au sol, à la lumière d'une torche fugace.

        Je reste sur place, le reste du groupe me dépassant. D'un revers de la main, je m'empare de la torche d'un quelconque quidam qui se contente de protester faiblement. Et je décide de m'approcher du supposé éclat.
        Mais il n'y a rien. Un noir de charbon me cerne. La peur commence à se saisir de mon sombre coeur.

        Et là. Mais là. Là !
        J'entraperçois l'éclat avec plus de discernement. Je m'en approche, inconsciente d'un groupe qui s'en fout de moi et qui continue sans moi.
        Et je vois le paradis. Un paradis artificiel et personnel, et juste mien même.
        Des gemmes parsément le sol. Une, deux, trois ? Je ne sais pas, j'éclaire la zone devant moi, et plus j'éloigne la flamme, plus les pierres précieuses se révèlent.
        Dix, vingt, trente ? Bleu, rouge, verte, bleue, noire et cristal, leurs teintes magnifiques emplie mon regard d'étoiles !
        Trente, quarante, cinquante ? Je me mets à genoux, et m'appare d'une belle opale, que je caresse du bout des doigts. Je m'y connais pas en pierres précieuses, même si je les adore. Et même si j'y connais rien, j'vois bien que celle là, elle est taillée de façon primitive. Mais la qualité est belle et bien là.

        Un véritable pécule s'offre à moi.

        - Hey, on a trouvé un trésor !

        Ainsi qu'un connard de journaliste qui m'a suivi discrètement, et qui vient d'alerter notre putain de groupe.
        Et juste parce que là, vraiment, une haine infinie commence à m'envahir, bah j'lui fracasse la torche sur la gueule. Parce que ça me défoule, et que même si il aurait pas aussi mal que si un homme l'avait frappé, il risque de m'en vouloir à mort en roulant au sol de douleur tout en poussant des cris d'hérisson mutilé.
        Le mal est déjà fait, va falloir que je défende MON trésor !

        - Pauv' naze ...


          Bienvenu dans la jungle

          Expédition sur l'Ilot Flottant en 1623

          Je me demandais sincèrement qu'est-ce que je foutais là, car plus on avançait, plus je me posais la question sur la survie et la réussite de cette expédition. Plusieurs choses me poussaient à croire que finalement, dans le groupe, il y avait des gens malsains. À commencer par l'assistant. Je doutais de plus en plus sur son honnêteté. À contre-cœur, ce dernier m'avait relayé toutes les responsabilités en me déclarant officiellement comme étant une personne haut-placé. Visiblement, il comptait sur moi pour découvrir où se trouvait la tombe du défunt roi, Kuzaryâm. Il était clair que cette découverte, aussi grandiose était-elle, allait marquer l'histoire par sa quantité de richesses incroyables. Nombreux seraient les gens aux intentions mauvaises qui convoiteraient les objets de valeurs qu'on ramènerait... Encore fallait-il trouver la chambre du roi et surtout de sortir d'ici vivant! Que faisaient les autres à la surface? Étaient-ils encore en vie?? Je m'inquiétais beaucoup.


          La faible lueur des torches nous éclairaient les plans et autres feuilles qu'on regardait. Penché sur une de mes notes, je fis l’analyse rapide entre le lieu où on était là-haut et ce souterrain. L'assistant trouva également le chemin à prendre. On parvenait enfin à comprendre précisément où on était. Soudain, l'un des journalistes en retrait s'écria.

            Hey, on a trouvé un trésor!


          Alors, tout le monde se pointa voir de quoi il s'agissait. Du moins, les têtes penseurs étaient plutôt perplexes de trouver de l'or alors que la tombe royale se trouvait un peu plus loin.

            Pauv' naze...


          En effet, il y avait des gemmes de toutes les couleurs par-ici. Une vraie mine de pierre précieuses! C'était très étonnant. Je poussais un cri d'enthousiasme. Le Lord déclarait qu'il n'y avait rien d’extraordinaire et que s'il en voulait, il pouvait en avoir facilement. Pour un riche tel que lui, c'était sûr. La plupart des personnes qui formaient la troupe, possédaient pas de salaire ou presque. Ce Seigneur aussi je ne l'aimais pas trop. Son air moqueur et méprisant ne lui donnaient pas une bonne image. Après avoir donné l'ordre de tout prendre, on reprit notre chemin. Un scientifique parla.

            Si on voit déjà des gemmes dans le coin, on devrait être proche de la salle du trésor, non?
            Normalement, oui.


          Pendant que la procession progressait dans le couloir sombre, Monsieur Andrew Lafayette cherchait dans sa tête un moyen pour faire intervenir ses hommes depuis la surface. Lui aussi désirait la part du gâteau. Il sentait que l'or était tout proche. Armé de son mini Den Den Mushi, il tenta d'avoir une connexion lorsqu'il fut un peu à l'écart.

          Alors que le groupe marchait, dans les vestiges, les hommes de l'expédition étaient de plus en plus mal au point. Le poison fit enfin son effet. À l'heure actuelle, il était clair qu'il sera dur de faire sortir la vérité. De plus, les ignares expliqueront qu'il s'agissait de la malédiction, donnant ainsi plus crédibilité à "la malchance".

          On arriva enfin devant une porte de pierre colossale. Des gemmes étaient plus présentes par là. Les hommes commençaient à détruire le bloc massif en granite. Aucun piège n'avait été détecté. Le groupe pénétra alors dans cette fameuse tombe. C'était magnifique, majestueux. C'était incroyable de voir toute cette richesse ensevelie pour l'éternité et oubliée depuis fort longtemps. Il y avait de quoi attirer des pirates avides d'argent. Avoir une montagne d'or n'était pas qu'une expression, ici. Même les piles d'objets de valeurs que j'avais trouvé une fois dans l'antre du monstre de l'Archipel Vert n'étaient pas aussi grosses! Elles ne faisaient clairement pas le poids. Il y avait en face de moi une quantité phénoménal de choses qu'il était impossible de quantifier. J'aurais souhaité que le professeur soit encore là pour voir, car après tout, si on était là, ce n'était pas que par mes recherches, mais bien par les siennes!! Une larme coula sur ma joue, sans doute la joie d'une telle merveille, mais aussi le sentiment des nombreux hommes laissés derrière nous en plus de l'homme qui aurait dû recevoir tous les mérites. J'ignorais même comment toute cette histoire allait finir...

          J'entrai alors dans la pièce avec toutefois, une certaine méfiance. Certes, aucun danger n'avait été détecté, mais il pouvait encore y avoir des mauvais surprises! En tant qu'archéologue, il y avait beaucoup de choses à analyser. En particulier, le sarcophage massif réalisé en or pur. Il y avait le livre des rituels pour les morts et d'autres ouvrages importants. Des meubles bien façonnés et plaqués d'or reposaient avec d'autres objets du quotidien, tel que les ustensiles et les produits de beauté. Des costumes rongés par les termites n'avaient cependant pas survécus. Tout autour du défunt, on pouvait voir de magnifiques vases en porcelaine bien conservés. Il y avait divers bijoux de qualités à l’intérieur, des pierres précieuses et quelques choses de beaucoup moins attirant... les boyaux.

          Des colonnes en porphyre soutenaient la chambre funéraire. Une voûte étaient peinte de manière à représenter le ciel dans l'obscurité. Des éclats de diamants représentaient les étoiles. Il y avait un puits fermé. Certainement pour donner l'illusion de la lune quand celle-ci était ouverte.

          Sans plus attendre, oubliant presque la moitié des gens, je commençais à faire mon boulot. Je me tenais près du cercueil, accroupie avec mes outils.

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          D'après les notes de l'archéologue et historien Wohrwèlch.

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          Au fond, j'en avais marre de cette expédition. Tout cela avait pris beaucoup trop de temps.
          Et je n'aurai pas dû me retrouver là. Les autres nazes s'engouffraient plus et plus profondément dans l’abîme, alors que c'était de l'autre coté qu'il fallait aller, pour revenir à l'air libre.

          Même si j'avais les poches remplies de gemmes, ça ne justifiait pas que je reste plus longtemps. Bon, en fait, si, il y avait quelque chose qui expliquait pourquoi je n'avais pas disparu. Parce que ma mission n'était pas complète, et que je ne pouvais pas décemment revenir vers Dena' en lui annonçant ça. Bref, je devais attendre. Attendre que le poison fasse effet. Et il faisait, effet, vu les mouches qui tombaient devant moi pour ne jamais se redresser. Mais il en restait toujours un certain nombre, bien en point.

          C'qui voulait dire qu'il me fallait m'en charger.
          Mais comment ? Aucune idée. Si quelque chose devait arriver, ça ne serait pas discret.
          Et la discrétion, c'était la seule qu'il me restait. Mais je fais comment alors ?
          J'ai rien prévu ! Dena' m'avait assuré que le poison suffirait, et pourquoi j'aurai douté hein ? Il m'a toujours filé des bons plans ! Tout se passait toujours comme il le disait !
          Mais visiblement, là, nan.

          Et là, y'a un scientifique qui s'retrouve à coté de moi. Un scientifique avec un foulard qui occulte sa face. Qui me fait même un peu flippé. Il sait. Il sait ce que j'ai fait, ici. Et là, j'en suis sûre, il veut me faire chanter. Y'a pas d'autres raisons qu'il soit là, tout seul, à coté de moi. Si il m'avait balancé, tout la bande se serait jetée sur moi pour me capturer et / ou me tuer !
          Alors, lui, il doit avoir une morale assez limite, pour chercher à exploiter la situation.
          Ce qui ne voulait pas dire qu'après, il allait me laisser en liberté.

          Mais il m'dit rien. Il m'dit rien, quand il me tend une petite gourde, et la glisse dans ma main. Avant de me chuchoter.

          - Fais ce qu'il y a à faire.

          Et il se barre, pour rejoindre la tête de l'expédition.
          Je ne comprends pas. Comment aurai-je pu comprendre ? Je regarde la gourde, et je pense direct à du poison. Je pense direct que, ce mec travaille pour le bras droit du doc', et il veut que je finisse le travail, vite fait, bien fait.
          Mais au cas, j'ai le réflexe de renifler le contenu. Et là, c'est encore pis. Je reconnais l'odeur. L'odeur d'un truc qui brûle bien, et longtemps.

          Il veut que je foute le feu à tout ce qu'il y a, ici.
          Et moi, ça me dérange pas plus que ça. Et ils m'offrent le parfait endroit, pour le faire.
          Ils étaient tous rentrés, dans cette salle encastrée dans le mur, à part deux ou trois personnes. Deux ou trois personnes qui devaient être au courant de ce qui allait se passer. Et qui n'avaient pas beaucoup de considérations pour les ruines antiques.

          Je répand le contenu de la gourde, l'air de rien, partout dans l'entrée. Et comme si de rien n'était, je partais, un fin filet suivant ma trace. Jusqu'à ce que je m'arrête, pas trop loin mais pas trop près, pour laisser tomber, sans faire exprès, ma torche sur la petite flaque à mes pieds.

          Que je suis maladroite, vraiment.


            Bienvenu dans la jungle

            Expédition sur l'Ilot Flottant en 1623

              Au feu!!!


            D'où pouvait venir ce feu? Ce n'était pas possible! On allait mourir. Il fallait abandonner tout ce qu'il y avait. On ne pouvait pas rester là. Je cherchais du regard l'assistant, mais je ne le voyais plus. Je visualisais vite-fait tout autour de moi la salle. Les gens paniquaient et cherchaient un moyen pour lutte contre ce départ d'incendie. Il prenait tellement de l'ampleur qu'il n'y avait rien à faire. Juste fuir. Mais, où? C'était la sortie qui était en flamme!

              Venez près de moi, faut pas rester là.


            Notre seul porte de secours était visiblement au plafond. Et... J'ignorais s'il on avait encore du matos pour escalader. Je demandais aux hommes qui étaient avec moi s'ils avaient de quoi faire. Ils étaient un peu plus rassuré, mais on sentait encore le stress dans certain. Moi aussi je tremblais, j'avais du mal à me tenir. C'était terrifiant. La chaleur devenait étouffante. Je pris une corde et la fixais sur mon sabre. Je balançais mon arme en l'air pour qu'elle s'ancre sur la voûte. Je visais la sorte de trappe. Je fis monter les scientifiques et les autres. Je passais ensuite en dernier. Et voilà, on était enfin à l'air libre. Mais j'avais cru qu'on allait y passer. Mon coeur s'emballait. Je ne cherchais plus à comprendre, je m'allongeais sur le sol, le corps en sueur. Il me semblait qu'il manquait encore du monde. Merde.

            ***

            Tout cette expédition fut complètement raté. Je plaignais beaucoup ceux qui avait laissé leur vie. Le prof. Tout le monde. Je me demandais ce que les journalistes allaient mettre dans leur journaux. Je connaissais seul la vérité et cet découverte allait faire scandale dans le monde de l'archéologie...

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            D'après les notes de l'archéologue et historien Wohrwèlch.

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