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The beginning of the rest [1624]

Ca sonne un peu comme un adieu. Comme un départ. Puis y a la pose. Droit comme son égo, fier, à la proue, qui pointe vers l'ennemi, le terrible ennemi. Tahar. Tahar part, s'en va confronter son destin, l'histoire de sa vie, et répondre à cette simple question qui pourtant gouverne les océans:

Qui a la plus longue?

C'est moi. Mais ça ils ne sont pas encore au courant. 'Tout cas bonne chance l'Cap'. Même si la chance n'aura rien à voir. Mais crève donc ce fils de chien, ça n'pourra qu'être farce. Difficile, mais farce. Pendant c'temps, j'prendrai un soin tout particulier d'l'écume, et d'la mission qui l'engage. Un coup d'bar, et la coque d'noix bifurque pour pointer vers nos amis jouets. Les riboultruc, boomy ou autre Pétochard. Ceux là même qu'font les malins, contents d'nous avoir amputé d'notre vigie. Ca se fait pas ça... Pas à nous. J'regarde autours. L'équipage est prêt, au taquet, mais l'départ solitaire du Cap' à l'air d'occuper toutes les trognes. Temps de r'centrer tout ça. Temps d'parler. J'fais pas ça bien, mais quand il faut y faut.

J'ai jamais aimé Legault. M'a jamais impressionné, toujours considéré qu'c'était un triste sir... Mais ça enlève pas un fait simple: Legault était des nôtres et les nôtres, y a que nous qui pouvons les cramer. C't'une petite leçon qu'on va s'empresser d'aller apprendre à ces mercenaires à la manque. Pour c'faire, j'vous d'manderai qu'une chose, une seule, et j'y veillerai: j'veux vous voir leurs casser l'ossature si fort qu'même le règne animal pissera dans ses bottes! J'veux qu'chaque coup soit porté pour tuer, détruire et handicaper à vie! J'veux des morts et des trophées. J'les compt'rai après, alors me décevez pas. Soyez vous même.


En l'disant, j'sens l'frisson qui m'parcoure l'arrière-cou. J'sens l'panache et l'envie. J'sens la violence qui monte. Et vous, les autres, vous la sentez!? Cette exquise odeur de tuerie? L'écume pile droit d'vant, direction l'bateau des sbires. J'plisse les yeux. Là-bas, qui s'rapprochent, la troupe à Glinglin et leurs sales gueules. Tiens... y a Boomy? L'était pas mort lui? En tout cas, vu la gueule de sa chaise, il marche plus. Dis merci à Jack Boomy, dis merci, parce que ce coup-ci, j'te fais les bras. On prend pleine vitesse, les nœuds s'accumulent. J'observe les vagues, Anthrax vient s'poser sur mon épaule. J'relève la tête. L'navire ennemi est tout proche. Mais un truc pue... Y reste que Boomy sur le pont. Où sont partis les autres? Merde, ça sent l'sapin. L'sourire qui fend la tronche à l'ancien bipède confirme. Boomy était déjà une crasse retord la première fois qu'j'l'ai rossé, il a presque failli m'avoir. J'doute que l'handicap l'ai rendu plus sympa...

Non. Non. Non, décidément ça me plait pas du tout. Une intuition, j'sais pas.

Accrochez vous !


J'braque à bâbord toute, alors qu'on arrive presque à l'abordage. L'écume aime pas, mais y va d'voir obéir. Y tourne, finalement. Boomy fait un sale gueule. J'aperçois alors, à une encablure d'leur rafiot, une chaloupe de sauvetage bien confo' où trônent nos ennemis brièvement disparus. C'est l'moment qu'Boomy choisit pour jouer son coup. Des accoudoirs d'sa chaise roulante sortent deux grappins, qu'viennent gripper notre bastingage. Tirés par les cordes, y vient vers nous. Mais tout c'passe pas comme prévu! Alex, moitié homme moitié hyène, la bave aux lèvres et le rire fou, est déjà sur les grappins, et les arrachent violemment. La gueule à Boomy change. Il tombe à l'eau. Allez Bommy, nage, nage seulement. Hmmm j'ai bon mes jambes! Pourtant, y nous laisse un dernier cadeau. Dans un tonitruant tonnerre, l'bateau ennemi explose, soufflant partout autours des restes de bois et de saletés mode shrapnels! Saloperie d'Boomy, c'était donc ça! L'Ecume morfle un peu, nous aussi, mais peccadilles pour les Saigneurs, héhé! On l'a évité de peu, héhé.

Pas l'temps d'rire cela dit, ni d'regretter d'pas avoir pu abimer Boomy un peu plus! La clique à Ribouldingue est a distance d'abordages! Ils bondissent d'une traite, pour attaquer NOTRE bateau ! C'est parti mes Saigneurs, et n'oubliez pas:

Soyez sentimentaux! Agissez avec cruauté! Tuez en impitoyable!

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« Arf. »

Je lâche ça, parce que je sens ce qui va se passer. Déjà, les grapins, c’était pas bon. Mais la suite… un poil trop tard, j’ai pas le temps de prévenir les autres. Jack a l’intuition fine. Un truc de guerrier qui tape fort, je suppose. Moi, je sais pourquoi je sais. On m’a expliqué. L’intuition, c’est pour les lopettes. De mon côté, j’ai autre chose, d’autrement plus mieux. Et bam, ça explose. Devant nous, là où on s’attendait à accoster pour leur faire la fête et ou ça a tourné au vinaigre. Mais rien, sinon ce son tonitruant qui débouche les oreilles et les naseaux.

Même pas mal. C’est qu’un souffle, vague. Un truc qui fait peur à personne. C’est impressionnant, ça, je dis pas. Mais pas de quoi m’inquiéter de la suite. On ne s’en fait plus de la mort d’un des nôtres. Des morts, y’en aura d’autres. C’est la vie, c’est comme ça. Et on a jamais été du genre à vraiment s’inquièter de ce genre de choses. Personne n’est sentimental, dans le coin. Encore moins celui qui nous guide, là. Jack. Il a dit. Et nous, on fait. On se remet sans peine de cette petite secousse qu’abime un peu notre cher navire, et on voit. On voit venir la suite, l’avenir, tout ça. On voit venir l’affrontement qui déboule sur notre chez nous.
J’aime pas trop. Je pense pas qu’on les a invité. Et les débarquements surprises, ça n’a jamais été mon dada. Mais ça, ils ont pas l’air de s’en soucier. Ils sont mal-élevés. J’aime pas les gens mal-élevés. J’attrape ma poêle et la tiens fermement entre mes mains. Ils attaquent notre bateau, qu’on devine facilement en leurs faisant face. On se prépare psychologiquement à casser des os. On a besoin de se défouler, on a besoin de se passer les nerfs sur quelqu'un, ou quelque chose. La bataille s’annonce rude, voir interminable.

« Soyez sentimentaux! Agissez avec cruauté! Tuez en impitoyable! »


Le mot est passé, t’inquiète pas Jack. On sait comment faire ce genre de chose. Tu nous as bien appris, et tu sais comment nous montrer l’exemple. Tes mots nous emportent. Les sentiments, la cruauté, ça fait partie de notre crédo. Moins pour le premier, mais ça, c’est seulement pour dire, hein. Alors les premiers hommes se grimpent et se préparent pour affronter les suivants, et j’aperçois la silhouette massive de celui que j’avais combattu, à Union John. Il me fait un sourire et se rappelle de comment j’avais mal tourné, à l’époque.
J’apprécie pas qu’on se moque, Jack en a fait les frais, "à l’époque". Et il y a des vengeances qu’ont besoin d’être accomplie un beau jour. Mo’ se rue vers moi comme un taureau, comme une bête. Il va pour me saisir à la taille et me terrasser, mais avant même que ses mains puissent attraper mes hanches, il se reçoit un violent coup dans le menton. Sa tête part en arrière, s’en suit le reste de son corps qui retombe sur le bois usé de l’écume.

J’ouvre les festivités, je suis la première à porter un coup. Et le suivant, lui, s’imprime dans la tête bien faite d’un pauvre type qui passe par-là et qui pense pouvoir m’attaquer de dos. Je sais, ça. Je sais quand on veut s’en prendre à moi en traitre. Et j’ai peur de rien. Enfin… Je n’ai plus peur, de ça. J’ai encore beaucoup à apprendre, à comprendre, mais je dois mettre à profil toutes mes ressources… Reyson sera pas là pour me sauver la mise cette fois, mais qu’importe. J’ai pas besoin de lui. Non, en fait : je ne veux pas avoir besoin de lui.

Alors, je cours, je prends appuie sur la rambarde de l’écume, et m’élance dans la direction du grand type qui essaye de se remettre debout. Le bois craque sous mon poids et mon impulsion, mais Mo aussi, et ça, ça me plait. On s’écrase, on roule-boule, on se stoppe, et je domine toujours avant de lui écraser mon poing au niveau de la pommette.

Sentimentale, cruelle, impitoyable. Tout moi.
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J'sais pas tout ce qui se passe, j'capte pas. J'vois Tahar qui se barre façon cool dude et qui bave autre chose au Jack. J'percute pas, s'pas ma journée aujourd'hui. Quelque chose à voir avec la météo surement... Le ciel est couvert et pèse sur le monde. Des nuages bas, qui annoncent la pluie. Mais pas pour tout de suite j'ai l'impression. Non, plutôt pour demain. Là ça va rester comme c'est, et puis ça va craquer. C'est pas un beau temps, mais c'est un bon temps. Le genre de temps oû il faut se bouger pour pas prendre froid. J'l'ai senti en me levant et j'ai forcé les gosses à se remettre une couche. Ouais j'sais bien que ça les a fait chier, mais j'ai décidé d'prendre soin d'eux, du coup j'le fait. Si y'avait eu un truc de concrêt à faire, une porte à réparer, du foin à rentrer, du bétail à bouchoyer, j'leur aurait montré et ça leur aurait fait du bien. Comme y'a longtemps...
Tiens, v'là un autre truc qui m'atteint pas. La discourette de Jack qui m'passe par dessus alors que j'avise à peine le navire qui nous arrive dessus. Ch'tain comme j'aime pas ce temps. Y'a rien qui bouge et faudrait qu'ça move. Qu'ça s'passe. Que'qu'chose quoi...
...
Mouais, ça c'est pas mal. Beau boom j'avoue. Assez créatif pour faire bouger les choses. Dire: ça m'a recoiffé, et un peu réveillé tiens. Histoire de foutre une fin à cette mélancholie de merde. J'y avais pas pensé, mais si un rafiot vient vers nous y'a bien des chances que ça dégénère. Enfin, d'habitude c'est de notre faute, et là ils prennent les devants. C'est clair que ça change. Mais ils sont pas très fut' fut' les types, ils nous ont facilité la tâche en réduisant en miettes leur embarcation.

Un autre truc qu'il avise pas, le Walters, c'est la benne qui lui vient de sa droite.

Hein ?! C'était quoi ça ?! Une benne de la droite ?
PUTAIN ! J'sais pas qui c'était mais l'avait raison ce con ! Et qu'est-ce qu'il en sait de qui quoi où quand d'abord ? Ma droite elle est à moi, j'm'en sers comme je veux d'abord !

Spoiler:

"PAAAAHA PAHA PAHA PAHA !!! Regardez ça mes pauvres amis, à peine abordé qu'ils perdent la tête ! Franchement, quel équipage de bras cassés ! Sans leur capitaine, il suffit de les regarder pour les mettre en pièce ! PAAAAHA PAHA PAHA PAHA !!! Et vous craigniez que nous n'y survivions pas ? Pour l'honneur de notre grand seigneur, mes amis, mettons fin à la course de ces Saigneurs ! Prenez tromblons ! Tremblez fourchettes ! Prenez garde nous arri-"

Désolé mon grand, mais fallait pas te la ramener après m'avoir mis ton poing dans la face. T'as pas pu remarquer que c'était mes gusses qui se fendaient la poire. Oh... tu m'as décapité ? Voilà ce que j'en dis: ma botte dans tes roubignoles. J'espère que ça te remettra les idées en place, parce que moi on me ramène mon crâne. Eh ouais, j'ai des types serviables. J'espère que ça te remettra tes idées en place, parce qu'avec tes frasques bleues et tes capilaires gris, t'auras du boulot pour passer inaperçu ailleurs que dans un carnaval. Enfin, j'dois te remercier le croulant, tu m'as ramené ici et maintenant. J'vois bien les deux front qui se font face en attendant que ça pète sur notre ponton. Tes gars à toi, qu'ont grimper comme ils pouvaient. Mes gars à moi, qui attendent, pas parce qu'ils sont polis, mais parce que ça met la bonne tension pour mon p'tit cracha vocal à moi:

"Désolé l'ami, j'ai décroché à pauvres."

Et vas-y que ça leur fait plèz' à mes gars. Et vas-y que ça hurle pour les sentiments, que ça casse cruellement, que ça fend sans pitié. Tiens, c'est pas d'moi ça, j'sais pas d'où ça sort, mais c'est pas d'moi... Moi, j'accroche ma masse, je la balance dans le gus à terre. Bon reflex le vieux faut dire: se plaquer au sol et éviter le coup, bien senti. On va s'amuser.
Et à côté aussi ça s'amuse. J'vois Jack, encore normal, qui se bat jackesquement. Aux poings, comme d'hab'. J'vois aussi le roux qui évite ses coups. J'sais pas pourquoi, mais j'ai bien l'impression qu'ils se battent de la même façon les deux garçon. À la dure, à la déloyale, à la celui qui tiendra le plus longtemps. Mais le roux est un fourbe, ça se voit. Il passe sous les bras du second et réussi à lui ceinturer les épaules. Tu va avoir une surprise mon gars, mais c't'une bonne idée que t'as là. Très bon pour évaluer la force de Jacky, j'te souhaites bonne chance.

Spoiler:

Et le vieux qui m'ramène à lui, avec quoi ? Punaise ce type ! Il m'attaque avec un parapluie quoi ! Putain mais quel connard ! Ma jambe ! Laisses-la voir tranquille ! T'ah putain !
En plus clair ? J'me la r'fait aussi parce que j'ai pas tout capté. Le machin m'a accroché le genou avec le bout incurvé de son ombrelle-truc là. Il m'a tiré en avant et avant que j'puisse rien faire m'a retourné un pied dans le bide. Bien joué vieux, j'pensais pas qu'tu m'sortirais un truc comme ça. Il m'a bien fait boulé. En me relevant, c'est les gonz' que j'sieute. La blondasse borgne, là, qui fait face à une autre gamine qui me dit quelque chose... Bref, elles peuvent aller prendre le thé pour moi, parce qu'à côté, y'a Michaela...
Micha et son afro, ses lunettes, sa poêle à frire. Elle est en train de cuisiner un mastoc pure souche et se démerde pas trop mal. Hin hin, on se débarasse de nos gêneurs et on passe au choses sérieuses dis ? T'vas voir, j'vais m'occuper d'toi dans pas longtemps ma p'tite, depuis l'temps qu'ça m'démange...
Bon, retour à mon vieux déjà, parce que lui n'a plus envie d'attendre depuis qu'il a pris un coup dans la virilité. J'l'avise à temps qui me fonce dessus. Il me croit distrait hein ? Nyéhé pas d'chance mon gars, mais faire voltiger ton parapluie va pas suffire cette fois. Tiens, voilà pourquoi: j'recule d'un pas en tournant sur moi même, la masse à l'horizontale qui vient dans tes côtes. Ch'tang.

"Eh ouais, t'as un jour d'avance sur l'orage Billy"
    Salut. Moi c’est le p’tit dernier. Vous savez celui qui a embarqué comme un poil sur le cul après l’épisode desperados et compagnie. Même que j’étais avec vous sur l’île des bêtes sauvages et celle avec les scientos allumés. Oui oui c’est bien moi, Layr. Comment, vous l’savez déjà, pourquoi je dis ça? Oh pour rien, juste pour savoir, si possible pourquoi y’a une troupe de PUTAINS DE MARIACHIS qui viennent d’envahir l’navire et que j’suis le seul con au milieu de la bande de péquenauds à pas les reconnaître.
    Juste pour savoir hein.


    Me voilà donc embarqué dans c’te nouvelle galère maritime, alors que mes plaies ont à peine eu le temps d’cicatriser, que mes os me paraissent encore bien fragiles et que bordel y’a quelques minutes j’étais foutrement bien installé à écrire mon nouveau recueil.
    Personne est apparemment dispo pour répondre à ma question, préfèrent tous jouer au nouveau jeu qui s’nomme élégamment le « j’vais t’éclater ta gueule sans raison puis j’la passerai à mon voisin ». Soit.
    Bien malgré moi, j’me retrouve à devoir vendre chèrement ma peau, ce qui arrive un peu trop souvent ces derniers temps.



    « Jack, c’est quoi ce bordel ? Et pourquoi Tahy s’est barr.. »



    J’ai pas l’temps de finir ma phrase qu’un violent coup de... je sais pas quoi me heurte en plein dans les omoplates. J’suis catapulté en avant sur cinq bons mètres. Un peu forte la tape dans le dos non ? C’est pas mon jour. Alors que je me ramasse à la pelle comme les feuilles mortes, j’essaie de trouver qui est l’enfoiré à qui j‘vais bientôt tatouer mon nom sur le cul à coups de crosse.
    Juste pour savoir hein.
    Une nouvelle occaz de tester la nouvelle puissance de mes guns. J’prends Marisa qu’est maintenant en mode fusil à pompe, j’vise un inconnu qui laissera pas de trace dans l’histoire et j’l’envoie bouler sur au moins six mètres. C’était sans doute pas toi, mais j’suis pas d’humeur. Et quand j’suis pas d’humeur mes petits états d’âme du style « Non, tuer c’est extrême » disparaissent plus vite qu’un Usopp face à un dangereux pirate. Ouais l’dangereux pirate maintenant, c’est moi.

    Alors que j’garde mes distances avec la plupart des méchants pas gentils qui boursicotent comme ils peuvent un peu partout, j’vois enfin mon agresseur. C’est un poing qui m’a défoncé comme ça et qu’a failli me péter la clavicule. J’vois un des sous fifres de l’équipage voler de la même manière, encore plus loin, facile à sept mètres. Et le vilain qu’a fait ça me regarde en souriant derrière ses lunettes de tapette. Le look mafioso va pas à tout le monde tu sais mon grand ?

    Spoiler:

    « C’est toi qui m’a envoyé voler à huit mètres ? »



    J’ai un côté canebière à en rajouter, la sardine a bouché le port comme ils disent.



    « Ouais tu valses bien le pistolero. Neuf bons mètres j’dirai. »


    Le con. Il enlève ses lunettes. Ses yeux sont noirs, déterminés, de ceux qui vous pourchassent dans la nuit, de ceux qui vous emprisonnent l’ego.

    Putain il est fort ce type.

    Que je pense juste avant de lever mon arme. De lever mon arme un brin trop tard. Ma balle effleure ses côtes, son poing affleure près des miennes. Heureusement que le bateau est long, sinon les poissons m’auraient salués en passant.
    Alors qu’il se rapproche à nouveau pour continuer sa p’tite chasse, je me relève péniblement, la main sur la zone endolorie. J’suis pas loin de vomir, j’suis pas prêt de guérir.



    « Dis moi, on peut se mettre d’accord pour dire que sur c’dernier coup j’ai volé sur une dizaine de mètres ? »


    Juste pour savoir hein.


    Dernière édition par Rimbau D. Layr le Ven 30 Nov 2012 - 1:59, édité 1 fois
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    Je, elle.. Maya oscillait entre les deux depuis Clockwork. Elle ne savait plus où elle en était à ce niveau là. La faute au sérum machin truc de Papa. Mais elle se consolait avec le chocolat, comme toujours. Et puis elle dormait beaucoup aussi, pour récupérer. Et souvent, elle passait de longs moments à observer l'horizon, encore plus à l'ouest que d'ordinaire.

    Mais quand il y a de l'action qui se profile, des gens à découper et du sang à faire couler, Maya était toujours là. Avec son oeil d'émeraude brillant d'anticipation, avec son air d'innocente gamine perdue au milieu de toute cette violence, avec sa curiosité morbide. Maya était là, et elle était prête à cassez des os, détruire et handicaper, comme demandait Jack.

    Après le feu d'artifice organisé par les autres pour tenter de mettre les Saigneurs hors d'état de nuire (mais ils ont raté leur coup pour c e dernier point), Maya s'époussette un peu. Quelques éclats de bois dans les cheveux et sur ses vêtements. Pas franchement classe. Mais ça part tout seul. Et ça, c'est classe.

    A l'abordage ? Pas tout à fait. En fait, c'est plutôt le contraire. C'est sur l'Ecume que l'on fera saigner les ennemis apparemment. Sautillante, Maya observe une femme venir vers elle. Et elle semble s'être fixée sur la blonde. Finissant son carreau de chocolat, la borgne se tient prête. Ou presque. Elle jette malgré tout un oeil aux autres. Ils semblent bien occupés. Et alors que son oeil unique revenait vers la femme qui s'avançait vers elle, Maya n'eut le temps que de s'écarter légèrement pour ne pas devenir aveugle alors que le pied de son adversaire s'abattait ainsi sur son épaule.


    _ Ce n'est pas poli d'attaquer sans prévenir...

    L'autre hausse les épaules, et repart à l'attaque sans sembler vouloir papoter avec l'ex-gouvernementale. Elle frappe en continue. Avec les pieds ou les poings. Pas de répit pour Maya. Et même si les techniques du Rokushiki lui permettent d'amortir les coups, elle n'a pas d'ouverture pour attaquer franchement. Elle se contente de parer, reculant vers le bastingage. Son oeil d'émeraude observe patiemment les moindres gestes de la femme. Elle finit par y voir une ouverture, et son poing fusa alors, manquant de peu de déboîter l'épaules de son adversaire. Et l'avalanche de coup repars, avec peut-être un peu moins de fougue qu'avant.

    Maya esquive souplement, et de temps en temps, elle décèle une faille pour frapper. Son shigan ne fait malheureusement pas énormément de dégâts. L'autre est trop rapide à esquiver. La blonde n'a réussit qu'à égratigner son opposante à quelques reprises. Et elle n'a même pas le temps de piocher dans le petit sac de chocolat qu'elle garde dans sa poche...
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    L'entrain fait plaisir à voir! C'serait à en oublier qu'la garde de Glinglin vient d'faire un bon coup. Ouais, nous attaquer sur not'bateau, c'est pas con. Z'amènent la guerre sur not'terrain, un terrain qu'on a p't'être pas envie d'voir classé zone sinistré. Un terrain qui, s'il s'enflotte, nous fout dans la merde, nous les démonisés, pour la plupart. J'oublie donc. Tout ça. Pour me laisser m'prendre à mon jeu. Mec, suis tellement fort qu'je m'suis auto-galvanisé. Tu l'crois ça. J'me sens empli du feu d'la destruction! Diaboliqu'ment violent!

    Eux, les zigs, les infâmes, l'Ennemi, y grimpent. Y sautent. Y s'précipite. J'en vois une avec une d'ses tronches de caque, qui bondit par d'ssus l'bastinguage. J'm'en vais t'l'accueillir avec un masta pain dans son maquillage, s'toire de... Mais on m'coupe! Di Dju! Un grand type, rouquin, s'interpose. Dévie ma patate! Lui... C'lui dont l'Tahar parlait! Un sourire fend ma gueule. J'suis content! Ribouldingue, c'est son nom, est un sacré gaillard faut croire. J'aime ça moi. J'fais suivre l'coup qu'il m'a bloqué d'son grand frère: une belle gauche sournois'ment basse! L'gus l'esquive d'une cabriole, tout en f'sant passer un g'nou pas amical! L'genou est bloqué, et répondu! Mais bloqué à nouveau. Petite enflure. Héhé. Il double saute ou j'sais pas quoi, s'retrouve simplement accroché aux cordages, et j'vois dans ses mires qu'y s'dit l'même qu'moi.

    Autours, ça cogne dans tout les sens. J'entends des CRAK et des PAF, doublés d'quelques MOK, voir un ou deux HEUSS par-ci par-là. Du bel ouvrage, mais j'dois pas en oublier mon opposant. Y dandine sur son cordage, imprime un mouv' de balancier et profite de l'élan pour foncer vers moi! J'calcule son point d'arrivé pour y déposer une tarte aux phalanges, mais l'bougre prend d'l'avance! Comme un putain d'snake, y s'faufile par en d'ssous, puis par derrière et profite d'mon coup dans l'vide pour m'ceinturer, niveau épaule. Le con. Faut jamais faire ça avec moi. Y sert fort, et, pour l'confuser, j'fais mine de pousser avec les bras, comme si j'essayais d'me sortir d'son calin. Mais c'est juste pour l'focaliser sur autre chose. Que quoi, tu m'd'mandera? Ben, qu'ma tronche, ma bonne tête de caillou, qui s'élance plusieurs fois vers l'arrière, vers son pif, bien sal'ment, avec l'intention d'lui faire un visage concave... convexe... ? Lui casser la bouille!

    Ca marche! L'gus est surpris par l'premier, un peu par l'suivant! Ca m'donne la largesse qui faut pour faire filer ma main droite vers ses burnes, qu'j'attrape et qu'j'tords fort. Y r'lache ses bras. J'lui en veux pas, c'est masculin! Et j'en profite. Tenant toujours son paquet, j'tourne sur moi-même, et mon aut'patte s'en va gripper sa gorge! Mes deux prises bien calées, j'soulève l'rouquin comme un sac de blé!

    Craque-couilles, casse-tête !


    Toujours adoré gueuler l'nom d'cette tech'! J'joins l'geste à la parole, en abattant tête la première le Riboulmachin dans l'parquet! Héhéhé! T'aimes ça copain?!? Alors qu'j'me marre, j'vois l'Walty, en deux partie! J'sais pas comment, l'gus a réussi à r'perdre sa tête, mais pas d'chance, c'est son adversaire qui la tient! L'vil essaie d'lui planter ses doigts dans les mires, tandis qu'le corps d' Walt tournoie masse déployée, cassant tout sur son passage! L'mat en prend un coup mais tient bon! L'autre évite, mais son doigt s'perd pas loin d'la mandibule du bosco, qui manque pas d'le choper à pleines dents, jusqu'à section! Héhé, sacré Walt!

    Tu devrais rester focaliser sur ta cible.


    Merde. J'tourne la tronche vers là d'où ça vient c'palabre, en sachant qu'c'est trop tard. Mais j'veux voir. J'fais bien, ça fait mal. Une droite solide et noir d'aura krakra file droit vers mon ventre! Suis total'ment au dépourv... ARGH!!

    Mal de gueux! Du sang r'monte dans mon claque-bave! Et douleur, PAF, dans l'dos. J'm'écrase contre du dur pour glisser sur l'pont comme une loque, sans pouvoir bouger! Un truc s'abat sur ma tronche. Lourd, grand! Merde... c'est l'mat sur l'quel j'viens d'me cramer! ... Tahar va pas être content... j'me dis... tout bouffi... après une patate au haki... Et l'autre. Il arrive. Merde. S'reprendre. Vite.
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    Autour, on envoie. Parce qu’on sait faire ça. Mais on est plutôt cool, on sait recevoir aussi. On sait manger des coups quand il faut, sans pour autant admettre la défaite. On a la rage au corps, à même les tripes, et on craint pas d’avoir mal. J’observe un temps autour, je sens ce qui se passe. Trop de trucs pour vraiment réussir à tout percevoir, mais je sais que ça distribue dans tous les coins. Au point, parfois, d’un peu me déconcentrer. Mais pas au point de pouvoir m’empêcher de le tabasser avec ma poêle sur sa tête. Et Cling. Et Clang. Et Cling. Cling. Clang. Et…

    « Putain, t’as vu ! Ça a pris la forme de ta tête ! C’est trop fort… »

    Il secoue la tête pour se remettre d’aplomb, mais je constate qu’un truc va pas du tout dans cette histoire :

    « Tu me dois une poêle ! »

    Mo’ apprécie pas. Mais alors, pas du tout. Et moi, je suis partiellement déconcentrer par une petite voix qui me souffle un truc que j’apprécie pas. Alors forcément, je regarde Walt qui a l’air occupé de son côté, l’air suspicieuse. Et je me dis que j’hallucine. Et là, le gars, il en profite. Et il me colle un gnon qui me secoue mon petit cerveau et m’envoie valser à… Oh. Bien dix mètres, pour le coup. J'atterris, je roule boule, et je me remets sur mes pattes. Suivie de près par mon adversaire...
    Je passe à côté de Rimbau, vite fait, évitant les gros poings de Mo’ qu’à l’air vraiment super énervé. Il apprécie pas trop qu’on lui refasse le portrait à coup de poêle à frire. Je comprends, c’est pas très esthétique, ni forcément efficace. Je me baisse pour éviter un coup, qui, avec la force, l’embarque un peu vers l’avant. Il bascule au-dessus de moi et se casse la gueule plus loin. Ça me laisse le temps de m’interroger sur le pauvre mec qu’à pas l’air très frais. Aussi, de lui poser des questions cons :

    « Bah alors ? Qu’est-ce que tu branles, toi ? C’est le moment de faire une pause ? »

    Ah ça. Non, bien sûr que non. Ça veut dire aussi « relève toi, mec, ou c’est moi qui te relève, et tu vas pas apprécier ». C’est aussi une petite façon de l’encourager, de lui dire que c’est pas parce qu’il a un peu mal aux côtes que c’est fatalement perdu. Noooon. Le but, c’est de toujours se remettre debout. Qu’importe ce qui se passe en face. Bon.

    En parlant d’en face, faudrait voir à se reconcentrer sur Mo’, qui revient à la charge. Le gars me saisit par les côtes et me soulève très haut. J’avoue, j’ai pas entendu venir. Alors je suis surprise. Vouais. Moi, je discutai, tranquille, genre normal, pour aider un copain qu’a pas l’air d’avoir le moral, et forcément, me voilà interrompu inopinément par un mec qui se dit qu’attaquer par derrière, c’est quand même vachement plus pratique, même si pas très fair-play. Alors, voilà, le gars, il me lève à trois mètres du sol, le tout à bout de bras, et m’envoie épouser entièrement le bois de l’Ecume. Voire même, à me faire passer à travers. Paf. Crac. Comme ça.
    Me voilà à l’étage en dessous. Dans la chambre de… Oh, bah, du capitaine. Et Mo’ qui me regarde d’en haut, et qui se dit que me rejoindre serait pas une mauvaise idée. Et moi, je me dis que si on commence à faire des trous comme ça dans le bateau du capitaine, il va pas apprécier. Encore moins qu’on mette sa pièce sans dessus-dessous.

    Mais ça, quand on a en face un type qui frappe trop fort, le décor… on s’en soucie plus vraiment. Vouais.
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    Après deux-trois passes au parapluie, l'arme du zigoto se brise. En même temps, c'était prévisible, et prévisé visiblement. Le gus profite que j'me fixe la dessus pour me choper le crâne à deux mains et me mettre un doublet de talonettes dans le bide. Putain, ce type il me prend la tête ! Hin hin... Vive le doublon figuré-littéral.
    Enfin, j'm'écarte du coup. Et lui, de ce que je vois, il se met bien loin, histoire de me cracher dans les yeux et de m'y fouttre les doigts après. Tu crois que j'vais m'laisser faire ? Hein ? Que j'suis sans défense ? Trompes toi encore longtemps et tu verras pas demain gugusse.

    -Spiritus Tactus - Poena Fraudsters-


    J'aime bien ce sentiment. J'ai vu des choses qu'étaient pas chouettes à voir, et j'aime bien les partager. J'suis pas certain encore de de comment ça marche. Enfin, j'ai capté comment le faire marcher, mais pas ce que ça fait. Tiens, vois comme ça chauffe en dessous. Tu me lâches ? c'est gentil, mais j'vois qu'tu laisses trainer tes doigts hein ? Tiens, z'y va que j'm'y suspends façon orang-outan d'la machoire.
    Slatch, c'est le bruit que j'entend, que j'ressens en vibration à travers de mes dents quand elles se rejoignent. C'est pas joli joli, surtout pour lui. Il tombe à genoux, moi à terre. Je roule, et j'vois les autres parties du combat. Jack contre le roux, qui après avoir mangé du plancher c'est relevé avec une mega patate bien cuite. Il envoie notre second voltiger et le suit. Y'a une baffe qui part pour un jumeaux qui croyait pouvoir aider. Il finit par aider ouais, mais c'est mec masqué qui profite. Il l'attrape et s'en sert de bouclier pour parer l'attaque de son adversaire. L'est rapide le rouquin. Il passe dessous, très bas, arme son bras. Y'a de nouveau le truc noir qui entoure son poing qui part dans les cotes de Jack. C'dernier s'envole. Va savoir où il va nous retomber...
    J'entend aussi le rire de Bishop. Et les cris de Noah qui râle. Contre qui ? Micha qu'est passée à l'étage du dessous sans prendre l'escalier ? J'entend...

    Juste derrière lui, le mastodonte se prépare. En un saut, il rejoint l'afro-girl et écrase ses poing sur son joli minois.

    Ch'tain ça recommence. J'capte pas mais faut que j'percute. Mon corps qui dansait la java à la masse se tape un 180. Juste derrière t'as dit ? Ok j'te fais confiance, on va bien voir...

    -Death Needle-

    J'vois pas. J'lève les bras. En aveugle je frappe. Je sens, ça marche. J'entend.

    La pointe de la masse traverse les côtes du chauve et lui ressort du nombril. Sous le choc, sous la douleur, il se fige, sans comprendre.

    Hin hin. Elle est pour moi la Micha. J'vais pas t'la laisser comme ça façon gentil. S't'es pas mort, occupes-la encore un peu, j'm'occupe de ton pote qui m'emmerde depuis tout à l'heure et j'reviens. Promis.
    D'ailleurs, v'là la tête qui reviens, après un passage dans les airs. J'avais fermé les yeux pour écouter. J'les rouvres, et j'vois Stram.

    "Merci gamin. R'tourne te planquer et fais gaffe à ta soeur. J'pense que ça d'vrait aller maintenant."

    J'ai toujour le manche planté. J'vois l'chauve qui se r'tourne vers moi, l'air de dire 'toi... j'te veux froid'. Désolé crane de cristal, mais j'vais t'laisser. Un bon coup de pied au cul, j'décroche mon arme et toi, ben tu vas en bas.
    Bon, le pote qui m'emmerde, il est où ? J'me retourne et vois une queue de billard qui me vient dessus. Reflec: j'l'attrape. Encore un coup de pied, elles sont utiles les talonettes aujourd'hui, et j'envoie Billy valdinguer un peu plus loin. J'garde son arme, plante la mienne un coup -ta gueule Noah- changement de main.
    J'me suis toujours demandé si j'étais doué au javelot...
      Je prends cher dans les dents
      Tu me frappes sans mettre de gants
      Il est tard pour le firmament
      Nous sommes embarqués dans cette galère
      Vous connaissez bien mon calvaire
      Ils n’ont pas les idées claires
      Je termine ma pirouette
      Celle qui brise ma tendresse
      Je m’enfuis à la sauvette
      Vers mon amour de jeunesse
      Près des côtes mon âme chavire
      Près des côtes mes os respirent
      Pas de pieds versatiles
      Ni de rimes embrassées
      Mais un pied volubile
      Dans un nez enfoncé
      On se débat dans ce marasme
      Sale comme des chiens transpirants
      On avise le cataplasme
      Qu’on aura en survivant
      Les poings grondent violemment
      L’adrénaline n’a jamais tort
      Dansons joyeusement
      L’endiablée valse de la mort
      Ils nous regardent nous déchirer en vain
      Vous restez sur votre faim
      Nous défions le monde avec entrain
      Il arrête son mouvement
      Tu m’octroies un court moment
      Je te blesse à bout portant.

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      Le rouquin me met à l'amende. Y m'plie imitation bilboquet, à coup d'manchettes bien senties. J'vole par-ci, j'vole par-là. Pas l'temps d'penser à une faille qu'j'ai déjà à dealer avec la prochaine mandale. Y gère le rythme. Ca fait pas plaisir. Y prend un coup d'avance, à chaque fois. Moi, j'commence à faire un sale tronche. J'commence à m'demander comment j'vais m'en sortir. Paf! Une autre claque. J'décolle pour aller m'cramer dans l'bastingage. J'm'y affale comme un sac, toujours groggy. L'autre, Riboul'guedin, continue son boulot, me cible et cavale vers moi, patate au jus en embuscade. Merde... J'fais quoi moi...? L'autre est plus qu'à quelque pas. Y s'attend à tout, est prêt à m'contrer, quelque soit la tentative... Hm. Il arrive. Hé merde. Réflexe, ça peut marcher.

      Ma patte s'saisit seule d'un des flingues qu'orne ma ceinture. Le r'lève, et PAN! La bastos part! Mon autre patte fait d'même. Et PAN à nouveau! Deux taches rouges s'étendent sur l'vêtement du foutu roux, qui ralentit imperceptiblement. Non, celle-la y s'y attendait pas. Mais sa course continue! Il arrive sur moi, enragé. Réflexe toujours! J'ramène mes g'noux à ma poitrine, le réceptionne sur mes plantes de panards, et pousse! Pousse, d'toutes mes forces! Ribouldingue part en arrière, sans pouvoir placer son MOK! J'en profite pour souffler un coup, m'relever aussi sec. Tu t'laisses aller JAck, tu t'laisses aller! T'as tellement l'habitude des pékins faciles et sans talents qu'tu t'amollis! Faut crever Jack! Lui, là, crèves le!!

      Entendu! Inspirant un bon coup, f'sant semblant qu'j'vais bien, j'pointe droit sur l'rouquin. C'est pas ma poussette qui l'a effrayé, lui est prêt aussi.Y m'attend, paré à m'casser quelques dents. Sa poigne suinte d'une aura noirâtre. Y veut en finir, j'le sens. J'arrive à sa hauteur, y va m'accueillir, mais j'me jette au sol, pour glisser sur l'plancher, en d'sous d'lui! Ca l'surprend, mais pas longtemps! D'jà, il lève le pied pour m'l'écraser sur la tronche! Mauvaise idée, j'ai sorti d'mon fut' le couteau masta qu'm'est chère! Riboul' abat son panard, qui s'empale sur la lame! Hahaha. L'gus gueule, mais a quand même d'la suite dans les idées! Plutôt qu'de lever l'pied, y accentue sa pression, 'stoire d'aller m'caller l'manche dans la gorge! Dans c'te position couchée, j'suis pas optimale niveau force! Merde, idée presque bien pourtant. Parfait, j'en ai une autre!

      Anthrax! TUE !!


      J'vois Ribouldingue qui fait les grands yeux! Y comprend pas, tourne la tronche, pour surveiller les alentours. Rien... S'tourne vers moi à nouveau. Saloperie d'singe. Jamais là quand y faut... Pourtant, la manoeuvre paie un peu, l’inattention du roux m'a permis d'dégager un bras, tandis qu'sa pression s'faisait moindre. Mon bras libre, le droit, part droit vers ses testicouilles, poing fermé. Ca touche, et ça fait très mal! Les mires du gus roulent dans ses orbites, ses pattes vont s'caller sur son appareillage, comme un réflexe! J'en profite pour rouler d'coté, et m'relever, non sans avoir salement retiré ma lame d'son panard, en tournant un peu, 'stoire que ça reste ouvert! J'lève la patte à l'épaule, vais tataner ce sale mec, salement.

      PAN !


      La détonation surprend tout l'monde... Moi en second, lui en premier. Il se fige, tousse. Du sang s'échappe de sa bouche, en fins filets. Ribouldingue tremble, courbe et pose son genou à terre. Derrière lui apparait une petite forme noir et malsaine, sale et croquemitaine, un pistolet encore fumant aux pattes... Anthrax! Délicieux cavalier d'l'enfer! J'éclate de rire, non sans tout d'abord envoyer un coup d'genou bien senti dans la gueule à l'autre. Ravalant mes esclaffes, j'le chope par le collet, brandis mon poing, qui s'assombrit. Ribouldingue quitte le sol, tandis qu'j'me fais gorille.

      Tu veux du Haki? Tiens.


      Je lui envoie un krapax sombre, un pain comme il en a jamais mangé.


      Dernière édition par Jack Sans Honneur le Lun 7 Jan 2013 - 6:24, édité 1 fois
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      « Mo’, t’devrais t’reposer. »

      J’dis ça, c’est surtout parce que moi, j’ai pas envie de combattre. Me suis imprimée dans le parquet façon tampon, suis passée à travers, j’ai mal. Très mal. Et en passant à travers, j’ai manqué de peu d’me prendre le coin du lit dans la nuque. J’me dis que ça aurait pu être pire. M’enfin, Mo’ a choisi de me rejoindre par la voix express, en passant à travers toutes les lattes du lit au passage et en pissant le sang. Un peu déboussolé, j’dois dire. J’suspecte Walters d’y être pour quelque chose, m’semble bien qu’c’était lui, là-haut. Mais je suis pas sûre de devoir lui dire merci. Peut-être. On verra si on est toujours envie, et si je m’en souviens plus tard.
      Ouais, voilà, plus tard. Pour l’instant, j’ai un gros type mastoc qui tente de se remettre sur ses pattes alors que je suis toujours pas assez en forme pour pouvoir l’assumer. Mes côtes ont un vieux reste de douleur qu’accroche bien aux tripes, à la respiration. Vouais, j’ai du mal à respirer. J’ai du me casser quelque chose en atterrissant. Ça m’étonnerait pas, hein. Ça fait mal, voilà. Cest un peu chiant, surtout. Mais ce qui serait plus chiant, ça serait que le Capitaine me casse la gueule parce que j’ai foutu sa piaule sans dessus-dessous. Le prendrait mal, très mal. Alors, je me traine vers la porte, réussis à me remettre debout, et ouvre le tout à la volée. Mo me suit. Alors, j’fais mine de me tirer. Mais je réfléchis.

      Un peu.

      « J’te jure, t’as vraiment pas bonne mine… »

      Pour moi, le must, ça serait d’être dans ma cuisine. J’aurais c’qui faudrait, ça serait mon terrain de chasse. Tout bénef pour moi. Ouaip. Faudrait. Alors je me mange les murs, avec Mo’ sur mes talons, et enfin, j’arrive face à cette porte que j’aime plus que tout, là, maintenant. On entend le combat s’profiler sur le navire. On entend, mais on en tient pas compte. Après tout. Rien à foutre, à ce niveau-là d’un affrontement. Rien à foutre, ouais. J’passe dans la cuisine avec Mo qui me suit toujours. Il rentre, tandis que je me jette par-dessus la table et rampe jusqu’au meuble de cuisine ou est posé les couteaux. Il tente bien de se ruer vers moi, mais il se rend compte qu’il y a une chaise et se casse la gueule dessus…

      « M’enfin, Mo… »

      Il me dit qu’il m’emmerde. Je lui réponds que ça tombe bien, lui aussi. Et il renchérit avec une insulte gracieuse qui me plait pas des masses, mais qu’à mon niveau de fatigue, on prend plus la peine de relever. En parlant de relever, j’me remets debout avec un couteau dans chaque main. Et Mo’ se jette sur moi, passant par-dessus le plan de travail pour m’atterrir dessus, me saisir par la taille et tenter de m’imprimer dans le bois nettoyé tantôt de la cuisine. Mes bras passent autour de ses épaules, une main lâche un couteau. Mais pas l’autre. Je peux pas. Je m’y accroche comme ma putain de vie. Et je plante, ouais.

      Je plante.

      Une fois. Deux fois.

      Mais Mo’ a l’air de s’en foutre, il cogne avec ses poings dans mes abdos que j’arrive plus à contracter, à force. Putain que je douille. Mais je sais qu’à un moment ou un de nous deux pourra plus. Et une petite voix me dit que ça sera pas moi.
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      On peut presque penser à un statu quo. Au milieu du chaos ambiant, la dernière détonation de mon arme fétiche permet à deux mecs assez bourrus de se retrouver à un seuil de douleur quasi équivalent. J’ai rien du tout contre mon vis-à-vis, vraiment rien. Mais depuis maintenant un temps qui me semble pas si court j’ai décidé que c’bateau et tous ceux qui le foulaient d’ordinaire faisaient partie d’mon monde. Et mon monde, on l’laisse tranquille, on s’amuse pas à venir y foutre une merde pas possible en espérant recevoir un joli susucre après. Je sais pas comment tu t’appelles monsieur brute. Mais en ce moment, on est pas vraiment ce qu’on peut définir par de bons copains. Au loin j’peux voir les grosses emmerdes qu’a notre cap’tain face à c’qui s’apparente à un ennemi tenace, la fine fleur de ce monde de merde. Meurs pas mec, j’ai pas envie. Vraiment pas envie.

      Tous les combats qui se mènent en ce moment sont acharnés. Le navire commence vraiment à avoir une sale gueule. Y faut les repousser, apparemment vous autres vous savez qui sont ces olibrius, faut les faire partir, ma tête me lance, j’ai mal, y m’font sacrément mal à fouler mon espace.


      « Va t’en. Toi et les tous les autres. »


      Je sais même pas si on m’entend ou si je marmonne juste mes supplications pour moi même. Je suis fatigué. Écrire tranquillement c’est tout ce que je veux. Allez, vite, un dernier effort.
      J’plonge sur mon ennemi et le propulse avec moi au sol. Le voilà qui prend le dessus et commence à me labourer la face de ses poings qui me paraissent gigantesques. Réagir, réagir. Mes traits commencent à disparaître tandis qu’en pur désespoir de cause je cogne le foie de mon bourreau. Ça va pas se finir comme ça, je le permettrai pas, moi aussi j’suis un homme, plus un gosse, plus jamais.

      Il se bat bien, il m’empêche quasiment tout le temps de sortir mes guns dans ce qui s’apparenterait alors à une belle partie de Barbe Hunt. L’Écume continue à dériver, mes sens ont tendance à faire de même. Et voilà le coup bas que j’attendais presque pas. Un brave matelot, Wil je crois bien, me souviens plus, qui veut apparemment m’aider. Dans ses yeux j’vois la folle lueur de courage et d’espoir qui m’a toujours fait défaut, la p’tite dose de miel qui rend les gens bons. Celle que j’aurais toujours voulu posséder, celle qui m’aurait rendu inébranlable, invincible. Le petiot n’a aucune chance, j’suis sûr le point de voir le sacrifice inutile d’un gars qui mérite plutôt de continuer à profiter de l’odeur d’la mer et du rire de ses potes. J’devrais m’en foutre. J’m’en fous non ?


      D’un bond mon corps se projette en avant, quelques centièmes de secondes avant que la cage thoracique d’un jeune premier se retrouve brisée par la volonté d’un dernier de cordée. Barbeman et moi on bascule dans le vide et j’ai même pas le temps de me dire que je viens d’être assez con pour sauver une vie qu’on se retrouve dans l’eau, à la mer, vulnérables. C’est pas encore la fin, t’es sorti de ma sphère je vais pouvoir m’en donner à cœur joie pour que t’y remettes plus les pieds.

      J’remonte à la surface, autour de moi quelques corps sans vie qui commencent déjà à rejoindre le cimetière abyssal des malchanceux. Devant, une embarcation sommaire, sans doute celle avec laquelle certains des assaillants se sont rapprochés de nous. Et sur le bord, mon adversaire qui tente de se hisser tant bien que mal à l’intérieur. Mes flingues peuvent plus marcher maintenant qu’ils sont trempés, j’vais encore devoir serrer les dents. Parce que si j’échoue face à ce mec, je serai sans doute pas le seul à en pâtir. Désolé les gars on s’retrouve un peu plus tard. J’coupe l’amarrage grossier qui retient le canot à notre baraque flottante et on commence à s’éloigner, tous les deux, en amoureux. La terre n’est plus si proche, des chances que le combat se finisse sur la terre ferme.


      « T’as plus de force que moi sans doute. »



      Que j’lui lance alors que nos gueules humides et nos bouches béantes nous montrent bien que plus d’un type se serait pas relevé après tout ça.


      « Ouais, arrête ta comédie, tu peux plus rien faire, les autres savent même pas qui tu es. Rends toi, et on arrête ce massacre. »


      T’as plus de force que moi, c’est là où je me suis arrêté, c’est là que je reprends, c’qui dit importe peu, je suis pas l’style à être désarçonné par l’premier inconnu en costard qui m’aguiche. T’as plus de force que moi donc.


      « Mais j’t’emmerde. »
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      Pas très en fait... Le javelot... Le morceau de bois part en couille. Chier, j'pensais pas faire des miracle mais bon, quand même quelque chose de mieux quoi. Enfin, le guignol se l'est quand même pris dans les pattes. Pas cool pour son équilibre. Ha le con ! Il se vautre comme une serpillère géante sur du carrelage. Pour un peu on pourrait croire qu'il prend la forme du sol. Bref, j'ai le temps de regarder un peu ce qu'il se passe autours.
      Sur le bateau, on prend gentiment le dessus. Sans blague.
      Autour du bateau... Mouais... Si ça c'est pas une côte, ben j'veux bien me faire des couettes. Pas cool. Non pas que j'aie quelque chose contre les côtes, mais là on en approche un peu trop vite pour qu'elle me plaise. Voilà, on peu se foutre sur la gueule et du coup, on oublie les trucs pratiques, on s'dit pas qu'il faudrait réduire la voile ou un truc comme ça.

      "Réduire la voile". J'ai vraiment pensé ça moi ? Putain, ça fait un bail que j'ai pas touché une bêche faut croire. J'commence de m'y faire à c'te vie...

      "Dart, Geese ! Putain ! Prenez une paire de frangins et allez me remonter ces voiles plus vite que ça ou sinon j'vous aide à décoller !"

      Voilà, ça, c'est fait. Il est où le branquignol maintenant ? J'dois m'le finir avant de passer à autre chose. Merde, pourquoi le monde il reprend des angles pas communs d'nouveau ? Rha chier MERDE ! Putain de croche patte de mes DEUX ! Pas perdre la tête, pas perdre la tête ! Ouais parce que bon, c'est bien beau pour le public, mais ça commence à revenir trop souvent pour être du bon comique de répétition. Du coup, on la garde cette fois, même si on s'étale par terre.
      J'ai pas compris comment il a fait, et j'm'en fiche. Pas l'temps, j'sais qu'un pied va m'tomber d'ssus dans pas long. J'roule sur le côté et j'attrape ce qui vient. Une corde... ça devra faire l'affaire. Allez hop, on se relance sur les grolles et on fixe le crétin. Près Billy ? J'me lance. Une bonne poussée en avant, un petit coup de poignet, j'me suis bien améliorer aux petits coups de poignet depuis que j'ai ma masse chainée j'dois dire, et zim te v'là avec un nouveau collier. J'vais pas t'lâcher mon gars, t'es bon pour la suffoc' cette fois. J'vais pas t'lâcher ça non, j'vais pas t'...
      Ah ben si j't'ai lâché... Enfin, j'm'attendais pas à ce que tu remonter comme ça... Enfin, pas grave, le résultat est pas mal aussi. Héhé, moi aussi on m'a pendu, mais ça n'a pas marché. Bon, j'vais quand même checker le pourquoi du comment. Un ptit coup d’œil en l'air: Geese qu'est susendu au bout d'une corde, à visiblement ne pas comprendre pourquoi il descend pas plus bas. Ok, vive la physique, les balanciers et les moments de force, toussa toussa. Beau travail d'équipe.

      Le pont, c'est check. Les gars vont se charger du reste. C'est bien, on arrive. Le sable, ça freine bien. Y'a tout le monde qui se prend un petit pas de côté ou en avant pour se rattraper, moi aussi. Et merde. Ouais encore. J'ai fait mon pas en arrière, sauf que j'avais oublié le trou. Celui de Micha ouais.
      Chier pute couille merde, me v'là en bas. Enfin, voyons le bon côté des choses. Elle est où la cook ?

      "Woooohooooo ? Micha t'es là ?"

      Un peu malsain comme sortie, j'l'avoue. J'm'enfonce dans le couloir vers la cuisine. C'est même pas le sang au sol qui m'montre le chemin, mais bon, c'logique non ? Qu'elle se casse sur son terrain j'veux dire. Ok, y'a la porte ouverte. J'mate un coup dans l'encadrement et j'vois l'chauve avec l'afro dessous. Ils bougent pas. Chier, elle était pas pour toi boule de billard. J'me la réservait d'pi un bout d'temps t'sais ? Si tu l'a mourrue, j'tassures que j'te fais t'faire enculer par un phoque.
      Allez, casses-toi d'là crâne d'obus. Laisse moi voir si elle va bien. Par où la prendre ? Ta gueule arrête de penser et ramasses-la. Mais pourquoi la gorge ? Ta gueule conscience de merde. Voilà, j'tourne schyzo. Ah, j'sens un truc. Si j'était médecin, j'dirais que c'est un pouls. T'as pas douillé belle, c'est bien. Parce que si tu dois crever, j'veux qu'ce soit sous mes doigts. J'la tiens bien, j'serre fort. Comme quoi c'était une bonne idée la gorge...
      Sauf que y'a du bruit derrière. Dommage, pas pour cette fois, mais t'inquiètes... J't'aimes bien ma belle, et comme les autres...

      T'y passeras.
        La face du rouquin change de forme, mon poing la moule concave. J'connais pas c'monsieur. Pourtant... pourtant... et bien... le destin est une rosse. Y me dira pas le contraire. Et j'le contredirai pas. Rapport à c'que j'vois. A l'arrière paysage, au monde de dehors, l'extérieur-bagarre, qui s'rappelle brutalement à moi. Rapport à ces nuages qui filent trop vite, à ces vagues qui nous portent trop haut, puis trop bas. C't'une mer toute Grand Line qu'on a là. Dans l'océan normal, on appelle ça un avis de tempête. J'lache le corps de mon jouet, inerte, et m'précipite à la barre. Dans l'même temps, j'entends l'bosco gueuler d'lever les voiles. Pas con, avisé même. Mais ça nous aid'ra pas plus que ça. Avec plus qu'un mât d'valide et la tronche de la mer autours, faudra plus. De la chance. Où un Oz. Hmm.

        Non. Providentiel Oz n'est pas là. Probablement, en train de s'dégourdir les douilles dans les fins fonds marins. Le brave. J'pointe les mires dans l'bon sens. C'lui où on va. C'est la cote. C'est une plage. Proche, d'plus en plus. Rien à faire, c'est l'naufrage assuré. Hm. Le sable, c'est mieux qu'les rochers, j'me dis, philosophe. Sautant sur la plateforme, j'grippe la barre et tente quand même d'nous dévier un brin, 'stoire de briser l'élan, perdre la vitesse. Ça marche moyen. Le sable se fait plus proche encore. Enfin, l'inverse, nous on.. tu vois quoi. Donc. Face à l'inéluctable, j'décide de pas m'faire de mouron. J'mate Anthrax, qu'est tout content, avec son flingue. Puis l'horizon, là où qu'on a laissé Tahar. Y a plus rien... Merde. Lui est arrivé quoi, à l'autre, au Cap'? On saura bien vite, pour sûr. Qu'y gagne où qu'y perde, ça f'ra les gros titres. Tahar... Tout d'même j'me d'mand .. Je tique! Tourne la trogne, là où mes yeux c'tait posé y a un instant! .. Didju! L'autre, l'roux, le mort, là! Il est plus là, parti.

        J'suis prêt à bondir, à chercher l'infâme. Puis j'me ravise. Brain time. Ca tourne rapide, dans ma caboche. Si j'étais un type rossé à peine capable de marcher, mais chaud d'une dernière bravade truande, qu'est-ce qu'je f'rais? J'ramp'rais sur'ment comme un cloporte, discrétos et minable, derrière l'objet d'mon désir, pour l'enfourcher daredare sur l'opportun moment. 2000 berry qu'ce moment, c'est maint'nant. Alors parfait, faisons comme ça. Toujours en singe, et sans crier gare au gorille, j'me r'tourne, l'bras tendu, en fauchard! ... J'brasse du vent, aïe, non sans qu'mon globuleux droit localise une crasse humaine rousse au sol, un pistolet à la main. Devine la cible. Le temps se suspend et moi, je suis bien eu. Pourtant.

        Pourtant malgré un BANG suant la poudre, malgré une douleur qui m'prend dans l'bide et malgré qu'de facto, je tombe en arrière, tel un futur mort, rien n'se passe comme prévu. La détonation? Noyée dans un vacarme bien plus big, celui d'l'Ecume qui s'affale en tonnerre sur le banc d'sable. La douleur? Le ribouldingue qui, projeté par l'impact, vient s'écraser sur mon bide, bien malgré lui. Ma chute? Conséquence direct des deux autres trucs susnommés. Ca fait bizarre cette chanceuse malchance. J'imagine que c'est l'fait d'Gui, dieu des eaux et des grivèleries, qui, à défaut d'réaliser les envies, préfère provoquer c'qu'il te faut. Quand il faut. N'empêche. Sacré veine. Merci Gui. J'en balancerai d'autres, des bouteilles à la mer. Belles offrandes. Soit.

        J'me r'lève, j'vois, j'bondis, et j'prends. Lui. Grogui. Dans mes paluches qui l'enserrent, son corps de rouquin semble un peu plus p'tit. Sa gueule, elle, change pas. Il est sonné, ça l'rend pas plus joli. Je sers. Il résiste. Même dans c't'état, il en veut toujours. Alors, on s'enrobe d'une dernière couche de noir. D'aura destruprotectrice. ... J'souris. Ostensiblement. Hé, con, j'ai la même! Sitôt dit, sitôt fait. Mon aura contre la tienne, à part que t'es moitié mort et moi moitié vivant. Ca dure pas longtemps. Y capitule le premier. Mes gros doigts profitent d'la levée soudaine d'c'te barrière fantastique pour exercer un pression. Un étau. Je sens son bras qui se tord. Un bruit claque, il gueule. Son bras à casser. J'arrête de pousser, sinon j'vais l'tuer. J'veux pas l'tuer. J'veux m'retourner, r'garder la mer. C'est c'que j'fais, lui toujours dans mes pattes. Je mire, la mer, sauvage, indomptable. Déchainée. Une grande aspiration, un mouv'ment complexe.

        Je lance ribouldingue loin, très loin, dans l'océan, dans Grand Line. Et je le regarde gravir les hauteurs, pour ensuite chuter, sans même faire attention au vacarme qui m'entoure, ni aux derniers éclats de lutte de notre mauvaise troupe.
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        Dire que Maya, pour une fois, n’avait pas le dessus était un euphémisme. Peut-être était-ce les conséquences de ce sérum bizarre que son père lui avait injecté à Clockwork. Ou peut-être qu’elle était trop épuisée. C’est vrai, à part sa petite crise de narcolepsie en partant de Clockwork, elle n’avait pas du tout dormi. Son corps avait ses limites, même si elle ne ressentait pas la douleur à l’instar des autres êtres normaux.

        Et l’autre en face, elle profite de cet état de faiblesse de Maya pour frapper sans répit. Parfois, ses coups touchent l’ex-gouvernementale en plein dans le mille, sans que celle-ci n’ait le temps d’esquiver. Mais parfois, c’est Maya qui frappait. Et pour tout vous dire, elle semblait faire abstraction du paysage autour d’elle, du remue-ménage provoqué par les autres. Elle semblait être dans un monde où il n’y avait qu’elle et son adversaire. Pour une fois, elle avait un vrai défi face à elle. Quelqu’un qui est aussi vif qu’elle, et aussi agile. Elle n’a pas d’atout particulier. Son Rokushiki est contré par l’adresse étonnante de l’autre. Sa vivacité connaît son égal. Peut-être même que l’autre est encore plus vive qu’elle à cet instant, parce que son corps est affaibli.

        Un instant d’inattention de la borgne lui vaut un instant d’étourdissement. Ce coup de pied à la tempe, elle ne l’avait pas vu arriver. Chancelante, elle recule de quelques pas. Son dos heurte le bastingage. Elle contre un second coup de pied, mais le troisième l’atteint à l’abdomen. Et un quatrième réattaque sa tempe. Maya vacille alors, s’appuyant à nouveau contre le bastingage. Un cinquième coup de pied porté au niveau du thorax la fait alors basculer. Elle tente de s’agripper au bord, mais ses doigts glissent, dérapent et la voilà qui tombe. Elle cherche pourtant à s’agripper à la coque, mais elle ne trouve aucune prise.

        Et plouf. Une Maya à l’eau, une !

        Sous la surface, elle tousse, expulse l’eau de ses poumons, et bat des pieds pour remonter. Lorsqu’elle émerge, elle voit l’autre qui la regarde d’un air victorieux. Mais non, Maya n’est pas battue. Pas encore. Son regard vert défie ouvertement son adversaire. Mais elle ne remonte pas sur l’Ecume. Elle nage vers le rivage. Son adversaire l’observe, sans paraître s’en inquiéter, et lorsque Maya regarde à nouveau vers l’arrière, elle ne la voit plus. Sans doute à chercher à taper sur d’autres pirates. Alors la blonde nage encore, et va pour reprendre pied sur terre.

        Mais elle coule souvent. Son corps est fatigué, et nager l’épuise encore plus. Mais bientôt, elle pourra se reposer.
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