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Banquet sur banquette. [Fin 1622]

Paumé, j’l’ai paumé.



Deux mois qu’je suis dessus. Les primes au dessus de quinze millions j’en fais pas tous les matins. Alors un qui s’approche d’la vingtaine, faut bien préparer son coup pour pas s’faire dégommer le premier.
Le topo c’est qu’y s’appelle Zood. Apparence de buffle et méga propension à bouffer d’la cuisine traditionnelle venue toute droit de la jolie ville de Psychopatia. Y croque les bonnes gens ouais, sans honte, sans ressenti, sans rien. Les vrais Lecter détraqués comme ça, j’peux pas dire qu’ce sont mes cibles favorites. Mais au delà du besoin d’picoler jour après jour, en ce mois de novembre 1622 j’ai bien envie d’me poser un moment, sans être obligé d’courir pour un morceau de pain dur et froid.

Ma piste s’est donc arrêtée près d’un restau franchement attractif. Le Baratie qu’y s’appelle. J’étais venu y manger quand j’étais plus petit et qu’je faisais partie d’une famille pétée de thune. Mais c’était y’a un moment déjà.
Maintenant j’ai pas un rond et je me traîne tant bien que mal en portant c’nom si con mais si pratique : Jay Die.

Étant donné que mes derniers informateurs, y’en a pas des masses, m’ont assuré qu’il viendrait par ici, je me suis bougé les miches pour rappliquer en vitesse. Mais pas de trace du maître mangeur, juste quelques touristes férus de gastronomie et quelques coqs férus de castagne. N’a pas changé cet endroit.
Me voilà donc à l’entrée, regardant le ciel d’un air hagard alors qu’un jeune homme blond tout de noir vêtu m’pose pour la troisième fois la question.


« À quel nom dois-je regarder pour la réservation ?

- Die, Jay Die. »



J’sais même pas si j’ai assez pour payer la plâtrée que je vais m’envoyer. Mais pour une fois que je peux me détendre, je vais pas cracher dans la soupe, même si elle est dégueulasse.


« Alors en entrée je vous conseille notre salade gersoise nappée d’un... »


Alors qu’on me déblatère à vitesse grand v le nom imprononçable de c’qui s’apparente à deux feuilles de mâche, je laisse mes yeux se poser tout autour d’moi. Y’a deux trois marines qui sont là ouais. Même des pirates. Pour l’instant pas de grabuge, tout le monde cohabite en paix, y’a pas l’air d’avoir de grosses pointures dans l’lot. Mais qui sait, suffit souvent d’une simple goutte...

Alors que j’attaque la triple estafilade de colin servie avec son pédoncule assorti et son réceptacle adjacent, j’remarque un type pas loin de l’entrée qui vient d’récupérer le courrier. Et dedans, des nouvelles affiches de mise à prix. Y’a encore du boulot apparemment.
J’lui fais signe (Hé enfoiré !) de venir me rejoindre et j’lui demande s’y peut me prêter deux minutes la page des sports.


« Tu peux me prêter deux minutes la page des sports ?

- La page des sports monsieur ?

- File moi ces mises à prix, à ne pas la comprendre tu fous en l’air ma blague. »



Je reconnais quelques têtes, certains atteignent même la dizaine de millions à présent, intéressant.


« Bleuargh. »


Je m’étouffe presque avec ma pina gluada alors qu’j’ai sous les yeux une gueule que je cherche à voir en vrai depuis perpette. Quarante-neuf millions ? Oh l’enculé, l’a pas passé son temps à coudre pendant que j’lui filais au train. J’suis pas forcément le type le plus impressionnable parmi mon genre de racaille mais quand même à ce prix là, me prend l’hésitation de l’homme qui s’demande s’y s’attaque pas à trop gros.

Alors que j’ai rendu tout l’bazar et que je suis à nouveau solitaire, une pensée me frappe. Je suis en train de douter là ? Ma résolution vaudrait-elle pas mieux qu’un chiffre sur un parchemin décrépi ? Marisa me laisserait sans soute pas être si faible. Mais Marisa ça fait un moment qu’elle peut plus me foutre de gifle. J’regarde mon flingue, dernier vestige d’un ange déchu, et j’reprends une gorgée.
Bon, on verra bien si je continuerai à le suivre. De toute façon j’suis pas pressé notre rencontre c’est pas pour tout de suite.


BOUM


Ça c’est le bruit d’un boulet d’canon qui frappe la devanture. Au loin, derrière la vitre panoramique on peut distinguer un navire qui se rapproche. Avec un pavillon spécial.

Banquet sur banquette. [Fin 1622] Pavill10

Putain, l’seul moment où j’voulais être tranquille. J’commence à être pressé tout d’un coup, et j’prépare un sourire enchanteur pour accueillir un superbe invité. D’ici peu, y’a des chances que j’ai plus de gencives viables, autant en profiter.
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Quand je sors d’une bonne prise, je prends toujours quelques jours pour m’retaper bien comme il faut. C’est que la bectance et le sommeil, ça vient loin après le besoin d’survivre. T’en connais plein des gus qui roupillent tranquillement avec un couteau sur la gorge ? Moitié bouffe, moitié plumard, le cocktail détonnant pour se r’mettre d’une bonne chasse. Avec un ou deux p’tits culs histoire de tirer un bon coup. C’est peut-être parce que j’me connais aussi bien que la machine fonctionne encore à mon âge. Cinquante-cinq, ça s’fête et ça aurait été dommage de siffler les bougies en passant des trouducs au karcher.

L’Baratie, un endroit bien chicos. Le serveur qu’est venu m’voir m’a vomi une soupe de lettres. Rien bitté à sa jactance, d’la bouffe, bordel de foutre, pas compliqué, non ? Il a compris, y m’ramène de quoi liquider ma paye. Comme j’ai une bonne dalle, je m’prépare à raquer gros. Il y a sur ma table de quoi nourrir un régiment. C’est con que j’lui dis, faudra rajouter un bout d’comptoir pour que ça fasse le tout. Y m’sourit comme quoi, j’lui plais. C’est comme hommage un type qu’aime bien c’qu’ils font. On forme une bonne équipe, eux ils préparent la tortore, moi j’engloutis.

J’attaque, le buffet m’a l’air bien ventru, mais ça m’fait pas peur. Y a comme de la compétence dans l’air. Qui c’est l’enfoiré qui va prendre en défaut l’autre ? Est-ce que ma vie est obligatoirement un concours perpétuel ? J’t’emmerde, occupe-toi de ta rondelle.

Le jarret d’agneau, ça sent fort, alors c’est lui qui y passe en premier. Ça vient tard comme mécanisme de survie chez l’mouton. En deux, deux, il n’y a plus que l’jus d’cuisson. Le serveur ne s’démonte pas, y m’cale un gros pavé d’bœuf et une soupe de poisson. Cul sec, le bol touche à peine la table que j’fends la viande en deux, j’accroche la purée qu’ils foutent partout dans leurs plats. Et puis, c’est la riposte, un brocoli infiltre ma bouchée, je le r’tire salement de ma gueule et le jarte en direction des chiottes. À un moment, j’ai r’marqué qu’la nappe a pris une franche teinte pourpre. La mienne seulement.

Dans l’resto, tout le monde s’occupe de sa mangeaille. Il faut r’connaître que ça vaut l’coup de s’faire plumer. Y a qu’un mec, franchement bizarre, qui zyeute des affiches. Sur l’une d’entre elles, je r’connais un gros matou, un enfoiré cocasse qui fait passer la boisson avec du gigot humain. Son côté psychopathe en furie le rend encore moins sympathique, et y a pas que moi qui l’dis. Quarante-neuf millions pour le serrer, ça en fait d’la thune. Tu fêtes c’que tu veux derrière.

C’est à ce moment que son navire décide de nous interrompre en fanfare. C’est con, si j’avais su, j’aurais pensé à une chaudasse brune aux longues jambes avec une paire de seins à faire bander un âne mort.
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GGGNNNNNYYYAAAAHHHHHH !!!!!! J’AIIII FAIMMMMMMM !!!!!!

Commençaient à m'les briser menus ces p’tits branlotins ! Ca f’sait a moins dix m’nutes que j’vais pas eu un m'rceaux de barbaque 'train de gigoter entr’mes molaires et m'canines ! Et y en a pas un qu’s’boug’rait l’cul pour m’contenter, hein ! Z’avaient décidé d’m’affamer ou quoi ? Ma pogne ‘vait beau taper et cogner c’putain d’accoudoir, y a rien qu’venait ! Ha ba v’là-t-y pas la porte qui s’ouvre !

-Entre’z’y et ‘ctive toi ou j’te bouffe !
-M…maître. Vous avez engloutit la totalité de nos provisions. Nous n’avons rien mangé depuis six jours dans l’équipage. Les restes de nourriture ont été partagés entre les membres survivants. MAIS RASSUREZ-VOUS ! Nous approchons actuellement d’un restaurant très réputé, le Baratie ! Une fois là-bas, d’ici une demi-heure, vous pourrez manger tant que vous le voudrez.

Et qu’j’te cause, et qu’j’te baragouine des’scuses… En att’dant, il causait t’jours moins fort qu’mon p’tain d’estomac ! C'z enfoirés 'vaient tous béqueté! Et le v'la en train d's'pisser sur les grôles! B'ouais m'gars! J'sais bien qu't'as perdu la court'paille pour v'nir m'l'annoncer. T'aurais mieux du t'lancer par d'ssus bord pour l'coup. J’me lève et j’te le chope par la tête ‘vant de la lui ‘xploser cont’ le r’bord d’l’estrade. J’l’avais prév’nu, moi. Comme si j’pouvais attend’une d’mi-heure sans gnaquer dans que’qu’chose.

Une fois ses os tout lisses et brillants, j’m’en vais voir l’cabine du navigos pour voir où qu’c’en est c’tt’histoire.

-‘lors ! Ou qu’y est ce Baratie ?
-Nous sommes arrivés maître. Nous attendions la fin de votre…collation pour passer à l’action.
-Ben ‘lors cannone moi ce truc. L’bouffe, ça attends pas !

Et qu’ça BOOM, et qu’ça BANG et v’la-t-y pas une belle entrée pour n’zautres. C’vrai que ça fleure pas la daube leur m’chin. La s’live m’vient aux babines en que’ques s’condes. Je crie ‘lors.

-FILE T’BOUFFE OU C’LA GUERRE ! J’AI FAIM !

Pour illustrer m’propos, je choppe le trou d’balle 'coté d'moi ‘vec un ch’peau à la con et j’te l’croque direct. La saveur d’bourgeois, c’pas d’la merde, j’te l’dis ! Mes gars s’bougent enfin l’cul et ‘vestissent les lieux. Héhéhé, ‘llez-y les gars ! L’ssez leur pas ‘ne miette d’pain à ces cons là !

    Il est là. Grand, oh oui grand. Et pas seul. Qui peut bien vouloir traîner avec un timbré pareil ? Va falloir lui apprendre la politesse à c’saligaud.

    Le truc marrant quand t’as une goutte qui fait déborder un chaudron rouillé, c’est qu’ça donne un effet domino sympathique. Les marines sur place s’lèvent d’un bond, les coqs préparent la marmite et les autres invités pas très contents s’bougent le cul pour transformer l’opéra sanglant en un lieu un brin plus confortable. Autant dire que d’ici peu va y avoir un bordel innommable. Le genre d’situation où seuls les plus forts survivent. Ou les plus chanceux.
    Réflexes obliges, j’analyse la situation. Tout seul, va me falloir beaucoup de cul pour le plomber l’apache. Et puis okay j’ai un sabre, mais je suis pas non plus le Zorro des blues, j’vais juste gagner un gros trou dans ma cage thoracique à m’y frotter de trop près.

    À quelques mètres de moi, j’vois un type d’âge un peu trop mûr qui reste assis comme moi et regarde la scène de futur chaos sans trembler. Je l’ai déjà vu quelque part ce type, j’suis sûr. Le seul truc que j’peux en dire à première vue, c’est qu’il a l’habitude de c’genre de situation, son calme le classe dans ma caste, les je-m’en-foutistes allumés du bocal.

    La situation est tendue, tout le monde attend de savoir qui va porter le premier coup pendant que l’autre rustre dévore son mec. C’est pas beau à voir. Finalement, un type des fédéraux se jette en avant d’un air indigné. Le pauvre s’fait choper rapidement. Dure la vie parfois.
    Alors que les hommes de main du Zood s’sont dispersés un peu partout pour prendre le contrôle de la salle, j’avise l’étage où je pourrais avoir une bien meilleure vue pour plomber tous ces sacripants. Mes barillets sont pleins, autant en profiter.

    Alors que l’combat commence, avec une issue assez irrémédiable sans l’aide de types pas balèzes mais débrouillards comme moi, j’m’adresse au sbire qui rôde près de ma table.


    « Monsieur, c’est un hold-up ?

    - T’as un souci l’crasseux ? Tu la fermes si tu veux pas être bouffé en premier !


    - Mais je voulais savoir...

    - Embrasse mon cul !

    - D’accord. »



    Que je finis de dire en m’exécutant. Le plomb pénètre sa chair, il pourra plus jamais s’asseoir sur une cuvette. D’un bond j’renverse ma table et j’l’envoie voler sur l’autre type le plus proche de moi. Chacun pour sa gueule non ? J’grimpe bien vite les marches alors que certains me courent déjà après. Une p’tite grenade fait péter l’escalier qui s’effondre au sol. Bye bye les gens, l’est temps de jouer à Duck Hunt.

    Alors que je me positionne, les combats ont continué. Les chefs tentent de faire leur loi mais se heurtent quand même à un sacré os. À même plusieurs. À tous ceux que l’Affamé a déjà rongé. Le vieux de tout à l’heure semble aux prises avec plusieurs trouble-fête. Il a l’air costaud, il pourrait p’tet m’être utile. Je descends deux types qui voulaient visiblement s’initier à l’art de la boucherie. Tandis qu’y cherche à savoir d’où venaient ces coups, j’lui fais un simple signe de tête. Tu m’revaudras ça plus tard garçon.

    Le primé s’en donne à cœur joie, on sent dans ses mouvements que sa faim est proportionnelle à sa soif de destruction. Alors que je place deux Lay(r)s dans mes tromblons, je me prépare pour la confrontation. Pas viser la tête, il esquiverait sans doute. Une balle dans les poumons, l’autre près de l’estomac, de sorte à ce qu’il s’en prenne au moins une. Avec du bol et de la technique.

    Si je loupe, j’vais être plus que dans sa ligne de mire. Et si j’suis dans sa ligne de mire, j’vais finir en buffet. Y pourra au moins savourer les plats que je viens de m’enfiler, ça fera toujours une assiette de moins pour la plonge.


    Dernière édition par Rimbau D. Layr le Mer 28 Nov 2012 - 0:27, édité 1 fois
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    Ah ben, j’en ai vu des tarés dans la vie, mais, çui-là, c’est un putain d’enfoiré d'malade de classe mondiale. Croquer une oreille comme ça, pour l’apéro, c’est pas très urbain. Le pov’gars qui a sorti le haut-de-forme et le costard trois-pièces, pour le coup, il fait plus pitié à voir qu’aut’chose. C’est quand même fragile la condition humaine.

    « La con, quoi ? »

    J’ai dû réfléchir à haute voix sans m’en rendre compte. On ne mange pas l’oreille des gens voyons. Je m’demande si les trouducs qui m’font un sourire façon psycho peuvent percuter ce genre de principes fondamentaux. Probablement pas. Il faut dire que les engins qui me mirent comme une côte de bœuf sont à débecter un sanglier. Une gueule franchement improbable, comme si les mecs se sont cognés par terre pendant l’accouchement avant de se faire écraser par une charrette et que deux éléphants de mer ont fini le boulot. Une sorte de puzzle avec des pièces dans l’genre de globuleux asymétriques, nez en escalier et chicots défoncés. Avec un blair comme le mien, je sens l’odeur du sang séché qui macule leurs falzars. De vraies bêtes, faut pas se casser le ciboulot pour décider de leur sort. Ils iront mieux de l’autre côté.

    « Hé les mecs, r’gardez-moi ce tour de magie. »

    Je plante deux baguettes sur la table une devant chacun d’eux. Puis, je les prends par les épaules. Ils se débattent un peu, mais ils sont loin d’avoir la force de me repousser.

    « Je vais les faire disparaître. »

    Dans votre caboche que j’ajoute intérieurement. Les deux gus cognent la table et s’écroulent sans vie. Il est de bonne facture ce tour de magie, il marche toujours, mais juste une fois, une seule par groupe de touristes. D’ailleurs, les autres boyscouts tirent un peu la tronche. On dirait qu’ils n’ont pas d’humour et puis, j’les comprends. Y a comme qui dirait moyen de virer zinzin avec un capichef cannibale. Comme ils sont une demi-douzaine et qu’ils ont l’air d’avoir pas mal bourlingué, je m’dis que j’ai mal choisi mon jour pour m’la jouer. Et puis, qu’ils aillent chier, c’est mon anniversaire aujourd’hui. Il sera toujours temps de fêter celui de leur mort d’ici là un an, jour pour jour.

    « V’nez vous faire câliner les miches, mes jolies. »

    On dirait qu’ils acceptent l’invitation. Y en a même deux qui essayent de m’faire un genre de ricanement. À deux, ça leur donne l’air con, on dirait qu’ils vont enchaîner sur une chanson. Et puis, un pas et deux et fait tourner cette jupe si tu vois. Non ? Tant pis. Parce que déjà, un mec à pétoire me d’mande si je veux bien me coucher. Pas l’premier soir mon mignon que lui répond mon épée en travers du corps. Pas l’temps de m’alanguir à pleurer la mort de mon prétendant qu’un autre soupirant vient prendre ma place. Une large machette à la main, il tente de m’raser de près, sa lame gratte la surface de mon cou comme un avertissement. Il faut dire que s’prendre pour une grosse merde est le meilleur moyen de clamser jeune. Le sang gicle un peu, pas passé loin de m’graver une épitaphe avec ses conneries. Par contre, il se r’trouve emporté par son élan pendant que je l’finis avec mon couteau. Les autres, la mort ne les affole pas. Pas un mouvement de recul, pas un sourcillement. On dirait qu’ils planent tous les temps, des bestioles sous acide. Ils déglinguent la table et avec elle, ma boustifaille. Mais, c’n’est pas l’plus important. Deux tartines dans le pif allongent ces enfoirés de gaspilleurs. Les trois derniers s’organisent. Un demi-cercle accueillant autour de moi.

    La blessure que j’ai reçue me rappelle son existence ; un fin filet de sang s’en écoule en permanence. J’observe mes trois adversaires, la mort ne leur fait même pas un poil peur. Je m’demande de quoi est fait le quotidien avec Zood. Ça n’doit pas être bien jojo pour autant anesthésier ses larbins. Un cannibale à l’appétit démesuré, ça n’doit pas offrir la sécurité d’emploi. Leur indifférence à tous me gêne de plus en plus. J’ai envie d’leur beugler bien fort à ces cons de n’plus suivre ce dingue. Et puis, j’ai fini par piger. Lentement, l’idée a fait son chemin dans mon esprit. Le fait est que mourir par la main de qui que ce soit leur est préférable que d’échouer et d’être punis par leur enfoiré de capitaine. Comme un canasson avec une patte brisée, ces péquenauds ne sont plus bons à rien. Alors, je m’lance sur eux et eux sur moi. Les lardoires fusent et s’entrechoquent. Une seconde, une seule passe. Le mouvement s’interrompt.

    L’attaque a fini aussi rapidement qu’elle a commencé. Dans mon corps, jusqu’au bout de mes orteils, je sens la tension monter. Elle me guide, elle enveloppe mes sens comme un raz-de-marée et les laisse affûtés. Mon coupe-jarret cherche du sang, le sang de ce fumier de Zood. Mon épaule repousse un gars venu me chercher des noises, je m’précipite sur leur leader. Le fer se précipite sur ma cible. Pendant un instant, son regard malsain et son museau couvert de vermeil me font presque douter. Presque, parce qu’il est déjà trop tard pour retenir mon bras.


    Dernière édition par Julius Ledger le Dim 17 Fév 2013 - 11:07, édité 1 fois
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    C’vrai qu’ça gout’bien c’tte bequ’tance là ! C’quand même aut’chose qu’les membres d’l’équipage qu’ont rien b’ffer d’puis trois mois ! J’fais l’tour des t’abl’en avalant tout c’qui passe, sans r’fléchir. Les gars s’ccupent d’civils et moi d’la barbaque ! C’le plan d’d’habitude, quoi ! Et celui qu’m’mmerde, il passe d’rect sur l’menu ! Hahaha !

    Mais v’là qu’j’entend un coup d’feu qu’vient d’drrière moi. C’bizarre, m’gars sont pas armés pour ‘viter l’rébellion. J’lève la tête et r’marque l’tireur. Pas rasé, pas c’ffé, pas tibulaire… C’t’un pirate comme j’en gobe ch’que matin. Une p’tite frappe t’te mignonne. C’à pas l’air dégeu tout ça. A c’té d’lui, un papy fait m’muse ‘ves son sabre, et m’gars tombent c’mme des mouches. Pfff… Bons à rien !

    -CH’PPEZ MOI CES ENF’RES ! C’LUI QUI M’APPORTE LEUR TETE, J’L’BOUFFE PAS !!

    P’dant c’temps, j’vais m’goûter ce truc là moi. C’a pas l’air cradingue ! Putain, c’génial. Trempé d’un peu d’sang du bourgeois, c’t’une tuerie ! Tiens ? ‘bouge encore lui, d’ailleurs ? J’te l’choppe par l’cou et lui rugit à l’tronche assez fort pour qu’il s’pisse dessus, l’crasseux. C’marrant, tiens ! J’veux lui arracher un bout d’joue, mais deux balles l’transpercent ! L’intestin a été p’rcé, l’cadavre y v’avoir un goût d’merde, maint’nant ! GGRRRRR !!!!!

    C’l’autre ‘vec s’joujous d’flingues ! J’arrache la j’ambe d’bourgeois et j’balance l’corps hurlant sur l’tireur ! J’y fonce d’ssus et saute, mains en ‘vant, la bouche ‘vrte, prêt à arracher, mâcher, mastiquer c’qui m’passera à portée de dents ! P’dant mon saut, j’vois le vieux qu’essaye de m’couper ‘vec son c’teau à beurre. J’tilise la jambe pour c’trer l’attaque et lui flanque m’pied dans la face. ‘bligé d’tout faire m’même ou quoi ?! En à peine 5 m’nutes, z’étaient tous morts, m’gars ! J’allais d’voir en r’cruter d’autres ! Ici, dans l’restaurant !
      Caca, caca, j’suis dans le caca. Ça pourrait être une chanson foutrement comique mais là c’est juste une impression terrible qui me parcoure l’échine. J’vois un mastodonte lancé à pleine vitesse qui se dirige d’un bond vers moi, et c’est pas pour jouer à la pétanque. À peine freiné par l’mec de tout à l’heure, le voilà qui cherche à m’punir. Euh, on fait la paix ?

      Alors qu’il approche à grands coups de mastication dans l’vide, j’vois ma vie défiler devant mes yeux. Ah, quelle merde, j’peux pas laisser tout ça finir comme ça. Réflexe oblige, je plombe le parquet autour de moi en une fraction de moitié de tiers de seconde. Et alors que la mâchoire se referme à une distance d’un bon poil de cul de moi, j’descends d’un étage. Me revoilà les copains, j’suis au milieu de la mêlée.
      À côté de moi, le pré-ancêtre qui venait gentiment dire bonjour et a qui on n’a même pas voulu faire la bise. On a apparemment le même but, va p’tet falloir faire preuve d’un minimum de coordination.


      « Va p’tet falloir faire preuve d’un minimum de coordination non ? Pas envie de me faire croquer, toi non plus j’suppose. »


      Et même si ça veut pas dire qu’en dix secondes chrono on va sortir un combo de la mort qui tue, ça annonce quand même une alliance de bites foutrement intéressante.
      Je m’éloigne un peu en espérant que la bête me suive pas et je cherche une idée. J’avise près du mur à moitié détruit un câble électrique qui baille aux corneilles. Sont bien développés ici bas ! Voilà qui pourrait être intéressant si je pouvais...

      J’suis coupé en plein milieu de mon intense réflexion par deux semi-zombies dégueulasses qui ont bien l’intention de m’rajouter au menu spécial du jour.

      Banquet sur banquette. [Fin 1622] Frares10

      Les simples clients se sont maintenant réfugiés tous ensemble dans un coin du restau. Fin réfugiés, vite dit, je vois plutôt des otages un tantinet apeurés, le pantalon souillé même pour certains. Ils regardent les différentes joutes qui font rages en espérant s’en sortir.
      J’suis décemment pas un héros mais quand même oh, Rimbau D. Layr quoi, faut assumer le blaze.
      J’défourreaute mon sabre, parce que ouais à cette époque j’en avais encore un, et je regarde mes deux compagnons d’infortune.


      « Ok les gars, on va la jouer sale. »
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      Quand je m’relève quelques mètres plus bas, je sens encore la trace de la s’melle en travers du museau. Je m’demande où il est allé pêcher ce putain de coup d’ninja d’mes deux. N’empêche, c’est rudement efficace, j’ai la tête en confiture de fraise.

      Coordination ? Pourquoi pas, mecton. J’ai jamais joué dans une comédie musicale, mais si c’est nécessaire pour latter c’gros con, je n’vais pas faire ma gonzesse. Par contre, je m’demande ce que ça implique. Si c’est en rapport avec un truc rose, je vais devoir préférer la clamaison. Mouais, pas sûr qu’il existe çui-là. Bref, ça pue du cul pour nous deux. Et c’est pas deux pas chassés qui vont nous sauver les miches, c’est moi qui te l’dis.

      Oh, oui, allons-y. Parce qu’en plus du mastodonte chevelu du haut, on se fait de nouveaux petits copains en bas. Pour une teuf, il vaut mieux ramener ses potes. Et lui, ben, il ne s’est pas gêné. Les deux horribles n’ont pas l’air commode. Encore qu’ils sont tout à fait dans l’ton. Les deux trouducs remontent la moyenne crade de l’équipage pourtant très haute. C’est sûr que s’il y a une savonnette dans l’coin, c’est pas la leur.

      On pourrait aussi parler d’aut’trucs, mais j’crois que l’moment est venu de leur montrer deux ou trois mouvements de bibi. Qu’ils ne regrettent pas l’voyage, quoi.

      « Je crois qu’on va pouvoir gérer à deux. »

      Il n’en faut pas plus pour que ça change. Un peu la preuve cosmique que j’devrais la fermer d'temps en temps. Le plafond me craque pile au-d’ssus du crâne. À part les échardes, connues pour être fatales dans certaines contrées, y a un gus en armure qui m’tombe sur l’râble. Forcément, j’essaye de pas finir en purée d’pois sauf qu’un des cradingues a un autre projet pour moi. Y m’fend l’avant-bras avec son épée. J’essaye de l’dérouiller, mais le dernier me repousse.

      « Hum, coordination, tu disais ? On dirait que ces p’tits gars ont en pour dix. »

      Sans attendre que l’aut’ gars se bouge, je m’jette sur La Tignasse. Rapide comme un furet, il se barre plus loin pendant que Capuche essaye de m’la faire à l’envers. Il a comme une sorte de don pour faire vibrer son arme. Si bien que la mienne me glisse un peu d’entre les doigts. Conserve en profite pour v’nir me foutre un coup d’lardoire modèle géant. Heureusement pour mes miches, mon nouveau pote m'sort de la mouise.

      « Bordel, sont forts. Ah ben, tiens, j’leur réserve un coup d’pute. Tu vas aimer. Tu m’couvres, hein ? J’ai pas tellement envie d’finir en passoire. »

      C’est parti les mous du zgegs, voyons si la boîte de conserve sait nager. Et si l’Baratie s’prend un méchant coup dans les arpions, eh ben, tant pis pour sa tronche. J’préfère ne pas claquer, si tu vois c’que j’veux dire. Mon plan est simple, attaquer la capuche de front pour pousser ma cible à bouger. Une fois qu’elle se met en marche, je la laisse éclater l’plancher par sa propre force. Fastoche, non ? On verra bien.


      Dernière édition par Julius Ledger le Sam 15 Déc 2012 - 23:36, édité 1 fois
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      V’là t’y pas qu’le tireur il s’pète la gueule à travers le plancher ! C’est même pas moi qu’la env’yer c’tte fois. Il a pris l’fuite comme une f’llette. J’r’garde par l’trou qu’il a laissé et j’vois qu’il a r’joint le gars ‘vec ses épées. C’deux là avait d’cidé d’faire chier l’monde on d’rait bien. Comme s’ils pouvaient faire quequ’chose cont’moi. Personne m’a jamais t’nu tête, c’pas deux zigottos qu’vont comm’cer !

      Héhé ! Les frères d’l’orgae vont leur montrer c’que c’est qu’de se faire b’tter le cul ! V’là déjà Eclair et T’nerre qui s’ramènent. Il est où l’aut’ ? Raaa c’ui-là ! Encore en train d’glander, c’sûr ! Il croit qui peut s’la c’ler douce parce qu’il est b’lèze ?

      -FOUUUDRE !!! VA D’NNER UN COUP D’MAIN A T’FRERES !

      Spoiler:

      J’vois s’tête d’passer d’derrière une table, le bas de son heaume t’couvert d’sang humain. Ben tiens ! En train d’s’empiffrer p’dant l’travail ! Mais il obéit sans r’chigner et d’scend d’un pas lourd. J’l’aime bien parce qu’il est v’chment balèze le b’nhomme, mais il prend trop d’libertés. L’combat f’rage en bas et j’entends l’grosse hache d’Foudre q’malmène les r’sistants d’pacotilles ! L’trois frères sont très puissants s’ils s’mettent à co’pérer ! Même moi j’rais du mal à l’battre ensemb’e ! Mais vu qu’ils parlent j’mais c’cons là, ils ont d’mal ! Hahaha ! Mais contre c’deux là, i’z’en f’ront qu’une bouchée !

      Mais c’qui lui ? Un grand con ‘vec d’la farine ! Encore un qu’veux faire l’mariolle ?

      Spoiler:

      Il aveugle m’gars et il leur mène l’vie dure ! Balèze l’gars ! Va falloir s’la jouer pute ! J’m’lève et j’fais face à l’foule d’tapettes terrorisées qu’attendent gent’ment qu’ont leur dise s’ils vont cr’ver ou vivre.

      -HEY ! L’CLIENTS, ‘COUTEZ-MOI ! R’GARDEZ BIEN V’FEMMES ET V’GOSSES A C’TE DE VOUS ! Y A TROIS MECS EN BAS QUI S’BATTENT ! J’JURE D’PAS BOUFFER L’FAMILLE D’CEUX QUI M’RAMENERONT L’TETE D’UN DE C’MECS !

      P’tit temps d’réaction… Un qu’s’lève. Puis deux.. Et vite, y en a une v’taine qu’s’bouge l’fion et qu’descendent en courant. Hahaha ! C’bien l’moutons ! Tr’vaillez p’r moi, c’est c’qu’peux vous arr’vez d’mieux en c’t’instant ! J’fais un clin d’œil aux g ‘zesses qu’sont restées p’dant qu’leur maris s’cassent l’cul à les s’ver. C’va être un beau b’rdel, c’moi qu’t’le dit ! M'étonnerait qu'ces héros d'bacs à sable aient assez d'coronès pour s'att'quer à d'civils! Hahahaha!
        On pare ensemble, on morfle ensemble. Pendant quelques secondes avec mon nouvel allié d’fortune, on se sauve la vie plusieurs fois. Les zombies U qui nous attaquent avec une parfaite synchronisation en redemandent, mais on ne rompt pas. Rompre c’est se découvrir, se découvrir c’est être condamné, et être condamné c’est mourir.

        Le colosse qu’a débarqué est solide, a failli faire plier mes muscles et ma volonté. Mais idiot, t’as pas encore compris mais de nous deux celui qu’est le plus vide à l’intérieur c’est moi. On en reparle. Je bouge suffisamment vite pour que le plan que j’pige toujours pas se mette en place. Draculito (c’est le nom de mon copain) fait une feinte subtile, un des trois, le type sorti d’un clip de Fatal Bazooka, défonce le plancher, et on dit tous bonjour au trou qui nous permet de voir encore mieux les pitits poissons. Le chevelu en profite pour attaquer en lâche, mon épée s’interpose à temps.


        « Dans l’dos c’est vilain. Moi j’suis vilain, prends pas le mauvais exemple garçon. »


        Le balèze revient et POUF je le fais tomber dans l’eau. Court répit mais j’anticipe, la suite est pour moi. Je bondis sur le côté, pas loin du câble électrique de tout à l’heure. Pendant c’temps, en vrai guérillero qui s’respecte, le big boss ennemi a levé les foules contre nous. Et merde, va falloir leur montrer qu’on est fortiches nous aussi, ça les refroidira p’tet. En attendant de s’attaquer au patron.

        Mon sabre est conducteur c’est nickel. Statique ou quoi, je chope l’alimentation électrique, l’enroule autour de mon arme et je me lance sur le gros affreux qui ressort à peine d’son bain. Ses deux collègues sont assez occupés avec Draculito. Et tandis qu’il essaie d’parer mon coup, j’abats la foudre divine sur le mec encore humide. Me faut impressionner la populace pour m’la mettre dans la poche, j’aime pas ça mais on s’en sortira pas entiers autrement. Chercher un nom pour l’attaque... Hum, un truc avec le tonnerre et un deuxième mot qui la rendrait universellement dévastatrice. J’vais avoir l’air d’un con. Mes poumons rugissent dans le chaos ambiant.


        « GALAXY THOR ! »


        L’impact est rude, les yeux sont ouverts, les gens font « ohhhh ». Mon âme a mal, mon ego aussi. Allez, j’vous l’avais dit que j’étais pas une tarlouze.
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        Y comme une couille dans mon destin. Un truc de traviole qui fait que je suis toujours dans la merde. Là, par exemple. On est à deux contre un. Du coup, on partage, et qui c’est qui s’farcit les deux enfoirés ?

        C’est bibi !

        J’ai bien tenté d’en couper un en deux parts, histoire de ne pas faire de jaloux. Mais rien à faire. Ils sont teigneux et rudement efficaces. J’n’arrive à rien avec ces deux-là. Capuche m’agite sa lame comme un papelard devant la gueule. Comment il arrive à lui donner autant d’souplesse ? J’en sais foutre rien. Toujours est-il que le temps de le bloquer, y a Tignasse qui s’ramène pour m’cueillir comme une fleur.

        Encore une blessure, pas profonde, mais bon. Il ne serait quand même pas trop dommage d’éviter d’finir exsangue en fin d’journée. Le sang s’écoule le long de mon torse pendant que j’mire mes deux p’tits salauds. Comment j’vais faire pour leur mettre une dérouillée ? Je n’arrive même pas à m’défendre proprement. Et pourtant, il va bien falloir que j’les allonge à un moment.

        J’aurais bien aimé souffler un peu, mais les deux ne sont pas partants. La bouffe que je m’suis farcie fait des va-et-vient. Il faut dire que j’ai mal choisi mon digestif.

        Deuxième round, cette fois, j’m’habitue un peu à leur style, Conserve leur manque et ça s’voit. Leur défense souffre de gros défauts et j’arrive à les repousser sans suer. Par contre, pour leur en mettre une, pas moyen. Ils sont agiles, ces deux-là.

        « GALAXY THOR ! »

        De quoi ? Il me faut une fraction d’seconde pour réaliser que tourner la tête à son ennemi est une putain d’mauvaise idée. Le temps de corriger ma connerie, j’vois déjà une épée m’foncer dans les côtelettes. In extremis, je pare une première puis une seconde. Et là, c’est la merde, parce que les collègues ont une troisième copine et que je n’peux rien y faire. J’la vois m’filer droit dans l’museau.

        Par je n’sais quel miracle, j’arrive à la coincer entre mes dents. C’est pas super précis et je m’blesse aux lèvres, mais j’ai encore la tête sur les épaules ce qui n’est pas si mal, finalement. Nos regards se croisent, on est tous les trois collés les uns contre les autres. Il suffit que l’un de nous se dégage pour qu’il y ait du sang sur le plancher.

        « IMMA FIRIN MAH LAZOR ! »

        Deuxième coup d’gueule de l’aprèm et un bon, bien sonnant. Même que je m’retrouve soufflé deux mètres plus loin. Du coup, ma fierté en prend un coup. Franchement, ça fait deux chutes de trop. Et puis, bon, je m’relève et je cherche ces deux cons du r’gard. Étrangement, ils n’ont pas l’air très frais. C’est p’têt le sang qui leur sort du nez et des oreilles. Mais bordel qui c’est qui leur a fait ça ?

        « Medaaaaames et messieuuurs ! Je serais votre hôôôôôôôôôôôôte pour cette après-midi de foliiiiiie ! Est-ce que vous êtes chauuuuuuuds ? »

        La foule que j’viens à peine de remarquer a l’air pas mal perplexe. Mais qu’est-ce qu’ils branlent ici ? Est-ce qu’ils sont venus se cacher ? Bah, j’m’en bats les steaks. Ça m’fera ça d’moins en soucis. Pendant ce temps, un moustachu entame un air de saxo. Du Jazz, et il est plutôt bon. Il s’arrête au bout d’un certain moment et nous regarde avec un sourire de commercial.

        « Je n’vous entends pas, est-ce que vous êtes chauuuuuuuds ? »

        Bide total. Tout l’monde le regarde avec de grosses billes. Sauf moi, je fais le lien entre les deux mecs au sol et son arrivée. Si ça s’trouve, il n’est pas si manche que ça. Et à trois, on va certainement lui péter la tronche à ce Zood. Pas démonté pour un sou, il continue son laïus.

        « N’ayez crainte, je suis le fameux, l’unique, le célébrissime, le génialitionperbe Jaaaaazz, Kintokiiii ! Et je vous sauverai avec panache de cet envahisseur, right baby ? »

        C’est à moi qu’il parle ? On dirait, oui. Il me pointe du doigt, il me zyeute. Bon, allons-y, pourquoi pas. Je hoche la tête en cherchant le troisième larron.

        « Tu viens, Thor ? »

        C’est l’moment de voir c’qui s’passe en haut. Distribuer une ou deux mandales, ramener la paix et sauver les filets d’bœuf.

        Sauf que non, apparemment, c’est pas tell’ment l’ambiance. Après un court moment de stupeur, notre numéro n’a pas convaincu. Je comprends que notre tête est mise à prix ; montant : les leurs. La rumeur enfle et nous pète à la gueule. Tu n’fais pas l’poids avec deux tarés dans l’équipe quand t’as un pirate primé à presque cinquante millions. Je me mets en position. J’aime pas tellement l’idée de taper sur du civil, mais on dirait que je n’vais pas avoir le choix.

        Et puis, encore un coup d’théâtre. Décidément, l’ambiance n’est pas à chier dans l’coin. Un mec se met à verser d’la farine sur le sol. L’eau qui vient du trou fait par Thor la solidifie. Il arrive à coincer les moins forts de l’assistance. Pendant ce temps, Saxo nous dit qu’il allait s’occuper de calmer la foule. Il nous ouvre le chemin pour rejoindre Zood, dit l’affamé.

        Alors, je monte le cœur lourd vers ce gars. Pas de peur, non. Une haine terrible, puissante, ravageuse me meut. Un homme qui peut forcer des gens innocents à commettre des meurtres et d’autres à ne plus craindre la mort est la pire des nuisances qui soit. Une insulte à mon sens de la justice. Quoi qu’il doive se passer, j’vais le foutre au trou, ce sale con.


        Dernière édition par Julius Ledger le Ven 28 Déc 2012 - 18:59, édité 1 fois
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        Pffff… Z’tes tous des inc’p’bles ! J’vais v’montrer moi c’mment qu’on s’ccue de c’genre d’emm’rdeurs ! Ces deux gars s’mblaient pl’tôt b’lèzes mais c’pas ça qu’va m’faire chier dans m’froc ! Z’avaient l’ssés l’agars du resto s’charger d’la foule, band’t’fiolles ! Va f’lloir que je m’charge d’eux m’-même. Z’ont ‘cune idée de qui c’est qu’y vi’nnent de m’ttre en c’lère ! On m’appelle pas l’fou pour rien ! Tout l’monde sait qu’j’bouffe m’ennemis, mais peu s’vent p’rquoi ! ‘kay, y a l’bon goût du sang et d’le moëlle, mais c’pas tout. Loin d’là !

        -Z’AURIEZ MIEUX FAIT D’RESTER DANS VOTRE COIN LES GARS !!

        Au fil d’zannées, j’ai ‘ccumulé des tonnes d‘prot’ines d’mon org’nisme et j’peux les ut’liser d’un s’l coup si j’veux. M’muscles se mettent à gr’ssir, à gonfler, j’gr’dit j’squ’à d’venir g’gantesque. HAHAHAHAHA ! C’f’sait l’gtemps qu’j’avais pas r’ssentit ça ! C’tte puiss’ce, c’tte force !

        Spoiler:

        Je p’rrais s’lever l’navire entier et l’leur b’lancer s’r la gueule, mais j’veux fr’pper ! Sans leur l’sser l’temps d’réagir, j’fonce en b’lançant mes imm’ses poings dans tous l’sens. V’nez voir Papa…
        Mon poing s'fr'casse sur l'planches qui expl'sent en copeaux. Les t'bles, les chaises, les murs même! J'p'te tous sans r'ssentir d'd'ffic'ltés. Je m'dresse de toute m'hauteur et j'les r'garde de haut.

        -VOULEZ T'JOURS VOUS BATTRE?
          Ouh putain. C’est sans doute c’que j’aurais dit si j’avais eu le temps d’ouvrir la bouche. Parce que là, je suis en pleine migration. L’exode rural tu connais ? Ben moi il est forcé par l’espèce de pain presque involontaire que le bazooka vivant qui devient fou vient d’m’envoyer. Notre petit trio aura pas tenu longtemps. Le collègue inconnu est encore aux prises avec l’affreux mais j’sens bien que ça va chauffer pour lui aussi d’ici peu. Et merde, va falloir que je m’active. Mais avant toute chose, retomber.


          Blamarghcrackouille, ouais je parle un peu comme Tahy en ce moment mais c’est pour marquer l’coup. J’savais pas qu’mon bras pouvait autant se plier dans ce sens, c’est presque marrant. Presque ouais. Pas le temps d’analyser la situation, de toute façon franchement qu’ce soit par ma gueule ou mon style c’est pas vraiment le genre de la maison de rester à cogiter pour atteindre le brain point. Que faire, que faire ? Je reprends mon sabre encore tout entortillé par le câble qui m’a donné un foutu surnom sans succès. Le v’là qui scintille, qui virevolte, et un espèce d’éclair bleu fuse vers le plafond et pète dans une myriade d’étincelles. Illico tous les regards ou presque vers ma belle gueule, j’ai eu du pot de pas me l’prendre mais faut que je fasse genre je maîtrise la situation.


          « Hum. Cool hein ? »



          Arf j’arrive pas à faire la tapette classe mais distinguée désolé. Pourtant dans l’audience, y’a un type qui se met à crier, comme si j’étais son messie attitré.


          « GALAXY THOR ! GALAXY THOR ! »


          Deux, puis trois, puis cinq, puis merde mais pourquoi est-ce qu’ils scandent ce nom pourri sans s’arrêter ? J’vais pas pouvoir faire grand chose les cocos, mes flingues peut être mais j’arrive pas à le toucher.


          « GALAXY THOR ! THOR GALAXY ! »



          Voilà qu’y’en a un qu’a trouvé que ça sonnait mieux en inversant les particules. J’me redresse le plus fièrement possible alors que Zood est visiblement agacé par ma célébrité soudaine. le v’là qui me fonce dessus. Ouh putain comme je disais au début, vite, trouver un plan en deux deux. Des grenades t’en as plus en stock, va falloir essayer d’l’avoir à bout portant. Ouais sauf que si on encaisse chacun un coup, ma tête va faire un home-run qui me plaira pas vraiment, surtout avec du recul. L’assistance, trouvant mon intitulé un peu long et pas assez choc, poursuit de ses complaintes maladives.


          « THOR GALA ! NON ! PLUTÔT THORGAL ! THORGAL ! THORGAL ! »


          Mais pourquoi ils m’appellent Thorgal maintenant? Quel est l’abruti qui pourrait porter un nom pareil ? Enfin bref, dernière chance, je lance mon épée électrique en avant, sans espoir, puis je me jette en arrière. Mon pseudo-pote est pas loin, écoute bien Franky je vais lui donner assez de choses à s’occuper pour que tu puisses t’approcher et en finir. Allez !
          Mes balles fusent aussi vite qu’elles le peuvent. Et alors qu’on s’croirait dans une salle de film au ralenti, j’hurle ma rage et mon désespoir comme si c’était la dernière fois que j’pouvais m’exprimer.

          C’que j’ai pas dit, c’est qu’au milieu des balles normales t’as celles qui explosent aussi. Alors imagine qu’avec une Lay(r)s je vise une Pearl (Regarde dans le lexique triple buse) ? Ouais, j’suis pas encore fini, je le serai jamais vraiment. Mon gros, t’es qu’un nom de plus, tu glisseras sur le sol gelé d’mon amour-propre pour finir à la cave des oubliés.
          Bye bye, on s’reverra pas en enfer, j’serai pas dans la même classe que toi.
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          Bah, y a des jours sans et y a des jours avec, comme on dit. Mais c’qu’on oublie d’préciser, c’est qu’il y a des putains de jours sans, tellement casse-noix que tu n’sais plus où donner d’la tête. Y a bien l’vieux Zood pour la prendre, mais c’est pas pertinent comme choix d’carrière.

          Déjà que tomber sur cet enfoiré n’est pas exactement la définition d’la chance, faut en plus que cet enculé de Thor s’éloigne quand le gus se met à charger. Et bon, quand le cannibale distribue des baffes, il n’y va pas d’la main morte, mais plutôt de ses pattes qui font la taille d’un couvercle de poubelle. Premier coup d’savate, j’ai mon épée qui s’tire vers l’fond. Au second, ma tête tente un trois cent soixante degrés, un truc de casse-cou, quoi. Troisième coup d’paluche, je suis plié en deux. Et va avoir le temps de lui en mettre une au costaud. Quand y s’met à multiplier les pains, difficile de s’mettre à son niveau.

          « - Toi, j’te gard’rai bien, le vieux.
          - Autant crever.
          - Ça peut s’arranger. »

          Sauf que je n’suis pas d’accord, j’ai tout d’même pris le temps de secouer ma gueule histoire de réaligner mes chakras. Et puis, je lui rallonge une beigne à déraciner un arbre. Crois-tu qu’il moufte ? Que dalle, il en remet une couche et moi, j’fais pareil. De loin, ça n'ressemble à rien, mais d'près, y a des baffes qui volent. J’tiens quand même le rythme, un peu. Parce que même si le gars est balèze, ça reste tout juste un môme qui s’croit au-d’ssus d’tout. Ça ouvre des possibilités pour un type qui a d’la bouteille. Au bout de quelques secondes, j’commence à fléchir. Lui, non, ça va. Tranquille. Il est en vacances ; chemises à fleurs et tongs.

          Jusqu’à c’que Thor intervienne. Parce que des fois, il ne fait pas juste que gueuler en s’couvrant de ridicule, des fois, il fait des trucs utiles. Mais, vite fait. Pas question que ça se sache, qu’il sert à que’que chose, le gars. Il a une réputation à t’nir.

          Bon, vrai qu’il ouvre une autoroute pour planter ce con. Par contre, lui, il semble n’en avoir rien à foutre. Ça l'fout en rogne comme c’est censé faire, mais pas plus. Cinquante centimètres d’épaisseur de muscle, qu’est-ce tu veux faire derrière ? Pas bézef, c’est sûr. Y m’renvoie d’une mandale dans les cordes. Et comme je m’en suis franchement assez pris pour la journée, j’commence à voir un peu flou.

          Et laisser ce connard gagner ?
          Et laisser les civils se faire boulotter ?
          Et laisser cet enfoiré de Thor le finir ?

          Pas tant que j’serai encore en vie. Et même si vu la situation, ça n’promet pas de durée, j’reste concentré. Parce que je m’suis fait la promesse que Julius ne flancherait pas. C’est pas que j’n’ai pas peur de clamser, c’est juste qu’on clamse tous et que j’veux clamser en tant que Julius et pas en tant que Mark.

          « Désolé, mon gars, mais les enfoirés de ton genre, j’peux pas les blairer. La terre est trop p’tite pour nous deux et c’est pas moi qui part en premier, si tu vois c’que j’veux dire. »

          Tout d’suite plus sérieux le gars, il a décidé de sortir la porcelaine et l’argenterie. Il va nous finir à la façon maestro. On s’jette l’un sur l’autre comme deux bêtes qui n’attendent que de trouver la faille pour s’trancher la jugulaire.

          Mon genou dans son bide, sa jambe sur mon bras. On s’cogne la caboche et j’titube. Que faire, merde ? Il est à ce point au-dessus. La seule solution qu’y m’reste est d’compter sur l’autre branquignol. Lui donner un instant pour qu’il le finisse.

          Ses mains autour de mon cou me serrent. Et moi, j’commence à voir le voile noir. Mais avant, j’lui prépare une quenelle à s’ranger où j’pense. J’lui serre les mains entre mes avant-bras et mes bras. Et j’finis par le saucissonner avec mes jambes. Immobilisé comme ça, il risque juste de m’tuer plus vite à cause de l’effort que j’fournis. Ou alors.

          « Bouge-toi l’cul, Thor ! »

          Que j’sors avec ce qu’il me reste de souffle.
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          Woooh c’est que Draculito a du panache. Et qu’y tient foutrement bien le choc. Bon certes à sa place p’tet que j’en serai au même point mais pour un type dans la fleur fanée de l’âge faut avouer qu’il assure pas mal. Cela dit, j’lui offrirai pas un verre de l’amitié après ça, même s’il le mérite bien. Parce que non seulement je suis pas un mec cool, mais en plus de ça être serviable et sociable avec les gens c’est pas vraiment mon credo fétiche. Non pas que je sois un gros méchant loin de là, mon but c’est pas de destroyer la moitié du monde pour voir si y’a quelque chose dessous. Mais la compagnie c’est plus trop mon truc. Et ça depuis longtemps.

          N’empêche que l’inconnu, trouvons lui un autre prénom un brin moins con, appelons le Julius tiens c’est encore assez vaseux mais toujours moins pourri qu’le mien, ben il est en train de ravaler son ego de vraie brute pour m’offrir une chance. Il est gentil avec moi, y me fait confiance. En temps normal j’crierais à l’abruti ou je l’inviterais à un repas avec des potes, celui où on ramène un vrai imbécile. Mais là je me sens presque investi d’une mission, l’homme met sa vie entre mes mains. Et c’est pas rien, même si mon cœur est mort depuis longtemps j’arrive vaguement à être touché par cette sollicitude céleste. J’arrive.

          Je me relève, j’avise les jésuites du coin qui scandent plus rien du tout, sans doute abasourdis par la lutte finale des trois cracks du quartier. Pas loin de moi, y’a le sabre de Juju qui s’est récemment fait la malle en rêvant à une liberté bien méritée. Le mien a été dévié sans peine, il est à portée. Tiens bon coco, j’ai un plan super faillible.

          Plus que deux balles avant de devoir recharger, plus que deux dizaines de secondes avant de clamser. Je ramasse les deux lames, dont la mienne que j’ai débarrassée de son écrin stylistique, les prend dans une seule main et m’élance. J’arrive à deux pas.


          « On commence par la salade gersoise. »


          Deux coups de feu, deux balles en plein dos. Ça lui transpercera pas le bide vu la taille qu’y fait maintenant mais disons que ça va lui gratouiller gentiment l’épiderme.



          « La spéciale du chef . »



          Ça c’est le saxophoniste qui en met une couche de plus avec un projectile que je préfère pas nommer parce que j’ai aucune putain d’idée de comment y peut s’appeler.



          « Ta charlotte aux fraises arrive garçon. »



          Que je balance avant d’lui planter deux cylindrées longilignes en plein dans son heart of glass. Sauf qu’après le second impact il a lâché mon pote et qu’il commence à s’retourner. Trop tard, j’suis lancé. Allez, faut que ça rentre, comme dans du beurre. Comme on dit dans le jargon que d’habitude j’utilise pas, je viens pourtant de lui mettre un entrée-plat-dessert bien senti. Sauf qu’il en veut pas de charlotte. Que la couleur des fraises il veut l’obtenir avec autre chose qui m’appartient et que j’veux pas perdre. Rentrez les lames, rentrez, j’ai plus aucun espoir sinon. Nos regards se croisent, et le monstre que je distingue dans ses pupilles fait soudain du gringue au mien bien tapi dans les tréfonds d’mon for intérieur. J’vais te bouffer en premier, y le faut, j’ai pas le choix, j’vais te bouffer.
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          C’plus d’la r’golade m’tnant ! J’vais leur m’trer c’qui l’plus fort ! C’pas pour rien qu’mon nom fait cl’quer les fesses d’tous l’gens d’Blues ! Zood l’fammé, c’moi ! Le gars ‘vec des sabres veut s’fritter au corps’corps, haha ! L’a pas bien p’gé l’bordel c’ui-là ! Vas-y qu’j’te l’choppe à pleines mains !

          -HAHAHA ! T’CROYAIS VR’MENT P’VOIR T’MESURER A MOI ?

          Comme si une f’rmi p’vait faire que’que chose à un él’phant ! J’te lui serre l’groge avec mes pognes ! Pas bien d’fficile de br’ser des os aussi fins ! P’us que quelque s’condes et…

          BANG !

          Ha putain ! C’quoi ce bordel ? J’ai s’ti deux trucs m’faire s’per mal dans l’dos ! Z’ont pas été assez lâches pour m’ttaquer pas d’rrière qu’même ??!! J’serre fort l’autre cake et l’arrache de moi. P’quoi qu’y s’aggripe comme ça c’con ? J’le balance à l’aut’ bout d’la salle et j’me marre en voyant s’corps s’éclater s’r les chaises et l’tables. L’gesn faibles m’ont t’jours fait marrer ! Mais j’sens enc’re cette d’leur à l’con dans m’dos ! Et j’sens aussi qu’ca chauffe. J’touche avec m’doigts et ils d’viennent t’rouges ! C’connard m’a t’ché !

          -AAAARRRRGGGGHHHH !!!!!

          J’me r’tourne just’à temps pour voir le d’zième gaillards qu’m’fonce d’ssus ‘vec un truc qui coupe. Par r’flèxe, j’met ma main pour m’protéger l’palpitant, mais ces s’loperies me la transperce ma main ! ‘reusement que j’ai pu dévier le coup, mon cœur s’porte bien, merci d’demander. Mais m’main tire s’crément l’gueule par contre. Au bout d’un m’ment, faut r’valer s’fierté et dire qu’ces deux gars savent s’battre. L’tout pour l’tout, quoi !

          -FINAAAALLLLL TWWWIIISTEEEERRRR !!!!!!

          C’mon attaque de d’rnier r’cours, ça ! T’as d’la chance, y en a pas b’coup qu’ont pu l’voir. Et encore moins cr’ver sous s’coups. C’pas c’mpliqué, mais s’ma forme bodybuilé, c’fatal !
          Je m’met à tourner sur moi-même, l’bras tendus, et j’accélère ‘core et ‘core ! Ch’que fois qu’j’peux ch’per un truc sur mon ch’min, j’l’attrape et j’le balance au loin ! C’comme une tornade d’muscles et de puissance qu’balaye tout sur s’passage !
            Bam, les chaises et l’reste

            Je m’suis mangé tout l’mobilier du resto, putain. Et je tousse et j’crache et j’m’étouffe. Et rebelote. Parce qu’il faut bien. Au bout d’un moment, j’récupère mon souffle. Et même si j’ai vu tout blanc puis tout noir et enfin deux fois tout blanc, ça va. Je suis vivant, c’est pas mal. Ça pique un peu, mais j’préfère.

            J’ai mal partout. Disons que le seul endroit qui ne se soit pas pris un sale coup, ce sont mes couilles. Le reste est un peu en purée. Je ne suis blessé nulle part, mais je suis un peu en vrac. Dans l’genre où j’vais prendre une bonne semaine de repos avant de pouvoir gagner ma tambouille. Il faut pas mal de motivation pour se r’mettre sur les rails. Pour m’lever lui casser la tronche.

            Quoi que, ça n’risque pas d’arriver, on dirait. Il se fait blesser depuis pas mal de temps ce trou d’balle. Pourtant, il n’a pas l’air d’en avoir quelque chose à foutre. Dans l’genre invincible, il se pose là. Il s’fait larder, ça passe. Pas du tout gêné l’mec. Je suis à ça de perdre connaissance, lui non. Y a vraiment des monstres dehors. Tu t’crois fort, y te disent que non.

            Alors, quoi ? Que faire ? Le laisser m’démolir la tronche ?
            Qu’est-ce tu veux faire ? T’es déjà une ruine ? Il t’a tellement latté que tu tiens à peine debout.
            Tenter un truc.
            Quoi comme genre de truc ?
            Une technique ancestrale. Le coup d’maître.
            Tu connais ça, toi ?
            Oui, monseigneur.
            Faudrait qu’tu soignes cette bosse sur la gueule, tu t’parles à toi-même depuis une bonne minute.
            Ouais. Ben, n’empêche.
            N’empêche quoi ?
            Faut qu’j’trouve un nom.
            Un nom pour ta technique foireuse, là ?
            Comment tu sais qu’elle va chier ?
            Une intuition.
            Un truc culturel un peu, que j’passe pas pour un con.
            T’es encore là-dessus ?
            Carrément, faut que ça pète. Il envoie sévère avec son final flash.
            Vrai qu’il rend du rêve le gars.
            Ok, je suis fixé, j’ai trouvé l’nom.
            Et c’est quoi ? Que j’me marre ?
            Tu verras.
            Tu vas vraiment l’attaquer ?
            Ouais.
            Tu sais que tu vas mourir ?
            Non.
            Tu devrais.
            Non.
            T’es chiant.
            Un peu.

            Si t’as fini d’m’broyer les valseuses, j’peux y aller ?
            Fais donc.

            Pendant que l’aut’gus s’amuse à faire le manège, je m’place, les guitares solidement posées sur le sol et j’leur balance mon laïus tout en boulottant tout c’qui m’passe sous la main.

            « Rac’ettes, Fi’ets, Ma’rets ! Je fais appe’ à vot’e éner’ie. Donnez-‘oi vot’e fo’ce ! »

            Et puis, je cours vers le bonhomme. Sûr de moi. J’ai tellement la classe que tout l’monde me r’garde. Sauf Thor, lui, il s’fait éclater par Zood. Mais bon, il m’ouvre une porte pour placer ma terrible attaque. Ma technique ultime, perfectionnée pendant des années. Mon pied vole, ma bouche s’ouvre et en crachant un reste de terrine de foie gras sur sa tronche.

            « GENKOUILLEDAMA ! »

            Et crac les noix.
            ‘Tain, Julius, tu t’es vraiment pris un sale coup sur la tête, dis.
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            Douleur.
            Mère des assaillants
            Reine du désordre
            Éloge vaillant
            Pourquoi me mordre ?


            Fatigue.
            Noblesse alanguie
            Repos mérité
            Besoin béni
            Pourquoi m’épuiser ?


            Peur.
            Moteur délicieux
            Âme tourmentée
            Déforme mes yeux
            Pourquoi m’accompagner ?


            Mort.
            Fil qui se coupe
            Arpente les pavés
            Engage ses troupes
            Pourquoi me chercher ?


            Espoir.
            Faible écho
            Force insoupçonnée
            Allaite le beau
            Pourquoi m’abandonner ?
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            C’bordel c’mmence fr’chment à m’p’ter le couilles ! Et c’pas une f’çon d’praler, j’ai vr’ment trop mal aux burnes ! J’pas p’gé c’qui c’passé mais j’tais en train d’t’rner sur m’même quand j’sentis une v’lente d’leur.

            -HHAAAA !!!!!!

            Ma r’tation est interr’pu forc’ment et je vois la tête d’l’autre c’nnard qui m’regarde. Du r’vers d’bras, j’ui colle une mandalle qu’l’est pas près d’blier ! C’c’nnard s’volle à n’veau et s’clate cont’l’mur ! L’vache j’ai trop mal ! Mon g’nou fléchit et j’m’pète la gueule comme ‘ne merde ! J’plus d’force ! F’chier ! J’peux pas t’nir c’tte forme p’dant trop l’temps ! J’pas eu le temps d’bouffer assez d’gens ! J’sens m’forces partir, m’muscles d’minuer. M’bouche a un gout d’sang, mai p’r une fois c’m’fait pas pl’sir. Pa’cque c’est le mien. J’le sens. C’t’enculé m’avait t’ché l’poumons ‘vec son flingue d’merde !

            J’suis sur l’dos, j’r’gardes le plafond. J’me rend compte qu’j’viens d’perdre pour l’première fois d’ma vie. C’la loi d’la mer. Ils p’vent me bouffer m’tenant qu’ils m’ont battu. Mais on s’ttaque pas à moi sans s’bir les con’squences. Même si j’crève, va f’lloir m’mériter ! Je fous m’main dans m’poche et j’sors une gr’nade. Faut t’jours ‘voirune d’ces merdes sur soi. J’lève la goupille. J’sens l’sang qui m’vahit les p’mons et j’tousse comme un porc !

            -Allez… vous faire foutre…

            M’bras r’tombe mollement à c’té de moi et la p’tite bombe se met à rouler. J’me cure l’molaire d’fond, celle qu’un peu creuse et j’détache un bout d’barback ! Un bon p’tit goût d’chaire avant d’caner. C’c’que j’ai t’jours voulu. Tchuss !
              Là, c’est la fin des Z’haricots. Pour lui, pour moi, pour nous. J’ai le corps tellement moulu que je dois être soluble dans l’eau. Je m’sens partir avec chaque inspiration. Le mouvement de ma respiration lui-même réveille en moi mille douleurs, autant d’aiguilles plantées dans ma chair.

              Et lui qui titube enfin. Le colosse, invincible au départ doute, cherche ses pas à défaut de trouver ses mots. Le voilà allongé, maintenant. Il respire difficilement. Il ressent la même douleur que moi, celle qui lui dit que tout a été joué. Il est le miroir de la ruine que je suis. J’en suis presque à communier avec lui dans ce mouroir.

              Il ne m’a pas l’air correct ce bruit que font mes os quand je ne bouge pas. Là, j’en suis à un autre niveau de fractures. Quant à bouger, il n’en est même pas question. Comme anniversaire, ça se pose-là. Y avait pas les bougies, mais l’ambiance y était. Je m’suis même offert une nouvelle plastique faite à matraque. C’est pas de la chirurgie de précision, mais c’est gratuit et surtout, j’avais pas l’choix. Quand j’dis c’est toi ou moi, c’est que c’est toi ou moi. Et là, c’est personne, y a bien un truc qui chie du coup, non ? C’est con parce qu’en général, les gens que je bute ont la politesse de crever sans faire chier les autres.

              Je dois être vraiment mal en point pour faire de l’ironie alors qu’une grenade dégoupillée roule au sol en menaçant de m’emporter. Par contre, la bonne nouvelle est que Zood roule aussi au sol sans vraiment beaucoup bouger. Il n’a pas digéré sa raclée, on dirait. Il faudrait qu’il se plaigne au cuistot sauf qu’il peut plus.

              C’est ballot, hein.

              De l’autre côté de la pièce, j’vois Thor. Il a l’air tout aussi mal au point que moi. Ses yeux suivent la grenade avant de soudain rencontrer les miens. Il doit probablement m’en vouloir pour l’avoir utilisé comme bouclier humain pour porter le coup fatal. Ou alors il est juste myope, je m’rends pas bien compte.

              De toute façon, tout ceci n’a plus aucune importance. Chaque fraction de seconde s’étire dans ma tête. Ça doit être les rillettes de tout à l’heure, c’est trop riche les rillettes ou alors les marrons. Un peu lourd, ce repas.

              Quel gros connard ce Zood quand même ! J’aurais bien aimé revoir ma fille moi, une dernière fois avant de calancher. J’espère qu’elle m’en veut un peu moins depuis tout ce temps.

              Oh, non, pas le musicos de merde. Laisse-moi crever en paix, connard. T’es trop chiant pour faire un compagnon de mort. Là, regarde là. Putain, mais arrête de loucher sur ma gueule.

              Bouge-toi l’fion espèce de gros con !

              Enfin ! T’es lent, mais lent.

              « SUUUUUUUUPEEERU HOOOOOOOMUUUUREEEEEENUUUUUU ! »

              T’as lancé la grenade au loin quoi. Y a pas de quoi en chier une galette. Au moins, on est en vie, grâce à toi. Peut-être bien qu’il y a quelque chose à garder chez toi. T’es pas si nul finalement.

              Oh l’enculé ! Putain, mais si j’bouge pas d’ici c’est pas par choix ! Lâche mon épaule espèce d’abruti !

              « On dirait que tu as besoin d’un doc’, baby ? »

              C’est ça connard, bravo l’esprit de déduction. Thor qui sourit de l’autre côté, cet enfoiré. Saxman a déjà appelé les secours semble-t-il. En tout cas, quand il les appelle, il se fait gueuler dessus de ne plus les presser et qu’ils ne peuvent pas faire plus vite.

              « Vous avez vu braves gens, j’ai tenu ma promesse de tous vous sauver. »

              Que je n’te chope pas, toi.
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