Un radeau misérable flottait sur les flots agités et glacés de Bulgemore, à son bord six silhouettes semblaient inertes. Une vieille sorcière tenait dans ses bras une boule de poils noirs frigorifié, des stalactites tombaient de son pif haut-perché et son dentier claquait au rythme de la houle. Dans l’autre coin de la planche flottante, l’énorme carcasse de Rabb était recouverte de givre, le Lapin des Neiges ramait à l’aide de sa patte gauche avec un air lassé. Garou quant à lui était entrain de maintenir la tête de Jinx entre ses genoux, le médecin de la compagnie tentait de le faire revenir à lui. Le professeur tenait entre ses bras recouvert de neiges la masse gélatineuse de Peuleu Peuleu, l’escargophone était tombé à la baille lors de la traversée, sans une once d’hésitation, Donor avait sauté pour secourir son ami. Les deux utilisateurs de fruits du démon coulèrent avec la rapidité légendaires des utilisateurs démoniaques, c’est une vague qui les avait re-propulsée sur le pont du navire comme deux carcasses rejetées par les flots.
Finalement, sans que personne ne s’en rende véritablement compte, les lattes de bois flottantes se posèrent sur un banc de neiges. Les énormes flocons recouvrirent en un rien de temps le tas de chats noirs agglutinaient sur les planches de l’ancienne embarcation. L’hypothermie gagna la quasi-totalité de la troupe, Rabb était le seul à ne pas souffrir du froid mordant de Bulgemore. Cela faisait près de deux mois que la compagnie s’était engagée sur la route de tous les périls, c’était la première île hivernale du parcours et les vieux ne s’y étaient pas préparer.
En moins de temps qu’il n’en avait fallu pour qu’ils abordent le banc de neiges, les retraités semblaient s’être endormis telles des statues de gels. Le lapin géant des neiges se frotta la truffe et remua sa grosse fourrure pour en dégager la neige. Se relevant sur ses pattes, Rabb observa les alentours. Le paysage était composé d’immenses sapins enneigés, de fosses profondes et d’une montagne centrale impressionnante. D’étranges bruits raisonnaient à des milles à la ronde, des grincements métalliques et des hurlements stridents que l’on pouvait percevoir malgré le bruit sourd des flocons s’entassant sur le sol de l’île.
Rabb gratta du bout de la patte la poudreuse qui s’était accumulée sur la planche de bois de secours, il y dégagea une longue corde qu’il dégivra d’un coup de patte énergique. Il passa une première boucle entre deux lattes et une seconde sur un anneau encore rattaché aux planches. En un tour de reins, notre ami des neiges venait de s’entourer du cordage et commença à tracter le traîneau de fortune où reposait la frigorifique compagnie des chats noirs…
Finalement, sans que personne ne s’en rende véritablement compte, les lattes de bois flottantes se posèrent sur un banc de neiges. Les énormes flocons recouvrirent en un rien de temps le tas de chats noirs agglutinaient sur les planches de l’ancienne embarcation. L’hypothermie gagna la quasi-totalité de la troupe, Rabb était le seul à ne pas souffrir du froid mordant de Bulgemore. Cela faisait près de deux mois que la compagnie s’était engagée sur la route de tous les périls, c’était la première île hivernale du parcours et les vieux ne s’y étaient pas préparer.
En moins de temps qu’il n’en avait fallu pour qu’ils abordent le banc de neiges, les retraités semblaient s’être endormis telles des statues de gels. Le lapin géant des neiges se frotta la truffe et remua sa grosse fourrure pour en dégager la neige. Se relevant sur ses pattes, Rabb observa les alentours. Le paysage était composé d’immenses sapins enneigés, de fosses profondes et d’une montagne centrale impressionnante. D’étranges bruits raisonnaient à des milles à la ronde, des grincements métalliques et des hurlements stridents que l’on pouvait percevoir malgré le bruit sourd des flocons s’entassant sur le sol de l’île.
Rabb gratta du bout de la patte la poudreuse qui s’était accumulée sur la planche de bois de secours, il y dégagea une longue corde qu’il dégivra d’un coup de patte énergique. Il passa une première boucle entre deux lattes et une seconde sur un anneau encore rattaché aux planches. En un tour de reins, notre ami des neiges venait de s’entourer du cordage et commença à tracter le traîneau de fortune où reposait la frigorifique compagnie des chats noirs…
Les énormes pas de Rabb marquait la neige d’une telle manière que l’on aurait pû penser que jamais elle ne changerait d’aspect après son passage, comme si chacune de ses empreintes resteraient indéfiniment et qu’aucun flocon ne sera jamais assez gros pour les recouvrir. Bien heureux celui qui aurait pensé ça car la froideur de cette région de Grand Line et l’inhospitalité de son paysage ne laissait présager aucunes beautés. Le couinement de la poudreuse qui s’écrase et le frottement des lattes de bois tractées par le quadrupède créaient une ambiance sinistre, c’est à peine si une maison de retraite pouvait sembler plus glauque. Les oreilles du rongeur tournaient à chaque bruits suspects, si bien qu’il était sur le qui vive depuis le moment où il avait entrepris de trouver un endroit chaud et couvert. Curieux comportement que celui d’un Lapin géant des neiges, il peut être la pire des créatures au monde et vous envoyer au tapis avant que vous puissiez dire arthrite ou bien tout faire pour vous sauvez la vie s’il vous aime et vous estime.
Il avait fallu plusieurs semaines à Rabb pour oublier Picky Island, son île natale. Un jour avait débarqué ce petit bout d’homme d’une centaine d’année et aux ailes grisâtres. En chef de meutes, Rabb l’avait fracassé à maintes et maintes reprises avant que cet humain barbu ne l’apprivoise avec cette gentillesse qui lui était propre. Malgré sa petitesse et ses pertes de mémoires, Garou avait toujours était à la hauteur de Rabb, un fier représentant d’une espèce. Puis était arrivé le jour où le professeur Donor était arrivé, peu convainquant au départ, mais finalement vite indispensable. Puis ce n’était plus un ami qu’il avait eu, mais très vite cinq. Oui, Rabb était de ces animaux à qui l’on donne l’amitié plus facilement qu’il l’accepte. Mais avec la compagnie des chats noirs, ce n’était pas une amitié qu’on lui proposa, mais une meute… Et ça, Rabb, l’avait dans le sang.
Soudain, les fourrés bougèrent. Notre gros ami stoppa net son avancée, la truffe au vent, il sera les poings. Un tintement métallique raisonna à travers l’épaisse végétation blanchâtre, Rabb lâcha la corde de son traineau et plia un peu plus ses pattes arrière. L’odeur… L’odeur des bêtes qui défendent leur territoire.
Une masse d’acier et de chair sauta depuis un buisson de neiges, une sorte de tigres aux articulations argentées. Le poing du géant des neiges fusa dans la gueule de la bête et il l’envoya dans le décor à des mètres de là. Bien vite une seconde bestiole vint percuter son dos, un loup à la mâchoire d’acier qui lui mutilait le bras droit, d’un coup de coude, il explosa la face de l’animal contre le sol et se servit de sa carcasse pour envoyer valser un troisième attaquant. Le bruit des rouages métalliques raisonna un peu partout, une lumière bleutée partit d’un fourré et effleura la truffe du lapin géant, un laser venait de partir du cul d’une poule cybernétique. Les pattes de notre ami envoyait valser les plaques métalliques qui composaient ses ennemis dans toutes les directions, un sanglier d’acier le percuta en pleine poire et l’envoya à dix pas du traineau. D’une flexion, Rabb bondit à une dizaine de mètres de hauteur et se réceptionna sur la tronche du porc.
Alors qu’il s’’apprétait à se saisir du cordage pour entreprendre une fuite musclée, il s’aperçut que une trentaine de paires d’yeux l’observaient, plus aucun animal ne semblait broncher. Il prit le cordage et fit un pas, le traineau se stoppa violement, manquant d’envoyer la compagnie face contre terre. Rabb tourna sa poire et aperçu trois silhouettes aussi grandes que lui qui se découpaient dans la tempête de neiges. L’une d’elle tenait fermement le traineau d’une main robotisée, un gorille aux traits disgracieux, un combattant de première. Au centre, une énorme carcasse de ferrailles que notre Lapin ne put distinguer parfaitement et tout à droite, les bras lumineux d’un Panda cybernétique se reflétait sur la blancheur maculée du sol.
Lâchant la corde, Rabb se redressa de toute sa hauteur en mâchant machinalement un bout de chanvre. Ses énormes poings s’entrechoquaient sous les braillements excités de la forêt, le gorille souleva le traîneau d’une main et notre ami replaqua le tout aussitôt d’un coup de patte. Ce qui ne manqua pas de faire bouillir la tension générale. En une fraction de seconde, le poing robotisé s’emplâtra dans le bide de Rabb qui encaissa dans une gerbe de sang, il voulu rendre la pareille, mais son opposant était déjà au-dessus de lui et lui décocha une mandale de titan. Sa face heurta avec force la neige qui recouvra la zone de combat, Rabb se releva mollement et frappa l’air aveuglement. Une nouvelle droite le fit planer à une dizaine de mètres, mais avant qu’il ne touche le sol, l’adversaire le prit par la mâchoire et lui fit manger un tronc d’arbre. Les cris et autres bruissements animaliers raisonnèrent comme un concert de métal au zoo, la carcasse du lapin gisait au sol et en sang. L’énorme silhouette que Rabb avait peiné à distinguer tendit son bras cybernétique vers la face inconsciente de Garou, d’un bond Rabb fila vers la machine, le poing en avant. Un bip se fit entendre et les bras lumineux du panda envoyèrent une gerbe de lumières vers notre courageux rongeur. Le laser perfora son bras droit et Rabb s’effondra dans une mare de sang. Son poing venait d’être arraché par l’onde lumineuse…
S’en était bientôt fini de lui et du reste de la compagnie, une larme perla sur son pelage. Un souffle long et profond fit fondre la neige qui encrassait sa truffe ensanglantée, les mains du gorille vinrent le plaquer un peu plus au sol tandis que les bras robotiques du géant saisissaient les corps de Lisa, Jinx, Félixia, Peuleu et Lucky…
FRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII
Une étrange boule d’acier venait de percuter le sol enneigé et un son strident fit grincer les mécaniques animales. La petite chose d’acier semblait faire défaillir l’ensemble des protagonistes, les pistons, écrous et vis sortaient de leurs rouages. Dans un cri simiesque, le géant sonna le repli, balançant les corps de la compagnie face contre neige. La dernière chose que vit Rabb était l’imposante carcasse d’un homme barbu et les bois d’un animal inconnu… Dans un dernier souffle, Rabb tomba dans l’inconscience la plus totale, une main en moins et le corps lacéré.
"Rudolphe ? Porte donc cette brave bête, ces étrangers ont besoin d'un chocolat chaud ! Par ma barbe blanche ! YOHOHO !"
"YAGOU ! YOUUUUHOUUUHOUUU!"