Quinze heures de l'après-midi. Ylvikel venait de se réveiller. En effet, après la rencontre d'une très belle jeune femme un peu plus tôt dans la journée, ils décidèrent de déjeuner ensemble. La belle n'était guère bavarde et peu distinguée. Pourquoi Ylvikel s'était intéressé à elle ? Aucune idée. Il la trouvait belle, cela devait suffire. Ils partirent donc dans le restaurant le plus côté de la ville. Il était tenu par un ami de son oncle, un prénommé Mike. Tout allait pour le mieux, jusqu'à ce qu'il lui demanda s'il n'avait pas des nouvelles de son oncle.
Rafraîchissons-nous la mémoire. Un peu plus tôt avant la rencontre de la belle demoiselle, Ylvikel était parti voir son oncle. Lorsqu'il arriva devant l'entrée du dojo, il y avait un petit mot signé. Dans celui-ci, rien n'indiquait où il était. On savait juste qu'il s'était absenté quelque temps. Rien de dramatique. Pourtant, ce n'était pas ce que laissait entendre Mike. Lorsque Mike entendit la question d'Ylvikel, son attitude changea du tout au rien. Il savait quelque chose, mais quoi ? À ce moment précis, Ylvikel était avec Jena et il ne voulait pas parler des éventuels problèmes de son oncle devant elle. Et puis à la base, il voulait passer un bon moment. Il n'avait pas imaginé qu'elle serait aussi chiante.
Revenons à notre moment présent. Il se réveilla donc dans les alentours des quinze heures de l'après-midi. Il s'était endormi de manière grotesque. Il avait mis ces pieds sur la table et ses mains étaient croisées. Ils les avaient posés sur son ventre. Il ne lui manquait plus qu'un chapeau mexicain pour sublimer le tout. Il enleva les pieds de la table et décroisa ses mains puis s'étira. Il avait fait une belle sieste le gros bébé. Il se frotta les yeux et cria tout en même temps.
« Serveur ! Un café ! »
Il en avait bien besoin pour se réveiller. Il se leva de sa chaise et se mit à la rambarde. Il n'y avait plus aucun client. Il ne restait plus que quelques serveurs qui nettoyaient la salle. Certains astiquaient les tables et d'autres nettoyaient le plancher. C'est alors qu'en contrebas il vit le serveur arriver avec son café. Il n'avait pas trainé pour le lui apporter. À première vue, il ressemblait au serveur qu'il avait terrorisé un peu plus tôt dans la journée. Un petit sourire apparut alors sur son visage. Ce dernier monta les marches et tendit le café à Ylvikel. Il le prit du plateau et commença sa dégustation dans un silence absolu. Le serveur devait être soulagé, Ylvikel ne lui avait rien reproché. Il allait partir quand il le stoppa dans son élan.
« Puisque t'es là, va me chercher Mike je te prie. J'ai deux/trois questions à lui poser. »
Le serveur hocha de la tête et descendit les escaliers. Ylvikel partit s’asseoir sur un fauteuil qui se situait un peu plus loin dans la pièce. Le café l'avait bien réveillé. Quelques minutes plus tard, Mike était en train de monter les marches et fit un petit signe à Ylvikel et vint s'asseoir à côté de lui. Ylvikel le fixa dans les yeux quelques secondes. Il voulait imposer sa présence. L'atmosphère se fit de plus en plus pesante. Mike le sentait bien et commençait à transpirer. Un sourire forcé apparu sur son visage comme pour dissimuler son mal-être. Ylvikel lui resta impassible. Puis, il se mit enfin à sourire pour le détendre. Il voulait faire impression. Mission accomplie. Il posa ses deux mains sur les épaules de Mike.
« Pourquoi mon oncle n'est pas au dojo ? Et ne me dis pas que tu ne sais pas. On sait très bien tous les deux que c'est faux. »
« Oui, je sais où il est. Dit-il en baissant les yeux. Écoute, je vais tout te raconter. Il y a environ deux semaines, un homme est venu en ville. Il cherchait le dojo. Quand je lui ai demandé pour quelle raison il le cherchait, il m'a répondu qu'il voulait voler l'emblème du dojo afin de créer le sien. Bien évidemment, je lui ai indiqué le chemin. Ton oncle est l'homme le plus fort de cette île. C'était impensable pour nous tous, qu'il puisse perdre. Le lendemain, je suis allé le voir, car il m'avait commandé un plat. Quand je suis arrivé sur place, tous les disciples de ton oncle étaient à terre. Certains étaient même morts. J'ai donc cherché ton oncle et je l'ai trouvé au milieu du dojo avec le reste des élèves. Ils étaient tous très mal en point. Je me suis occupé d'eux comme j'ai pu. Quelques jours plus tard, alors que leurs blessures commençaient à peine à guérir, ils partirent tous. J'ai demandé à ton oncle où ils allaient. Il m'a répondu qu'il partait venger ses disciples et retrouver son honneur. Je n'ai rien pu faire pour l'arrêter ainsi que ces disciples. Je ne sais pas où ils sont partis, il n'a rien voulu me dire. . . Il m'a seulement dit que si tu venais, un mot avait été laissé pour toi au dojo. »
Mike se mit alors à pleurer et s'effondra dans les bras d'Ylvikel. Celui-ci n'en revenait pas. Quelqu'un avait battu son oncle ainsi que tous les disciples. Il devait être fort. D'un côté, il avait envie de venger son oncle, mais de l'autre, il en était tout excité. C'était la deuxième fois qu'un homme arrivait à battre son oncle. Il tapota l'épaule de Mike pour le rassurer. Comme un parent le ferait pour rassurer son enfant. Puis il se leva, prit sa veste et l'enfila. Il descendit les marches et salua tout le monde pour les remercier. Il jeta un dernier coup d’œil à Mike et partit en direction du dojo pour connaître la véritable histoire . . .
Dernière édition par Ylvikel Strauer le Mar 25 Déc 2012 - 12:42, édité 3 fois
Posté Lun 26 Nov 2012 - 21:12 par Ylvikel Strauer
Il mit environ une heure et demie pour apercevoir le dojo. D'après ce que venait de lui dire Mike, son oncle avait laissé un mot pour lui. Il trouvait ça étrange, ce n'était pas son genre. Tout en continuant sa marche, Ylvikel se grattait le menton. Il ne s'était jamais posé cette question avant, mais Mike était-il un homme de confiance ? Après tout, il ne savait pas grand-chose sur lui.
Quelques minutes passèrent, et il arriva enfin devant l'accès principal. Le mot était toujours présent sur la porte qui restait close. Il la fixa un long moment. Et si son intuition était bonne ? Si jamais Mike était un traître. Il hocha la tête. Non, quel serait son intérêt dans tout ça ? Aucun. D'un côté, il avait parlé d'un endroit que seul Ylvikel connaissait dans le dojo. Il n'y avait qu'un endroit qui correspondait à cette description. Le coffre fort. Mais pourtant, il y avait un hic. En effet, quand il était plus jeune, son oncle lui avait dit que quoi qu'il puisse se passer, il ne devait jamais l'ouvrir. Et puis de toute manière, il ne pouvait pas. Pourquoi ? Il n'avait pas la clé.
Soudain, un bruit au loin vint le déranger. Il mit immédiatement sa main dans sa veste et sortit son scalpel. Le bruit se prononça de plus en plus et commençait à devenir perceptible. L'atmosphère s'alourdit en un rien de temps. Derrière lui, l'ombre des arbres était une bonne cachette. Il se retourna aussitôt guettant le moindre mouvant. C'est alors qu'il vit un buisson bougé non loin de sa position actuelle. Il ne savait pas ce qu'il se cachait à l'intérieur. Il était sûr d'une chose, plus il attendait, plus le risque était grand. La tension était palpable, le buisson allait bientôt dévoiler son hôte inattendu. Un pied en sortit, puis un second et enfin les rayons du soleil mirent à nu l'inconnu. Il était vêtu d'un kimono et avait l'air gravement blessé. Ylvikel reconnut immédiatement le kimono du dojo de son oncle. Il se précipita immédiatement vers l'homme qui s'effondra aussitôt dans ces bras.
« Vous . . . Vous êt . . . Vous êtes Ylvikel ? »
Il ne lui répondit pas tout de suite. Il fallait stabiliser son état, ç’a urgé. C'était un jeune homme d'une vingtaine d'années. Il avait les yeux verts et les cheveux noirs. Le haut de son kimono avait été tranché, à première vue par un sabre. L'entaille était impressionnante, elle partait de l’omoplate et descendait jusqu'aux hanches. Pourtant ce n'était pas ce qui allait le tuer. Près de son cœur, on pouvait apercevoir un petit trou d'un diamètre d'environ cinq millimètres. Ylvikel appuya autour de la plaie pour estimer la profondeur. Il perdit énormément de sang. La blessure devait être profonde. À vue d'oeil, environ une trentaine de centimètres. Il prit alors son pouls et compta durant dix secondes. Son rythme cardiaque était anormal, il variait du tout au rien. Il adossa alors le jeune disciple contre un arbre et il s'assit en face de lui.
« Je suis l'homme en question. Mais avant toute chose . . . »
Le jeune apprenti le coupa aussitôt dans sa phrase et prit la parole.
« Je sais, je n'ai plus beaucoup de temps devant moi. C'est pourquoi vous devez m'écouter. Il y a environ une semaine, votre oncle m'a envoyé dans une île voisine récupérer un colis ainsi que deux autres élèves. Dit-il la voix faible et le souffle lourd. Nous sommes rentrés, il y a environ deux heures et nous avons trouvé le mot sur la porte. Nous avons toqué plusieurs fois. Aucune réponse. Kuf Kuf Kuf. Soudain, nous nous sommes fait attaquer par deux hommes. »
Il voyait bien que ce jeune homme sacrifiait ses dernières forces pour parler. C'était fort aimable de sa part. Pourtant, il trouvait son histoire assez étrange. Un peu plus tôt dans la journée, lui aussi était venu dans les alentours du dojo. Soudain, il eut un déclic. Il n'avait pas toqué. Il avait simplement lu le mot et était parti. Finalement, ça pouvait tenir la route. Il voulait bien en connaître davantage sur ces futurs adversaires, mais avant toute chose, une question lui trottait en tête et il était le seul à en pouvoir l'informer.
« Un ami de mon oncle m'a dit qu'il y a environ deux semaines, donc bien avant que tu partes, quelqu'un est venu défier le dojo. Est-ce vrai ? »
Ces pupilles commencèrent à se dilater, son pouls ralentissait. Son regard devint de plus en plus terne. Il allait crever d'une minute à l'autre. Ylvikel ne pouvait rien faire. Il espérait seulement qu'il avait pu entendre sa question pour pouvoir lui répondre. Elles commencèrent lentement à se fermer. Il allait emporter la réponse avec lui dans la tombe. Quel con ! Il se devait de parler. Puis dans un dernier souffle, l'homme murmura un simple mot.
« N..o..n... »
Alors les doutes de ce dernier étaient justifiées. D'un côté, il était heureux de ne pas s'être trompé, mais de l'autre il ne comprenait pas. Quel était l'intérêt de Mike dans cette histoire ? Il n'en voyait aucun. Il avait des questions à lui poser. Il fixa une dernière fois le jeune disciple et trempa ses doigts dans son sang. Celui-ci était encore frais. Il voulait lui rendre un dernier hommage, mais il n'avait pas le temps de l'enterrer. Il se contenta de lui faire un signe de croix sur son front avec son sang. Il se leva, baissa la tête et ferma les yeux.
« Que Dieu te bénisse. »
Il se retourna et partit en direction de la porte du dojo. Il avait tant de question et si peu de réponse. Pourtant, on pouvait se limiter à une seule et unique question. Pourquoi Mike l'avait-il emmené ici ? Il n'en avait aucune idée, mais il allait bientôt connaitre la réponse . . .
Dernière édition par Ylvikel Strauer le Mar 11 Déc 2012 - 11:31, édité 1 fois
Posté Lun 3 Déc 2012 - 23:15 par Ylvikel Strauer
Il arriva devant la porte du dojo tout en étant sur ses gardes. D'après le témoignage de l'élève, il avait été attaqué par deux hommes. Il dégaina son katana et toqua. L'ennemi allait-il surgir ? De quel côté ? À droite, à gauche, devant, derrière ? Nine, que dalle. Il poussa la porte en bois massif et pénétra à l'intérieur. Le spectacle était affligeant. Il y avait tant de corps qui gisaient là au sol. Le sang avait déjà eu le temps de sécher, depuis combien de temps étaient-ils morts ? Il avait certes séché, mais pas complètement. Ylvikel le toucha pour pouvoir dater l'heure approximative de l'attaque. Le sang était pâteux. Ils étaient morts récemment, dans un délai de vingt-quatre heures. Soudain, une fléchette sortit de nulle part et partit dans sa direction. Il réussit à la détourner de justesse. Si elle l'avait touché, il serait mort en un rien de temps. Heureusement qu'il avait été prévenu. Il y avait encore des ennemis qui rodaient. Mais combien étaient-ils ? Il n'en avait aucune idée. Il était certain d'une chose : le ou les assaillants étaient à l'intérieur du dojo. Puis, une autre fléchette partie en sa direction qu'il dévia bien plus facilement que la première. L'effet de surprise n'était plus au rendez-vous. Ce petit jeu commençait sérieusement à l'énerver. Tout à coup, un bruit de pas se fit entendre. Au son, il pouvait deviner qu'il n'y avait qu'un homme. Son intuition lui dicta de se retourner et il s’exécuta.
Les bruits de pas se firent de plus en plus intenses. L'ennemi approchait. Au loin, Ylvikel distinguait une silhouette. Elle s'approchait lentement, mais sûrement. Il allait enfin voir le visage du responsable de ce massacre. Ceci l'excitait au plus haut point. Pourquoi me diriez-vous ? Tout simplement, car il admirait un tel homme, il avait été capable à lui seul d'éliminer tout le monde. Pourtant, d'un autre côté, il voulait les venger. C'était impardonnable ! Plus que quelques pas et il allait enfin découvrir le visage de son adversaire. Les rayons du soleil le dévoilèrent au grand jour et là, qu'elle ne fut pas sa surprise. Son adversaire était jeune, très jeune. Il devait certainement avoir treize ou quatorze ans. Ylvikel était stupéfait. Était-il l'auteur de ce massacre ? Si oui, il était doué …
« Petit, c'est toi qui a fait ça ? »
« Oui. »
Il venait de dire ça avec tant de froideur. Parlait avec lui ne servirait à rien. Il le savait très bien. Le seul moyen de le faire parler, c'était de lui inspirer la terreur. Le combat n'allait plus tarder à commencer. Mais était-il seul ? Le rapport indiguait qu'ils étaient deux. Y en avait-il un autre caché quelque part ? Ylvikel scrutait les alentours du regard. Il ne vit rien. Soudain, le jeune garçon prit la parole.
« Mon partenaire est parti, ne t'inquiète pas. Donne tout ce que tu as. »
Le jeune garçon dégaina son arme : une sarbacane. C'était donc ça, il avait été attaqué par des aiguilles et ceci expliquerait pourquoi le jeune disciple avait un trou aussi fin et profond. Ylvikel commençait à rassembler petit à petit les pièces du puzzle. Le combat allait être intéressant. Arme à distance contre arme au corps à corps. Il se mit alors à courir en cercle autour du jeune garçon. On pouvait voir dans son regard son incompréhension. Un petit sourire apparut sur son visage. Le gamin lui tira une salve d'aiguilles, mais en vain. Il n'arrivait pas à le toucher. Pas évidant quand on court de façon désordonnée. Effectivement, Ylvikel de ne courait pas toujours à la même vitesse. Il ralentissait sa course pour la rendre imprévisible. Le garçon ne l'avait tout simplement pas remarqué. Après tout, à cet âge on ne connaît pas toutes les subtilités. C'était donc au tour d'Ylvikel de lancer une attaque.
« Katsu ! »
Le jeune garçon fut surpris, il ne s'attendait pas à une telle attaque. La vitesse avait certainement dû le surprendre. Il eut juste assez de temps pour éviter une blessure mortelle. Quoi qu'il en soit, il était quand même blessé et Ylvikel lui avait bien tailladé le corps. Le garçon était apeuré. Était ce la première fois qu'il était blessé durant un combat ? A priori, oui ; vu l'expression sur son regard. Ylvikel lui fit un doux sourire et s'approcha lentement vers lui. Il ramassa cinq aiguilles qui gisaient au sol. Le petit jeune était tellement effrayé que son regard était devenu vide. Il lui planta une aiguille dans chaque main et dans chaque pied. Le pauvre, il ne devait même pas sentir la douleur. Puis, il s'assit sur lui et lui donna deux claques pour qu'il reprenne ses esprits.
« Mon jeune enfant, tu es tombé sur le mauvais adversaire. Mais dis-moi, où est ton compagnon ? »
« Il est parti voir l'homme du restaurant ! Ne me tuer pas, monsieur, je vous en supplie! »
« Pourquoi ? Et où est le maître du dojo ? »
« Pour la récompense ! Le maître ? Il est parti affronter mon sensei, mais vu la nullité de ses élèves il n'a aucune chance. »
Le malheureux, s'il y avait bien des mots à ne pas prononcer à ce moment-là, c'était bien ceux-là. Fou de rage, Ylvikel transperça le cœur du jeune garçon avec l'aiguille. Il se leva de son cadavre et jeta un dernier coup d’œil. Ce dernier s'était pissé dessus. C'était pathétique. Cependant, il restait encore un ennemi dans les parages. Et de plus, une discussion allait s'imposer avec Mike. Il partit en ville en quête de réponse. Le chemin vers la vérité et souvent tortueux …
Posté Mar 4 Déc 2012 - 23:23 par Ylvikel Strauer
C'était en début de soirée qu'Ylvikel arriva en ville. Il devait être approximativement vingt heures. Il n'avait guère le temps de se soucier de l'heure. Il se précipita à l'auberge de Mike et ne se fit pas prier pour y entrer. Il y avait énormément de monde à l'intérieur, comme ce midi. Voir plus. Effectivement, les restaurateurs font souvent un meilleur chiffre d'affaires le soir. Et devinait qui vint le faire chier de nouveau ? Le serveur de tout à l'heure ! À la simple vue de son visage, il arrivait à stresser Ylvikel. Ce dernier le fixa comme pour le dissuader, mais en vint.
« Puis-je vous aider, monsieur ? »
Ylvikel le regarda et lui sourit. Après tout, il l'avait prévenu. Son regard glacial aurait dû le dissuader, mais il n'en avait fait qu'à sa tête. Il ne pouvait pas être tenu pour responsable de ce qui allait se passer. Il mit sa main dans sa veste comme pour chercher quelque chose. Soudain, d'un mouvement vif et net il trancha la carotide du serveur avec son scalpel. Ce dernier s'effondra immédiatement au sol raide mort. Le sang avait giclé sur Ylvikel. Le boulet venait de le salir. Son sang commençait à se répandre peu à peu autour de son cadavre. Lorsque les clients réalisèrent, la situation dans laquelle ils se trouvaient, ils ne pensaient qu'à une seule chose : fuir. Ils prirent donc leurs jambes à leur coup. Ylvikel les laissa partir sans leur opposer la moindre résistance. Après tout, ils n'avaient rien fait. Il rangea son scalpel dans sa veste et dégaina son katana. Il venait clairement d'indiquer ses intentions. Au fond de la salle, le personnel du restaurant s'était rassemblé. Ils étaient environ une dizaine. Que comptait-il faire ? L'affronter ? L'idée lui fit apparaître un petit sourire. Les employés foncèrent sur Ylvikel. Non pas comme des combattants, mais plutôt comme un troupeau d'éléphants complètement désordonné. Ils dégommèrent tout sur leur passage. Chaise, table, porte-manteau … Ils étaient en train de bousiller toute la déco !
« Katsu ! »
Sans le moindre remords, il les trancha. Les entailles étaient nettes et profondes. À chaque coup qu'il portait sur leur fébrile corps, le sang jaillissait de part en part. La nouvelle couleur du restaurant allait devenir le rouge vif ! Un rouge si saisissant qu'on n'aurait pas pu le manquer. Les uns après les autres, Ylvikel les tua. Les employés s'écroulèrent aussi vites qu'ils étaient arrivés.
Pour l'instant, il avait perdu son temps avec les sous-fifres. Lui, il voulait Mike. De préférence en vie pour pouvoir l'interroger. La question était de savoir où il était ? Après tout, il se trouvait avec le compagnon du gamin. Quelques secondes plus tard, deux personnes sortirent de nouveau de la cuisine. C'était Mike et une jeune femme. Elle devait être un peu plus âgé que le gamin de tout à l'heure, mais guère plus. Surement dans les dix-sept ans. Il espérait qu'elle soit un peu plus bavarde que le gamin. Après tout, il n'avait pas eu le temps de lui poser les questions les plus importantes. Il s'était laissé emporter par la colère. C'était ballot ! D'un côté, il l'avait bien mérité, mais ça le frustrait de ne pas savoir. Il était perdu dans ses pensées quand soudain, la jeune fille prit la parole.
« Qu'est-il arrivé à mon frère ? »
Elle l'inspecta de haut en bas avec ce petit regard dénigreur. Puis, elle fit la moue avec sa bouche. Certes, elle était craquante ! Mais bon, il n'était pas là pour jouer les Roméo.
« Ton frère ? Tu parles de gamins de douze ans ? Si c'est le cas, il est mort. »
Son visage changea du tout au rien. Le regard mesquin qu’elle venait de lui lancer avait disparu dès l'instant qu'elle eut appris la mort de son frère. Un petit sourire apparut sur le visage d'Ylvikel. Ce qui fit enrager la belle. Elle dégaina son épée de son fourreau et se jeta sur lui. Le choc qu'elle lui asséna fut si violent, qu'il fut projeté contre le mur. Il allait aussi falloir retaper le mur a priori. Il se releva tant bien que mal. Un petit filet de sang coulait de sa bouche qu'il essuya tout aussi vite. Le sourire sur son visage était toujours présent. Tout ça commençait à l'exciter. Il était prêt à entrer dans une nouvelle crise. Il jeta un bref coup d’œil sur le mur. L'impact était assez important. S'il s'était reçu ce coup de plein fouet, il aurait certainement perdu un membre. Cela semblait évident. Il se mit à courir droit sur son adversaire. Durant sa course, il sauta en l'air afin d'asséner un coup vertical. La jeune femme évita l'attaque et contre-attaqua immédiatement. Ylvikel mit son épée immédiatement dans son dos. Elle était fourbe la demoiselle. Elle cherchait toujours son angle mort. Il fit une roulade de côté afin de se remettre en face de son adversaire. Ils échangèrent plusieurs coups. Les chocs étaient si intenses, que les impacts résonnaient dans toute la salle. Il en avait des frissons. Il n'était pas effrayé, non, au contraire, c'était … de l'excitation. Il voulait donner le meilleur de lui même. Les échanges se firent de plus en plus virulents. La folie commençait peu à peu à le gagner durant les échanges. Puis, ce qui devait arriver arriva. Les couleurs de ses iris s'interchangèrent. Il était en crise. Ses coups furent de plus en plus violents et la jeune femme avait du mal à les tenir, malgré les bonnes anticipations. Elle était de plus en plus en difficulté. Pourquoi ? Elle reculait sous l'impact des coups. C'était le moment rêvé.
« Katsu »
Son coup partit à une vitesse fulgurante. Il allait la toucher, c'était certain. Si elle ne faisait rien, c'était la mort assurée. Son katana se rapprochait de plus en plus vers elle. Il allait la transpercer, la taillader. Puis pouf ! Plus rien, plus de demoiselle. Où était-elle passée ? Derrière lui ? Nein. Devant ? Nein. Il chercha un peu partout, mais rien. Soudain, il l'a vu au sol. Elle venait de glisser sur un pied de table. Il combattait une petite chanceuse. Mais plus pour très longtemps. En effet dans sa chute, elle avait lâché son arme. Ce qui n'échappa pas au regard avisé d'Ylvikel. Il mit aussitôt son pied sur l'arme et pointa son katana sur sa gorge. Un seul geste brusque de sa part et elle était morte.
« Tu comprends la situation, n'est-ce pas ? J'aimerais savoir où est le maître du dojo ? »
« Il est parti affronter mon sensei sur l'île du croissant. Mais il n'a aucune chance. »
« Ton frère a dit la même chose. Il m'a aussi dit que tu étais parti récompenser Mike, l'homme là-bas au fond. Pourquoi ? »
« Récompenser ? Ahahahah ! Nous sommes des assassins ! Il nous a contactés et nous som … »
PAN ! Un coup de feu partit et la balle se logea dans la boite crânienne de la jeune femme. Qui pouvait en être l'auteur ? Quand il regarda à sa droite, Mike se tenait à côté de lui. L'arme du crime en main. Il ne voulait apparemment pas qu'elle parle. Puis, il pointa son arme sur Ylvikel. Tss, pas de bol. Il n'allait rien lui dire, maintenant.
« Bien, bien, je me rends. »
Ylvikel lacha alors son katana qui commença sa chute. Le but ? Faire croire à Mike qu'il se rendait afin qu'il baisse sa garde. Tellement prévisible. À peine avait-il lâché son arme, que Mike baissait la sienne. Il se baissa aussitôt pour ramasser son arme et lui trancha la tête. Celle-ci roula dans le restaurant. L'expression sur le visage de Mike était comme figé. C'était un mélange de peur et de stupéfaction. Tellement jouissif. Ylvikel rengaina son épée. Il n'avait plus rien à faire ici. Il avait éliminé toute la vermine et les traîtres. Il ne restait plus qu'à aller porter secours à son oncle. Dû moins, s'il pouvait toujours l'être …