" Non, vous êtes sûr ?
- Parfaitement sûr, mon gars. Le prend pas pour toi. T'as l'air balèze avec tes sabres et tes airs de guerriers mais j'ai déjà engagé des mercenaires pour ma prochaine traversée. T'as essayé d'autres navires ?
- Vous êtiez le seul capitaine que je n'avais pas encore interrogé...
- Désolé mon gars. Des bateaux arrivent et partent tous les jours. Tu auras peut-être plus de chance demain..."
Donnant une bourrade à un Yoru dubitatif, le marin grimpa rapidement la passerelle menant à son navire, soucieux de respecter ses horaires. Perdu dans ses pensées, le sabreur le regarda distribuer des ordres à ses hommes qui larguèrent les amarres et libérèrent les voiles. Dans une secousse, le navire marchand se mit en route, glissant de plus en plus vite vers la sortie du port. Sans Yoru.
N'ayant plus aucune chance de trouver du travail aujourd'hui, le jeune homme se détourna de la mer et quitta les quais pour s'engager dans les rues de la ville. Voilà maintenant près d'une semaine qu'il avait débarqué à Hinu Port, au hasard de ses voyages. Une fois sur place, il s'était vite rendu compte que ses maigres économies ne lui permettraient pas d'acheter suffisamment de vivres pour traverser le désert en direction de la capitale. Ni même, d'ailleurs, de se payer un billet pour repartir, fut-ce pour se rendre sur une île proche.
D'ordinaire, lorsqu'il se retrouvait à court de berrys, il s'engageait en tant que mercenaire sur un quelconque navire, profitant ainsi des repas offerts et du voyage gratuit en plus d'un maigre salaire. Mais dans cette ville, nul ne semblait avoir besoin de ses services. La Marine était tellement efficace que les habitants se sentaient parfaitement en sécurité. Quant aux marchands qui arrivaient chaque jour pour commercer, ils avaient déjà tous leurs propres troupes de guerriers.
Au début, Yoru avait eu assez d'argent pour se payer une misérable chambre dans une petite auberge. Au fil des jours cependant, ne trouvant toujours aucun employeur, il avait finalement dressé son camp à l'extérieur de la ville pour économiser ses derniers berrys.
Le jeune homme jeta un coup d’œil vers l'horizon. Il ne restait qu'une ou deux heures de jour, pas plus. Il accéléra le pas pour quitter la ville et s'enfoncer dans le désert. Au bout d'une quinzaine de minutes de marche, il arriva devant un grand rocher se dressant au milieu du sable en projetant une ombre bienfaisante sur les environs. La ville n'était plus en vue.
Fouillant dans la sacoche qu'il portait en bandoulière pour vérifier que sa gourde y était toujours, Yoru s'avança jusqu'au pied du rocher. Là s'ouvrait une fissure donnant sur une petite grotte. C'est dans ce refuge naturel que Yoru vivait depuis qu'il avait quitté l'auberge. Dans un coin était empilé un tas de bois servant à faire du feu, la nuit, pour combattre le froid intense qui envahissait le désert dès le soleil couché. Adossé contre la paroi, stabilisé par une pile de cailloux, le trésor le plus précieux de Yoru actuellement : une grande jarre hermétiquement fermée contenant ses réserves en eau. Prudent, le jeune homme évitait de trop taper dedans, préférant remplir sa gourde pendant la journée chez des habitants de la ville qui le lui permettaient.
Sortant justement le précieux récipient, il le rangea dans sa veste avant de lancer sa sacoche dans la grotte. S'il voulait manger, il lui fallait partir à la chasse tout de suite. Le soir était le moment idéal pour ça, lorsque la chaleur du jour déclinait mais que le froid de la nuit n'était pas encore installé. La température devenait alors suffisamment clémente pour lui permettre de traquer ses proies sans s'épuiser. De plus, avec la fin du jour, nombre de créatures invisibles la journée n'allaient pas tarder à quitter leur tanière et il pourrait les pister.
Alors qu'il repartait, un bruit attira soudain l'attention du jeune homme qui saisit instinctivement la poignée de son sabre. Le bruit se répéta.
" Qui est là ? lança Yoru d'une voix forte. Montrez-vous. "
Était-ce un animal ?
- Parfaitement sûr, mon gars. Le prend pas pour toi. T'as l'air balèze avec tes sabres et tes airs de guerriers mais j'ai déjà engagé des mercenaires pour ma prochaine traversée. T'as essayé d'autres navires ?
- Vous êtiez le seul capitaine que je n'avais pas encore interrogé...
- Désolé mon gars. Des bateaux arrivent et partent tous les jours. Tu auras peut-être plus de chance demain..."
Donnant une bourrade à un Yoru dubitatif, le marin grimpa rapidement la passerelle menant à son navire, soucieux de respecter ses horaires. Perdu dans ses pensées, le sabreur le regarda distribuer des ordres à ses hommes qui larguèrent les amarres et libérèrent les voiles. Dans une secousse, le navire marchand se mit en route, glissant de plus en plus vite vers la sortie du port. Sans Yoru.
N'ayant plus aucune chance de trouver du travail aujourd'hui, le jeune homme se détourna de la mer et quitta les quais pour s'engager dans les rues de la ville. Voilà maintenant près d'une semaine qu'il avait débarqué à Hinu Port, au hasard de ses voyages. Une fois sur place, il s'était vite rendu compte que ses maigres économies ne lui permettraient pas d'acheter suffisamment de vivres pour traverser le désert en direction de la capitale. Ni même, d'ailleurs, de se payer un billet pour repartir, fut-ce pour se rendre sur une île proche.
D'ordinaire, lorsqu'il se retrouvait à court de berrys, il s'engageait en tant que mercenaire sur un quelconque navire, profitant ainsi des repas offerts et du voyage gratuit en plus d'un maigre salaire. Mais dans cette ville, nul ne semblait avoir besoin de ses services. La Marine était tellement efficace que les habitants se sentaient parfaitement en sécurité. Quant aux marchands qui arrivaient chaque jour pour commercer, ils avaient déjà tous leurs propres troupes de guerriers.
Au début, Yoru avait eu assez d'argent pour se payer une misérable chambre dans une petite auberge. Au fil des jours cependant, ne trouvant toujours aucun employeur, il avait finalement dressé son camp à l'extérieur de la ville pour économiser ses derniers berrys.
Le jeune homme jeta un coup d’œil vers l'horizon. Il ne restait qu'une ou deux heures de jour, pas plus. Il accéléra le pas pour quitter la ville et s'enfoncer dans le désert. Au bout d'une quinzaine de minutes de marche, il arriva devant un grand rocher se dressant au milieu du sable en projetant une ombre bienfaisante sur les environs. La ville n'était plus en vue.
Fouillant dans la sacoche qu'il portait en bandoulière pour vérifier que sa gourde y était toujours, Yoru s'avança jusqu'au pied du rocher. Là s'ouvrait une fissure donnant sur une petite grotte. C'est dans ce refuge naturel que Yoru vivait depuis qu'il avait quitté l'auberge. Dans un coin était empilé un tas de bois servant à faire du feu, la nuit, pour combattre le froid intense qui envahissait le désert dès le soleil couché. Adossé contre la paroi, stabilisé par une pile de cailloux, le trésor le plus précieux de Yoru actuellement : une grande jarre hermétiquement fermée contenant ses réserves en eau. Prudent, le jeune homme évitait de trop taper dedans, préférant remplir sa gourde pendant la journée chez des habitants de la ville qui le lui permettaient.
Sortant justement le précieux récipient, il le rangea dans sa veste avant de lancer sa sacoche dans la grotte. S'il voulait manger, il lui fallait partir à la chasse tout de suite. Le soir était le moment idéal pour ça, lorsque la chaleur du jour déclinait mais que le froid de la nuit n'était pas encore installé. La température devenait alors suffisamment clémente pour lui permettre de traquer ses proies sans s'épuiser. De plus, avec la fin du jour, nombre de créatures invisibles la journée n'allaient pas tarder à quitter leur tanière et il pourrait les pister.
Alors qu'il repartait, un bruit attira soudain l'attention du jeune homme qui saisit instinctivement la poignée de son sabre. Le bruit se répéta.
" Qui est là ? lança Yoru d'une voix forte. Montrez-vous. "
Était-ce un animal ?