Kata D. Blake
Kata encapuchonnée | Pseudonyme : Black Cat Age: 25 ans Sexe : Femme Race : Humain Rang : Métier : Groupe : Chasseur de primes Déjà un équipage : Non But : Se surpasser, encore, toujours. Fruit du démon ou Aptitude pour la suite : Sûrement quelque chose en rapport avec la vitesse, le temps... Allez savoir ^^ Je verrai comment le personnage évoluera ! Équipements : Une arme en forme de croix, métallique, constituée de deux grandes lames d'un mètre cinquante jointes par leurs milieux respectifs. C'est son arme de prédilection. Elle peut aussi manier les deux lames, larges de trente centimètres, séparées. Elle porte une tenue de cuir et de tissu, plutôt dans les tons sombres. Elle affectionne tout particulièrement porter une capuche pour garder son visage dans l'ombre. Codes du règlement (2) : Parrain : Easton Sharp Ce compte est-il un DC ? : Non |
Disclaimer 1 : On vient déjà de me signaler une ressemblance entre des personnages cités dans mon texte et des personnagess de l'univers de One Piece... que je connais relativement peu sur ce plan là. Donc n'hésitez pas à me les signaler, c'est totalement fortuit et involontaire ^^'
Disclaimer 2 : J'ai pris la liberté de fusionner Physique et Psychologie, étant donné le point de vue narratif et extérieur que je voulais donner à la chose, et le mélange involontaire des deux au cours du récit, ça me semblait plus logique ainsi. Si ça pose un soucis je peux le refaire, mais ce sera plus lapidaire.
Physique et Psychologie Mater est une des activités préférées de Paulo... ça n'engage à rien, ça laisse rêveur et si on se fait chopper on ne peut pas reprocher grand chose. Et la fille qui passait devant lui, avec ses yeux verts, son nez à peine plus épais que la finesse esthétique féminine ne l'exige trop souvent, ses pommettes qui devaient être si jolies quand elle souriait, ou encore ses lèvres épaisses, expressives, alléchantes... Oui, elle avait un visage qui donnait vraiment envie de voir la suite. Et le soucis était là. Mis à part sa chevelure noire de jais, attachée avec soin en une queue de cheval haute, le reste de son corps était masqué par une cape couvrant tout, depuis ses épaules à mi-molets. En guise de décolleté elle portait un col en cuir, ne laissant donc rien voir, un pantalon épais en cuir également, des bottes hautes et, outrage suprême, une paire de gants ! Des GANTS ! Même pas moyen de voir ses mains. Pourtant des mains de femme c'est quand même magnifique non ? Vraiment, Paulo était ulcéré de voir ainsi son plaisir innocent gâché par une telle tenue. S'il pouvait il... Il quoi au juste ? Cette fille portait dans le dos ce qui semblait un fourreau de cuir souple, long d'au moins un mètre cinquante et large d'une bonne trentaine de centimètres. Sans compter qu'en avisant le haut de la chose, il n'y avait pas une, mais deux poignées métalliques, sans rien de semblable avec les sabres ou n'importe quoi d'autre. Une arme redoutable sans aucun doute... Et peut-être précieuse aussi ! C'était le second passe-temps préféré de Paulo... Voler des choses précieuses et se faire des berrys avec. D'ailleurs, sa bande aimait beaucoup ça aussi, et sa bande était dans le coin. Hors cette nana était en train de tourner dans une impasse juste sous le nez de Paulo et de ses gars. Sans doutes qu'elle ne connaissait pas la ville. Ils allaient lui faire une visite guidée. Oubliant toute notion d'inquiétude ou de prudence, malgré la lueur étrange qu'il avait vu dans les yeux de la fille, Paulo fit signe à Tommy, qui siffla à l'encontre de Ja' et Kin', les jumeaux borgnes. L'un s'était crevé l'œil quand le premier l'avait perdu, pour rester identique à son frère... Crétin. Et il s'était trompé d'œil en plus ! Bref. A quatre contre une ils avaient toutes leurs chances. Il pourrait enfin finir de mater tout le corps de la fille, puis il passerait le premier, en tant que chef de bande, et pendant que les autres se disputeraient la suite, il irait vendre ce que la fille portait dans le dos et donnerait une part minable aux trois autres, en leur faisant croire qu'elle était égale à la sienne. La routine. Quand il entra dans l'impasse, en tête de file, la fille avait déjà posé son fourreau contre la palissade en bois qui fermait la rue, et elle se retournait. En même temps elle écartait les pans de sa cape, dévoilant une tenue en tissu, sombre qui descendais jusqu'à mi-cuisses, ornée d'une ceinture en cuir avec une boucle en métal. Ses bras étaient nus, fins et musclés. Ses si jolies lèvres se parèrent d'un sourire carnassier inquiétant, mis en valeur par ses pommettes qui remontaient et faisaient plisser ses yeux. Et il y avait toujours cet éclat si particulier dans son regard. Cette lueur si étrange si... malsaine ? Paulo hésita. Et comme il hésitait, sa petite bande hésita aussi. La fille mis ce temps à profit pour saisir son fourreau et en sortir deux lames immenses, aussi longues et larges que l'était l'étui, dotées de prises métalliques aux deux extrémités, ainsi que d'encoches étranges à mi-longueur. Dans un mouvement aussi souple que le précédent, la fille assembla les lames en une sorte de grande croix métallique à quatre lames et huit tranchants. Paulo entendit le bruit caractéristique de la barre de fer qui tombe au sol dans Tommy lâcha celle qu'il portait. Sa mâchoire a lui failli se décrocher. Il sentait la suite venir. Mais il la sentait mal, très mal... *Au même moment, dans la même rue, sur un toit, dans la tête de quelqu'un d'autre* Le dénommé Paulo était dans la rue, à portée de lasso. Mais il avait trois gars à lui pas loin, peut-être plus. Et ces jumeaux étaient de vraies armoires à glace. Il aurait fallu qu'il les rass... Hey, joli brin de fille que voilà ! Bon, se déconcentrer en mission était déconseillé, mais il était sur un toit, et les gens ne lèvent jamais la tête, alors il pouvait se permettre de profiter de la vue. Surtout qu'elle avait l'air pas mal celle-là, avec ses cheveux noirs et sa petite dégaine "sage mais toute en cuir". Sauf que son fourreau dans le dos était vraiment intriguant. Allez savoir ce qu'elle pouvait trimballer dans un truc pareil. Surtout sans aucune poignée qui n'en dépasse, sauf ces espèces de... Hey ! Mais elle va où ? Pas dans la ruelle m'enfin ! Pas avec ces pervers à côté. Il al... Une minute. Se mettre à la place de ce qu'on observe, voir comme la cible, penser comme elle, la comprendre... toujours. Une fille dans ce trou à rat est soit une paysanne du coin, soit une villageoise naïve et innocente. Sinon elle a déjà filé par le premier navire faire sa vie ailleurs. A l'évidence celle-ci était différente. Sa démarche déjà, laissait deviner qu'elle savait parfaitement ce qu'elle était en train de faire. Son calme, trop parfait pour être naturel, devait cacher un entrelacs complexe d'émotions et de pulsions retenues. Son léger sourire en entrant dans la ruelle ne trompait pas, elle était juste bourrée à la gueule d'adrénaline et d'impatience. La fluidité exagérée de ses mouvements dénotait d'un contrôle absolu de ces derniers. Elle était dans ce qu'elle faisait, aveugle au reste, comme le sont certains combattants débutants. Forts, rapides, endurants... mais avec une sacré paire d'œillères ! Cette fille ne devait rien voir d'autre que son combat quand elle y était, et peut-être bien flinguer par réflexe tout élément inconnu intervenant à ce moment là. La source pouvait être multiple. Transe de combat, art martial... Ou le Frisson. Un savant mélange de concentration profonde, de maîtrise technique et d'adrénaline. Son visage face à la bande qui entrait dans la ruelle à sa suite confirma cette dernière hypothèse. Elle jubilait. Son expression provoqua un instant de flottement et brisa net l'assurance de Paulo et ses gars. La précision avec laquelle elle dégaina son arme - attends voir... j'ai jamais vu un truc comme ça ! - et l'assembla, termina de préciser sa méthode. Jouer sur la psychologie de son adversaire, l'impressionner, le désarçonner, et le surprendre avec un arsenal hors du commun. A y regarder du côté de la fille, la croix semblait avoir assez de prises pour être maniée de beaucoup de manières différentes. Sûrement un style de combat très technique... J'aurais donné cher pour savoir ce à quoi elle pensait, maintenant, déjà gagnante rien que par son attitude face à la bande minables qui pissaient dans leur froc rien qu'à la voir manier un engin plus impressionnant que n'importe quel sabre qu'ils avaient jamais pu voir... * ~3h plus tard* La fille était là. Ses techniques d'un autre monde et sa maîtrise du monstre cruciforme qui lui servait d'arme étaient gravés dans mon esprit à tout jamais. J'avais compris que la prime de Paulo ne serait pas pour moi quand je l'ai vu charger le gonze sur son épaule et aller droit vers le fort de la marine, sans prendre la peine de replier son arme, son fourreau de cuir passé en bandoulière sa croix à la main. Je m'asseyais à la table, affrontant son regard émeraude sans ciller. Elle dégageait une sorte de magnétisme sauvage impressionnant. J'écartais les pans de mon manteau et posait en évidence mes dagues sur la table, à côté de mon pistolet, appuyant mon sabre loin de moi. Je venais parler, pas me battre. Elle le compris assez rapidement, vive d'esprit apparemment, et se détendit imperceptiblement. Son arme était rangée maintenant, mais à voir les muscles de ses bras, qui lui enlevaient une part de féminité au profit d'un air menaçant plutôt efficace et d'un charisme aux accents d'acier et de brutalité canalisée. Elle était plutôt petite, un mètre soixante je dirais, soit pas beaucoup plus grande que son arme. Mais j'aurais pas aimé lui marcher sur les pieds, de peur que ses bottes ferrées ne me rendent la pareille. Pas mal tes acrobaties avec Paulo tout à l'heure. Je venais aussi pour la prime, je dois bien avouer que tu m'as damé le pion avec brio... Toujours commencer sur le ton naturel de la conversation. Comme si de rien était. Et paraître calme si possible. Même volontairement sans armes face à une chasseresse de primes. J'accompagnais mon entrée en matière d'un salut respectueux, une inclinaison de la tête juste assez marquée, mâtinée d'une moue appréciatrice. Elle me répondit par un sourire. Elle aimait ce qu'elle avait fait. Restait à savoir si elle aimait la chasse, ou simplement se battre. Je t'avoue que j'ai jamais vu personne se battre avec un engin comme le tiens, je suis plutôt impressionné. J'aurais jamais pensé à une arme comme ça, et encore moins qu'on puisse se battre avec. Touché. Son sourire s'était élargit d'au moins deux centimètres de chaque côté. Et son regard brillait de la lueur passionnée qu'ont tous les techniciens quand on leur parle de leur domaine de prédilection. C'était une combattante, elle vivait uniquement pour le plaisir d'exercer son art martial - oui parce que ce genre de personne élèvent leur activité préférée au rang d'art en général - et la carte de chasseur de prime lui donnait le double avantage de pouvoir pratiquer sur un large panel de péons et d'en vivre plus ou moins bien à mesure qu'elle progressait... Autrement dit j'avais bien fait de pas aller lui piquer la prime. Non pas que j'aurais pas pu lui échapper, elle a pas l'air assez agile pour me suivre sur les toits ou rapide pour me rattraper à la course... Seulement il y a deux choses que je pressens à son égard, et je m'y trompe rarement. D'une, rien n'exclus que lancer sa grosse croix tranchante ne soit pas une technique de combat à part entière, et la perspective de me prendre au bas mot cinq ou six kilos de métal dans la couenne me tente moyen. De deux, c'est le genre de personne que j'imagine assez bien rancunière. Du genre à vous laisser filer, à vous accueillir avec le sourire quand vous la recroiser, puis à vous démonter en traître à la première occasion. Et je suis assez tiède aussi pour ça. J'imagine très bien cette nana m'attraper par le col et me faire manger un mur sans crier garde, avant de me faire remonter le service trois pièces au niveau des amygdales d'un coup de genou placé avec précision et... Hem. Rancunière donc. Et sûrement un peu impulsive, voire beaucoup. Je l'imagine bien susceptible aussi. Genre quand on parle mal des trucs qui lui tiennent à cœur. Ou quand on bafoue un de ses rêves, sinon même SON rêve... puisqu'elle doit en avoir un. L'air de rien je reprends la conversation par les présentations. Formalités d'usage sans grand intérêt, j'essaye d'en apprendre rapidement le plus possible sur elle. Déjà, elle aime parler des sujets qui la passionne, mais reste d'une prudence mesurée. Il semble que son art et son arme soient tous deux de la conception de quelqu'un qui lui était proche et qui lui a laissé en héritage. Elle travaille dur pour le développer et y exceller. Son objectif semble être d'ouvrir, un jour, une sorte d'école destinée à l'enseignement de cet art. Noble ambition ma foi... Sa réputation de chasseresse de prime, quand elle en aura une, lui permettrait d'asseoir celle de son école, tandis que les récompenses pourraient la financer. Comme je le pensais cette fille est décidée, à fond dans ce qu'elle fait, avec des principes, un peu. D'un autre côté, je maintiens qu'elle démolira sans préavis toute personne qui piétinera ce à quoi elle tient, ou fera du mal aux gens qui pourraient importer pour elle. En tant que chasseresse de primes elle doit être plutôt solitaire, mais on sait jamais. Elle voit le monde comme un défi et le relèvera pour arriver où elle veut. Ou alors elle se mangera en essayant... avant de se relever, de démonter celui qui l'aura faite tomber, puis de reprendre sa route. Intéressant... vraiment. Je prends son nom pour une coopération future. Kata D. Blake, dit Black Cat. Quand je récupère mes armes et je me lève, je comprends pourquoi. De face, à partir d'une certaine distance, dans l'ombre de la capuche qu'elle aime à rabattre sur ses cheveux de jais, elle ressemble à un félin qui guette, dans l'ombre, le regard aussi coloré que perçant. Je quitte la taverne avec un frisson désagréable dans le dos. Les gens qui se battent pour le plaisir, moi ça m'a toujours collé les jetons. Biographie La poussière ça craint vraiment. Ça rentre par le nez, la bouche, les yeux, ça pique, ça fait tousser... Et puis c'est dégueulasse quoi ! Là j'ai environ 6 ans, je fais encore un mètre moins vingt, les bras levés sur un tabouret, ma mère a pourtant déjà renoncé à faire de moi une jeune fille bien sage, acceptant l'idée que c'est la voie de mon père que j'allais suivre. Ce dernier a entreprit de commencer mon entraînement il y a une semaine tout juste. Je connais déjà presque par cœur chaque bosse et chaque creux du terrain d'entraînement à force de les regarder de si près si souvent. Pourtant je me relève, tout le temps. Papa y tient. Baisser les bras signifie concéder la défaite. Autrement dit mourir selon qui on a en face. Se relever implique de garder un minimum de dignité. Quitte à se faire démonter, autant le faire debout et regarder l'autre en face. C'est ce que papa m'a toujours répété en tous les cas. Je ne me souviens pas de grand chose jusqu'à mes dix ans, sinon l'entraînement, les courses à n'en plus finir et le travail du souffle. Cet exercice qui consiste à contraindre son corps à respirer normalement, même en plein effort. L'inconvénient majeur est qu'on finit par tomber exténué et là le corps reprend ses droits. J'ai du mal à tenir... Mais j'aime repousser ces difficultés là. J'adore repousser mes limites... Mon enfance c'est une succession de forêts verdoyantes, d'automnes magnifiques et d'hivers enneigés, silencieux, apaisants. Je n'ai jamais tapé personne pendant toute cette période là. Mon père a fait grandir en moi cette envie dévorante de combattre et de me surpasser, en m'obligeant à trouver d'autres moyens de l'évacuer qu'en y cédant. J'ai grimpé des arbres, courus des kilomètres, soulevé trois fois mon poids. J'ai faillis plusieurs fois me rompre les reins ou la nuque en essayant de suivre le rythme que mon père s'imposait. Chaque fois j'échouais, chaque fois mon père me grondais. Il me répétais sans cesse la même phrase : Qu'est-ce que ça peut te faire de me dépasser ? Ou même de m'égaler ? La seule personne qui vaille que tu la surpasse, c'est toi-même ! J'ai souvent refusé d'écouter, pendant des années j'ai cherché une autre vérité que la sienne et récolté des dérouillées à chaque fois qu'il s'en rendait compte. C'est la seule chose qui l'énervait vraiment. Puis un jour, alors que j'essayais - encore - de faire comme lui, en mieux, du haut de mes dix berges, je l'ai vu soupirer profondément, résigné. Ça m'a fait bizarre. Je m'attendais pas à ce que LUI abandonne... Puis il m'a emmené avec lui, de l'autre côté des montagnes qui coupent l'île en deux. Quand on est arrivés de l'autre côté j'ai compris qu'il avait juste accepté d'utiliser un autre moyen de me faire imprimer cet enseignement premier. Il m'a balancé du haut d'un mur en ruine dans une congère dix mètres plus bas. Un mur gelé et lisse. Et il est sortit de mon champ de vision. J'étais seule. Et perdue. J'ai déambulé dans les ruines pendant plusieurs heures, exhumant des lichens pour me nourrir et buvant de la neige que je faisais fondre dans ma bouche. Je passais ma première nuit seule à l'abri d'une salle encore un peu fermée, prisonnière de l'enceinte de ce temple à l'abandon. Pour la première fois, il n'y avait que moi avec moi. Personne à surpasser... Sinon moi. J'ai erré plusieurs jours dans ces ruines, refusant de suivre les indications évidentes de sortie. Je voulais trouver mon propre moyen, prouver à mon père que son plan ne marcherait pas... Être plus maligne que lui, encore... Mais j'échouais lamentablement, encore... Toutes les voies ramenaient à la seule sortie que j'avais entrevue, de l'autre côté d'un dédale particulièrement abîmé et dangereux de salles et de couloirs, de toits et de passerelles. Nous étions en hiver, au beau milieu d'une des saisons les plus froides que l'île ai jamais connue, malgré la mer qui réchauffais les côtes... Un hiver de gel, de glace, de mort. Un hiver où j'ai appris à voir les défauts de mon reflet dans le givre. Un hiver où j'ai compris que le véritable accomplissement c'est celui de soi. Il m'a fallu trois semaines, et plusieurs dizaines de tentatives. Mais je suis sortie de là. Mon père m'attendait. Je sais qu'il a passé chaque journée à me guetter depuis les hauteurs, pour s'assurer que je survivais. Je crois qu'il était heureux de me revoir. Mon comportement après ça a achevé de dissiper ses appréhensions. J'avais compris la leçon. J'ai cessé de vouloir le dépasser, je savais que ça viendrait un jour. Je me suis focalisée sur la seule personne qui pourrait toujours faire mieux que moi, même le jour où je serais la meilleure... moi-même. J'ai lentement appris à me connaître, passant des heures en méditation malgré mes difficultés à me concentrer. Mon père avait commencé à m'entraîner au combat. D'abord sans armes. Il considérait mon entraînement comme un travail de forge, qui était son métier au départ. Les quatre premières années, jusqu'à l'hiver dans les ruines, étaient le travail de chauffe. Cette longue période où il avait fallu plonger mon corps dans les flammes de l'effort et de l'épreuve jusqu'à ce qu'il atteigne la bonne couleur. Maintenant les premiers coups de marteau, grossiers, pour ébaucher une première fois le métal. Combat pieds et poings nus, contre mon père, contre ses frères et mes cousins qui habitaient dans la vallée voisine, contre un sac de sable suspendu pour pouvoir frapper sans retenue et sans crainte de blesser mon adversaire. Autant j'avais longtemps rongé mon frein et regretté que mon père ne m'aie pas fait débuter le combat plus tôt. Autant je lui en étais maintenant reconnaissante, consciente de faire ce pour quoi j'étais faite et d'en profiter d'autant plus que j'avais attendu longtemps avant de pouvoir y goûter. Si mes oncles restaient vainqueurs dans nos échanges, mes cousins, même plus âgés de deux ou trois ans, finissaient la plupart du temps sur le carreau. Ils pratiquaient depuis plus longtemps et plus jeunes que moi, mais j'avais une bien meilleure condition physique. Leur seul avantage était la taille et l'expérience du combat, mais c'était contrebalancé par mon endurance, ma force, et les enseignements martiaux de mon paternel. Je n'ai eu le droit de toucher à une arme que lorsque j'ai réussi à vaincre mes cousins sans faillir plusieurs semaines de suite. Ça m'a pris deux ans. Là j'ai commencé à entrevoir les deux voies que je pourrai choisir le jour venu. Le marteau ou la lame. Mon père m'enseigna les deux en alternance. Frapper le métal un jour, le manier le lendemain, comprendre ce qu'impliquaient mes erreurs et imprécisions de la veille... Reforger le métal, en me souvenant de ce que j'avais ressentis le jour d'avant. Des mois durant j'ai essayé et forgé de nombreux types d'armes, brutes, des alliages divers. J'ai refondu d'innombrables fois mes travaux pour les faire renaître. Le cycle de vie d'une lame sous mes mains à cette époque là tenait de l'enfer. Du feu à la l'eau glacée, martelée et déformée, puis aux pluies de coups à l'entraînement, et de retour aux fourneaux enfin. Un traitement que je n'aurais souhaité à personne. Rapidement, je fus invitée à adapter mes lames par moi-même, à sortir des sentiers battus... Ma mère déplorait déjà l'effort physique intense que subissait continuellement mon corps et qui m'empêchais de grandir au delà de mon court mètre soixante, là où elle-même était grande et fine. Je m'étais fais une raison. Cependant cette liberté nouvelle dans la forge m'ouvrit une nouvelle perspective. J'allais essayer de forger une arme à mon image. Il m'a fallu de mes treize ans à mes seize ans pour parvenir au résultat que je voulais et tel que je le transporte aujourd'hui avec moi. Entretemps j'ai forgé chaque partie, brisé chaque imperfection et testé durement toutes les versions de l'arme depuis le début. Finalement je l'ai faite épaisse, résistante, tranchante, lourde, longue... Et totalement nouvelle. La première fois où j'ai accepté de la manier contre mes cousins, elle était déjà presque terminée. L'étonnement passé devant sa forme, ils ont beaucoup rit, prétextant que jamais je ne réussirais à la manier au combat. Ils ignoraient que j'avais déjà pu élaborer quelques techniques avec. Ce souvenir reste un des meilleurs que j'ai... surtout sur la fin. Après que j'ai eu brisé leurs sabres et les avoir roués de coups jusqu'à les couvrir de bleus et de bosses, j'ai appuyé mon arme dans la neige et me suis appuyée dessus avec une nonchalance souveraine. Ce fut la dernier fois qu'ils se moquèrent de leur "cousine adorée". C'est aussi une des dernières fois où je les ai vus. A dix-sept ans, contre l'avis de ma mère, j'ai suivis le conseil de mon père. J'ai emballé ma lame, fin prête à servir, quelques affaires, quelques outils de forge pour vendre mes services au besoin, et j'ai pris la route. Enfin... la mer en fait. J'ai réussi à vivoter quelques mois en réparant des sabres, en relevant des défis, en faisant quelques combats illégaux... Jusqu'au jour que j'attendais. Celui du choix. J'avais déjà fais quelques économies, que je comptais utiliser pour rentrer, un jour, dans mon village et m'y installer confortablement avec le reste de ma famille. Et je comptais empocher un gros paquet d'argent encore grâce à un combat que je savais que je gagnerais. Personne n'avait réussi à me contrer jusqu'à présent. Tomber sur moi au hasard du tirage au sort était vu comme être particulièrement poissard. J'étais Kata D. Blake... Rapidement on me surnomma Black Cat, parce que m'affronter était de mauvaise augure. J'adorais affronter de nouvelles personnes, apprendre, m'améliorer... Mais cette fois je voulais vraiment gagner. Il y avait beaucoup d'argent à la clé, sûrement assez pour vivre correctement sans ronger mes économies pendant un moment. Et j'ai gagné. Le soucis n'était même pas la difficulté du combat en fait. Non... la vraie crasse dans l'histoire c'est quand un type a piqué la caisse et s'est tiré avec la récompense et tout le reste. Ça m'a mis hors de moi. J'ai traqué le gars à travers la cité pendant trois jours. J'ai retrouvé chacune de ses planques et chaque fois il a filé avec un peu moins d'argent, chaque fois ma lame passait un peu plus près de sa tête avant qu'il ne réussisse à disparaître... Et puis j'ai finis par le coincer, un soir, dans une ruelle. Il riait jaune. Il essayait de m'impressionner. De me faire peur. J'ai laissé mon arme contre un mur et je l'ai affronté à mains nues. Je lui ai fait sauté la moitié des dents, je l'ai frappé si fort dans le foie qu'il en a vomi sa bile, recroquevillé misérablement sur le sol, agité de spasmes pathétiques. Je me suis occupée de lui pendant près de deux heures. Et même si les autres pisteurs nous ont retrouvé rien qu'au bruit qu'il faisait en gueulant, aucun n'a osé entrer dans la ruelle. Je lui ai pété toutes les cotes et défoncé une rotule et une cheville. Je lui ai pété le nez à coup de tête, défoncé l'arcade et fracassé la pommette. Quand j'en ai eu terminé je l'ai laissé tomber au sol et je l'ai fouillé pour trouver le peu de berrys qu'il avait encore sauvé de sa dernière planque. J'en ai trouvé une partie... Et aussi un avis de recherche. A son nom. On promettait une récompense à quiconque le ramenait mort ou vivant. Une récompense supérieure à la récompense du tournoi... Je regardais l'homme, qui sans être mort n'était plus vraiment vivant. Comme aucune clause de santé n'avait été précisée, je rangeais l'avis dans ma poche, chargeais le gonze sur mon épaule et pris mes affaires sur l'autre. Personne ne tenta de m'arrêter. Je posais les Berrys retrouvés dans la main de l'organisateur du tournoi qui ne dit rien. Il se contentait de me regarder passer avec des yeux grands comme des soucoupes. Moi j'avançais droit vers le fort de la marine. Ce type, non content de m'avoir piqué ma récompense, était un salopard recherché pour plusieurs crimes et délits mineurs. Autant mettre la chose à profit et empocher une récompense encore plus grosse puisque j'en avais l'occasion. J'ai rapidement déchanté en arrivant au fort. Le gardes de quart, non content de refuser de me donner la récompense - comme quoi je n'avais pas le permis nécessaire pour venir réclamer les primes comme ça - il voulu m'enfermer pour chasse de prime illicite. J'ai commencé à hausser le ton, la soirée prenant un tour désagréable. Alors que j'étais en train de remettre en question les orientations et habitudes sexuelles, ainsi que les bonnes mœurs et l'honneur des aïeux du brave marine qui ne faisait que son travail, un officier débarqua, avec l'air du type qu'on est allé sortir du lit. Je me rendis alors compte qu'une bonne demi-douzaine de marins n'avaient pas osé venir intervenir directement. Il y avait là des matelots, mais aussi un ou deux sous-officiers qui n'en menaient pas large. Le ton baissa et je m'expliquais enfin avec une personne que je jugeais un peu plus compréhensive et compétente que les autres. C'est comme ça que j'ai appris que, oui, chasser des primes c'est juteux, mais aussi souvent dangereux et qu'il faut une licence de chasseur de primes pour en profiter. Quand on m'a annoncé le prix de la licence, je tombais de haut. Un MILLION de Berrys ! Même si je cumulais ma récompense du tournoi - que je n'avais toujours pas touchée - et mes économies, il me manquerait encore bien une centaine de milliers de Berrys. Alors que j'allais renoncer à faire ma carrière dans la chasse aux primes, plusieurs choses se passèrent simultanément. D'abord, alors que je me levais, l'organisateur du tournoi - aussi illicite soit ce dernier il semble que la marine laisse couler dans la mesure où ça ne tue personne et où un petit pourcentage est reversé au fort - débarqua dans le fort et fonça directement sur l'officier avec qui je venais de parler, lui expliquant à toute vitesse qu'il avait assisté à un truc totalement fou, décrivant mes actes et ma ténacité au cours des derniers jours comme autant de prouesses... Chose dont j'étais bien étonnée. L'officier sourit et lui indiqua de se retourner. L'organisateur resta bouche bée quand il me vit debout dans l'ombre, derrière lui. Pour mon bonheur, j'avais le visage dur et fermé à cet instant là, capuche déjà rabattue sur ma crinière sombre. Il faut croire que ça a fait son petit effet. Il a laissé sa part à l'officier, puis m'a immédiatement apporté ma propre récompense, me remerciant à grand renfort de gestes amples de mon aide pour lui ramener la recette, etc etc... J'étais sur un petit nuage. Dans la foulée je reconnus l'homme qui accompagnait l'organisateur. Il avait eu un regard appréciateur pour les quelques outils de forgeron que j'avais emmené avec moi, et sur ceux que j'avais fabriqué en cours de route... J'ai dû négocier comme jamais cette nuit là, mais j'ai finis par obtenir qu'il m'en donne 150 000 Berrys. A l'aube, j'étais au fort et, devant l'officier de la veille qui m'adressa un sourire entendu, je payais ma licence de chasseresse de primes. J'avais fais mon choix... Je laisserai le soin de fabriquer les armes aux autres, moi, je les manierai. Je suis restée trois mois encore dans cette ville, le temps de fêter mon dix-huitième anniversaire dignement avec force rhum et chansons grivoises. La fête fut largement arrosée par mes bénéfices. Je ne traquais pour l'instant que des petites frappes, mais elles ne m'échappaient que rarement, voire jamais. Et jamais longtemps. J'ai changé d'île ensuite... Où que j'aille, je n'ai eu de cesse de travailler à améliorer mes techniques. J'ai gardé le surnom de Black Cat, parce qu'il convient toujours à la poisse que j'incarne pour les types que je traque. Jusqu'à présent je me suis toujours moquée de toucher de grosses récompenses, tant que je pouvais en vivre. Mais récemment j'ai finis par accepter l'idée que je pourrais pas jouer en petite section toute ma vie. Il était temps que je remette un coup de jus pour me dépasser à nouveau et commencer à traquer de plus gros gibiers... >> Test RP Dire que le temps est humide équivaut à un euphémisme osé dans le coin. A dire vrai je savais pas qu'autant de flotte pouvait tomber en même temps du ciel. C'est assez peu étonnant que le coin soit très boisé. Pas bon ça. Plutôt un avantage pour eux. Enfin pour lui. Le maître. La voie diplomatique a échoué. Tout ce que j'ai réussi à obtenir c'est un duel entre lui et moi. C'est déjà pas mal... surtout sachant que j'ai perdu mon calme. Et dire que ça avait bien commencé... *~1h plus tôt* Veuillez m'annoncer à votre maître. J'aimerai le rencontrer, pour parler avec lui, je suis Kata D... - Je suis là, chasseresse... Un ton traînant, plein d'assurance... de morgue. Juste à ma droite, à la limite de mon champ de vision. Je ne réponds pas et je monte les marches. Les serviteurs s'écartent devant moi et m'ouvrent le passage vers lui. Je me tourne enfin vers la droite, je le regarde et le détaille en entier. Il est grand, il doit me rendre au moins quinze centimètres. Il est fin, sec, je le devine infiniment plus rapide que son corniaud d'élève. Le fait que j'ai rossé ce dernier généreusement n'enlève rien à l'appréhension que j'éprouve ici et maintenant. D'un autre côté je suis ravie. Cet adversaire là sera intéressant à affronter, et ça sera pas du luxe ! Sauf que si je perds je remporterai jamais la prime. Il faut d'abord essayer autrement. Une profonde inclinaison du buste pour commencer, respectueuse. Je crois que vous vous attendiez à ma venue. Je suis effectivement chasseresse de primes. Et votre élève, de ce que j'ai pu apprendre, est venu se réfugier chez vous pour m'échapper. - Et la sans-gêne habituelle des chasseurs vous a poussé à venir le réclamer, même chez son père ? Ah... Problème numéro un, le maître est le paternel de l'élève. Ça me rendrait nostalgique si l'élève n'était pas un voleur patenté. D'une autre côté... Je comprends votre situation. Mon propre père aurait éprouvé le même dilemme si j'avais eu le malheur de me tourner vers le crime et de revenir à la maison avec un chasseur aux trousses. - Et alors ? - Alors rien ne m'oblige à ramener votre fils mort. Il n'a tué personne et n'écopera que de quelques années de prison. Après ça vous pourrez le retrouver et le gérer comme bon vous semble. - Ta sollicitude me touche, chasseresse. Mais tu me fais bien rire. Mon fils m'a raconté comment tu te bats. Que tu ai réussi à le vaincre avec un style aussi grossier et lent est déjà un exploit. N'espère pas tenir deux minutes face à moi. Je rosserai tous les chasseurs de prime qui viendront prendre mon fils aussi longtemps qu'il se réfugiera sous mon toit... Et ta pitié, Chasseresse... JE CRACHE DESSUS ! C'est à cette seconde précise que dans ma tête ça à fait "Verrouillages de sécurité... désactivés... Mode berserker... initialisation à 25%". Genre quand vous fourrez trop de poudre dans la gueule d'un canon et qu'il menace de péter si vous allumez la mèche. Genre... péter. Pour de vrai. Et là c'est ce qui allait se passer. Ton art ne vaut rien, chasseresse, tu serais même incapable de le défendre avec honneur face à un combattant digne de ce nom... - Mon art est ce que j'ai voulu en faire, et sauf votre respect monsieur, vous ne rendez pas service à votre fils en lui évitant de subir les conséquences de ses actes. Vous ne serez pas toujours là pour le protéger. Et vu comme vous l'avez préparé... Voilà. Fallait pas m'énerver aussi. Après je deviens caustique, désagréable, toussa toussa... Et puis après ça donne des situations cocasses mais souvent un peu tendues. Comme ce qui suit en fait. D'abord le type en face est devenu pâle... puis tout rouge, façon pivoine m'voyez ? Et quand il a parlé, tous ses serviteurs ont reculé d'un ou deux pas minimum pour s'écarter de nous. En même temps, rien qu'à l'entendre, j'ai compris que j'avais touché juste. Le genre à aimer se vanter et pas supporter qu'on le frôle. Je pense que je vais déguster. Tu ose venir chez moi, réclamer mon fil pour le vendre à la marine, et insulter mon art ?! Arh ! Mes oreilles ! Je saaaaaaaaaaaaigneuh ! Non mais sans déconner, un clicher pareil quoi ! Vous vous imaginez poursuivre un voleur jusque chez lui, vous trouver face au père mécontent et vous entendre raconter un tel tissu d'âneries ? Outre le fait qu'il m'a insulté le premier, ce chien galeux se permet de me mettre en fautive ! "Mode berserker, initialisation à 50%" Vous êtes risible. Vous. Votre fils chéri. Votre manque de créativité et d'imagination. Votre style de combat n'apportera jamais rien à personne. Ce n'est qu'une redite, remâchée et régurgitée, de ce qui se fait déjà en mieux ailleurs. Vous n'arrivez sûrement pas à la cheville de la moitié des maîtres que j'ai croisé et j'ai peine à croire que vous soyez en mesure de repousser qui que ce soit qui serait décidé à venir arrêter votre fils... Et VLAN ! Pfeuh... Toi en tous cas je n'aurais pas besoin de lever le petit doigt pour t'arrêter. Tu ne le mérite même pas. Suis mes domestiques, ils vont te raccompagner en ville... Aïe. Pause. Qu'on recompte les points pendant que je ramasse mes morceaux d'amour propre et de fierté dispersés un peu partout.... Quoique... Au point où j'en suis... Non mais si vous avez peur de m'affronter, dites le tout de suite hein... Je peux aussi juste embarquer votre fils sans vous faire de mal vous savez. Vous vous abîmerez pas d'ongle si vous me laissez faire sans protester. Ohoh ! Il est violet maintenant ! Et moi je suis à 75%, au prochain coup foireux que cet abruti m'aligne j'explose... En attendant, lui reprend son calme assez rapidement, mais je sens que ce n'est qu'une apparence. On arrive ENFIN aux choses sérieuses. On pourrait voir qui vaut vraiment quoi. Juste toi contre moi, dans la forêt. Celui qui met l'autre KO gagne et peut décider de ce qu'il advient de mon fils. Et ben voilà ! On aurait pas pu commencer par là non ? Attends... Je viens de dire quoi là ? Ah mais non ! Mais non ! Il va me démonter ce type ! J'ai sûrement pas le niveau là. Faut pas déconner non plus. Je vais me faire recadrer à l'ancienne dans cette affaire moi... * ~25 minutes plus tard du coup, à la louche* Il est là. Il va me tomber sur la couenne dans quelques secondes. Je le sais. Il voudra en finir vite. Il est temps de se concentrer. Pour commencer amorcer le mouvement de la croix. Une fois lancée elle sera beaucoup plus simple à manier. Ce type est sûrement très rapide, mais je suis résistante et et forte, mon père y a veillé. Cette croix qui doit peser presque dix kilos, j'ai appris à la manier comme certains manient deux sabres. L'important est de garder le rythme, sous peine de se découper tout seul. Révolutions lentes mais régulières, faire tourner ce rempart d'acier tout autour de soit, irrégulièrement, couvrir un maximum d'angles morts à chaque déplacement, tout en tournant sur soi-même, en sens inverse. Au début ça donne envie de vomir, puis on s'habitue. Au premier frôlement métallique contre ma garde je la modifie pour empêcher toute prévision de mes déplacements. Je l'ai vu passer du coin de l'œil. Je sais où regarder, où écouter. Je pare aussi efficacement le deuxième assaut, puis le troisième, et les quelques autres qui suivent. Chaque fois un nouvel angle d'attaque, chaque fois une parade efficace. Puis plus rien. Sur un coup de génie je me jette au sol et effectue une roulade. Une seconde plus tard il plante ses deux lames là où je me trouvais. Il lui faudra une bonne demi-seconde pour les retirer du sol. A moi de jouer du coup. Je change de prise sur mon arme et je l'empoigne par une des extrémités. Hop, un mètre cinquante d'allonge en plus. Un mouvement circulaire bien placé et la poignée de ma croix vient le cueillir au levé, pile dans la joue. Il roule au sol et se relève. Je sais qu'il voit rouge. Moi j'ai repris mon arme par le centre et je commence à la faire tourner plus vite. Maintenant ça va se jouer de front. Il se jette sur moi, il est rapide l'enfoiré. J'ai à peine le temps de parer sa première attaque qu'une autre arrive totalement de l'autre côté... Comme prévu. Impossible d'inverser le mouvement de mon arme. Trop lourde. Et faire un tour complet sur moi-même serait trop long. Donc je met à profit ma petite taille et je me sers de l'élan de mon arme pour la faire passer par-dessus mes épaules pendant que je me glisse dessous. L'effet est double. D'abord je finis d'écarter sa première lame, ensuite je dévie la seconde vers son ventre - grâce au sens de rotation de ma lame - et vers le sol vu que je pare de haut en bas. Il exécute une pirouette hallucinante pour ne pas s'empaler sur son arme et la dégage du sol dans le même mouvement. Moi je recule, aux abois. Je le sens mal. Vraiment. La suite n'est qu'une succession de parades de justesse, mon mur d'acier se révélant trop lent pour tenir le rythme. Il faudrait que j'ai le temps de... non, aïe ! Je l'avais pas vu venir celui-là. Je m'étale comme une bouse fraiche... Ou pas. Il me récupère au vol d'un coup de pied dans le ventre et m'éjecte contre un petit arbre. Je dis petit parce qu'il fait moins de trois mètres et que je le déracine rien qu'en le percutant. Ma lame vole et se fiche dans un tronc plus gros, pas loin. Moi j'agonise en silence. J'ai pas l'intention de me relever tout de suite. Trop mal partout... Ah ! Encore plus faible que je le pensais... Vraiment pathétique. Les femmes ne devraient même pas pouvoir prétendre à se battre... Ahah très drôle... Euh... Une seconde. Il a dit QUOI ?! "Mode berserk initialisé à 100%... Amusez-vous bien !" Il y a un énorme avantage déraciner un arbre en se faisant balancer dessus. On gagne un temps phénoménal quand il s'agit de s'en servir comme d'un projectile. L'autre vient à peine de tourner les talons avec son sourire plein d'orgueil que j'ai déjà les voyants dans le rouge. Je me relève sans bruit, sans hurler, je prends juste l'arbre à deux mains et je le lance. J'ai déjà pratiqué souvent avec des rochers, des arbres plus gros, ou même plus simplement avec ma croix. Celui là est assez léger pour que je l'envoie jusque sur ce sale macho. Il l'entend, bien sûr... Mais je crois que dans sa tête il était impossible que j'ai encore la force de me relever pour lui balancer ça dessus. Donc il se retourne. Sans se presser. Juste assez vite pour que le tronc lui claque le profil, genre l'oreille, la joue, la mâchoire, l'œil, la tempe... Damn... C'est épais un tronc mine de rien ! Je m'étais pas rendu compte que ça couvrait aussi bien le visage quand c'était bien placé. Délaissant le spectacle - pourtant assez drôle - de mon adversaire qui se relevait avec peine après une rencontre pourtant toute naturelle, je suis allé récupérer mon arme et j'en ai séparé les deux lames. Maintenant j'avais plus ou moins deux doubles lames, tenues par leur milieu respectif. Beaucoup plus rapide et efficace, et tout aussi redoutable en défense. Deuxième round. Cet enfoiré était presque aussi rapide qu'avant malgré la réfection de façade opérée par mes soins, mais mon acier était aussi deux fois plus présents et beaucoup plus mobile. Il utilisait exactement les même techniques que son fils, mais en beaucoup plus rapides. C'est ce qui m'a sauvé je pense. Je pouvais prévoir ses coups et les parer rien qu'en voyant le début de l'enchaînement. Comme je m'y attendais il y avait assez peu d'improvisation ou d'imprévisibilité dans son art. C'était purement et simplement un hachoir qui comptait sur sa vitesse pour vaincre le premier. Tant pis pour sa pomme. Il m'a fallu plusieurs minutes d'efforts pour décaler sa garde et placer mes premières touches. A partir de là il a été totalement désorganisé et j'ai pu arriver à mon objectif : coincer et endommager ses lames, voire le désarmer. A un moment je l'ai amené face à un arbre au tronc épais, une essence à la sève collante. Je lui ai laissé une ouverture monstrueuse dans ma garde, un de mes plus beaux leurres. Il s'y est engouffré, je l'ai dévié et a bloqué son sabre dans le tronc. La perspective de voir son bras trancher par ma propre arme l'a rapidement décidé à l'abandonner. Concernant la deuxième arme, j'ai coincé sa lame au sol, sous le tranchant croisé des deux miennes, puis j'ai appuyé, déployant toute ma force pour l'enfoncer dans le sol. Dès que l'ouverture entre le haut de mes armes fut suffisant, j'ai sauté à travers je lui ai refait l'autre côté du visage, à la botte ferrée cette fois. Sur le coup il a lâché son sabre qu'il tentait de dégager désespérément et à reculé quand je lui ai aligné un second coup, dans le foie cette fois. J'ai laissé mes lames plantées là et j'ai tombé la cape. Maintenant, finit de rire. Place au sport, au vrai. Si j'en avais eu j'aurais remonté mes manches... Je me suis contentée de servir mon plus beau sourire, carnassier, désagréable et dérangeant. Un partout. Troisième round. Nous sommes face à face... Ça va se régler aux poings pour la fin. Retour aux sources... Et j'ai l'impression de rejouer notre échange précédent. Il est extrêmement rapide et frappe fort, mais ses poings nus ne sont pas létaux. Ses muscles sont trop fins, il frappe mais pas assez fort pour me faire autre chose que des bleus. C'est là que ma résistance physique et ma force brute vont faire le travail. Dès mon premier crochet au visage il esquive en se baissant... Et sa cuisse mange mon genou qui attendait en embuscade. Il recule. Crochet encore, du même côté, au foie. Il avait déjà un peu mal de mon coup de botte, mais j'aimerai qu'il se souvienne bien de mon passage. Dans le même temps mon bras pare son propre direct, affaibli par la douleur qu'il ressent. Nouveau coup de genou, dans l'autre cuisse. Il va rapidement comprendre son erreur. Manier une arme à quatre lames implique de savoir regarder partout autour de soi et gérer plusieurs choses à la fois. Ça oblige aussi à une coordination des membres parfaite, sous peine de se mutiler horriblement. Je me suis presque brisé des os à force d'erreurs avec mon arme d'entraînement en bois à l'époque. Mais j'ai survécu, et je suis devenu plus forte. Je vais lui survivre aussi, et grâce à lui j'espère beaucoup progresser... Mais la prochaine fois il évitera de se montrer grossier ! J'enchaîne les coups simultanés depuis autant d'angles différents que possible. Il n'arrive pas à gérer, trop habitué à son allonge et à ses lames. Trop désarçonné face à une adversaire qui refuse de subir les coups comme tout le monde. Je sais que je vais en chier demain matin, mais au moins, maintenant, grâce à ma concentration sur mon combat, je suis pratiquement insensible à la douleur. Ça marche aussi contre le froid, par exemple. Lui par contre est totalement perdu. Je finis par l'acculer contre un arbre. Là je sors mon arme ultime. Outil privilégié pour mettre fin à un débat qui traîne trop en longueur. Le coup de tête. Je lui aligne celui-là entre les deux yeux, pile sur l'arrête du nez, qui craque sous le choc. Sa tête bute violemment contre le tronc de l'arbre en reculant et il s'effondre sur le sol, sonné mais encore conscient. Maintenant que le combat est terminé l'adrénaline va redescendre, et moi je vais souffrir. En attendant je vais récupérer mes lames, les siennes et je le soutiens pour rentrer jusqu'à sa demeure. Je sens déjà les courbatures qui vont me flinguer toute envie de bouger avant longtemps... Mais peu importe. J'ai gagné. Avoir affronté le fils avant le père m'a donné un avantage considérable, surtout que contre le fils je n'ai pas eu besoin de séparer mon arme en deux, ce qui m'a permit de garder la surprise. Cette traque est enfin terminée... En chemin il finit par prendre la parole. Mais qui es-tu à la fin ?! -Si vous m'aviez laissé me présenter plutôt que de vous la jouer à m'interrompre... La lassitude dans son regard achève de me donner la victoire. Je me fends donc d'une présentation dans les règles, je crois que je lui dois bien après tout. Je suis Kata D. Blake. Et si je suis chasseresse de primes pour l'instant, c'est uniquement parce que ça me permet de rencontrer des gens comme vous et de les affronter, en plus de gagner ma vie. La première leçon que m'a donnée mon père, et dont j'ai mis quatre ans à comprendre la portée, c'est qu'il ne faut jamais arrêter d'essayer de se dépasser et de se surpasser, pour progresser encore et encore. Peu importe ce qu'on a déjà accomplis... Il reste toujours plus à faire ! - Je crois que tu as gagné le droit de me faire la leçon, pour cette fois... J'espère cependant ne jamais te revoir ! Ne vous méprenez pas j'espère bien que vous entendrez parler de moi un jour, quand mon nom sera connu à travers tout Grand Line et toutes les Blues comme celui de la meilleure combattante qui soit ! Je décide de prendre son air ahuri comme un demi-compliment à mon ambition et je lui réponds par un demi-sourire. Je sais que je vais en baver, mais si je suis le premier enseignement de mon père jusqu'au bout, si je ne cesse de progresser et de devenir plus forte, alors il ne pourra en être qu'ainsi. Un jour, il n'y aura plus que moi à dépasser... Et ce jour là, je commencerai enfin à m'amuser. * Trois jours plus tard, en fin d'après-midi* Et voilà... Nouvelle prime en poche ! Le vilain voleur est derrière les barreaux et son père a concédé sa défaite, bien que de mauvaise grâce. Il m'a aussi invité... à ne plus remettre les pieds près de chez lui, ce qui ne m'étonne pas. Quand je suis partie il a maugrée quelques petites choses à propos des chasseurs de prime, des femmes, de la triche et deux trois bricoles un peu plus désobligeantes... Mais je suppose que ça importe peu. J'avais ma prise, la récompense au bout du trajet et plus aucune raison de me soucier de lui. Et puis après tout, vu la voie que je me destine, je risque d'en croiser souvent des comportements comme ça, non ? |
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Informations IRL
- Prénom : Kata j'aime bien, ça peut-être masculin comme féminin et ça reste mon appellation web la plus répandue ^^
Age : vingtaine passée
Aime : Ecrire, lire, créer, dormir.
N'aime pas : Les contraintes (surtout horaires), l'angoisse de la page blanche, l'insomnie.
Personnage préféré de One Piece : Pour l'instant, et de ce que j'en ai vu, c'est Shushu (le chien au tout début), juste pour le principe du "Je te bloque une foule en colère sans même en mordre un seul, et avec classe encore !"
Caractère : Pouacr, vous m'en posez une belle là... Je pense être assez franc jeu, avec ce qu'il faut de diplomatie pour comprendre quand il faut la coller en veilleuse. J'aime fleurir mon langage d'expressions un peu folkloriques et je suis un inconditionnel des jeux de mots à tiroir et blagues douteuses, de préférence les plus stupides (sans en abuser of course... quoique)
Fais du RP depuis : Je crois qu'on peut compter cinq ou six ans, facilement.
Disponibilité : Normalement je suis dispo plus ou moins tout le temps, si tant est que j'ai pas un empêchement d'accéder au PC. Ce qui dépendra vraiment c'est la fréquence avec laquelle je vais surveiller le forum, mais normalement je suis du genre à passer une fois tous les deux jours grand max (sauf période d'asociabilité totale pour raisons de gaming solo... ça m'arrive pas souvent et ça dure parfois quelques jours, parfois une semaine.)
Comment avez vous connu le forum ?
C'est Easton qui m'a montré le forum, alors que je connaissais juste pas du tout One Piece, sauf quelques épisodes vu à la va vite avec mes colocs. Après discussion et un point de vue plus global de l'univers, j'ai compris qu'il y avait de quoi faire et, si j'ai pris la peine de commencer à regarder les épisodes de l'animé, j'ai décidé de me jeter à l'eau avec une expérience plus théorique (lecture des topic de règlement du forum par exemple), que pratique (via vision de l'anime ou lecture du manga). Donc je serai pas à l'abris des boulettes, du tout, et je serai bien sûr à l'écoute des corrections à apporter à mes textes pour telle ou telle raison ^^
Dernière édition par Kata D. Blake le Dim 9 Déc 2012 - 21:26, édité 8 fois