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Un Assassin juste?

La route vers la vile des sables est difficile. Une chaise roulante ce n’est pas le top dans le sable. Heureusement que Yastu a fabriqué des chenilles qui facilitent le déplacement de l’handicapé. Le paysage est agréable. Un désert décorait par de grandes dunes. Dans un monde où l’océan domine c’est un sacré changement. Une diversité appréciée pour le moment. Normalement trois heures suffisent pour atteindre la capitale. Avec un guide nos deux hommes partent en direction de la capitale avec beaucoup d’eau en cas de besoin.

Cinq heures plus tard. Ils arrivent enfin à la ville. Mais une nouvelle découverte s’offre à eux. Des bâtiments qui sortent de l’ordinaire. Des tours avec les sommets arrondis qui finissent en pointe. Le soleil continu à taper tandis que nos hommes lèvent leurs yeux. Heureusement qu’il avait prévu beaucoup d’eau pour la route. Ils sont à sec, les lèvres gercées mais profitent de cet instant. Ce voyage fut pénible et difficile. Les hommes décident de se reposer dans une auberge.

Après s’être restauré Ivan tend l’oreille pour entendre ce que racontent les individus. C’est une façon de se renseigner tout en s’exerçant à son pouvoir. Il y avait une dizaine d’individus. Des discussions plus ou moins intéressantes. Puis un moment deux voyageurs assez sinistres parler d’assassinat. L’un vêtu de noir avec une taille aux alentours de deux mètres accompagnés d’un petit sournois qui n’arrête pas de se frotter les mains. Le grand avec une voix grave parle sans retenue.

-Il faut engager ce type il peut tuer n’importe qui pour de l’argent. Tu me ramènes l’argent on va le voir et c’est régler. Demain soir rendez-vous dans les égouts défiles toi pas, ta compris ! Sinon…


Il casse une bouteille juste en la serrant légèrement sa main.

Un homme tuant n’importe qui n’est qu’un monstre. Il faut arrêter ces crimes. La justice doit être faite.
L’ange décide de se reposer et d’aller le lendemain matin.



Une fois dans les égouts la recherche de l’assassin commence. Une odeur désagréable brûle les sinus. C’est à en vomir. Des rats sautent de partout. C’est bien le genre d’endroit où un monstre peut se loger. Après quelque temps un local sur un côté est visible. Les hommes entre et voie une femme assise derrière un bureau. C’est peut être un pantin vu qu’aucun mouvement est perceptible. Puis elle ouvre la bouche et demande c’est pour quoi. Les hommes un peu effrayés par la dame répondent avec une petite voix que c’est pour l’assassinat du lieutenant-colonel Matheson, le bon. La somme s’élève à quatre millions de Berry. Ivan lui demande si c’est elle l’assassin. La réponse et négative.


Dernière édition par Ivan De Cimitiero le Sam 15 Déc 2012 - 22:07, édité 1 fois
    "Le meurtre de Matheson ? Qui est le commanditaire ? Bien. Non, pas la peine d'envoyer quelqu'un d'autre, je suis déjà sur place, je m'en charge."

    Toujours la même histoire. Dès qu'un contrat louche apparaissait, la Confrérie faisait valoir sa validité. Et lorsqu'elle n'était pas avérée, la sanction tombait. Ainsi, on supprimait les deux têtes de la corruption. Ceux qui pensaient oeuvrer pour leur propre compte en engageant des assassins, et l'assassina t des hommes qui oeuvraient à l'encontre du peuple. Mais qu'on leur demanda de tuer Matheson, le bon, c'était chose improbable. Il était, même pour la Marine, un homme d'honneur et de bien reconnu. Si un homme désirait sa mort, il méritait une visite particulière. Les assassins se réservaient le droit de refuser certains contrats, après tout. Mais nul ne parlait de cette clause, car bien peu étaient encore en état de le faire. C'était une bonne chose pour faire valoir la véritable justice. Certains parlaient du fait qu'on ne pouvait être à la fois le juge et le bourreau. C'était là que la justice était faible. Seule la cause pouvait assurer le verdict impartial, et nul homme n'était incorruptible. Mais en entrant dans la Confrérie, on n'était plus un homme mais un assassin.

    Hinu Town. Lieu maintes fois fréquenté, épicentre de la force la Confrérie. Nul ne se doutait que le point central du réseau d'Il Assassino se trouvait là, mais sous la façade de la guilde se trouvait le squelette de son réseau. Personne n'était à même de le dépasser sur ce point tant que ses hommes seraient là. Rien n'était vrai, tout était permis, après tout. Remonter la piste des hommes qui avaient commandité le meurtre ne fut pas difficile : dès leur sortie des égouts, les recluta les avaient gardés en vue. Les oiseaux d'Il Assasino épiaient tout ce qui pouvait respirer dans les rues de la cité. Un grand balaise en noir. Un petit sournois. Un type en fauteuil roulant. Et un autre, encore plus insipide. Voilà une étrange compagnie, à s'en demander comment ils en sont venus à se rencontrer. Les heures passèrent. Les deux premiers périrent sous l'interrogatoire incisif de l'assassin. Tuer Matheson pour l'argent et le profit. Le tuer pour fournir assez de chaos pour reprendre la main sur sa garnison et y reprendre le trafic qu'il avait démonté, leur trafic. Puant, méprisable. La sanction fut la mort, devant l'étendue de leurs crimes. Quant au troisième d'entre eux, l'assassin s'engouffra dans sa chambre à l'heure la plus tardive de la nuit, pareil à une ombre. Une effraction qu'il avait déjà effectué mille fois. Il se plaça dans le coin de la chambre, profitant de la pénombre pour rester inaperçu et, comme toujours, soigner son entrée.


    "Le meurtre du Lieutenant-Colonel Matheson. Pour tuer 'Le Bon', mieux vaudrait vous y prêter à deux fois avant de traiter avec les ombres. Et celles-ci ne tolèrent pas ceux qui vont à l'encontre de la vraie justice. De la cause." se présenta-t-il, d'une voix forte.

    Sa lame secrète était prête à être dégainée, mais il attendait la réponse formelle de son interlocuteur. Il ne tuait jamais sur une présomption, toujours sur une certitude argumentée de preuves. Si sa cible ne confessait pas son crime, il ne valait pas mieux qu'un tueur. Même s'il se faisait une très forte idée de la raison qui l'avait poussée à se livrer à un pareil acte, la même que ses camarades. La clémence ne faisait malheureusement pas parti du crédo des assassins.
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    L’ange de la justice ne laissera pas impunie les deux hommes sinistres. C’est pourquoi Yatsu s’est occupé de la filature sous l’ordre de l’ange. Une filature bien calculée par Ivan. Tous les mouvements étaient calculés. Toutes les directions furent étudiées pour prendre les itinéraires les moins suspects. Mais malgré cela, pendant une petite période le blond les avait perdues de vue. Cet instant a suffi pour qu’un individu les assassine. Suite à cette information il y avait deux solutions possibles. Soie la ville est dangereuse et que le meurtre est courant. Soie l’assassin n’accepte pas certains contrats et décide de juger les commanditaires.

    -Dans tous les cas il faut se préparer à la pire des situations. Nous restons dans la foule jusqu’au soir puis… Nous allons préparer quelques pièges dans la chambre.


    Tard dans la nuit, dans la chambre de l’ange un individu s’est infiltré.

    "Le meurtre du Lieutenant-Colonel Matheson. Pour tuer 'Le Bon', mieux vaudrait vous y prêter à deux fois avant de traiter avec les ombres. Et celles-ci ne tolèrent pas ceux qui vont à l'encontre de la vraie justice. De la cause."

    *Etrange, il dit la vérité. Aucun mensonge … Mais il est possible qu’il connaisse "le bon" pour éviter de le tuer. Dans ce cas il ne mentira pas tout en étant la justice. On n’est jamais trop prudent*

    Le borgne allongé, se redresse et s’assoie. Toujours avec son tissu sur la tête, les mains sous la légère couverture. Une main qui saisit un pistolet l’autre avec un sabre. De plus les planches proches du lit on était fragilisé pour casser au moindre poids. S’il saute sur la cible, le calciné peut tirer sur un fil qui fera descendre des pics du plafond jusqu’à la hauteur de sa tête. Ces quelques préparatifs devrait suffire.

    -La vraie justice ? Comment une personne qui tue les gens dans leur intimité peut prétendre à la justice? Tuée des Hommes pour de l’argent… Tu n’es rien d’autre qu’un meurtrier.

    Une certaine assurance après ces propos. Un an plus tôt il n’aurait rien pu faire de tout cela, mais aujourd’hui c’est un autre homme près à se battre pour ces idéaux, à ne plus compter sur autrui.


    Dernière édition par Ivan De Cimitiero le Sam 15 Déc 2012 - 22:10, édité 1 fois
      Sa réponse n'est pas similaire à celles de ses deux compères. Plus sereine, plus sobre. Et moins pathétique. Il ne le connaissait pas, il ne savait pas ce que signifiait l'habit noir, alors que de coutume celui des assassins était blanc. Il se redresse, le visage toujours caché par le drap qui trônait sur sa tête. Pourquoi se voiler face à la mort ? Rafael plissa les yeux pour mieux y distinguer sa cible dans la pénombre. La mince rai de lumière perçant à travers la fenêtre ne suffisait pas à lui permettre de contempler chaque détail de la scène. Il ne voyait pas ses mains, ce qui était une attitude hostile à ses yeux. L'assassin laissa donc glisser ses doigts sur son bracelet gauche, amorçant le mousquet dissimulé dans sa manche avec un claquement métallique caractéristique qui n'était pas de bonne augure. Il se redressa, un léger sourire en coin.

      "L'argent donne l'illusion du pouvoir. La vie ne se mesure pas à une poignée de morceaux ambrés. Pas plus que la mort." répondit-il, se demandant alors quel était le but de cet homme.

      Menacé, il cherchait à engager la conversation. Se sentait-il sûr de lui ? Alors il pêchait par excès de confiance car l'assassin n'était qu'un homme épris d'une idée. On se souvenait de l'idée car un homme pouvait échouer. Il pouvait être arrêté, il pouvait être exécuté et tomber dans l'oublie. Alors qu'après 400 ans, une idée pouvait encore changer le monde.


      "Justice ? Toi commande la mort d'un homme honorable, ces mots n'ont rien à faire dans ta bouche. Justice et liberté sont plus que des mots, ce sont des principes. Alors avant de cracher ton venin face à la fatalité, je te conseille de mesurer tes propos et d'implorer la pitié de ce Gouvernement corrompu car moi, je n'en aurais aucune." répliqua-t-il, acerbe, en levant son bras en direction de l'homme alité face à lui.

      Il ignorait tout de cet homme, de ses motivations mais son crime suffisait à faire de lui une créature exécrable. Puisqu'il partageait le dessein des deux derniers individus, qu'il connaisse le même sort qu'eux. Il n'avait besoin que de sa réponse pour ouvrir le feu, pour respecter le crédo et mettre à mort un coupable. L'assassin était proche de la fenêtre et prêt à tout ce qui pouvait humainement lui arriver. Il était entraîné à cela depuis sa plus jeune enfance, il était un maître dans son art. Peu importait la mort, peu importait le temps c'était son rôle. Il se devait de n'être qu'une dague dans la nuit, un exécutant. Rien de plus si ce n'était une maigre dose de libre-arbitre qui le distinguait des autres machines à tuer du gouvernement. Il n'obéissait pas aux ordres, il obéissait à la cause et protégeait le peuple. C'était son rôle et sa vocation. Un homme de bien qui combattait le mal par le mal. Ceux qui clamaient que la mort n'arrangeait rien n'avaient jamais contemplé la misère du monde. Il y avait des individus, et il était triste de l'avouer, qui était bien mieux morts que vivants. Ce type en faisait visiblement partie, mais jamais l'assassin ne romprait le crédo par excès de confiance. Cela le distinguait des meurtriers, comme l'appelait l'homme encapuchonné.

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      C’est de belle parole qui sorte de la bouche d’un individu sombre. Mais toujours pas de mensonge. La petite réplique de l’ange lui a permis d’en apprendre beaucoup plus sur son interlocuteur. Le fait qu’il n’a pas cherché à assassiner directement avec le fait qu’il divulgue de bonnes paroles. Pour finir il y a le fait qu’il dise que l’homme est honorable et que juste après il insulte la marine. Le puzzle est maintenant monté. C’est bien un homme vivant pour la justice qui se tient là prêt à tuer toute personne nuisible à la paix. Voilà ces idéaux, pour le caractère aucun n’indice ne peut nous aider sauf le fait qu’il est froid. Maintenant qu’on connaît son vrai visage il faut qu’il connaisse qui est sa cible.

      Les mains cachées se montre et un sourire est visible. Un simple sourire ? Non voilà qu’un rire commence à se faire entendre. A ce stade ce n’est plus un rire, il risque de réveiller toute l’auberge ! Puis le calme revient. Il applaudit l’assassin. Il s’allonge de nouveau comme s’il pouvait dormir en paix. Les mains derrière la tête, le sourire aux lèvres. Toujours le tissu qui ne laisse paraître que la partie non calcinée du visage.

      -Mon ami c’est une belle soirée tu trouves pas ? Le ciel dégagé, les étoiles qui scintille. Aucune tache rouge n’est annoncée pour ce soir. Moi commanditait un tel meurtre ? Je suis incapable de mentir. Il est vrai que si j’étais malsain ça ne serait pas un mensonge de vouloir la mort d’un homme de bien. Mais ne pense tu pas que si c’était le cas un combat aurait déjà éclaté entre nous deux ? Là tu penses que je ne suis qu’un homme qui utilise un subterfuge pour s’en sortir. Je te laisse juger par toi-même.

      Il sort les armes et les balance par terre. Tout peut arriver. Yatsu caché sur un bâtiment avec une belle vue de la scène, le sniper en main a pour ordre de tiré qu’en cas d’agression et de tentatives de meurtre. La balle est dans le camp de l’assassin. Si l’ange a vu juste il n’y aura pas de sang cette nuit. Sinon… Espérons que c’est la première option.


      Dernière édition par Ivan De Cimitiero le Sam 15 Déc 2012 - 22:12, édité 1 fois
        Mon ami ? Rafael eut un instant d'hésitation. Suffisant pour lâcher l'amorce de son arme camouflée, suffisant pour baisser son bras. Ce type se moquait-il de lui ? Il avait éclaté de rire, certains avaient cette réaction face à la fatalité, mais lui, c'était différent. Comme s'il se croyait sur un échiquier à bouger ses pions. Avait-il prévu cette scène, avait-il envoyé ces hommes se faire tuer pour amener les assassins à sortir de leur antre ? Un léger sourire s'empara des traits de l'assassin lorsque son interlocuteur évoqua l'option d'un combat entre eux deux. Rafael n'était pas sot, et il savait qu'il pourrait mener aisément un affrontement contre cet homme alité. Peu importait ses artifices planqués sous ses draps, il était secondé par les hommes les plus nobles qui pouvaient exister, ceux qui suivaient la cause. Accompagné d'eux, il pourrait renverser le monde sans soucis, du moins le croyait-il à cette époque, avant que son frère n'en fasse les frais.

        "Je n'aurais pas parlé de combat, mais d'exécution. Mais tu m'as intrigué, tu n'es pas comme tes deux servants. Plus bavard peut-être, quoi que c'est une question de point de vue ... et de temps." répondit Rafael, dégainant ostensiblement sa dague secrète.

        L'arme jaillit sans crier gare du bracelet situé sur son bras gauche, dépassant sa main. Il enroula ses doigts autour de la naissance de la lame et la révéla encore tâchée du sang des deux impudents qui avaient osé user de ses services pour parvenir à leurs fins malignes.


        "Les mots ... ne sont que des mots. Nous ne nous révélons que par nos actes, et les tiens sont éloquents. Tu es venu jusque dans les souterrains, bravant les ténèbres, pour trouver mon organisation. Et voilà que face au châtiment mérité, tu te rétractes. Serait-ce de la lâcheté ou de l'insolence ?" poursuivit l'assassin, menaçant l'individu de la pointe de sa lame.

        Il s'écarta du mince rideau de lumière créé par la Lune pour reculer vers le fond de la pièce, là où on ne voyait plus qu'une mince silhouette de lui. Il s'adossa contre le mur, et un chuintement caractéristique indiqua qu'il avait rengainé sa dague. Il croisa les bras et attendit quelques secondes, avant de briser le silence qui s'était instauré entre eux.


        "Parle, je t'écoute. Pour l'instant." ordonna-t-il, tapotant de ses doigts sur son avant-bras.

        Le crédo l'exigeait, mais lui était le seul d'entre tous qui se targuait de son libre-arbitre. Alors que les autres étaient Honneur, Vengeance, Réponse et Liberté, lui était Justice. Et la Justice état impartiale. Elle n'avait ni ami, ni pitié. Ainsi devait-il être.

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        L’assassin toujours aussi sérieux envisage toujours le meurtre. Il est vrai que face à un tel énergumène des questions se posent. Pour le moment cette curiosité nous évite un bain de sang. Mais ça prendra surement fin avec la suite de la discussion. Que se passera-t-il ? Attendons de voir les réponses de l’ange. Celui-ci toujours allongée regardant le plafond. Un sourire de satisfaction éblouit son visage … Enfin la partie du visage que l’on peut voir.

        -Pour commencer, les deux morts ne sont pas mes servants. Ce sont deux individus que j’ai croisé qu’y mon servi de pion. Lorsque je dis pion ne va pas croire que leur vie était futile pour moi. La vie est un trésor. Si tu la retires sans un bon jugement c’est la porte ouverte au chaos. Enfin grâce à eux j’ai appris l’existence d’une telle organisation. Si les assassinats de personnes bonnes était causés, j’aurais été obligé d’agir pour détruire ce monde souterrain. Si je devais-vous jugé je dirais que vous êtes blanc avec des taches noires. Pourquoi des taches noires ? Car je ne suis pas sûr que tous vos meurtres soit légitime. Enfin pour le peu que je connaisse. Que vas-tu faire maintenant ?

        Aucun regard vers l’intrus. Aucune peur ne se dégage. Juste une grande sérénité. Il lui adresse la parole comme s’il est son égal voir supérieur. La discussion ne l’intéresse plus tellement. Il a appris ce qu’il voulait. Maintenant son prochain objectif c’est …. DE DORMIR !
          Un rire rauque s'exhala de la gorge de l'assassin. Quel était donc cet impudent qui proclamait haut et fort pouvoir éradiquer son monde de fumée et de justice ? Un monde érigé au nom du peuple et de ses droits. Il pouvait tuer l'homme, essayer, mais l'idée perdurerait, c'était là la force des assassins. Rien n'est vrai, tout est permis. De plus, l'homme était masqué, ce qui n'était pas un gage de confiance. Lui-même était masqué, mais il ne cherchait ni à discuter ni à marchander. Il jugeait et appliquait la sentence. Le plus souvent, la mort suivait mais ce dialogue là l'intriguait. Il ne savait dire si cet homme méritait la mort ou pas, mais user de ces mécréants comme de simples pions, c'était tout sauf moral. La fin, justifiait les moyens, certes, mais ce n'était pas une excuse. Il avait tenté de sonder la Confrérie et semblait plutôt satisfait, quelle ironie. Il venait de juger une organisation qui se targuait de faire de même au quotidien. Cet homme avait été attiré par les assassins semblait adhérer à la véritable justice, mais qu'en était-il réellement ?

          "Je t'ai mis en garde contre la facétie des mots, l'étranger. Aucune vie n'est futile, qu'elle soit bonne ou mauvaise. Car le véritable courage n'est pas de savoir quand supprimer une vie, mais de savoir quand en épargner une. Là est la véritable leçon que tu devrais tirer de tes actes. Nous sommes juges et exécuteurs. Pourquoi ? Car nous ne pouvons nous en remettre qu'à nous mêmes. Nous cheminons dans les ombres pour éclairer le monde. Nous sommes des assassins." répondit-il, sur la même voix sentencieuse qu'auparavant.

          "Tu ne me sembles pas être en contradiction avec notre crédo, et pourtant tu n'hésites pas à amener à la mort. Qui es-tu pour ainsi te targuer de nous comprendre et être capable de nous mettre à bas ? Tu n'es qu'un homme face au monde, nous sommes les serviteurs de la cause, les serviteurs du peuple. Ainsi, ravale ta verve, étranger. Tant que tu te permettras de juger sans connaître, de parler sans savoir, tu ne seras pas à même de nous comprendre." continua Rafael, cherchant à déranger assez son interlocuteur pour le pousser à approfondir son discours.

          L'assassin jeta un oeil par la fenêtre, l'aube n'allait plus tarder. Ses assassins devaient encore rôder non loin, guettant son retour. Mieux valait les prévenir assez vite qu'il ne lui était rien arrivé, sinon ils risqueraient d'arriver en trombe dans les lieux. De plus, il lui restait un quatrième homme à traquer. Mais si le discours de celui-là était cohérent, et qu'il se vérifiait, il ne serait pas utile de le tuer non plus. Ils avaient, pour l'heure, le bénéfice du doute. Mais à moins de preuves concrètes et solides, cela ne durerait pas longtemps.
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          Un léger silence apparaît. L’ange comprend bien que l’interlocuteur ne veut pas en rester là. L’assassin veut connaître à qui il a affaire. Mais il est tombé sur un homme rempli de mystère. Rares sont les êtres qui connaisse le visage d’Ivan. Mais ce qui sort, c’est son dévouement pour la justice. Pour les causes de ses actions aucune personne ne sait. Ce n’est qu’un homme qui cherche à rendre le monde meilleur chaque jour. Il met la main droite sur son visage et retire le tissu. La face calcinée apparaît. L’handicapé cache cette partie pour éviter la pitié d’autrui mais ici ce n’est rien qu’un bout de tissu. L’homme en face de lui a vécu d’assassinat, ce n’est pas une brûlure qui risque de le faire changer d’avis. Il prend le tissu et le met derrière sa tête pour la lever légèrement. Puis il replace ses mains derrière la tête. Dans cette position il peut voir l’individu.

          -Tu dis que le véritable courage n’est pas de savoir quand supprimer une vie mais de savoir quand l’épargnait. Je trouve cette vision plutôt sinistre.*soupir* Lorsque tu aimes l’être humain tu ne peux tuer. Il faut du courage pour combattre le mal tout en restant juste. Si on se perd dans le meurtre en cherchant quelle vie j’épargne ou non, c’est qu’on raisonne comme une simple machine. J’ai l’impression que je suis seul ici. Je parle à un robot qui remplit un test d’après mes réponses. Si je gagne je serais vivant, si je perds… Mon raisonnement n’est pas bon. Nous sommes deux machines plutôt. Une machine voulant comprendre une autre. Nos programmes nous amènent au même but final, mais la démarche est différente. Mon système de jugement est plus performant que le tient. Mais il agit plus localement. Ton système de sentence s’abat sur de plus grande distance.

          D’une voix toujours aussi douce il répondit. Son sourire est toujours présent. Cette étrange situation ne semble pas l’inquiété. Il ne cherchait pas vraiment à répondre au question. Il disait ce qui lui plaisais. La mort ne l’effraie pas. Elle viendra un jour ou l’autre. Le mieux c’est de ne rien regretter. Peut-être que la fin était ce soir. Peut-être que son destin est de mourir sans avoir commis le moindre mal comme ses parents. Mais ce qui est sûr c’est que des hommes vivent encore pour la justice. Le nombre est inconnu. Mais un jour des simples machines comme c’est deux-là réveilleront l’humanité. Ce jour de paix et de justice était-il proche ? Pour le moment il est impossible de répondre à cette question, mais ce qui est sûr c’est que si le sang coule, le tueur aura perdu un atout.
            L'assassin ne semble pas réagir. Il contemple la face calcinée avec gravité. Les hommes épris d'une cause étaient souvent marqués par celle-ci. Ou par la chose qu'ils combattaient. Cette caractéristique façonnait leur force mais devenait rapidement leur faiblesse. En endossant son habit, Rafael avait mis une distance entre le peuple qu'il défendait et lui même, s'éloignant chaque jour d'avantage de l'innocence conférée à ceux qu'il défendait. Un choix volontaire, dur. Et comme l'affirmait son interlocuteur, sinistre. Mais il se perdait dans ses propos. Rafael n'était pas une machine. Il se conférait le droit de jugement, d'empathie par moments. Le raisonnement pouvait paraître mécanique, mais les rouages de son crédo étaient bien plus ancrés dans la réalité qu'on ne pouvait l'imaginer. Bien entendu, cela se déroulait en phases d'intérêt et phases d'application. Une introduction, une analyse et une conclusion. Meurtrière, mais conclusion tout de même. Mais on ne pouvait demeurer humain et avoir le droit de juger les siens et de les mettre à mort s'ils étaient jugés dignes de ce châtiment. C'était un fait. Devenir une machine n'était pas la finalité, non. C'était bien plus sombre à vrai dire. On perdait une parcelle d'humanité à chaque goutte de sang qui nous tombait au creux des mains. On devenait moins qu'un Homme. Paradoxal pour un être chargé de mettre fin à la vie des pires d'entre eux. Mais c'était là un débat philosophique qui pouvait durer des heures sans jamais trouver sa solution. L'important résidait dans la force des convictions qui animaient l'assassin. Et cette petite discussion se révélait, finalement, intrigante.

            "La notion de sacrifice n'est pas mécanique." rétorqua l'assassin, implacable.

            "Rien n'est vrai, tout est permis. C'est notre crédo. Ma symbolique." continua-t-il, croisant les bras et s'adossant au bois de la chambre.

            La Confrérie était méconnue, et ses motivations tout autant, pour la plupart de ses pairs à vrai dire. Si la légende de son ordre devait exister et faire trembler les créatures les plus viles de l'adversité, il était important qu'ils prennent acte de ses objectifs. Et puis l'homme qui lui faisait face était assez mesuré en fin de compte. L'assassin inspira, déglutissant avant d'en révéler plus. Après tout, ils avaient encore la nuit devant eux ...

            "Dire que rien n'est vrai, c'est réaliser que les fondements de la société sont fragiles, et que nous devons être les bergers de notre propre civilisation. Dire que tout est permis, c'est comprendre que nous sommes les architectes de nos actions, et que nous devons vivre avec leurs conséquences, qu'elles soient glorieuses ou tragiques." poursuivit-il, révélant les fondements mêmes de sa volonté.

            Le crédo en lui même pouvait être transformé et la définition altérée, mais là résidait la forme pure du crédo des assassins. Des assassins de la Confrérie. Ils n'étaient pas des tueurs au sang-froid. Ils étaient implacables, certes. Vindicatif, aussi. Mais leur but était autre : ils avaient un idéal à atteindre, à sauvegarder. Ils n'œuvraient en définitive pas pour eux-mêmes, ce qui était assez atypique il fallait l'avouer, ils œuvraient pour le salut du peuple. Mais jamais l'assassin ne remettait en question la causalité de ses propres actes. Encore fallait-il espérer que toutes les conséquences et les retombées restaient positives. Si le battement d'aile d'un papillon pouvait soulever un ouragan, qu'en était-il de la disparition d'une vie ? Voilà ce dont devait s'assurer un assassin de la Confrérie. Une erreur était fatale. Bien entendu, il y avait trois règles fondamentales à suivre, mais elles ne s'appliquaient qu'au sein de la Confrérie. Tu ne verseras pas le sang d'un innocent. Montre toi, mais reste invisible. Tu ne mettras jamais en danger la Confrérie. Mais surtout mon ami, surtout, rappelle toi que Rien n'est vrai, tout est permis.

            "Tu me parles de système de sentences, je te parle de justice. Lorsque la loi et la morale en vigueur bâillonne l'homme, que fais-tu, le voilé ? Serais-tu prêt à t'élever contre l'ordre établi pour le salut du plus grand nombre ?"questionna Rafael, un léger sourire en coin, sarcastique.
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            Sans laisser la moindre pause au dialogue, l’ange répond.

            La justice sans force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique. Voilà comment définir le monde d’aujourd’hui. Les hommes les plus justes n’ont pas de pouvoir tandis que des individus sans cœur se prétendent représentant de la justice. Suis-je prêt à m’élever contre l’ordre établi ? Si ça n’était pas le cas je n’aurais probablement pas t’enter de me renseigner sur les assassins. Le changement se fait par étapes. Avec t’es meurtre tu n’iras pas bien loin. Un assassin ne peut être l’homme qui déclenche le soulèvement contre le GM. Il faut une tête. Un beau parleur. Celui-là commencera à augmenter sa réputation. Lorsqu’elle serra honorable il continuera en augmentant ses rangs, ses adeptes. Que pourra faire le GM ? Tué un homme bon ? Ils peuvent assassiner l’homme mais les valeurs survivront. Cet homme c’est moi.

            C’est la première fois que l’ange énonce le cheminement de son projet. Il a pourtant affaire à un assassin. Mais grâce au calme olympien dont il fait preuve, il pense avoir affaire à un homme de confiance. Un homme qui partage les mêmes valeurs. L’homme auquel il fait face lui a bien titillé les ménages. Il se laisse aller et continue à déballer ces idées.

            Faim. Maladie. Corruption. Décadence. Discrimination. Guerre et terrorisme. Cette sempiternelle haine. Un ridicule cercle vicieux. Quelqu’un se doit de briser ce cycle. Bien sûr, je ne pense pas qu’il soit possible de se débarrasser de tout ça. Je n’ai pas cette prétention. C’est pourquoi… Je veux au moins un monde sans guerre. Un monde où l’on ne perdrait pas ses proches. Un bien beau monde…
            Pour faire face au système il faut que l’on fasse bouger les cœurs et les têtes avant les fessiers. L’heure est grave le monde à pris un tournant, les vrais le savent. Pour le reste du troupeau brutal sera le réveil. Ils pensent être libres mais ils ne sont que dans une liberté vide, une liberté d’ombres, une liberté qui ne consiste qu’à changer de prison, faite de vain combat entretenu par l’obscurantisme moderne et guidés par le faux jour. Oui… Le savoir est une arme, peut-être même la plus précieuse des armes.

            Enfin je m’égare ha ha ha.


            Enthousiaste, le sourire aux lèvres. Ivan est à l’aise et semble plutôt heureux. Il se redresse, puis ces ailes apparaissent. Il a oublié qu’il avait retiré le tissu. Mais son esprit est complètement ailleurs. Il rêve déjà du futur, des choses qu’il pourra accomplir avec ce genre d’allier.

            Cela t’intéresserait de me seconder ? De créer un nouveau monde à mes côtés ? Un monde de paix, ou les hommes justes auront le pouvoir. Un monde ou la bonté sera mise en avant.

            Un homme, un vrai fait correspondre la qualité de cœur avec sa raison. C’est ce que font ces deux hommes. Vivre de justice. Mais qu’est-ce que la justice ? Y a-t-il une justice sur cette terre ? Question si souvent posée et jamais vraiment répondue.
              Un sourire se dessina lentement sur les traits de l'assassin. Il ne savait pas pourquoi, mais cette rencontre tournait à la bonne augure. Il soupira, peut-être était-ce par que le zèle de cet homme commençait à le convaincre ? Parlait-il de se sacrifier pour la cause ? D'instaurer des valeurs qui lui succéderont ? Un homme qui pensait ainsi ne pouvait pas être apte à lutter contre la cause, il ne pouvait que la défendre et en faire la fierté. Mais il avait tord sur un point. Les meurtres de Rafael n'étaient pas là pour changer le monde, ils étaient là pour le faire avancer, pour que la justice soit faite et entendue par tous. Un point que ne semblait pas saisir Ivan. De même, parler de meurtres était particulièrement grossier aux oreilles de l'assassin. C'étaient des ... châtiments mérités. L'expurgatoire des âmes pécheresses de ce monde.

              "Ces morts ne servent pas une chose que les yeux peuvent percevoir. Je châtie ceux qui fautent et laisse une chance à ceux qui font avancer le monde de prendre leur place. Ce que tu veux réaliser est louable, mais il faut bien faire tomber les fondations de cet ordre pourri jusqu'à la moelle. Lorsque l'adversaire possède la puissance de faire flancher le peuple sous sa main de fer, devrions-nous rester cléments et accepter tout en donnant la main ? Non. Certains doivent se salir et entacher leur âme pour le bien des autres. Certains doivent dépasser l'homme et devenir un symbole. Tu parles de le laisser derrière toi, je te parle de l'être." répliqua-t-il, amusé par ce débat innopiné

              "Et oui, je suis ce que la haine a rejeté. Mais plutôt que d'engendrer le déclin par la haine, je cherche le renouveau. Je dirige mes actes vers la cause. Use de châtiments pour préserver le bon et punir le mauvais. Mon rôle est de forcer l'éveil de certains, de leur faire voir à tous qu'on ne reste pas impuni éternellement. Je suis le poignard dans les ténèbres, je suis la justice à laquelle nul ne peut se soustraire : impartiale et juste." continua-t-il, posant son poing droit contre sa poitrine.

              Il fallait qu'il le comprenne, c'était primordial en un sens. Il ne tiqua pas lorsqu'il le vit se redresser. Tiens, c'était un ange. Intriguant. Il ressemblait à un tableau du jugement dernier, ainsi accoutré.


              "Je pense donc que nous serons amenés à nous revoir." trancha-t-il.

              "Cherche à trouver l'Union Révolutionnaire, cela pourrait t'être d'un grand bien, si tu sers la cause. Dis-leur qu'Il Assassino t'envoie à eux, dis leur que le maître de la Confrérie t'a personnellement recommandé pour soutenir nos efforts. Ils te mettront à l'épreuve, je n'en doute pas. Nous avons besoin d'hommes comme toi, nous avons besoin d'idéalistes. Hé hé. Certains commencent à perdre la foi, l'ami. Rejoins-nous et nous construirons un monde tel que celui dont tu rêves." conclut-il, se redressant.

              Il se dirigea vers la fenêtre et, d'un geste, l'ouvrit en grand. Il posa la main sur le montant en bois puis se retourna vers lui. S'il n'avait rien à ajouter, leur rencontre s'achevait là. Il posa un pied sur la balustrade.


              "Ton compagnon aura la vie sauve, lui aussi. Adieu, camarade." lâcha l'assassin en guise de salut.

              Puis il disparut dans la nuit d'Hinu Town.
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