Misa Yoshida

Son physique actuel elle l'a, plus ou moins, depuis ses sept ans même si nous avons pu observer certaines évolutions depuis lors. Avant cela elle avait, pour ainsi dire, quelque chose en plus et deux autres en moins. Elle est plutôt grande pour une femme de son âge, d'ailleurs il n'est pas rare qu'elle se retrouve nez à nez avec un homme plus petit qu'elle. Dans ses cas là, elle préfère tourner les talons trouvant la situation bien trop rédicule. Elle a de longs cheveux tantôt violets, tantôt bleus foncés qu'elle garde constamment attaché en deux longues couettes lui retombant jusqu'au niveau des genoux. Elle trouve cela plus facile pour combattre.

Ses yeux sont d'un violet encore plus luisant que celui de ses cheveux. Autant dire que son regard capte rapidement l'attention. Même si, en réalité, il y a d'autres « choses » qui réussissent, tout aussi bien, à capter l'attention : car sa tenue de combat est plutôt légère niveau tissu. Cette dernière est constituée d'un débardeur mauve aux coutures dorés, à peine assez épais pour englober sa poitrine, d'un léger gilet blanc à manches courtes et d'une jupe tantôt colorée de violet et tantôt de blanc. Elle porte un brassard brun au bras qui a pour utilité de transporter son premier poignard ainsi qu'une jarretière assortie, servant à dissimuler le second.

Elle a un visage aux traits fins et très expressifs... Tout du moins, quand elle se donne la peine de laisser transparaître ses émotions. C'est le genre de visage qui vous fait ressentir un étrange sentiment d'empathie : quand elle pleure, on a la coeur serré, quand elle sourit, on partage sa joie et quand elle fronce les sourcils, on prend ses jambes à son coup.

Sous cette figure d'ange se cache une jeune femme facilement irritable et à la personnalité complexe. Si Akise était un petit garçon inconscient des dangers du monde et tout bonnement adorable, Misa est bien loin de cette définition. L'opération l'a profondément atteinte même si son sourire peut facilement duper les inconnus sur sa pensée profonde. Elle n'a jamais fait l'impasse, cependant elle a fait le choix de ne plus révéler son secret à quiconque. Même si elle peut se montrer souriante et pleine de joie de vivre ne vous y fiez jamais, car en réalité ses émotions fictives sont, la plupart du temps, là pour voiler ses pensées sincères. En réalité, Misa est quelqu'un de très pudique sentimentalement et qui n'aime pas être mise à nue. Entre ce qui est vrai et ce qui ne l'ai pas, Misa, elle-même, finit par s'y perdre.

La jeune fille est profondément sadique et se réjouit, constamment, à l'idée de plonger dans un bain de sang et de larmes. Elle n'y va pas par quatre chemins pour venir à bout de ses ennemis ou de tout gêneurs potentiels. On lui reprochera même d'en venir, bien trop rapidement, aux mains. Après tout elle n'est pas un homme pour rien. De plus, Misa est facilement irritable et n'apprécie pas qu'on la contredise ou bien que les choses n'aillent pas dans son sens. C'est, également, quelqu'un de lunatique : tantôt joyeuse, tantôt hystérique, elle change d'émotions aussi que les balles d'un revolver.

Quelques fois, elle a des réactions typiquement masculines et, cependant, elle reste une séductrice. Pas qu'elle apprécie particulièrement la compagnie des hommes - pour tout dire, c'est le cadet de ses soucis - mais elle a bien compris que jouer de ses formes était bien utile pour parvenir à ses fins. A l'inverse, si ça ne lui apporte aucun intérêt quelconque elle ne supporte pas qu'on lorgne sur elle. Je vous l'avais bien dit, que Misa était une jeune femme compliquée.

Misa naquit dans un monde d'or et d'argent, sans mère à ses côtés et entourée d'un père aimant et haut gradé dans la Marine. Tout du moins c'est ce que l'on pourrait penser aux premiers abords, car Misa n'a pas toujours était ce qu'elle est aujourd'hui. C'est sous une autre forme qu'elle est venue au monde. Si je devais me conformer à la réalité des choses, je devrais même dire « qu'il est venu au monde » Il s'appelait Akise. C'était un mignon petit garçon qui s'émerveillait de la moindre petite lueur dans son quotidien. Seulement, « garçon » il ne l'est pas resté longtemps... L'origine de son changement lui vient d'une menace proféré bien avant sa naissance...

C'était à l'époque où son père n'était, encore, qu'un Marine parmi tant d'autres. Il avait l'habitude de ses rondes quotidiennes durant lesquels il devait contrôler les arrivées des navires à bon port en évitant, au mieux, de laisser les pirates accoster. C'était un travail qui ne demandait aucune expérience, quelque chose d'à peine digne d'un nouvel arrivant dans la Marine. Et, pourtant, les choses prirent une tournure inattendue... Un pirate avait tenté d'infiltrer le port. M. Yoshida lui avait bien demandé de s'arrêter, mais il n'avait pas écouté. Alors, le coup est parti... Le pirate était mort. Ce dernier avait longtemps était poursuivie par les agents de la Marine, sans que, jamais, ils ne réussissent à lui mettre la main dessus. Alors, cet accident permit au père d'Akise de monter en grade. Tout aurait pu se passer pour le mieux si ce pirate n'avait pas atteint la côte dans le seul but de rejoindre sa mère malade. Cette vieille femme avait beaucoup pleuré pour son fils et, au détour d'un chemin, elle lança une menace à l'attention du nouveau gradé de la Marine. Une « malédiction » qu'elle avait dit.

« Je te ferais payer pour le mal que tu as fait ! Tu partageras mes pleures et mes prières... Aujourd'hui, je maudis ton nom ! Chaque fils qui verra le jour sous les cris de ta femme, périra ! C'est une promesse ! »

Fallait-il vraiment y croire ? Après tout elle avait sûrement d'autres fils à sa solde qui se seraient fait une joie d'assassiner le petit héritier du meurtrier de leur frère. Et puis, M. Yoshida pouvait-il vraiment prendre le risque de voir disparaître son fils unique ? Il était son seul enfant, le dernier auquel sa femme avait donné la vie avant de sombrer vers les ténèbres... Longtemps, il garda Akise enfermé dans son manoir sans jamais le laisser sortir ni pour étudier, ni pour quelques autres motifs que ce soient. Et les seuls endroits où il avait le droit de se rendre pour respirer un peu d'air frais, c'était dans leur jardin clôturé de mur de pierres. Jusqu'au jour où M. Yoshida se rendit compte que le cacher éternellement ne mènerait à rien. Il fit, alors, le choix de recourir à une opération pour que son fils puisse vivre librement. Sans doute pensait-il que cela ne constituerait pas un grand traumatisme pour un jeune garçon à peine âgé de sept ans... Mais il se trompait. C'est alors que naquit Misa, une jeune fille bien moins guillerette que le petit garçon dont elle avait pris la place....

Akise ne se faisait pas à ce changement et il se renferma sur lui-même, barrant la route à tout éléments provenant de l'extérieur de la bulle dans laquelle il s'était cloisonné. Il n'avait que sept ans et, pourtant, il doutait de sa véritable identité. « Etait-il une fille ou bien un garçon ? » Pouvez-vous seulement imaginer ce que c'est que de changer de sexe contre son grès et de n'avoir d'autre choix que de s'y faire ?

Mais les années passèrent et un sourire retrouva sa place sur le visage de cette jolie jeune femme. Elle recommençait à sortir, à vivre sa vie sans que personne ne se doute de la présence d'un petit garçon sous la coquille. Mais tandis que son père riait, profitait pleinement de sa vie de père, prétendait une grave maladie quand on lui demandait de justifier le pourquoi de l'absence de sa fille durant les sept premières années de sa vie... Misa, elle, n'oubliait pas et commençait à se noyer dans sa rancune. Elle haïssait son père de lui avoir fait subir une telle opération, contre son grès et sans plus d'explication. Mais elle contenait sa rage pour mieux faire semblant. Jusqu'au jour où le verre fût plein...

Lors d'un repas son père avait osé évoquer Akise en le dénigrant totalement. L'idiot ! Ne se souvenait-il donc pas qu'Akise n'était autre que sa petite Misa adorée avant que celle-ci est atteint l'âge de sept ans ? Elle avait tenté de se contenir au mieux qu'elle le pouvait. Elle tremblait, elle voyait rouge, mais lui continuait comme s'il semblait ne pas se rendre compte de ses propos. Le coup lui a échappé, c'est ce qu'elle vous dira et, pourtant, elle y est quand même revenue huit fois avant de laisser tomber son couteau de cuisine contre sol. A ce moment-là, elle n'eut d'autre choix que de fuir. Après tout, elle vivait seul avec son père, elle était le coupable idéal. Alors, elle est partie ses livres de médecines en poche jusqu'à la mer, fuyant son île natale grâce à un voyage clandestin via un navire marchand.

Ce jour-là, Akise est mort avec son père, c'est ce qu'elle s'est promis. Dorénavant, aux yeux de tous, elle serait Misa, rien que Misa. L'homme vivait encore dans ses souvenirs, mais elle avait décidé de faire l'impasse pour vivre sa vie et voguer sur les sept mers du globe... Tout du moins, elle essayerait.