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[M]ission de haut-vol

« Toi ! Je vais avoir besoin d’un coup de main, suis-moi !
- O-oui, caporale ! »

Le jeune homme, sous sa casquette, obtempère sans vraiment savoir ce qui l’attend. Il angoisse un peu, jetant un regard tendu à ses coéquipiers qui n’en savent pas plus. La rouquine vient de sortir comme une furie des locaux ou tous les gradés discutent. Ce qu’ils se sont dit reste un mystère pour tout le monde. Alors, le mousse, sur ses pas, l’écoute attentivement. Elle lui adresse quelques mots, lui dit qu’elle doit partir en éclaireur pour voir les forces ennemis, mais qu’elle désire que cela reste entre elle, lui, et les gradés à l’intérieur. Alors, qu’il ne doit rien dire à personne. Il hoche la tête, surpris de se voir confier un secret de cette importance. Elle lui dit alors qu’elle doit s’équiper, et surtout, équiper son partenaire qui se trouve toujours à bord du Léviathan.
Leurs pas les mènent à bord du l’incroyable navire. Ils y grimpent, sans se soucier de rien. Ils regardent autour, pensant y voir des figures connues. Elle soupire. Personne. Même pas le cow boy de plus tôt, encore moins le pervers. Elle constate que l’endroit simple un peu agité, tout en étant lourdement silencieux. Elle soupire et va vers le canard qui sommeil dans un coin. L’animal s’éveille doucement, se remet sur ses pattes et se secoue les plumes. Ils constatent que son plumage a doublé de volume. Lilou sourit. Elle lui demande alors de récupérer l’arc télescopique et les milky dials. La bête hoche la tête, et alors, un grondement métallique retentit.
Le mousse crie. De toute ses forces. Il fait quelques pas en arrière avant de tomber sur les fesses. Les quelques autres autour sont aussi surpris, ne manquent pas de sauter sur leurs armes. Mais Lilou temporise la situation, elle explique ce n’est que Bee. Bee, lui, hausse les épaules et tend son bras gauche en direction de sa propriétaire. Elle appuie sur la plaque d’acier qui s’ouvre après cette maigre pression. Puis, elle retire un boitier aussi épais que la paume de sa main. Elle lui demande de se retourner et enlève une protection qui, après réflexion, ressemble drôlement à un bouclier. Les autres se calment et admirent, s’avancent pour regarder. Bee, à genoux, les regarde avec l’air méfiant.

Puis, la rouquine lui ordonne de reprendre sa forme animale et jette sur le mousse une sorte de gilet. Elle lui ordonne de l’enfiler sur le canard qui vient juste de reprendre cette apparence. Il s’interroge, regard l’habit, et s’exécute après avoir trouvé le sens de l’habit. Le canard, docile, se laisse faire, et après une petite lutte de cinq minutes, le temps de savoir ou passer les ailes, ou attacher, Bee est préparé. Elle, vient de retirer ses chaussures et fixe sous ses bottes les deux milky dials qu’elle a pris. Le mousse la fixe avec l’air triste, il fait une moue qui interpelle la jeune caporale :

« Dis, ton regard me met vraiment en confiance !
- Excusez-moi caporale, c’est juste que… »

Il se stoppe, cherchant ses mots.

« Juste que ? »

Il semble surpris. Il baisse la tête tandit qu’elle le regarde par en-dessous pour saisir ses yeux. Le jeune homme est surpris et recule en secouant les mains :

« Vous… Vous risquez de… Non…Non, rien Caporal. »

Lilou lui fait un sourire, qui se veut rassurant, et enchaine :

« Entre nous, je risque plus de mourir à cause du froid que de me faire avoir par ces révolutionnaires… »

Le jeune mousse la regarde avec une certaine appréhension. Le froid, il y pense. Comme tous les autres ici. Mais pas de la même façon, pas avec autant de légèreté que la jeune femme qui lui fait face. Le blizzard semble moins terrifiant qu’un révolutionnaire de passage. Et pourtant, sur Drum, la rouquine l’envisage comme son véritable adversaire. Elle a ses raisons. Et certainement de très bonnes. Car après tout, l’on pouvait survivre à des humains et à un combat, par contre, une avalanche ou une tempête ne laissent aucune chance. A personne.

« Y’en a que ça arrangerait… »

Lilou a un petit sourire, qui se veut complice. Mais le mousse n’a pas l’air de se détendre. Il regarde à gauche, puis à droite, lui revient l’image de Gabriel de tantôt. Elle éclate de rire et lui tape l’épaule, avant de serrer son écharpe et d’enfiler un bonnet sur ses oreilles. Elle lui demande de l’aider à coincer ses cheveux roux. Elle lui souffle qu’ils seront bien trop voyant au milieu de tout ce blanc, et qu’elle doit faire attention. Elle lui demande si elle doit les couper, mais il ne répond pas. Après tout, ses cheveux sont beaux. Très beaux. Alors, elle retire ce qu’elle dit et d’un signe de main, l’invite à passer à autre chose.
Elle lui fait face, attrape le sac ouvert qui contient les quelques flèches qu’elle compte emmener avec elle. « Au cas où ». Elle se dit que face à une troupe armée jusqu’aux dents, ça ne changera pas grand-chose, mais c’est toujours ça de pris. Elle accroche l’arc à son poignet et fait très attention de le fixer et de le rentrer. Le jeune homme a l’air impressionné par le mécanisme lorsqu’elle le teste face à lui. Lilou lui fait un sourire, lui soufflant que si elle revient et que tout le monde s’en sort à Drum, elle lui apprendrait à en faire un. Il déglutit, puis lui fait un salut militaire. Et elle répond par la même, suivi de près par l’énorme canard qui se dandine à ses côtés.

Il se stoppe, elle le chevauche, s’arrangeant pour mettre ses pieds dans les emplacements crées sur son gilet. La bête tourne la tête pour voir si tout va bien. Et tout va bien. Elle s’accroche à une sangle fait pour cela et ordonne doucement de décoller. Bee se plie, fait quelques pas en arrière, et d’un coup ses ailes s’étendent, larges de quelques bons mètres, puissantes comme pas deux. Il n’a peut-être pas le charisme d’un aigle, mais sous cette forme, il est plus fort. Mieux équipé.

Mieux préparé…
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Le froid griffe la peau, pénètre à travers les vêtements pour entamer la chair. Brulant, glaçant, elle ne sait plus quoi en penser. De toute façon, elle ne veut pas y penser. Elle essaye de toutes ses forces, faisant tout pour fixer son attention sur les villes qui s’étendent sous ailes, qui disparaissent peu à peu. Ses sens sont en éveil, aux aguets du moindre souci. Ses lunettes sur son nez protègent ses yeux du froid et des quelques flocons de neige soulevés par le vent. Bee virevolte, en hauteur, loin de tout soupçon. Lui aussi observe avec un intérêt tout particulier, il attire parfois l’attention de Lilou en désignant un endroit du bec. Elle note, dans sa tête, en essayant de trouver ce qui sortirait de l’ordinaire. Alors, elle récapitule, dans sa tête…

Les villes plus au sud sont pleines, de civils, de pêcheurs, de bucherons. Le Phare, lui, semble vide. Personne, pas même un humain qui y grouille pour le plaisir de la vue. Elle suggère d’aller au fond de l’île, tout au nord, pour ratisser en revenant. Bee accepte et prend son élan, battant fort des ailes pour foncer jusqu’à la côte opposée. Il lui semble mettre un temps fou à y parvenir, probablement parce qu’elle est frigorifiée, malgré son équipement. Elle s’emmitoufle dans son écharpe, se collant au plus près de son ami qui n’a pas l’air de trop souffrir du froid. A raison, l’exercice qu’il fait lui permet d’endurer sans véritable souci. Elle sourit, intérieurement, songeant à son ami Robb Lochon qui se vantait, à l’époque, d’être un montagnard, un vrai. Un grand. Qui vantait aussi les mérites de son île natale, affichant tous les avantages de vivre dans un endroit tel que Drum. Le Royaume de Sakura était une vraie perle, selon lui, une beauté brute qui valait le détour.
Elle n’en doute pas. Mais actuellement, Lilou déteste cet endroit. Plus que tout au monde. Et même Las Camp lui semble plus agréable à vivre. Tequila Wolf est, à côté, un petit morceau de paradis. Elle sourit. Encore. Sûrement ne se doute-t-il pas de ce qu’il se passe sur son cher caillou gelé. Elle l’espère. Elle espère aussi qu’il n’est pas complètement d’accord avec les méthodes employées pour parvenir au pouvoir. Mais c’est un débat qu’elle n’aura pas avec lui. Pas aujourd’hui. Probablement pas demain non plus. Pourtant, elle espère que la droiture et la franchise du pirate montagnard l’aurait empêché d’agir ainsi. Elle pense à Alleyn, surtout. Puis à Salem, qui avait l’air, tantôt, complètement abasourdi par la découverte du corps découpé du vice-amiral. Et elle se dit que si elle fait tout cela, c’est pour cet Homme. Ce meneur. Son capitaine.

Pour la liberté ?

Elle ne sait pas. Elle n’a pas le temps d’y réfléchir, car Bee survole déjà la côte qu’ils visaient tous les deux. Elle jette un coup d’œil attentif, sondant les bords dangereux, les récifs, les énormes rochers. Et là, au milieu de tous, elle voit ces immenses bâtiments des mers qui se dressent. Elle demande de se rapprocher, se baisse et se love tout contre lui pour ne pas être repéré par les révolutionnaires s’ils guettent dans sa direction. Elle fouille dans sa poche arrière et en sort des jumelles. Elle les place sur ses yeux, regardant discrètement par-dessus l’aile de Bee, qui plane. Sa respiration s’accélère, elle se demande ce qu’il se passe. Et qu’est-ce qu’on lui a caché jusqu’ici. Elle note pour elle-même le drapeau pirate qui vole au gré du vent. Ils ont un invité. Surprise ? Peut-être. Ou pas. Elle ne sait pas quoi en penser, et se dit qu’elle n’a pas à y penser. Elle regarde à l’horizon, décèle au loin un navire qui approche. Ami ou Ennemi ? Elle n’ose pas aller regarder. Elle soupçonne une autre des flottes de Krabb, après tout, l’homme semble assez puissant pour avoir plusieurs navires sous son commandement... Mh.

« On retourne vers les terres… J’en ai assez vu ici.
- Kwak ! »

Il fait volte-face, se précipite et reprend de la hauteur. Elle sonde toujours l’endroit du regard avec un intérêt tout particulier. En un bon quart d’heure, ils revoient apparaitre les montagnes de Drum. Les piliers se font plus précis, tout comme les monts à leurs pieds. Ils repèrent une ville proche, pas bien grande, mais où il semble y avoir de l’animation. Elle exige de rester en hauteur car Bee remarque qu’au sommet du pilier qui leur fait face, des gens grouillent dessus. Elle ne veut pas être repérée, pas maintenant. Sa main se resserre sur la petite boite qui contient son arc. « Si jamais ». La jeune fille prend une grande respiration et regarde attentivement. Des hommes se trouvent sur le pilier. Ils sont armés, pour la plupart, et semblent guetter l’horizon. Lilou soupire, puis frissonne. Autant de préparation lui fait froid dans le dos, ces révolutionnaires doivent avoir réfléchit à ça depuis des mois. Elle se demande pourquoi Drum ? Pourquoi ici ? Et qu’est-ce que le grouillant fait dans le coin ? En finalité, pourquoi est-ce qu’il semble y avoir une réunion de grosses têtes ? Se tenir au courant de l’actualité et des rumeurs aurait été utile, elle se maudit elle-même. Mais Lilou se dit qu’en rentrant, quelqu’un pourrait lui expliquer ce qui se trame dans le coin.

« Le château doit être pris, lui-aussi. »

Bee hoche la tête. Il comprend qu’ils doivent s’y rendre, pour vérifier. Il se fond dans la neige qui recommence à tomber, frôle les piliers en se camouflant presque grâce à la vitesse entre les monts qui s’élèvent. Il est rapide. Très rapide, assez pour être furtif. Mais plus il prend de la vitesse, plus Lilou sent le froid lui pénétrer la peau. Elle regrette de ne pas avoir pris un pull en plus. Voire deux. Voire trois, en fin de compte. Les rires de quelques soldats révolutionnaires au sommet du pilier qu’ils effleurent sont portés par le vent jusqu’à ses oreilles. Chacun se détend comme il le peut, songe-t-elle avec un sourire.

Ils survolent le Château, qui grouille de Révolutionnaires. Ou ce qu’elle suspecte être des Révolutionnaires. Les quelques silhouettes qui se dessinent sans ses jumelles semblent agité. Elle porte ses lunettes à son nez, pour mieux observer. Elle note pour elle-même et demande de repartir rapidement avant qu’on ne les trouve louche ; Bee plane en direction des autres piliers, mais elle repère alors un attroupement tout en bas du pilier central. Elle demande de plonger, pour observer. De se fondre dans le brouillard. Bee s’exécute sans broncher, agitant des ailes pour s’y précipiter. Et ils observent, ensemble, survolent toujours sans se faire voir. Elle note alors qu’ils sont nombreux. Peut-être un peu trop. Et assez armés pour gagner un combat.
Lilou déglutit péniblement, elle n’aime pas ça. Elle entend la voix grave d’un homme désigner du doigt le canard qui plane au-dessus d’eux.

« On remonte. Vite. Très vite. »

Bee ne bronche pas. Il fait. Et retourne dans la direction qu’il comptait prendre à la base. Elle regarde en arrière, puis sa montre à son poignet. Voilà plus de deux heures qu’ils y sont. Le temps passe vite. Trop. Enfin, cela dépendait de la température se dit-elle pour elle-même en se blottissant comme elle le pouvait contre le canard. Il se fixe en altitude. L’air est tellement froid qu’il brule ses poumons. Elle a du mal à respirer, mais la hauteur y est pour beaucoup. Toujours dans son écharpe qu’elle essaye de coincer dans ses lunettes de protection, elle espère réchauffer l’air qui lui parvient. L’essai n’est pas des plus concluants, mais c’est toujours mieux que rien…

Le tour rapide lui permet de noter que les piliers les plus proches du camp du gouvernement sont habités. Ils surveillent et gardent un œil sur les mouvements ennemis. Malin, songe-t-elle avec un sourire. Elle pense le tour terminé, après tout ce temps passé en haut, elle n’a qu’une hâte : se mettre au chaud. Imaginant pouvoir partir, Bee frôle l’un des piliers, sans prêter attention à ce qui se passe en-dessous. Il s’enfonce dans un petit brouillard et un bruit attire l’attention de sa maitresse :

« Là ! Y’a du monde… »

Il regarde en bas, et une petite fumée grise attire son attention. Il plonge, puis se stabilise quelques mètres au-dessus du camp/village. Lilou se planque sur le dos de son ami, se fait discrète. Elle vérifie d’un geste que ses cheveux sont toujours cachés. Ses jumelles sur le nez, elle regarde attentivement. L’endroit semble être une immense réserve. Elle y voit des tentes, des maisons, des révolutionnaires qui vont et viennent avec des équipements de toutes sortes. Le camp est caché dans le creux d’une montagne, plutôt discret et relativement à l’abri, au pied du premier pilier.

« Mh… Mh ? »

De l’agitation attire son attention, elle demande à Bee de ralentir un peu, pour lui laisser le temps de regarder. Et elle le fait, attentivement. Elle voit deux hommes encadrés un troisième qu’ils semblent trainer. Le dernier n'a pas l'air vraiment conscient, Lilou se demande ce qui se trame. Elle se concentre alors sur le dernier gus, qu’elle détaille. Les traits tirés, un peu amoché, vêtu chaudement, les cheveux longs et grisonnants… Une cicatrice lui barrant le visage. Et là, le déclic, comme une centaine d’images lui revenant en tête. Tahar, Viper. Lui. Le vieux. Julius.

« Ju-JULIUS ?!
- Bwaak ?! »

Elle manque de s’étouffer, a peur d’attirer l’attention. La main plaquée sur la bouche, se maudissant d’avoir crié, elle sert les poings. C’était quoi ce bordel ?

« Qu’est-ce que ?! »

Lilou ne sait pas quoi dire. Encore moins quoi faire. Elle regarde l’homme disparaitre sous une tente, complètement abasourdi. Et très vite, la colère prend le pas sur le reste :

« Qu’est-ce que ce con branle ici ?!! »


Dernière édition par Lilou B. Jacob le Lun 17 Déc 2012 - 19:13, édité 1 fois
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On y va. On n’y va pas. On ne peut pas. Si, on peut. Voyons. On y va. Pas. Bordel.

Elle craint le pire, son angoisse prend le pas sur sa raison. Mais elle pense à ses responsabilités, se demandant tout de même quoi faire. Julius. Elle y pense aussi. Elle se demande ce qu’on va lui faire, ce qu’ils comptent lui faire. A lui, celui qui l’avait sauvé il y a un an de ça. Julius Ledger se souvient-elle avec une boule dans le ventre. Elle ne sait pas quoi faire. Bee, lui, a très envie d’intervenir, parce qu’il apprécie énormément le gus qu’elle a repérer. Elle pense s’être trompée, peut-être, se dit-elle, qu’elle a imaginé. Que ce n’est pas lui. Mais le doute n’est pas permis et malgré cette envie pesante de s’être gourée, elle pense avoir très bien vu. A regrets. Elle ne sait pas quoi dire, toujours pas. Puis, elle respire. Se calme. Doucement. Elle le doit. Pour bien réfléchir :

« On ne peut pas y aller, Bee. Ce qu’on sait sera très utile à Salem… Et si… Si on intervient maintenant, on ne pourra pas le sortir d’ici.
- … Kwak…
- On ira. On ira le chercher, d’accord ?! Il faut. On ira. »

On ira, se répète-t-elle avec ferveur, s’y accrochant de toutes ses forces. Elle n’aura qu’à demander à Salem d’intervenir spécifiquement à cet endroit. Elle n’aura qu’à lui dire qu’un ami à elle s’y trouve. Il comprendre. Après tout, Salem est un homme bien, qui pense à la vie avant tout. Et la vie de Julius semblait être en danger. Elle pince les lèvres, s’agrippe à la sangle avec force. Et elle ordonne froidement de retourner très rapidement au QG. Bee n’hésite pas, ne bronche pas, il exécute le plus simplement du monde. Il fait vite, parce qu’il veut qu’on agisse vite. Pour lui. Pour Julius.

Il bat des ailes avec force et vigueur, survolant très rapidement la zone qui les sépare encore de la chaleur d’un foyer. Bee est énervé, mais il se fatigue un peu après l’effort. Trois heures dans le froid ne fait du bien à personne, surtout lorsqu’on en a pas l’habitude. Il survole le barrage monté par les Marines quelques heures plus tôt pour se protéger, tandis que Lilou se remémore tout : Les révolutionnaires, les pirates, les civils, les guets, les canons, les camps. Tout y passe, dans sa tête, précisément. Elle n’a pas le nombre exact, mais elle peut donner une approximation. Et elle n’a peut-être pas tout vu, mais le plus gros. Elle l’espère.
Violemment, Bee franchit les derniers renforts, rapide. Ses ailes repliées lui font gagner de la vitesse et une bonne pénétration dans l’air. Lorsque le sol n’est qu’à quelques centimètres, il sort les pattes et tend brusquement les ailes. Il se stoppe, net, s’enfonce dans la neige fraichement tombée et déjà marquée par le pas des hommes. En parlant d’hommes, tous se retirent de son chemin. Certains, trop près, tombent et se font repousser par l’air qu’il renvoie. Furax, Lilou bondit du dos de son ami, retire son bonnet et prend le pas jusqu’à la salle de réunion : ces idiots à la tête pensante ont intérêt à ne pas avoir bougé, elle avait des choses à dire.

« Caporale ? Vous allez bien ?! »

Les quelques marins, qui passent devant elle, sont ravis de la revoir en vie. Mais elle, elle soupire, ne prend même pas la peine de leurs répondre. Qu’est-ce qu’on en a à foutre qu’elle aille bien, hein ?

« Appelez les gradés, et mêmes les autres, là, les cow boy et les pervers s’ils veulent venir : Réunion de crises !
- Euh, vous êtes sûre ?
- J’AI UNE TETE A DECONNER, LA ?!
- T-tout de suite, Caporale ! »

Elle pousse la porte de la salle de réunion d’un violent coup de pied, et avant que les autres ne reviennent, elle a le temps de griffonner sur la carte disponible de l’île où ils se trouvent. D’un stylo rouge, elle note les positions de ce qu’elle sait, de ce qu’elle a vu. Elle met des annotations sur le nombre approximatif. Et quand enfin les grosses têtes reviennent, amenées ici par les quelques mousses qu’elle avait averti, elle prend la parole :

Carte de Drum:

« Capitaine, Commodore… Voilà pour vous. »
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Ça fait comme des milliers de griffures qui viennent saigner à blanc chaque foutue partie de mon corps. Qui grattent et grattent encore jusqu'aux os pour les congeler. Qui bleuissent les mains. Qui créent des gerçures si grosses sur les pieds que je pourrais y insérer mon doigt. Et comme si ça suffisait pas. Comme si la neige et le froid ne gelaient pas déjà assez le corps jusqu'à rendre fou l’esprit, c'est le vent qui s'y met. Qui vient couiner dans les oreilles. S'engouffre dans le moindre trou, sous les gros pulls de peau d'ours, derrière les masque, entre les paire de chaussettes. Partout.

Ça me fait rager. Je gueule partout, surtout le monde. Jusqu'à ce que même ma voix se perde. Devienne encore plus roque. Plus froide. Mais j'gueule quand même. Sur la ch'minée qui veut pas chauffer la pièce. Sur le pauvre bougre qu'est trop lent à ramener du bois sec. Sur le papi qui fout rien que de lire son journal. Sur moi même qui sait plus faire qu'gueuler.

Alors on me gueule dessus pour combler les vides quand je perds la voix. Ou que ma voix me perd. On m'a pourtant filé un peu de sky histoire que j'me taise. Pas très regardant pour des marines. Mais m'en fous, j'en suis pas un. Alors j'ai bu. Et ça a aggravé le problème. Je braille encore plus, maint'nant. Et j'ai l'gosier tout sec vu que la teille est passée. L'en faudrait une autre. Ou deux.

Oui, j'sais. Désolé chérie, j'ai pêché. Mais t'es pas là. T'vois pas. Ça restera entre elle et moi.

Et une autre. Qui veut s'meler à la fête. Je l'entends gueuler de là où j'suis. La salle de pause. Et elle entre là où c'est sérieux. Là où faut pas picoler. Ou faut parler qu'en levant le doigt. La salle d'réunion. Mais j'ai besoin de gueuler moi. Contre l'froid ; L'pirate qui m'a fait finir ici ; Les foutus marines qui veulent pas se bouger le cul et ces enfoirés de révolutionnaires qui nous bloquent la route. Celle qui m’emmènera chez ma jolie femme. Alors je lève mon derche, je le bouge façon John Wayne. John Wayne bourré en fait. C'pas glorieux mais m'en fou. J'suis comme ça, moi.

_ « Qu'est c'que t'as papi ? J'devrais pas y aller, c'ça ? Rhooo ta gueule. File moi ta teille et laisse moi. 



Quoi, qu'tu veux pas ? Qu'c'est pas bon pour moi? Rhoo mais si... Hargh allez ! PAF ! Donne ! Mais donne que j'te dis. PAF PAF... Bah voilà...»


L'aura peut être un petit bleu, le papi , oui, mais l'avait qu'à pas faire de la résistance. Et pis quoi, lecteur ? Tu t'dis que je deviens con quand j'ai bu ? Rien à foutre. Je préfère être haï pour c'que j'suis qu'être aimé pour des mensonges. C'est beau, hein ? Non ? Pff... M'en fou, je continue ma route. Je passe les couloirs, je cogne dans les portes. Je trébuche sur des marches qu'existent pas. Et j'enfonce l'entrée de la salle de réunion ; Pour voir une miss qu'est d'aussi bon poil que moi. L'a beau faire aussi froid qu'il est possible, l'a les joues aussi roses que ses tifs. Sauf qu'elle a les tifs oranges, pas roses. Du coup ça marche pas. Mais je crois qu'c'est pas important. Et vu sa gueule, j'comprends que c'est pas le moment de rire, ni d'être saoul. Je veux cacher ma teille histoire de. L'est plus là. L'a du se briser contre une des marches qu'existent pas. J'observe plus la gosse. Elle me fout mal avec ses yeux qui piquent et son regard qui gronde. Je regarde la carte. Où les mots bougent, sûrement à cause de la coque qui fait que de se balancer. Je vois un « Krabbs », qui fait pas plaisir. Qui fout les ch'tons. Un « old Lando » que j'connais pas. Un autre nom qui m'dit quelque chose. Qui m'rappelle une histoire.

« Drôle ça, Julius, comme ce vieux con... »
    Revenir sur le navire, essoufflé et les joues rougies par le froid mordant de Drum. L'assassin ne portait qu'un veston de cuir et sentait le tissu de la maigre chemise de lin d'en dessous lui cisailler la peau. Et le pire, c'était les tétons. Comme si on lui passait de la laine de verre par dessus. Brr. Rien que le fait de penser à cette douleur lancinante lui donnait envie de partir se réchauffer à côté des moteurs du Léviathan. Le plus dur fut cependant d'adopter une mimique prompte à l'échec de sa course-poursuite, échec tout relatif cependant. Mais ça, personne n'avait à le savoir. Il avait secoué la tête en revenant, penaud, au Léviathan. Il avait tapoté l'épaule des gars qui pestaient contre l'assassin, leur disant qu'ils le recroiseraient bien un jour, qu'ils le verraient certainement dans le camp d'en face. Il avait perdu sa trace quelques rues plus loin, un mytho de routine en somme. Quant à l'air désolé et énervé, aucun mal à l'arborer : les nouvelles apportées par Céline étaient si mauvaises que tirer la gueule lui venait naturellement. C'était juste le côté compatissant qui lui tirait des migraines : il avait envie de tout sauf de consoler ces types. Il leur indiqua sur une carte là où il avait rencontré Céline, là où ils s'étaient quittés en omettant la case discussion. Les types s'étaient égarés bien avant de les trouver et Gabriel les avait retrouvés en rentrant au port, leur confiant qu'il n'était pas très sage de s'aventurer ainsi en milieu hostile. Il avait d'ailleurs préféré revenir au navire que de poursuivre ses investigations car 'mort, je ne servirais à rien', et c'était peu de cas de le dire.

    Sur ces entrefaites, la rouquine revint au navire, avec de nouvelles croustillantes. Elle mit certes plus de temps que les autres membres de l'équipage, mais c'était le moment idéal pour parler stratégie et tout ça. De même, leur apprendre ce qu'il jugeait utile de leur dire à propos de Céline. Des infos plus ou moins nécessaires, c'était surtout ce que elle, et eux, allaient lui apprendre. Il avait besoin de connaître les plans de la Marine pour ... minimiser les pertes et mener les siens à la victoire. Si tout pouvait se concentrer entre les pirates et le gouvernement, ce serait parfait. Non pas qu'il répugnât à tuer les hommes en blanc, mais beaucoup ne méritaient pas ce sort. Et quand bien même son projet de cheminer avec eux jusqu'au bout de la première voie était compromis, il gardait espoir de pouvoir reprendre ses activités après avoir mis à mal les traîtres. Pourquoi ne pas s'installer sur Drum après la victoire des Révolutionnaires après tout ? Trop de plans sur la comète, il fallait gagner cette bataille en premier lieux. Et ça, ça n'allait pas se faire tout seul. Il semblait évident que le Léviathan apportait un vent nouveau d'espoir au sein des hommes en faction sur Drum, mais si tout se passait comme Rafael l'avait prévu, cela ne durerait pas.

    L'assassin soupira en grimpant les marches. Putain de froid. Il souffla dans ses mains, se rappelant trop tard qu'il portait un gantelet d'acier, qui lui fit l'effet d'un bac d'azote liquide sur le visage. Il pesta contre le sort puis ouvrit la porte, grelottant. S'il pensait que rien ne pouvait être pire que le froid de Drum, il déchanta bien vite en contemplant la carte que Lilou avait déployé sur la table. Il garda sa migne renfrogné et pesta intérieurement. Que foutaient donc les révos de Drum pour ne pas surveiller attentivement leurs positions ou les cacher ? Ou était-ce un de leurs plans ? Rafael parcourut la carte du regard, y imprégnant la multitude des positions en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire. Au moins serait-il à même de dire aux siens ce que planifiaient les Marines. Mais pas pour l'instant, il ne fallait pas qu'il se compromette inutilement. Il croisa les bras et se tint à côté du cowboy qui empestait l'alcool. À se demander comment il faisait pour tenir debout, mais au moins il avait encore les yeux en face des trous vu qu'il arrivait à lire les quelques lettres éparses sur la carte. Rafael se pencha un peu plus sur la carte, examinant à son tour les noms écrits ça et là. Donc Krabbs se cachait là ... et Old Lando, son Second. Intéressant. De plus, les siens se cantonnaient apparemment au château, certainement occupés à protéger les civils et rassembler leurs forces.


    "Ça fait beaucoup de monde en face ... pirates et révolutionnaires. Ce Krabbs est bien un des plus gros Capitaines pirates du coin, que je sache ?" demanda Rafael, il était sensé être ignorant de cela, après tout.

    Il ne devait pas savoir, en théorie, que l'infâme Krabbs était venu comploter avec le Gouvernement, lettre de marque en main. Enfin, Gabriel ne le savait pas. Pour les Révolutionnaires, c'était une chose à éviter à tout prix. D'autant plus que Envy rôdait étrangement dans le coin. Quelque chose de sale se tramait, l'assassin en aurait mis son autre main à couper.


    "Faudrait faire gaffe à pas se retrouver entre le marteau et l'enclume, c'est pas encourageant tout ça. Ah, et oui. J'ai poursuivi l'assassin qui rôdait sur le navire. Malheureusement, il connaissait mieux les lieux que moi et m'a échappé de justesse." fit-il, en tirant une des dagues de l'attirail d'Il Assassino de sa poche.

    "Il m'a loupé de peu." fit-il, en lançant la dague sur la table.

    L'objet présentait les symboles de son ordre et de ce fait, le signe connu des assassins de la Confrérie. Quelqu'un ici devait savoir de quoi il s'agissait. Au moins une petite rouquine, il l'espérait en tout cas. Histoire de mettre un peu d'huile dans le feu, de leur faire imaginer qu'ils avaient une guilde entière sur le dos. La rouquine n'avait pas mentionné le nom des chefs révolutionnaires impliqués, ainsi elle ne devait pas les avoir vus. Ou elle le taisait ... Toujours méfiant, l'assassin envisageait toutes les possibilités, craignant que sa couverture ne soit éventée d'un moment à l'autre. De toute manière, il savait que la Marine avait connaissance de la localisation des forces révolutionnaires. Idéal pour leur tendre un nouveau piège ... une fois qu'il auraient établi leur plan de bataille. Avec un peu de chance, il se verrait attribué la chasse aux pirates, en espérant que Fenyang se déclare contre Krabbs. Rafael ferait tout pour que cela arrive.


    "On sait maintenant qu'on a des assassins qui nous collent au cul. Une idée de qui mène les forces révolutionnaires ?" demanda innocemment Rafael, non sans réprimer un léger sourire en coin.

    Une simple question naïve, histoire de vérifier ce que savaient les Marines sur l'implication du Seigneur Ombre et de ses alliés ...
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    La situation était urgente, à en croire la tronche paniquée qu’affichait le soldat. Déboulant dans la pièce où j'attendais patiemment le retour de la rousse et de son animal de compagnie, il articula tant bien que mal quelques mots. Forcément qu'il me fit rire, c'est toujours tordant d'les voir s'agiter pour pas grand-chose. Il suffit qu'une folle à la chevelure affreuse leur gueule dessus pour qu'ils s'imaginent le pire. Sans trop m'en faire, je me levais de ma chaise et me diriger jusqu'à la salle de réunion. De nouveau les officiers se réuniraient pour mettre en place le plan d'assaut. Avec les informations supplémentaires que l'Ingénieur en Chef apportait, nous serons en mesure de prévoir une meilleure stratégie pour renverser la situation. Poussant les portes, je constatais être l'un des premiers arrivés, le reste étant assez surprenant. Qu'est-ce qu'ils foutaient ici ces deux-là ? Un gars avec un chapeau et puant l'alcool, odeur qui n'était pas sans réveiller le désir d'boire quelques verres. Si j'avais eu une bouteille sur moi, au moins en patientant durant la mission de reconnaissance de Lilou...

    Toujours est-il que ce gars n'est pas un officier, il se serait présenté à la précédente réunion autrement. Il me semble pour autant appartenir à l'équipage, bien qu'avec son allure, il ne ressemble pas tellement à un Marine... Là-dessus, j'peux pas tellement la ramener, j'ai pas vraiment le style du parfait petit officier non plus. Tant qu'il est ici en allié et qu'il participe à l'élaboration du plan, pas de problème. Le second aussi ne devrait rien avoir à faire dans cette salle. Pas officier non plus. Lui je l'ai aperçu sur le pont du Léviathan y'a pas très longtemps, j'imagine que c'est un homme de confiance. Légèrement contrarié tout de même, je me rapproche de la table au centre de la pièce, posant les yeux sur la carte. Comme le fait remarquer celui dont je n'ai pas relevé le nom, en face le nombre d'ennemis est conséquent. J'en affiche une grimace. Comme si la révolution ne suffisait pas, il fallait qu'un Capitaine Pirate de renom et sa flotte participe à la fête... Qu'est-ce qu'un gars comme Krabbs vient-il faire sur cette île ?

      - Nous n'avions vraiment pas besoin de lui dans les parages... Mener l'assaut sur les Révolutionnaires avec lui rôdant autour, y'a moyen que les choses dérapent en un rien de temps.


    D'autant qu'à entendre parler le type à mes côtés, le Capitaine Pirate Homme-Poisson n'était pas le seul à s'être incrusté. Des assassins à nos fesses, non mais c'est quoi encore ce délire ? Qui lancerait des types pareils aux trousses d'un équipage de la Marine ? Leur nombre nous étant indéterminé, nous pouvions nous attendre au pire. Krabbs, si mes souvenirs sont exacts, n'a rien d'une petite flotte sous son commandement. La Révolution sous surpasse en nombre également. Comment pourrions nous être dans une plus mauvaise position ? J'ai beau réfléchir, je n'imagine pas de stratégie efficace pour nous éviter de lourdes pertes durant cette bataille. Ce n'est jamais bon d'avoir à combattre sur plusieurs fronts à la fois. Il serait bon de voir à venir d'urgence des renforts, ceux les plus proches du moins. Je ne sais pas comment va réagir le Capitaine, mais j'imagine qu'il doit sérieusement réfléchir à tout cela, lui qui a horreur de voir ses hommes mourir. Reste à entendre ce qu'il va nous proposer...
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      Pas très respectueux du protocole ce petit marine. Mais toujours est-il que sa venue et sa voix criarde me firent sourire grandement. Le premier depuis quelques heures d’ailleurs. La patience n’était mon fort, mais j’avais à peu près tout fait pour rester tranquille, et pour ne pas montrer ma panique à mes autres officiers qui patientaient comme moi. Pour me calmer, j’avais même accepté qu’on m’offre une autre tasse de café chaud, et je m’étais attelé à réconforter la pauvre commodore qui avait dû subir un traumatisme psychologique au même titre que la plupart de ses hommes. Il n’y avait personne d’autres que moi qui puisse la comprendre comme je la comprenais ; car par le passé, j’avais moi aussi essuyé des pertes énormes. Ça partait de la mort de ma femme et des jumeaux qu’elle attendait de moi, jusqu’à la précédente île, Little Garden où j’avais perdu, pas moins d’une trentaine d’hommes. Oh oui, des morts, j’en avais vu à foison, et c’était sans aucun doute ce qui me motivait d’une part à rester marine et à combattre la violence et la méchanceté gratuite. Au fur et à mesure que le temps passait, je devenais un véritable pourfendeur du mal, si bien que ma nomination récente au grade de contre-amiral en était la preuve. Pour moi, ce n’était encore qu’un début, et je comptais encore gravir les échelons jusqu’au poste sacré d’amiral que je convoitais ardemment. Pour faire bouger et changer les choses.

      Lazar se leva en premier, apparemment touché par l’échec et la blessure mortelle du vice-amiral. Je ne connaissais pas encore bien cet homme, mais je sentais qu’il était plutôt malsain. C’était naturel, inné en moi. Nonobstant cela, j’avais fini par me dire qu’il fallait de tout dans ce monde, et que tous les marines ne pouvaient certainement pas adhérer à ma vision des choses. Ce type devait être l’un des partisans de la justice absolue, la tolérance zéro, si bien que je me demandais pourquoi on l’avait affecté sur le Léviathan. De par mon nouveau grade, j’étais apte à le transférer sur un autre navire, mais j’allais attendre de voir ses prouesses et statuer ensuite sur son sort. De toute façon, il semblait nourrir une telle haine à l’égard des révolutionnaires du coin, que j’étais sûr et certain qu’il n’allait pas me décevoir, oh que non ! A cette perspective, j’eus un sourire malsain. Sa colère serait mienne, son arme également ; et je n’allais pas me gêner pour l’envoyer chez nos ennemis faire un carnage. Tout comme je comptais le faire d’ailleurs. A cette pensée, une lueur vengeresse apparut dans mon regard l’espace d’un instant, tandis que mon sourire s’effaça tout bonnement. C’était l’heure. L’heure de rejoindre Lilou et d’échafauder un plan d’attaque infaillible. Ce qui me poussa à me lever à mon tour, et à suivre la file qui se dirigeait inexorablement vers la salle de réunion malgré le mauvais temps.

      En moins de cinq minutes seulement, tous les types étaient là. Ou tout du moins, toutes les personnes que je jugeais importantes. Sarkozyzy, Marone et Ketsuno se trouvaient autour de moi et arboraient une mine inquiète. Ils sentaient de loin que j’allais peut être faire une bêtise. Pour ma part, je ne fis que regarder longuement la carte que Lilou nous avait concoctés au péril de sa vie. Mine de rien, elle venait d’accomplir sa première mission importante sous mes ordres, et ça faisait plaisir de voir à quel point elle était motivée. De ce fait, et même si la situation ne s’y prêtait pas vraiment, je lui avais accordé un beau sourire et un petit clin d’œil pour la remercier. Après quoi, j’avais adopté une mine sérieuse, réfléchie. Les effectifs révolutionnaires me sidéraient tout de même et je comprenais pourquoi le vice-amiral avait échoué. Manque d’informations, il avait minimisé le nombre de leur troupe, leurs diverses positions, etc… Il y avait d’autres faits inquiétants. Entre le « Julius » que Mihai mentionna, « Old Lando » dont je ne savais rien, et Krabbs qui se situaient à l’autre bout de l’île, il y avait fort à faire. On allait partager les tâches, ce pourquoi j’usai de mon escargophone portatif pour appeler quelques sous-officiers. Des idées germaient déjà dans ma petite tête. Le temps ne jouait pas en notre faveur, de toute façon. Et c’est ainsi que lorsque trois sous-officiers débarquèrent, j’ordonnai aussitôt :

      - Lin, Karin, Bill, vous épaulerez Mihai et Gabriel. Je veux que vous partiez sur le champ vers ce point-là, dis-je en désignant l’Old Lando. Krabbs n’est pas une priorité pour le moment et je le vois mal nous attaquer. Grouillez !

      Tous regardèrent une dernière fois l’endroit, avant de sortir. C’était une mission de reconnaissance, et plutôt périlleuse pour les civils vu les circonstances, mais je n’avais nul autre choix que de les écarter de l’assaut contre les révolutionnaires encore plus dangereux. Gabriel avait fait preuve de sa bonne foi à plusieurs reprises, mais il n’était pas question que je prenne l’habitude de l’avoir pour soutien, surtout que je ne le connaissais pas encore comme je le voudrais. Je les raccompagnai tous jusqu’à la sortie, en ordonnant aux sous-officiers de sélectionner une dizaine d’hommes qui les épauleraient dans leur tâche ardue. Lorsqu’ils furent tous éloignés de la salle de réunion -Parce que je les avais suivis des yeux-, je refermai la porte à double tour. Le coin était isolé, et il n’y avait plus que les gradés qui faisaient partie de la réunion. Bien. « On va diviser le plan en deux parties : Une à effectuer ce soir même, et l’assaut final demain matin. » Je parcourus toute la salle du regard. Tous étaient suspendus à mes lèvres. Par précaution, j’étais allé rouvrir la porte une nouvelle fois pour m’assurer que personne ne nous surveillait. Depuis le meurtre d’un révolutionnaire sur mon bateau, affaire que Gabriel n’avait pas encore résolu, j’étais légèrement sur le qui-vive. Quelqu’un pouvait nous vendre gratis, ce que je ne voulais pas. Il n’était pas question que les ces saletés de révolutionnaires anticipent sur mes projets, nos projets !

      - Oswald, Cross et Enzo… Je vous fais confiance pour me nettoyer tous les premiers piliers qui nous gênent. Les effectifs de ces tours doivent disparaitre. Ce sont apparemment les yeux des révolutionnaires braqués sur nous, et ils sont peu nombreux. Vous agirez cette nuit, et vous avez carte blanche ! Prenez tout ce qui peut être utile à votre opération.

      Lilou, Stark, dès qu’ils auront fini, vous placerez plusieurs explosifs autour des piliers, en direction du chemin qui mène à leur QG. Le but est de créer une avalanche monstrueuse pour ensevelir les troupes au pied du château. Affronter 1000 gars, c'est pas possible, mais si on diminue drastiquement leur nombre, la victoire sera à portée de main. On les actionnera demain matin lorsque qu’avec certains d’entre vous, je tenterais une percée semblable à celle d’Alleyn pour les attirer à moi.

      Ne vous en faites pas, je ne serais pas pris dans ce piège, et j’ai même une bonne idée pour ça, mais que je garderais pour moi. Lorsque le gros de leur troupe sera hors d’état de nuire et que j’aurais occupé le géant qui nous gêne, vous envahirez le château et vous tuerez tous ceux qui oseront s’interposer. On est pas la pour faire des prisonniers, surtout avec ce qu'ils ont fait à Alleyn. Bien clair pour tout le monde ?


      ------------------------------------------

      Spoiler:


    Spoiler pour les officiers :

    Spoiler:
      Nul regard furieux, nulle réaction disproportionnée. Juste un hochement de la tête. L'assassin comprenait la réaction d'Alheïri, et elle était sensée. Lui n'aurait pas permis un homme qui n'avait pas juré fidélité à la cause parmi les siens, alors comment espérer que le Contre-Amiral lui fasse assez confiance pour lui révéler son plan ? De toute manière, s'il n'était pas sensé le connaître et que certaines fuites apparaissaient ... cela serait beaucoup mieux pour lui : il serait innocenté. Un léger sourire se dessina sous l'étole de Gabriel, tout semblait marcher comme prévu. Céline qui attendait là-bas, dehors, cherchant des informations sur Envy. Ses yeux et ses oreilles en somme, alors que lui risquait sa pomme au milieu de tous ces imbéciles. Il les voyait, se répandre en regards suspicieux et acquiescements emplis de gravité. Ils ne savaient pas ce qu'ils risquaient au milieu de ce carnage, et bon nombre de ces gars allaient y laisser quelque chose. Que ce fut les gradés, il n'en avait rien à faire : c'était leur choix. Mais impliquer tous ces gars, après les histoires de Little Garden ... Juste de pauvres bougres qui avaient choisi le mauvais camp. Cela n'empêcherait pas Rafael de les tuer, mais avec un peu de remords, pour une fois. Mais ce n'était que la faute du Gouvernement, au fond. Et aussi de la Révolution. Ce n'était pas ainsi qu'il aimait mener ses campagnes. Quelques morts suffisaient en général, et la mort des fautifs. Deux camps qui s'affrontaient en face à face générait trop de dégâts collatéraux. Et c'étaient toujours les mêmes qui en souffraient. Voilà pourquoi se soumettre aux demandes du Seigneur Ombre était si difficile. Il aurait préféré mener les choses à sa manière, faire en sorte que les combats ne durent pas. Mais il devrait attendre d'être plus qu'Il Assassino pour se permettre de leur imposer ses choix, de leur montrer la voie de la Confrérie. Tous le voyaient comme un assassin de moindre envergure, mais il valait mieux que ça. Même les siens l'avaient abandonné, préférant la voie de la couardise et de l'or. À toutes ces engeances, il leur montrerait que ce n'était pas ainsi que l'on traitait avec le peuple. Mais avant de devenir suffisamment reconnu et puissant, il lui faudrait accomplir des actes de guerres dignes de Mandrake ou du Seigneur Ombre. Pour qu'un jour, Freeman s'inquiète à la seule mention du nom d'Il Assassino.

      "A tes ordres, Alheiri. Je n'échouerais pas cette fois." fit-il, en jetant un regard noir à l'attention du type qui empestait l'alcool.

      Fenyang n'avait pas réagi sur ses dires, ce qui laissait peu augurer de ce qui allait suivre. Le sang allait couler, et ça n'allait pas être dans longtemps. Mais qu'il le cantonna à Old Lando ne pouvait signifier qu'une chose : les Rhinos Storm ne s'occuperaient pas des pirates en premier. Les Révolutionnaires seraient leur cible dans les prochaines heures ou jours à venir. C'était peu, mais suffisant.

      "Je te laisse le temps de te laver, à moins qu'un bain d'eau froide te suffise."
      grogna-t-il, à l'attention de Mihai.

      Puis il plaça son point droit sur son coeur et s'accomplit d'une révérence guindée. Il ne ferait jamais le salut militaire, mais c'était là la plus grande marque de respect qu'il pouvait faire semblant d'accorder à Alheïri. Il sortit sans demander son reste, sans même laisser au Contre-Amiral le temps de le suivre du regard. Il voulait démontrer une détermination sans faille à son adresse. Il voulait éviter de croiser le fer avec les siens. Voilà que l'occasion lui en était donnée. Il aurait pu rire d'une telle échappatoire, mais son esprit était ailleurs. Quelque chose le préoccupait, quelque chose qui se passait à des centaines de lieues de là. Et il ne pouvait rien y faire. Il attendit d'être sorti avec les hommes censés les accompagner avant de reprendre la parole.

      "Je pense que nous pouvons nous accorder une vingtaine de minutes, le temps que ... que Mihai se désimbibe." leur fit-il, sur un ton blasé.

      "Préparez votre paquetage et emportez de quoi passer la nuit, nous risquons de ne pas bouger jusqu'à ce que Alheïri nous rappelle. Faites vite." trancha-t-il, avant de se diriger vers ses propres appartements.

      Il disposait de dix minutes donc, afin de prévenir les siens et de vider la planque aménagée. Il lui faudrait aménager une nouvelle rencontre avec Céline, cependant. Il avait quelques objets à lui confier pour qu'elle lui serve d'intermédiaire pendant cette bataille. Il passa la porte, et la ferma derrière lui. Il n'avait pas eu le temps de repenser à l'instant qui avait précédé la découverte de l'assassin qui fuyait sur le port, tant les évènements s'étaient enchaînés. Ainsi, il écouta quelques secondes, assis sur son lit de camp. Pas âme qui vive, il était temps. Il ouvrit la trappe secrète et farfouilla dans ses effets 'personnels' pour accéder à la seconde planque. Il en tira son escargophone blanc et le glissa dans une poche intérieure avant de s'emparer de ses quelques notes codées. Il en tira une dague au symbole de la Confrérie et l'observa quelques secondes, avant de la camoufler à l'intérieur de son veston. Ne laisser aucune trace, il ne reviendrait peut être jamais. Une fois sa piaule nettoyée, il enroula son matelas et le serra avec une corde. Il fit le silence quelques secondes, puis se saisit de son den den blanc. Il était temps.

      ~~~ Dix minutes plus tard ~~~

      "Tout le monde est là ? Bien, en route." adressa-t-il à la petite troupe, prenant les devants sur un ton autoritaire.

      Que Mihai soit saoul lui laissait d'office le droit de le dénigrer. Quoi qu'il en fut, ils n'avaient pas de temps à perdre. Il avait eu vent du fait qu'Old Lando était le second de Krabbs. C'était là une chance d'éliminer une nuisance et de retourner son capitaine contre le gouvernement : leur donner deux fronts à combattre pourrait amoindrir rapidement leur détermination. Ça et les quelques petites surprises qu'il avait prévu à l'attention des marins du Léviathan.
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      « Qu’est-ce… »

      Sa main s’aventure là ou Gabriel a laissé et enfoncé la dague avant qu’il ne sorte. Elle a mis du temps à voir le symbole dessus, encore plus à se le remettre en mémoire. Mais les flashs qui accaparent son esprit sont puissants, l’assaillent violemment. Elle pense à Callahan, à ce qu’elle a laissé à Tequila Wolf. Mais surtout, à cette lettre teintée de sang, posée sur ce bureau, adressée à son supérieur. Ce signe, qui n’annonçait rien de bon à personne. Et aux quelques recherches, rumeurs, à propos de cette marque…

      « Qu’est-ce que c’est que cette histoire d’assassin sur le Léviathan ?! Après qui est-ce qu’il en a ?! »

      Sa voix se fait tremblante, mais elle n’y peut rien. Et elle se sait particulièrement agressive dans ses mots. Ses yeux parcourent tous les membres autour de la table, de son ami à son capitaine, passant par Oswald et Stark, même Cross. Qui est la cible ? Elle n’en sait rien. A priori, personne ne le sait vraiment.

      « Alh… Euh, capitaine… S’il y a vraiment ce… »

      Ses mots lui arrachent la bouche, elle a du mal à y croire. D’un côté, elle espère, de l’autre, elle ne veut surtout pas le savoir par ici. La dernière histoire avec un membre de cette confrérie lui a joué des tours, et un en a perdu la vie. Elle déglutit péniblement, elle n’aime pas ce qu’elle a dans les mains. Elle est tellement en colère qu’elle a du mal à reprendre son calme. Un mélange explosif de sentiment grouille dans son ventre, dans son cœur. Elle ferme les yeux, prend une lente inspiration : Une chose est sûre, si elle le croise, elle n’hésitera pas à lui tomber sur le coin de la figure.

      Sans compromis, sans retenue. Elle lui ferait aussi mal qu’il n’a pu la blesser après Tequila Wolf.

      « Ce type sur le navire, ou un de ses sbires, je pense qu’il est important de fouiller le navire de fonds en combles. Je pourrais m’en charger, avec quelques hommes, lors de la première partie de notre offensive… Mh… Il en va de notre mission première. S’il arrive quelque chose au Léviathan, nous serons dans de beaux draps… Surtout si nous devions effectuer une retraite en urgence. »

      Elle dit ses mots avec un ton froid, mais ferme, et elle énonce les faits en prenant soin d’éviter le regard de la jeune Commodore à ses côtés. Rien n’est impossible. Surtout pas un départ précipité. Drum ne vaut pas la vie de cinq cent soldats. Et un grade, une promotion, encore moins. Elle imagine que Salem est de son avis. Elle l’espère.

      « D’ailleurs, en parlant de retraite, il vaut mieux y songer immédiatement… S’il arrive quelque chose à Oswald, Enzo, ou Cross, si le nombre d’effectifs n’y est pas, si vous vous retrouvez face à un piège, ou face à personne… Prévenez-nous immédiatement. Je vous munirais de fusée de secours que vous pourrez tirer seulement, et seulement s’il y a un souci. D’ici, ça nous avertira et nous préparera à nous retirer complètement de Drum… »

      Elle cherche l’aval de son capitaine, et même s’il refuse la retraite, savoir se munir, prévenir d’un possible problème dans le plan de base, n’est pas de trop lors d’une situation aussi critique. Savoir que rien ne se passe comme prévu peut leurs permettre de changer les plans en urgence, de stratégie, de tactique d’approche… En disant cela, elle sait qu’elle va mettre la jeune femme à ses côtés en colère. Mais elle préfère ne pas mâcher ses mots, et surtout, ne pas cacher ce qu’elle sait. Elle songe à ce qu’elle a vu au loin, vaguement. Et puisqu’elle préfère que tout soit dit, avoir toutes les cartes en main ainsi qu’une meilleure vue d’ensemble, elle se tourne, droite comme un i, vers Ayame :

      « C’est à envisager. Tout comme prévoir une alliance avec Krabb et son équipage, et ceux qui arrivent sur Drum… Parce qu’il y en a qui arrive, n’est-ce pas, Commodore ? »
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        Ayame ne semble pas en colère. Au contraire, elle parait tout à fait réceptive a tout ce qui peut entrainer un maximum de précautions... Il y a un proverbe pour ça non ? Un truc avec un chat et de l'eau froide...

        -Difficile à dire madame... D’après nos renseignements, Kraab aurait amené avec lui deux de ses quatre flottes... Les ordres de l'amiral Alleyn étaient de ne pas s'en occuper. Comme vous le savez surement, Kraabs a reçu il y a peu sa nomination au poste de corsaire et doit se rendre à Marijoa pour y remplacer Mahaga. Avec cette histoire de lettre de marque, sa flotte attire comme un aimant tout les pirates ayant un minimum d'ambition... Une manière plutôt utile de purger cette partie de Grand Line... Entre Kraab et Envy qui lui sert d'ange Gardien, il n'y a pas un pirate dans le coin capable de piquer cette lettre...

        Parfaitement inconsciente du fait que vous venez d'apprendre la présence possible d'un corsaire dans les parages, Ayame continue...

        -L'amiral a tenté de le contacter avant l'assaut mais il ne nous a pas répondu. Comme d'habitude, la fiabilité des Schichibukai s’avère trop flexible pour ce genre d'opérations... Je présume qu'il se moque complétement de ce qu'il peut nous arriver et que nous le verrons que si des pirates débarquent dans le coin... A moins que vous n'ayez plus de chances qu'Alleyn en essayant de le joindre... Enfin... Dans l'état actuel des choses il nous est impossible de savoir a qui était ce bateau que vous avez vu. Une des deux flottes manquantes de Kraab ? Le navire d'Envy ? Des pirates ? Et il nous est interdit de se disperser pour recueillir des renseignements probants tant que la menace révo pése sur nous... Si vous arrivez à convaincre Kraab de nous épauler, notre situation changerait sans aucun doute du tout au tout...
        -Je repasserais plus tard pour voir l’état des patients. Et surtout, si vous voulez survivre, accrochez vous !

        Je referme la porte de l’infirmerie derrière moi. Ça fait trois heures que j’enchaine les soins, les opérations et les discussions psychologiques. Trois heures que je fais mon maximum pour empêcher ces malheureux de succomber à leurs blessures ou à leurs traumatismes. Trois heures que je surprends les médecins et infirmiers du coin avec certaines de mes méthodes peu orthodoxes ou brutales, avec mes remèdes à base de plante inconnue de tous, avec mes propos si particuliers de survivant. Ça fait trois heures que je les entends parler du fait qu’un serpent ne devrait pas servir d’assistant dans un bloc opératoire, que malgré mon coté louche et ma façon de faire plus que bizarre, j’arrive à aider un nombre impressionnant de patient en si peu de temps. Ça fait trois heures que je sauve des vies….. Ça me change de d’habitude. Je ne remercierais jamais assez toutes ces années passées à apprendre comment se soigner seul à l’aide des produits de la nature, ou tout ce temps consacré à l’étude de la médecine et des sciences. Pour une fois, mon savoir servait à aider les autres, servait une « juste » cause. Pour le monstre d’égoïsme que je suis, c’est sur que ça fait bizarre.

        Mais j’ai du quitter le temple de la guérison pour me rendre à l’hôtel de la stratégie militaire. Parce que Lilou était enfin revenue de sa mission de repérage, et mon pas s’accélérait petit à petit, d’une part pour enfin avoir une idée de la situation sur cette île, et d’autre part parce que, je devais bien l’admettre, je m’étais inquiété pour la rouquine. Comme quoi, malgré moi je m’attachais vraiment à elle…. Cela pourrait devenir dangereux, mais ça n’était pas pour autant désagréable. Une fois arrivé dans la salle, je ne pu m’empêcher de sourire en voyant qu’une Lilou très remontée se trouvait sur place. Si elle était en colère, c’est qu’elle allait bien ! Saluant le reste des personnes présentes, et jetant de rapides coups d’œil vers le commodore Ayame, dont l’état mental m’inquiétait un peu, je fini par m’asseoir, glissant mes bras sous ma redingote pour les entourer autour d’Anko et tenter de réchauffer un peu plus la malheureuse.

        Je me mis à écouter ce qui se disait, sans rien dire, me contentant d’enregistrer et d’analyser les informations. Le dénommé Gabriel commença à parler d’assassin à bord. Mauvais ça, très mauvais, cela signifiait que je n’étais pas le seul type infiltré à bord, et que ces infiltrés la avaient des objectifs bien plus dangereux que les miens. Je remarquai que Lilou semblait choquée par la dague de l’autre emmitouflé, presque…. Effrayée. Avait-elle déjà vu ce genre d’arme quelque part ? Je savais que cette mécanicienne, par le passé, avait traînée dans pas mal d’affaires louches, il y existait donc une chance qu’elle ait croisée autrefois l’un de ces assassins. Hum, dans tous les cas, j’irais chercher de mon coté des infos sur le sujet. Puis, le capitaine Fenyang prit la parole, et commença à établir différentes stratégies tout en distribuant à chacun son rôle. L’homme momie allait devoir faire équipe avec le cowboy sentant l’alcool pour aller traîner du coté de Old Lando, accompagné de trois autres soldats qui ne me disaient rien. Humpf, de ce que je savais, ces deux la n’étaient pas vraiment marine, personnellement j’aurais évité de leur confier une mission trop importante. On est jamais trop prudent….

        ….

        Oui, je sais, je ne suis pas marine moi-même, mais chut.

        Après ça, Alheïri cita mon nom, et m’assigna comme tache d’aller « faire le ménage » du coté des tours de guets de l’ennemi, en compagnie du dénommé Cross, le cyborg, et d’Oswald Jenkins, le soit disant type bizarre. Kéhéhé, moi qui craignais qu’il m’envoi affronter des hordes d’ennemis et risquer bêtement ma vie, j’étais plutôt content. L’élimination en toute discrétion, ça, je connaissais ! Et en plus on devait agir de nuit, on avait droit à tout le matériel qu’on voulait, et le capitaine nous donnait « carte blanche ». Raaaah, j’aimais ce terme. « Carte blanche » ! Il offrait tellement de possibilité. Cette mission serait une vraie promenade de santé. Après ça, il assigna à Lilou et Stark le rôle de déclencher une avalanche pour balayer une partie de troupes ennemies. Kéhéhé, il n’était pas si bête que ça le Fenyang, utiliser le terrain à son avantage, ça, c’était une excellente idée ! Et puis, Lilou prit la parole, pour rappeler qu’il ne fallait pas oublier d’imaginer un plan de retraite. Et elle avait raison : toujours prévoir une façon de sauver sa peau ! Le commodore Ayame enchaîna derrière elle, et ses propos eurent l’effet de stopper le temps dans ma tête pendant quelques secondes.

        Krabb ? Comme dans « Krabb le futur capitaine corsaire » ? Et Envy ? Envy comme dans « Envy le mec qui est déjà capitaine corsaire » ?! Que faisaient ces deux gars ici ?! C’était quoi ce bordel ?! Et surtout : POURQUOI PERSONNE NE M'AVAIT MIT AU COURANT ?! Ma mine devint légèrement maussade, et je dus me concentrer pour ne pas laisser exploser ma surprise, ou ma colère. Dans quoi est ce que mes supérieurs m’avaient encore balancé ?! Grrrrrr, dès que cette réunion serait terminé, je devrais avoir une petite discussion avec eu.

        Une chose était claire : il se tramait un truc vraiment pas net sur cette île.

        Une fois qu’Ayame eu finit de parler, je ne pu m’empêcher de faire une remarque, parce que je devais dire quelque chose avant que la moindre décision stupide ne soit prise.



        -Hum, si je puis me permettre, réussir à s’allier avec Krabb nous sera très utile, c’est vrai, mais qui nous dit que ce n’est pas un agent double ? Qu’il n’a pas déjà conclu d’accord avec la révolution ? Certes, ça serait stupide de sa part d’agir de la sorte, mais qui sait ? C’est peut être moi qui suis trop méfiant, mais, cette alliance avec ce pirate pourrait se retourner contre nous. De plus, cette histoire d’assassin à bord m’inquiète particulièrement, je suis d’accord avec Lilou sur ce point : il faut fouiller le navire de fond en comble ! Ah, aussi, pour revenir sur Krabb, et sur cette idée d’alliance : je pense que ces révolutionnaires se doutes que nous avons envisagé cette option, donc, il faut s’attendre à ce qu’ils fassent tout leur possible pour que ça n’arrive pas.

        Vu les circonstances, je pense qu’en plus des fusées de détresses, je vais emporter un Den Den avec moi, au cas où il faudrait passer rapidement une information importante. Ne vous inquiété pas, j’ai de quoi empêcher le piratage de la ligne….




        Oui, mon Den Den blanc me protégerait sans problème de tous les curieux de la révolution…. Et mon Den Den noir me permettrait de jouer au même jeu qu’eu. Parce que vu ce qui se passait sur cette île, se tenir bien informé me semblait plus que vital.
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        Il n'est finalement pas si incompétent qu'il en a l'air, le Contre-Amiral Fenyang. Ce serait même presque tout le contraire, si l'on enlève sa plus grande faiblesse. Incapable de supporter de perdre des hommes, c'est bien triste quand on imagine la bataille sanglante que nous ne tarderons pas à mener. Alors il écarte ceux ne faisant pas partie de la Marine, du genre le gars qui masque son visage et l'autre aux allures de cow-boy complètement bourré. J'me marre tout seul, j'me fous bien de sa gueule en fait. Il va être content de devoir se rendre aussi loin dans son état, cela va lui faire plaisir ! Même qu'avec un peu de chance pour eux, ils vont finir entre les pinces du Capitaine Pirate, ou ils se feront laminer par son second, au choix. En tout cas, ils ne traîneront pas dans nos pattes, c'est déjà cela. Les deux affreux finalement sorti, nous nous retrouvions comme lors de la première réunion, entre officiers. Il suffisait seulement d'attendre que la paranoïa du Capitaine s'envole pour qu'enfin, il nous fasse part de sa stratégie d'attaque. Et quelle stratégie...

        Un large sourire rendu plus grand encore par mes cicatrices au coin des lèvres s'installa sur ces dernières, tandis que Fenyang expliquait son plan. En voilà une manière de procéder qui me plaisait bien ! L'idée de l'applaudir me traversa l'esprit, mais la situation ne le permettait pas. Donc l'idée se divisait en trois grosses parties. Dans un premier temps, envoyer la chair à canon s'épuiser et se faire frapper gratuitement en tentant de faire un peu de ménage dans les rangs révolutionnaires. Le cyborg sabreur, l'autre taré de double-crasse et le petit nouveau monstre aux yeux vairon. Ce n'est pas eux que l'on pleurera s'ils devaient arriver un malheur durant leur assaut ! J'dirais même que la mort de double-crasse m'intéresserait bien plus, c'est que son poste serait alors à portée de main... Mon sourire s’agrandit. En y réfléchissant bien, il y aurait facilement moyen de faire en sorte que qu'il meurt dans la bataille. Après avoir accompli ma propre mission, qui je l'avoue risque d'être fort amusante.

          - Tous les ensevelir sous une belle et monstrueuse avalanche ? En voilà une idée brillante ! Jamais ils ne s'attendront à un piège pareil, ils vont en être tout déstabilisé...


        Je l'étais moi-même rien qu'en imaginant la scène, ricanant faiblement alors que j'aurais voulu exploser de rire en cet instant. J'dois malheureusement contrôler mon comportement aux côtés du Contre-Amiral, cela foutrait tout en l'air sinon. Un peu de folie, mais pas trop. Mais avant cela... il semblerait que nous devions régler un tout autre problème. Il paraît qu'un type voulant notre peau rôde dans le Léviathan, il paraît aussi que la belle rousse devant m'épauler dans la mission de sabotage veuille s'en charger. Du coup, comme la rousse semble plaire à Fenyang, si j'me propose pour veiller sur elle, comment réagira-t-il ? Bien je l'espère.

          - Si Lilou se porte volontaire pour éliminer le rat souhaitant notre mort, alors je m'assurerai qu'il ne lui arrive rien, vous pouvez me faire confiance. Nous fouillerons et désinfecterons le Léviathan le temps que les piliers soient nettoyés.


        Je me sentais parfaitement bien, la stratégie fonctionnerait à merveille et la victoire serait somptueuse, rien ne pouvait gâcher ce moment de plaisir. Rien, sauf entendre de nouveau le nom de crabe humain et le fait qu'il possède une flotte affolante... Oh et le nom d'un Shichibukai aussi, rien que cela... Je souriais il y a peu ? J'enrage à présent. Pas parce qu'ils sont considérés comme deux personnes extrêmement puissantes, de cela je m'en cogne royalement. Si l'on ne leur cherche pas d'ennuis, on se moque de leur puissance. Non ce qui me dérange moi, c'est que ces chiens s'en mêlent et s'approprie la réussite des opérations. Que l'on risque notre peau et que ces ordures nous volent toute la gloire à en retirer. Que ma promotion s'envole par leur faute... Oh que je n'aimerai pas cela... Cela pourrait faire revivre quelques pulsions meurtrières incontrôlables, rien de bon pour tous. Agissons vite et espérons que l'ivrogne et l'homme mystère retiennent les pirates assez longtemps.
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          J’avais trouvé ça improbable au début… Voire carrément impossible… Mais plus les secondes passaient, et plus je reconsidérais mon point de vue sur cette affaire. Pour nettoyer cette île de tous les révolutionnaires qui nous emmerdaient depuis un bon moment maintenant, il nous fallait une force d’attaque conséquente. Nous l’avions déjà, mais j’étais également d’avis de l’optimiser comme il se doit : Krabbs et ses pirates n’allaient pas être de trop, je pense. Mais une question se posait. Allait-il vouloir me recevoir ? Mystère et boule de gomme. Il avait déjà ignoré l’appel d’un vice-amiral plutôt renommé et respecté. Un vice-amiral ! Nul doute qu’il me dédaignerait encore plus, étant donné que je n’étais encore qu’un simple contre-amiral de pacotille. C’était péjoratif, oui, mais lorsque je me mettais à la place de ce futur corsaire, je ne pouvais que constater cela. Cette vision des choses me dissuadait un peu d’essayer de le contacter. Mais au point où nous étions, nous ne pouvions pas nous permettre d’ignorer sa puissance. Essayer d’aller le voir ne me couterait rien de toute façon. Et c’est dans cet état d’esprit que je m’étais redressé, le visage plutôt ferme. Si je me fiais au plan de Lilou, il ne me suffisait que de contourner l’île. Les révolutionnaires occupaient la majeure partie du centre. Avec une petite embarcation, ils ne verraient sans doute pas me déplacer. Mais dans le doute, j’allais emmener avec moi ma garde personnelle. Bien longtemps que nous n’avions pas fait de missions à quatre. Et il fallait avouer que cette perspective m’enchantait. Légèrement seulement, parce que je savais pertinemment que cette approche n’allait pas être forcément une partie de plaisir. C’était clair et net, en fait.

          - Je vous laisse quartier libre pour le Léviathan. Faites tout ce qui est nécessaire, je vous fais confiance. Pendant ce temps, je me rendrai là où se trouve Krabbs.

          Le Léviathan ? Bien sûr qu’il m’inquiétait. Les propos et inquiétudes de Lilou n’étaient pas tombés dans l’oreille d’un sourd. Mais entre ce bateau et la vie des personnes qu’il y avait en jeu, mon choix était vite fait. J’avais néanmoins accordé carte blanche à tous les officiers qui étaient dans le coin. Ils voulaient le fouiller de fond en comble non ? Ils n’avaient plus qu’à le faire. J’eus même un sourire pour les rassurer, avant que mes trois hommes ne bougent imperceptiblement. Je hochai ma tête, comme pour leur dire qu’ils viendraient avec moi, et ceux-ci eurent des sourires. Sarkozyzy, Marone et Ketsuno se dépêchèrent donc de quitter la salle pour aller se préparer. Il était bien vrai qu’aller voir un pirate du calibre de Krabbs n’était pas sans risque, mais il tenait trop à son titre de shichibukai pour tenter quoique ce soit à un homme appartenant à l’amirauté. « Oswald, Ayame, je vous laisse les troupes et le Léviathan pour un moment. Je vous fais confiance. Lilou, t’es en charge de l’inspection. Stark, Enzo et Cross sont tes adjoints. N’hésitez pas à mobiliser un maximum d’hommes pour vous épaulez. Grouillez, parce qu’à mon retour, on passera aux préparatifs de nos assauts. » C’était d’une voix calme que je leur avais donné mes ordres. Et c’était d’un signe fluet de la main que je les avais salués en sortant, après avoir regardé une dernière fois le plan de l’île. Leur avais-je donné ne serait-ce qu’une seconde pour poser une ou deux questions ? Pas du tout ! Tout était clarifié selon moi. Aussi avais-je vite fait de me préparer à mon tour, avant de rejoindre une petite embarcation où m’attendaient mes trois hommes…

          Notre objectif était clair : Convaincre Krabbs de rejoindre nos rangs.