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Direction les cieux!

Un grondement sourd s’éleva tout autour de nous. La vibration s’amplifia, lentement, puis s’accélérant rapidement en montant dans les aigus. Inhibant tous les autres sons autour de nous, cela se termina sans prévenir, nous plongeant tous dans un silence de plomb. Mon estomac était en train de rouspéter à la simple vue de ce qui nous attendait. Non, ce n’était pas la faim qui me faisait gargouiller de la sorte, pour une fois. C’était un symptôme de pré-mal de mer ! Impensable ! Les trucs que me faisait prendre Iwan étaient totalement inefficaces contre un tel maléfice. La moindre vaguelette me retournait l’estomac. Alors là ! Je n’osais même pas imaginer ce qu’il allait m’arriver.

-Vous voulez vraiment aller là-dessus ? Vous avez remarqué que ça monte ?

Je vous jure, la montagne que l’on pouvait apercevoir à l’horizon était parcourue d’une rivière qui montait ! Elle commençait en bas, arrivait en haut et après… Aucune idée. Mais à en juger par tous les débris qui traînaient au pied de la montagne, il y en avait beaucoup qui avaient échoués dans cette épreuve. Mais nous, on était pas n’importe qui ! Je n’avais aucun doute quant à notre réussite ! Comment pourrait-on rater quoi que ce soit, étant donné que c’était moi qui dirigeais le tout ? C’était Zegaï qui dirigeait le bateau, seul point noir sur le tableau. Fallait faire avec…

Au moins, on avait assez fière allure sur notre nouveau navire. Il n’était pas immense, mais son aspect l’avait rendu assez unique en son genre. Tout d’abord, Sam l’avait repeint en noir, mais par manque de peinture, il n’avait pu en recouvrir que la moitié du vaisseau. Il était donc à moitié rose, et à moitié noir. Par la suite, de nombreuses balles de base-ball s’étaient collées sur la peinture fraîche lors de mes entraînements à la frappe, offrant un aspect rugueux et irréguliers à la coque, au pont et aux voiles. Alphonse avait frappé à de nombreux endroits avec son crâne, ajoutant des fissures, voire de nouvelles fenêtres par endroits.

Uriko avait utilisé une partie de son pactole pour se procurer des pots de peintures de toutes les couleurs et les avait balancé un peu partout pour masquer le noir du cuisinier, jugeant cette nuance beaucoup trop « naze ». Le petit Jean avait voulu aider Sam à peindre en lui prêtant son sceau, mais à chaque fois, il posait le seau au sol pour peindre. Résultat, il y avait plein de cercles roses sur le sol, correspondant aux divers endroits où le récipient avait été posé. Enfin, des petites traces de pattes de chats recouvraient le navire dans tous les sens. On ne dira pas à cause de qui…

Je me demande si on ne devrait pas effectivement exploser ce navire sur la roche… Ca éviterait que tout le monde se foute de notre gueule à chaque fois… Ca faisait la troisième île qui nous refusait l’accès à son port quand même. « Nous devons préserver l’image commerciale de notre île » qu’ils disaient. Bandes de cons ! Allez, on n’avait plus rien à foutre sur ces mers. D’après ma troupe, il y avait plein de trucs de fous derrière cette montagne. Des mecs super forts à combattre, des trésors, peut-être même des petites anges !

-Bon allez ! On va pas reculer, la team Rocket n’a peur de rien ! Foncez ! Bleuarp !!

On était encore à plus d’une centaine de mètre du pied de la montagne, mais le courant s’accélérait déjà ! Mon ventre était le meilleur moyen de mesure de l’agitation maritime. Iwan, assis sur la statue du devant du bateau, calculait toutes les trajectoires, les courants, le vent… Ces informations étaient données à Zégaï qui gérait les manœuvres à effectuer pour diriger le bateau. Uriko à la barre, Sören et moi, on s’occupait des voiles et Sam, à la cuisine. Ben oui, quand même ! On allait pas s’arrêter de manger à cause d’une simple rivière qui s’est découvert une vocation de verticalité. Et Jean… Tiens, il est passé où, lui ?
    C’était le moment le plus délicat… Fallait pas se planter, une fausse manœuvre et on allait droit dans le mur. J’avais la pression, les mains moites et le visage crispé. L’eau salée était remuante à souhait. Ca faisait un bail que je me préparais pour cet évènement, c’est quelque chose qui me tenait à cœur et le moment était enfin venu.

    *Du calme Sammy, tout va bien se passer…*

    Y’avait come un frémissement sous mes pieds…

    Go !
    En un éclair, je plongeai mes poulpes dans la casserole d’eau vinaigrée bouillant, six minute pas plus pour blanchir la viande, ça irait très vite. Pour le reste…
    Takoyashi façon Sam :


    Spoiler:

    Cette recette, c’est la recette ultime, l’accomplissement d’une vie de labeur passée à cuisiner. Je la gardais au chaud pour un grand évènement, et quel plus grand évènement que nôtre passage sur Revers Mountain.

    Je profitais du temps de cuisson pour préparer tous les autres condiments, ma poêle beurrée, mes assiettes de farine, mes sauces…Puis tout a merdé.
    Le bateau s’est soudainement mis à vibrer, tous mes plats tremblaient !je rattrapai in extrémis une assiette qui tombait de la table alors que je tenais ma casserole de l’autre main. Mes couteaux glissaient de l’étagère et se plantaient dans mon établi, le navire était maintenait, grassement secoué…

    -Mais qu’est ce qu’il se passe bordel !

    Soudain, tous mes plats, mes instruments, mes condiments furent projetés en l’air, et moi avec, c’est comme si le bateau venait de décoller de plusieurs mètres.
    Puis tout s’est lamentablement cassé la gueule et j’ai pris la casserole d’eau bouillante en pleine tronche.

    -Rahhhhh !

    C’était un crie de douleur, mais de rage aussi. Alors que ca semblait se calmer un peu, j’plongeai la tête dans un tonneau d’eau froide. Putain, ça brulait fort, j’devais avoir la gueule d’un homard bien cuit et ma recette était foutue. Puis ça a recommencé à bouger dans tous les sens…

    -Saam ! Saam !

    C’était la voix d’Iwan, j’filais sur le pont en catastrophe, pas besoin de vous dire que j’avais les nerfs en pelote !
    Le navire, enfin si on peu appeler ça un navire était maintenant penché a 45° et j’avais l’impression que chaque seconde, la pente s’accentuait, j’savais que ça montait Reverse, mais pas à ce point, y'avait un problème c'est certain.

    Quand je suis arrivé sur la dunette, il y’a eu un deux deuxième gros choc qui avait soulevé le bateau. Uriko était cramponné a la barre, Iwan à l’avant s’accrochait a la figure de proue comme il pouvait. Zegaï hurlait des ordres de manœuvres à Sören et James qui jouaient les gabiers dans la mature.

    -Uriko ! C’est quoi ce bordel ?!

    -Je ne sais pas, y’a comme des chocs qui proviennent de l’arrière du navire !

    Au pas de course, je filai voir ce qui se passait derrière. Je me suis penché, et je l’ai vu..
    J’étais pas bien certain de ce que j’venais de voir, alors je me suis repenché après m’etre frotté les yeux… J’voulais être certain !

    -NooooooonDeeeeeeeDieeeeeeeu !

    Accroché a l’arrière du bateau, le plus gros calamar que j’avais jamais vu se faisait trainer dans le sillage, accroché au bastingage par ses tentacules…
    Avec un monstre pareil, y avait de quoi faire de la salade de poulpe pendant un an… A vu de nez, les tentacules faisaient au moins quinze mètres de long. Apparemment la bête tentait de se hisser sur le bateau.

    -James ! On à un passager clandestin !

    Au moment où j’hurlais ça, un énorme appendice calamaroïde émergea des flots et me percuta de plein fouet, je fus instantanément catapulté dans la voilure, maintenant, j’voyais des étoiles. C’est super fort un Calamar géant.




      [Hrp : petite explication, vu que je teste un nouveau truc pour alterner mes narrateurs. Y'a un symbole pour chacun, qui signale le passage de voix :
      Raspoutine : Ω
      Sören : ♫
      Morgan : φ
      V'là. Et hésitez pas si c'est pas clair à la lecture... Je tente des trucs, mais y'a rien de forcément définitif.]

      φ Enfin, tu y es... Reverse Moutain, dans toute la splendeur de sa furie. Le grand torrent qui monte ! La route des étoiles ! Le passage maudit ! Tant de mots et de formules pour une seule montagne... Le bateau se prend déjà dans le courant, alors même que la côte est encore loin. Tristement, des débris de coque tournoient dans les flots, pauvre relief des rêves des hommes qui ont échoué à l'épreuve du passage.
      En tirant les voiles de toute tes forces, tu sens le vent t'agiter les tripes, couvrir les vagues d'adrénaline salée qui montent et descendent, flux et reflux. Tu n'as pas peur. Tu as attendu et espéré ce moment pendant si longtemps... Alors, pas question de reculer.

      Ceci dit, le navire a à peine attaqué la montée qu'un choc terrible s'est fait sentir. Le pied marin, solide sur tes appuis, tu as tenu ferme. Derrière son gouvernail en panique, Zegaï hurlait ses ordres. Pas le goût du capitaine, d'ailleurs, mais face à l'urgence, celui-ci obéit. Les voiles restent tendues, le bâtiment prend de la vitesse. Vent en poupe et proue en l'air, toute la charpenterie grince sous l'effort. Et c'est en jetant un coup d'œil derrière toi que tu l'as vu... le kraken.


      Rafiot pourri. Bande d'incompétents. Raspoutine vous tient à l'œil, vous tous, et vos arrières aussi. Une chance pour vos petits culs imberbes, mes enfants... Eh ! Ça ferait joli dans l'eau, si on s'échouait. Y'en aurait pour tous les goûts, pour toutes les couleurs. Vlach ! Du rose sur la caillasse ! Platch ! Du noir dans la tourmente ! Slach ! L'arc-en-ciel tout entier dans la mer. Ah, ouai, ça serait beau. Violent, aussi. Parce qu'on y mélangerait tous nos sangs crasseux, écrasés entre le bois et la mer, le fer et la roche !
      Bon... ça, c'est une chose. La grosse bête qu'on se traîne au derrière, c'en est une autre. Y'a James qu'a déjà perdu son sang froid, en voyant une belle tentacule glisser à bord. Pas méchante. Ouai, c'est bien Raspoutine au microphone. Et j'dis, c'est pas méchant. Y'a bien le Sammy dans les vapes. Mais juste après le choc, le tas de ventouses qui s'est reculé, timide comme une none en vacances, comme un chaton pris en défaut. Et puis après ça, il se planque. En fait, il tire violemment le bateau vers le bas, en s'accrochant au gouvernail. Se fait petit, mais à bord, c'est la gamjie. Toi, t'as lâché ta voile, tout fout le camp. Même Raspoutine. Fsshhhhh !


      Un foutu cahot m'a envoyé valdinguer cont' la coque. La peinture à peine sèche s'imprime sur ma gueule, j'ai l'air d'un guerrier des îles célestes. Les îles célestes que j'vais bientôt voir. Que j'foulerais au pied. Si l'navire tient bon, si les gars lâchent rien. Alors, j'me relève et j'gueule :

      -Faut l'faire lâcher ! Y va nous faire foirer Reverse, et ça, pour la Team, c'est la mort ! La mort !

      J'réfléchis comme je sue. J'vois l'Sam qui s'est fait viander. Y s'relève, l'a rein. Mais doit pas êt' fier de s'montrer dominé face à un Takoyashi géant. Au milieu du pont, y'a des rames qui traînent. Précaution de Zeg', au cas où on irait s'frotter un peu trop près des récifs. « Reverse Moutain, y'a des fois où c'est comme naviguer sur une gondole en furie», y disait. J'en attrape une. Puis deux. Les pales de bois sont lourdes, énormes, mais j'y crains pas. J'ai le pied leste, j'frôle le plancher, patte de velour. J'arrive à la proue sans trop d'mal, et là... Vla ! J'envoie mes rames juste sous l'bulbe du passager clandestin. Les pales s'y calent, bloquées par ses tentacules qui s'y sont enroulées par réflexe. Et puis, j'fais levier, j'pousse de toutes mes forces pour l'soulever. Faut qui décolle de c'putain d'gouvernail ! Y'a l'Zeg' qu'a déjà du mal à t'nir un cap, 'faudrait voir à pas lui en rajouter. Mais j'suis pas assez fort, les ventouses collent méchant cont' la coque. Alors, y'a Alfonse qui s'pointe. J'crains une catastrophe. « T'appuie là », que j'lui dis et ce con... c't'andouille sur pattes...
      … Y l'fait avec le crâne. Ouai, y tape sur mes rames en levier avec le crâne. Et si fort que la grosse méduse, non seul'ment elle décolle, mais en plus... Floush ! Elle jaillit hors du courant, s'offre un p'tit voyage en l'air, et retombe sur le pont ! Spotch ! Bordel de merde ! Y'avait James juste en dessous...
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      C’est vraiment drôle de voyager avec du monde quand même surtout quand on les connaît mieux, et c’est sûr qu’ils sont plus sympathiques et ouverts que les marines. Même s’il fallait avouer que certains étaient quand même suuuper bizarre. Maintenant qu’il fait partie d’un équipage, il fallait bien que le petiot aide en mettant la main à la patte, il était en charge de tenir la barre… Et pour être franc, il s’attendait à ce que ce soit beaucoup plus dur à tourner mais en faite ca tourne tout seul comme une roue ! Il avait juste à suivre ce que lui disait Zegaï. Et pour l’instant c’était tenir la barre immobile et droite… Un peu ennuyeux en fait, mais pour un chemin comme Reverse Mountain, cela se comprenait, l’enfant était vraiment surexcité, passé le cap, ils seraient sur Grand Line…. Lorsqu’il reviendra, il deviendra une légende sur son village. Jusque là, le jeune chasseur de primes n’avait entendu parler de cette mer que de nom.

      Il espère bien aller loin avec l’équipage, il a même envoyé beaucoup d’argent à ses parents pour qu’ils lui construisent un magasin de bonbons comme ça Uriko pourra gagner de l’argent pour aider tout le groupe à vivre.
      C’était drôle et un peu effrayant Reverse Mountain quand même… C’est que ça monte haut ? Et ça va descendre d’un coup ? Ca fait…. Peur… Mais ça a aussi l’air amusant, après tout c’est ça l’aventure ! Il n’en pouvait plus d’attendre… Sauf qu’il y avait quelque chose qui ne faisait pas partie du plan… Une violente secousse avait fait trembler le bateau, Sam s’y était précipité en lui demandant auparavant la provenance, Uriko le talonna de près… Et quelle surprise ! Une espèce de pieuvre géante… Vraiiiiment grosse !

      « Wouaaaaah ! C’est la première fois que je vois un gros mooonstre marin ! ♪ Enfiiin ! »

      Il avait espéré en croiser sur les blues mais il n’en a pas eu la « chance », avec ça, il aura de quoi raconter pleins de trucs lorsqu’il sera de retour à son village… Mais tandis qu’il avait les yeux encore plein d’étoiles à la vue de ce monstre aquatique, les autres se démenaient pour s’en débarrasser… Ah oui c’vrai, c’est dangereux, et c’est au rôle des aventuriers de se débarrasser de ces obstacles pour raconter leurs victoires ! Soren et Alphonse avait amené la bête sur le pont… Est-ce que c’est une bonne chose ? Ah ? Jajam où qu’il est ? Il était sûr qu’il était là avant… Juste là où se trouve actuellement la pieuvre… Qué ? Jajam s’est fait écrasé ? Jajam est… Il s’est… Jajam s’est fait écrasé !!!

      « Aaaaah méchante pieuuuvre relâche tout d’suite Jajaaaam euh ! Pow Hammeeer ! »

      Enfin Uriko l’avait utilisé, son attaque ultime (Pour l’instant), bondissant en l’air, visant une tentacule de la créature, prêt a l’écraser avec le plus joli marteau du monde… Quelques secondes plus tard, certes, Uriko avait bien réussi à toucher la créature, sauf que le coup lui avait fait l’effet d’une charge de mouche... Ou plus simplement rien du tout… L’enfant avait eu l’impression de frapper sur un bout de viande pour l’attendrir… Vu la taille de la bête et la force d’Uriko c’était sûr qu’il n’allait pas bien pouvoir lui faire grand-chose… Uriko fixa alors la pieuvre géante, le regard gêné ainsi qu’un faux sourire…

      « Hé hé… Hm… Euh… »

      Aussitôt, le jeune garçon s’était retrouvé aggripé par une des tentacules du monstre, d’ailleurs la sensation de ce qui lui servait de bras étaient franchement désagréables… Et pis il serrait un peu fort aussi, bref face à cela Uriko n’avait qu’une chose à faire :

      « AAAAAAAAAH ! AU SECOUUUUURS IL VA ME MIAMEEEEER TOUT CRUUU ! »

      Uriko serait presque un boulet à force non ? Et cela faisait déjà moins deux membres de la Team rocket sur huit…
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      Quelque chose me disais qu'à chaque virage nous attendrai une nouvelle saloperie, jusqu'à maintenant mon flaire m'avait rarement trompé mais avec ce que chacun de nous a vécu, une partie de rigolade la suite ! Nous avions sur notre bateau un magnifique spécimen de la race des pieuvres géantes, celle-ci était bien petite par rapport aux pieuvres géantes de l'autre côté de la montagne. J'en savais quelque chose, venant de Calm Belt, j'ai vu des bestioles que personne n'aimerait voir, d'ailleurs j'ai coupé les ponts avec eux, trop dangereux, toujours faim, le problème avec ces bêbettes c'est que c'est toujours pareil... Impossible de s'en décoller.
      Uriko tenait la barre fermement pour un gamin d'son gabarit et suivait à la lettre les consignes sans poser de question, un bon gosse. Aussi futé qu'un bouton d'manchette mais indispensable ! Enfin, c'était jusqu'à ce que les bourrins catapulte le monstre sur James, l'idée me plaisait bien en elle même, le soucis c'est que me voilà maintenant tout seul au manette du navire. Et ouai, mon bouton de manchette a sauté ! Secoué comme une bourse vide dans tout les sens pendant que la poule reniflait le cul de la pieuvre. J'avais beau mater autour de moi, pas d'IDK en vue. Bordel.

      " Restes tranquille Uri ! J'arrive ! "

      Je retirai mon écharpe et me débrouillai pour fixer le gouvernail dans la direction la plus droite possible, histoire de pas casser le matoss, déjà qu'on pouvait pas s'friter la volaille et moi car soit disant, je cite Soren: " Y'a d'jà assez d'tempête en mer pour n'pas r'mettre le couvert. " Enfin bref quoi, sauver Uriko et James, pas péter le bateau, passer Reverse... La routine habituelle.

      " LES MECS ONT A UN ÉTRON DANS LE BOL DE PONCH !! RAPPLIQUEZ SUR LE PONT !! IDK BORDEL DE MERDE ! RAMÈNES T'AS CARCASSE ICI ON A PERDU L'PILOTE ! Et le capitaine optionnellement ... mais chaque choses en son temps. "

      Il fallait agir assez vite, je ne sais pas combien de temps un ange peut tenir en apnée dans le cul d'un poulpe mais ce que j'étais sûr, c'est qu'Uri ne résisterai pas longtemps à ce tour de manège au bout de la tentacule de la bête, il allait vomir à coup sûr ! Ni une, ni deux, je défourailla un de mes sabres et pris appui sur la rambarde devant la barre pour plonger droit sur le monstre. Slash ! Comme ci j'passais dans du beurre ! J'allais me foutre royalement de la tronche du montre marin mais un détail me fit oublier cette idée.

      " Putain ! C'était la mauvaise ! "

      En effet l'animal tenait toujours fermement l'enfant dans son étreinte

      " Putain ! Sa en fait d'la bouffe ! "

      Ajoutai-je en zieutant le tentacule qui frétillait sur le pont. Sûrement que Sam nous en ferait un bon truc.

      " Putain ! Il veut ma peau ! "

      Remarquai-je en esquivant d'un petit saut le coup qui était destiné à me balayer. Puis je dû me baisser, rouler sur le côté, courir autour du bestiaux, sauter à nouveau... Le parcours du combattant vous connaissez ? Bah c'est pareil sauf qu'au lieu de s'étaler sur des kilomètres, celui ci se déroule dans cinq mètre carré à peut près. Sport. C'est lors d'un splendide saut périlleux, marquant l'esquive d'une frappe, que je découvris avec joie et gaieté une capacité dont je lui avais oublié l'usage: Le jet d'encre ! Passez du blanc au noir avec le nouveau Mirlaine Machine parfum encre marin. Depuis ce jour, vous pouvez admirer la silhouette de Zegaï reproduite sur la cabine du navire à une mèche prête.
      C'est furieux que je me laissai glisser au sol pour décoller de mon mur, s'en était trop là ! Ma veste en cuir...

      " SI Y'A ENCORE DE LA VIE SUR CE BATEAU, QUE CELLE CI APPORTE DES CORDES ! "
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      Sur la figure de proue du navire,
      Devant Reverse Mountain.


      -Inclinaison légère à bâbord de 3° et demi, on suit toujours le courant. Frémissement léger de ma moustache vers la gauche, signification : changement perceptible du sens du vent. Résultat : déclinaison de la vitesse du navire d’un dixième de nœuds. À corriger donc. Mistral provenant de l’avant à chevaucher avec la voile latine en la faisant prendre direction du sud-est-est et des poussières. Augmentation de la violence du courant dans le détroit de Reverse Mountain. Ascendance du courant à maîtriser par le positionnement du corps flottant au centre du cours d’eau, inclinaison de 53° vers tribord sur une durée de 14,74 secondes en fonction du fort vent contraire contrôlé par la voile latine et de la vitesse déjà acquise par le navire.

      J’arquai un de mes sourcils en constatant qu’aucune action n’avait été effectuée sous mes ordres à la précision impeccable. Seul sur le sommet de la figure de proue à la couleur maladive du pauvre bateau profané par le reste de l’équipe, je veillais depuis plusieurs jours déjà au bon déroulement de la navigation à bord. En effet, il m’aurait fallut un effort psychologique beaucoup trop important considérant l’énergie cérébrale que je mettais déjà à profit de ma concoction quotidienne d’antidote, de sérums et d’autres substances pour laisser la navigation du bateau à un pauvre jeune enfant naïf et innocent. Seul chose que je ne pouvait cependant pas lui enlever : la possession du seul engin nécessaire à la navigation dur Grand Line; le Log Pose. Voilà pourquoi la présence plus qu’harcelante du jeune Uriko m’était plus que nécessaire, celle de Zegaï aussi pour tout dire. Je m’évitais d’avoir à constamment traverser le pont du navire pour transmettre mes instructions aux deux gamins qui nécessitaient un important travail d’équipe pour accomplir la simple tâche de manœuvrer le gouvernail du navire. Et éviter de traverser le pont du navire impliquait un grand nombre de choses. Premièrement, je n’avais pas à constamment poser les yeux sur l’horreur artistique qu’était devenu le navire, les différentes couleurs ne s’agençaient en aucune façon les unes avec les autres et créaient ensemble une horreur sans nom. De plus, depuis plusieurs jours, j’évitais de mon mieux Raspoutine, l’énorme chat de Sorën qui prenait un malin à me poursuivre comme si je n’étais qu’un simple animal attardé à la matière grise atrophié. Le musicien m’avait dit que le dinosaure qui lui servait de chat n’adoptait cette attitude qu’avec les rongeurs, étrange…

      Je me retournai donc de ma position initiale pour recevoir des explications par rapport à l’inactivité du navire selon les instructions que j’avais donné un peu plus tôt.

      Ce qui m’attendait sur le pont ne convenait strictement pas à ce que je m’attendais à ce que je croyais apercevoir en me tournant.

      Effectivement, sur le pont se tenait un colossal céphalopode, visiblement lui aussi attiré par la traversée de la montagne au courant antigravitationnel. Le décapode balançait ses tentacules dans tout les sens, fauchant les rambardes, les mats, les cordes et toute autre matière ligneuse passant à portée de ses longues protubérances armées pour certaines de crochets et pour d’autres de ventouses. Dans un de ses tentacules qui volait une bonne sixaine de mètres au dessus de ma tête hurlait le petit Uriko. Et s’il y avait bien quelque chose qui pouvait me mettre en colère sur le navire, c’était les hurlements stridents du garçonnet. À travers la cohue générale, je perçu malgré mon ouïe défaillante le cri de Zegaï priant quelqu’un de saisir la barre.

      -Héhé, rien ne me ferait plus plaisir.

      En trottinant le plus rapidement que me le permettait mes jambes, je ralliai le gouvernai et du même fait, l’arrière du navire, hors de portée du monstrueux membre de la famille des mollusques. Zegai avait pensé avec intelligence, pour cette fois seulement fallait-il seulement le préciser. Son écharpe tenait le gouvernail solidement placé vers une seule direction. Ainsi pouvions-nous éviter jusqu’à maintenant de collision avec les flancs de Reverse Mountain. Je tirai un tonneau non loin de là pour m’en servir comme siège d’appoint. Mon vieux visage fripé dépassant à peine du dessus du gouvernail. Maintenant restait le problème du monstrueux calmar qui bloquait une bonne partie de la vue sur le canal ascendant. La seule façon de contrôler la montée était de rester le plus loin possible des hauts fonds et des parois à bâbord et tribord.
      Près de moi, Alphonse et Sorën courait vers le calmar. Probablement pour lui apprendre qu’il y a bien mieux dans la chaîne alimentaire qu’un pauvre gamin au cerveau format petit-pois. J’aperçus Sam qui se relevait péniblement, sur le pont, avec une jolie bosse sur le front. Comme s’il avait fait un joli vol plané. Malheureusement, le temps pour lui demandé ce qui lui était arrivé me manquait. Aussi me reconcentrai-je sur le combat pour réaliser l’absence de James et du petit Jean au rapport. Que pouvait bien faire le jeune homme au seau et le capitaine ailé dans une situation aussi critique? Bonne question.

      Alors eu-je un éclair de génie.

      Alors d’étonnants graphiques firent leur apparition devant mes yeux.

      Alors une stratégie de contre-attaque face au titanesque céphalopode germa dans mon esprit.

      Alors j’interpellai toute la Team.

      Alors le céphalopode reçu toute la voilure en pleine tronche.

      Effectivement, le système de cordes, de poulies et de voiles passablement mis en pièce par le calmar en colère avait fait naître dans mon esprit un complexe plan d’action-réaction mettant en œuvre le travail d’équipe de la Team Rocket. D’un sens j’ordonnai à Zegaï de fendre une corde bien tendue qui pendait près de lui. D’un autre côté je demandai à Alphonse de fracasser une poulie reliée à la voile latine qui ballotait, hors de contrôle, au sommet du mât. Ensuite hurlai-je à Sorën d’attraper Uriko lorsque celui-ci volerait des tentacules du monstrueux décapode. Finalement, je gueulai à Sam de couper à distance, grâce à un vif couteau de lancer, une dernière corde, elle aussi reliée dans un entrelacs plus ou moins compréhensible à la voile latine. Alors les fondations d’une bonne partie du mât s’écroulèrent directement entre les deux globes exorbités de l’animal aquatique qui en gémit de colère. Propulsé vers l’arrière, le futur dîner laissa échapper dans son déséquilibre le petit bambin qui s’envola pour être rattrapé par Sorën. Du moins, j’imaginai la suite, car il me fallait tenir de toutes mes forces le gouvernail. En effet, ça allait brasser, car le sommet de Reverse Mountain se rapprochait désormais dangereusement.

        Tandis que les autres membres de l'équipage s'affairaient tous à leurs tâches habituelles, Jean n'avait pas grand chose pour s'occuper. De petite stature et de peu de connaissances, il n'était pas très utile sur un navire et nul n'avait l'air de nécessiter son aide expresse. Son seau était toujours aussi réticent aux promenades, et sa canne à pêche toujours entre les mains de Saphotis, il ne pouvait donc même pas compter sur ces amis inanimés pour lui tenir grande compagnie. Sa seule consolation, et elle était moindre, était qu'il se trouvait en ce moment-même sur un bateau à sa poursuite. Et un bien beau bateau ! Il se voyait déjà avec ses compagnons encercler l'infâme personnage et le sommer de rendre ses biens volés. Comme cela allait être magistral ! Il devrait en parler à ses camarades, seul James était au courant... Jean n'était pas très bavard, mais ce n'était pas de sa faute : il était très intellectuel et pensait longuement avant de parler. Il n'est pas facile d'être accepté dans un équipage tel que celui-ci lorsqu'on a pris l'habitude de réfléchir. Quand il ne pensait ni à l'oisiveté de son seau, ni à la vilénie de Saphotis, il grimpait sur les cordages, tombait, escaladait les mâts, dégringolait. Car tel était son passe-temps, et bien qu'il en avait gagné plus d'ecchymoses que de belles tranches de rigolade, il s'évertuait à continuer, convaincu qu'un jour ou l'autre il ferait de cet amusement simplet son jeu favori, il suffisait d'un peu d'auto-persuasion pour y arriver! Ce jour-là, Jean parvint avec moult dextérité et tout autant de chance à se hisser effectivement en haut d'un mât. Il n'en revenait pas lui-même car il était persuadé de n'avoir pas été en train de grimper cette fois-là mais de nettoyer le sol. La vie réserve parfois bien des surprises. De là, il appréciait la vue et s'adonnait à de douces rêveries comme il le fait si souvent. Il rêvait de batailles héroïques qu'il commanderait, de parties de pêche fantastiques qu'il gagnerait, de poissons frits extatiques qu'il mangerait... Ses songes étaient doux comme sa peau d'enfant et l'emportaient plus loin dans les nuages que ne l'aurait fait un avion à réaction. Rien ne le faisait pleurer, sinon l'air salé de la haute mer qui lui piquait les yeux et lui volait quelques larmes occasionnellement mais rien de comparable à la fois où il s'était marché sur le pied en arrachant un quignon de pain, ni au jour où il s'était foulé l'œil en sifflotant trop près de la poupe. Tout perché qu'il était, Jean ne vit pas l'immense pieuvre aborder le navire par la force des choses qu'on appelle aussi des tentacules. Il ne vit pas non plus les efforts à la mesure colossale de l'inénarrable bête fournis par l'équipage valeureux pour vaincre le terrible monstre marin. À peine constata-t-il sa chute rapide lorsque quelqu'un se crut bien inspiré en détachant son auguste perchoir.

        *Ouahou ! On peut dire que ça tangue !* se dit-il lorsque la vergue entama sa folle plongée vers le sol du fin vaisseau se mouvant avec grâce sur l'onde au courant inversé.

        Lorsqu'il comprit son sort malheureux de tombeur-sur-calamar, il était trop tard pour faire marche arrière. Et bien qu'il essaya de faire cette marche arrière du mieux qu'il put, Jean n'était pas un bon pilote et il n'avait guère d'expérience en matière de rondin voilé. Non pas qu'il n'ait voulu acquérir cette expérience, mais les cours de pilotage de ce type d'objet étaient bien rares de là où il venait, et le peu de fois où certains avaient eu lieu, il avait malheureusement piscine au même moment. Regrettant d'avoir choisi de tenter d'apprendre à nager, là où finalement le bateau le fait très bien à sa place, Jean se jura que de retour chez lui, il prendrait des cours de rondin afin de ne plus être pris au dépourvu comme un débutant ainsi qu'il l'était à l'heure actuelle. Il s'écroula alors lamentablement sur le sol, manquant de façon presque surréaliste le céphalopode qui se trouvait en-dessous de lui. Quelle veine en réalité, le céphalopode en question était tout trempé et Jean ne comptait pas se retrouver avec de l'eau partout sur la figure, ça fait sale. Sur le pont et les rotules, il resta allongé sur le sol quelques instants, retint quelques larmes pour préserver sa réputation et se leva pour voir le poulpe mort ou en tout cas hors d'état de nuire pour le moment non loin de lui. C'était un très grand poulpe, il fallait l'avouer, Jean n'en avait jamais vu de pareil. Il était au moins aussi grand que lui ! Et même au moins deux fois plus ! C'était très impressionnant. Les membres de l'équipage étaient tous dans les alentours et semblaient n'avoir que peu souffert de l'attaque du monstre, à l'exception de James dont l'état était peu enviable et qui fit relativiser à Jean sa cruelle mésaventure. Les blessures et les mauvais traitements font partie de la vie de marin, pensa-t-il, et il faut savoir les accepter pour être considéré comme un véritable dur-à-cuire.


        C'était rude quand même ! s'exclama le pêcheur.

        Des regards se tournèrent vers lui. Il était sûrement devenu un peu la star du navire, conclut-il naïvement, sans savoir vraiment expliquer ce gain de popularité. Il s'enquérit alors, mi-curieux, mi-mi-dégoûté-mi-amusé :


        On va le manger ?
          Euh… J’ai pas tout compris à ce qui s’est passé là. On était en train de monter la rivière, tranquillement, j’avais vomi à cause des remous, et tout se passait plutôt bien. On suivait les instructions de ce connard de Zegaï à la lettre car s’était le seul à savoir comment manipuler un bateau de cette taille. Ba oui, ba oui, excusez moi mais sur Skypiea on n’utilise pas trop de bateaux, hein ! Bon… Non, non, mais je voyais déjà vos critiques arriver là, hein ! « Ouais, James il est capitaine, gniagnia, il sait même pas conduire un bateau, blabla… » Bon, bref ! J’en étais où moi ? Ha oui, on montait donc et puis tout d’un coup, le noir absolu.

          Je me suis senti totalement écrasé, englué, immobilisé et puis je n’ai plus rien vu. J’ai entendu des « boom ! », des « zwim ! », des « twoing ! » et puis j’ai ressentit un grand choc. Un choc terrible, mais qui ne me fit absolument pas mal, quelque chose avait tout amorti. Par contre, je commençais vraiment à me faire chier là dedans. Ca sentait pas très bon en plus. Je me mis à me débattre, parce que je savais bien que je pouvais toujours attendre pour qu’il y en ait un qui bouge le petit doigt pour m’aider.

          -GGGGNNNNIIIIIAAAAAARRRRRKKKKKK !!!!!!!

          En rampant difficilement, je parvins à m’extraire de la masse gluante qui m’opprimait la poitrine. Je me remis debout et vis avec stupeur qu’il s’agissait d’un poulpe géant ! Sam nous en avait déjà préparé à manger, mais de cette taille là, jamais ! Je pris ma batte et commençai à le tâter. Il était complètement K.O. l’animal. Jean nous regarda avec un air étonné.

          -On va la manger ?
          -Ha ba un peu mon neveu ! Un truc grand comme ça, on va s’en foutre plein la panse !

          Mon regard tomba soudain sur le mat qui avait assommé la pieuvre. Mon cœur cessa de battre pendant un instant. C’était la chute du poteau de bois qui avait mis la bestiole hors course. Sûrement une prouesse de mon équipe encore.

          -Mais... mais… MAIS QU’EST-CE QUE VOUS AVEZ BRANLE ENCORE ?????!!!!! VOUS AVEZ COMPLETEMENT PETE LE BATEAU !!!!

          Comment j’avais fait pour me retrouver avec une bande de bras cassés comme ça ? Y a-t-il UN SEUL autre équipage où les gens ne trouvent rien d’autres à faire pour repousser un animal que de péter le mat au moment où on passe sur Reverse Mountain ??!! A moins que la stupidité ne soit une qualité commune à tous les êtres humains. Je courus rapidement à l’avant du navire pour vérifier qu’on ne fonçait pas droit dans un récif, un rocher ou une baleine, on est jamais trop prudent. Il y en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes.

          Soudain, le bateau fut violement soulevé dans les airs, pendant quelques secondes nous nous sommes retrouvés en une espèce d’apesanteur, avant de retomber violemment sur le courant descendant. Nous fûmes emportés à une vitesse folle, le vent manqua de nous emporter. De nombreux petits rochers dépassaient de l’eau et aucun doute que sans voile, nous allions nous les manger.
            Eh bah, Belzébuth... Faut quand même être une sacrée belle bande de branquignoles pour aller se plomber un mat dans un moment pareil ! Impossible de te laisser seul cinq minutes sans que t'en fasses une, Sören. Comment, pas ta faute ? Le vieux qu'a pris les commandes ? Fssshhhh ! Lâche ! Dans une meute, y'a pas d'innocents quand ça merde ! Et là, ça merde sévère, ouais. Tout juste si c'est possible de garder un peu de pont sous les pattes. Ça vole. Ça s'écrase. Tu veux que je branle quoi dans tout ce ramdam ? Le Raspoutine, il se bat pas contre les récifs ! A chacun son taff, pas comme si...
            … Oh ? Eh, pas de blagues... Fssshhh !


            φ Raspoutine vient de se ramasser le morceau de tentacule tranché tout tressautant et frétillant. Le choc le déracine, lui et son regard qui en dit long sur ses mauvais sentiments. Tant mieux, Sören. Tu as besoin, nous avons tous besoin du maximum de concentration pour nous sortir de ce mauvais pas.
            Oui, tes nouveaux compagnons ont été maladroits... Sans doute n'est-il pas toujours bon de suivre les directives du plus âgé. En l'occurrence, celui-ci a l'air très fier de lui. Il observe le grand poulpe avec une supériorité remplie d'arrogance, tandis que tu repose prestement un Uriko fraichement rattrapé au vol. Tu as vu ce dont il était capable avec le capitaine pirate de l'autre jour. Tu ne prends pas le risque de le porter trop longtemps, même s'il aurait mieux fallu. Le bateau tressaute, le poids plume du garçon s'envole de nouveau. Heureusement, il réagit vite et ses pouvoirs ont tôt fait de le river au plancher.
            Un peu plus violent, mille fois moins naïf. C'est ce que tu es devenu après l'aventure de Goa, et l'envie d'envoyer ton poing s'écraser sur le sourire suffisant d'Iwan t'effleure. Histoire d'être certain qu'il ne recommencera pas à essayer de s'approprier le commandement, son âge canonique servant d'argument. Mais tu peines déjà à te maintenir à bord. James a réussi à s'extraire de la masse gélatineuse. Il hurle, et il a raison, une fois n'est pas coutume. Le navire chancelle, virevolte, mais pas gracieusement. Au contraire, les récifs jouent avec la direction comme si le bâtiment n'était rien de plus qu'une boule lancée sur un flipper géant. Zegaï fait tout pour garder un semblant de contrôle. A ce moment, tu lui reconnais un certain héroïsme dans sa manière de garder son calme malgré le péril qui menace l'équipage. Le propre des navigateurs... faire face à la tempête sans préjugés...


            -Miaou ?
            -Morgan !

            La pieuvre a r'pris conscience, un peu. Assez pour faire trembler l'bateau sous ses tentacules, j'en ai peur. Morgan s'est viandé de mon épaule pour aller rouler dans la cale. Direction la chambre du cap'taine. De James, quoi. Bah, il y s'ra mieux qu'au front. Moi, j'me dis qu'il est temps d'faire que'qu'chose d'un peu plus concret qu'engueuler les copains. Même si j'me suis pas privé. J'ai pas pris part au plan d'Iwan, P'tit Jean non plus. P'têtre ben le plus malin de la bande, le bougre. Mais j'suis médisant, et c'est pas l'moment. On va passer, même si 'faut finir à la nage, au corps à corps contre les rochers. Parole.

            -Morbleu ! Il bouge !

            Bonne mère, 'faut vraiment être le dernier des derniers pour penser assommer un monstre tout en gélatine ! Il a du s'immobiliser, le temps qu'ça lui monte au cortex. L'choc et la tentacule en moins, ça fait beaucoup pour un seul poulpe. Et puis, malgré l'assaut des récifs, un morceau entier du bastingage qui vole en éclat, j'remarque comme une larme sous l'bulbe du monstre. Et puis, y s'écrase sur lui même, et y bondit. Ouais, juré ! A bord, on retient tous not' souffle. Sauf Zegaï qui nous ordonne de vite chopper les pales de bois pour gérer la direction avant qu'y soit trop tard. J'obéis. Sam aussi. Ensemble, on tente d'éloigner l'navire d'un premier écueil à la seule force de nos bras. C'est dur, faut être vif. Et d'un coup, un énorme « Plouf ».

            PLAOOUUF !

            ... Plus exactement. Le poulpe... Y doit pas êt' heureux d'l'aventure. Toujours, on l'a plus au cul. Nouveau récif, ça s'accélère... Oh, eh ! C'est que ça brasse sévère ! James vomit tout c'qu'y peut, j'valdingue jusque dans sa chambre. Un sac de balles éclate sur mon crâne, et j'les sens qui m'roulent dessus, en masse. Morgan m'tombe dessus, et y ressort en plantant ses griffes dans la moquette. Y'a un truc qu'a l'air de l'appeler. Alors, j'le suis. J'me fie toujours aux sens des chats, 'sont moins patauds qu'nous... l'instinct.

            φTu cours vers la proue, sur ma trace. Une lame d'eau manque de te réexpédier à la case départ, mais tu bondis, tu te rattrapes en roulant sur l'épaule, tu tiens bon. Ta pale de bois a été récupérée par Jean, qui a du la prendre pour une canne à pêche. Toujours est-il qu'il parvient à joindre sa force à celle de Sam, d'Uriko et de James. Et là, tu t'accroches comme tu peux, et tu contemples le cadeau que t'offre Grand Line. Une deuxième chance. Le poulpe a collé ses ventouses à la coque, et il encaisse les chocs tout en essayant de servir de direction assistée. De l'autre côté, le visage de Zegaï se détend un peu. Le bateau penche encore un peu plus, presque à la verticale. Il n'y a presque plus rien à faire, tant la vitesse devient terrible. A la grâce du Grand Belzébuth, seigneur et maître de tous les chats...

            ... et à la grâce de Dieu.
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            Les choses se déroulaient beaucoup trop rapidement pour le petit Uriko… La seule chose qu’il comprit c’était que Jajam et lui était de nouveau libre de leurs mouvements, tandis que Jajam était en colère de l’état du bateau… Mais fallait voir le bon côté des choses ! Uriko lui se ferait pas gronder dessus vu que c’est pas lui d’abord, l’était prisonnier même ! Il aimerait pas être à la place des autres… Faut pas le mettre en colère Jajam… Et tout de suite après, le bateau s’était mis à flotter en l’air… Qué ? Uriko venait tout juste de retoucher pieds à terre qu’il s’envolait de nouveau ? C’est quand il prit suffisamment d’altitude pour voir le vide sous ses pieds qu’il comprit la situation… Et ça faisait drôlement peur, tellement qu’il sentait tout un gouzi gouzi remuer dans son ventre… Bien sûr, l’enfant cria, il devait absolument revenir au sol !

            Fort heureusement, cette simple pensée activa les pouvoirs de son fruit, et voilà que l’enfant retomba lourdement au sol, traversant presque de nouveau le plancher… Une fois à terre, guidé par son instinct de survie, celui-ci s’agrippa à ce qui restait du mat. Car le bateau faisait des hauts et bas à travers le courant descendant… c’est sûr que vu l’état du bateau, difficile de bien diriger le bateau… Mais pour on ne sait quelle raison, monsieur le poulpe s’était mis à l’avant du bateau aidant tout l’équipage… Il est pas rancunier monsieur le poulpe.

            Mais pas le temps de respirer, l’enfant devait aider les autres à manœuvrer le bateau… En vain, c’est que ses bras sont un peu courts pour imiter le reste de l’équipage… De toute manière vu la force du petiot, il n’aurait sûrement pas aidé à grand-chose… Le bateau allait de plus en plus vite, le navire était devenu incontrôlable et malgré la situation, Uriko rigolait… Ca, c’est de l’aventure ! Ces récifs n’étaient pas si dangereux, car monsieur le poulpe servait un peu de bouclier. Et finalement, après une longue descente semée d’obstacle… La team rocket finit par atterrir… Devant eux… Une mer, grande, indéfinissable… Grand line !

            Hmm… Pour être honnête, y a pas vraiment beaucoup de différence avec les mers bleues hé hé ! Mais ce n’était pas le moment, Uriko jeta un rapide coup d’œil aux alentours voir si le bateau était encore en état pour flotter et par la même occasion, vérifier si le reste de l’équipage n’allaient pas trop mal. Heureusement, tout le monde était en un seul morceau. Uriko s’avança vers la proue du bateau… Monsieur le poulpe était encore là… Un peu amoché mais il a l’air d’avoir la forme malgré tout… C’est super résistant une pieuvre en fait !

            « Ca y est ! On y est ? C’est Grand line ! Wouaah, mes amis ils vont jamais me croiiire ! J’vais même pouvoir ptet voir mon grand-frère ! Ah ? Diiites ! M’sieur le poulpe il est encore accroché au bateau ! Dites, on fait quoi ? Ah, et on va devoir ramer jusqu’à la prochaine île ? D’ailleurs elle est où la prochaine île ? Ah, il faut suivre le log truc c’est ça ? Et pis… M’sieur poulpe, on va pas vraiment le manger si ? Moi j’veux pas… »

            Habituellement, le jeune chasseur de primes effectuait toujours des trajets bien précis, transporté par des navires marchands où de marines se rendant sur diverses bases… Ce qu’il ne sait pas… C’est que cette fois, c’est eux qui allaient devoir se débrouiller… Et, fidèle à lui-même, le jeunot ne se gênait pas pour montrer son excitation et faire la discussion tout seul…
            Et soudainement, la pieuvre géante commença à s'agiter, faisant remuer le bateau, avant de finalement refaire surface au bord de l'eau, relâchant son emprise du bateau. Celle-ci se tenait désormais en face de l'équipage de chasseurs de primes. Uriko partit se réfugier derrière les jambes de Jajam non loin d'ici, par précaution... Faut dire qu'il a une facheuse tendance à toujours se faire attraper...Mais pourtant, à voir la pieuvre...

            "Hmm... Jajam.... Il a pas l'air trop trop méchant m'sieur poulpe si ?"
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            • https://www.onepiece-requiem.net/t3394-uriko-lhant-encore-un-boulet-en-plus
            J'avais récupéré la barre des mains raides d'IDK, étant le plus apte, pour maintenir un semblant de cohésion sur ce foutu rafiot. Sören, un élément bien étrange, je ne sais pas si il avait fait partie d'un quelconque équipage mais il effectuait chacun de mes ordres de manœuvre à la seconde prêt. L'un des seuls d'ailleurs, le seul même, à avoir retenu mes résumés de leçon. Un brave type, il me facilitait le travail tant qu'il pouvait. Uriko braillait et ne lâchait pas le résidu de mat, James râlait aussi mais c'était l'équivalent du bruit des vagues parvenant à mes oreilles... Rien à foutre.
            L'atterrissage fût brusque, comme si des chaines en jesaipakoi indestructible nous avait stoppé net dans notre avancée, mon bouton de manchette faillit achever le navire mais je fus soulager de voir que ce ne serait pas pour aujourd'hui. Jean était passé à côté de moi en formation "boule" et le reste de l'équipage se regardait sans savoir que faire, ils balancèrent donc l'ancre à l'eau. A notre bord, vous apprendrez vite qu'un moment de calme ne l'est pas vraiment et qu'il ne faut jamais exposer à notre mascotte un sujet d'interrogation sous menace de se retrouver dans un flot continue de questions. Mais j'aimais bien ce gosse, il était le seul de l'équipe avec qui je m'entretenais le plus souvent, de part nos postes sur le navire et par ce fait que je sois le mec le plus proche de lui quand Master Uriko fait une boulette. Du coup, j'essayai de répondre à toute ses questions et sachant qu'il en aurait oublié la moitié a la fin de son questionnaire, je m'appliquai à répondre qu'au plus important.


            " Chaque choses en son temps Uri. Si je me souviens bien le cap des jumeaux est pas très loin. Et en parlant de mémoire, il me semble que j'ai plus de mat pour faire avance ce tas de planche sur Grand Line. C'est pas que j'veux pas vous trimbalez au milieu des corsaires, pirates, marines et monstres marins avec quelques choses qu'avance pas mais de mémoire toujours, y'a plus d'rhum. J'ai pas signé en temps que radeaunateur ! J'fais bouger des navires. J'fais pas d'miracle avec les épa... "

            Ce fût à mon tour d'avoir un éclair de génie, moins mathématico-scientifico-casse-couille que ceux d'IDK, mais qui pouvait payer quand même. Je fixai à présent le céphalopode d'un regard froid et lourd de sens.

            " Amènes nous au Cap est on est quitte... "

            Ils ouvrirent tous de grand yeux. La fièvre de Grand Line ? Celle qui fait devenir fou les pirates ? Pourquoi me mettais-je à parler avec la bête ? Bah mon vieux disait toujours qu'elles nous comprenaient mais nous non et que la plus part du temps elles voulaient plus souvent dîner que converser.

            " Bah quoi ?! "

            Le poulpe restait là à nous dévisager avec sa tête de cul d'poule, se demandant ce qu'il devait faire. Comme l'avait remarqué Uriko, ce dernier n'était pas super méchant, il avait même l'air d'avoir besoin de nous... La belle affaire.

            " Vous connaissez le dicton "Un monstre marin sa lâche rien" ? Celui-ci en est un bel exemple, il se serait déjà cassé si il comptait nous foutre la paix, hors il fait toujours ses yeux de merlans frits. Deux solutions, on le bouffe ou il nous aide... et puis on pourra toujours le bouffer plus tard au cas où on se retrouve perdu sur une île déserte. "

            Ce choix n'avait pas l'air de ravir notre "invité" qui essaya du coup de s'entretenir avec nous. C'était pas très clair, voir pas du tout. Je fixai un à un les membres de la Team Rocket tous aussi dans l'incompréhension que moi même sauf ce vieux fou...

            " Papy ? "

            Lançais-je d'un ton interrogateur, espérant qu'il nous sorte le livre "Parler le poulpe, pour les nuls."
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            • https://www.onepiece-requiem.net/t5523-zegai-makiavel-le-ronin-a-la-fleur-de-cerisier
            De l'autre côté de Reverse Mountain,
            Devant un calmar géant paniqué.

            -Bloup, bloup bloup. (Ah bon sang me mangez pas!!!!)
            -…
            -Bloup, bloupb bloup! Bloupy bloup! (Je peux bien vous mener jusqu'au Cap des Jumeaux!! J'ai aucune idée d'où est-ce que c'est mais j'peux bien vous aider! Mais pitié ne me mangez pas!)
            -…
            - Bloup bloup! (J'ai une famille à retrouver! Pitié!!)
            -…
            -Papy?
            -Hein quoi?
            -…Tu…tu…bah…tu…
            -Oui je.

            Toujours les yeux braqués sur le céphalopode, je clignai des yeux à nouveau pour m'assurer que je n'hallucinais pas. Je comprenais réellement ce que disais le poulpe qui agitait illogiquement ses appendices chitineux hors de l'eau comme pour user d'une gestuelle quelconque pour tergiverser avec nous. J'étais bien le seul à comprendre semblait-il. Les décérébrés qui me servaient de compagnons d'équipage ne semblait pas réaliser le pauvre dilemme que vivait l'immense calmar. Celui-ci ,malgré tout, devait visiblement comprendre Zegaï. Aussi simpliste les méthodes de navigation du sabreur pouvaient être, il fallait tout de même avouer qu'engager la conversation avec le décapode restait la meilleure solution.

            -T'as un truc pour parler aux poissons IDK? m'interpella le pauvre Sam qui restait un peu étourdit depuis sa dure chute dans le navire.
            -Premièrement ce n'est pas un poisson, c'est un céphalopode à tentacules de la famille des décapodes. Deuxièmement, ouais c'est clair comme de l'eau c'qu'y raconte le gros tas de gélatine.
            - Bloup! Bloup. (Gros tas de gélatine? Je préfèrerais mollusque s'il-te-plaît.) me lança le calmar géant.
            Et contre toute attente et à la grande surprise générale de la Team, je lui renvoyai:
            -Hé oh! On t'as pas sonné toi! On me corrige pas sur c'que j'dis c'est clair?! Et puis on a toujours pas décidé de c'qu'on faisait avec toi!.
            -Le vieux papy il est fou Jajam? demanda Uriko au chef de l'équipage.
            -Non j'suis pas fou. lui répondis-je
            -Bloup (Non il n'est visiblement pas fou.)

            Je redirigeai mon regard vers le titanesque mollusque, il était loquace, ça se voyait, ou s'entendait plutôt. Le poulpe semblait empli d'une certaine bonne volonté. Mais comment pouvais-je m'adresser à un tel monstre? Je me creusai les méninges, grattant mon crâne dégarni alors que je retournais du mieux dans le passé pour en sortir un souvenir de ce qui avait pu provoquer une facilité de compréhension des céphalopodes tenant plus des monstres marins que des mollusques. Je plissai l'entièreté de mon visage alors que la réflexion faisait place au découragement de ne pas se rappeler d'une expérience qui avait dût mal tourner. Mon visage parcourut de rides et de crevasses se détendit un peu lorsque j'abandonnai complètement le balayage psychologique qui aurait pu donner une réponse à ma question. Peu importait, je pouvais parler avec le poulpe, c'était déjà ça.
            -Bon écoute.
            -Bloup (J'écoute.)
            -Non ta gueule c'est moi qui parle pour l'instant.
            -Bloup (D'accord.)
            -Tu vas nous amener jusqu'au Cap de Jumeaux et on évitera de te bouffer. C'est d'accord? On attachera des cordes à deux de tes appendices mineurs et tu tireras le navire jusqu'à bon port. Ça aussi c'est d'accord?
            -…
            -Non mais là tu réponds!
            -Bloup. (Ça me convient!)
            -Ah parfait. Maintenant tu pourrais nous expliquer pourquoi t'as sauté sur not' navire sur le courant le plus dangereux des océans? Ça va pas non?
            -Bloup bloup bloup. (Je viens sur Grand Line pour retrouver ma famille.)
            -Ah, en voilà une belle réponse. Et ton nom?
            -Bloup bloup. (Poulpy.)
            -Bof, pas très original non?
            -Bloup. (Je ne l'ai pas choisi.)
            -Un détail ça. En route alors.

            Je fis un rapide résumé de ma conversation avec Poulpy au reste de la Team qui me fixait toujours avec ébahissement. Même Zegaï qui avait eu la bonne idée de parler au calmar géant doué d'intelligence. Oh! Peut-être ce calmar deviendrait-il le premier membre douer d'un cerveau de l'équipage? Peut-être savait-il lire et écrire! Peut-être savait-il jouer aux échecs! Mais bon, je ne devais pas m'en faire avec ces futiles détails pour l'instant. Je me retournai vers la Team, tous encore un peu interloqués par ma récente discussion avec Poulpy. Si bien que je m'adressai à eux, un léger sourire bien camouflé derrière ma moustache.

            -Mes amis, j'vous présente Poulpy! Il nous aidera à traverser Grand Line jusqu'au Cap des Jumeaux! Sammy! Alphonse! Reliez des cordages du navire jusqu'au calmar qui nous traînera.
            Puis, je me retournai vers l'étendue bleutée qu'était la masse aqueuse réputée pour être la plus dangereuse du monde. Ici, je pourrais faire mes preuves en compagnie de l'équipe pour un jour être reconnu mondialement pour mon savoir. Et qui sait? Peut-être devenir le Docteur Vegapunk comme j'en rêvait depuis mon enfermement à Luvneel!

            La Team Rocket entamait un nouveau chapitre de son histoire, et le monde n'avait qu'à bien se tenir.
              -Bloup, bloup bloup. (Bonjour Jean Talmezc !)

              -…

              -Bloup, bloupb bloup! Bloupy bloup! (Ma foi, tu es un gentil garçon ! J'ai beaucoup apprécié quand tu m'es tombé dessus !)

              -…

              - Bloup bloup! (Hohoho !)

              -…

              -Papy?

              -Hein quoi?

              -…Tu…tu…bah…tu…

              -Oui je.

              Jean fixait le poulpe avec une attention plus grande que ce dernier. S'il était habitué à ce que des personnes rient ainsi sans détacher les syllabes, il était en revanche bien moins rompu à ce que celles-ci connaissent son nom dans leur langue d'origine, même traduit de façon seulement approximative. Le monstre marin devait sûrement lui aussi s'interroger sur cet état de fait puisqu'il mouvait ses tentacules gluants dans tous les sens. Certes, cela faisait des siècles que ce genre de comportement n'exprimait plus l'interrogation dans aucune des cultures dignes de ce nom, mais il était fort probable que l'érudition de l'animal lui portait préjudice en lui faisant adopter des mimiques très présentes dans les textes antiques.

              -T'as un truc pour parler aux poissons IDK? dit Sam, dont la transcription de "Jean Talcmecz" était encore plus approximative que celle du céphalopode à tentacules de la famille des décapodes qui, en outre, n'est pas un poisson.

              -Premièrement ce n'est pas un poisson, c'est un céphalopode à tentacules de la famille des décapodes. Deuxièmement, ouais c'est clair comme de l'eau c'qu'y raconte le gros tas de gélatine. répondit IDK, que la mauvaise diction de Sam avait probablement, ou du moins Jean le pensait-il alors, induit en erreur.

              - Bloup! Bloup. (Un regard noir.) lança le calmar géant.

              Pris dans un probable délire ou une crise égocentrique, Iwan rétorqua, à côté de la plaque et à la surprise générale de Jean :

              -Hé oh! On t'as pas sonné toi! On me corrige pas sur c'que j'dis c'est clair?! Et puis on a toujours pas décidé de c'qu'on faisait avec toi!.

              -Le vieux papy il est fou Jajam? demanda Uriko au chef de l'équipage.

              -Non j'suis pas fou. bougonna le scientifique, cherchant à convaincre sa propre personne à défaut de celles des autres

              -Bloup (Oh mais dis-donc ! Il est totalement fou !)

              Jean était tout à fait d'accord le poulpe. Iwan était totalement fou. Comment une personne aussi intelligente que lui pouvait se méprendre à ce point sur ce que disait le calmar ? Ce qu'il disait était pourtant clair comme anguille sous roche, et vice versa ! Sam avait d'abord été la honte de la Team Rocket lors de la bataille poétique, et ce serait maintenant Iwan qui allait les ridiculiser tous auprès de la faune marine ? Les trois-quarts de Jean fulminaient de rage ! Et même si James haussait un peu le niveau, il fallait voir la vérité en face et convenir que cette élévation tenait plus de ses ailes que de ses réelles compétences. Quel épique de bras cassés ! Ah ! saperlipotte de saperlipopette ! sapristi ! lui il serai un vrai vadrouilleur ; il ne fait pas si bon de s'user les culottes sur le pont, saperlipopettouille ! Ah ! saperpouillotte ! La suite prochainement.


              -Bon écoute.

              -Bloup (Eh bien, Jean, où en étions-nous de tes amours ?)

              -Non ta gueule c'est moi qui parle pour l'instant.

              -Bloup (Soit... Eh bien, Iwan, où en étions-nous de tes amours ?)

              -Tu vas nous amener jusqu'au Cap de Jumeaux et on évitera de te bouffer. C'est d'accord? On attachera des cordes à deux de tes appendices mineurs et tu tireras le navire jusqu'à bon port. Ça aussi c'est d'accord?

              -… (Bloup)

              -Non mais là tu réponds!

              -Bloup. (Que me veut ce nabot ? C'est terrible tout ça ! Aide-moi Jean !)

              -Ah parfait. Maintenant tu pourrais nous expliquer pourquoi t'as sauté sur not' navire sur le courant le plus dangereux des océans? Ça va pas non?

              -Bloup bloup bloup. (Et moi qui était venu sur Grand Line pour retrouver ma famille...)

              -Ah, en voilà une belle réponse. Et ton nom?

              -Bloup bloup. (Ignorons-le, veux tu ? Je m'appelle Poulpy. Ne te moque pas, je ne l'ai pas choisi !)

              -Bof, pas très original non?

              -Bloup. (Excuse-moi mais je ne peux pas parler dans ces conditions avec ce débile qui passe son temps à raconter n'importe quoi, on se rappelle d'accord ?)

              -Un détail ça. En route alors.

              Iwan continua à raconter n'importe quoi. Jean était particulièrement vexé que l'homme à la moustache ne l'ait laissé dire la moindre phrase à Poulpy mais il accepta son sort avec un stoïcisme à en faire pâlir quelqu'un, ou quelque chose par exemple. Iwan ne s'en fit pas avec des futiles détails, ce qui eu tendance à interloquer Jean à tel point que ce sentiment prit le pas sur sa vexation. Cette situation n'était pas sans lui plaire et il décida de s'interloquer plus souvent s'il en avait l'occasion.

              -Mes amis, j'vous présente Poulpy! Il nous aidera à traverser Grand Line jusqu'au Cap des Jumeaux! Sammy! Alphonse! Reliez des cordages du navire jusqu'au calmar qui nous traînera.

              Jean observait Sammy et Alphonse s'exécuter tandis qu'il se demandait pourquoi l'équipage semblait si confiant en la parole d'Iwan qui n'avait fait pourtant que déblatérer des inepties. De nouvelles grossièretés commencèrent à lui monter à la tête mais n'y parvinrent pas car elle était, par chance, en l'air. Plutôt que de rester oisif, il prit la décision de s'entraîner à des techniques de pêche sans canne. Il parvenait déjà presque à attraper nul poisson, pallier à partir duquel ses efforts deviendraient bien plus visibles.

              Jean entamait un nouveau chapitre de son histoire, et la limande n'avait qu'à bien se tenir !