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Bonjour, on ne fait que passer

À y repenser, on avait beau être « en mission », on a passé une superbe traversée. Enfin, je trouve. C'était pas trop long. Une semaine a tout cassé. L'équipage était assez habile et leur navigateur savait ce qu'il faisait. Il avait jamais quitté cette mer et il la connaissait comme sa poche. On aurait pu arriver plus tôt, mais ils font pas office que de taxi. Ils ont fait un petit détour pour faire une livraison sur une ile pourrie dont je me souviens plus le nom. Le genre d'ile que quand j'ai vu, j'ai même pas tenté de descendre pour recruter des gens. Des gens vivant paisiblement à perte de vue. Enfin, façon de parler. Il y avait pas masse de gens plutôt. Quelques villages. 'Doit avoir un millier d'âmes au total. Tout se passe bien dans le meilleur de monde. J'aurais commencé à parler de pirate, ils l'auraient mal pris et mieux valait pas faire de grabuge. Il y avait qu'un seul bateau dans le coin et c'était ceux des potes au marchand de glace. J'suis restée à bord pour éviter de faire une bêtise sans le faire exprès. Au total, ouai, j'suis tout le temps rester à bord. C'était plutôt cool. Déjà, j'ai fait connaissance avec ma camarade de chasse, Izya. Elle m'a un peu blablatté son passé. Peut-être pas tout. Peut-être pas tout vrai, mais chacun ces petits secrets. Moi-même, j'ai préféré éviter de balancer sur mon actif de Walkyries et sur mon passif de soeur de la Juste Violence. C'est le genre d'activité qui ne mérite pas trop d'la pub au néophyte. J'ai raconté Endaur et ma famille. J'ai raconté aussi le couvent, le premier que j'ai eu, celui où j'ai passé deux semaines à tout casser. J'ai juste dit que ça avait duré plus longtemps. J'crois que c'est passé nickel. Pas de suspicion sur les quelques mensonges. Et ouai, j'ai menti. J'ai enchainé les chapelets pour me faire pardonner. J'avais du temps en plus. J'en ai fait quelques-uns de plus pour les futurs que je vais faire. Comme diraient certains, vaut mieux prévenir que guérir. J'ai quand même fait quelques allusions au monde de la piraterie. Pour voir. Histoire de tâter le terrain. J'l'ai senti pas trop contre, mais pas trop pour. Mitigé quoi. J'pense qu'à la fin de cette histoire, je pourrais peut-être la faire basculer dans mon camp. Enfin, j'espère. En même temps, cette histoire peut se terminer aussitôt arrivée sur Torino. Ça me fait une belle jambe. 'fin, y a peut être du gens à trouver sur Torino. Les bons œufs sont parfois dans les autres nids. J'sais pas qui a dit ça, mais il était pas vachement inspiré même si ça se prête bien à la situation ; y a pas d'oiseaux géants sur Torino, non ?

Pour le reste, j'ai un peu aidé sur le bateau. J'suis pas grande navigatrice, alors j'ai un peu appris de ce qu'il faut faire. J'ai pas appris du navigateur, non, loin de là, mais des trucs à faire quand il donne des ordres. C'est pas mal d'activité physique. J'aime. J'excelle même. Et à force, ça finit par rentrer. Ce qui était bien, c'est qu'ils me disaient aussi ce qui pouvait se passer si on faisait pas les trucs qu'on a faits. Souvent, ça terminait au naufrage. Ça tombe, c'était des mensonges aussi. Ils ont pas fait masse de chapelet après. 'fin, c'est pas non plus un truc vachement courant. J'ai aussi tenté d'apporter la bonne parole, mais j'ai prêché en territoire conquis. Les bonnes mœurs, ça les connait. Une petite gueule de bois de temps en temps, une pute parfois pour les célibataires. Rien de bien méchant. J'ai tenté de me rapprocher du bosco, mais il était déjà marié. J'ai rien tenté d'autre. Enfin, au niveau des tentations, j'ai voulu en savoir plus sur le marchand de glace. Parce qu'un gus pareil, ça semble anodin au premier coup d'oeil, mais ils ont rien eu de spécial à me dire. Parait-il qu'il a navigué avant de s'installer dans son nouveau métier. Il s'y connait en navigation. Et il est pas le plus mauvais en baston de bar. Ils ont plus rien dit d'autre après, parce qu'ils avaient oublié de me parler de ces bastons de bar quand ils évoquaient les gueules de bois. J'ai fermé les yeux à ce moment-là. Juste parce qu'il fallait dormir. Et j'ai oublié de reprendre la conversation. Nan en fait, c'est qu'on venait d'arriver.

Torino, c'est plutôt joli. Ils ont accosté à un ponton pas loin d'un village. En théorie, ils devaient nous attendre. J'ai bien dit que s'il y avait rien à faire dans le coin, je ne risquais pas trop de revenir en arrière et que je continuerais mon chemin. Sensiblement la même chose pour Izya. Du coup, ils ont dit qu'ils attendraient la fin de journée et puis que, sans nouvelle, ils iraient faire une livraison plus loin. Ils reviendraient quelques jours plus tard pour voir si on était toujours dans le coin. C'était honnête. On s'est dit au revoir et on est parti, Izya et moi. Elle avait la carte, moi, je surveillais les environs. On a pas croisé grand monde sur la route. Et c'était ça le problème. Personne sur le chemin. Personne dans le village. Pourtant, il devait y avoir de la vie. C'était quand même le plus gros du village, mais celui-ci semblait abandonné. Momentanément. À vue de nez, les gens avaient quitté les lieux depuis une bonne journée. La bouffe était froide. On s'était regardé, Izya et moi ; ça sentait pas bon du tout. On s'est armé direct pour plus de sécurité et on a continué à avancer. Izya avait toujours la responsabilité de choisir le chemin. Très difficile, parce qu'à part l'ile on avait masse d'indices au milieu des gribouillis. J'parle évidemment de la carte là. Au niveau du village désert, on savait juste rien. Au bout d'un moment, on s'était séparé, histoire de multiplier les chances de trouver un truc. On restait à portée de voix. De mon côté j'avais rien trouvé d'intéressant à part que les gens avaient fui assez rapidement. On trouvait de n'importe quoi par terre.

C'est à ce moment-là qu'Izya a crié. Bonne ou mauvaise surprise ? Je sais pas et j'suis pas loin d'avoir fini de la rejoindre. Fichue forêt ; j'me suis cassé la gueule une paire de fois.
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Nous venons d’arriver sur Torino et commençons notre expédition à la recherche d’indices. J’ai beau avoir la carte dans les mains, aucun de ces gribouillis ne m’inspirent. Mais Adrienne compte sur moi, et je ne veux pas la décevoir si tôt. Alors je choisis des chemins, complètement au hasard, tout en regardant désespérément autour de moi en quête d’un objet, d’une maison, d’un truc, qui correspondrait à l’un des dessins, si l’on pouvait vraiment appeler cela des dessins.

Le fait que le village soit désert me met d’autant plus mal à l’aise. Surtout qu’il à l’air d’avoir été vidé précipitamment. Un danger l’aurait menacé ? Une attaque d’on ne sait quoi ? Bref, rien de rassurant en somme. J’aurai limite préférée continuer les recherches en dehors de ce village, mais un des gribouillis ressemblait à une habitation avec un gros oiseau à côté. Et le seul truc caractéristique de cette fameuse maison, c’était la grosse étoile bleue dessinée sur ce qui semblait être la porte. C’est donc cela que nous cherchons : une maison avec une étoile bleue. Mais rien.

Histoire d’agrandir la zone de recherche, on se sépare. Mais parce que ce lieux n’est quand même pas très rassurant, on se balance des « Toujours rien ? » régulièrement, et la réponse est toujours la même « Non ». Pfff, c’en est déprimant.

Vu que j’ai gardée la carte, j’essaye aussi de voir si certains objets bizarroïdes que je trouve ne correspondraient pas à d’autres des gribouillis. Gribouillis que je n’arrive même pas à identifier pour la plupart. J’espère vraiment que ce n’est pas le petit Robert qui a dessiner lui-même cette carte dans une crise de somnambulisme, parce que ça me f’rai n peu chier d’être venue pour rien. Enfin, ça m’aura au moins fait une visite, mais quand même !

Toujours rien ?
Nan

Alors que je z’yeute le sol, mon regard se pose sur deux espèces d’animaux qui ont l’air mort dans d’atroce souffrance.

Spoiler:

Autour d’eux, j’peux voir pas mal de fruits éparpillés. Ils ont surement été empoissonnés, pauvres créatures. J’approche la pointe de mon épée d’un des corps pour le retourner histoire de le voir dans son ensemble. Mais à peine j’effleure sa fourrure que… hop ! La bestiole se relève en couinant. Moi, je ne m’y attendais pas du tout à ça, alors je laisse échapper un cri de surprise. Ce con m’a fait peur !

Main sur la poitrine je reprends mon souffle, et la créature en face de moi fait pareil.

Nan mais ça va pas ! Attaquer de pauvres opossums morts comme ça !
Ouais ! T’es vraiment une sans cœur !

Je… Je.. Je les regarde, je ne comprends pas trop ce qu’il se passe… Là, devant moi, y’a deux espèces de rongeur qui m’engueulent… Nan mais, on est où là ?! J’ai l’impression de devenir folle. Mais j’ai beau fermé les yeux et les rouvrir, t’as les deux opossums qui continu de blablater à mes pieds tot en ramassant la nourriture.

Ça va mon frère, tu n’as rien ?
Nan, ça va, elle m’a juste fait très peur !
Je te comprends, j’ai aussi eu peur pour toi !
Vous parlez ?! J’les pointe du doigt en même temps que je dis ça.
Elle fait peur, mais elle est un peu longue à la détente hein ! héhéhé
T’as raison mon frère ! Ces humains, sont tous trop stupides ! hahaha
Nan mais vous êtes des animaux ! Vous êtes pas censées parler !
On n’est PAS des vulgaires animaux ! On est des opossums intelligents nous !
Ouais ! D’abord ! Et ce n’est pas parce qu’on est petit qu’on est stupide ! On est pas comme vous !

Bon, lui, il va arrêter de me prendre pour une cruche… Et vite. En même temps, si ils peuvent me dire ce qui s’est passé dans le coin, ce s’ra pas plus mal. Du coup, j’me baisse et j’en choppe un dans ma main.

Au secours ! Mon frère ! A moiii !
Naaaan Edd ! Relâche le sale monstre !
Oh ! Hé ! Chut toi là !

Le chut, c’est pour que le frangin de mon prisonnier arrête de s’en prendre à ma chaussure. J’aimerai éviter d’arriver au point ou je me sente obligée de lui shooter dedans, alors je le mets en garde. Et bien sur, c’est dans cette situation qu’Adrienne fait son apparition. Mais pas que. Alors que les deux opossums pleurent et crient leur désarroi. Je me retrouve avec un couteau sous la gorge et un poids sur l’épaule.

Haipaipaip, tu vas gentiment reposer mon pote par terre, et en douceur !
BUUUCK !

Là, je sais plus trop quoi penser… Je ne sais pas du tout c’est quoi ce truc qui me menace mais bon, j’fais ce qu’il me dit… Du coup, une fois l’otage libéré, j’vois une belette qui descend de mon épaule… Une belette quoi… UNE BELETTE !

Spoiler:

J’regarde Adrienne, tout ça, c’est trop d’un coup pour moi… J’comprends plus rien, j’la laisse gérer la crise le temps de me remettre un peu.


Bonjour, on ne fait que passer 1425067977-izya-sflagopr Bonjour, on ne fait que passer Zps1 Bonjour, on ne fait que passer 1lmh
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J'avoue, je me sens un peu à part dans cette scène. Ouais. Le truc est tellement bizarre que c'est moi l’Étranger. Limite, j'sens qu'Izya est à sa place avec cette bande. Pensée fugace. Faut pas y penser. On a quoi en fait ? Izya au milieu, désespéré, proche de la dépression nerveuse. Ça se voit dans son regard. C'est l'infirmière qu'il y a en moi qui me dit ça, et ça veut pas dire que je l'ai bouffé. En grattant un peu ma formation historique de bucheronne, il y a toujours ces cours de médecine que j'ai appris au couvent. Bien pratique pour m'autosoigner. Enfin. Après, t'as les deux bidules à terre. Et aussi la une autre bête à poil, une belette. C'que je vois, c'est un couteau ? Une belette avec un couteau ? Et pourquoi moi en tutu ? Je secoue la tête. Je ferme les yeux. Je rouvre. Ils sont toujours là. Les deux minus me regardent en chuchotant entre eux. Je sais pas quoi faire. Non. Franchement. Je me sens comme débarquée dans un autre monde. Un monde sans raison. L'horreur. J'suis quelqu'un de rationnel moi. En faisant exception des miracles et des interventions divines, j'crois pas trop aux trucs bizarroïdes. Bon, paraît qu'il y a les fruits du démon et plein d'autres bizarreries, alors le rationnel, on l'a parfois dans le baba. Mais les animaux qui parlent et qui tiennent des couteaux, c'est au-delà de la logique. Du coup, il y a forcément une explication. Je m'approche. La belette s'éloigne. Izya semble toute molle, comme si elle abandonnait momentanément. J'la prends un instant et j'lui tire en douceur les paupières. Je scrute. Rien de spécial. Jamais été très bon pour voir les trucs dans les yeux. J'la laisse en murmurant un vague mot d'excuse. Je zieute par terre cette fois. Dans le dos, j'ai les commentaires moqueurs du trio. Ou qu'ils aiment pas se faire ignorer. J'ai bien raison de les ignorer. Y prêter davantage d'attention, c'est pas bon pour l'esprit.

Rapide analyse du coin. Des plantes. Beaucoup de plantes. Il y a des trucs que je connais et des tas de trucs que je connais pas. Ouais. Ça doit venir de ça. Il y a des trucs qui doivent secréter des saloperies qui nous font voir des trucs pas possibles. Ça tombe, c'est ce qui a fait fuir les gens du village. Ils ont sniffé le truc et ils sont devenus fous, partis vivre en symbiose avec les termites ; ils sont si sympathiques. Ils devraient être au courant avec le temps. J'suis pas botaniste, mais j'imagine bien une saloperie de végétal qui fait le coup seulement une fois tout les cent ans. Ou c'est le genre de fête où les autochtones s'autorisent tout les délires. Sympa. J'parie que les bonnes mœurs en prennent un coup. M'enfin, il faut pas que je laisse Izya dans une telle galère. Une ange, ça doit pas sniffer souvent des trucs pareils. Elle va pas supporter. Comme je sais pas ce que c'est le truc à couper, je prendrais pas le mal à la racine, sans jeu de mots. Alors, j'm'approche d'Izya. J'la regarde. Désolé ma copine. C'pour ton bien. BAM ! Une claque sèche et nette. J'la sens groggy. J'la prends direct sur mon épaule et je me mets à courir en fonçant au travers du trio de bestioles. La fuite, c'est la solution. Loin d'eux, ça sera déjà mieux. Et ça tombe, on sera loin des plantes hallucinogènes. L'ange tressaute sur mon épaule. Tu me pardonneras, nan ? J'veux pas être mal vue après ça. Et puis, j'ai pas frappé fort.

Sans rancune ?

Je parcours une bonne distance, histoire d'être sûre. Je m'arrête un moment pour remettre Izya sur ses jambes. Elle m'en veut peut-être. Je sais pas trop. Finalement, on continue l'exploration. L'ambiance est un poil plus pourrie et j'sens son regard boudeur dans mon dos. Et puis, elle a une belle marque sur la joue. J'l'ai pas raté. Heureusement, on finit par tomber sur un truc intéressant. Du bruit. Du coup, on s'approche discrètement. Coucher. Et on observe. Une vingtaine de gus qui n'ont pas du tout l'air d'être des gens du coin. Habit sale et fonctionnel, armes et cicatrices apparentes. Mines patibulaires et peu recommandables. C'est du pirate comme on en connait beaucoup. J'ai pas de tête dans le coin suffisamment connu pour les cadrer. Au vu de leur activité, ils cherchent un truc. Certains creusent. D'autres surveillent. D'autres boivent. Un tiers doit bosser en fait. Du boulot de pirate en fait. Dans un coin, je zieute trois autochtones ligotés et assommés. Otage au cas ou, j'imagine. Il y a fort à parier qu'ils sont responsables de la disparition des gens du village. Ils ont dû fuir. Après, la grosse inconnue et la présence de ces pirates. S'ils veulent la richesse, ils auraient pu piller le village, mais ça pas été fait. Ils doivent chercher un truc qui vaut le coup. Creuser ? Un trésor ? Nan. Ça serait pas le même. Je donne un coup de coude à Izya, mais c'est le vide. Je tourne la tête. Elle est pas plus là. Oh non ! Elle me boude vraiment ! Mais où est-elle partie ?!
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Elle m’a frappée ! Pire ! Elle m’a carrément sonnée ! Mais, mais… Pourquoi ? Pourquoi tant de violence ! Bordel ! J’croyais qu’on était amie ! Tu me déçois Adri… Tu me déçois beaucoup… D’autant que, merde, t’aurais pu doser un peu ! Là, j’ai ma joue qui chauffe ! C’est limite si je ne ressens pas le moindre flux sanguin dans ces vaisseaux de cette partie de mon corps… ça fait mal quoi ! Mince !

Et en plus t’essayes de faire style « il ne s’est rien passé »… Il ne s’est pas rien passé ! Tu m’as baffée ! Frappée ! Un peu plus et j’suis sur que t’aurais décroché ma tête de mon cou ! Ouais et je n’exagère même pas ! Bon peut être un petit peu… Mais vu ta tonne de muscle, j’suis sûr que tu en es capable. Du coup, j’vais me contenter de te suivre silencieusement et ce, jusqu’à ce que le sang de ma joue cesse de bondir et frapper ma peau. Et peut être que quand ce s’ra fini, peut être, que je te pardonnerai. Mais c’est pas sûr… Parce que si c’est pour que tu me frappes encore, non merci !

Pas bien loin de nous, des voix se font entendre. Vu l’état du village, mieux vaut ne pas prendre de risque et aller voir ce qui se trame discrètement. Alors on rampe, elle devant et moi, un peu plus derrière. Nan, ma joue ne s’est pas encore calmée, et moi j’n’ai pas fini de t’en vouloir. Bref, devant nous, y’a des hommes qui creusent, rient, boivent, mangent… Y’a aussi trois autochtones ligotés. Hm… Ca doit être eux la cause de la désertion du village. Du moins, ça me rassurerai un peu que ce soit eux, ça voudrait dire que c’est en rien un truc trop extravagant.

Alors que mon regard se balade sur ces gens, mon regard se pose sur un des gars entrain de s’éloigner des autres, s’enfonçant un peu dans la forêt. J’le suis avec mes yeux jusqu’à ce qu’il passe devant un buisson étrange… Enfaite, ce n’est pas tant le buisson qui est étrange, mais plutôt les fleurs qui poussent dessus. Fleurs très moches au passage… D’une couleur verdâtre tirant un peu sur le marron par endroit et avec une forme des plus excentriques, ne ressemblant en rien à n’importe quelle autre fleur déjà rencontrée par le passé. Par contre, elles ressemblent bien trop à ce gribouillis là, sur la carte, pour que ce soit une coïncidence. Du coup, j’décide d’aller inspecter la chose. Adrienne ? Elle est grande, elle se débrouillera bien deux minutes sans moi ! ç’pas comme si je me barrai au bout du monde et que j’allais pas revenir hein. Mais bon, elle m’a giflée quoi !

Alors je rampe, discrètement vers ma cible, seule. J’arrive près du fameux buisson aux fleurs si bizarroïdes. Et, franchement, j’aurai imaginé que l’odeur qui s’en dégage soit aussi infecte que leur apparence, mais pas du tout. J’tends ma main dans l’intention d’en cueillir une et de la comparer au dessin que j’ai. Mais au même moment, le mec qui était parti pisser revient. Il voit d’abord ma main puis repère sans doute la cascade rouge que forme ma tignasse. Niveau discrétion, vous avouerez que y’a mieux comme couleur, que le rouge…

Les gars ! On a de la visite

Et merde…

Et en l’espace de quelques secondes, j’me retrouve entourée d’une dizaine de ces gus… J’ai pas le temps de faire quoi que ce soit, tellement blasée de mon sort, que deux d’entre eux m’choppe par les bras, me r’lèvent et m’emmènent au centre de leur camp… Forcement, moi dans une main, j’ai la carte et dans l’autre, la fleur et, bien évidemment, j’me fais vite déposséder de mes biens.

Alors, qu’est ce qu’une fille dans ton genre faisait planquée dans ces buissons ?
Ça s’voit pas, je cueillais des fleurs.
Comme c’est touchant, elle cueillait des fleurs…

Il commence à rire, les autres l’accompagnent. Moi maintenant, j’ai les mains ficelées dans mon dos, mais ma mauvaise humeur n’étant toujours pas partie, toute notion de prudence à disparu de mon esprit.

Quoi, c’t’interdis, maintenant, de cueillir des fleurs ?
Oh non, bien sur que non…
Bon alors, libérez moi.
Nous sommes des pirates, poupée. Nous prenons ce que nous voulons, et toi, je te veux bien dans mon pieu…
Ah ouais ! Approche un peu pour voir…

BAM ! Coup de boule dans ton nez ! T’as l’air malin à pisser le sang maintenant ? Mais attends, c’pas fini…
PAF kick dans tes couilles ! Là, tu me veux toujours maintenant sale fumier ?!
SBAF tarte dans ma gueule… Peuh ! Bande de p’tite frappe, z’avez une force de mouche comparé à Adrienne ! D’ailleurs, si elle veut se faire pardonner, ce s’rai un bon moment pour intervenir, nan ?


Bonjour, on ne fait que passer 1425067977-izya-sflagopr Bonjour, on ne fait que passer Zps1 Bonjour, on ne fait que passer 1lmh
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C't'une grande fille, c'est ce que je me dis. J'vais pas toujours être dans son dos pour la surveiller. Alors, j'lui laisse de la liberté. J'aimerais pas l'avoir constamment derrière moi aussi à me surveiller. Ça se fait pas. Du coup, j'm'intéresse davantage à ce qui se passe. Je pars sur la gauche et je m'approche de l'agitation de bande d'hommes. Je m'approche surtout des indigènes ; pas de surprises, c'est tout bénéfique si je les libère. Le dos courbé, le pas le plus discret possible, je passe sous le couvert d'arbustes pour m'approcher de ma cible. Un instant, je me stoppe, alors qu'une sentinelle passe pas loin de moi. Comme quoi, même parmi les pirates en camp de vacances, t'en as pour faire bien leur boulot alors qu'ils ont sans doute croisé personne depuis un paquet de temps. Ça tombe, ça fait des jours qu'ils sont là. Ventre à terre, je le laisse passer. Et puis je zieute qu'il s'est un peu éloigné du lieu de fouille. Un type en moins, c'est toujours ça de pris. J'me lève et c'est une beigne dans sa poire après lui avoir tapoté l'épaule pour qu'il se retourne. Je traine le corps inconscient dans un fourré. Les autres finiront bien un moment par s'inquiéter pour leur pote. Mais ce genre d'inquiétude, ça peut apparaître des jours après, tellement les gus ont souvent peu de considération pour leurs potes. Et puis, j'doute que je sois assez discrète pour ne pas éveiller de soupçons avant qu'il s'inquiète. Ouai, j'aurais pu le laisser là. Tant pis. Toujours cacher par la végétation, je m'approche des otages. Ils sont à une poignée de mètres, devant moi, attacher près d'un arbre. Un pirate les surveille, dos aux otages, pas la meilleure façon de les surveiller, mais j'avoue que ça doit pas être le plus amusant des trucs à faire. Pas grand monde s'intéresse à lui. Après, même pour aller me planquer derrière l'arbre, je dois passer en zone dégagée. Je zieute ce qui pourrait bien m'aider à passer lorsque j'm'aperçois qu'il y a un paquet d'agitation de l'autre côté du camp. Personne s'intéresse à mon côté. La chance ! Je passe !

Trois mètres et j'suis passé. Je m'écrase contre l'écorce de l'arbre et je jette un coup d'oeil de l'autre côté. Le garde est parti. Parfait. Accroupie, je m'approche du premier otage qui crie de surprise. J'lui mets rapidement ma main devant sa bouche pour qu'il arrête. Les autres me regardent, apeurés. Clin d'oeil et sourire, j'les mets en confiance. J'vois rapidement qu'ils ont les mains et les pieds accrochés par des cordes. J'prends ma hache et je tranche. J'crois que le premier pensait que j'allais le tuer. Mais non ! Faut pas, j'suis gentille. La hache tranche net les liens aux pieds. Ils comprennent vite qu'ils vont pas se faire massacrer tout de suite. Je libère rapidement tout le monde de ses liens et j'leur indique par où j'suis venue, pour qu'ils puissent s'en aller. Avant de partir, j'en choppe un pour qu'ils me disent ce qu'il se passe ici.

Je ne sais ! Ils ont débarqué il y a quelques jours pour chercher quelque chose ! Ils parlent d'un trésor, mais on ne connait rien d'la sorte ici. Ils creusent et fouillent même les ruines par loin d'ici … Il faut nous aider !


Ouai, ouai, j'vais aider. Vas t'en. Je me retourne pour voir où en est le reste du camp. Là, j'finis par voir un attroupement d'hommes autour de ce qui semble être, au vu du comportement pas super subtil de la bande de mâles, une femme. Une femme qui ne se laisse pas faire. Tiens, toujours pas de nouvelle d'Izya ? M'étonnerait pas. Et puis, si c'est pas elle, c'est la même chose. Parce qu'à dix contre une, j'me fais pas de film sur le scénar' à venir. Ça va pas être jolie. C'te bande de salaud. Et qu'est ce que je dois faire dans ces cas là ? Après l'heure, c'est plus l'heure. Faut arriver à temps. Et faut arriver en force. C'est très con. C'est dangereux, mais faut pas se compliquer la vie. C'est comme ça. Je la sauve. Je les bourine. C'est simple. Alors je fonce. Je cours. Je saute au-dessus d'un trou au moment ou un des gus, l'un des bosseurs passe la tête. Et bim dans sa face, c'est l'heure de dormir. Et j'avance. J'suis sur eux quand on s'aperçoit que j'arrive. J'entends un cri. Douleur ? Surprise ? Je sais pas. Je vois la chevelure d'Izya. J'gueule. Ça impressionne. Et ça fait du bien, extérioriser un peu ce qu'il va se passer. Et j'rentre dans le lard. J'fais voler les trois premiers qui culbutent ceux derniers. Pas vraiment ceux qu'ils avaient espérés. D'une main, j'aide à Izya à se relever et j'arrache ces liens. Un coup à gauche. Un coup à droite. J'fais le ménage, mais les pirates s'organisent. Alors il y a pas beaucoup de solutions devant nous.

On fonce !

Et on court. Vers là où il y a pas de pirates. Là où doivent commencer les ruines. Les premières balles fusent. Les sabres sont tirés. Izya me sauve la mise. C'est le foutoir ! Je cours encore. La première colonne passée, c'est à moi de couvrir la course d'Izya. Elle me passe à côté tandis que je fais tournoyer ma hache. Boom, dans la colonne que je brise à la base. Elle tombe sur les premiers. Et je me remets à courir. Et là, dans la précipitation, je vois pas le sol bizarroïde. Rah ! Je passe au travers de la végétation qui recouvrait un trou dans le sol. Ma dernière image, c'est celle d'Izya qui se rend compte que je disparais. Je chute dans une espèce de passage souterrain. Dernier saut et j'suis dans les airs et puis c'est le sol. Froid. C'est le noir.
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Joli timing Adri ! Bon, aller, je te pardonne, mais c’bien parce que je suis gentille hein. Mai, m’en veux pas, je te remercierai plus tard, là, faut courir ! Alors on couuuurt !
On court et.. Bah, merde !

ADRIENNE !

Piouf, à plu d’Adri.. Tombée dans un trou. A plu.
Mais les pirates, y’a toujours… Du coup, pas le temps de venir te chercher partenaire ! Je continu ma course ! Et que je zigzag entre les rochers et les arbres, et que, et que… mais qu’est ce que tu fous là maudite falaise ! Fichu mur qui se dresse devant moi ! Raaaah ! Bon, je le longe, mais je sais déjà plus à quel moment je suis tombée nez à cailloux avec ! Comment que je vais faire, moi, pour retrouver te retrouver Adri ? Hein ? Comment ?!

Mais j’dois continuer de courir, parce qu’ils me lâchent pas les basques… Ce seraient-ils vexés pour si peu ? Hm, possible… Quelle bande de susceptibles… Tsss.
Ces saligots gardent l’allure, m’obligeant encore et toujours à avancer. C’est mauvais, très mauvais… La seule chose que j’retiens, c’est que j’m’éloigne toujours plus de ma nakama. Certains de mes poursuivants commencent à abandonner leur course, seul les plus rapides et endurant me suivent. Perso, j’aurai bien aimé aussi, laissé les autres courir à ma place pour aller souffler, l’truc c’est qu’y’a plus d’autre avec moi.

Et m’éloigner de cette autre qui était censée m’accompagner, j’n’aime vraiment pas ça. Et comme je commence à sérieusement fatiguer, j’me rends à l’évidence : faut pas que je compte sur mon endurance pour les semer. D’ailleurs, les courses d’endurances, j’n’ai jamais aimée moi. Alors je tourne et me réengouffre dans la forêt.

J’passe par les chemins, qui n’en sont pas vraiment, les plus tordus possibles. Une grosse branche barrant la route ? Je passe au dessus. Un cours d’eau dans le passage ? Je le traverse ! Le but : voir s’ils sont aussi agile qu’endurant, en espérant que ce ne soit pas le cas.

Dans ma course folle, j’tente quand même de me diriger vers le probable endroit où est tombée la masse de muscle qui m’a giflée… Oui, bon, d’accord, j’avais dis que je n’reviendrai pas dessus…

*BOUM* *BOUM* *BOUM*

Je sursaute, me retourne, ne fait plus attention à mon jeu de jambe, trébuche, tombe *PLOUF* Dans l’eau. J’prends une grande inspiration après avoir mis le nez dans la boue au vu de la profondeur de ce minable petit ruisseau et je regarde derrière moi, tout en m’essuyant le visage. Y’a plus de poursuivants pirates, à la place, j’vois des autochtones armés de lances. Y’en a un que je reconnais, il faisait partis de ce qui était ligoté par les pirates. Il me sourit, j’crois qu’on est quitte. Enfin, perso, j’ai pas fait grand-chose pour les aider moi, quand ils étaient prisonniers, mais bon, j’apprécie quand même le gens ! Merci hein !

Enfin, là, j’suis un peu crever par ce sprint de fou que je viens de faire, alors j’vais juste rester allongée là… Non, pas dans l’eau. Bref, j’vais restée allongée là, quelques minutes et après j’m’occupe de te retrouver Adrienne. Après.


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J'bouge pas le moindre petit doigt. Pas que je suis totalement handicapée par des fractures, nan, j'sens que mon corps me hurle pas des insanités. J'suis en un morceau et pas trop abimer de l'intérieur. J'bouge pas parce qu'il fait noir et que c'est pas cool le noir quand on sait pas où on est. Le passage entre le dehors et le souterrain a été brutal ; j'ai les sens complètement désorganiser. Du coup, je passe en revue les cinq pour tout me mettre en tête. Vue ? Le noir. Ça change pas. C'bien celui qui a le moins à bosser dans ce genre de situation. Et quand j'dis noir, c'est franchement le noir. Il y a zéro lumière et du fait de la forme du tunnel par où j'suis arrivée, la lumière se répercute pas assez loin. Je passerais ma main devant les yeux que je verrais pas. En parlant de boucher, v'là pour le toucher. Sous moi, un sol terreux, dur avec des gravats. Du point du pied, je sens un gros caillou. Des extrémités des phalanges des doigts je tâte les alentours, mais j'ai queud' de plus intéressant à relever. Niveau odeur, ça sent la bonne terre un poil humide. Ça sent aussi le renfermer. 'doit avoir quelques bestioles pourrissantes après avoir crever en passant par le trou. Pas de grosse odeur bien nauséabonde qui pourrait me faire croire que je suis tombée sur le garde-manger d'un truc beaucoup plus gros. C'est déjà ça. Niveau ouï, j'entends rien. Peut-être bien les rumeurs de ce qui se passe en surface. Il doit bien avoir le couinement d'une souris, mais rien de bien très alarmant. Et le goût ? Un peu de sang parce que je me suis mordue. Et le sang, c'est salé. J'crache. Je me lave la bouche. Je recrache;c'est réglé.

Tout va pour le mieux ? On dira ça comme ça. Lentement, je me relève. Main au sol, je prends appui pour ne pas tomber. C'est que cette absence de lumière, c'est bien chiant. J'en perds mes repères. À tâtons, je m'approche de ce qui me semble être l'endroit par où je suis arrivée. C'est bien chaud à percevoir et vu comment je galère pour avancer sur un sol plutôt plat, je préfère pas m'imaginer remonter. J'risque plutôt de refaire un coup de toboggan sans le vouloir. Ouai. J'vais pas tenter le diable. Du coup, bah, j'ai qu'une seule option. Allez de l'avant. C'pas de guetter de cœur, parce que je me dis d'entrée que j'peux y passer un sacré bout de temps, dans ces galeries. Sans repère et sans lumière, tout se fait à la chance. Et si le réseau est un peu trop étendu, je peux bien m'y perdre. Mourir dans les ténèbres, c'pas fameux. J'pense que d'autres auraient déjà pété du ciboulot et sombré dans la dépression. J'suis pas comme ça. J'suis soeur de l'Église de la Juste Violence et j'sais qu'il y a quelqu'un pour m'aider. Quelqu'un qui se moque des labyrinthes et des ténèbres. Il voit tout. Il doit me voir galérer à faire deux pas. J'parie que ça l'amuse. C'est le jeu. Au final, il m'aidera. Hein, Seigneur ? Tu me donnes un coup de pouce et t'arrêtes de te foutre de ma gueule ?

Mouai ?

'doit avoir autre chose à foutre. Et parce que j'suis pas une assistée qui peut pas faire sans sa puissance divine, j'me décide à avancer. Il va pas se passer grand-chose si je reste sur mes jambes à rien faire. Avancer. Ça a l'air simple sur le papier, mais j'enchaine les gamelles et mes genoux s'écorchent vite à ce rythme. Je parcours une galerie. Je fais quoi ? Cent mètre au total ? J'ai l'impression de faire un kilomètre. Et pendant ce temps là, j'entends rien ; rien d'autre que le bruit de mes pas. Je sens rien à part ma transpiration. Je goute rien ; et je commence à avoir faim. La loose. J'avance. C'est tout. Palpitant, non ? Et l'autre qui daigne pas faire le moindre mouvement. J'te jure. Faudra pas que je manque le prochain chapelet. Sinon, il va vraiment me bouder. Et pendant que je marche ; ou plutôt, que je progresse en évitant de me casser la figure ; je médite. Ouais, les ténèbres, c'est bien propice à la réflexion. Au couvent, ma cellule était sombre. Pas pour faire misérable ou autre chose, c'était mieux pour penser. À cette époque, c'était un moment de grand changement pour moi. Et puis, j'avais encore l'image des couvents traditionnels, sombre et froide. Je pense à quoi ? À l'avenir. J'm'imagine dans quelques années. Qu'est ce que je vais être ? En quelques années, j'ai beaucoup changé. En autant de temps, qu'est ce que je ferais ? Vu comment s'est partie avec Crow, je m'imagine bien sur Grandline avec les Walkyries. Peut-être pas loin du Nouveau Monde. On aura renvoyé des tas de salauds à quémander le pardon pour les horreurs qu'ils sont commis. Crow sera peut-être corsaire. Elle aura son orphelinat. Ça, c'est dans le meilleur des mondes. Et pourquoi j'aurais pas le droit de rêver. Je peux pas prévoir l'avenir comme je peux pas prévoir le prochain caillou qui va rouler sous mes pieds. Et avec tout ça, il me vient des questions encore plus complexes. Dans ce meilleur des mondes, pourquoi j'aurais continué de subir ? De rester dans l'ombre de Crow ? J'pourrais prendre mon envol et suivre ma propre route. C'est étrange. J'ai d'abord pensé suivre les traces d'une pirate plutôt que de tailler ma voie dans le grand monde. Peut-être que j'suis pas faite pour commander aux autres. Peut être pas. J'ai besoin d'expérience. J'suis jeune. Et j'pense encore. J'pense parce que j'ai toujours rien pour m'aider et que ça en fait des mètres et des tunnels de parcourus. Et pour bien marquer le coup, je me casse la figure.

Silence.

Pourquoi se relever ? Rah. V'là que je sombre dans le défaitisme. Pourquoi se relever maintenant ? C'est mieux. J'fais une pause. C'est l'excuse. C'bien le silence. Et l'odeur de la terre, ça peut passer même si j'sens que ça depuis une plombe. Et puis, le sifflement pernicieux du serpent est aussi un plaisir pour les oreilles, comme un changement. Changement ? Dans l'attitude. Je le lève d'un coup. Pourquoi se relever ? Quelle question ! J'ai un putain de serpent dans le coin. J'le sais. J'l'ai entendu. C'est comme si j'entendais le frottement de ses écailles sur de quelconques cailloux. Sournois. Il s'approche. Il est prêt à frapper. Loin de moi les exagérations, c'est probablement pas un gros machin bouffeur d'hommes, mais il y a tout à parier qu'il peut me mordre et me filer sa saloperie de venin et que j'vais crever dans le quart d'heure. Chanceuse ? Dans la minute ? Ouais, c'est plus ça avec ma veine. Bon ? Le coup de pouce ? Mais rien qui vient. J'attends. Je suis guidée par mon instinct et mes réflexes. Un bref sentiment de mouvement sur la droite et je m'écarte. Je cogne et je tombe. Encore. Le sifflement se fait plus fort. Il bouge ! Je me relève d'un coup et j'essaie de m'éloigner davantage. Je regarde en tout sens, mais c'est inutile, j'sais. Ah ! J'capte comme le fugace éclat d'un regard. J'l'ai vu. Mais j'peux me faire voir pour retrouver la lueur. D'ici là, il m'aura déjà croquée. Les sens en alerte, je finis par capter la caresse d'un courant d'air dans mon dos. Une galerie ? Une sortie ? Vue la situation, je prends. Et je cours. Je passe dans une galerie qui semble pouvoir faire passer deux hommes de front. Derrière moi, je sens le serpent. Au début. Parce que c'est qu'un petit serpent et qu'il ne peut pas me courser quand le sol devient moins traitre. Ça fait du bien de pas se vautrer tout les dix pas.

Et j'passe un coude pour enfin voir la lumière. Devant moi, c'est un couloir avec un trou en plein milieu. De l'autre côté, il y a des gens. Les pirates, je parie. Sur le côté gauche, je vois davantage de clarté. Le groupe de pirate est probablement dans une grotte proche d'une clairière. J'avoue, la situation n'est pas forcément très cool. Foncer dans le tas, c'est dangereux. Mais en même temps, le seul autre passage est derrière moi et un serpent doit se trouver en plein milieu ; je doute que je puisse passer sans me faire mordre. J'pourrais être discrète, mais pour passer le gouffre, faut courir et faire un bon saut. Alors je cours et puis qui vivra verra. Les pirates me captent pas tout de suite. Ils déchiffrent des inscriptions sur un mur en s'extasiant comme s'ils avaient trouvé un truc méga important. C'est seulement au moment que je saute que l'un me voit. Il fait une de ces gueules. Moi aussi. Parce que j'ai mal jugé la taille du gouffre et que j'vais être trop courte. C'est là que je capte une grosse liane pendant au plafond. J'm'en saisis et j'm'en sers pour aller de l'autre côté. Avec mon poids, je tire bien dessus et le plafond se lézarde en une multitude de petites fissures. Rien de grave, non ? Surtout qu'il y a pire. Bah ouais. J'sais reconnaître du bois quand c'est du bois. Même une racine. Et la liane que je tiens, c'pas du bois. C'pas végétal. J'veux pas l'avouer, mais j'parierais que c'est animal. Reptilien pour préciser.

Je débarque de l'autre côté. Les pirates sont interdits, incapables de réagir. Moi non plus à part sauter sur le côté et éviter qu'une partie du plafond de terre s'écroule. Un pirate hurle. De mort. Parce que les autres hurlent de peur, eux. Et le sifflement se fait entendre. Un sifflement puissant et vénéneux. Je zieute, atterrée, le bestiau qui doit bien faire dans les six mètres et aussi gros qu'un tronc d'arbre qui vient de bouffer la gueule d'un pirate. Et dire que je faisais pas la maligne avec le petit serpent, je fais franchement la gueule avec sa mère version XXL !


Dernière édition par Adrienne Ramba le Ven 24 Mai 2013 - 2:11, édité 1 fois
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Bon les gars, vous auriez pas vu la femme avec qui j’étais tout à l’heure ?
Nop, j’ai vu que toi.
Moi non plus.
Pareil.

Hu Hu Hu

Y’a un des types qui tousse bizarrement, forcement on se tourne tous vers lui.

Pàpa Goundou être chaman du village, Pàpa Goundou être chef de groupe ! Pàpa Goundou parler au nom de tous : nous pas avoir vu femme.
Euuh, ouais…

Bizarre ce type… M’enfin, si ils n’ont pas vu Adrienne, je ne vois pas trop comment je vais la retrouver moi. Et puis, bon, mine de rien, elle m’a quand même baffée ! Quoi ? Je lui avais pardonné ?! Vous êtes sûr ?? Je me souviens pas… C’pas comme si c’était écrit non plus… Pfff.
Bref, à la base, on est là pour chercher un trésor. Un super trésor qui me rendra riche et me permettra de me diriger vers Grand Line tranquillou. Adrienne m’ayant expliqué que c’était une religieuse et que voler c’était mal, elle ne laissera certainement pas garder le pactole… Et puis, si elle est plus là… ça en fait plus pour moi, non ? Il me semble bien que si.

Du coup, j’essaye de me remémorer ce qu’il y avait sur la carte pour demander aux autres pygmées s’ils savent quelque chose.

Dites voir, est ce que ça vous dis quelque chose une maison avec une grosse étoile bleue dessus… ?
Si si..
NOOOON ! Toi pas devoir dire à étranger qui a pas la carte ! Pàpa Goundou être seul à parler ! Pàpa Goundou être seul intelligent ici !

Et bah c’est charmant l’entente dans une même tribu… T’as tous les autres qui souffle et qui peste en marmonnant contre le fameux Pàpa Goundou. J’entends deux trois bribes comme « si y’a bien un idiots dans le groupe, c’est toi. » ou « Un jour on va l’abandonner, il aura pas l’air con… » ou encore « Tout ça parce que c’est le frère du chef… ». Bref, ils ont l’air super solidaire. Enfin, personnellement, ça m’arrange pas. Le point positif, c’est qu’ils savent. Mais le négatif, c’est qu’il y a l’autre empaffé.

Mais, enfin, vous savez, si je sais toutes ces choses, c’est que j’avais la carte y’a pas si longtemps que ça !
Mais toi plus avoir carte. Pàpa Goundou promettre à Eric dire information uniquement à gens qui a carte, si toi pas avoir carte, Pàpa Goundou pas donner info.
Eric ? C’est qui ça… ? Mais bref, je m’en fous, je veux juste que vous me disiez moi, et je l’avais la carte ! Je vous assure ! C’est un pauvre gosse, Robert, qui me l’a filée ! Elle appartenait à son père ! Vous pourriez faire un geste quand même, pauvre gosse ! C’est pour lui que je fais tout ça !

Si, si, c’est pour lui… Oui, bon, d’accord, c’est pas beau de mentir, mais c’est pour la bonne cause, alors ça pardonne tout, non ?

Pàpa Goundou pas connaitre Robert… Et puis, Pàpa Goundou avoir déjà croisé gens avec carte et leur avoir dis où être la mini maison…
QUOI ?
Crétiin de Pàpa Goundou ! TU L’AS DIS AUX PIRATES QUI NOUS ONT ATTAQUÉ !!?
MAIS T’ES COMPLETEMENT DEBILE !
STUPIDE !
CRÉTIN !!! Et comment je fais moi, pour retrouver le trésor si on me le pique sous le nez hein ?! COMMENT ?!!
Mais… mais… Pas de carte, pas d’info !



Et, les gars, ça vous dérange si je le tue… ?
Vas-y, fait toi plaisir.

*BOOM* *SBAF* *CRACK* *OUTCH* *IIR*

Fpon alorsf, fpour ftrouber la faison faut fprendre à fdroifte afprès le frand arfbre et enfuite…
Passe devant je te suis…

Et c’est ainsi que guidée par cette énergumène j’arrive près de cette fameuse grotte ou de grand cri s’échappe. A la fois curieuse et un peu inquiète, je m’avance au bord d’un grand gouffre pour y voir de l’autre coté un énorme serpent entrain de terroriser une population de pirate avec une Adrienne dans le tas. Oh, tiens, Adrienne, qu’est ce que tu fous là ? N’me dis pas que tu voulais me trahir… quand même… Mais bref, une population pas rassurée donc, et un grand vilain serpent qui a l’air d’avoir faim.

J’regarde rapidement les gus autour de moi à la recherche d’une idée quelconque ou d’un truc à balancer. Là, je vois le Pàpa Goundou qui est à terre entrain de prier pour Oulougmachinchose… Bref. Les autres ont l’air un peu appeurés, ils doivent connaitre la dangerosité de la bestiole… Mais, vous savez les gars, y’a un gouffre qui nous sépare d’elle quand même, hein…

J’vois que y’en a un qui à un espèce de petit marteau hachette à la ceinture, un truc qui à l’air des plus rudimentaire. Parce que le serpent avance un peu vite vers une Adrienne pas du tout rassurée, je demande pas de permission, prend l’arme et la lance sur le reptile. Ayant un assez bon entrainement au lancé de marteau à force de faire fuir les gens de cette manière à la forge, je fais mouche, mais je ne m’attendais pas à ce que le serpent explose à l’impact. Du coup, y’a de la fumée partout, on voit plus la scène.

Adrienne ? Toujours là ? Bouge pas j’arrive !

J’me tourne vers le chaman qui est complètement figé.

Hey, comment je passe de l’autre côté ?
Oulougtapalach est mort… Elle a tué le serviteur de Oulougtapalach… Trahison ! Hérétique ! Pardon, pardon Oulougtapalach !....
Nan mais cherche pas, il va rester comme dix quinze minutes et pas moyen de le sortir de sa crise… Il nous fait le coup à chaque fois de toute façon.
Y’a une passerelle pas loin, tu peux la voir uniquement si tu as le nez dessus. Elle est très bien camouflée.
Ah, okay, merci ! Et euh… désolé pour… Lui…

Adrienne, je suis là ! Tu vois, je t’ai pas abandonnée moi…


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La dernière image qui me vient en tête, c’est celle d’une bouche grande ouverte d’un serpent qui s’apprête à me bouffer la gueule, crocs suintants de venins. J’allais crever ? Non. Réaction bizarre chez le serpent, prouvant davantage qu’il n’est pas si anodin que ça : il explose. La déflagration me propulse plusieurs mètres en arrière et quelques pirates se proposent sans le vouloir comme matelas et amortissent ma chute. Les os craquent. Dommage pour eux. Devant moi, le serpent a disparu et des morceaux de bidoches sont apparus. Le lien entre les deux est assez évident. J’ai même deux crocs qui, il y a pas si longtemps, me narguaient qui se sont plantés à quelques centimètres de mes jambes. Par contre, ils se sont bien plantés dans deux pirates qui s’agitent subitement, pris de soubresaut. La guigne. Je suis pas experte en poison. J’sais pas comment faire pour les aider. J’crois avoir entendu dire qu’il faut aspirer le venin des plaies, mais ça m’inspire pas comme technique. Sauver les gens, oui, se tuer au passage, j’suis pas très motivée. Tant pis. Ils s’agitent déjà plus. Et une prise rapide du pouls m’indique que c’est déjà fini pour eux. Paix à leurs âmes. À quelques centimètres près, ils survivaient juste avec les côtes broyées pour avoir amorti ma chute. Pas le temps de s’apitoyer sur leur sort, dans le coin, c’st le chaos. Les pirates se relèvent de l’explosion et essaient de se regrouper tandis que des serpents plus petits sortent de leurs trous pour venger ce qui semblait être leur matriarche une assimilée parce que j’suis pas très au faite du mode de vie des serpents. Plusieurs pirates s’effondrent par terre, mordus par les créatures très discrètes. D’autres hommes tailladent le sol de leurs sabres, ne laissant aucune chance aux serpents pas assez futés pour s’enfuir. L’instinct animal, tudieu, c’est autre chose que l’instinct humain. En parlant d’instinct. Je te fous un coup sec du pied derrière moi, écrasant une de ces créatures qui tentaient de m’avoir en traitre. On me l’a fait pas par derrière à moi.

Parmi les pirates et les serpents, je capte la présence d’Izya et ça fait sacrément plaisir de la voir déboulée au milieu de ce chaos, les sabres à la main, décapitant du serpent et du pir… du serpent. On ne regarde pas. La vilaine. Franchement. J’mettrais ça sur le compte de la peur. Et puis, le type en question était peut-être agonisant après s’être fait mordre. Oui, c’est ça. Elle a abrégé les souffrances de ce pauvre homme. Il faut se dire ça. En parlant de décapitation, je lorgne le sol à la recherche de ma propre arme que je trouve plantée dans un arbre, non loin. J’y fais un saut rapide et j’la sors du bois avec quelques difficultés, suffisamment pour me faire perdre mon temps et laisser à l’un des pirates le soin de me coller sa lame entre les omoplates, mais ça, ça serait fait si j’avais pas sorti mon arme d’un coup sec, envoyant mon coude péter la mâchoire de mon assaillant. Un coup par-derrière pour lui aussi. Les serpents ne sont pas aussi éloignés des humains sur ce point. Finalement armée, je m’élance dans la clairière, faisant jouer de la hache pour trancher tout les serpents qui passent à ma portée, faisant voltiger les morceaux comme des balles de golf et tant pis si je connais pas le golf. Pour les pirates, ils tâtent de mon manche et du plat de mon arme. Ne pas tuer, c’est toujours mon credo. En pareille situation, on me reprocherait ma partialité devant la survie des créatures du Seigneur. Je ne suis pas aussi gentille pour les serpents. C’est comme ça. Les êtres doués de conscience maitrisent ce monde et les animaux leur sont inférieurs. C’est assez réducteur quand même. Faut juste arranger le concept au cas par cas. En l’occurrence, les serpents ne méritent pas de compassions. Et ce que je capte trop tard, c’est que les gus que j’allonge se font rapidement mordre par les serpents que je découpe pas. Moi qui voulais faire ma gentille, j’ai condamné à une mort empoisonnée. Tu me pardonnes ? Parce que ça doit bien me bouffer le karma, cette histoire. Finalement, j’arrive près d’Izya. On se met dos à dos pour contrer tout ce qui passe à côté. On en profite pour échanger quelques mots.

Merci Izya.
C’était toi l’explosion ?
Joli coup.
Des nouvelles de ton côté ?


C’plutôt étrange de discuter tranquillement pendant que ça découpe dans la joie et la bonne humeur. C’est moins amusant quand on nous tire dessus, mais ça dure jamais longtemps. Le bruit attire les bêtes et c’est difficile de les contrer alors qu’ils évitent plutôt bien les balles. Heureusement aussi, il en reste plus beaucoup, des pirates. Des serpents aussi. Et alors que je lorgne un dernier groupe, je bondis vers eux. Strike. J’en chope un sous le bras et j’laisse Izya finir le job. Pourquoi un ? Pour l’interroger. Il devait avoir un indice dans cette grotte, mais maintenant, elle est complètement effondrée. Et pas sûr qu’on aurait été capable de comprendre l’indice. Autant demander à ceux qui savent. Il est pas choisi au hasard, le type que j’ai choppé. Je sais qu’il était dans la grotte. Je sais qu’il sait. Il sait que je veux savoir ce qu’il sait. Il sait que ça va faire mal. Il se trompe. J’suis trop gentille moi. J’lui fais juste croire qu’il va avoir mal alors qu’il est persuadé déjà que ça va faire mal. Tactique ? Gros yeux et grimace. Et poing levé. Sans poing, c’est moins convainquant.

Z’êtes à la recherche d’un trésor, non ? Vous allez me dire ce que vous avez trouvé, non ? ça serait dommage de me dire non. Tu pourras essayer de dire non à un serpent. Il doit bien en rester un.

Ça s’est vil. C’est méchant. Menacer d’empoisonnement. Je me signe rapidement pour pardonne ce que je viens de dire. L’autre doit penser que j’ai fait ça pour pardonner ce que je vais faire après. Il blêmit.

Nan !! Naann ! Arrête ! J’vais tout de dire !
Sage décision, bonhomme.
… on est bien là pour le trésor. C’est Arkham qui nous envoie. C’est un pirate de South Blue, mais avant, il était second d’un autre pirate. C’est son trésor qu’on cherche. Ça fait plusieurs années qu’il a disparu, l’autre, et il a jamais vendu la mèche de son magot à Arkham.
Mais finalement, vous êtes arrivés ici.
On … on a une carte. On sait que l’indice sur la situation du magot se trouve à Saint Uréa…
Saint Uréa ?
Oui …
Dis-m’en plus.
J’peux pas ! Ils vont me tuer !

V’lan. Coup de boule dans sa tête. Arf. C’est mieux de parler en fait.

Y a personne pour te balancer ici. Par contre, j’peux te balancer aux serpents, moi. On essaie ?
Nooon ! … J’vais le dire … Arkham est déjà là-bas. Il attend notre venue pour trouver l’indice avec ce qu’on a déchiffré ici.
Et vous avez déchiffré ?
C’est... Sous la ville… dans le quartier sud, sous une boutique de sucreries. D’anciennes galeries. Derrière un mur représentant un cône surmonté de deux demi-cercles.
Wokay …
Tu le préviendras pas ?
Promis !

J’regarde mon ange.

J’te laisse décider de la suite, ma grande. Et sinon, ça va ?
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Tu me le laisses ? Trop aimable. Mais j’en fais quoi moi ? Je le jette du haut d’une falaise ? L’offre aux serpents ? Le découpe en petits morceaux et l’offre aux aborigènes ?

Je regarde la victime du coin de l’œil, c’est assez drôle de voir les différentes expressions qui passent sur son visage… La peur, l’horreur, le dégout… Oui, oui, c’est drôle. C’est drôle aussi quand il se met à me supplier, comme quoi il pourrait être utile et tout et tout.

Héhé, tu sais, j’allais pas te cuisiner hein. Mais maintenant que tu te proposes de nous aider, pourquoi pas. Tant que tu restes sage, il devrait pas y avoir de problème hein ?
Y’aura pas de problème Madame
Mademoiselle. Mesdemoiselles même.

Il me regarde, regarde Adrienne, à pas l’air très sûr, moi je suis sûre, alors il finit par être convaincu.

Y’aura pas de problèmes Mesdemoiselles, je vous le jure, y’aura pas de problème.
Bon bah c’est parfait alors, tu es officiellement notre guide et gare à toi si tu nous mènes en bateau. Je te cuisinerai peut être pas, mais on peut toujours trouver une falaise ou un toit suffisamment haut pour te jeter sans que tu ais d’espoir de survie.

Je le vois déglutir, pauvre petit pirate, il en est presque mignon. Enfin, il est temps de retourner à notre embarcation. Espérons qu’ils acceptent de faire le détour jusqu’à… Jusqu’à où déjà ?

C’est où la suite déjà ?
Saint Uréa qu’il a dit.
C’est ça.

Hm… Connais pas.

Sinon… Adrienne…
Je baisse le ton histoire que l’autre gus ne m’entende pas…
Tu sais où on est là ? Je sais plus par où il faut aller pour rejoindre le bateau…
Hm…
Hm…

Y’a les autochtones qui viennent de nous dire au revoir et ne sont plus que des petits points à l’horizon. J’les regarde, j’regarde Adrienne, j’regarde l’autre gus attaché. Bon, c’est le moment de courir hein, si on n’veut pas les perdre…

Grâce à leur aide, on a fini par retrouver notre navire juste avant qu’il lève l’ancre. Un peu plus et on aurait été coincées avec Papa Goundou, ce qui, je l’avoue, ne m’enchantais pas. Surtout depuis que j’ai fait exploser le serpent… Dès qu’il me voit, il devient fou, me traite d’hérétique, de démon et autres débilités de ce genre. Très gonflant.
M’enfin, on y est, et nous sommes maintenant en route pour notre nouvelle destination.


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