À y repenser, on avait beau être « en mission », on a passé une superbe traversée. Enfin, je trouve. C'était pas trop long. Une semaine a tout cassé. L'équipage était assez habile et leur navigateur savait ce qu'il faisait. Il avait jamais quitté cette mer et il la connaissait comme sa poche. On aurait pu arriver plus tôt, mais ils font pas office que de taxi. Ils ont fait un petit détour pour faire une livraison sur une ile pourrie dont je me souviens plus le nom. Le genre d'ile que quand j'ai vu, j'ai même pas tenté de descendre pour recruter des gens. Des gens vivant paisiblement à perte de vue. Enfin, façon de parler. Il y avait pas masse de gens plutôt. Quelques villages. 'Doit avoir un millier d'âmes au total. Tout se passe bien dans le meilleur de monde. J'aurais commencé à parler de pirate, ils l'auraient mal pris et mieux valait pas faire de grabuge. Il y avait qu'un seul bateau dans le coin et c'était ceux des potes au marchand de glace. J'suis restée à bord pour éviter de faire une bêtise sans le faire exprès. Au total, ouai, j'suis tout le temps rester à bord. C'était plutôt cool. Déjà, j'ai fait connaissance avec ma camarade de chasse, Izya. Elle m'a un peu blablatté son passé. Peut-être pas tout. Peut-être pas tout vrai, mais chacun ces petits secrets. Moi-même, j'ai préféré éviter de balancer sur mon actif de Walkyries et sur mon passif de soeur de la Juste Violence. C'est le genre d'activité qui ne mérite pas trop d'la pub au néophyte. J'ai raconté Endaur et ma famille. J'ai raconté aussi le couvent, le premier que j'ai eu, celui où j'ai passé deux semaines à tout casser. J'ai juste dit que ça avait duré plus longtemps. J'crois que c'est passé nickel. Pas de suspicion sur les quelques mensonges. Et ouai, j'ai menti. J'ai enchainé les chapelets pour me faire pardonner. J'avais du temps en plus. J'en ai fait quelques-uns de plus pour les futurs que je vais faire. Comme diraient certains, vaut mieux prévenir que guérir. J'ai quand même fait quelques allusions au monde de la piraterie. Pour voir. Histoire de tâter le terrain. J'l'ai senti pas trop contre, mais pas trop pour. Mitigé quoi. J'pense qu'à la fin de cette histoire, je pourrais peut-être la faire basculer dans mon camp. Enfin, j'espère. En même temps, cette histoire peut se terminer aussitôt arrivée sur Torino. Ça me fait une belle jambe. 'fin, y a peut être du gens à trouver sur Torino. Les bons œufs sont parfois dans les autres nids. J'sais pas qui a dit ça, mais il était pas vachement inspiré même si ça se prête bien à la situation ; y a pas d'oiseaux géants sur Torino, non ?
Pour le reste, j'ai un peu aidé sur le bateau. J'suis pas grande navigatrice, alors j'ai un peu appris de ce qu'il faut faire. J'ai pas appris du navigateur, non, loin de là, mais des trucs à faire quand il donne des ordres. C'est pas mal d'activité physique. J'aime. J'excelle même. Et à force, ça finit par rentrer. Ce qui était bien, c'est qu'ils me disaient aussi ce qui pouvait se passer si on faisait pas les trucs qu'on a faits. Souvent, ça terminait au naufrage. Ça tombe, c'était des mensonges aussi. Ils ont pas fait masse de chapelet après. 'fin, c'est pas non plus un truc vachement courant. J'ai aussi tenté d'apporter la bonne parole, mais j'ai prêché en territoire conquis. Les bonnes mœurs, ça les connait. Une petite gueule de bois de temps en temps, une pute parfois pour les célibataires. Rien de bien méchant. J'ai tenté de me rapprocher du bosco, mais il était déjà marié. J'ai rien tenté d'autre. Enfin, au niveau des tentations, j'ai voulu en savoir plus sur le marchand de glace. Parce qu'un gus pareil, ça semble anodin au premier coup d'oeil, mais ils ont rien eu de spécial à me dire. Parait-il qu'il a navigué avant de s'installer dans son nouveau métier. Il s'y connait en navigation. Et il est pas le plus mauvais en baston de bar. Ils ont plus rien dit d'autre après, parce qu'ils avaient oublié de me parler de ces bastons de bar quand ils évoquaient les gueules de bois. J'ai fermé les yeux à ce moment-là. Juste parce qu'il fallait dormir. Et j'ai oublié de reprendre la conversation. Nan en fait, c'est qu'on venait d'arriver.
Torino, c'est plutôt joli. Ils ont accosté à un ponton pas loin d'un village. En théorie, ils devaient nous attendre. J'ai bien dit que s'il y avait rien à faire dans le coin, je ne risquais pas trop de revenir en arrière et que je continuerais mon chemin. Sensiblement la même chose pour Izya. Du coup, ils ont dit qu'ils attendraient la fin de journée et puis que, sans nouvelle, ils iraient faire une livraison plus loin. Ils reviendraient quelques jours plus tard pour voir si on était toujours dans le coin. C'était honnête. On s'est dit au revoir et on est parti, Izya et moi. Elle avait la carte, moi, je surveillais les environs. On a pas croisé grand monde sur la route. Et c'était ça le problème. Personne sur le chemin. Personne dans le village. Pourtant, il devait y avoir de la vie. C'était quand même le plus gros du village, mais celui-ci semblait abandonné. Momentanément. À vue de nez, les gens avaient quitté les lieux depuis une bonne journée. La bouffe était froide. On s'était regardé, Izya et moi ; ça sentait pas bon du tout. On s'est armé direct pour plus de sécurité et on a continué à avancer. Izya avait toujours la responsabilité de choisir le chemin. Très difficile, parce qu'à part l'ile on avait masse d'indices au milieu des gribouillis. J'parle évidemment de la carte là. Au niveau du village désert, on savait juste rien. Au bout d'un moment, on s'était séparé, histoire de multiplier les chances de trouver un truc. On restait à portée de voix. De mon côté j'avais rien trouvé d'intéressant à part que les gens avaient fui assez rapidement. On trouvait de n'importe quoi par terre.
C'est à ce moment-là qu'Izya a crié. Bonne ou mauvaise surprise ? Je sais pas et j'suis pas loin d'avoir fini de la rejoindre. Fichue forêt ; j'me suis cassé la gueule une paire de fois.
Pour le reste, j'ai un peu aidé sur le bateau. J'suis pas grande navigatrice, alors j'ai un peu appris de ce qu'il faut faire. J'ai pas appris du navigateur, non, loin de là, mais des trucs à faire quand il donne des ordres. C'est pas mal d'activité physique. J'aime. J'excelle même. Et à force, ça finit par rentrer. Ce qui était bien, c'est qu'ils me disaient aussi ce qui pouvait se passer si on faisait pas les trucs qu'on a faits. Souvent, ça terminait au naufrage. Ça tombe, c'était des mensonges aussi. Ils ont pas fait masse de chapelet après. 'fin, c'est pas non plus un truc vachement courant. J'ai aussi tenté d'apporter la bonne parole, mais j'ai prêché en territoire conquis. Les bonnes mœurs, ça les connait. Une petite gueule de bois de temps en temps, une pute parfois pour les célibataires. Rien de bien méchant. J'ai tenté de me rapprocher du bosco, mais il était déjà marié. J'ai rien tenté d'autre. Enfin, au niveau des tentations, j'ai voulu en savoir plus sur le marchand de glace. Parce qu'un gus pareil, ça semble anodin au premier coup d'oeil, mais ils ont rien eu de spécial à me dire. Parait-il qu'il a navigué avant de s'installer dans son nouveau métier. Il s'y connait en navigation. Et il est pas le plus mauvais en baston de bar. Ils ont plus rien dit d'autre après, parce qu'ils avaient oublié de me parler de ces bastons de bar quand ils évoquaient les gueules de bois. J'ai fermé les yeux à ce moment-là. Juste parce qu'il fallait dormir. Et j'ai oublié de reprendre la conversation. Nan en fait, c'est qu'on venait d'arriver.
Torino, c'est plutôt joli. Ils ont accosté à un ponton pas loin d'un village. En théorie, ils devaient nous attendre. J'ai bien dit que s'il y avait rien à faire dans le coin, je ne risquais pas trop de revenir en arrière et que je continuerais mon chemin. Sensiblement la même chose pour Izya. Du coup, ils ont dit qu'ils attendraient la fin de journée et puis que, sans nouvelle, ils iraient faire une livraison plus loin. Ils reviendraient quelques jours plus tard pour voir si on était toujours dans le coin. C'était honnête. On s'est dit au revoir et on est parti, Izya et moi. Elle avait la carte, moi, je surveillais les environs. On a pas croisé grand monde sur la route. Et c'était ça le problème. Personne sur le chemin. Personne dans le village. Pourtant, il devait y avoir de la vie. C'était quand même le plus gros du village, mais celui-ci semblait abandonné. Momentanément. À vue de nez, les gens avaient quitté les lieux depuis une bonne journée. La bouffe était froide. On s'était regardé, Izya et moi ; ça sentait pas bon du tout. On s'est armé direct pour plus de sécurité et on a continué à avancer. Izya avait toujours la responsabilité de choisir le chemin. Très difficile, parce qu'à part l'ile on avait masse d'indices au milieu des gribouillis. J'parle évidemment de la carte là. Au niveau du village désert, on savait juste rien. Au bout d'un moment, on s'était séparé, histoire de multiplier les chances de trouver un truc. On restait à portée de voix. De mon côté j'avais rien trouvé d'intéressant à part que les gens avaient fui assez rapidement. On trouvait de n'importe quoi par terre.
C'est à ce moment-là qu'Izya a crié. Bonne ou mauvaise surprise ? Je sais pas et j'suis pas loin d'avoir fini de la rejoindre. Fichue forêt ; j'me suis cassé la gueule une paire de fois.