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Il fait... Si froiiid !

Précédemment

Nager. Ça ne m’a jamais posé de problème. J’ai des années d’entrainements dans les pattes, j’ai toujours aimé ça, alors faire plusieurs kilomètres à la nage pour rejoindre une île en vue, ça ne me fait pas peur.

Nager en eau froide, c’est un exercice beaucoup plus compliqué. Surtout lorsque, pour une raison que l’on ignore, votre corps a décidé à votre naissance que, vraiment, le froid, il n’aimait pas. Mais genre pas du tout. Ajoutez à cela la brûlure du sel sur de nombreuses petites coupures fraîchement réalisées, et vous obtenez un semblant de ce que je suis entrain de vivre.

Parce que je veux vivre, j’arrive à avancer. « Ce n’est qu’un mauvais moment à passer » que je me répète, complètement frigorifiée. Un long mauvais moment, c’est vrai, mais mauvais moment quand même. Je ne pense qu’à une chose : l’île. Je dois l’atteindre. Elle est mon objectif et ma seule chance de salue. Une île blanche, pour laquelle j’ai un horrible pressentiment. Mais je dois passer outre. Je dois me concentrer. Concentrer mes forces dans mes bras et mes jambes. Et avancer, encore et toujours. Malgré mon ventre et ma tête qui s’engourdissent. Malgré le vent et la morsure glaciale du froid. Si je m’arrête, c’est la mort qui m’attend. J’ai limite l’impression qu’elle nage à mes côtés, prête à me cueillir au moindre signe de faiblesse. Je ne lui en laisserai pas l’occasion, non, pas dans l’eau. Pas lorsque je suis dans mon élément.

L’île se rapproche et mes craintes se confirment : sa blancheur est dûe à la neige qui la recouvre. Fallait-il vraiment que ce soit une île hivernale ? Le destin m’aime-t-il si peu ? Qu'ai-je fait pour être entourée d’une si grande aura de poisse ? Enfin, quoi qu’il en soit, je traverserai cette épreuve… Pourquoi ? Parce que j’n’ai pas le choix. Parce que je ne veux pas finir six pieds sous terre et que la vie me sied. Parce que mourir sans même connaitre sa propre identité, c’quand même couillon. Alors non, je ne mourrai pas, je n’en ai pas envie.

J’arrive enfin à la terre ferme… et pleine de neige. J’marche d’abord sur une plage de galets. Le vent souffle, me transperçant par le froid qu’il me procure. Mais je dois avancer. Je dois trouver un abri. J’avance et mets enfin les pieds dans la neige. C’est un supplice. Car, oui, dans ma précipitation de liberté, je n’ai pas pris le temps de mettre mes chaussures. Ni ma cape d’ailleurs.

De la glace commence à se former sur mes vêtements, ma peau et mes plumes. Mon corps, qui n’a déjà que trop lutté, arrive à sa limite. Mettre un pied devant l’autre devient une ignoble torture. Jusqu’à ce que mes jambes fassent un blocage. « Non, nous n’irons pas plus loin. » C’est ce qu’elles diraient si elles étaient douées de parole.

Alors, entraînée par le refus de mon corps à obéir à mes ordres, je tombe à terre. Je suis seule au milieu de cette étendue de neige. Je ne sais pas si j’y survivrai, mais je l’espère, je le veux… Je ne veux pas mourir.


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    Aujourd’hui est un jour blanc... Et c'est bien... Il aime beaucoup les jours blancs...

    Sauf si c'est un mauvais jour blanc...

    Il faut faire attention... Il le sait bien, mais dés le matin, alors que les premières boules de ciel commencent à tomber il ne peut pas s’empêcher d’être tout excité... Si c'est un bon jour blanc il pourra quitter la caverne et descendre tout en bas de la Montagne ou l'on est bien chez soi, et aller se promener sur la grande dune blanche au bord de la grande neige bleu ou l'on ne peut pas marcher mais qui est si chaude quand on se met dedans...

    Mais il faut faire attention... Car c'est peut être un mauvais jour blanc...

    Et si c'est un mauvais jour blanc les gentille boules de ciel ne tomberont pas assez pour le cacher et le protéger, et s'il marche sur la grande dune blanche il pourrait rencontrer les choses hommes qui crieront et essayeront de le piquer...

    Mais si c'est un bon jour blanc il pourra marcher dans la neige bleu chaude et peut être... Peut être encore trouver des jolies choses... De si jolies choses... Comme celle qui est si brillante ou celle qui est si douce et qui fait du bruit...

    Mais si les choses hommes sont la dehors il sera encore piqué... Et il devra encore les casser et ce n'est pas très gentil...

    Mais s'il y avait d'autres jolies jolies choses ? Il ne faudrait pas les laisser la bas... Sinon elles seraient perdues...

    A l'entrée du chez soi tout chaud on l'on est bien il hésite... Il tend la langue et goutte quelques boules de ciel, il hume très fort le vent pour être sur...

    C'est surement un bon jour blanc... Un jour pour descendre...


    [...]

    Dans la neige d'un des cols de Drum, deux montagnards s’arrêtent un instant dans leurs marches. Armes en mains ils observent les environs. attentifs au moinde bruit, au moindre souffle suspect...
    Mais les montagnes restent silencieuse, nappés d'un calme tout hivernal, sans une trace de vie animale à perte de vue...

    Mais les montagnards savent mieux que quiconque que ce calme est trompeur. D'autant que sous leurs yeux s'étalent une série d'empreintes gigantesques, celle du plus terrible prédateur de l'ile qui vient de se mettre en chasse...

    Le Migou !


    [...]


    Il est sur la plage... Il a marché dans la neige bleu qui est si chaude qu'il s'est presque brulé... Il a couru sur la dune de neige et il même trouvé quelque chose dessous...

    Quelque chose qui ne ressemble à rien de ce qu'il connait et que les boules du ciel ont presque complétement recouvert. Mais ça a de la fourrure rouge alors il l'a vu...

    Il s'approche doucement, tend un bras et touche la chose bizarre qui a de la fourrure rouge... et recule d'un bond quand elle fait un bruit...

    Il tourne autour, allongeant de temps en temps le bras pour la toucher et lui faire faire du bruit... ça ne pique pas et ne mord pas... Et..Oooh !

    Et ça a de jolies choses brillantes...

    Il n'y a plus de doute, c'est un jour blanc...

    Il est content et il a eu bien raison de descendre... Dés qu'il aura mis un grand coup sur la bête a fourrure rouga qui bouge dans la neige il pourra la ramener a la Montagne ou l'on est bien chez soi pour la toucher et voir si elle a des jolies jolies choses qui brillent...

    Oui oui c'est décidément un bon jour blanc...


    Il fait... Si froiiid ! 07-yetiposes_imagesia-com_4m3h_large
    Le froid… La neige… Elle tombe… Partout…
    Je me gèle, je me pèle, je me meurs… Non ! Survivre ! Tenir ! Rester éveillée… Encore… Tenir… Toujours… Ne pas sombrer… Ne pas dormir…
    Un bruit ! Des pas. Je les entends. Je ne peux pas bouger. Je n’ai plus de force.

    Quelque chose me touche. Une grosse chose. La taille d’un poing. Peut être plus. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Mais je grogne. J’essaye. Ça recule. Ça me tourne autour. Je l’aperçois. Enorme ! Je rêve ? Je délire ? La fièvre ? C’n’est pas possible ! Ça n’existe pas ! Ça existe ? Je ne sais pas. Ça me retouche. Et je recouine. Oui, je couine. C’est plus facile que grogner. Ça utilise moins d’énergie. Et je couine à chaque fois que ça touche. Parce que non, je ne suis pas morte. Pas encore…

    Puis d’un coup, ça frappe.


    J’reprends conscience, à moitié. Je ne suis plus dans la neige, mais j’ai toujours froid. Je suis sur un truc qui se déplace. Un grand truc. C’est doux, c’est frais, mais moins que l’air. Alors j’apprécie. J’apprécie la douce fourrure blanche qui me réchauffe un temps soit peu. Même si dessous la fourrure, la peau est froide. Mais moins que la neige. La neige… y’en a partout. C’est atroce, horrible. Tout ce blanc… J’aime pas. J’ai trop froid.

    Les arbres défilent, ils sont grands, très grands. Et quand je regarde le sol, j’me rends compte que je suis haute, très haute. Un peu trop loin du sol à mon goût… Surtout lorsqu’on fait le lien entre la distance qui me sépare du sol et la taille de la bête qui me porte. J’garde en tête la possibilité d’halluciner, ça me réconforte, car oui, j’ai de la fièvre et ce s’rait pas la première fois que ça m’arrive, de voir des choses bizarres en étant malade.

    Ça gravit la montagne, facilement. Genre « Rien à faire que ce soit une montagne, moi je fais plus de 4 mètres de haut ! » En même temps, c’est le cas… Ça fait peur. Le vent souffle toujours, la neige continue de tomber et j’ai toujours mal à la tête. J’ai toujours froid.

    Je ferme les yeux, me laissant bercer par le déplacement de ça. Puis, j’ai moins froid. Le vent s’est arrêté. J’ouvre les yeux, la neige est derrière : je suis dans une grotte. Une grotte pleine de stalactites et de stalagmites. Au passage, j’reperds quelques ossements de petites bêtes. J’espère que je n’en ferai pas parti. Non, je n’en ferai pas parti.

    Ça m’attrape et me jette *paf* sur un tas de bricole en tout genre. Le choc me ressonne à moitié, j’étais déjà pas très bien en point… Du coup, quand il me tourne et retourne pour me fouiller, je ne riposte pas. Ma tête me fait trop mal, la fièvre est trop forte et ça est aussi trop fort. Il trouve mes épées et commence à jouer avec dans son coin. Je reprends mes esprits, un peu. J’observe l’endroit.

    Déjà, le tas de truc sur lequel je suis. Y’a des armes, beaucoup. Mais aussi des casseroles, des casques, des bijoux, des bouts de métaux brisés… Bref, des trucs qui brillent. Et un peu plus loin, dans la grotte, j’vois un tas de tissus. Avec une paillasse et un cercle de pierre qui jadis a surement servit à faire du feu. Le tas de tissus, c’est des couvertures. Moi, là, tout de suite, j’ai froid. J’en demande pas plus. Alors je rampe grâce au peu de force qui me reste. Je rampe jusqu’au lit, jusqu’à la couette. Et je me roule dedans. Je suis fatiguée. Si je le peux, je vais dormir.

    J’ai moins froid.


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      Belle journée belle journée belle journée... Il est content, les mains pleine des choses brillantes qu'il a trouvé sur la chose bête à la fourrure rouge, a regarder toutes les boules de ciel qui tombent qui tombent qui tombent...

      Il aime bien les boules de ciel, elles sont douces et bonnes à manger. Et elles le cachent et le protègent quand il sort. Alors il sort et s'assoit dehors dans le siège de neige de celui qui garde la Montagne ou l'on est bien chez soi. Et il attend... Il attend jusqu'a que les boules de ciel le transforment en un gros tas de neige avec juste des yeux qui en sortent pour voir au loin dans la vallée d'en bas ou il ne faut pas aller...

      Il attend comme il le fait à chaque fois qu'il y a une tempête de boule de ciel...

      Il attend pour voir si l'homme vieux qui sent bizarre et qui apporte les boites qui font du joli bruit revient dans la grotte...

      Et quand les boules du ciel lui recouvrent tellement qu'il ne voit plus du tout la vallée d'en bas ou il ne faut pas aller alors il rentre...

      Peut être que l'homme vieux qui sent bizarre viendra la prochaine fois que les boules du ciel tomberont... C'est surement ça... Il viendra la prochaine fois... Et ce sera vraiment un bon jour blanc...


      Il se secoue pour ne pas mettre des boules de ciel partout dans la caverne de la montagne ou l'on est bien chez soi... Ce n'est pas bien... Puis quand il s'est bien secoué il rentre... Il faut voir si la chose bée à fourrure rouge fait encore du bruit, ce serait bien si elle faisait les mêmes bruits que l'homme vieux qui sent bizarre...

      Mais... Mais la chose n'est plus la... Il cherche dans le tas qui sert à poser les choses qui viennent de dehors, il les bouge toutes, en regardant bien dessous pour être sur, mais il n'y a rien...

      Même pas de fourrure pas rouge qui aurait changé...

      Alors il renifle... Et la, il sent qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Quelque chose qui a changé dans le coin de l'homme vieux qui sent bizarre et qui apporte les boites qui font du joli bruit...

      La chose bête à fourrure rouge est la !


      Et elle s'est mis dans le coin de l'homme vieux qui sent bizarre !


      Et elle a pris son tas de choses qui viennent de dehors !


      -BRRAAAAARGHHH !


      C'est un bon jour blanc mais pourtant il n'est plus content du tout...
      Dormir… Au chaud, ou presque. C’est tellement bien. C’est si… Reposant, oui oui oui. Surtout lorsqu’on est malade. Ah, ma tête, elle va déjà tellement mieux par rapport à avant. Avant que je ne trouve ces couvertures si chouettes ! Bon, elles puent un peu, mais franchement, quelle importance quand elles vous apportent une douce chaleur inestimable ! Oui, vraiment, je suis bien ici.

      -BRRAAAAARGHHH !
      -AAAAAAAAH

      Je me lève en sursaut et me plaque contre le fond de la grotte. Devant moi, un horrible homme des neiges immense, digne des histoires de yétis ! Grand ! Énorme ! Géant ! Au moins 4 mètres ! Facile ! Avec des bras long prêt à m’écrabouiller ! Pourquoi ?! POURQUOI ?! Je ne comprends pas ! Pourquoi il s’énerve comme ça d’un coup ! Qu’est ce que j’ai fait !

      Réfléchit Izya, réfléchit ! Ahhh, arrête de grogner toi ! Pitié, laisse-moi le temps ! Le temps de savoir ! Y’a forcément une raison ! Forcément ! Merde, merde, merde ! Il avance… IL AVANCE ! NAAAAN !

      NAAN ! PITIÉ ! ME TUE PAS… Je suis gentille ! S’t’eu plait !

      Je suis totalement recroquevillée sur moi-même, les bras devant moi, mains grandes ouvertes, yeux fermés. Mais rien ne vient. J’ouvre les yeux et le regarde : il s’est arrêté mais a toujours l’air énervé. Je ne sais pas ce qui le met en rogne comme ça, mais dans le doute, je vais retourner sagement là où il m’a « déposée »… Mais dès que je bouge, il me menace de frapper. Alors je lui montre le tas de babiole. Je crois qu’il a comprit ce que je voulais faire, du coup, il me laisse agir.

      Là… Tu vois, je retourne à ma place. Et je bouge plus, promis. Je bouge plus…

      Je pousse quelques uns de ces objets pour me faire une place à peu prêt confortable. Je sais pas ce que ce monstre veut faire de moi, mais ce qui est sur, c’est que sans arme et avec se mal de crâne qui ne passe toujours pas, je ne suis pas vraiment apte à le combattre. Enfin… Je dis sans armes… Y’en a quand même un paquet là où je suis, d’armes…


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      Dernière édition par Izya le Ven 1 Fév 2013 - 17:22, édité 1 fois
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        Il crie pour dire qu'il n'est pas content et il tend la main en arrière pour écrabouiller d'un coup la vilaine bête à fourrure rouge qui a fait son nid dans le tas de choses qui viennent de dehors de l'homme vieux qui sent bizarre...

        La bête à fourrure rouge crie aussi. Mais pas des cris pas content ou des cris peur... Elle crie les bruits qui veulent dire quelque chose... Mais qui veulent dire quoi ?

        Il est perdu. Les bêtes à fourrure rouges ne devraient pas faire les bruits qui veulent dire quelque chose. Ce n'est pas comme ça que ça devrait être. Ce n'est pas normal...

        Et il n'aime pas quand ce n'est pas normal... Alors ça ne va pas du tout...

        Alors il s'assoit.


        La béte à la fourrure rouge qui ne fait rien comme une béte à la fourrure laisse le tas de choses qui viennent de dehors de l'homme vieux qui sent bizarre pour retourner sur le tas ou il l'a posé...

        C'est la qu'il comprend.

        Ce n'est pas une bête à la fourrure rouge.. C'est une chose homme à la fourrure rouge...C 'est pour ça qu'elle fait les bruits qui veulent dire quelque chose...

        Tout s'explique, alors ça va mieux...

        Peut être qu'elle veut elle aussi son tas de choses ? Il sait que les choses hommes ont besoin de leur tas de choses, sinon ils sont malades...
        Peut être que la couleur de sa fourrure veut dire qu'elle est déjà malade ?

        Il allonge le bras et attrape les choses fourrures mortes sur le tas de chose de l'homme vieux qui sent bizarre et les pose a coté du tas. Puis il les reprend et les mets juste au milieu, entre son tas à lui et l'autre...

        Mais la chose homme à la fourrure rouge ne bouge pas de son tas de choses à lui... Peut être que le tas qu'il lui a fait n'est pas assez gros...

        Du bout du doigt il la pousse un peu... C'est facile, elle est toute légère et petite... Puis il prend de la chose fourrure qui est a lui et la met sur le nouveau tas... Et il met aussi quelques choses jolies brillantes et même la jolie chose qui fait du bruit...

        Puis il attend en regardant la chose homme à la fourrure rouge...


        Pourvu qu'elle ne soit pas cassée...
        L’espèce de géa nt des neiges est assis devant moi. Je le regarde bouger ses bras. Il prend les couvertures et les posent par terre, non loin de la paillasse, puis le redéplace entre le tas de ferrailles où je me trouve et le tas où je me trouvais. Sur le coup, je ne comprends pas trop ce qu’il fait… Puis il avance sa grosse main, qui pourrait très bien m’écraser en deux secondes, vers moi et me pousse avec son gros doigt, me faisant me rétamer par terre, le nez dans les objets. C’est à ce moment que je vois un truc…. Ou plutôt, un sabre. Un sabre qui me dit vaguement quelque chose. Mais j’n’ai pas le temps de l’examiner plus que le yéti m’attrape et me dépose sur le tas de couvertures qu’il vient de faire.

        Bon, s’il veut vraiment que je sois là, je ne vais pas râler. Et puis, comme je recommençais à avoir froid, c’n’est pas plus mal. Alors, je commence à m’enrouler dans les couvertures, et à peine ai-je eu le temps de m’installer qu’il me dépose une poignée de son foutoir métallique en plus d’une peau de bête. Niveau odeur c’n’est pas le top… ça me fait même tousser tient ! Il a l’air un peu apeuré, quand je tousse… Il ne doit pas comprendre.

        Vu qu’il continu de me regarder avec insistance, son regard jonglant entre moi et le tas d’objet, je regarde un peu ce qu’il m’a mit. Y’a une casserole, quelques bout de métaux non identifiables, une espèce de toupie en métal et une de mes épées. Oh, oui, mes épées ! Bon, y’en à qu’une mais c’est déjà ça de récupéré ! Du coup, je la passe sous les couvertures et la range à sa place. Puis j’m’intéresse vite fait aux autres objets : j’étends la peau de je ne sais quoi blanche sur le sol, m’installe dessus et commence à poser ces trésors les un à coté des autres. Mouais, à part la toupie, y’a pas grand-chose d’intéressant. Du coup, je la place devant moi et l’actionne.

        Spoiler:

        Elle commence à tourner sur elle-même en faisant de la « musique ». Je dis musique, mais c’pas super chouette comme bruit… Par contre le yéti il a l’air d’adoré ! Il remue sur place et dès que ça s’arrête, il la touche du doigt dans l’espoir que ça recommence. N’ayant pas envie de le vexer, je la réactionne… une fois, puis deux, puis trois… Elle commence à me gonfler cette musique, mais lui il ne s’en lasse pas. Pfff… Le son s’arrête pour la quatrième fois, et toujours la même réaction de la part de ce géant des montagnes.

        Encore ?

        Il se dandine, je suppose que ça veut dire oui. Je souffle et je cède. Gling gling à la con va ! J’regarde ailleurs pendant que la toupie tourne pour la cinquième fois, et mon regard se pose sur le tas d’affaires du yéti… Je repense à ce sabre que j’ai vu au moment où il m’a poussé, je suis sure de l’avoir déjà vu quelque part… Mais où ? Hm… Faudrait que je puisse l’examiner… J’le cherche du regard, mais je la seule arme que je trouve et qui m’intéresse aussi, c’est la mienne. Ma seconde épée. La musique s’arrête alors que je z’yeute pas du tout discrètement depuis ma place les objets de ce gros tas de fourrure blanche qu’est le yéti. Du coup, il a du voir mon regard intéressée. A-t-il compris ou pas ? En tout cas, il n’a pas l’air de réagir et, pendant que je cherche toujours ce fameux sabre, il me repointe la toupie, la bousculant un peu histoire de faire du bruit et d’attirer mon attention. Je souffle un coup en le regardant d’un air désespérée…

        T’es un fan de musique enfaite…

        Puis la réactive. Et pendant qu’elle tourne, j’me décide à me lever prudemment avec tout mon tas de couverture sur le dos, et à me diriger vers ses choses, tout en étant prête à retourner direct à ma place si jamais ça devait dégénérer…

        *Gloups*

        A peine levée que mon estomac crie famine... Hm... Bonjour la discrétion ! Mais en même temps, c'est vrai que j'ai quand même faim, moi...


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          ça sait faire du joli bruit !

          Il est tellement content qu'il fait la danse de la joie comme l'homme vieux qui sent bizarre. Il sait qu'il a de trop gros doigts pour faire le joli bruit. Et ça fait si longtemps qu'il ne l'a pas entendu qu'il ne savait même plus trop comment c'était...

          Mais c'est encore mieux de l'entendre à nouveau que de penser au joli bruit dans sa tête...

          Elle a une couleur bizarre mais c'est presque aussi bien que l'homme vieux...

          Et si l'homme vieux l'avait envoyé...

          Et si...

          Et si ça restait la aussi pour être son meilleur ami qui vous veut du bien comme l'homme qui sentait bizarre... La ce serait vraiment un bon jour blanc...

          Le meilleur jour blanc. Un jour niversaire. Comme celui de l'homme vieux...


          Il est en train d'y penser très fort quand ça fait le bruit qui a faim... Alors il se léve et va chercher quelque chose... Il est content et il n'est pas trés sur alors il prend tout ce qu'il trouve. Il y a des choses transparentes qui craquent sous la dent et qui brulent ensuite, il ne les aime pas mais l'homme vieux en buvait tout le temps... Il y a des bouts de longues oreilles, des bouts de plantes rondes qui vivent sous la terre, et même un bout de chose homme qu'il a trouvé sur le chemin... Il ne le mange pas parce que ce n'est pas bien. C'est mal. L'homme vieux qui sent bizarre lui a bien expliqué. Mais il ne faut pas gacher alors il le garde quand même. On ne sait jamais...


          Peut étre que ça en mangera ?
          A peine mon ventre a-t-il grogné que le géant des neiges bouge… Me surprenant par la même occasion… Cet idiot a réussit à me faire peur ! Encore ! Enfin, au final, il part dans un coin de la grotte chercher je ne sais quoi. Me laissant ainsi tout le temps qu’il faut pour m’occuper de mes propres affaires. La jumelle de mon épée étant bien en vu, je la ramasse et la glisse à sa place, près de l’autre, à ma ceinture. Puis je me mets à farfouiller pour trouver ce qui m’intéresse… Ce sabre que je suis certaine d’avoir déjà vu quelque part… Un sabre que j’aurai forgé ? Nan, je l’aurai tout de suite vu si c’était le cas… Forgé par mon père peut être… Oui, peut être… Tient, le voilà.

          Alors que ma main se referme sur la garde de l’arme, le yéti revient les mains pleines de… victuailles ? Victuailles oui, mais complètement congelées… Enfin, apparemment, y’a de quoi faire du feu, et vu le tas de casseroles, y’a bien moyen de faire bouillir de la neige et de faire cuire le tout !

          Mais c’est que t’es super cool enfaite !

          Attends un peu… C’t’une jambe ça, non ? La vache ! Quel horreur ! Enfin… J’voudrais pas le vexer… Mais non, la jambe, je la mangerai pas, non non non…
          Bon, après cette découverte, je m’attèle à la cuisine. Oui, parce que même si le sabre m'intrigue, mon estomac passe avant tout !

          A l’entrée de la grotte, la tempête fait toujours rage, alors quand je m’en approche pour prendre de la neige et la mettre dans la cocotte, je sens le froid s’engouffrer sous ma tonne de couverture, mais surtout, sur mes pauvres pieds toujours nus… Franchement, pourquoi n’ai-je pas pris le temps de mettre mes bottes avant de me barrer de ce foutu navire ! Ou au moins mes chaussettes !

          Et avant de m’approcher plus de ce froid glacial, mon regard se retourne vers la fameuse jambe… Elle a encore sa chaussure, elle. Alors, je pose mon fardeau là où je suis et me dirige vers le tas de nourriture avec le membre chaussé dedans. J’prend ce dernier et lui enlève sa botte, puis sa chaussette pour transférer l’une sur un de mes pieds et l’autre sur mon second peton. Le monstre blanc me regarde faire sans vraiment comprendre…

          C’est pour ne pas avoir froid…

          J’sais pas s’il comprend quand je parle, mais dans le doute, autant blablater… En plus, il a l’air d’aimer ça, quand je parle…
          Enfin..., niveau chaussage, c’pas le grand luxe, d’autant que la chaussette à un énorme trou dans le talon et que la chaussure est trois pointures trop grande, mais c’est mieux que rien. Ainsi vêtu, je retourne donc à ma récupération de neige… Qui s’avère être une tâche des plus affreuses pour mon pauvre petit corps tout frigorifié.

          Mais j’y arrive, pas sans tousser, pas sans trembler, certes, mais le résultat est là. J’m’approche donc du cercle de cailloux fait pour accueillir un feu avec ma casserole pleine de neige. Mais avant de faire quoi que ce soit, j’regarde le propriétaire des lieux, parce que bon… La dernière fois que je me suis aventurée dans ce coin, j’ai bien cru que j’allais finir en compote… Mais, même s’il bouge un peu, il n’a pas l’air trop contre. Du coup, je m’installe et commence à transférer des morceaux de bois du tas non loin de moi jusqu’au centre du cercle. Vu l’organisation de ce coin, un être humain a déjà du cohabité avec le yéti… Ou en tout cas, vivre dans cette grotte. Pour dire, je trouve même des allumettes ! Par contre, faire tout ça avec un tas de couvertures sur le dos, c’carrément gênant, j’suis donc, à regret, obligée de les enlever.

          En temps que forgeronne, allumer du feu, ça me connait. Alors ça va, je galère pas trop pour faire flamber ce bois. J’profite un peu de la chaleur qui s’en dégage avant de faire la popotte.

          Chaud… Aaah.. C’est trop chouette !

          Mouais, je ne suis pas sûre que le demi géant poilu soit d’accord avec moi… Pourtant… Pourtant ! C’est tellement bon le chaud ! La chaleur ! Tellement que je mettrai presque ma main au feu…

          *Gloups*

          Oui, t’as raison mon p’tit ventre, arrêtons là les conneries, il est grand temps de faire à manger ! J’mets la casserole directement dans les flammes… Mauvaise idée ça… J’ai failli éteindre le feu ! J’n’viens pas de dire que j’arrêtais les conneries moi ? Boarf, j’suis plus à ça près.

          Bon, parce que je suis une grosse feignasse, j’me fais pas chier à faire un système à la noix pour que la cocotte soit bien au dessus des flammes… Non, moi je la pose à coté et puis je la tournerai si il faut. Et dedans, j’ajoute les pommes de terre congelées ainsi que la viande de… J’sais pas quoi… Mais la jambe, désolé mon bon monstre, mais non, je la mangerai pas, du moins, pas tant que j’ai autre chose à me mettre sous la dent.

          Et pendant que le tout chauffe, j’déplace « ma » peau de bête où repose toutes « mes » affaires près du feu, puis m’installe dans les couvertures et commence mon observation de ce fameux sabre. Ce n’est pas mon père qui l’a forgé, il n’y a pas le sceau qu’il place sur chacune de ces créations… Mais il n'en ai pas moins une oeuvre de haute forge, vu le métal de la lame et son état... Un meitou peut être ? Si ce n'est pas le cas, il ne doit pas en être loin. J’brandis l’arme devant moi… J’suis sûre de l’avoir déjà utilisée de part le passé... Mais quand ? En y réfléchissant, y’a pas trente six milles armes que j’ai utilisée… Surtout si ce n’est pas moi qui l’ai forgée… Je crois même qu'il n'y en a qu'une...


          C’est… C’est… OOOOH !! Sérieuuux là ?! C’est l’arme de Tahar ?! De… de…

          WAAAAAA
          Tu... Tu... Tu te rends comptes ?!! C’est la première arme que j’ai brandie ! LA PRE MIERE ! Mais… Mais ! Comment ça se fait que tu l’ais ?!


          Je n’en reviens pas quoi ! Qui aurait cru que je tomberai sur ce sabre un jour ! Hein ?! Qui ?! C’est… Waouh ! Je n’m’en remets pas ! C’est THE sabre quoi ! Le premier avec lequel j’ai frappé, et frappé, encore et encore ! Le sabre qui appartenait à ce chieur de Tahar qui m’a appris les bases de l’escrime ! Le seul que je considère comme mon maître d'arme ! Ahah ! C’est trop chouette ! Vraiment trop chouette !

          L’eau bouillante commençant à venir s’étaler sur les flammes et menaçant leur durée de vie, je m'en retourne vivement à ma « cuisine » mais mon esprit est toujours euphorique de ces retrouvailles des plus surprenantes… Tellement, que je ne fais pas du tout attention à ce que je fais, parce que, si j’avais fait attention, non, je n’aurais pas pris la casserole d’eau bouillante avec mes seules mains, et je n’aurais pas non plus tenter de récupérer les pommes de terre avec ces mêmes mains… J’aurais fait plus attention…

          Je me rends compte de mon erreur au moment où ma main rentre dans l’eau qui quelques secondes plus tôt, était encore frémissante. Étrange est cette sensation… Je devrai être totalement couverte de cloque, et pourtant… Rien. Aucune trace de brûlure… Ayant trop faim, je ne me préoccupe pas trop de ça et prépare deux assiettes de nourriture puis en tends une à l’homme des neiges… Peut être qu’il en veut aussi ?

          Fais attention, ça doit être chaud.

          Comprend-t-il, comprend-t-il pas ? J’en sais rien. Mais vu la taille du "bonhomme" et la faim qui me torture les entrailles, j'préfère en refaire une deuxième tournée, au cas où...

          Bon, une fois encore, c’pas le grand luxe, mais ça se laisse manger… Et comme j'ai faim, moi, je n'attends pas que ce soit tiède pour commencer. Faut juste espérer que ce géant ne m’imite pas... Quoi que, il fait quand même froid, du coup, ça doit refroidir vite tout ça.

          Mais, ce qui devait arriver arriva : il se brûla lamentablement et se plaignit bruyamment part des geignements grotesques, mais il y retourna quand même, et recommença son cirque… Le voir comme ça me fait sourire, malgré le fait que ce soit un énorme « monstre », il a plutôt l’air d’un gamin. Mais pas le genre de gamin chiant et insupportable qui te pose des questions et qui traine dans tes pattes tout le temps. Nan, lui c’juste un gosse maladroit, drôle et sympa.

          Enfin, le temps passe et j’me fais un peu chier dans cette grotte. Heureusement qu’il y a ce sabre pour tenir mon attention et m’éviter de tomber dans l’ennuie profond… Y’a le géant des neiges aussi, qui me distrait un peu avec ses actions des plus bizarres… Par exemple, quand je tousse, paf ! Il me tombe dessus, m’attrape et me frictionne ! La première fois qu’il m’a fait ça, j’n’ai franchement pas compris c’qui m’arrivait, j’ai bien cru que j’allais me faire écrabouiller… Mais bon, après quelques secondes, il fini toujours par me reposer au sol, me laissant totalement décoiffée. Et lui au passage, se brûle à moitié les pattes parce que je suis trop près du feu. Comment je le sais ? Bah il souffle sur ses énormes paluches et les fourre dans la neige juste après… ça ne l’empêche pourtant pas de recommencer sa manœuvre à chaque fois que je me mets à tousser ou éternuer.

          Un autre de mes passes temps est de boire le liquide des bouteilles que le yéti m’a ramené… De l’alcool… Quoi exactement ? J’en sais rien, je ne suis pas une spécialiste de ses choses. Mais je bois, ça « purifie » ma gorge et réchauffe mon corps aussi. Et ainsi légèrement désinhibée, j’ai envie de tester ma nouvelle arme, oui, c’est ma mienne à moi maintenant ! Bref, j’vais pas non plus la tester sur ce pauvre petit géant, mais tester sa maniabilité est toujours faisable, alors je fais. Dans le vide de l’entrée de la grotte où la tempête est toujours là. J’passe le sabre d’une main à l’autre, c’t’une bonne arme, y’a pas de doute. J’me concentre puis je tranche, pour voir. Et la je vois… J’vois l’air qui file devant moi… J’vois une lame d’air, comme Mizu ! Comme Prince ! J’suis choquée ! J’croyais que j’en étais pas encore capable ! ça m’étonne ! J’ai pourtant essayé y’a pas si longtemps que ça… Hm… J’regarde le sabre, et j’sors une de mes épées, puis je compare… Du moins je voulais comparer, mais un énorme tas de neige vient de me tomber dessus sans prévenir… Merde ! C’est quoi ce bordel ! J’suis a terre, couverte de neige, et y fait froid ! à coté de moi, le gentil yéti à l’air de rigoler…

          NAN MAIS ÇA VA PAS LA TÊTE ! TU VEUX M’TUER OU QUOI ! CRÉT…
          J’ai pas le temps de finir qu’il m’en revoit une autre…

          MAIS ARRÊTE ÇA BORDEL !

          Et une autre… Il comprend rien ce crétin… Quel con ! J’aurai presque envie de le trancher finalement ! Mais bon, il est juste con et peut toujours être utile plus tard. Du coup, énervée, j’retourne au coin du feu pour me sécher. Et forcement je tousse… Et forcement il vient refaire son foutu rituel de réchauffement…

          NAN MAIS LAISSE MOI TRANQUILLE BORDEL !

          Il me pose et a perdu son air de crétin content… Moi je fulmine toujours, mais le voir se retourner et donner l’impression qu’il boude… Ça me culpabilise presque… Parce que bon, il est gentil, dans le fond, c’est juste un gros crétin affectueux quoi… Pfff, merde.

          J’m’approche doucement de lui et lui pose ma main dessus.

          S’cuse moi… J’voulais pas BAM

          Bam, c’est la grosse claque que je me prends dans la gueule et qui me fait voler à l’autre bout de la grotte. Putin de con de monstre ! J’me suis cognée la tête et aussi tout le corps, mais à mon grand soulagement, j’ai rien de grave mis à part une bosse entrain de pousser à l’arrière de mon crâne.

          Tin, Merde !

          J’retourne au près du feu, sur ma peau de bête et m’emmitoufle dans les couvertures. J’vais le laisser dans son coin pour le moment, après une bonne nuit de sommeil, il sera p’t’être calmé ? Fin bref, J’remets du bois neuf pour le feu, puis j’perds mon regard dans ses flammes avant de m’endormir…

          J’repense à mes parents adoptifs, j’me demande ce qu’ils font en ce moment… Puis mon esprit divague vers Léo, mais j’me force à penser à autre chose… J’veux vraiment l’oublier pour pouvoir avancer et profiter de ma vie. Alors je pense aux Shino, qui sont je ne sais où, et font je ne sais quoi… Je me demande si je leur manque autant qu’ils me manquent… Après tout, si ça se trouve, ils s’en contrefoutent de ma disparition… Nan, nan, voyons ! Souviens-toi, Izya ! Souviens-toi la réaction de tout le monde lorsque Takashi a disparu ! Souviens-toi…

          Et une petite larme roule sur ma joue avant que je sombre dans les profondeurs du monde onirique.


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            Aujourd’hui est un jour blanc... Et c'est bien... Il aime beaucoup les jours blancs...

            Sauf si c'est un mauvais jour blanc...


            Mais non, ça ne peut pas être un mauvais jour blanc vu qu'il n'est plus tout seul. Parce que c'est sur. Il y a pensé toute la nuit. Mais la derniére fois tout c'était passé de la même façon. D'abord le bon jour blanc. Puis la chose homme qui était le vieux qui sent bizarre qui était couché dehors prés de la neige bleue. Puis la chose qui fait les jolis bruits, et la chose fleur rouge et jaune qui brule les pattes et qui rend craquants et brulants les choses à manger...

            Et c'est resté pour la nuit...

            Exactement comme la derniére fois...


            Alors c'est sur...

            Il a un nouvel ami...

            Mais il faut être sur. Alors il retourne dans la grotte en faisant bien attention de ne pas marcher sur la fleur rouge qui brule. Et il va la voir sur son tas de choses fourrures mortes. Elle est encore en train de faire semblant d'étre une chose morte. Le vieux qui sentait bizarre faisait aussi la même chose tout le temps. Alors il s'assoit et il attend pour lui dire tout ce qu'il a trouvé...

            Il attend...

            Il attend...

            Et puis il en a assez d'attendre, alors il la pousse avec son doigt pour qu'elle bouge. Et quand elle ouvre les yeux il fait comme il a fait la derniére fois. Il pose son doigt sur sa fourrure et il dit le mot qui dit qu'il est un ami...

            -Migou !
            Je suis seule sur le pont du Blue Moon. Il n’y a personne aux alentours. En même temps, c’est le petit matin, le soleil entame tout juste sa montée dans le ciel. Je me dirige vers les chambres afin de m’assurer que tout le monde est là, mais je n’ai pas le temps de quitter le pont que Yuki arrive en compagnie de Cassandre.

            Hey ! Les gars ! Contente de vous revoir !

            Cassandre continue d’engueuler Yuki pas encore tout à fait réveillé, insistant pour qu’il presse un peu le pas. Il me passe devant, sans m’adresser la parole. J’me souviens que Yuki me fait la gueule par rapport à la cuisine… C’est peut être pour ça qu’ils m’ignorent…

            Yuki ! Excuse-moi pour l’autre fois ! Je f’rai atten…

            Ils ne m’écoutent pas et continuent leur chemin l’air de rien. J’les suis tout en continuant de leur parler, mais rien n’y fait. Ils ne m’entendent pas. Soudain, ils s’arrêtent brusquement et moi, je continus d’avancer. Le choc est inévitable mais il ne survient pas : à la place, je passe au travers de leur corps. Je ne suis qu’un fantôme. J’passe ma main plusieurs fois au travers de leur corps, histoire d’en être sûr. Puis, je panique, je continus de leur parler, commençant à pleurer en même temps. Mais rien, je suis avec eux, mais je suis seule en même temps. Suis-je vraiment là ? J’en ai l’impression pourtant. Et eux, où sont-ils ? Ils ont pourtant l’air devant moi… Si proche, et pourtant si loin. Comme si j’étais sur un autre plan qu’eux…

            Les autres membres arrivent les uns après les autres, mais aucun ne me voit. Je suis avec eux, mais pourtant si seule… Alors que la vie de mes amis s’écoule devant moi, qui ne suis que spectateur, une chose m’agrippe. Je me sens comme aspirée dans les ténèbres. Devant moi l’image du navire s’éloigne, laissant place au noir. Alors je me retourne.


            J’ouvre les yeux. J’aperçois l’homme des neiges entrain de ramener sa main vers lui. Puis il se pointe du doigt et prononce un mot. Migou ? Qu’est ce que ça veut bien dire… J’en sais rien, j’suis fatiguée, j’referme les yeux. Mais il insiste. Recommençant sa manœuvre. Bon, faut croire qu’il ne me laissera pas continuer de dormir, alors j’fais un effort, qui me parait surhumain, j’m’assoie, je baille. Bref, j’tente de me réveiller.

            Migou ? C’est ton nom ?

            Il bouge avec un air heureux… J’vais prendre ça pour un oui.

            Le feu menaçant de s’éteindre j’le réalimente en bois. Désolé mon p’tit Migou, mais moi, le matin, si j’mange pas, j’suis pas opti pour faire la causette, alors tu attends cinq minutes que je me réveille hein. Là, j’regarde les réserves de bouffe… Patates et viande de je ne sais quoi ou viande d’humain… Bon appétit bien sûr… Je rêve d’un cookie avec un bon chocolat, oh oui, un bon chocolat bien chaud, avec de la mousse crémeuse… Pfff

            Blazée, j’me fais quand même chauffer c’qui reste.
            Après ce repas pas du tout succulent, j’en reviens au Migou. Et maintenant que je suis un peu plus réveillée, j’me rends compte que ce grand machin, bah il a parlé quoi ! Mais pourquoi il a pas parlé plus tôt ce grand couillon !

            Mais dis donc toi ! Tu m’avais caché que tu savais dire des choses ! Tu comprends ce que je te dis ou pas ?

            Mais une fois de plus, il se pointe du doigt, redis « Migou » puis il me pousse avec un énorme index, me faisant un peu basculer en arrière. Puis il attend.

            Tu veux savoir comment moi, je m’appel ?

            C’est le matin, faut pas trop m’en demander, hein… J’marque un temps de silence, lui en profite pour se représenter et me repousser. Un peu plus fort. Heureusement que je suis assise, sinon, il m’aurait foutu parterre. Du coup, je l’imite, me pointant du doigt et préférant ne pas faire de phrase pour simplifier la compréhension.

            Izya
            Iiiiya
            Non, i zya
            Iiiiya
            Pfff, ouais, va pour iya… Tsss

            Il a l’air satisfait. Tant mieux. Un silence commence à s’installer. Après tout, j’sais pas trop quoi lui dire à c’pauvre Migou, j’sais même pas s’il comprend tout ce que je lui dis, mais au vu de ces dernières réactions, il ne doit pas avoir beaucoup de vocabulaire…
            Pendant ce silence, j’repense à mon rêve, à mes nakamas… Il faut que je trouve un moyen de les rejoindre, ou au moins de leur faire savoir que je suis en vie. J’me tourne vers l’entrée de la grotte et regarde dehors : le ciel parait plutôt dégagé et le soleil n’est pas encore levé. Il va bien falloir que je quitte ce trou à Migou à un moment, mais j’avoue que m’aventurer seule dans la neige ne m’attire pas des masses. J’vais au moins attendre qu’il fasse jour avant de partir.
            Du coup, je regarde à nouveau le Migou.

            Tu comprends quand je te parle ou pas ?

            Oui, j’fais causette avec un homme des neiges pour passer le temps… Décidément, elle est bizarre mon aventure.


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              Dans les quelques heures qui te séparent du lever du soleil. Tu apprends que le Migou, ou juste Migou en fait, Puisque ça à l'air d’être son nom, n'est pas vraiment un grand orateur, mais qu'il sait parler un peu...

              Ou du moins qu'il comprend les concepts les plus simples, et qu'il articule assez de mots pour te donner l'impression de tenter de communiquer avec un môme de trois ans.
              Il a d'ailleurs tout du môme.

              Il aime la musique, semble prendre beaucoup de plaisir à t'écouter parler et à te toucher les cheveux. Il adore te recouvrir avec tous les trucs accumulés dans sa grotte et qu'il a surement trouvé sur la plage au même endroit que toi.

              Et il est fan de jeux divers. Cache cache dans les statues de glace, boule de neige surprise, concours de bonhomme de neige. Bref, tout les trucs qu'il a déjà fait avec son dernier ami...

              Et c'est la que tu commences à percevoir le malaise...

              Pour le Migou, un ami...

              C'est pour la vie...
              Pour la nième fois, me voici totalement enterrée sous une pile de babiole métallique. Alala, il m’en faut de la patience, pour ne pas péter un cable… D’autant que moi, la patience, j’en ai pas vraiment en stock. Mais bon, là, j’ai un argument plutôt convaincant en face de moi : un yéti de près de 4m50 qui s’amuse comme un fou depuis qu’il m’a réveillée.

              Arrive enfin la fameuse casserole casque. Il est content, il a fini. Alors il me regarde un instant, sans bouger. Moi, je le regarde aussi, et soupir, puis baisse la tête. Un de mes yeux est aveuglé. Un rayon de lumière vient de se refléter sur une médaille pour se loger directement dans mon œil… Le soleil vient de se lever, il est temps pour moi de partir.

              Mais si je dois marcher dans la neige, autant améliorer la protection de mes petons, alors, hop ! Je vire tout le foutoir qui me recouvre et dégage la peau de bête sur laquelle j’étais. Histoire que le yéti me laisse tranquille pendant ma confection, je lui active la toupie pour qu’elle fasse sa « musique ». Sortant mon nouveau sabre, je découpe. D’abord des gros carrés, puis des petits bandeaux. Deux de chaque. Puis, j’mets mes pieds au centre de chaque carré et j’replis le tout pour me faire des chaussures en cuir, le top de la mode hein ? Nan, la fourrure elle est vers mes pieds, donc on ne la voit pas.

              L’idée n’est pas mauvaise, mais les lanières, elles ne tiennent rien du tout. Alors changement de tactique : j’utilise la chaussette et la chaussure trouvées sur la jambe congelée pour tenir le tout. Heureusement que la chaussure est trop grande… Là, pour le coup, j’suis un peu a l’étroit, mais bon, j’préfère avoir un peu mal que de perdre un orteil dans la neige.

              Finalement, j’m’équipe de mes couvertures puis je me tourne vers Migou qui comprend pas trop… ça risque de pas lui plaire ce que je vais lui dire, mais bon, j’n’ai pas trop le choix si je veux retrouver mes amis et accomplir mes rêves.

              Migou… Je te remercie d’avoir pris soin de moi mais, maintenant, je dois partir… Tu comprends ?

              Il a l’air de réfléchir à mes mots… A tous les coups, il n’en a pas compris la moitié…

              Iya patir ?
              Oui… Il le faut…

              Sans prévenir, il se déplace à une vitesse que je n’aurai jamais imaginée de lui vers l’entrée de la grotte.

              Iya pas patir ! Iya reter jouer avec Migou !
              Mais je n’peux pas ! Je n’suis pas faite pour vivre ici !
              Iya pas patir !
              Mais Migou… Je dois retrouver mes amis ! Ils doivent être inquiet tu sais !

              Là encore, il a l’air de réfléchir un moment.

              Iya ami avec Migou. Iya reter avec Migou!

              Et après, on s’étonne que je n’aime pas les gosses… Ah si seulement il avait aussi le gabarie d’un gosse en plus de la mentalité ! Bon, l’problème aussi avec les gosses, c’est qu’ils sont tellement cons, que ça donne même pas envie de les frapper… Et vraiment, ce yéti, ça me f’rai chier de lui faire du mal. D’autant qu’il risquerait de me ratatiner la tronche. Du coup, plusieurs solution s’offre à moi et j’lui propose dans cette ordre : d’abord, est ce qu’il veut v’nir avec moi ? Si il ne veut pas, alors soit, je lui dirai que je reste, mais que j’ai envie de visiter la montagne et de voir l’endroit ou il m’a trouvée… Et si il refuse encore, alors ce s’ra un cache-cache…

              La dernière option ne me plait vraiment pas, mais, désolé Migou, je dois vraiment partir…


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                Il te faut une bonne heure pour être sur que un, le migou ne veut pas que tu partes, et que deux, si tu pars, il veut pas venir avec toi...
                Après avoir sans aucun succès tenter de lui inculquer des notions de nécessité, de retrouvailles plus tard, de communauté humaine... Et après avoir sans plus de succès tenté de lui faire quitter l'entrée de la caverne, tu finis par opter bon gré mal gré pour l'option cache cache. Qui il faut bien le dire, marche à merveille...

                Et pendant que le Migou attend que tu te caches, tu attrapes ton balluchon, et tu files à toutes blinde vers l'extérieur.

                Dés la sortie de la grotte tu te trouves devant un panorama absolument superbe, la tempête de neige qui a hurlé toute la nuit s'est calmé, et un soleil radieux illumine toute la vallée. Ce qui te permet de faire un point sur ta position.

                La grotte est situé à mi hauteur d'un pic montagneux étrangement droit. Un vrai pilier aux dimensions gigantesque qui s’élève bien au dessus des montagnes. Au loin d'autres piliers similaires émergent de la même façon des cimes enneigés. Formant un immense cercle autour d'un pilier central qui doit jaillir de la grande vallée au centre de l'ile...
                Au pied de ce pilier se cachent des formes géométriques sombres, probablement une ville. Et les éclairs lumineux qui brillent au sommet indiquent qu'un bâtiment se trouve probablement la haut aussi... Est ce que les chasseurs ne parlaient pas d'un palais de glace ?


                Laissant la l'observation tu trouves rapidement un chemin pour descendre, probablement creusé par le migou, une mince corniche descend en spirale le long du pilier... Taillée pour le laisser passer lui, elle est tout a fait confortable pour toi et il ne te faut guère de temps pour rejoindre la montagne et t'enfoncer dans une généreuse couche de poudreuse fraiche...

                A partir de la, la progression est nettement plus difficile, tu as les jambes et les pieds gelés pendant que les efforts que tu fais te donnent horriblement chaud dans le reste du corps, et tu galères a avancer dans cette matiére décidément traitre ou tu manques t'enfoncer jusqu'a la taille à chacun de tes pas... C'est a se demander comment font les locaux...

                Tu viens de te décider pour une descente coté mer plutôt que coté plaine, et aidée par la pente tu avances plutôt bien quand une terrible plainte te pousse a tourner la tête vers les sommets...

                Migou est la. Sur la crête, hurlant et agitant ses long bras sans oser s'éloigner du sommet... Pauvre Migou tout seul...


                Il est tellement triste qu'il gesticule et saute sur place dans la neige...


                Tiens d'ailleurs, qu'est ce qu'elle a cette neige... On dirait qu'elle bouge...


                Mais non. Impossible... Les vagues de neige, ça n'existe pas...


                Hein que ça n'existe pas ?


                Mais alors... Qu'est ce que ce que ce truc énorme et tout blanc qui t'arrive dessus à tout allure... Les chasseurs avaient pas parlé d'un truc comme ça ? Comment ils disaient déja ? Une... Avalanche ?


                Tu n'as que le temps de baisser la tête avant de faire engloutir par une gigantesque coulée de neige... Puis c'est le blanc, un grand blanc lumineux et froid...


                [...]


                Tu te réveilles complétement gelée dans le tas de fourrure ou tu as passé la nuit... A coté de toi, Migou cesse de te frictionner et va souffler très fort sur les braises qui restent du feu de la nuit... Puis il revient pencher sur toi sa grosse tête poilue et ses grands yeux brillant d'adoration....

                -Iya Ami !

                Et tu réalises avec une certaine horreur que quitter ton nouvel ami pourrait bien s'avérer plus compliqué que prévu.

                Beaucoup plus compliqué que prévu...
                Je suis encore là… Dans cette grotte, dans ces couvertures… Encore… Toujours… Pourtant, j’ai essayé ! Je suis partie, j’ai commencé la descente et bam, une avalanche, rien que ça… Et me voilà, avec lui. Lui qui m’a sauvée pour la deuxième fois en deux jours. Lui qui ne veut vraiment pas me laisser partir. Mais en même temps, partir seule, je n’suis vraiment pas sûre que ce soit une bonne idée. Moi, je ne connais pas ce coin, lui, Migou, si. Du moins je pense. Mais il ne veut pas. Les gens sont trop méchants avec lui. En même temps, vu sa taille et sa tronche, c’pas très étonnant.

                J’me rassois et réalimente le feu en bois pour me réchauffer un peu plus. J’éternue, il me frictionne… Encore… Un vrai grand con gentil quoi. Pfff, j’n’arrive même pas à lui en vouloir. Après tout, sans lui, je s’rai encore sous une tonne de neige. Et moi, la neige, maintenant c’est sur, j’n’aime pas ! Bien trop froid pour mon p’tit corps frileux. Alors oui, j’n’ai qu’une envie, c’est me barré de là, de cette île, de ce froid… D’ailleurs, y’a plus de bois en réserve, j’ai tout utilisé… Déjà… Et le yéti veut que je reste ! Mais sans feu, je vais mourir mon bon Migou ! Car sans feu, plus moyen de se réchauffer et plus moyen de décongeler les reste de bouffe que tu m’as ramenés, donc plus moyen de manger… Oui, faut vraiment que je parte…

                Le grand niait me regarde avec les yeux remplis d’adoration… Bordel mais comment je vais m’en débarrasser de ce grand couillon !

                Et que je tousse, et qu’il me frictionne encore… Mais la quinte de toux persiste plus que d’habitude et, du coup, Migou frotte plus fort…

                *Kof, kof* Arrête ! *Kof, kof, kof* Tu me *Kof* fais mal ! *Kof, kof*

                Il arrête, l’air inquiet. Moi, je tousse encore un peu, puis ça passe. N’empêche, c’est épuisant de tousser ainsi, alors je tombe sur le dos et je reprends mon souffle en regardant le plafond. Puis, j’regarde de nouveau Migou qui ne sait pas trop quoi faire. En même temps, y’a rien qu’il puisse faire… Y’a juste à attendre au chaud et ça passera… J’l’espère en tout cas.

                Le truc, c’est que la chaleur ne va pas tenir longtemps sans feu. Et surtout, j’n’ai pas spécialement envie d’attendre moi. Parce que bon, sa grotte elle a beau être sympa, mais c’pas le top du confort, loin de la.



                J’en oublierai presque que je suis primée, moi, et que du coup, ça me parait compliqué de se loger dans ses conditions. D’autant que je n’ai pas un rond en poche. Pfff, j’suis vraiment dans la merde en fait. Mais si je reste là, ma situation ne risque pas de s’améliorer, alors que si je descends, certes j’risque d’empirer mon cas, mais j’ai plus de chance qu’il s’améliore aussi par rapport à l’option « rester ici ». Alors oui, j’vais surement en baver, mais oui, faut que je descende de ce foutu pilier.


                Il fait... Si froiiid ! 1425067977-izya-sflagopr Il fait... Si froiiid ! Zps1 Il fait... Si froiiid ! 1lmh
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                Migou ? Regarde, il n’y a plus de bois pour le feu. Et si y’a plus de feu, je risque d’être encore plus malade que maintenant… Peut être même que je vais mourir ! Alors, il faudrait aller en chercher, tu comprends ?

                Ça, c’est la première idée qui me vient en tête pour me créer une nouvelle ouverture. Mais malgré ma proposition d’y aller, ou de simplement l’accompagner, Migou refuse catégoriquement que je sorte. Lui-même n’a pas très envie d’y aller, mais il sait que j’en ai besoin. Alors, il attend le dernier moment pour sortir, soit, au couché du soleil, alors que les flammes commencent à devenir braises.

                Enfin seule… Je prends mes couettes et mes sabres, et je me casse de cette foutue grotte ! Le chemin, je l’ai déjà en partie fait une fois, et puis, là, y’a les grosses empreinte du yéti qui ont bien tassées la neige. Alors je marche dedans, c’est plus simple d’avancer ainsi.

                Une fois en bas du pilier, je quitte la piste de mon pauvre ami que j’abandonne pour m’aventurer dans la poudreuse, en direction de la mer… Enfin, j’essaye de me diriger, et ce n’est pas forcement simple la nuit, alors que partout autour de moi, y’a de la neige et des arbres… Vive les points de repère quoi… Et puis aussi, comme ce matin, ça me gèle les pieds de marcher dans cette horrible poudreuse !

                Franchement… Je n’aime vraiment pas cette île.

                Ça doit faire quoi… trente minute que j’ai quitté la piste du Migou ? Ouais, pas loin de ça… Enfin, je pense, parce qu’en vrai, j’en sais trop rien. Mais bon, ça fait un bout de temps et j’en ai ras le cul. Oui, oui, RAS LE CUL ! Je n’en vois pas la fin ! En fait, je ne vois même pas de différence entre maintenant et y’a … euh… un certain nombre de minute. Rien n’a changé… Paysage pourrie ! Neige pourrie !! Île pourrie !!!

                Puis, y’a un bruit. Un bruit de neige qui grince, un peu pareil que quand je marche, mais de plus grande envergure, et plus… direct. Comme si quelqu’un s’amusait à sauter dans la neige… Mais quelqu’un de gros. Le Migou ? Nan, pas si gros que ça…
                Et puis, ça se rapproche, et ça se multiplie. Y’en a plein. Tous devant moi. La première chose que je vois, c’est des yeux rouges, chacun à environ deux mètres de hauteurs. Puis, alors que les formes se rapprochent, j’peux distinguer des oreilles de lapins… Me voici confrontée à une bande de lapins géants… Mais… POURQUOI !? Pourquoi des foutus lapins ! Raaah !

                Hm.
                Le lapin, c’est bon en civet, non ?

                Mais là, ils sont quand même beaucoup… Et puis, y’en a un qui commence à avancer vers moi. Ça n’à beau être que des lapins, les yeux rouges comme ça qui me fixent, ce n’est pas super rassurant… D’autant que les lapins, normalement, ça mange de la salade non ? Alors pourquoi ils me fiixeuuh !
                Encore un saut vers ma personne… Bon, le civet, ce sera pour plus tard Faut que je ME TIRE !

                Dès que je commence à faire un pas en arrière, y’a toutes les boules de poils qui bougent. Alors, paniquée, je dégaine deux de mes épées sur trois, sans vraiment faire attention auxquelles, et je fuis à toutes jambes. Où du moins, c’est l’idée. Parce que courir dans la poudreuse, avec un tas de couverture sur le dos, c’est comme George, ou le Migou : vraiment pas pratique. Et, du coup, j’me retrouve bien vite affalée dans la neige, amplifiant ainsi la sensation de froid déjà horrible qui règne dans ce pays de merde, mais en plus, permettant à ces grosses bébêtes de me rattraper.

                J’arrive quand même à me tourner sur le dos. Et là, j’regarde enfin quelles armes je tiens : en main droite, j’ai l’une de mes fidèles épées qui ne me quittent plus depuis quatre ans, et en main gauche, j’ai le sabre que j’ai récupéré hier dans la grotte et avec lequel je peux faire ça : *Zioum* Et de une lame d’air ! *Squik* Et de deux oreilles de lapins coupées nettes ! La pauvre créature piaille de douleur… J’aurai bien dis « cri » mais c’est pas vraiment humain comme bruit… Enfin, ce piaillement résonne assez bien dans la vallée. Ça atteint les oreilles d’une autre créature du coin… Qui débarque très rapidement.

                IYAAA

                *Bim*
                *Bam*
                *Scratch*
                *Sbaff*
                En deux temps, trois mouvements, Migou met en déroute cette meute de lapins, m’attrape dans une de ses grosses paluches, attrape le cadavre du lapin sans oreilles qu’il a « délicatement » brisé en deux, et, quelques minutes plus tard, nous revoici dans la grotte, au coin du feu, avec un tas de bois juste à coté et de la viande fraîche pour le dîner…

                Youhou… Je suis ravie.
                Pfff.
                Ça fait juste trois fois qu’il me sauve… Trois fois.

                Fin bref... Le lapin, c'est bon en civet...


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                J’passe une mauvaise nuit. Déjà, parce que dehors, y’a du vent, et même si on est protégé des courant d’airs, y’a quand même le bruit du souffle glacial qui se répercute contre les parois de glace de l’antre de Migou. Ensuite, parce que la grosse boule de poils qui me sert d’ami, sauveur et geôlier à du trouver drôle de me réveiller en plein milieu de la nuit avec son gros doigt musclé. Qu’est ce qu’il a foutu exactement ? J’en sais rien et je m’en fou. Pour ma part, je me suis contentée de râler et de me retourner.

                Du fait de cette mauvaise nuit, je n’suis pas vraiment de bonne humeur au réveil. Et je le fais un peu savoir à Migou. Comment ? En disant simplement « Non » à tous les jeux qu’il me propose. Il ne se décourage pas vite le coco. J’suis obligée de hausser le ton… de lui crier dessus, pour qu’il arrête de m’enterrer sous ses jouets métalliques. Mais du coup, il se vexe et se met à bouder dans son coin. Pfff.

                Je culpabilise… Ok il me retient ici contre mon gré mais il m’a quand même sauvé trois fois et est gentil mine de rien.

                Migou… Tu veux faire des bonhommes de neige ?

                C’est simple et ça marche, il est tout content. Alors on s’y met, chacun de notre côté. Je sais bien que j’ai aucune chance d’en faire un mieux que lui, mais bon, il sera d’autant plus content. J’le regarde faire, il est tellement concentré qu’il ne me regarde pas… Tellement concentré que je peux partir…

                Je pars.

                Pendant ce qui me semble être des heures, je marche dans cette neige qui est toujours aussi chiante. Chiante, et fatigante. Et ce froid… Toujours là, à régner en maitre ! Fichu temps de merde ! Si seulement je pouvais faire un feu… Mais j’n’ai pas pensé à prendre les allumettes, forcement… Et moi, faire du feu avec juste mes mains gelées, je n’sais pas faire. Par contre… Avec une épée, y’a p’t’être moyen d’arriver à quelque chose… Je le sais, j’ai déjà vu quelqu’un le faire ! Et même si ça remonte à loin, comment aurais-je pu oublier ! Et, en plus, à l’heure actuelle, je possède ce fameux sabre qui a produit des étincelles devant mes yeux d’enfant !

                J’sors le fameux sabre, afin de l’admirer une nouvelle fois…

                C’est pas lui.

                Ce fumier de Migou l’a échangé avec un autre tout rouillé pendant que je dormais ! La vile créature ! Raaah, Bordel de foutu géant des neiges de merde ! ‘Taiin !

                Bon, bah, j’y retourne…
                Putain.
                Pfff.

                Quand j’arrive à la grotte, Migou est tout content de me revoir.

                Iya amii !

                Ouais, ami, ouais… Connard va ! Par ta faute, j’me suis gelée les miches toute la journée ! Enfoiré de crétin.
                Et mon sabre est là, sur le tas d’objet du yéti, comme s’il m’attendait. Pfff. Bon, la journée n’est pas encore totalement terminée. J’attends ce soir pour retenter de fuir une nouvelle fois. Mais, avant, je me nourri puis je m’allonge un peu.
                Ce soir, oui. Ce soir, je réussirai.


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