- - T’as à faire, Salem !
- Laisse-moi me reposer un peu, roooh…
Le coup de pied fusa. Rapidement. Et violemment aussi. Il me heurta au ventre, avant que je ne m’envole comme un simple ballon de football, avant d’aller m’encastrer dans un mur. Mes yeux s’écarquillèrent sur le coup, et ma bouche s’entrouvrit avant de laisser un échapper un cri de douleur. Pour un shoot, elle avait mis le paquet ! « Elle » que vous vous demandez ? C’était Ketsuno, mon bras droit depuis un bon bout de temps. Ma cousine aussi, dans la vraie vie. Et à avec elle, la flemme, ça existait pas ! J’étais lamentablement tombé au sol, avant de gémir comme jamais. Et je ne feignais pas ! Elle avait de la puissance cette femme, et pas qu’un peu ! Mes deux autres lieutenants s’étaient mis à ricaner un peu plus loin. Leur feignasse de capitaine allait enfin se bouger le derche, et ce n’était pas trop tôt. Lorsque je me relevai avec peine en m’empoignant la nuque, je vis alors la posture de ma jeune lieutenante. Mains sur les hanches, jambes écartées et très grosse poitrine défiant toute loi de l’apesanteur. J’eus alors un sourire béat qui retranscrivait mes pulsions perverses, parce que sa mini-jupe mettait en valeur ses cuisses pleines et son derrière rebondie. C’était une putain de beauté de canon ! Néanmoins, ses faveurs, elle ne me les accordait jamais, moi à qui presque aucune femme ne me résistait. La seule chose qui me permettrait de l’avoir dans mon lit, c’était le mariage. Mais entre nous, moi et le mariage depuis la mort de ma précédente femme il y a trois ans, ça faisait deux !
- Viens dans mes bras, mon bébé…
Ça, c’était la phrase qu’il ne fallait pas dire, vraiment ! Car lorsque j’ouvris ma bouche, une grosse veine s’inscrivit sur le front de ma cousine et palpita nerveusement. Elle brisa sa posture, arbora un air sinistre qui ne me dit rien qui vaille, avant de reculer d’un seul pas pour essayer de me flanquer un autre coup de pied. Tenant cette fois-ci à ma petite vie de pauvre colonel dans un trou paumé, j’avais alors fait une pirouette sur le côté, avant de sauter tout bonnement par la fenêtre. Et ce du dernier étage, hein, héhé. On aurait pu croire que j’allais me bousiller pieds et jambes avec ce saut périlleux, mais non ! J’ne fis qu’atterrir comme un vrai félin, faisait presque craquer le sol sous mes pieds. Les jeunes soldats qui s’entrainaient à l’endurance dans le coin, furent étonnés de voir leur supérieur débarquer du ciel comme si de rien était. En me redressant, je m’époussetai, avant de chercher un mouchoir dans mon pantalon pour essuyer le filet de sang qui coulait aux commissures de mes lèvres. Son attaque ne m’avait pas laissé indemne. Soupirant un bon coup et souriant aux jeunes soldats qui me regardaient d’un air pantois, je m’étais cru hors de danger. C’était mal connaitre ma cousine, qui, elle aussi, sauta dans le vide avec un grand cri de guerre. Le temps de lever ma tête, et un gros cul m’écrasait le visage et m’enfonçait dans le sol. Le grand « BOUM » et puis plus rien. Juste un trop plein de poussière devant une bande de jeunes officiers effrayés qui se demandaient ce qu’ils faisaient dans cet asile de fous…
- TU VAS BOSSER FAINÉANT ? HEIN ?!
- OUI OUI ! JE TE JURE QUE OUI !
Lorsque la poussière se dissipa complètement, l’on put voir Ketsuno en train de serrer mes cols, alors que malgré mon visage plutôt amoché (Genre couverts de bosses), j’avais le sourire aux lèvres. Celle-ci rougit légèrement, avant de me lâcher et de se retourner, telle une furie. Même que les élèves qui étaient sur son passage n’attendirent pas son ordre pour s’écarter très rapidement comme il se doit. Eux aussi avaient peur de s’essuyer un coup quelconque. Elle cognait fort, c’était connu. J’avais continué à sourire béatement en restant sur place (Parce que se faire écraser par un gros cul, c’est juste magnifique !) quand Ketsuno se retourna, eut marre de ma mine, avant de me balancer un truc à la gueule. J’évitai son énième attaque, avant qu’elle ne se remette à courir vers moi. Cette fois-là, je pris également mes jambes à mon cou. Pas question de se faire couiller, alors que ce n’était pas moi qui lui avait dit de sauter comme une tarée. La course poursuite dura au moins un quart d’heure où nous fîmes rire tout un tas de gens. Et c’était tous les jours comme ça depuis bientôt une semaine. Au bout d’un moment, elle en avait eu marre et me hurla de faire ce que bon me semblait. Prenant cet ordre ou cette invitation au pied de la lettre, je finis par quitter la base au pas de course, sourire aux lèvres. Ces derniers temps, la paperasse n’était pas mon fort, et je préférais m’évader plutôt que de faire un truc qui ne me motivait pas des masses. Comme quoi, je n’usurpais pas mon statut de « gros Fainéant ».
Je m’étais mis à vadrouiller ici et là. Pendant mon parcours, plusieurs personnes me saluèrent poliment. Les femmes surtout. Je répondais toujours avec le sourire et me montrais aimable avec chaque habitant. C’était moi dans toute sa splendeur. Sur mon chemin, j’avais même aidé une vieille femme à porter ses bagages jusqu’à chez elle. Celle-ci voulu me remercier en me concoctant une soupe aux légumes, mais le temps qu’elle se retourne pour avoir mon ok, que j’avais déjà disparu. Les légumes ? Peu pour moi ! J’avais erré çà et là sans trop de soucis et d’idées fixes en tête, quand j’entendis des cris d’effroi. Je me précipitai alors vers la zone où j’entendais lesdits voix, avant d’atterrir pile poil au port. Se profilait alors à l’horizon, un immense bateau pirate qui menaçait d’annexer la ville. Un vaisseau pirate ? Ici à Shell-Town ? Ouais bof… C’était courant à force. Le chantier du Léviathan attirait les forbans comme des mouches. Les gens s’étaient mis à fuir. Beaucoup avaient même dans l’idée de contacter la base au beau milieu de l’île, histoire d’alerter les marines. Mais tout ceci n’était pas nécessaire. J’étais là, et j’allais régler l’affaire en un temps record. Ma chance fut surtout de voir un sabre calé contre un tonneau non loin de moi. J’avais oublié mon meitou dans mon bureau, mais cette lame émoussée allait faire l’affaire. J’eus alors un sourire lorsque je l’empoignai, et je n’effectuai qu’un seul mouvement de coupe dans le vide. Une gigantesque onde tranchante de teinte orangée se forma alors, et fendit la mer en deux en se dirigeant rapidement vers le navire…
La suite ? N’est-elle pas évidente, fufufu ?