Flanc du premier pilier de Drum,
La nuit suivant le conseil de guerre des Rhinos Storms.
La nuit suivant le conseil de guerre des Rhinos Storms.
Mes doigts gelés vinrent caresser la pierre, cherchant désespérément une aspérité assez creuse pour s’y enfoncer. Le vent glacial et acéré balaya une nouvelle fois la falaise, faisant virevolter les pans de mon manteau de Lieutenant-colonel qui se faisait malmener ainsi depuis les deux heures durant lesquelles je gravissais l’imposant pilier qui se dressait au sud de l’île. Mon exaspération s’envola lorsque ma sombre main droite s’accrocha vigoureusement à un morceau de la paroi qui dépassait légèrement assez pour que j’envoi d’un élan mon corps un mètre plus haut. Mes bottes coururent le long de la pierre glacée dans l’espoir d’atteindre le plus de hauteur possible. Finalement rattrapé par la gravité, mon corps amorça une chute vers le bas, chute qui fut entravée par mes doigts devenus acier qui se plantèrent avec fougue dans la roche. Les extrémités courbées et acérées s’enfoncèrent efficacement dans le roc, m’assurant une prise aussi efficace que celle d’un grappin. Il avait fallut s’y résoudre, le Léviathan ne possédait nullement d’équipement d’escalade, la majorité des soldats des Storms se voyaient donc cloués au sol, au pied des piliers. Et pourquoi ça? Car bien sûr, il était nécessaire que les révolutionnaires postés aux sommets des montagnes aient condamné l’accès des téléfériques jusqu’au sommet des piliers. Ainsi, aucune attaque ne pouvait venir du sol. Les marines se devaient alors de gentiment poiroter dans le froid des montagnes, au pied des colossales figures géologiques, en attendant de trouver une stratégie perdue d’avance pour accéder au sommet des cerisiers.
Sauf que les révos n’avaient pas compté sur le fait que Double Face était de leurs ennemis.
-On est presque arrivé Dark, je crois que j’aperçois le sommet.
« Y’a une heure aussi tu disais que t’apercevais l’sommet pov’ cloche. »
-Et c’était vrai aussi.
« Putain c’est loooong… »
-Moi je plaindrais plutôt le reste des troupes qui doivent attendre près des câbles pour monter Dark.
« Rien à foutre de ces troufions. »
Malgré la vulgarité frappante des propos de Dark, il y avait toutefois du vrai dans ce qu’il mentionnait. Les troupes étaient restées au sol, pour leur plus grand dam. En effet, le froid devait les gifler depuis deux bonnes heures, et ces derniers avaient malheureusement reçu de ma part l’interdiction de faire du feu ou n’importe quelle autre activité produisant de la lumière. Je comptais sur l’effet de surprise pour nettoyer le premier pilier, et si on découvrait avant mon entrée en scène la présence de la Marine au pied du pilier, s’en était fait de mon attaque. Combattant les noirs pensées constamment envoyées dans mon esprit par Dark, je lançai un encouragement silencieux à la quinzaine d’hommes postés en contrebas. Parmi eux se trouvaient cependant mes deux jokers, ceux qui me faisaient croire dur comme fer à la réussite de cette mission. Enzo et Cross. Le premier m’avait semblé étrangement amical sur le Léviathan, plus tôt dans la journée. J’en avais déduit que le caporal en question devait être quelqu’un sur qui compter, laissant de côté ma méfiance naturelle. Pour tout dire, je considérais que depuis les évènements sur Little Garden, j’avais fait d’énormes efforts sociaux. J’avais laissé derrière moi ma nature belliqueuse et mes tendances orgueilleuses que Dark tentait de me fournir chaque jour pour une attitude ouverte à toute personne. Du moins, cette attitude avait ses limites, mais je considérais que les récents exploits accomplis dans la jungle préhistorique m’avaient valu la confiance d’une grande partie de l’équipage, pour mon plus grand bonheur. Cross quant à lui avait la chance d’être considéré par moi-même comme un puissant guerrier, un atout dans un combat pour lequel je ne passerais pas le moins du monde.
Mes pensées vagabondèrent vers Stark à qui une autre mission avait été accordée. La dernière mission de type reconnaissance que j’avais fait s’était effectuée en sa compagnie, sur Little Garden, j’aurais bien aimé à nouveau travailler avec lui. Cependant, pour l’instant, je ne devais pas m’apitoyer sur de telle chose, la réussite primait. Les muscles de mes bras se bandèrent et je me propulsai cinq mètres plus haut, bravant le vent et la neige pour atteindre l’ultime corniche me permettant d’accéder au sommet du pilier. Continuant dans ma lancée, je pris un nouvel élan de la petite corniche dépassant de la solide paroi du cerisier pour me jeter sur le sommet du titanesque cylindre géologique. Les informations récoltées par Lilou ne mentaient pas. Un immense château prônait au centre du plateau. Dépassant de beaucoup le reste des bâtiments en termes de hauteur, l’incroyable chef-d’œuvre d’architecture semblait complètement fait de glace. Les balcons, merlons, créneaux, murailles, pics, tours et fenêtres renvoyaient tous un léger éclat luminescent se répercutant sur les flocons qui tombaient en rafale, rendant la structure royale de Sakura majestueuse au plus haut point. Des lumières éclairaient visiblement l’intérieur du bâtiment, ces dernières émanant par les fenêtres de l’édifice monumental. Si les sources des informateurs de la Commodore Ayame étaient fondées, le Roi et sa cour devait probablement toujours se trouver entre les murs de l’imprenable merveille médiévale.
Alors naquit un doute dans mon esprit. Pourquoi m’avait-on spécifié que seulement une quinzaine de soldats étaient nécessaires à la prise d’une si importante place forte? Avait-on cherché à nuire à l’entreprise. Pourtant j’avais eu la chance en tant que seconde de directement choisir les vétérans qui m’accompagnaient à ce jour. Tous d’anciens braves combattants de Little Garden. Pourtant, nous n’étions que quinze, excluant mes deux Jokers qui patientaient toujours en bas, près du téléférique, au point de rendez-vous convenu. Mon souci pour eux s’accentua. Avaient-ils rejoins le point de rendez-vous? Étaient-ils tombés dans une embuscade? Le plan ne semblait pas se dérouler comme prévu maintenant que j’y pensais, quelque chose de simple mais qui pourtant, m’échappait, me tiraillait l’esprit. Comme si soudainement je venais de commettre une erreur qui pourrait me coûter la vie à moi et mon escouade.
Pour éviter d’embrouiller mes pensées avec de tels doutes, je reportai mon attention sur les bâtiments qui parsemaient le sommet du pilier. Ceux-ci étaient imposants, bétonnés et sobres. Quelques fenêtres trouaient les murs de ces longs édifices aux faibles attraits artistiques, les seules décorations visibles étaient représentées par des croix rouges qui prônaient au dessus des portes de verre de chaque édifice. Ainsi, il semblait que tous ces pavillons appartenaient à la célèbre académie de médecine des Toubibs 20. Les célèbres médecins de Drum, ceux auxquels aucun mal ne résistait. Peut-être les médecins étaient-ils toujours tenus prisonniers à l’intérieur des cliniques et laboratoires médicaux. Ce serait notre chance pour les sauver.
À ce décor brouillé par la tempête qui faisait toujours rage s’ajoutait l’omniprésence de soldats portant les insignes révolutionnaires qui patrouillaient constamment les alentours du château ainsi que des projecteurs balayant les rues depuis les murs de cette même forteresse. Un nouveau doute s’insinua en mon esprit, j’avais souvenir sur la carte de l’île que les effectifs révolutionnaires sur le premier pilier de l’île étaient beaucoup moins nombreux. L’adversaire aurait-il effectué une rapide stratégie de défense en apprenant l’arrivée des Storms?
« Je mettrais ma main au feu que c’est là que le gros des troupes révolutionnaires sont positionnées. » Me souffla Dark qui rivait toujours son attention vers la colossale structure de glace qui dominait le plateau balayé par les vents.
-Probablement le Roi du Royaume de Sakura aussi. Y paraît que ça fait un moment qu’on ne l’a pas vu sur l’île. Ils doivent le tenir prisonn…
« Chut! On vient! »
Je me fondis dans l’ombre d’un bâtiment adjacent à l’endroit par lequel j’avais grimpé, le son de pas dans la neige qui couvrait le sol m’avait averti. Ma peau bigarrée se fut à moitié absorbé par la pénombre du bâtiment, ne laissant comme trace de ma présence que la lumière glauque de mon œil droit. Deux hommes passèrent non loin par une rue qui longeait l’habitation sur laquelle j’étais plaqué. Portant de chauds manteaux, le mousquet bien calé sur l’épaule, les deux hommes discutaient de chose et d’autre en regardant le sol immaculé devant eux. Visiblement, ces derniers ne s’attendaient pas à recevoir une visite surprise.
« La ferme et écoute, c’qu’ils disent me semble intéressant. »
Ce que je fis aussitôt.
-Tu crois que la Marine va bientôt passer à l’action?
-J’espère que non. De toute façon, on est équipé pour tenir un siège de plusieurs jours avec ce qui se trouve dans les caves du château.
-Héhé, ils y goûteront ces connards. Ep mais… qu’est-ce que…?!
L’homme semblait avoir remarqué ma présence. Affermissant sa prise sur son fusil, il le brandit en ma direction. Trop tard, j’allais déjà passer à l’action.
« Yeeehaaa! Et c’est parti mon kiki! »
Prenant élan sur le mur auquel je faisais dos, je me propulsai directement sur le révolutionnaire qui me tenait en joue. En moins de deux secondes, mon poing s’écrasait avec violence sur son nez, renfonçant ce dernier dans son crâne et brisant la boîte osseuse à de multiples endroits par le choc produit. L’homme s’écrasa sans bruit dans la neige. Poursuivant mon élan, je saisi l’arme de mon premier assaillant qui volait toujours dans les airs. Refermant ma main sur le canon, je balançai la crosse du mousquet dans les côtes du second antagoniste. Sa respiration fut automatiquement coupée. Je laissai l’arme tomber au sol sans plus de considération pour continuer ma mise à mort. D’un mouvement leste, je contournai l’homme en envoyant mon pied valser au dessus du pauvre bougre, le talon de ma botte vint broyer la nuque de l’homme qui tomba sans bruit à son tour sur le sol, le visage ensanglanté. Vite fait, bien fait. Sans perdre de temps j’avais neutralisé mes deux adversaires. Adversaires que je m’empressai de cacher dans l’ombre du bâtiment sous lequel j’avais cherché refuge plus tôt. Ces deux là ne se réveillerait pas de sitôt, j’avais donc quartier libre jusqu’à ma prochaine altercation. Et cette fois-ci je les espérais les moins nombreuses possibles.
Je traversai silencieusement le plateau, me cachant de la lumière des projecteurs du mieux possible. Je passais furtivement de ruelle en ruelle, préférant l’ombre des bâtiments au camouflage naturel qu’aurait pu m’apporter les puissantes rafales neigeuses qui affluaient du ciel. De nombreuses fois, je dus stopper ma progression pour éviter les innombrables duos de soldats qui patrouillaient les rues. Visiblement, la population plus ou moins oppressée qui se faisait presque absente dans les basses terres de l’île ne semblait pas faire acte de présence ici non plus. Malgré que la nuit déjà avancée pouvait affecter l’absence d’habitants dans les rues. Plus je progressais en déjouant la surveillance de la Révolution, plus je m’approchais de l’immense QG qui se tenait au centre du pilier. Si j’en croyais les dires des soldats d’Ayame, le château qu’utilisaient les révolutionnaires avait été reconvertit en quartier militaire utilisé à différentes fins. Entreposer la nourriture en cas de siège par exemple, comme l’avait spécifié le révo abattu au début de mon infiltration. Cependant, je ne devais pas oublier mon objectif principal, réactiver le câble de téléférique qui permettrait à ma petite troupe d’atteindre le sommet à mes côtés. Câble qui devait se trouver de l’autre côté du plateau enneigé, donc derrière l’imposante citadelle, les choses se corsaient.
Sauf que les révos n’avaient pas compté sur le fait que Double Face était de leurs ennemis.
-On est presque arrivé Dark, je crois que j’aperçois le sommet.
« Y’a une heure aussi tu disais que t’apercevais l’sommet pov’ cloche. »
-Et c’était vrai aussi.
« Putain c’est loooong… »
-Moi je plaindrais plutôt le reste des troupes qui doivent attendre près des câbles pour monter Dark.
« Rien à foutre de ces troufions. »
Malgré la vulgarité frappante des propos de Dark, il y avait toutefois du vrai dans ce qu’il mentionnait. Les troupes étaient restées au sol, pour leur plus grand dam. En effet, le froid devait les gifler depuis deux bonnes heures, et ces derniers avaient malheureusement reçu de ma part l’interdiction de faire du feu ou n’importe quelle autre activité produisant de la lumière. Je comptais sur l’effet de surprise pour nettoyer le premier pilier, et si on découvrait avant mon entrée en scène la présence de la Marine au pied du pilier, s’en était fait de mon attaque. Combattant les noirs pensées constamment envoyées dans mon esprit par Dark, je lançai un encouragement silencieux à la quinzaine d’hommes postés en contrebas. Parmi eux se trouvaient cependant mes deux jokers, ceux qui me faisaient croire dur comme fer à la réussite de cette mission. Enzo et Cross. Le premier m’avait semblé étrangement amical sur le Léviathan, plus tôt dans la journée. J’en avais déduit que le caporal en question devait être quelqu’un sur qui compter, laissant de côté ma méfiance naturelle. Pour tout dire, je considérais que depuis les évènements sur Little Garden, j’avais fait d’énormes efforts sociaux. J’avais laissé derrière moi ma nature belliqueuse et mes tendances orgueilleuses que Dark tentait de me fournir chaque jour pour une attitude ouverte à toute personne. Du moins, cette attitude avait ses limites, mais je considérais que les récents exploits accomplis dans la jungle préhistorique m’avaient valu la confiance d’une grande partie de l’équipage, pour mon plus grand bonheur. Cross quant à lui avait la chance d’être considéré par moi-même comme un puissant guerrier, un atout dans un combat pour lequel je ne passerais pas le moins du monde.
Mes pensées vagabondèrent vers Stark à qui une autre mission avait été accordée. La dernière mission de type reconnaissance que j’avais fait s’était effectuée en sa compagnie, sur Little Garden, j’aurais bien aimé à nouveau travailler avec lui. Cependant, pour l’instant, je ne devais pas m’apitoyer sur de telle chose, la réussite primait. Les muscles de mes bras se bandèrent et je me propulsai cinq mètres plus haut, bravant le vent et la neige pour atteindre l’ultime corniche me permettant d’accéder au sommet du pilier. Continuant dans ma lancée, je pris un nouvel élan de la petite corniche dépassant de la solide paroi du cerisier pour me jeter sur le sommet du titanesque cylindre géologique. Les informations récoltées par Lilou ne mentaient pas. Un immense château prônait au centre du plateau. Dépassant de beaucoup le reste des bâtiments en termes de hauteur, l’incroyable chef-d’œuvre d’architecture semblait complètement fait de glace. Les balcons, merlons, créneaux, murailles, pics, tours et fenêtres renvoyaient tous un léger éclat luminescent se répercutant sur les flocons qui tombaient en rafale, rendant la structure royale de Sakura majestueuse au plus haut point. Des lumières éclairaient visiblement l’intérieur du bâtiment, ces dernières émanant par les fenêtres de l’édifice monumental. Si les sources des informateurs de la Commodore Ayame étaient fondées, le Roi et sa cour devait probablement toujours se trouver entre les murs de l’imprenable merveille médiévale.
Alors naquit un doute dans mon esprit. Pourquoi m’avait-on spécifié que seulement une quinzaine de soldats étaient nécessaires à la prise d’une si importante place forte? Avait-on cherché à nuire à l’entreprise. Pourtant j’avais eu la chance en tant que seconde de directement choisir les vétérans qui m’accompagnaient à ce jour. Tous d’anciens braves combattants de Little Garden. Pourtant, nous n’étions que quinze, excluant mes deux Jokers qui patientaient toujours en bas, près du téléférique, au point de rendez-vous convenu. Mon souci pour eux s’accentua. Avaient-ils rejoins le point de rendez-vous? Étaient-ils tombés dans une embuscade? Le plan ne semblait pas se dérouler comme prévu maintenant que j’y pensais, quelque chose de simple mais qui pourtant, m’échappait, me tiraillait l’esprit. Comme si soudainement je venais de commettre une erreur qui pourrait me coûter la vie à moi et mon escouade.
Pour éviter d’embrouiller mes pensées avec de tels doutes, je reportai mon attention sur les bâtiments qui parsemaient le sommet du pilier. Ceux-ci étaient imposants, bétonnés et sobres. Quelques fenêtres trouaient les murs de ces longs édifices aux faibles attraits artistiques, les seules décorations visibles étaient représentées par des croix rouges qui prônaient au dessus des portes de verre de chaque édifice. Ainsi, il semblait que tous ces pavillons appartenaient à la célèbre académie de médecine des Toubibs 20. Les célèbres médecins de Drum, ceux auxquels aucun mal ne résistait. Peut-être les médecins étaient-ils toujours tenus prisonniers à l’intérieur des cliniques et laboratoires médicaux. Ce serait notre chance pour les sauver.
À ce décor brouillé par la tempête qui faisait toujours rage s’ajoutait l’omniprésence de soldats portant les insignes révolutionnaires qui patrouillaient constamment les alentours du château ainsi que des projecteurs balayant les rues depuis les murs de cette même forteresse. Un nouveau doute s’insinua en mon esprit, j’avais souvenir sur la carte de l’île que les effectifs révolutionnaires sur le premier pilier de l’île étaient beaucoup moins nombreux. L’adversaire aurait-il effectué une rapide stratégie de défense en apprenant l’arrivée des Storms?
« Je mettrais ma main au feu que c’est là que le gros des troupes révolutionnaires sont positionnées. » Me souffla Dark qui rivait toujours son attention vers la colossale structure de glace qui dominait le plateau balayé par les vents.
-Probablement le Roi du Royaume de Sakura aussi. Y paraît que ça fait un moment qu’on ne l’a pas vu sur l’île. Ils doivent le tenir prisonn…
« Chut! On vient! »
Je me fondis dans l’ombre d’un bâtiment adjacent à l’endroit par lequel j’avais grimpé, le son de pas dans la neige qui couvrait le sol m’avait averti. Ma peau bigarrée se fut à moitié absorbé par la pénombre du bâtiment, ne laissant comme trace de ma présence que la lumière glauque de mon œil droit. Deux hommes passèrent non loin par une rue qui longeait l’habitation sur laquelle j’étais plaqué. Portant de chauds manteaux, le mousquet bien calé sur l’épaule, les deux hommes discutaient de chose et d’autre en regardant le sol immaculé devant eux. Visiblement, ces derniers ne s’attendaient pas à recevoir une visite surprise.
« La ferme et écoute, c’qu’ils disent me semble intéressant. »
Ce que je fis aussitôt.
-Tu crois que la Marine va bientôt passer à l’action?
-J’espère que non. De toute façon, on est équipé pour tenir un siège de plusieurs jours avec ce qui se trouve dans les caves du château.
-Héhé, ils y goûteront ces connards. Ep mais… qu’est-ce que…?!
L’homme semblait avoir remarqué ma présence. Affermissant sa prise sur son fusil, il le brandit en ma direction. Trop tard, j’allais déjà passer à l’action.
« Yeeehaaa! Et c’est parti mon kiki! »
Prenant élan sur le mur auquel je faisais dos, je me propulsai directement sur le révolutionnaire qui me tenait en joue. En moins de deux secondes, mon poing s’écrasait avec violence sur son nez, renfonçant ce dernier dans son crâne et brisant la boîte osseuse à de multiples endroits par le choc produit. L’homme s’écrasa sans bruit dans la neige. Poursuivant mon élan, je saisi l’arme de mon premier assaillant qui volait toujours dans les airs. Refermant ma main sur le canon, je balançai la crosse du mousquet dans les côtes du second antagoniste. Sa respiration fut automatiquement coupée. Je laissai l’arme tomber au sol sans plus de considération pour continuer ma mise à mort. D’un mouvement leste, je contournai l’homme en envoyant mon pied valser au dessus du pauvre bougre, le talon de ma botte vint broyer la nuque de l’homme qui tomba sans bruit à son tour sur le sol, le visage ensanglanté. Vite fait, bien fait. Sans perdre de temps j’avais neutralisé mes deux adversaires. Adversaires que je m’empressai de cacher dans l’ombre du bâtiment sous lequel j’avais cherché refuge plus tôt. Ces deux là ne se réveillerait pas de sitôt, j’avais donc quartier libre jusqu’à ma prochaine altercation. Et cette fois-ci je les espérais les moins nombreuses possibles.
Je traversai silencieusement le plateau, me cachant de la lumière des projecteurs du mieux possible. Je passais furtivement de ruelle en ruelle, préférant l’ombre des bâtiments au camouflage naturel qu’aurait pu m’apporter les puissantes rafales neigeuses qui affluaient du ciel. De nombreuses fois, je dus stopper ma progression pour éviter les innombrables duos de soldats qui patrouillaient les rues. Visiblement, la population plus ou moins oppressée qui se faisait presque absente dans les basses terres de l’île ne semblait pas faire acte de présence ici non plus. Malgré que la nuit déjà avancée pouvait affecter l’absence d’habitants dans les rues. Plus je progressais en déjouant la surveillance de la Révolution, plus je m’approchais de l’immense QG qui se tenait au centre du pilier. Si j’en croyais les dires des soldats d’Ayame, le château qu’utilisaient les révolutionnaires avait été reconvertit en quartier militaire utilisé à différentes fins. Entreposer la nourriture en cas de siège par exemple, comme l’avait spécifié le révo abattu au début de mon infiltration. Cependant, je ne devais pas oublier mon objectif principal, réactiver le câble de téléférique qui permettrait à ma petite troupe d’atteindre le sommet à mes côtés. Câble qui devait se trouver de l’autre côté du plateau enneigé, donc derrière l’imposante citadelle, les choses se corsaient.
De l’autre côté du village,
Un peu trop tard au goût de ceux qui poirotaient toujours au pied du pilier.
Un peu trop tard au goût de ceux qui poirotaient toujours au pied du pilier.
-Tu crois savoir comment faire fonctionner un câble de c’genre toi?
Un des révolutionnaires posté en surveillance se retourna vers son interlocuteur pour poser sur lui un regard fatigué.
-Bof, mieux vaut ne pas le savoir. Lui répondit-il. Comme ça personne ne pourra nous d’mander comment faire tu vois.
Le jeune soldat qui avait posé la question au vieux vétéran se posta près de ce dernier, regardant la cabine qui se balançait joyeusement sous les forts vents de la montagne. Trahissant respectivement le froid qui les prenait, les deux hommes grelottèrent avec véhémence. Quelques instants plus tard se joignaient aux deux gardes qui frissonnaient cinq autres soldats qui patrouillaient également près du câble permettant d’accéder au bas de l’imposante montagne.
-On a amené de quoi faire un feu les gars. Annonça un des nouveaux arrivants au vétéran.
-Yepah! Un peu de chaleur dans cette nuit glaciale!
Ironie du sort, ce fut au même moment qu’il sentit la morsure glacée d’une lame lui perforant l’abdomen d’un bout à l’autre. Le vieil homme militaire posa un regard horrifié sur le bras fait d’acier recouvert de sang qui venait de fendre ses entrailles. Un instant plus tard, il s’écroulait dans un râle pénible dans la neige qui prenait des teintes de vermillon. Sans plus attendre, les autres soldats gueulaient à l’aide tout en fusillant sans interruption le meurtrier dont seul une partie livide de son visage perçait les ténèbres de la nuit hivernale.
Blade Mode 3
Les coups de feu firent rage, mais aucun ne blessa la cible pour autant que ces derniers l’atteignaient. En effet, ceux-ci ricochaient dans de violents tintements sur l’enveloppe corporelle de leur adversaire, comme si celui-ci n’était fait que d’une carapace impénétrable. Ce fut lorsqu’un coup de vent balaya les hauteurs, révélant du même fait les pans d’un manteau blanc et bleu que l’un des six gardes restant compris.
-C’est la Marine! La Marine est là!
Sans un bruit, l’ennemi disparu à nouveau dans la pénombre. Laissant les soldats et le tas de combustible pour le feu dans la peur et l’inconfort du froid nocturne. Un cri provenant de la gorge fendue d’un des hommes fendit à nouveau le lourd silence de la nuit. D’un mouvement collectif tous les soldats se retournèrent, braquant leurs armes sur leur défunt compatriote qui gisait au sol, laissant écouler son sang dans la neige. Le même soldat ayant hypothétisé la présence de la Marine sur le sommet du pilier repris de plus belle;
-Il faut que quelqu’un aille sonner l’alarme pour avertir le reste des troupes! Et trouvez-moi une lumière bon sang! J’panique dans ces ténèbres moi! Mais qu’est-ce que…!!
Sa voix s’éteignit au fond de sa gorge lorsque la lumière glauque d’un œil jaunâtre surgit des ténèbres quelques pas devant lui. Le premier réflexe du pauvre homme fut d’appeler ses compagnons en renfort. Mais quelle ne fut pas alors sa profonde peur lorsqu’il vit ces derniers s’écrouler d’un même corps dans la neige. Les uns lacérés, les autres transpercés.
Un léger rire sadique s’échappa des ténèbres s’élevant devant le soldat révolutionnaire qui mouillait piteusement ses frusques sous l’effet de la peur.
-Qu…qui…Qui êtes vous.
« Héhéhé. Pauv’ con. Même pas capable de garder un câble téléférique. »
- Tais-toi Dark. Tu brises le moment là.
« Oh bon sang. Si on peut plus s’amuser… »
-Hé oh j’suis toujours là moi! Renvoya le soldat à ses deux interlocuteurs.
Une lampe tempête s’alluma sous les yeux du jeune révolutionnaire. Une lumière diffuse en provenance de la lampe illumina faiblement son porteur. Alors une vision d’horreur fut offerte au pathétique soldat dont les jambes tremblaient sans interruption.
-Ta mort a pour nom Double Face.
Un léger gémissement s’échappa des ténèbres qui reprenaient leur emprise sur le sommet enneigé, un dernier cadavre s’écroula au sol. Quelques minutes plus tard, le câble et les cabines téléfériques se mettaient en mouvement. Bientôt, les troupes des Rhinos Storms seraient au sommet du premier pilier de Drum.
La guerre reprenait.
Un des révolutionnaires posté en surveillance se retourna vers son interlocuteur pour poser sur lui un regard fatigué.
-Bof, mieux vaut ne pas le savoir. Lui répondit-il. Comme ça personne ne pourra nous d’mander comment faire tu vois.
Le jeune soldat qui avait posé la question au vieux vétéran se posta près de ce dernier, regardant la cabine qui se balançait joyeusement sous les forts vents de la montagne. Trahissant respectivement le froid qui les prenait, les deux hommes grelottèrent avec véhémence. Quelques instants plus tard se joignaient aux deux gardes qui frissonnaient cinq autres soldats qui patrouillaient également près du câble permettant d’accéder au bas de l’imposante montagne.
-On a amené de quoi faire un feu les gars. Annonça un des nouveaux arrivants au vétéran.
-Yepah! Un peu de chaleur dans cette nuit glaciale!
Ironie du sort, ce fut au même moment qu’il sentit la morsure glacée d’une lame lui perforant l’abdomen d’un bout à l’autre. Le vieil homme militaire posa un regard horrifié sur le bras fait d’acier recouvert de sang qui venait de fendre ses entrailles. Un instant plus tard, il s’écroulait dans un râle pénible dans la neige qui prenait des teintes de vermillon. Sans plus attendre, les autres soldats gueulaient à l’aide tout en fusillant sans interruption le meurtrier dont seul une partie livide de son visage perçait les ténèbres de la nuit hivernale.
Blade Mode 3
Les coups de feu firent rage, mais aucun ne blessa la cible pour autant que ces derniers l’atteignaient. En effet, ceux-ci ricochaient dans de violents tintements sur l’enveloppe corporelle de leur adversaire, comme si celui-ci n’était fait que d’une carapace impénétrable. Ce fut lorsqu’un coup de vent balaya les hauteurs, révélant du même fait les pans d’un manteau blanc et bleu que l’un des six gardes restant compris.
-C’est la Marine! La Marine est là!
Sans un bruit, l’ennemi disparu à nouveau dans la pénombre. Laissant les soldats et le tas de combustible pour le feu dans la peur et l’inconfort du froid nocturne. Un cri provenant de la gorge fendue d’un des hommes fendit à nouveau le lourd silence de la nuit. D’un mouvement collectif tous les soldats se retournèrent, braquant leurs armes sur leur défunt compatriote qui gisait au sol, laissant écouler son sang dans la neige. Le même soldat ayant hypothétisé la présence de la Marine sur le sommet du pilier repris de plus belle;
-Il faut que quelqu’un aille sonner l’alarme pour avertir le reste des troupes! Et trouvez-moi une lumière bon sang! J’panique dans ces ténèbres moi! Mais qu’est-ce que…!!
Sa voix s’éteignit au fond de sa gorge lorsque la lumière glauque d’un œil jaunâtre surgit des ténèbres quelques pas devant lui. Le premier réflexe du pauvre homme fut d’appeler ses compagnons en renfort. Mais quelle ne fut pas alors sa profonde peur lorsqu’il vit ces derniers s’écrouler d’un même corps dans la neige. Les uns lacérés, les autres transpercés.
Un léger rire sadique s’échappa des ténèbres s’élevant devant le soldat révolutionnaire qui mouillait piteusement ses frusques sous l’effet de la peur.
-Qu…qui…Qui êtes vous.
« Héhéhé. Pauv’ con. Même pas capable de garder un câble téléférique. »
- Tais-toi Dark. Tu brises le moment là.
« Oh bon sang. Si on peut plus s’amuser… »
-Hé oh j’suis toujours là moi! Renvoya le soldat à ses deux interlocuteurs.
Une lampe tempête s’alluma sous les yeux du jeune révolutionnaire. Une lumière diffuse en provenance de la lampe illumina faiblement son porteur. Alors une vision d’horreur fut offerte au pathétique soldat dont les jambes tremblaient sans interruption.
-Ta mort a pour nom Double Face.
Un léger gémissement s’échappa des ténèbres qui reprenaient leur emprise sur le sommet enneigé, un dernier cadavre s’écroula au sol. Quelques minutes plus tard, le câble et les cabines téléfériques se mettaient en mouvement. Bientôt, les troupes des Rhinos Storms seraient au sommet du premier pilier de Drum.
La guerre reprenait.
- Spoiler:
- Et comme le dirait ce cher Robb: Sorry for the long post!!