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Cinquième Chapitre; Un imprévu de taille

Rappel du premier message :

Flanc du premier pilier de Drum,
La nuit suivant le conseil de guerre des Rhinos Storms.


Mes doigts gelés vinrent caresser la pierre, cherchant désespérément une aspérité assez creuse pour s’y enfoncer. Le vent glacial et acéré balaya une nouvelle fois la falaise, faisant virevolter les pans de mon manteau de Lieutenant-colonel qui se faisait malmener ainsi depuis les deux heures durant lesquelles je gravissais l’imposant pilier qui se dressait au sud de l’île. Mon exaspération s’envola lorsque ma sombre main droite s’accrocha vigoureusement à un morceau de la paroi qui dépassait légèrement assez pour que j’envoi d’un élan mon corps un mètre plus haut. Mes bottes coururent le long de la pierre glacée dans l’espoir d’atteindre le plus de hauteur possible. Finalement rattrapé par la gravité, mon corps amorça une chute vers le bas, chute qui fut entravée par mes doigts devenus acier qui se plantèrent avec fougue dans la roche. Les extrémités courbées et acérées s’enfoncèrent efficacement dans le roc, m’assurant une prise aussi efficace que celle d’un grappin. Il avait fallut s’y résoudre, le Léviathan ne possédait nullement d’équipement d’escalade, la majorité des soldats des Storms se voyaient donc cloués au sol, au pied des piliers. Et pourquoi ça? Car bien sûr, il était nécessaire que les révolutionnaires postés aux sommets des montagnes aient condamné l’accès des téléfériques jusqu’au sommet des piliers. Ainsi, aucune attaque ne pouvait venir du sol. Les marines se devaient alors de gentiment poiroter dans le froid des montagnes, au pied des colossales figures géologiques, en attendant de trouver une stratégie perdue d’avance pour accéder au sommet des cerisiers.

Sauf que les révos n’avaient pas compté sur le fait que Double Face était de leurs ennemis.
-On est presque arrivé Dark, je crois que j’aperçois le sommet.
« Y’a une heure aussi tu disais que t’apercevais l’sommet pov’ cloche. »
-Et c’était vrai aussi.
« Putain c’est loooong… »
-Moi je plaindrais plutôt le reste des troupes qui doivent attendre près des câbles pour monter Dark.
« Rien à foutre de ces troufions. »

Malgré la vulgarité frappante des propos de Dark, il y avait toutefois du vrai dans ce qu’il mentionnait. Les troupes étaient restées au sol, pour leur plus grand dam. En effet, le froid devait les gifler depuis deux bonnes heures, et ces derniers avaient malheureusement reçu de ma part l’interdiction de faire du feu ou n’importe quelle autre activité produisant de la lumière. Je comptais sur l’effet de surprise pour nettoyer le premier pilier, et si on découvrait avant mon entrée en scène la présence de la Marine au pied du pilier, s’en était fait de mon attaque. Combattant les noirs pensées constamment envoyées dans mon esprit par Dark, je lançai un encouragement silencieux à la quinzaine d’hommes postés en contrebas. Parmi eux se trouvaient cependant mes deux jokers, ceux qui me faisaient croire dur comme fer à la réussite de cette mission. Enzo et Cross. Le premier m’avait semblé étrangement amical sur le Léviathan, plus tôt dans la journée. J’en avais déduit que le caporal en question devait être quelqu’un sur qui compter, laissant de côté ma méfiance naturelle. Pour tout dire, je considérais que depuis les évènements sur Little Garden, j’avais fait d’énormes efforts sociaux. J’avais laissé derrière moi ma nature belliqueuse et mes tendances orgueilleuses que Dark tentait de me fournir chaque jour pour une attitude ouverte à toute personne. Du moins, cette attitude avait ses limites, mais je considérais que les récents exploits accomplis dans la jungle préhistorique m’avaient valu la confiance d’une grande partie de l’équipage, pour mon plus grand bonheur. Cross quant à lui avait la chance d’être considéré par moi-même comme un puissant guerrier, un atout dans un combat pour lequel je ne passerais pas le moins du monde.

Mes pensées vagabondèrent vers Stark à qui une autre mission avait été accordée. La dernière mission de type reconnaissance que j’avais fait s’était effectuée en sa compagnie, sur Little Garden, j’aurais bien aimé à nouveau travailler avec lui. Cependant, pour l’instant, je ne devais pas m’apitoyer sur de telle chose, la réussite primait. Les muscles de mes bras se bandèrent et je me propulsai cinq mètres plus haut, bravant le vent et la neige pour atteindre l’ultime corniche me permettant d’accéder au sommet du pilier. Continuant dans ma lancée, je pris un nouvel élan de la petite corniche dépassant de la solide paroi du cerisier pour me jeter sur le sommet du titanesque cylindre géologique. Les informations récoltées par Lilou ne mentaient pas. Un immense château prônait au centre du plateau. Dépassant de beaucoup le reste des bâtiments en termes de hauteur, l’incroyable chef-d’œuvre d’architecture semblait complètement fait de glace. Les balcons, merlons, créneaux, murailles, pics, tours et fenêtres renvoyaient tous un léger éclat luminescent se répercutant sur les flocons qui tombaient en rafale, rendant la structure royale de Sakura majestueuse au plus haut point. Des lumières éclairaient visiblement l’intérieur du bâtiment, ces dernières émanant par les fenêtres de l’édifice monumental. Si les sources des informateurs de la Commodore Ayame étaient fondées, le Roi et sa cour devait probablement toujours se trouver entre les murs de l’imprenable merveille médiévale.

Alors naquit un doute dans mon esprit. Pourquoi m’avait-on spécifié que seulement une quinzaine de soldats étaient nécessaires à la prise d’une si importante place forte? Avait-on cherché à nuire à l’entreprise. Pourtant j’avais eu la chance en tant que seconde de directement choisir les vétérans qui m’accompagnaient à ce jour. Tous d’anciens braves combattants de Little Garden. Pourtant, nous n’étions que quinze, excluant mes deux Jokers qui patientaient toujours en bas, près du téléférique, au point de rendez-vous convenu. Mon souci pour eux s’accentua. Avaient-ils rejoins le point de rendez-vous? Étaient-ils tombés dans une embuscade? Le plan ne semblait pas se dérouler comme prévu maintenant que j’y pensais, quelque chose de simple mais qui pourtant, m’échappait, me tiraillait l’esprit. Comme si soudainement je venais de commettre une erreur qui pourrait me coûter la vie à moi et mon escouade.

Pour éviter d’embrouiller mes pensées avec de tels doutes, je reportai mon attention sur les bâtiments qui parsemaient le sommet du pilier. Ceux-ci étaient imposants, bétonnés et sobres. Quelques fenêtres trouaient les murs de ces longs édifices aux faibles attraits artistiques, les seules décorations visibles étaient représentées par des croix rouges qui prônaient au dessus des portes de verre de chaque édifice. Ainsi, il semblait que tous ces pavillons appartenaient à la célèbre académie de médecine des Toubibs 20. Les célèbres médecins de Drum, ceux auxquels aucun mal ne résistait. Peut-être les médecins étaient-ils toujours tenus prisonniers à l’intérieur des cliniques et laboratoires médicaux. Ce serait notre chance pour les sauver.

À ce décor brouillé par la tempête qui faisait toujours rage s’ajoutait l’omniprésence de soldats portant les insignes révolutionnaires qui patrouillaient constamment les alentours du château ainsi que des projecteurs balayant les rues depuis les murs de cette même forteresse. Un nouveau doute s’insinua en mon esprit, j’avais souvenir sur la carte de l’île que les effectifs révolutionnaires sur le premier pilier de l’île étaient beaucoup moins nombreux. L’adversaire aurait-il effectué une rapide stratégie de défense en apprenant l’arrivée des Storms?

« Je mettrais ma main au feu que c’est là que le gros des troupes révolutionnaires sont positionnées. » Me souffla Dark qui rivait toujours son attention vers la colossale structure de glace qui dominait le plateau balayé par les vents.

-Probablement le Roi du Royaume de Sakura aussi. Y paraît que ça fait un moment qu’on ne l’a pas vu sur l’île. Ils doivent le tenir prisonn…
« Chut! On vient! »
Je me fondis dans l’ombre d’un bâtiment adjacent à l’endroit par lequel j’avais grimpé, le son de pas dans la neige qui couvrait le sol m’avait averti. Ma peau bigarrée se fut à moitié absorbé par la pénombre du bâtiment, ne laissant comme trace de ma présence que la lumière glauque de mon œil droit. Deux hommes passèrent non loin par une rue qui longeait l’habitation sur laquelle j’étais plaqué. Portant de chauds manteaux, le mousquet bien calé sur l’épaule, les deux hommes discutaient de chose et d’autre en regardant le sol immaculé devant eux. Visiblement, ces derniers ne s’attendaient pas à recevoir une visite surprise.

« La ferme et écoute, c’qu’ils disent me semble intéressant. »
Ce que je fis aussitôt.
-Tu crois que la Marine va bientôt passer à l’action?
-J’espère que non. De toute façon, on est équipé pour tenir un siège de plusieurs jours avec ce qui se trouve dans les caves du château.

-Héhé, ils y goûteront ces connards. Ep mais… qu’est-ce que…?!

L’homme semblait avoir remarqué ma présence. Affermissant sa prise sur son fusil, il le brandit en ma direction. Trop tard, j’allais déjà passer à l’action.
« Yeeehaaa! Et c’est parti mon kiki! »

Prenant élan sur le mur auquel je faisais dos, je me propulsai directement sur le révolutionnaire qui me tenait en joue. En moins de deux secondes, mon poing s’écrasait avec violence sur son nez, renfonçant ce dernier dans son crâne et brisant la boîte osseuse à de multiples endroits par le choc produit. L’homme s’écrasa sans bruit dans la neige. Poursuivant mon élan, je saisi l’arme de mon premier assaillant qui volait toujours dans les airs. Refermant ma main sur le canon, je balançai la crosse du mousquet dans les côtes du second antagoniste. Sa respiration fut automatiquement coupée. Je laissai l’arme tomber au sol sans plus de considération pour continuer ma mise à mort. D’un mouvement leste, je contournai l’homme en envoyant mon pied valser au dessus du pauvre bougre, le talon de ma botte vint broyer la nuque de l’homme qui tomba sans bruit à son tour sur le sol, le visage ensanglanté. Vite fait, bien fait. Sans perdre de temps j’avais neutralisé mes deux adversaires. Adversaires que je m’empressai de cacher dans l’ombre du bâtiment sous lequel j’avais cherché refuge plus tôt. Ces deux là ne se réveillerait pas de sitôt, j’avais donc quartier libre jusqu’à ma prochaine altercation. Et cette fois-ci je les espérais les moins nombreuses possibles.

Je traversai silencieusement le plateau, me cachant de la lumière des projecteurs du mieux possible. Je passais furtivement de ruelle en ruelle, préférant l’ombre des bâtiments au camouflage naturel qu’aurait pu m’apporter les puissantes rafales neigeuses qui affluaient du ciel. De nombreuses fois, je dus stopper ma progression pour éviter les innombrables duos de soldats qui patrouillaient les rues. Visiblement, la population plus ou moins oppressée qui se faisait presque absente dans les basses terres de l’île ne semblait pas faire acte de présence ici non plus. Malgré que la nuit déjà avancée pouvait affecter l’absence d’habitants dans les rues. Plus je progressais en déjouant la surveillance de la Révolution, plus je m’approchais de l’immense QG qui se tenait au centre du pilier. Si j’en croyais les dires des soldats d’Ayame, le château qu’utilisaient les révolutionnaires avait été reconvertit en quartier militaire utilisé à différentes fins. Entreposer la nourriture en cas de siège par exemple, comme l’avait spécifié le révo abattu au début de mon infiltration. Cependant, je ne devais pas oublier mon objectif principal, réactiver le câble de téléférique qui permettrait à ma petite troupe d’atteindre le sommet à mes côtés. Câble qui devait se trouver de l’autre côté du plateau enneigé, donc derrière l’imposante citadelle, les choses se corsaient.

De l’autre côté du village,
Un peu trop tard au goût de ceux qui poirotaient toujours au pied du pilier.


-Tu crois savoir comment faire fonctionner un câble de c’genre toi?
Un des révolutionnaires posté en surveillance se retourna vers son interlocuteur pour poser sur lui un regard fatigué.
-Bof, mieux vaut ne pas le savoir. Lui répondit-il. Comme ça personne ne pourra nous d’mander comment faire tu vois.

Le jeune soldat qui avait posé la question au vieux vétéran se posta près de ce dernier, regardant la cabine qui se balançait joyeusement sous les forts vents de la montagne. Trahissant respectivement le froid qui les prenait, les deux hommes grelottèrent avec véhémence. Quelques instants plus tard se joignaient aux deux gardes qui frissonnaient cinq autres soldats qui patrouillaient également près du câble permettant d’accéder au bas de l’imposante montagne.

-On a amené de quoi faire un feu les gars. Annonça un des nouveaux arrivants au vétéran.
-Yepah! Un peu de chaleur dans cette nuit glaciale!

Ironie du sort, ce fut au même moment qu’il sentit la morsure glacée d’une lame lui perforant l’abdomen d’un bout à l’autre. Le vieil homme militaire posa un regard horrifié sur le bras fait d’acier recouvert de sang qui venait de fendre ses entrailles. Un instant plus tard, il s’écroulait dans un râle pénible dans la neige qui prenait des teintes de vermillon. Sans plus attendre, les autres soldats gueulaient à l’aide tout en fusillant sans interruption le meurtrier dont seul une partie livide de son visage perçait les ténèbres de la nuit hivernale.

Blade Mode 3

Les coups de feu firent rage, mais aucun ne blessa la cible pour autant que ces derniers l’atteignaient. En effet, ceux-ci ricochaient dans de violents tintements sur l’enveloppe corporelle de leur adversaire, comme si celui-ci n’était fait que d’une carapace impénétrable. Ce fut lorsqu’un coup de vent balaya les hauteurs, révélant du même fait les pans d’un manteau blanc et bleu que l’un des six gardes restant compris.

-C’est la Marine! La Marine est là!

Sans un bruit, l’ennemi disparu à nouveau dans la pénombre. Laissant les soldats et le tas de combustible pour le feu dans la peur et l’inconfort du froid nocturne. Un cri provenant de la gorge fendue d’un des hommes fendit à nouveau le lourd silence de la nuit. D’un mouvement collectif tous les soldats se retournèrent, braquant leurs armes sur leur défunt compatriote qui gisait au sol, laissant écouler son sang dans la neige. Le même soldat ayant hypothétisé la présence de la Marine sur le sommet du pilier repris de plus belle;
-Il faut que quelqu’un aille sonner l’alarme pour avertir le reste des troupes! Et trouvez-moi une lumière bon sang! J’panique dans ces ténèbres moi! Mais qu’est-ce que…!!

Sa voix s’éteignit au fond de sa gorge lorsque la lumière glauque d’un œil jaunâtre surgit des ténèbres quelques pas devant lui. Le premier réflexe du pauvre homme fut d’appeler ses compagnons en renfort. Mais quelle ne fut pas alors sa profonde peur lorsqu’il vit ces derniers s’écrouler d’un même corps dans la neige. Les uns lacérés, les autres transpercés.

Un léger rire sadique s’échappa des ténèbres s’élevant devant le soldat révolutionnaire qui mouillait piteusement ses frusques sous l’effet de la peur.

-Qu…qui…Qui êtes vous.
« Héhéhé. Pauv’ con. Même pas capable de garder un câble téléférique. »
- Tais-toi Dark. Tu brises le moment là.
« Oh bon sang. Si on peut plus s’amuser… »
-Hé oh j’suis toujours là moi! Renvoya le soldat à ses deux interlocuteurs.

Une lampe tempête s’alluma sous les yeux du jeune révolutionnaire. Une lumière diffuse en provenance de la lampe illumina faiblement son porteur. Alors une vision d’horreur fut offerte au pathétique soldat dont les jambes tremblaient sans interruption.

-Ta mort a pour nom Double Face.

Un léger gémissement s’échappa des ténèbres qui reprenaient leur emprise sur le sommet enneigé, un dernier cadavre s’écroula au sol. Quelques minutes plus tard, le câble et les cabines téléfériques se mettaient en mouvement. Bientôt, les troupes des Rhinos Storms seraient au sommet du premier pilier de Drum.

La guerre reprenait.

Spoiler:
  • https://www.onepiece-requiem.net/t3486-fiche-de-double-face
  • https://www.onepiece-requiem.net/t3227-oswald-double-face-jenkins-t-as-un-probleme-avec-lui
-Mais je ne suis personne... Tout est la. Je ne suis qu'un des innombrables soldats anonymes de l'armée révolutionnaire. Mais surtout je suis un de tes frères, et cela devrait te suffire comme cela nous suffit à tous...

Pourquoi tes problèmes nous concerneraient ? Tu ne vois vraiment pas ? Est ce que tes problèmes concernaient les trois types qui se font fait égorger sur le léviathan ? Non bien sur que non.. Et pourtant ils sont morts quand même, et ce sont ces problèmes qui ne regardent que toi qui les ont tués. Ce n'était que des marines. Mais si demain ce sont nos hommes qui meurent à cause de toi, est ce que tu seras encore le seul à être concerné ?

Chaque geste que tu fais à des conséquences sur ceux qui t'entourent, que tu le veuilles ou non. Et quand ceux qui t'entourent sont tes frères, la moindre des choses est de les prévenir...

Mais c'est la qu'est le problème. Tu as oublié que nous étions tous dans le même camp. Tu veux qu'on te fasse confiance et qu'on t'écoute alors que tu nous caches des informations cruciales et que tu nous considères comme des ennemis, des traitres ou des incapables...

Rien ne prouve que tu peux nous faire confiance. Mais nous, nous ne t'avons rien caché. Est ce que chacun de nous va devoir t'exposer la liste de ses actions ? S'ouvrir les veines pour que tu puisses vérifier que notre sang est de la même couleur que le tien ?

Tu ne te débats seul contre tes ombres que parce que tu l'as choisi Auditore. Et il ne tient qu'a toi de ne plus l’être. Mais ça marche dans les deux sens, et ce n'est pas nous qui avons besoin de faire le premier pas...

    "Un de mes frères ..." répéta-t-il, plongeant son regard rageur au fond de sa choppe.

    Où étais-tu Cesare ? Traître, félon. Frère. Toujours dans les ombres, à veiller sur la cause. Ou pas. Trop de traître tout autour de lui, et il était seul dans les ombres. Seul à se donner la conversation et à toujours regarder derrière lui. Il fit tourner la bière brune qui restait au fond du broc. Puis il le porta à sa bouche et l'avala d'un trait. Les paroles de Mafaele lui faisaient l'office d'une douche froide. Il ne voulait pas parler d'Ombre, de la raison de sa venue. Il ne faisait pas même confiance à Céline, qui était peut être en train de risquer sa vie pour lui. Qui la lui avait déjà sauvée, ou était-ce une mise en scène ? Bordel. S'entourer de gens était toujours difficile. Il avait essayé d'instaurer la confiance, le respect. Et on lui renvoyait la trahison, les mensonges et le sang. Que penser de ces frères alors ? Cet enfoiré de brûlé avait raison. C'était lui qui était en mauvaise posture, lui qui était seul au milieu de tout ce beau monde. Cerné par les ténèbres. Il ne pourrait certainement pas renverser la Confrérie seul. Il était venu ici animé d'une rage qui n'avait cessé de croire depuis les évènements du Léviathan. Il ne comprenait pas qu'on puisse trahir, il ne comprenait pas pourquoi tout avait toujours besoin de finir dans le sang des innocents, comme venait si bien de lui rappeler Mafaele.


    "La Confrérie ..." reprit-il, songeur.

    Les volutes grisâtres qui émanaient de lui se calmaient peu à peu. Oui, tout avait commencé par là. Lorsqu'il avait aperçu Céline fuir le navire. Aperçu ? Attendez ... il ne s'était pas repenché sur la scène depuis lors. Non, il ne l'avait pas vue. Il l'avait entendue, avait été prévenu. Une voix, oui. Sa propre voix ? Ou celle de la jeune femme ? L'assassin fronça les sourcils, s'arrêtant avant même de commencer sa phrase. Il porta de nouveau sa choppe à la bouche, s'emparant des ultimes gouttes de breuvage qui tapissaient encore le fond du récipient. Là n'était pas la préoccupation de l'instant, il tirerait au clair cela plus tard.


    "La Confrérie. Un traître a décidé d'en prendre le contrôle et s'est mis en tête de m'éliminer pour justifier ses revendications. Tant que j'agis seul, il n'y a aucun raison qu'ils viennent vous chercher." expliqua l'assassin, abandonnant le combat de coq au profit de la raison.

    Ça, c'était son histoire. Et il était libre de la conter à qui il l'entendait. Le reste, c'était un peu plus délicat. Même les Révolutionnaires ne semblaient pas se rendre compte que le Seigneur Ombre était impliqué. Mais c'était là le nœud de l'histoire, la chose qui pouvait faire pencher la balance d'un côté ... ou de l'autre.

    "Concernant le reste des mes informations ... je n'ai pas vocation à oublier un visage. Alors j'escompte que tout restera entre nous." grogna-t-il, concédant à contrecœur ce qu'il allait annoncer.

    "La Marine est au courant de vos positions. J'ai vu la carte ce matin, je sais de quoi il en retourne. Un vol de reconnaissance a été effectué par une des nouvelles recrues du Léviathan. Mais en toute logique, vous auriez du recevoir des ordres pour changer l'organisation de la défense, je me trompe ?" commença l'assassin, croisant les bras.

    "Si c'est bien le cas, tu sais pourquoi je suis ici. Si ce ne l'est pas, la suite de la conversation devra se faire en privé. Car cela s'annoncerait de mauvaise augure pour de nombreuses personnes." termina l'assassin, regardant le brûlé droit dans les yeux.

    Non pas qu'il doutât du Seigneur Ombre, mais il préférait se garder des manœuvres des types de cet acabit. Si son plan était secret, ou si ses infos ne transitaient pas, c'était pour une bonne raison. Révéler ces infos était peu important. Mis à part mettre en évidence le fait qu'il y avait une taupe en la personne de l'assassin chez les Marines, si personne ne l'avait compris jusqu'à présent ... Quant au reste, l'implication d'un Maréchal de la Révolution pouvait toujours faire beaucoup de bruit, le genre de rumeur qui pouvait provoquer beaucoup de choses. Le moral était une puissante arme de guerre, et malgré ses exploits, Ombre n'était pas le plus aimé des hommes. Mieux valait garder cette information pour le moment opportun, si personne n'était encore au courant de ce détail ...
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      -Les ordres sont de ne rien changer de manière radicale à la défense. Nous savons qu'ils connaissent nos positions avancées et les forces que nous y avons stationnés. Si nous déplaçons les troupes en masses juste après leur reconnaissance, cela leur signalera sans erreurs possibles qu'un des leur nous renseigne. Et nous voulons l'évitons.

      Nous devons leur faire croire que nous ignorons tout de ce qu'ils font jusqu'a que nous puissions utiliser nos informations de façon décisive. Selon nos prévisions, le plus logique pour eux serait d'envoyer des commandos attaquer simultanément les trois piliers qui nous permettent de couvrir l’accès au chateau. Ce qui leur permettra ensuite de reproduire avec succès la manœuvre de l'amiral Alleyn. Nous avons donc retiré discrètement le gros des troupes de deux des trois points d'attaque pour minimiser nos pertes. Les hommes qui sont restés la bas sont volontaires et savent ce qui les attend.. Le troisième à été renforcé...


      Quand aux autres... Il n'est pas encore possible de définir de l'efficacité de ta rencontre avec les hommes de Kraab mais ils ne bougeront pas cette nuit... Je suis plus inquiet de ce qui se passe à l'Ouest. Un de nos postes côtiers ne répond plus...



    Dernière édition par PNJ Requiem le Dim 24 Fév 2013 - 19:54, édité 1 fois
      L'assassin hocha de la tête. Au moins, tout cela restait logique, et la question de sa venue ne restait pas en suspend. Il se détendit visiblement et se risqua même à soupirer doucement. C'était une stratégie valable. Le sacrifice n'était jamais chose appréciable, mais malheureusement souvent nécessaire. Fenyang s'engouffrerait certainement dans ce piège, et il se ferait plumer tel le pigeon qu'il serait. Bien pensé. Loin de ses méthodes de travail, mais certainement efficace.

      "Ils ont prit conscience de la présence de l'assassin à bord, de ce fait, j'ai donné crédit à sa présence en plaçant des explosifs un peu partout. J'ai insisté pour qu'ils les cherchent, aussi subtilement que possible ... et à l'heure actuelle, leurs opérations ont pris du retard, je n'en doute pas. Comme celui que vous avez abattu tout à l'heure. J'espère que ça leur a empêché de penser trop efficacement." déclara-t-il, espérant que c'était le cas.

      Cependant, il venait de soulever un point important. Ils savaient pour son implication avec les hommes de Krabbs. Donc ils savaient pour Ombre et ses ordres. Et Mafaele en devenait soudain bien plus intéressant. L'assassin se redressa et se gratta le menton. Que son plan pour les bombes ait marché ou non, cela leur donnait d'une part un peu plus de temps, et d'autre part, s'il en restait encore en place, cela ferait un joli feu d'artifice. Mais là n'était pas la question pour l'instant.


      "Les hommes de Krabbs ... cela couvrira ma fuite un temps. Quoi qu'il en soit, je n'aime pas tuer gratuitement, j'espère que ce compromis sera viable." avoua l'assassin, fronçant les sourcils.

      "Et je te vois venir avec le camp avancé. Malheureusement, avec le vent qui vient de se lever, j'aurais du mal à le rejoindre rapidement, mais je suis apte à m'y rendre par d'autres moyens. Cependant, j'avais une certaine personne à rencontrer en cette fin de soirée, et j'ai des nouvelles à prendre quand à Envy. Si jamais cela vous intéresse toujours ..." proposa l'assassin, se demandant si Mafaele ne cherchait pas à l'éloigner un temps, par cette mission.

      Non pas que se jeter sur la première demande du type l'enchantât, mais il commençait à se demander si cette rencontre était réellement due au hasard. Et puis ça le laisserait libre d'aller où il voulait en vérité. Il avait grand besoin de se dégourdir les jambes, de se défouler. De se battre, oui. Après, il avait toujours un moyen pour se déplacer rapidement, mais il avait peur de s'épuiser en cheminant ainsi. Sans oublier qu'il lui faudrait bien dormir avant la fin de la nuit. Quelques heures tout du moins, histoire de ne pas être inapte les jours suivants. Il pouvait veiller, bien sûr, mais tout repos était bon à prendre à l'orée d'une guerre.


      "J'ai besoin de prendre l'air de toute manière. Quelque chose que je devrais savoir, de plus ? Position, nombre ?" demanda-t-il, dardant un regard las vers Staline.

      Il jouait cartes sur table, et il s'il s'en sortait sans chaperon, ce serait formidable. Mais il n'y croyait pas véritablement.
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        -La tempête s'est levé et d’après notre spécialiste en mauvais temps (il lève un regard amusé vers Staline qui rigole) ça va souffler et neiger toute la nuit. Je ne sais pas comment fonctionne ton pouvoir, mais tenter de te rendre si loin cette nuit me parait dangereux...

        Il déplie une carte qu'il sort d'une de ces poches et l'étale sur la table. La même que celle de Lilou, mais avec des chiffres et des noms plus précis...

        Cinquième Chapitre; Un imprévu de taille - Page 2 Drum-copie_imagesia-com_5sa4_large

        -Le poste d'observation Ouest a manqué les trois derniers tours de contact. Au vu des précautions qu'on a prise pour le maintenir, l'explication la plus probable est qu'on leur soit tombé dessus sans qu'ils aient le temps de donner l'alerte. Rien de vraiment complexe pour des types de ton calibre, mais ça exclue une rencontre hasardeuse. Leur premier loupé date du milieu de l’a prés midi. Si les types responsables sont restés sur place ils feront comme tout le monde et ne bougeront pas avant le matin. S'ils ont bougés dés leur arrivés, c'est plutôt vers ce village qu'ils doivent être...

        Il pointe un deuxième point sur la carte juste au pied d'un pilier...

        -On a un trentaine de types sur place. Ils sont un peu sur les dents à cause des lapins des neiges mais ils ne devraient pas se faire surprendre sans nous appeler. Si tu veux bouger, il vaut mieux que tu ailles les retrouver eux. En visant les piliers tu auras moins de chance de te perdre.

        Mais tu n'es pas obligé d'y aller maintenant. Demain il fera beau et un homme qui sait voler nous sera très utile...

        L'assassin se passa la langue sur les dents, évaluant la pertinence de la situation. S'il partait maintenant, c'était remettre aux orties la possibilité de rencontrer Ombre au calme. Mais ses besoins personnels n'entraient pas en ligne de compte lorsque la vie de ses pairs était en danger. Cette disparition était préoccupante. Etait-il urgent de s'en préoccuper ? C'était certain. Mais y aller pendant la nuit était risqué. À ceci près que la majorité de leurs adversaires pourraient se faire la même remarque. Qui était assez fou pour sortir par un temps pareil ? Il devait tirer profit de sa témérité, et les prendre de court. L'effet de surprise était toujours bon à prendre. Et rien ne l'empêcherait d'exécuter un repli si l'occasion s'en présentait. Rafael se gratta de nouveau le menton, souriant légèrement face au rire caverneux du géant. L'atmosphère se détendait légèrement. Il restait méfiant, mais tâchait de profiter au mieux de cette occasion.

        "Bien. Je trouverais ce qui ne va pas. Je ne resterais pas ici les bras croisés. Je ne suis pas obligé de voler, je peux profiter de mes talents pour me déplacer plus rapidement que quiconque ici, du moins en théorie." trancha-t-il, vérifiant l'attache de sa lame à sa ceinture.

        Il se rendit compte d'un détail qui pouvait avoir son importance. Old Lando avait détruit sa rapière. Il inspira profondément et se racla la gorge.


        "Hum. Un détail, y a-t-il de quoi remplacer une lame défectueuse ? Une rapière, ou autre arme du genre. Je suis actuellement désarmé, et si je pouvais y palier avant d'aller affronter le blizzard et les lapins ..." demanda-t-il, se levant de sa chaise.

        "Je communiquerais sur l'avancée de la situation. Logiquement, je serais de retour au petit matin. Sauf si incident il y a. Mais avec Krabbs au nord, Fenyang au sud, on devrait être tranquilles cette nuit ... Au pire, vous avez mon identifiant. Contacte-moi si tu penses que je peux être utile. Mieux vaut que je reste en mouvement pour éviter de vous compromettre, comme tu l'as dit. Mes problèmes me suivent." insista-t-il une dernière fois.

        Se feignant d'un bref salut de la tête, l'assassin se dirigea vers la sortie, saisissant au passage l'arme que lui tendait l'un des Révolutionnaires. Le remerciant en posant sa paume sur son avant-bras, il s'empara de la lame qu'il lui tendait. Il la tira du fourreau, inspecta son tranchant et en parut satisfait. Il le gratifia d'un sourire et la rangea à sa taille. Plus grossière que la sienne, moins équilibrée. Elle semblait taillée pour l'offensive et l'attaque en finesse. Il n'était pas expert, mais ce n'était pas de cette manière qu'il se battait. Bah, peu importait après tout. Sa force ne résidait pas dans cette écharde de métal. Arrivant devant la porte, il adressa un dernier regard aux deux hommes attablés et se félicita d'avoir saisi l'occasion de prendre l'air. Loin de Mafaele et de ses airs suffisants. Il avait expédié la conversation en vitesse pour éviter de perdre son sang-froid. Du moins, encore plus le perdre. Un des Révolutionnaires le rattrapa cependant.


        "Heu ... monsieur ..." l'interpella-t-il.

        "Appelle moi Rafael ... l'ami. Que veux-tu ?" répondit l'assassin, un sourire mielleux sur les lèvres.

        Le gamin, car c'en était presque un, lui tendit un paquet entouré de carton. Ainsi qu'un étrange ustensile rectangulaire et argenté. L'assassin s'en empara. Un paquet de tabac roulé, et un briquet. Il l'actionna. La flamme était sensée résister aux grand vents. Un cadeau touchant.


        "Pour le froid ... et vos nerfs." se risqua-t-il, ce qui tira un léger éclat de rire à l'assassin.

        Bordel, si même les adolescents se mettaient à le grimer, où irait-il ? Il accepta le cadeau avec sagesse, et lui attrapa l'avant-bras de sa main gantée.


        "Merci ..."

        "Jared, monsieur Rafael."


        "Merci Jared. J'en prendrais soin, voilà un cadeau touchant. Que la fortune t'accompagne, mon frère, et que les étoiles nous guident." termina-t-il, avant de sortir de la demeure, générant un fort courant d'air.

        L'épaisse porte en bois se referma derrière lui, avec un battement lourd, étouffant les dernières paroles de ses alliés. Rafael tira une cigarette de son étui et la porta à sa bouche. Il actionna le briquet tempête et alluma le tabac. Il inspira une profonde goulée, toussa en ricanant. Quel goût infâme. Souriant de sa propre bêtise, il retira une autre latte et sentit la force de la drogue douce le soulager un peu. Hmm. Que du tabac là dedans ? Bref. Peu importait. Il rangea le cadeau et s'empara de son escargophone blanc. Il composa l'identifiant de Céline. Un bref instant seulement, pour qu'elle sache qu'il attendait des informations. Elle le sentirait juste s'agiter. N'entendrait rien, mais c'était ça l'important. Il était temps qu'elle lui apporte de bonnes nouvelles, il en avait un besoin crucial. Il hésita une fraction de seconde à appeler Ombre, puis jugea que ce n'était pas nécessaire. Il rangea donc son escargophone immaculé, puis s'empara du noir. Il l'inspecta, puis le rangea dans une poche externe, histoire de pouvoir capter la moindre fréquence qui passait à côté. Tirant une nouvelle bouffée, il s'avança, fermant le col de son habit. Le vent le fouetta durement, et des flocons vinrent s'agréger dans sa barbe naissante. Rafael resserra ses fourrures, puis il s'avança vers le gouffre qui bordait le château, gardant ses yeux rivés vers les piliers. Y avait-il eu d'autres attaques ? Combien de ses frères étaient morts, en cet instant ? Pas de lumières anormale, bon signe. Il ferma les yeux, se remémora la carte puis se tourna dans la direction appropriée. A partir de là, il lui suffirait d'avancer tout droit pour gagner le pilier. C'était le point où il devrait se rendre en premier, ils auraient certainement des informations supplémentaires à lui apporter. Il irait au village ensuite. Chassant la neige de ses bottes, il modifia légèrement la densité de son fruit pour ne pas s'enfoncer dans le sol. Le vent faillit alors le disperser. Cela serait plus ardu que prévu. Se fondant en une masse grisâtre, l'assassin parut s'aplatir à terre, ne formant qu'une mince chape sur la neige. Puis la forme se mit en mouvement et glissa sur la neige, relativement à l'abri des courants d'airs dispersifs. Moins rapide que la voie des airs, plus en sécurité qu'au milieu des vents. En toute logique, son avancée serait on ne pouvait plus discrète, et efficace ...

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