« T’occupe. »
Et suis-moi, si tu le veux. Mais ça, je ne le dis pas. Mieux vaut pas. Enfin, j’imagine.
Je lâche ça à Enzo, à sa question. Qu’est-ce que ça peut lui faire ? De toute façon, il n’a pas à le savoir. Que ça ne finisse pas dans mon dossier. Communiquer avec un Pirate primé, c’est mal. Enfin… Je crois. Même si ce Pirate peut éventuellement nous sortir d’une situation difficile. Je tourne les talons et me précipite dans les longs couloirs. Escargophone en main, je me rue dans ma chambre ou je finis par m’installer sur mon bureau.
Brancher l’escargophone blanc, à l’autre. Composer le numéro. Et attendre.
Pulupulu. Pulupulu. Pulupulu.
« …
- Salut Robb. »
Ma voix. Ça fait longtemps aussi qu’il ne l’a pas entendu. Mais qu’importe, je ne suis pas là pour des retrouvailles. Je n’ai pas le temps pour ça, pas dans ma condition. Peut-être qu’il le sent, que ma voix est teintée de stresse, de précipitation. Peut-être qu’il entend mon souffle qui se veut lent et calme, mais qui ne l’est pas vraiment...
« Je suis à Drum. »
Ma phrase veut tout dire. Et rien dire. Mais il en sait assez, je pense, pour déjà s’inquiéter de ce qui m’arrive. Drum. C’est son pays. Drum, c’est sa nation. Et je ne l’appelle pas par hasard. J’abats cette carte. Il faut. Il est mon Joker.
« J’ai besoin de toi. »
Drum, son tourisme, et ses montagnards albinos.
Cela sonne. ça sonne ? Cela sonne. ça sonne ! Des bruits d'pas frénétiques, des hurlements animaliers, des chutes, puis une main qui grimpouille, qui palpite, qui s'agite. Doigts tendus et pouce collé pour faire une tête qui balaie la pièce de ses yeux imaginaires pour s'assurer que la voie est libre. La main qui courre sur des tas d'instruments divers et variés, allant du stéthoscope à la table à langer laisse la place à un bras poilu. Puis à une épaule dans un débardeur.
Et à un Papa.
« Ouiiiiiiii ? »
Il reconnait la voix, se redresse aussitôt, son sourire s'effaçant à mesure qu'elle cause. Drum. Qu'est-ce que c'est qu'ce chantier ? Ses sourcils se froncent et une expression qu'elle avait été la première à faire surgir naquit sur son visage : un sourire en coin, confiant ; et un défi au monde dans les yeux.
« 'Besoin de quoi ? »
Pas besoin de plus pour elle. Jamais besoin d'plus pour une sœur. Mais la curiosité taquine, alors il commande, un peu brusque :
« Bwo ho ho... explique ! »
« Drum : la Révolution, Krabb et la Marine. »
Tout y passe, dans un résumé pas si résumé ou je lui explique tout ce que je sais. Ce que j’ai vu, ce que je n’ai pas vu. Les piliers occupés, la présence de Krabb au nord de Drum, le château pris d’assaut, le Roi enfermé, le coup d’état, la mort proche d’Alleyn, le capotage de la mission de secours. Et nous, au milieu de tout ça, qui devons penser avec ce qu’on a. Et ce dont on manque. Des effectifs, des informations. On ne sait pas où donner de la tête, ni quoi donner a qui.
Et même l’infiltré y passe. J’ose esquisser sur la dague que Gabriel a trouvée, sans en dire grand-chose non plus. Les bombes aussi, mais ça, ça ne le concerne pas. J’ai besoin de lui, parce qu’il connait son pays.
« Ils ont l’avantage du terrain et du nombre. Ainsi qu’un ami à moi retenu dans un campement proche. »
Julius. A lui aussi, j’y pense. Alors, j’ose esquisser sur notre plan, ce que Salem a prévu de faire pour renverser Drum. Le liquidage des tours, les avalanches lors du piège. Je ne sais pas comment tout ça va finir, mais il faut qu’il sache :
« Je voudrais faire de mon mieux, Robb. Et le mieux que j’ai, c’est toi. »
T'occupe, t'occupe, elle est marante elle. On est pas loin d'une situation de crise, alors tout ce qui pourrais nous être utile m'intéresse. Franchement.... Alors, qu'elle le veuille ou non, je me mets à la suivre, ce qui ne semble pas trop la déranger (sinon elle m'en aurait collé une depuis longtemps). Elle semble chercher à s'éloigner le plus possible de toute présence humaine... Cela voudrait dire que la mécano ne veut pas que l'on apprenne qu'elle connait ce mystérieux ami? Kéhéhéhé, à bien y réfléchir, c'est logique: je sais qu'elle a eu pas mal de fréquentations peu recommandables, et qu'elle a traînée dans plusieurs affaires sordides.
Alors, avant de rentrer dans la chambre, je guette, je vérifie bien que personne ne nous écoute. Puis, je la suis, et je m'accroupi à coté d'elle, je caresse la tête d'Anko, et j'attends. Ça sonne, ça sonne, en enfin, quelqu'un décroche. Un nom est prononcé. "Robb". Je fais une rapide recherche dans ma mémoire, et j'arrive à identifier la personne, dont Lilou m'avait effectivement parlé, le jour de notre dispute. "Robb Lochon, le montagnard",une prime qui dépasse les 4 000 000 de berrys, recherché pour vol, coups et blessures, destruction, agression et fessage des nombreux civils et représentants de l'ordre. Un sacré morceau, doublé d'un original. Et Dame Fortune savait que j'aimais les originaux. Surement parce que j'en étais un moi même.
Lilou commence à lui expliquer la situation, elle lui raconte tout ce qu'elle semble savoir, elle lui donne un maximum de détail. C'est fou, elle doit vraiment avoir une grande confiance en ce type pour lui transmettre autant d'information importante. Surtout que c'est un pirate.... M'enfin, ce n'est pas moi qui vais la critiquer. Pirate, marine, révolutionnaire, je me moque royalement du camp auquel appartient une personne. Ce qui m'intéresse, c'est la personne en elle même.
Alors, j'attend toujours, silencieux, j'écoute attentivement ce qui se dit. Qui sait, je pourrais peut être en tirer quelque chose d'intéressant. Vas y, mon bon Robb, parle nous un peu de ton pays...
Alors, avant de rentrer dans la chambre, je guette, je vérifie bien que personne ne nous écoute. Puis, je la suis, et je m'accroupi à coté d'elle, je caresse la tête d'Anko, et j'attends. Ça sonne, ça sonne, en enfin, quelqu'un décroche. Un nom est prononcé. "Robb". Je fais une rapide recherche dans ma mémoire, et j'arrive à identifier la personne, dont Lilou m'avait effectivement parlé, le jour de notre dispute. "Robb Lochon, le montagnard",une prime qui dépasse les 4 000 000 de berrys, recherché pour vol, coups et blessures, destruction, agression et fessage des nombreux civils et représentants de l'ordre. Un sacré morceau, doublé d'un original. Et Dame Fortune savait que j'aimais les originaux. Surement parce que j'en étais un moi même.
Lilou commence à lui expliquer la situation, elle lui raconte tout ce qu'elle semble savoir, elle lui donne un maximum de détail. C'est fou, elle doit vraiment avoir une grande confiance en ce type pour lui transmettre autant d'information importante. Surtout que c'est un pirate.... M'enfin, ce n'est pas moi qui vais la critiquer. Pirate, marine, révolutionnaire, je me moque royalement du camp auquel appartient une personne. Ce qui m'intéresse, c'est la personne en elle même.
Alors, j'attend toujours, silencieux, j'écoute attentivement ce qui se dit. Qui sait, je pourrais peut être en tirer quelque chose d'intéressant. Vas y, mon bon Robb, parle nous un peu de ton pays...
Lilou avait vu Robb hurler des centaines de fois : de joie, d'allégresse, de défi, de colère.
Mais jamais de fureur. Une fureur qui battait dans son sang, dans son cœur. Les tambours. Les tambours de la guerre. Tu veux foutre une avalanche sur nos terres ? On va cramer ta famille.
« PUTAIN DE CITADINS ! Vous êtes... vous êtes... bordel de dieux, vous êtes des gros cons ! »
A l'autre bout du fil, sur le Léviathan, Lilou peut voir l'escargophone qui se contracte, furibond, les veines lui serpentant sur la tronche. Puis on entend le bruit du bois qui craque et une respiration qui tente de se calmer. Tant de gens à fesser et même pas le temps d'le faire punaise ! Robb reprend le combiné et on peut voir l'escargophone froncer les sourcils :
« T'as de la chance, j'ai pas l'temps de venir vous filer une fessée et d'apprendre les bonnes manières au crétin qui risque de détruire un écosystème plus vieux que la génération de connards qui l'ont engendré. Bien. Fuuuuu... bon, c'est peut être pas des connards... MAIS JE SUIS PAS CONTENT OKAY ?! »
L'escargophone fait une grimace patibulaire pour prouver les dires du Montagnard.
« Bon. Normalement, j't'aurais t'laissé débrouiller, mais c'pas une situation normale. On dérange pas Drum. * Lourd soupir * J'vois qu'eux. Mais vous allez en chier bwo ho ho... t'peux d'mander d'l'aide à mon peuple, mais je te préviens : ne crois pas qu'ils seront avec vous. Les Montagnards voudront que vous dégagiez et point barre. Ils viendront avec vous pour accélérer simplement la chose ; et essayerons sans doute de négocier avec les Révolutionnaires aussi. Peu importe si on doit se battre entre nous, le Royaume Blanc prime. Les seuls avec qui tu pourras vraiment copiner, c'est les membres de ma famille. Et encore, j'suis pas sûr. Mais au moins ce seront les seuls un minimum objectifs dans tout c'foutoir... alors, voilà comment tu les feras venir... »
Il explique ce qu'elle devra faire. Lentement. Ce n'est pas dur, mais il martèle bien chaque mot pour qu'elle comprenne que ce n'est pas une blague. Elle devra hurler dans la montagne "Reblochon Robb Lochon" jusqu'à ce qu'ils viennent.
Et amener de la bouffe aussi.
Et bah, il est pas content le fameux Robb. De toute évidence c'est un amoureux de la nature, et aussi quelqu'un conscient du danger que pouvait représenter une avalanche. Malheureusement pour toi mon grand, ici, c'est la guerre, tous les moyens sont bon pour arriver à nos faims.... Hum, fins.
Et puis, il commence à parler de montagnard ou de sa famille qui pourrait nous aider. De toute évidence, c'était une sorte de troisième camp, plutôt neutre. Je n'aimais pas ça, je n'aimais vraiment pas ça, c'était le genre de personne pouvant poignarder leur allié dans le dos à tout moment, une fois ce qu'ils voulaient obtenu.... Et aller les voir pour les mettre au courant de la situation sur Drum, c'est aussi prendre le risque de les voir rejoindre les révolutionnaires. On l'aura dans l'os si c'est ce qui se produit. Cette idée ne me plaisait pas, mais je restais silencieux. Autant écouter les explications de l'autre jusqu'au bout.
Et maintenant, il nous explique comment rencontrer ces fameux montagnards.... Et franchement, j'ai un peu l'impression qu'il se fout de notre gueule. Beugler dans la montagne une phrase débile, mais bien sur. S'il veut qu'on se fasse repérer par l'ennemi, il n'a qu'à le dire tout de suite hein. Et j'croyais qu'il voulais pas qu'on déclenche d'avalanche.... Je suis pas un expert, mais me semble bien qu'hurler dans une montagne couverte de neige, c'est un moyen assez simple de s'en prendre une en pleine poire.
Et v'la qu'il nous dit qu'on devra amener de la bouffe. Alors la, c'est juste non: je ne partage ma nourriture que pour des trucs sérieux! Et ce qu'il nous proposait, la, ça empestait l'arnaque pour moi. Les choses commençaient à virer un peu trop "quitte ou double" à mes yeux, et je ne pu m'empêcher de lâcher:
-Ouais donc en gros vous nous conseillez d'aller voir des types qui ne veulent pas de nous, qui désirent plus que tout nous jarreter de l'île, et qui en plus pourraient s'allier à la révolution..... Cool! Et en plus faut leur donner notre bouffe.... Il y a pas un moyen de s'assurer de leur "loyauté?". Nan parce que ça m'emballe pas cette histoire....
Il me fallu quelques secondes pour réaliser que j'avais dis tout ça à voix haute, et pour prendre conscience de ma boulette.
-Heuuuu, je veux dire........ Kwak!
Et puis, il commence à parler de montagnard ou de sa famille qui pourrait nous aider. De toute évidence, c'était une sorte de troisième camp, plutôt neutre. Je n'aimais pas ça, je n'aimais vraiment pas ça, c'était le genre de personne pouvant poignarder leur allié dans le dos à tout moment, une fois ce qu'ils voulaient obtenu.... Et aller les voir pour les mettre au courant de la situation sur Drum, c'est aussi prendre le risque de les voir rejoindre les révolutionnaires. On l'aura dans l'os si c'est ce qui se produit. Cette idée ne me plaisait pas, mais je restais silencieux. Autant écouter les explications de l'autre jusqu'au bout.
Et maintenant, il nous explique comment rencontrer ces fameux montagnards.... Et franchement, j'ai un peu l'impression qu'il se fout de notre gueule. Beugler dans la montagne une phrase débile, mais bien sur. S'il veut qu'on se fasse repérer par l'ennemi, il n'a qu'à le dire tout de suite hein. Et j'croyais qu'il voulais pas qu'on déclenche d'avalanche.... Je suis pas un expert, mais me semble bien qu'hurler dans une montagne couverte de neige, c'est un moyen assez simple de s'en prendre une en pleine poire.
Et v'la qu'il nous dit qu'on devra amener de la bouffe. Alors la, c'est juste non: je ne partage ma nourriture que pour des trucs sérieux! Et ce qu'il nous proposait, la, ça empestait l'arnaque pour moi. Les choses commençaient à virer un peu trop "quitte ou double" à mes yeux, et je ne pu m'empêcher de lâcher:
-Ouais donc en gros vous nous conseillez d'aller voir des types qui ne veulent pas de nous, qui désirent plus que tout nous jarreter de l'île, et qui en plus pourraient s'allier à la révolution..... Cool! Et en plus faut leur donner notre bouffe.... Il y a pas un moyen de s'assurer de leur "loyauté?". Nan parce que ça m'emballe pas cette histoire....
Il me fallu quelques secondes pour réaliser que j'avais dis tout ça à voix haute, et pour prendre conscience de ma boulette.
-Heuuuu, je veux dire........ Kwak!
« Mon dieu… Tu me demandes de m’exhiber pour aller discuter avec des fous furieux qui vont me bouffer mes repas des prochaines semaines, tout ça pour prendre le risque de me prendre une veste, en plus de les voir aller copiner avec l’adversaire ? »
Mais là, le drame se produit. Et Enzo l’ouvre. Pour dire la même chose que moi. Bien sûr, un silence de plomb tombe dans la pièce, et au lieu de tirer une mine patibulaire, l’escargophone affiche un air improbable.
La sentence tombe aussi vite :
« IDIOT ! »
BAM.
« Robb… Je te présente Enzo. »
Je n’esquisse pas sur l’énorme bosse qui pousse sur le sommet de son crâne. Quoiqu’elle ferait rire le Montagnard au bout du fil. Mais l’heure n’est pas à la détente, et je dois réagir sur ce qu’il me dit :
« Je ne le ferais que parce que ça concerne les Hommes de ton Royaume, et parce que nous voulons la même chose : que la Révolution s'en aille. Et aussi parce que toute aide est bonne à prendre, il nous faut au moins un avantage du terrain. »
Pour moi, la conversation touche à sa fin. Je vais devoir aller faire le guignol dans des terres reculées pour faire sortir un peuple de barbare local. L’idée ne m’enthousiasme guère, et je suis mitigée sur les résultats que ça donnera. Aller triturer un nid de guêpe pour se faire courser juste après n’a jamais aider personne. Et agir sans leurs consentements est tout de suite plus accommodant. Mais je n’ai qu’une parole. Malheureusement pour moi.
« Je tâcherai de préserver ton île, mais comme tout le monde, j’ai des limites. De toute façon, le mal est déjà fait. »
J’ai l’air mauvaise. Je pense à Alleyn en disant ça. Je pense que tout est parti de là. Et je pense que Robb me parle d’Arbre quand je lui parle d’Homme. Je n’apprécie pas non plus cette fureur que je trouve mal placée. Je ne le dirais pas, mais il l’entend au son de ma voix, de toute façon.
« Enzo, tâche de surveiller le Léviathan jusqu’à mon retour, je ferais en sorte de revenir avant le démarrage de votre mission. Ne laisse personne rentrer sur le Navire tant que je ne suis pas revenue… Et si tu peux superviser le désamorçage des bombes, ne te gêne pas. »
Je me tourne vers l’escargophone. Je n’ai rien de plus à dire, mais je salue mon ami d’un geste de main que l’escargot refait de l’autre côté :
« Robb… a la prochaine. Je t’en dois une. »
Par ou c'est, la cuisine ?
Je pars ici
Dernière édition par Lilou B. Jacob le Jeu 17 Jan 2013 - 19:51, édité 1 fois
L'escargophone afficha un sourire en coin et un sourcil levé. A bord du navire des L.I.O.N's, Robb s'était calmé même si les veines sur ses tempes battaient toujours un peu. Oh, toi tu es un petit bambin-furoncle qui mériterait une fessée, ça s'entend tout d'suite bwo ho ho ! Le bruit caractéristique d'un punch de Lilou le prouvait dans ses dires, c'est qu'il en avait essuyé lui-même plus d'une fois...
« Ah bah tu t'es fait un poto Lilou, j'suis fier de toi ! Coucou fiston ! Oh, pas la peine de t'cacher va, j'sais très bien que Lilou est trop tête en l'air pour filer un truc vocal à Bee. Elle a raison d'ailleurs, i'serait moins mignon sinon bwo ho ho. Enzo donc. Tu sais, je connais plein de bambins qui s'appellent comme toi, ils sont un peu polisson ! »
Beaucoup plus détendu que précédemment, le Montagnard perçut la tension et les efforts que faisait Lilou avec lui à cet instant précis. Le sourire du Docteur disparut pour arborer une expression plus neutre et attentive. Il la sent qui s'en va et le signe de sa main confirme. Alors, il crie une dernière fois, pour la retenir, mais cette fois-ci, il affiche un étrange calme teinté de tristesse. La tristesse de celui qui n'est pas là :
« LILOU ! Si ça avait été moi... je... je t'aurais aidé tout de suite. Mais Drum, c'est notre maison, l'un des seuls endroits où mon peuple s'est établi. Pour nous qui avons enfin pu trouver un endroit où vivre... le Royaume Blanc prime. Ne penses pas cependant que nous vous laisserons ou que nous vous poignarderons dans le dos. Ces gens sont mon peuple Lilou et tu me connais. Tu découvriras avec eux notre fierté et notre honneur. Quand tu les côtoieras un peu, tu seras moins triste et tu comprendras. Pour nous... vous êtes malheureusement les mêmes. Révolutionnaires comme Marines, vous apportez la destruction là où il y en avait peu avant. Nous ne sommes pas les habitants de Drum Lilou et nous préférons d'ordinaire rester dans notre coin, mais là c'est trop important. Alors nous allons aider et nous allons faire tout ce que nous pouvons pour notre île, à notre manière, aussi imparfaite soit-elle. D'solé. »
L'escargophone du Léviathan leur offrit un grand sourire encourageant.
« Quant aux moyens pour appeler les Montagnards à la rescousse : tu n'auras pas besoin de crier très fort rassure-toi. Des gens de mon peuple doivent déjà être dans les environs de votre camp enfaite. Cela les fera sortir de leur cachette. C'est un peu "un cri d'identité" si tu préfères. On a inventé ça au cas où les enfants se perdraient dans les montagnes. Quant à la nourriture, pas grand chose, mais ça prouvera que vous êtes venus en amis. Rappelez-vous que de notre point de vue vous êtes des intrus. Cette gentillesse inattendue de votre part pourrait bien vous éviter une tentative de meurtre. T'vois Enzo ? Faire confiance. Et avoir foi en quelqu'un en retour. Tu n'auras aucun gage de notre loyauté en mots, mais vous le comprendrez. Alors, vous n'aurez plus peur. J'espère que tu nous comprendras un peu mieux après ça Lilou, il y a toujours une autre manière de faire, ne te l'ais-je jamais appris ? »
Toujours.
Et sur le Léviathan, l'escargophone pleurnicha avant de s'éteindre, fier et larmoyant :
« ET N'MOURREZ PAS BANDE DE FIFOUS, Z'ÊTES DES BAMBINS FORMIDABLES ! Et lavez vous bien les dents aussi... »
KATCHA.
La transmission rompue, Robb s'assit sur une chaise, essuyant ses larmichettes. Il fallait qu'ils comprennent, aussi insensé que cela paraisse que la guerre coulait dans le sang de son peuple depuis trop longtemps pour qu'ils ne croient plus en l'espoir d'un jour meilleur. L'espoir existe toujours mes bichons... héhé, Lilou marine hein ? Elle en a fait du ch'min la p'tite depuis Las Camp. 'Fier de toi, sœurette.