Surprise, suprise !

    Cela faisait longtemps qu'il n'avait plus fait d'exercice.
    Il devait être prudent. Et discret. Heureusement, il ne croisa personne avant de sortir. Ni même dans les couloirs, qu'à l'acceuil. Un signe du destin ? Peut-être était-il vraiment temps pour lui d'agir ? Il avait reconnu le code sans aucune joie la nuit dernière. Cela ne pouvait signifier qu'une chose : Rafaelo était en danger ! Ne relâchant pas son attention, il se coula sur l'île comme un rêve. Ondula à travers les arbres et la forêt comme un serpent.
    Son entrainement -le premier, le vrai, pas celui qui avait fait de lui un chien sans cervelle- revenait progressivement. Une saccade par-ci, un mouvement par là. Des conseils en pagaille. Une experience durement acquise dans les bas-fonds, sans aucun filin de surêté ou professeur pour le guider. Il était prêt. Remontant à travers la montagne, il s'arrêta près d'un gros rocher. En fit le tour. Découvrit la croix qui était ouvragée et commença à creuser.

    Du trou ressortirent deux sacs, l'un blanc et l'autre rouge très saumoné. Fugitivement, le commandant se demanda si les escargophones avaient un sexe. Très fugitivement. Il brancha l'un sur l'autre et composa le numéro d'urgence.
    Une sonnerie : "Pululu Pululu Pululu"
    Deux, et une voix féminine.

    - Eh, mon petit papillon en sucre ! Tu as des nouvelles pour moi ? Des problèmes ?


    Il redoutait le pire, mais ne montrait toujours que le meilleure. Sa manière à lui de bouter le destin dans ses quinzes mètres. Aucune place à la chance, il n'y aurait après cet entretiens que des conjectures et des plans, minutieux et absolument imprévisibles.
    Parce que la surprise, c'est le nerf de la guerre.Le code rouge n'avait pas été lancé pour une pécadille.
    Il connaissait son frère par coeur.
      - « Huuummmouais... qui ? »
      La sonnerie de l'escargophone avait résonné dans ma chambre telle la trompette de la soupe de l'infrantrie de Marine. Je m'étais attardée tard pour finir un rapport et une fois rentrée chez moi, je n'avais pas pour autant fini ma journée, consultant des rapports pendant que j'avalais un rapide repas, assise sur mon canapé avec des feuilles tout autour de moi. Ce qui devait arriver arriva, comme une horloge bien entretenue : je succombai au sommeil sur place, dans une position hautement inconfortable... le tout pour me faire réveiller en sursaut une paire d'heures plus tard par une sonnerie que je crus être celle de mon escargophone standard.

      Ce fut donc très mal réveillée, peu en forme et courbaturée que je cherchai l'Autre, que j'avais judicieusement dissimulé à l'autre bout de l'appart. Dérapant sur une feuille de papier, je me heurtai à la table basse et des élans de douleurs parcoururent mon pied alors que la précipitation et la nécessité de décrocher à temps me rendaient fébrile. Après un sauté-volé-plongé digne des meilleurs, je décrochai, l'adrénaline remplaçant petit à petit tout autre sentiment ou sensation en moi. L'escargophone d'urgence. Ça devait être la fin du monde pour qu'il sonnât. Rafael, mon principal interlocuteur dans la révolution, échangeait avec moi à travers un code minutieusement élaboré de petites annonces.

      Mes neurones décidèrent d'embrayer et soudainement, je fus opérationnelle. Bien que la ligne fut censée être sécurisée, intraçable et inconnue de tous sauf des rares élus, je me méfiai.
      - « Ah, cousin ! Tu sais quelle heure il est ici ? Bah, toujours en train de faire son rebelle, c'est ça ? Ou est-ce que tu as décidé de rentrer dans le rang, comme la famille le demande ? »
      Si après ça, il n'avait pas compris, je ne pouvais plus rien pour lui. Et n'allez pas dire que je n'y mettais pas du mien. Mon doigt de pied était la preuve vivante que je donnais de ma personne pour la cause... sans parler que mon vernis venait de s'écailler et que j'allais devoir tout refaire ! Ah, monde injuste, comme je te hais...
    • https://www.onepiece-requiem.net/t1165-l-agent-double-s-habille-e
    • https://www.onepiece-requiem.net/t1127-shainess-raven-cooper-termine