1621, South blue, une base de la Marine, service de détention.
Quelque part dans le monde.
C'était là où j'étais.
Le milieu de nulle part.
Un nulle part qui satisfaisait pourtant la population locale.
Et la terre tournait toujours.
Comment, je ne saurais dire. Pas un magasin digne de ce nom à des miles à la ronde. Je le savais parfaitement. J'avais personnellement vérifié ce fait. Tout comme j'avais pu constater que les gens du coin n'avaient aucun sens de la mode et de l'art vestimentaire. Quoi ! Les femmes sortaient sans chapeau et sans gant. Pas même un vulgaire couvre-chef de paille, sans bande de velours, fleurs artificielles ou plumes colorées esthétiquement épinglées sur le pour-tour. Du coup, elles étaient toutes couvertes de tâches de soleil et leur ongles ne ressemblaient à rien à ceux d'une dame. Misère !
Je regardai mes propres réticules avec un œil acéré. Malgré le manque de commodités, j'avais pu entretenir mon apparence et comme j'avais passé la journée d'avant-hier à me polir les ongles avec une lime jusqu'à leur donner cet arrondi tellement élégant, ma manucure était encore impeccable.
Je serrai les lèvres pour retenir un énième soupir. La journée se traînait, et il ne se passait pas grand chose.
Dire que j'étais venue ici dans l'espoir d'acquérir une expérience de terrain. Non seulement une obligation dans le cadre de ma formation Cipher Pol, mais aussi une chance d'échapper à l'influence de ma famille. Même au sein du gouvernement mondial, le nom de « Raven-Cooper » n'était pas ignoré. Cependant, alors qu'auparavant cela avait provoqué vagues de murmures respectueux ou envieux, je devais désormais faire face à du dédain ou de l'amusement.
Cette base était suffisamment éloignée du QG de South Blues pour ne pas être un petit comptoir satellite, mais bel et bien un véritable poumon autonome de la Marine qui régulait les alentours. Si South Blues n'était pas la pire des quatre mers de notre monde, elle n'en était pas pour autant un petit coin de paradis et les rapports d'activités laissaient suggérer que j'aurais dû trouver ici de quoi remplir mon rapport.
En conséquence de quoi, mon karma m'avait trahi et voilà que j'avais maintenant un vernis parfait, preuve d'un trop grand nombre d'heures oisives, et une boule au ventre quant à la nécessité de trouver quelque chose à dire sur mon affectation passagère.
Certes, j'avais appris comment on gérait un centre de détention, depuis les formalités administratives d'enregistrement d'un nouveau détenu, son suivi lors de la préparation de son jugement – y compris les repas, les relevés de linges et la transcription dans les comptes – jusqu'à sa délivrance vers sa destination finale, l'emprisonnement dans tel ou tel établissement ou une finalité bien plus... finale.
Mais mon instructeur m'avait fait savoir que tout cela, aussi intéressant que ce fut, ne constituait nullement un apprentissage digne d'un agent Cipher Pol. Je ne pouvais qu'agréer. Après tout, je m'étais engagée au gouvernement pour être sur le terrain. Pour faire la secrétaire pour la Marine, autant rester chez moi et ne pas m'avoir mis à dos toute la famille...
Soudain, la porte s'ouvrit et une silhouette entra, tirant derrière elle une seconde personne, visiblement entravée. Oh, de l'action. Ou à défaut quelque chose à faire. Aussi plaisant que pouvaient être des moments de calme, ne rien faire toute la journée pendant trois jours avait tendance à vous ramollir le cerveau et non, je refusais d'avoir quoi que ce soit de mou en moi. Nah !
- « Bonjour ! Unité de détention, Agent Raven-Cooper à votre service. Que puis-je faire pour vous aider ? »
Dis-moi, dis-moi, dis-moi.
Et surtout... démerde-toi pour que ce soit intéressant.
Quelque part dans le monde.
C'était là où j'étais.
Le milieu de nulle part.
Un nulle part qui satisfaisait pourtant la population locale.
Et la terre tournait toujours.
Comment, je ne saurais dire. Pas un magasin digne de ce nom à des miles à la ronde. Je le savais parfaitement. J'avais personnellement vérifié ce fait. Tout comme j'avais pu constater que les gens du coin n'avaient aucun sens de la mode et de l'art vestimentaire. Quoi ! Les femmes sortaient sans chapeau et sans gant. Pas même un vulgaire couvre-chef de paille, sans bande de velours, fleurs artificielles ou plumes colorées esthétiquement épinglées sur le pour-tour. Du coup, elles étaient toutes couvertes de tâches de soleil et leur ongles ne ressemblaient à rien à ceux d'une dame. Misère !
Je regardai mes propres réticules avec un œil acéré. Malgré le manque de commodités, j'avais pu entretenir mon apparence et comme j'avais passé la journée d'avant-hier à me polir les ongles avec une lime jusqu'à leur donner cet arrondi tellement élégant, ma manucure était encore impeccable.
Je serrai les lèvres pour retenir un énième soupir. La journée se traînait, et il ne se passait pas grand chose.
Dire que j'étais venue ici dans l'espoir d'acquérir une expérience de terrain. Non seulement une obligation dans le cadre de ma formation Cipher Pol, mais aussi une chance d'échapper à l'influence de ma famille. Même au sein du gouvernement mondial, le nom de « Raven-Cooper » n'était pas ignoré. Cependant, alors qu'auparavant cela avait provoqué vagues de murmures respectueux ou envieux, je devais désormais faire face à du dédain ou de l'amusement.
Cette base était suffisamment éloignée du QG de South Blues pour ne pas être un petit comptoir satellite, mais bel et bien un véritable poumon autonome de la Marine qui régulait les alentours. Si South Blues n'était pas la pire des quatre mers de notre monde, elle n'en était pas pour autant un petit coin de paradis et les rapports d'activités laissaient suggérer que j'aurais dû trouver ici de quoi remplir mon rapport.
En conséquence de quoi, mon karma m'avait trahi et voilà que j'avais maintenant un vernis parfait, preuve d'un trop grand nombre d'heures oisives, et une boule au ventre quant à la nécessité de trouver quelque chose à dire sur mon affectation passagère.
Certes, j'avais appris comment on gérait un centre de détention, depuis les formalités administratives d'enregistrement d'un nouveau détenu, son suivi lors de la préparation de son jugement – y compris les repas, les relevés de linges et la transcription dans les comptes – jusqu'à sa délivrance vers sa destination finale, l'emprisonnement dans tel ou tel établissement ou une finalité bien plus... finale.
Mais mon instructeur m'avait fait savoir que tout cela, aussi intéressant que ce fut, ne constituait nullement un apprentissage digne d'un agent Cipher Pol. Je ne pouvais qu'agréer. Après tout, je m'étais engagée au gouvernement pour être sur le terrain. Pour faire la secrétaire pour la Marine, autant rester chez moi et ne pas m'avoir mis à dos toute la famille...
Soudain, la porte s'ouvrit et une silhouette entra, tirant derrière elle une seconde personne, visiblement entravée. Oh, de l'action. Ou à défaut quelque chose à faire. Aussi plaisant que pouvaient être des moments de calme, ne rien faire toute la journée pendant trois jours avait tendance à vous ramollir le cerveau et non, je refusais d'avoir quoi que ce soit de mou en moi. Nah !
- « Bonjour ! Unité de détention, Agent Raven-Cooper à votre service. Que puis-je faire pour vous aider ? »
Dis-moi, dis-moi, dis-moi.
Et surtout... démerde-toi pour que ce soit intéressant.
Dernière édition par Shaïness Raven-Cooper le Dim 20 Jan 2013 - 20:39, édité 1 fois