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Pas un Saint.

Avant.


Noir.

Trou noir.

Puis son.

Balancier de la houle.

Puis rien.

On l’agrippe par la guibolle, on le traine contre les lattes d’un pont impeccablement propre. Ca marque un pont propre.

Dans sa vie, il n’en avait pas connu beaucoup des ponts propres, une fois quand une lame d’eau avait emporté deux hommes avec elle, le pont avait été quasi-propre. Là, impeccable, à croire qu’il avait été récuré par une bonne femme. Marrant. Enfin il pensait impeccable, mais il ne pouvait pas l’attester, il le ressentait au contact de sa peau contre le bois.

D’ailleurs il ne voyait pas grand chose et lorsqu’il avait voulu grommeler aucun son n’était sorti. Il avait été ligoté par une corde sacrément bien nouée à l’intérieur d’un sac de jute doublé et bâillonné par autre chose qu’une paire de chaussettes.

Ca raccroche le dos. Plus du bois, surement des cailloux ou des guêpes. Des cailloux.

Jusqu’où on aller s’en servir comme balai ?

C’est dur. De la pierre ou des carapaces de tortues. De la pierre, évidemment. Les carapaces de tortues c’est plus sphérique au contact. Encore une histoire de comptoirs ça, un type prétendait que son cousin par alliance avec la mère de son gendre avait été condamné par son capitaine à être ligoté sur le dos d’une tortue de mer pendant une semaine. Le bougre s’en était tiré avec une virgule à la place de la colonne vertébrale. A moins que ca n’était un cousin direct.

« Passez par la petite porte, inutile de créer un mouvement de foule, le jour ne va pas tarder à se lever »

« Bien »

C’est quoi ces voix de femelles ? Bigre de dieu, des femmes qui le trainaient par la gambette, cette fois-ci il s’était vraiment mis plus bas que terre. A n’en pas douter, les amazones étaient tombées sur son corps sur la plage de l’île purgatoire. Bonne nouvelle relative, certains prétendaient que les femmes amazones étaient pires qu’une trentaine de gros bras dans une rhumerie. Soudain l’étreinte foutrement virile lâcha sa patte de bois et des bras le redressèrent avant qu’un poing ne le fasse se courber à genoux.

« Grmpf… »

« Homme, tu vas passer la matinée en cage »

« T’aurais dû l’laisser clamser sur l’grain Lydia »

« Tu connais nos lois Libéria, si un homme survit à Rusukana, il est jugé »

« C’même pas nous qui l’y avons foutu… Saloperie d’homme »


Une porte grinça avant de se fermer avec force et la serrure tourna deux fois avant de laisser place à des bruits de pas qui s’éloignent. Silence.

Même pas une rasade de flotte, même pas un truc à se mettre derrière la cravate, un os à grailler ou même un rayon de lumière. Scab s’écroula sur le côté, il crevait de chaud sous ce sac et en plus il commençait à ne plus sentir sa jambe droite à cause de la corde. Ou bien parce qu’elle n’existait plus depuis plus de dix piges. Toujours ce foutu silence, juste sa respiration qui raisonnait jusque dans ses mirettes.

Intense ces quelques derniers jours, bien plus souvent emprisonné que libre. Et puis cette fatigue… usante… Foutue mutinerie…

ZZzzZZ






« Il dort ? »

Un coup sec dans les bourses de Scab lui fit quitter ses mauvais rêves.

« Grmpf ! »

« Plus maintenant »

Toutes amazones qu’elles étaient, elles connaissaient bien l’anatomie masculine les bougresses. Et voilà qu’on le traînait de nouveau, bon dieu qu’il puait la sueur et l’urine dans son sac de jute. Il n’avait rien bu en trois jours et avait eu envie de pisser, le corps est mal conçu. Encore une journée et c’était un numéro deux, le ventre vide.

« Il sent aussi mauvais qu’un bouc »

« Rosalia a dit qu’il en avait même l’aspect »

Bougresse.

« Mémé sera là ? »

« Oui, elles sont toujours ensemble ces derniers temps, il se trame des choses mauvaises dans les mers agitées ces derniers temps »

« C’est Mémé qui te l’a dis ? »

« Non, c’est une constatation c’est tout »

Ca glissait beaucoup mieux, surement une sorte de carrelage, c’est bien le carrelage.
Scab avait toujours eu les mirettes qui traînaient là où elles ne devaient pas. On l’emmenait voir une vieille et une autre, surement deux belles têtes bien pensantes d’Amazon Lily. Tant que ce n’était pas l’impératrice ou une femme de ce genre. Il en circulait des histoires sur son sujet, même que la langue de Tournebroche avait pas mal de fois tourné pour narrer des légendes sur son sujet. Comme quoi elle était si belle et bien faite qu’aucun homme n’aurait été assez endurant pour ne serait-ce qu’avoir le temps d’armer avant de dégoupiller. Ou encore qu’elle avait tué plus d’hommes à six ans qu’un vieux flibustier sur la retraite. Enfin, ces histoires, il les avait lui-même entendu de la bouche d’un illustre inconnu. Peut être même qu’elle n’existait pas la gueuse.

Deux grincements successifs lui firent comprendre qu’il avait passé une sorte de sas, des chuchotements s’amenuisèrent soudainement et bientôt on le redressa sur sa jambe une nouvelle fois. Cette fois-ci il contracta son bide, pas deux fois la même chose, pas à lui. Un violent coup lui percuta le crâne. Bougresses. Il tomba à genoux.

D’un coup sec on lui ôta le sac de jute qui lui collait presque à la peau. Une lumière aveuglante lui bousilla la vue l’espace de quelques secondes.
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La Cloque était là, les genoux au sol comme un ecclésiastique qui attend le corps du Christ, les yeux grands ouverts en attendant qu’ils s’habituent à la forte lumière. Malgré l’odeur tenace de pisse et de sueurs qui lui collait à la peau, il renifla une bonne odeur de fleurs. C’était surement la plus douce odeur qu’il avait eu l’occasion de sentir depuis que sa jambe droite avait dit merde à la gauche, une paye. Les mains plaquées dans son dos, il avait la sensation indécrottable qu’à ce moment précis de son existence qu’il n’était rien d’autres qu’une madeleine puante. C’est rabaissant de se sentir madeleine, vraiment.


Petit à petit, il avait enfin la presque pleine vision. Il était dans une pièce de marbres noirs et de pierres blanches, d’immenses voilures se faisaient emporter par le vent qui sifflotait à travers les fenêtres à stores, de tribord à bâbord s’alignaient des statues en acier et pierres précieuses, le sol n’était qu’une vaste fresque carrelée à la gloire des Amazones. On pouvait y voir une tribue de guerrières monter à l’abordage d’un bâtiment, l’une d’elle, la capitaine vraisemblablement, brandissait sa lame ensanglantée d’une main et de l’autre… Scab décala légèrement son genou gauche pour apprécier l’œuvre en entier. Il esquissa un sourire, malgré sa bouche plus sèche qu’une nonne, en découvrant la tête écrasée de ce qui devait être un homme compacté dans la seconde main de la guerrière. Charmant.


« Ca t’fait rire homme ? »

Tournebroche sentit le poids d’une semelle qui appuyait sur son dos pour l’amener face contre terre, il se courba un peu plus, le nez contre le carrelage. Il ne lâcha pas un son plus intelligible qu’un grognement étouffé.

« Contemple la gloire d’nos ancêtres sale homme ! C’est Boa Hancock, impératrice d’légende, qui terrasse les hommes à la Bataille d’Marine Ford ! Une femme plus terrible qu’le pire des enfants d’Mars ! Ca t’la coupe hein sal…»

« Assez Libéria ! Keuf keuf… Assez…»


La pression quitta le dos de Scab et il se redressa en grommelant comme un taureau qu’on émascule.

« S’cusez Mémé »

D’un regard presque brouillé par la fatigue, Tournebroche commença enfin à étudier les protagonistes présents dans la pièce. C’était bien lui ça, s’attarder sur l’architecture plutôt que sur celles qui le traient dans la poussière. A son côté droit une rousse en cuirasse et au chignon impressionnant, elle tenait en main un mousquet où y était encastrée une lame. C’était un sacré morceau de femme, belle et tout ce qu’il fallait là où il fallait, malgré la cuirasse, Scab parcourait d’un regard contemplatif les interminables guibolles de la lady. Ce n’était pas le genre du contremaître de reluquer les femmes et ce n’était pas par manque d’envie, mais parce qu’il avait fait depuis longtemps le deuil de son charme. Très vite, son regard glissa vers son autre flanc où une rangée de femelles se tenait droites, arcs en main, le regard dur et fixé vers les grands voiles flottants accrochés au mur du fond. Face à lui, déboulant en clopinant du haut de son incroyable petite taille, une grand-mère en turban repoussa du dos de sa main les draps et fit son entrée dans la pièce. Elle marchait avec les mains dans le dos, les yeux plus froncés que les fesses d’un pendu et la bouche pincée comme si elle s’était figée après une bise. Elle s’arrêta face à une statue et leva la tête pour la contempler en entier.

« Tu es trop impulsive Libéria… Keuf »
« J’suis là Mémé »
« Hm ? Keuf… Oui oui… Evidemment »

Clopinant de droite à gauche, elle arriva tant bien que mal au niveau de notre prisonnier.

« Keuf… A qui ait ce bouc ? »
« C’est le prisonnier »
« Hm… Donnez lui donc un bain ! Keuf…C’est la moindre des politesses mesdemoiselles… Keuf… »

A la seconde où elle vint finir sa phrase, Scab vit arriver trois sceaux d’eaux qui l’inondèrent de la tête au pied. Il avait troqué sa mauvaise odeur de vieux boucaniers avec celle d’un vieux loup de mer humide. A travers le bandeau qui entravait sa parole, il toussota mollement.

« Bien Bien… A qui avons-nous donc l’honneur ? Keuf… »
« … »
« Il n’peut pas parler, c’chien est muselé »
« Hm… »

Silence.

Long silence.

Bus d’anges qui font du stop.

« Vous voulez qu’on l’retire l’bandeau ? »
« Hm ? … Oui oui… Keuf »

Une main venue de derrière, foutrement bourrue, arracha avec violence l’entrave de Scab et sa tête partit en arrière sous la puissance du geste. Il entraperçu celle qui ne semblait pas le tenir dans son cœur et c’était peu dire. Une bonne gueule de garçon manqué aux cheveux roux coupés de prêt et une forte odeur de whiskey qui émanait de son haleine qui venait frapper le pif de Tournebroche. Une lesbienne quoi.

« Mémé t’as d’mandé ton nom homme, choisis bien tes mots »

Pour sûr qu’il les avait choisis. Deux jours qu’il fermait sa mouille, deux jours qu’il n’avait pas entendu le propre son de sa voix autrement que dans sa caboche. Plus longtemps encore qu’il n’avait pas parlé avec une tierce personne. Deux jours qu’il imaginait les premiers mots qui sortirait de sa mouille. Deux jours qu’il pensait à la façon dont sa voix allait sortir la première fois qu’il pourrait l’ouvrir de nouveau. Pour savoir quoi dire, il le savait cocotte.

« Filez-moi de la flotte chiennes »
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Sa gueule de pirate à la ramasse était entrain de baiser la gravure d’Hancock et une longue entaille laissait échapper du sang depuis son épaule gauche où était enfoncée la lame de la rousse au chignon. Finalement, ce n’était peut être pas les meilleurs mots que sa tronche avait laissé filer. Deux jours ligoté de plus n’aurait pas fait que du mal. Finalement, elle ôta sa lame.

« C’est un drôle de nom... Keuf »
« C’était de l’impolitesse de sa part Mémé, pas son nom »
« Hm ? … Keuf… Beaucoup d’hommes ont dû être impolis avec moi alors… Keuf… »

Le chien d’une arme claqua dans l’air et la semelle de la rousse aux cheveux courts appuya une nouvelle fois sur le dos de Scab. Elle tenait un de ces flingues sur son épaule qui tenait plus du bazooka que du mousquet.

« Écartez-vous ‘lui, j’vais lui faire sauter sa sale tronche d’mâle »

La vieille tendit son bras sur l’encolure du canon et de ses petits doigts, elle l’amena à se détourner du crâne de la Cloque.

« Keuf… Allons allons… Il doit avoir soif, voilà tout… Les filles… Keuf… »

Clac

Un claquement de doigts retentit et aussitôt un sceau de flottes glissa sur le sol et la main de la rousse agrippa le bandana usé de Scab pour enfourner sa tronche dans le liquide transparent. Décidemment, Tournebroche n’était pas son genre.

« Gloups… Groumpf… »

Pour boire, il buvait. Ce n’était pas pire que de passer sous la quille d’un bâtiment, mais il avait tout intérêt à boire plus vite qu’il ne disposait d’oxygène s’il ne voulait pas finir noyé dans cinquante centimètres de flotte. Une honte pour un foutu pirate qui n’a jamais trempé ses lèvres dans ces saloperies de fruits maudits. Pis c’était de l’eau douce, quitte à crever comme ça, autant mourir dans de l’eau iodé. Enfin bon... Boire ou mourir, il faut choisir... C'était un certain Sam qui répétait toujours ça. Il était prudent ce Sam.

« Gloups… Pfff… Pfff… Me’rci b’ie’n gra’n’d-m’ère… Zagahaha ! »

Le rire de Scab raisonna avec force dans le fond du sceau, si bien que toutes purent l’entendre jusqu’au bout de la pièce. La main cessa de l’agripper et il se redressa sur ses deux genoux, les yeux plantés dans ceux de la vieille amazone.

« Scab… Scab Tournebroche »
« Keuf… Eh bien voilà… Monsieur Tournebroche puis-je voir vos mains… ? »

A peine eut-elle finie sa question, qu’une douce odeur vint frapper le nez du pirate et celui des femmes présentes. Une sorte d’onde olfactive apaisante et qui vient vous saisir par la gorge pour vous transporter plus haut qu’aucune douceur de femme de joie. Par-dessus l’épaule de la grand-mère, Scab entrevit une silhouette brune au corps entièrement recouvert de voiles fins qui dansaient au rythme de ses pas. Deux tiges de bois, vraisemblablement des fourreaux, couraient le long de ses hanches. L’impératrice rentrait en scène.

« Ce n’est pas le moment Gambas »

A ces mots, les guerrières se courbèrent à genoux avec une humilité que rarement Tournebroche avait eu l’occasion de voir à bord d’un navire. Elle s’installa sur une large assise recouverte de coussins et des femmes lui apportèrent moult coupes de fruits et autres friandises qu’elle grignota en passant la main sous son voile bleu ciel.

« Homme ! Que faisais-tu sur Rusukana sans armes et aussi peu vêtu ? Scronch »
« Je… »

Une nouvelle fois il se fit propulser la tête la première dans le seau. La crosse du bazooka appuyait entre ses omoplates.

« Tu t’courbes pour parler à l’impératrice chien ! »
« J’ai la tê’te d’ans l’e sce’au rouqu’ine »
« Qu’a-t-il dit ? Crunch »
« Qu’il avait la tête dans le seau ainsi positionné Impératrice »
« Ah ? Glounch ! »

Silence.

Mouche qui vole.

Un vieux meurt à l’autre bout de la terre.

« Vous… Vous voulez qu’on retire le sceau ? »
« Pourquoi pas… Glouncheup ! »

Scab se redressa juste à temps pour voir un pied expédier le sceau jusqu’à une terrasse à dix mètres de là. Un peu plus et c’était sa tronche qui rebondissait sur le carrelage extérieur de la bâtisse. Il se recourba, mais cette fois-ci de lui-même.

« Je suis un gentilhomme de fortune laissé pour mort par mon capitaine, Jangoto le Baffeur. Rusukana s’avérait être l’île rêvée pour ma punition… Cela semble se confirmer… »

« Qu’est-ce qui pousse des hommes à se faire cela entre eux ? Pshh »

« J’étais contremaître et j’ai commandité une mutinerie »

« Saloperie d’hommes ! Aucun sens d’l’honneur ! »

« C’est justement l’honneur qui m’a poussé rouquine »

A ces mots, Scab sentit que la rousse allait remettre ça et au moment où elle envoya le plat de sa semelle sur le dos du contremaitre, il balança son dos vers l’arrière avec toute la force qui lui restait encore.


« Umpf ! »

L’alcoolique tomba sur le cul derrière Tournebroche, directement elle arma son arme et La Cloque roula sur le côté dans un dernier réflexe.

BAOUUM

Le bazooka, car s’en était vraiment un, envoya un boulet d’acier pas plus gros qu’une pomme à travers la pièce. Il frôla le bandeau bleu du crâne du pirate. Le projectile fendit la pièce jusqu’à l’Impératrice qui se contenta de se baisser pour prendre une mandarine dans son plateau de fruits. Le mur de derrière vola en éclat, le trou de l’impact faisait près de trente fois le diamètre du boulet d’acier. Scab était sur le cul, dans tous les sens du terme.

Le bazooka tomba au sol et la rousse aux cheveux courts se courba plus bas que le sol.

« Impératrice ! J’ai failli attenter à vot’ vie ! Tuez-moi ! Non ! J’vais m’tuer toute seule ! Apportez-moi du whisky ! »

Tout en épluchant son fruit, l’impératrice continua mine de rien. Tandis que deux amazones tentaient déjà de retirer la bouteille de Jick Daniela’s que l’autre s’envoyait cul-sec derrière la cravate, enfin le chemisier.

« Quel honneur un homme peut-il tirer d’une mutinerie ? Grunch »

Scab se remit sur ses genoux et laissa tomber son regard sur le navire représentait en gravure un peu plus loin.

« L’honneur de continuer l’aventure… »

Il avait prononcé ses quelques mots avec tant de profondeur dans la voix que l’Impératrice arrêta l’espace d’un instant son mâchouillement incessant. Même la suicidaire et ses camarades se stoppèrent dans un silence profond. Puis la grand-mère coupa très vite le moment en marchant vers l’Impératrice.

« Hm… Keuf… Ce n’est donc pas ce que nous pensions Impératrice… Keuf »
« Non… Croc… Il ne se manifeste toujours pas, nous n’allons pas nous en plaindre... »
« Lydia… Keuf… Rien de suspects sur Ruskana hormis cet homme ? »
« Non Mémé. Mais nous ne sommes pas allés au-delà de la face Sud. Ils sont surement à l’affût au Nord. »

Le regard perdu dans le vide, Tournebroche écoutait la discussion sans chercher à comprendre qui en étaient les protagonistes. Ses yeux roulaient comme deux gros cailloux dans un bain de lait, l’air qu’il expirait sifflait entre ses dents disparates. Il venait de mettre un doigt sur la cause de son caractère mutin. Jangoto avait annoncé qu’il prenait sa retraite, qu’il ne ferait plus que quelques assauts de temps à autres pour maintenir sa réputation. Sa réputation. Rien que ces mots avaient fait mouche dans les esgourdes de la Cloque. Ca signifiait beaucoup pour un homme comme lui, a presque quarante années, il n’était pas grand-chose d’autres que le second. Le déjà vieux Tournebroche qui avait plus d’histoire à raconter que d’aventures à vivre. Il était devenu trop tôt un vieux pirate et cela avant même de se faire un véritable nom. C’est certain que tout ceux qu’il avait pu avoir sous ses ordres ne l’oublierait pas de si tôt, mais les autres eux… Bref. A quoi bon retourner ses idées dans sa caboche quand on est plus proche de la quille que de la voile.

« Et pour celui là que faisons-nous Impératrice ? »
« Prévenez le peuple que demain nous enverrons un homme combattre Poiscaliane dans l’arène ! Grloups ! »
« Bien Imp… »
« Hmmm… Permettez que je regarde à quoi ce Tournebroche est destiné… Keuf… Je suis curieuse… »
« A ta guise Gambas … Et que l’on me ramène des pastèques ! »

Les petits pas de la grand-mère peinèrent à arriver jusqu’au corps agenouillé de Scab. Il redressa la tête pour contempler le sourire pincé de la vieille. Elle tendit la paume de sa main.

« Keuf… Puis-je avoir ta main homme ? »

Lidya coupa de sa lame les cordages qui entravaient le pirate depuis deux journées. Le chanvre avait creusé ses poignets si profondément que la peau n’était plus présente sur une dizaine de centimètre. Il regarda ses mains et les plia et déplia plusieurs fois avant de replonger son regard dans celui de la vieille.

« Tu sais lire l’avenir c’est ça grand-mère ? »

« Hm… J’ai ce don oui… Vos mains monsieur Tournebroche »

Lâchant un sourire, Scab commença à tendre ses paumes vers la vieille quand la voix de la rousse au chignon retentit à nouveau.

« Vous n’avez pas peur d’attraper l’amour Mémé ? »
« Keuf… Oh Oh… Avec lui, pas de risques ma Lydia… »

Les mains ridées de Gambas vinrent enlacer les grosses mains de la Cloque. Lui qui avait été surnommé comme cela étant jeune parce qu’il portait des gants pour ne pas abimer ses mains lors des manœuvres, il était loin d’une peau de bébé. Bien moins tannées par le sel des cordages que la plupart des marins, elles étaient recouvertes de cicatrices témoignant des abordages successifs.

« Hmmm… »

La vieille relâcha les mains du pirate et lui tourna le dos, elle repartit en clopinant vers l’Impératrice comme si de rien n’était. Des mains vinrent saisir Scab par derrière et on lui repassa les bras dans le dos.

« Palsambleu ! Qu’est-ce que t’as lu ? Tu ne vas pas me laisser comme ça grand-mère ! »

C’est alors qu’elle se retourna avec un air sombre qui fit gonfler les yeux de Tournebroche, l’expression de la vieille avait changé du tout au tout.

« Que la mort de monsieur tournebroche soit annoncée en grande pompe dans tout Amazon lily… Keuf… Ce ne sera pas une grande perte pour la race des Hommes… Keuf… »
« Qu’est ce que… »
« VOUS MOURREZ QUOI QU’IL ARRIVE DANS DEUX ANS D’UNE MALADIE DE NAISSANCE AUSSI MISERABLE QU’INCONNU… Keuf… Maintenant… je suis fatigué, laissez nous… Keuf… »

Le sac de jute recouvrit une nouvelle fois sa trogne et un coup derrière le crâne lui fit perdre connaissance.
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L’air de Grand Line était frais en cette matinée de 1615, Scab avait posé sa guibolle sur la rambarde du pont principal et il s’accordait un bain de soleil tandis que les premiers hommes se réveillaient à horaire échelonné. Il se grattait le bout de l’ongle de son majeur droit avec la pointe d’un couteau, il tentait de ne pas s’enfoncer la lame à chaque roulis du bateau. Soudain, Jimbo vint à ses côtés.

Pas un Saint. Pirate_Tetsuya_by_lady_obsessed

Il était bien ce gosse. Sitôt que le navire de Bylly avait mouillé près de sa petite île, il avait fait des pieds et des mains pour rentrer sous ses ordres. En temps normal, Bylly l’aurait tué d’un revers de lame, mais là il n’avait plus de rhum. Le gamin était donc rentré sous les ordres d’une des pires salopes des mers agitées, avec le sourire en plus. Il était bien ce gosse.

« Vous n’avez pas dormi de la nuit monsieur ? »

« Non gamin »

« Je ne sais pas comment vous faites, moi je dors comme une masse depuis que je suis là »

« C’est bien ça… Profites-en »

« … »

« Tu veux me demander quelque chose petit ? »

« Je voulais savoir monsieur…»

Scab planta la lame dans la rambarde et attrapa son jean à hauteur du genou droit.

« Tiens aide-moi à poser guibolle à terre »

Tendant son épaule pour que Scab prennent appui, il aida le contremaitre à se poster sur sa patte.

« On est mieux ainsi Zagahahaha ! »

Les mouettes ne beuglaient plus si fort depuis quelques milles, signe que l’on s’éloignait définitivement de la précédente île. D’un tour de mains, il resserra son bandana bleu autour de son front et s’enquilla dans le même mouvement un godet de flotte derrière le palais.

« Eh bien ? »

« Pour… Pourquoi avez-vous pris la mer monsieur ? »

« T’as vu ma tronche ? Zagahaha ! Parce que je n’avais aucune chance sur la terre ! Zagahaha ! »


Les quelques hommes qui prenaient leur premier quart affichèrent une sale moue devant le rire de leur contremaître, c’était jamais bon de trop le voir rire celui là. Quatre ans plus tard, ce sera eux qui riront en maniant un fouet pour lui lacérer le bide à ce chien. Mais ne nous égarons pas.

« J’avais embarqué pour l’aventure je crois bien »

« Vous croyez ? »

« L’argent devint vite une meilleure motivation »

Le petit Jimbo restait muet suite à la réponse de son supérieur, il remit en place l’un de ses gants tout en contemplant l’horizon. Scab regarda du coin de l’œil le manège de ses mains.

« Des gants ? »

« Oui… Je me suis dit que c’était mieux pour ne pas abîmer mes mains »

Décidément, il était bien ce gosse.

« Tu sembles encore avoir une question, je me trompe ? »



« Je ne vous ai jamais vu boire monsieur, ni même être avec des femmes faciles comme le fait le capitaine… »

« Et bien ? »

« Alors si vous ne buvez pas et ne pratiquer pas les plaisirs de la chaire… Pourquoi garder votre argent monsieur ? »

Pour une fois, Tournebroche resta silencieux. Rare était ceux qui avait réussi à lui faire fermer sa mouille, même Bylly n’aurait pas pu les jours où il était plus rond qu’un cul de pelle. Certains avaient gueulé si fort dans ses esgourdes pour ne pas qu’il réponde, qu’ils en avaient eu une extinction de voix. Et voilà qu’un gosse de seize ans venait de le rendre plus pensif qu’une huitre.

« Ça va monsieur ? »

« C’est quoi ton but gamin ? »

« … Je… Je crois que j’ai envie de devenir comme vous monsieur Tournebroche »

« Zagaga ! Pour de vrai ou tu me fais du charme ? J'aime plutôt les femmes gamin ! Zagaha ! »

« De vrai monsieur ! »

« Zagahaha… Eh bien garde le petit, t’as la chance d’en avoir un… Va prendre une serpillière maintenant, je veux me voir dans les lattes de ce pont !»

« Bien monsieur ! »

Il était mort une année plus tard d’une balle dans le cœur pendant un abordage. Il était bien ce gosse. Il était bien. Il était. Il.



Quel froid.

Encore ce sac de jute puant plaqué contre sa face.

Son crâne lui faisait un mal de chien, encore un coup de la lesbienne, elle frappait fort pour une femme. Pour une femme. C’était le genre de remarque sexiste qui ne lui venait presque plus à l’esprit après s’être fait trainer dans la merde par une poignée de donzelles. Une évolution en quelque sorte.
Mais pourquoi ce rêve ? Pourquoi le souvenir de Jimbo revenait percuter ses songes alors qu’il était recroquevillé en boule ligoté dans un sac. Ce n’était pas comme si ce qu’avait bavé la vieille avait la moindre importance. Depuis quand il allait se faire prendre en panique par les dires d’une grand-mère sénile ?

« Palsambleu ! »

Oh, c’était sorti sans rencontrer le moindre chiffon, elles ne lui avaient pas censuré la parole. C’est mieux de se parler à soi qu’en soi.

« Mourir dans deux ans ? Une maladie de naissance ? Encore des conneries de bonne femme »



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« Vous avez quelque chose de bizarre dans votre sang monsieur Tournebroche »

C’était la voix pâlotte du doc’ de Bylly, l’enflure qui avait eu raison de sa jambe avec sa scie. L’enflure qui l’avait sauvé de la gangrène, peut être pas une enflure alors.

« Qu’est-ce que tu me baves là doc’ ? »

« Quand j’ai coupé votre jambe l’autre jour, j’ai analysé votre sang. Je n’ai pas grand-chose à faire ici vous savez… J’ai découvert une sorte de virus, quelque chose de rare. Votre père était-il… Enfin… comme vous ? »

« Comme moi quoi doc’ ? »

« Eh bien… Vous n’êtes pas très… Attirant… Ce n’est pas vraiment l’œuvre de la nature… C’est d’ordre maladif… Enfin vous comprenez… »

« Parlez-moi encore une fois doc’ et j’envois votre femme au fond de l’eau une fois de retour sur East Blue »

« C’était des conneries de médecin ça ! Si je suis comme ça, ce n’est pas une maladie ! C’est que j’ai été craché des cuisses de ma mère trop tôt ou un truc de ce genre ! Une maladie ? Ma guibolle au cul oui ! Palsambleu ! »

Sa voix raisonnait contre les pierres de sa cellule, il s’était traîné tant bien que mal contre la paroi pour s’y adosser.


Pas un Saint. Pirate15

« VOUS MOURREZ QUOI QU’IL ARRIVE DANS DEUX ANS D’UNE MALADIE DE NAISSANCE AUSSI MISERABLE QU’INCONNU »

« Misérable ? Inconnu ?... Conneries encore ! Je suis Scab Tournebroche, pirate et contremaître qui a su faire pisser droit les pires fils de chiennes des océans ! Je ne suis pas un bouffeur de fruits moi ! Je ne divague pas sur l’One Piece ! Je suis… »



Pas un Saint. _Pirateness__by_Mielz

« T’es vieux jeu l’ancêtre »

« Gné ? »

« Vieux jeu que j’ai dis ! T’as une jambe de bois, tu participes même pas au One Piece et ta vie se résume aux abordages. Pas dans le coup quoi ! »

Le gamin qui le prenait de haut était le plus jeune capitaine qu’il avait rencontré. Un gamin pas plus âgé que Jimbo aurait dû l’être à l’époque, à peine plus grand et déjà à la tête d’une compagnie de vauriens plus redoutables que la moitié des lascars du bâtiment du Baffeur. Il s’enfilait son sixième godet de rhum et avait abordé la Cloque pour lui en offrir un.

« Tu apprendras, petit, que j’ai navigué avec Bylly et avec le capitaine Jangoto… »

« … Le premier j’le connais pas, l’second c’est un vieux. T’as jamais été dans le coup avec des modèles comme ça »


Il n’avait pas eu tord à l’époque ce gamin. Scab restait songeur. Les souvenirs faisaient la queue dans son esprit torturé.

« Alors quoi ? J’ai perdu toutes ces années à courir après aucun but, me rapprochant toujours plus de la mort et en suivant les mauvaises personnes ? Zagahaha ! ZAGAHAHAHAHA ! »



Pas un Saint. Scab_t12


« Tu sais ce que j’aime chez toi la Cloque ? »

« Non capitaine Billy »

« Tu n’as qu’un seul but dans la vie »

« Lequel selon vous ?»

« Attendre la mort »

Alors voilà.

« … Alors voilà… »
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QWIIIIII

La porte en acier vibra et après un couinement qui semblait se foutre du pirate qu’elle entravait, elle se mua dans uns silence révérencieux. A travers le jute, Scab vit deux ombres avançaient vers lui, d’immenses silhouettes félines. Toujours cette bonne odeur qui accompagnait le déplacement des femmes amazones. Il était là, dans un coin de la pièce, si elles avaient pu voir son regard, elle n’aurait vu que celui d’un chien attendant la mort. A vrai dire, il n’avait pas encore remarqué qu’elles étaient déjà entrain de le traîner par la guibolle. Il était pensif.

« Il est mort ? »

Sans même s’arrêter de marcher, Libéria leva d’une main le corps du contremaître par sa jambe de bois jusqu’à la hauteur de ses yeux. Son sac de jute tomba par terre pour en dévoiler un Scab, les bras croisés et la mine pensive. Tournant sa tête pour le voir dans le bon sens, elle afficha une moue dégoûtée.

« T’es vraiment p’tit pour un homme »

« Il parait que c’est congénital »

« Il s’est libéré de ses liens »

« Ils me faisaient foutrement mal »

« Pourquoi tu t’es pas barré chien ? »

« A quoi bon, vous m’auriez rattrapé de toutes manières non ? »

« Pff… Tu peux marcher ? »

« Pas sur la tête »

Elle tendit son bras sur le côté et lâcha le corps de Scab qui tomba comme une tourte au sol, après un petit rictus de douleur, il se remit pour la première fois depuis trois jours sur sa jambe. Il en avait presque oublié la position debout. Après s’être fait craquer les lombaires, il observa le long couloir carrelé qui lui faisait face. Au bout de celui-ci, deux immenses grilles faisaient office de portes et semblaient donner sur l’extérieur. Il tourna la tête et observa des pieds à la tête une rousse aux cheveux bouclés qui pointaient de ses deux flingues le dos de la Cloque.

« C’est grâce à elle qu’t’es encore là, Rosalia t’as trouvé sur la plage d’Rusukana »

D’un signe de tête, il l’a salua. En réponse, elle fit raisonner le chien de ses armes. Ils n’avaient pas gardé les vaches ensemble, au moins toutes semblaient d’accord sur son sujet.

« Une fois ces grilles passées, tu seras au cœur de l’île des Amazones »

Elle stoppa sa démarche rapide avant de se retourner sur Scab qui clopinait derrière elle. Elle fit passer devant elle le canon de son arme qui ballottait contre ses omoplates et pointa la tronche du pirate.

« Qu’ça soit clair homme, tentes quoi qu’ce soit avant d’arriver à l’arène et t’seras plus qu’un tronc sur patte. Pigé ? »

Pour toutes réponses, il continua à avancer jusqu’à la hauteur de l’amazone avant de la dépasser sans accélérer le pas. Libéria s’ouvrit une bouteille de sky en tirant le bouchon avec ses dents, en deux gorgées, elle l’avait bu à moitié. Une descente comme ça, personne l’a faisait à pied.
Les deux portes grincèrent et un halo de lumières baigna la tronche de Scab. Il s’arrêta un instant en fronçant ses sourcils roux, l’astre solaire n’était pas agressif sous ses latitudes, mais mortellement agréable.

Regardez ! Il est là !
C’est donc ça un homme ?!
Ce sont des gros poux en fait ?

Il baissa lentement son regard jusqu’à voir une nuée de femmes qui l’observaient à bonne distance. Dans tous les foutus rêves qu’un homme pouvait faire, il n’aurait jamais pu faire rentrer autant de femelles dans son esprit. Même s’il avait une grosse caboche. Des petites, des grosses, des belles, des vieilles, des jeunes… Un champ d’œstrogène, un bouillon de culture.

Pas un Saint. Amazon_pallace
La citée était enclavée entre deux imposantes montagnes où d'immenses têtes de serpent y étaient gravés, les bâtisses étaient magnifiquement ornées et une douce odeur de pêche emplissait les lieux. D’un coup de crosse, Libéria lui indiqua d’avancer.

Surtout le touchez pas ! Il vous filerez l’amour !
Les hommes n’ont qu’une jambe !
Et quatre orteils !
Les filles, tenez-moi j’ai peur !

« Elles n’ont jamais vu d’hommes auparavant ? »

« Pour la plupart, t’es l’premier »

« Zagahaha ! Ce n’est pas de chances pour elles ! »

Mon dieu ! Quelle puanteur !
Regardez ces dents !

« T’n’es pas vexé homme ? »

« Si je pouvais te ramener dans une taverne rouquine, j’aurais pris plaisir à te retourner la question »

Ballotant avec peine de gauche à droite malgré les pavés qui raccrochaient de temps à autres sa guibolle, Tournebroche s’approchait petit à petit d’un immense bâtiment circulaire aux allures d’amphithéâtre. Il en avait vu dans ses livres, ces sortes de tribunes géantes d’où les politiciens du gouvernement débinaient les monticules de paroles plus grosses qu’eux même.

« L’arène… »

« Non homme, ta tombe »

D’un nouveau coup de crosse, elle le força à doublez l’allure. Les amazones couraient déjà vers les multiples accès de l’immense bâtisse en présentant leur billet à des guichetières postées aux entrées. Des serpents faisaient office de poinçonneuses automatiques. Amazon Lily faisait de Scab l’événement de l’année. Les trois protagonistes passèrent par une petite porte qui plongea aussitôt le contremaître dans le noir le plus total. Une torche s’alluma illuminant plusieurs mètres de fresques à la gloire des Amazones. Le fracas sourd des pas dans les tribunes raisonnait jusqu’à la pointe de sa guibolle et l’air se faisait de plus en plus sec. Une cruche en terre cuite roula par terre jusqu’à ses pieds.

« Bois, homme, on n’veut pas que tu n’meurs trop vite »

Il se courba pour ramasser le récipient et en dévissa le bouchon. Il porta son nez à l’encolure et esquissa une moue de dégout.

« Du rhum ? Je ne bois pas d’alcool ou peu »

« Décidemment, tu m’dégoutes d’plus en plus »

Une lumière commença à doucement baigner le long couloir dans lequel ils s’étaient arrêtés, une porte en pierre coulissait lentement à dix mètres de là.

« Va homme et meurs avec le peu d’honneur d'ceux d'ton espèce »

Attrapant son genou droit de sa main, il amorça le mouvement de sa guibolle et entama sa marche vers le brouhaha aigue du dehors, seul sa jambe de bois raisonnait encore dans son cœur. La volonté, elle, semblait s’être fait la malle avec les démons de ses souvenirs.

« Un dernier abordage Tournebroche, un dernier abordage Zagaha… haha… »


Toc Toc
Toc
Toc
Toc

Toc
YIIIII

YIIIIIAAA Toc
Toc YIIIIIIII
YIIIIIIII
Toc …
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Le bruit, les odeurs, les femmes, le sang et un soleil au zénith. Si l’on avait interrogé Scab sur comment devrait être le jour de sa mort, il se serait résolue à répondre qu’elle se ferait par un temps de pluie, au milieu d’un assaut inutile contre un bâtiment marine et planté par la lame d’un allié. Ce n’était pas si mal finalement d’être au cœur de l’arène.

Et quelle arène !

Pas un Saint. Arene

Malgré les cris haineux de la foule à son encontre, une fois qu’il avait passé le sas, il eu le plaisir d’observer une construction de pierre monumentale, de trois niveaux bien distincts à la manière d’un gâteau de marié. Le premier était desservi par des passerelles surplombant un océan de pieux, le second courait le long du troisième qui était un cercle d’une vingtaine de mètres de diamètre. Scab lâcha un sourire plus large qu’un mousquet et s’engagea dans les marches, le regard perdu dans son ombre. Elle l’avait toujours suivi sans sourciller cette gueuse, il n’aurait pas été étonné qu’elle prenne le large dans les cinq minutes qui allait suivre, mais elle semblait s’être décidée à assumer son poste jusqu’au bout. Elle aurait eu du mal à trouver l’ombre sœur de toutes manières.

Deuxième étage. Il se gratta son oreille, son anneau en or lui titillait l’esgourde. C’était un cadeau de son premier capitaine ça, un marchand d’esclaves, un négrier. Il en avait presque pleuré quand il lui avait accroché le dit-anneau à l’aide d’une pointe de métal chauffée à blanc. Non en faite, il avait chialé. Pas la première fois qu’il avait pleuré, mais la dernière surement. De mémoire.

Troisième étage, le dernier, une jolie vue. Tournebroche se redressa de toute sa petitesse et écarta bien largement les épaules, la marque sanglante que le rousse au chignon lui avait prodigué la veille lui faisait encore souffrir. Elle avait entaillé la chair assez profondément pour qu’elle ne puisse cicatriser avant une paire de semaines. Scab lança un regard en tournant sur lui-même, il en avait la bouche semi-ouverte.

La bâtisse valait son pesant de Berrys et la foule qu’elle accueillait son pesant tout court, une nouvelle nacelle partait de la zone de combat pour partir plus haut, un siège vide surplombait tout l’édifice. A coté, Libéria et les deux autres guerrières venait d’arriver, ce qui ne manqua pas de détourner l’attention de la foule vers l’étage supérieur. Soudain, les amazones se mirent à pointer du doigt les hauteurs, des sourires et des applaudissements. L’impératrice venait de prendre place, derrière son voile elle bectait lascivement une aile de poulet, Mémé Gambas a ses côtés sur un petit pouf.

Scab avança vers le coté du cercle de combat le plus proche de la tribune impériale. Il força sur sa voix pour fendre les cris de la foule.

« Je mourrais quoi qu’il arrive selon toi grand-mère, hmm ? Un homme peut-il changer son destin ? »

La foule se tût et Mémé se leva en s’approchant de la rambarde à quelques pas d’elle. Elle s’y pencha.

« Keuf… Le destin est modelable… Pas la bêtise »

« Scab Tournebroche est loin d’être un imbé… »

« Il n’y a que toi… Keuf… Pour penser cela… keuf…Hmm… Tu n’es pas idiot, certes, mais tu es un imbécile. »

« Je ne comprend pas grand-mère »

« Ceux qui t’ont toujours regardé de haut… Keuf… L’ont compris eux… »



L’impératrice leva la main pour jeter son guignon de poulet, les cris des Amazones furent plus aigues que jamais.

POISCALIANE
POISCALIANE
POISCALIANE

Scab tourna sur lui-même et ses yeux se figèrent sur une femme d’un bon mètre quatre-vingt dix, au corps bleuté, lingerie de cuir et recouverte d’écailles. Elle avait cette tête d’humaine et ce corps de poisson. Première fois qu’il voyait un échantillon de ce type, des hommes-poissons il en avait vu, mais ça, jamais.

« Homme »

« Chose »

« Ta mort sera lente »

Scab resserra son bandana bleu une dernière fois et frappa les carreaux de pierre de sa guibolle.

« Viens là que j’te montre de quel bois Scab Tourne… »


POWAAAAAAAH

Le pied palmé de la femme fouetta son menton et il décolla de plusieurs mètres avant de retomber au bord du cercle, la tête pendante dans le vide. Il se massa la mâchoire de sa grosse main tout en redressant son visage. Il était troublé.

« C’était… quoi ça ? »

L’amazone sprinta vers lui, sous les hourras de la foule, et l’attrapa par sa jambe de bois avant qu’il ne se relève. Elle le fit décoller au-dessus de sa tête pour l’exploser contre le carrelage de l’autre côté, au-delà de l’impact avec le sol, quelque chose d’autres lui fit encore plus mal. Puis elle lui envoya un nouveau coup de latte, celui-ci dans l’arrière-train. Une nouvelle fois, il eu plus mal que de raison. Il cracha une gerbe de sang avant même de se remanger les pierres une nouvelle fois. A dix mètre de la femme, il se redressa tant bien que mal.

« C’était quoi ça … ? Keurf… Réponds »

« Tu es trop faible pour connaitre ça homme »

Une sorte d’aura, quelque chose de bizarre qui frappe plus fort qu’un coup normal. Surement la même chose qui imprégnait le petit boulet que la rousse avait envoyé avec son arme. Un truc nouveau.

« Je ne suis plus dans le coup… Keuf… Zagaha… »

Une nouvelle fois, elle partit vers Tournebroche. La guerrière amorça un coup de poing qu’il évita en se penchant à l’arrière, puis un second qu’il para avec son bras gauche, il recula d’une glissade à l’impact.

« Palsambleu… »


POISCALIANE POISCALIANE
Elle renvoya un nouveau coup de poing, mais cette fois-ci elle s’en servit pour saisir Scab par le poignet et tourner derrière-lui. Elle passa un bras sous son menton et le ceintura avec le second.


AMAZON SOUPLEX

D’une flexion arrière, elle le fit s’exploser le crâne contre le sol. Un craquement sinistre attesta de la puissance de l’impact. Elle se redressa en haussant les bras vers la foule en délire.
Dans la tribune impériale, la vieille Gambas s’adressait à son Impératrice.

« Cet homme… Keuf… A su combattre ses différences…hmmm… Mais sans en faire une force…

« Ouep… Cronch… Vie gâchée »



« Attendre la mort ? Qu’est-ce qui vous fait dire ça capitaine ? »

Bylly grattait sa barbe brune tout en faisant tinter son godet en le frappant du bout de l’ongle.

« Estropié comme t’es, laid comme t’es et je ne t’ai jamais vu avoir des yeux sur ma place… J’en déduis que t’attend la mort la Cloque. »

Scab passa une main dans sa barbe rousse qui courait sur ses joues.

« Je n’ai tout simplement pas envie d’être capitaine, je ne préfère pas prendre ce risque pour ma vie justement »

« AHAHA ! Connerie ! Tu montes à l’abordage comme le premier des démons et tu craches sur des hommes dix fois plus larges que ta bedaine ! Tu te mens à toi-même moitié d’cul-de-jatte ! Tu attends la mort parce que t’as pas les couilles de dev’nir quelqu’un de premier plan la Cloque… »

« J’ai un but »

« L’argent ? T’as économisé combien depuis que t’es à mon bord ? »

« Un million capi… »

« Une chiure de poisson… Et pourquoi ? »

« C’est en pour parler avec moi-même »

« Conneries… Tu crèveras comme une ombre et une fois qu’une génération se sera écoulée, t’seras plus personne aux yeux d’l’histoire »

POISCALIANE
POISCALIANE


* Palsambleu… Alors voilà Tournebroche… Foutu difforme que tu es… Jimbo, Jongoto, le gosse de la taverne, le doc’, la vieille et Bylly… Enculé de Bylly… Ils avaient tous raison sur ton sujet… T’as toujours été trop gentil… Trop lâche pour regarder les choses en face… T’es vieux jeu mon gros… Tu gueules fort, mais t’as pas la gueule d’être fort… Deux ans… Deux ans ou maintenant… Maintenant…*

POISCALIANE
POISCALIANE

*… Pas maintenant Tournebroche… Palsambleu… *

Il était là, allongé les yeux à demi-clos sur sa vie. Le nom de l’amazone était scandé avec force dans les tribunes. La misérable Cloque venait de se faire percer par les poings assassins de son esprit. C’était le jour de sa mor…

* … Bouge… Bouge de là… *

Hein ?

* C’n’est pas ta place *

A qui tu parles Tournebroche ? Ca fait 37 ans que je te raconte. C’est maintenant que je clos mon histoire. Celui d’un contremaitre à l’ancienne. Tu vas mourir parce que tu es mon personnage, le fruit de mon esprit, je te clos.

*Pas ton histoire… Mon histoire*

Aucune différence, la Cloque.

*Dégage ! DÉGAGE ! PALSAMBLEU*

Qu’est-ce…

« MON DESTIN ! »


Mes yeux s’ouvrent avec difficulté, j’ai l’impression que le soleil inonde mon esprit pour la première fois depuis que j’ai pris la mer. Mon corps me fait foutrement mal... Mon esprit lui par contre vient de s’apaiser. J’avais ce truc dans ma tête, palsambleu, je me sens bien mieux.

Je me redresse sur ma guibolle de bois, j’ai fais ce mouvement plus de cent fois dans ma vie. Facile. Elle est là, elle me tourne le dos, certaine de sa gloire, mais elle comprend, elle comprend en se retournant que la foule me pointe du doigt et que les amazones n’y croient pas. Elle est grande et le poing dur. J’essuie d’un revers de paume les perles de sang qui coulent le long de ma nuque, elle avance.

« Tu n’es pas encore décidé à rejoindre la mort homme ! »

« JE SUIS SCAB TOURNEBROCHE… »

Son poing part vers mon menton, j’esquive en arrière et lui renvoi un coup de boule qu’elle encaissa en reculant d’un pas.

MATRIX KICK

D’un bond, ma jambe de bois part dans sa nouille bleutée alors qu’elle amorçait un nouveau coup de poing. Elle recule encore d’un pas la bougresse sur l’impact. Foutre bleu ! Je cours vers elle en serrant la paluche.

« Que se passe-t-il Mémé ?! Grucnh ? »

Tombant le cul sur son pouf, la grand-mère ouvrait grand les yeux.

SLIDE

Mon corps glisse sur le carrelage de pierre et je la fauche, elle me retombe dessus en me plantant le coude dans le bide. Je la repousse en plaçant mon genou entre nous deux et je l’envoi derrière. Elle retombe aussi sec sur ses deux jambes. L’amazone file vers moi et fait un vol plané pour me concasser avec ses deux genoux. Pas le temps d’esquiver, je me les prends les deux en plein sur le bras droit. Il menace de craquer, toujours cette espèce de force en plus sur chacun de ses coups.

« … J’AI PEUT ÊTRE JAMAIS EU DE BUT DANS MA MISÉRABLE VIE… »

Mais ce ne sera pas suffisant ma vieille, d’un mouvement de bras, je lui chope la gorge et d’un tour de rein, je la plaque au sol.

« Keuf… Il…Il… Il modèle son destin… »

Je claque sa caboche contre le sol, ma main cesse d’attraper son cou et je lève ma jambe de bois au-dessus d’elle.

« … MAIS SACHE QU’EN DEUX ANS JE DEVIENDRAIS LE PIRATE LE PLUS CRAINT DES MERS ! »

Adieu femme bleue.

« ASSEZ HOMME! »

Quelque chose stoppe ma jambe, je n’arrive plus à bouger et ma tête elle…

« Palsambleu ! Je… Je… »

Noir.
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Tournebroche ?
T’es encore là toi ?
J’ai peur d’avoir voulu clore trop vite cette histoire.
C’est mon histoire, je ne le répéterais pas chien.

Quoi ?
Si je te laisse penser et observer, tu me laisseras décrire ce que tu ne sais pas et ne vois pas ?
Je vais vivre en pirate, à ta guise ensuite.
Merc…
Ta gueule.
Héhéhé… heureux de te retrouver Tournebroche.

La pièce était bien plus lumineuse qu’une cellule close, un vent frais inondait les recoins de la grande infirmerie impériale. De multitudes de lits s’alignaient sur une trentaine de mètres, les draps blancs impeccablement soyeux respiraient le bien-être et la sainte récupération des âmes. Cependant, ils étaient quasiment tous vides, quasiment car seul un lit faisait son boulot. Celui qui bordait Scab Tournebroche, bandé et nettoyé comme jamais il avait dû l’être. A ses côtés, la rouquine aux longs cheveux frisés nettoyait pour la trentième fois ses deux pistolets. Soudain, le ronflement sonore de Tournebroche se stoppa et elle le regarda en coin s’éveiller.

Mon crâne raisonne plus fort qu’un abordage par la poudre, ventrebleu qu’est-ce qui s’est passé ? Je suis vivant ? Oui… Elles ne m’ont pas tué ces femmes… J’ai foutrement chaud… Et puis je me sens…propre. La dernière fois que je me suis senti aussi propre, j’étais passé sous une quille. Ouvre tes yeux Tournebroche.

« Palsambleu… J’ai un canon qui crache dans ma caboche… »

Elle est là qui me regarde, elle tient le chevet la rousse.

« J’ai dormi longtemps ? »

Sans un mot, elle se met à lustrer son canon avec un vieux chiffon rose. Faut que je me lève, que je sorte de ce cercueil d’amazone. A peine mes mains eurent-ils saisis l’ourlet du drap qu’elle pointe ses canons sur moi. Elle tenait le chevet mon cul. Elle me tenait moi.

« Alors quoi ? Tu vas me laisser moisir ici ? »

« Inutile de lui parler, Rosalia ne parle pas aux hommes »

Voilà que la rousse au chignon débarque avec son armure d’aciers et de cuirs, sacrée gonzesse.

« Je m’en occupe, va prévenir l’Impératrice »

D’un mouvement du menton la frisée acquiesce et se lève, une fois à sa hauteur, la chignon lui pose une main su r l’épaule.

« Et évite de l’ébruiter à Libéria »

Je tire le drap et saisi mon jean qui pendouillait au pied du lit,mais... mais... les bougresses, elles ont osé !

« Il est recousu ? »

« Il était en piteux état »

« Et la fleur sur la poche ? »

« De rien »

Par toutes les saintes, il aurait mieux fallu que j’y reste, elle me regarde me rhabiller sans quitter mes yeux du regard.

« J’ai dormi longtemps ? »

« Quatre jours homme »

« PARBLEU ! Vous auriez dû me tuer ! Un homme qui dort si longtemps ne mérite pas de vivre ! »

« Crois bien que nous avons longuement parlé de ton sort lors du conseil, si Libéria avait eu plus de soutiens, tu ne serais plus »

« Alors pourquoi ? »

« Lèves toi, l’Impératrice en parlera mieux que moi »

Voilà que je suis plus perdu qu’un mousse le premier jour sur un pont, je me redresse su r ma guibolle en tirant une tronche de crapaud. Ventrebleu ! La tête me tourne et ma seule jambe bonne flanche, je pose une main sur la literie pour tenir debout.

« Que… »

« Tu étais dans un sale état »

« Et ce truc là… Pendant le combat, J’ai senti mon corps se… »

« Je ne vois pas de quoi tu parles, maintenant suis-moi, j’en ai marre de te parler »

« Zagahaha »

***

La salle du trône était vide de toutes ses gardes, seules les guerrières étaient présentes. Scab déboula dans le sas en suivant Lydia de sa patte en bois. L’ambiance et les regards n’exprimaient pas la sympathie, mais on lui servit tout de même un poulet braisé sur une table joliment nappée.

« Zagahaha ! Une semaine sans becter et voilà qu’on me sert un petit poulet ! »

« Keuf… Hmmm… Et soyez-en redevable Monsieur Tournebroche »

La voilà qui débarque avec sa bouche pincée et ses mains dans le dos. Alors il est crevé le Tournebroche ? Vieille peau.

« Pourquoi ? Pourquoi je suis toujours là grand –mère ? »

« Parce que tu en un homme »

Brune magnifique s’il en est, sans son voile pour une fois, vrai qu’elle est belle. Bien plus qu’un galion de la Marine, elle envoie du gros sel, foi de Scab !

« …. Keuf… Et que tu as un but que tu n’atteindras jamais sans nous… »

« Du chantage de femmes ? »

« Un échange de pirates »

D’une main j’attaque la cuisse, pas de l’impératrice évidemment, la graisse coule à flot sur mes joues, bon dieu que c’est bon de se sentir homme ! Posant mon coude sur la table, je pointe la belle avec le bout de viande.

« Je devrais faire quoi la brune ? Glompf »

Elle marcha silencieusement vers la terrasse en repoussant de ses mains un voile qui était posé là en guise de rideau. Prenant un instant pour réfléchir, elle inspira longuement avant de me répondre sans quitter les hautes collines des yeux. Je déglutis une dernière fois avant de l’écouter d’une oreille attentive.

« Par delà ses montagnes, par delà la mer, par de là Rusukana et même plus loin encore… Une tribu d’hommes s’est révélée à nous. Nul ne connaissait leur existence avant le mois derniers… Nous les avons rencontrés sur Calm belt aux alentours de Rusukana et le combat fut rude… »

« Voilà pourquoi vous me questionnez sur ma présence sur cette île … »

« Oui car ses hommes déclarent que cette terre appartient à leurs ancêtres… Ils viendront revendiquer cette terre jusqu’Amazon Lily… Nous ne pouvons pas nous permettre ce genre de guerre actuellement ! Les choses bougent vite ces temps-ci, Amazon Lily ne peut se permettre une telle opposition ! »

« Keuf… Voilà pourquoi vous infiltrerez cette tribu… Keuf… Et mettrez fin au conflit… »

« ZAGAHAHAHAHA ! Vous voulez que je me débarrasse seul d’une tribu entière qui fait même trembler les femmes de votre espèce ! ZAGAHAHAHA ! FOLLES ! »

« Je savais bien que cet homme n’était qu’un déchet Gambas… »

La vieille s’approcha de ma guibolle en bois.

« Keuf… Vous semblez vous êtes fixer un but Monsieur Tournebroche… Hmmm… Sans notre aide, vous mourrez au moment même où votre jambe effleurera l’eau de la …hmmm… Belt… »

« Disons que j’accepte, je gagne quoi ? »

« Un sauf conduit vers les mers Bleues et une vengeance sur votre ancien capitaine »

« … »

Une vengeance ? J’en ai que faire… Un bateau comme le Fusilleurs, le bâtiment du Baffeur, ça par-contre… Et puis, un équipage d’Amazones pour un abordage… Mais surtout…

« Une condition supplémentaire »

« Hmm ? »

« Je veux connaître l’origine de cette force. Jamais je n’ai reçu des coups de poings de cette puissance et jamais un cri ne m’a fait tourner la caboche »

« Très bien homme »



***


Deux heures plus tard, embarcadère.


« Pourquoi tu m’attaches femme ? »

« On va te déposer sur Rusukana comme un prisonnier avec les hommes du précédent abordage des Amazones »

Face à moi, alors que les sangles lacéraient une nouvelle fois mes mains, j’apercevais une ligne d’hommes ligotés avec un sourire hébétés. De sacrés troufions au son de leur discussion.

« Alors les gars ? Qui c’est qu’avait promis qu’on verrait d’la femme ? Hein hein »

« T’es l’meilleur Bobby!!!! hiark hiark »

Pour combler le tout, la rouquine aux cheveux courts semblait être la capitaine de l’embarcation dans laquelle j’allais me faire mettre à fond de cale. Ventebleu…

Je ne te le fais pas dire.

Zagahaha Fumier.
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