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Taupiqueur, taupiqueur, taupiqueur {Rafaelo Di Auditore}

    Shell Town, la ville où j'avais commis mon premier acte de piraterie. Le lieutenant qui gouvernait ici avait une belle épée, qu'il n'a évidemment plus. D'ailleurs, il n'est plus, et l'épée a été vendue afin de donner les dons à une association caritative… Bon ok, j'ai gardé tout l'argent. Mais ce serait bien que vous ne remettiez pas ma crédibilité en doute à tout bout de champ ! Surtout qu'il me fallait me montrer persuasif sur ce coup-là, j'allais avoir affaire avec la révolution. Non pas que c'était ma première fois, je connaissais très bien le séraphin Damien, mais il semblerait qu'il ait pris un peu de recul. Il a fait la révolution dans sa carrière comme on dit. Peut-être même que sa carrière est révolue ? Aucune idée.

    En tout cas, c'était moi qui les avais contactés. Pourquoi ? Parce que j'avais un projet pour lequel j'avais besoin de main d'œuvre. Hors, quoi de mieux que des révolutionnaires pour cela ? Attention, je ne les prenais pas pour mes sbires ou des esclaves. Je disais juste qu'ils pouvaient m'aider à arriver à mes fins, et qu'on en sortira gagnant tout deux. En clair, je leur avais fait comprendre qu'il s'agissait d'une opportunité d'implanter une taupe au sein de la marine. Non pas un révolutionnaire, mais plutôt de mettre un soldat dans sa poche, donc encore moins de risque, car s'il se faisait prendre, c'est un marine qui sera relevé de ses fonctions.

    Pour ce qui est du reste, de la façon de procéder, on me dit qu'ils allaient envoyer quelqu'un, dans le cas où les lignes n'étaient pas sécurisées ou pour vérifier mon identité, je n'en sais rien. En tout cas, j'espérais que ma petite réputation de pirate qui va croissante les convaincra. D'ailleurs, c'était peut-être eux qui étaient hautins. Pourquoi ? Simplement parce qu'à ma demande du point de rencontre, on me répondit qu'ils allaient me retrouver, qu'il n'y avait aucun souci de ce côté-là. Je voulais bien croire qu'ils avaient un bon réseau de localisation, mais gaffe à pas prendre la grosse tête.

    A ce propos, j'ignorais l'efficacité de leur réseau. Par conséquent, je m'obligeai à ne pas modifier mon apparence afin de m'assurer qu'ils me retrouvent. Evidemment, j'étais tout de même camouflé sous une large cape à capuche, plongeant mon visage dans l'ombre. J'étais là, à Shell Town, entrain d'attendre leur envoyé. J'aime pas attendre… La patience que ça s'appelle, mais mes parents n'ont jamais pris le temps de m'apprendre ça. D'ailleurs, ils ont pris le temps de rien, vu que c'était le maire de mon île d'origine qui s'était occupé de moi. Lui avait essayé de m'apprendre, mais quand on est jeune, on ne tient pas en place.

    Je me trouvais là, debout sur le coin de la route. J'étais un peu à l'écart de la ville, vers la sortie Est, à proximité d'un zoo. Là, je ne devais pas trop éveillé l'attention. En plus, je n'étais pas encore très connu à cette époque, pas comme lors de ma période sur Grand Line par exemple. En tout cas, je passais parfaitement pour un type fauché qui demandait le sous aux visiteurs du zoo. J'ignorais qu'on pouvait s'enrichir en demandant à la bonté des gens. Se servir soi-même étant plus efficace parfois. Mais bon, c'était marrant de gagner de l'argent sans prendre de risque pour une fois. Non pas que les risques ne seront pas au rendez-vous, mais ça c'était pour après…
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Damien disparu, Césare capturé. Cela résumait plutôt bien les choses, Rafael avait récupéré l'ensemble de leurs réseaux, nonobstant le fait que son frère profitait en majorité de la Confrérie. Ainsi avaient affluées les prises de contact douteuses. De nombreux intermédiaires, plus véreux que nombre de gouvernementaux, avaient été éliminés par l'assassin lui-même. Des types avaient qui les deux autres avaient frayé et qui étaient tout sauf fréquentables. Il s'était amputé de nombreuses personnes qui auraient pu avoir de l'importance au sein de la cause, mais au prix d'un sacrifice encore plus grand. Ne jamais attenter à la vie d'un innocent, cela restait la règle la plus importante. Ainsi, il étudiait, dans les premiers temps, les dossiers les plus prometteurs soigneusement. C'était ainsi qu'il avait pris contact avec Shaïness pour la première fois, par exemple. Du moins, qu'il avait appris son existence. Tout s'était décidé à South Blue par la suite, mais c'était une autre histoire. Ainsi, il s'était penché sur un dossier assez particulier, celui d'un pirate impliqué dans la Révolution. Ils faisaient partie de la caste qu'il abhorrait le plus. Criminels, meurtriers. Même s'ils avaient un ennemi commun, cela ne passait pas vraiment. Mais la proposition était tout de même alléchante. Avoir ses accès dans la Marine, c'était comme s'assurer un panel beaucoup plus important d'intervention. À quel prix cependant ? La question restait en suspend, ce qui l'avait décidé à se pencher personnellement sur ce cas. Ce n'était pas la mission première d'un assassin de toute manière, et il devait s'assurer lui-même de ses pseudos alliés. Si un type voguant sous le Jolly Roger valait la peine de mériter son intérêt ... ou sa lame.

Aidé par les réseaux révolutionnaires, l'assassin gagna rapidement Shell Town et donc le refuge nécessaire à établir ses plans d'action. Au fin fond des sous-sols, entre les catacombes et les tunnels secrets qui creusaient la ville. Il s'était à partir de là renseigné d'avantage sur les agissements de cet homme. De nombreuses heures d'investigation avant d'aller le rencontrer. Shell Town ne le voyait apparemment pas pour la première fois ... Mais aussi loin qu'il cherchât, Rafael ne trouva pas mention de sang innocent ayant coulé. Ce type n'était pas un enfant de coeur, mais il y avait pire comme forban. Restait à savoir si ce constat était du à un concours de circonstances ou si l'animal était doté d'une réelle volonté d'aider la Révolution. Mais choisir la branche de la piraterie alors que l'on pouvait défendre la cause au sein des frères révolutionnaires ... il y avait de quoi se poser des questions. Autant faire de deux pierres un coup, et dans la foulée, s'occuper de ce mécréant s'il se montrait trop pirate dans l'âme. On gardait souvent l'image d'hommes amoureux des océans, épris de liberté et haïs des autorités, mais beaucoup d'entre eux rêvaient en réalité de la liberté de tout avoir sans effort et aimaient le sang autant que l'eau sur laquelle ils voguaient, sinon plus.

Il n'eut pas trop de mal à retrouver le gusse en question. Une simple reconnaissance dans la ville, quelques informations fournies par les contacts, concernant sa description approximative. Ah oui, un détail important. Il possédait le fruit des hormones. Il ne fallait donc pas lui laisser l'opportunité d'user de ses pouvoirs, cela pourrait rapidement tourner au vinaigre. L'assassin le retrouva donc non loin du zoo. Un espace public, dégagé et rempli de monde. Un bon choix. Rafael ricana intérieurement. Le type faisait la manche, pour une raison qui lui échappait. Au moins, il n'avait pas modifié son apparence - selon certains rapports, il en était capable. Cependant, il avait de lui-même contacté la Révolution, et l'assassin ne se plierait pas à ses exigences. Ainsi passa-t-il sans se faire remarquer devant lui, tirant quelques berries de sa poche. Il les lança à ses pieds comme un passant lambda l'aurait fait, mais il laissa aussi échapper un petit papier parcheminé replié en quatre, lui indiquant un cul de sac parmi les ombres de Shell Town. Avant que le pirate n'ait pu réagir ou l'identifier, soit le temps qu'il aperçoive le papier et relève la tête, l'assassin avait disparu. Les entrées en scène, tout autant que les sorties, ça se travaillait. Reyson ne devait pas savoir où chercher, jusqu'à ce que Rafael ne le retrouve.
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    Héhé, berry par-ci, berry par-là. En plus, sans faire le moindre mouvement. Il suffisait de rester assis, d’afficher un air appauvri suscitant la pitié des gens, et de placer ses mains comme si l’on demandait l’aumône. Saut que là, je n’attendais pas du pain de l’église, mais de l’argent des portefeuilles. Cependant, il n’y en avait pas autant que ce à quoi je m’attendais. A dire vrai, le métier de pirate était bien plus rentable que celui de mendiant. Peut-être parce que ce dernier n’est pas reconnu comme métier ? Remarque, pirate non plus, aux yeux du gouvernement. Pas étonnant que des gens choisissent cette voie après, elle est plus rémunérée que d’autres. Le tout était de savoir bien s’y prendre. Bien que mon but premier n’était pas les trésors, le butin pour le moment. L’idée de renverser, non, de détruire la marine m’était bien plus alléchante. Comme la révolution s’attaque au gouvernement, donc l’échelle au-dessus, le niveau qui s’effondrera, s’il s’écroule, sur celui de la marine également, autant m’en approcher quelque peu pour qu’ils servent mes intérêts. De toute façon, je n’avais pas forcément les ressources à mon dernier projet. Et je savais, depuis la bataille contre le Pacifista avec le Séraphin, qu’ils étaient plutôt efficaces dans ce qu’ils entreprenaient.

    Mais bon, j’attendais. Ils avaient dit avoir envoyé un homme à mon encontre. Avoir combattu aux côtés du Séraphin ne suffisait pas pour obtenir leur confiance ? Peut-être bien que non, surtout depuis sa disparition de la circulation. Peut-être aurais-je dû faire dans la révolution ? Non. Mon père, bien que je ne l’aie pas connu, était un pirate. Donc, aux yeux du gouvernement, l’enfant d’un criminel est un criminel, j’étais donc un pirate. Surtout que je lui ressemblais, à mon père, d’après ceux qui l’avaient connu. De plus, la voie de la piraterie est certes plus risquée, mais aussi plus rapide. On agit, puis on réfléchit. La révolution passe le plus clair de son temps dans la réflexion, et je ne comptais pas y passer toute ma vie pour constater ensuite que rien ne s’est passé.

    Tiens, encore une gentille personne qui se fait avoir par mon jeu de mendiant. Je le sais, car je reconnais le son des pièces heurtant le sol juste devant moi. Tiens, il y a aussi un papier. Je voulus d’abord lever la tête pour signaler à l’inconnu qu’il avait fait tomber quelque chose, mais je me retins. D’abord, il fallait voir ce que contenait ce papier, s’il s’agissait du code d’un coffre-fort, je le garderai. Mais non, une adresse. Etait-ce à mon attention ? Ou ce papier, se trouvant dans la même poche que les pièces, fut éjecté accidentellement ? Je voulus alors lever mon regard en quête de réponses, mais l’étranger n’était plus là. Qui était-ce ? Non, avant de réfléchir, on récupère les berrys. Héhé, y a des priorités dans la vie.

    J’étais donc là, un mendiant attendant un révolutionnaire et qui reçoit un papier sur lequel figure une adresse. Coïncidence ? Ce serait bête de partir tandis que l’homme de la révolution est en route pour ici. Mais si le rendez-vous ne fonctionnerait pas, je n’aurais qu’à les contacter une nouvelle fois, non ? Bien qu’ils ne risqueront pas d’apprécier. Cette adresse, ma curiosité me poussait à m’y rendre. De toute façon, cela ne pouvait être une embuscade faite par la marine, j’avais pris toutes mes précautions pour rester dissimulé, non ? Peut-être que c’était réellement le lieu de rendez-vous avec mon contact ? Ou bien l’endroit où des criminels de bas étages se rendaient pour préparer une petite casse ? Tous les cas étaient intéressants. Mis à part le piège de la marine, quoique je pourrais probablement en tuer un ou deux. Mais j’ai pour habitude d’être le piégeur, et non le piégé.

    La curiosité me poussa à me rendre à cette adresse. J’étais dans la fleur de l’âge, au début de ma carrière, je n’avais encore peur de rien à cette époque, car on ne m’avait pas encore montré quoique ce soit d’effrayant. Enfin, mis à part le Pacifista. Depuis lors, j’ai peur des tas de boulons, je m’étais même surpris à sursauter devant un escaspirateur. Le lieu se trouvait dans les recoins les plus sombres de Shell Town, à l’abri des regards. Un endroit qui donnait la chaire de poule, et qui me poussait à regarder derrière moi toutes les trente secondes, juste au cas où. J’espérais que c’était mon contact.

    " Rêve… Vol… Lu… Si on ? "

    Non, je n’ai pas fait de rêve dans lequel je lisais le rapport d’un vol et d’où j’émettais des hypothèses. Mais bon, il n’y a pas 36 autres façons de dire révolution. Peut-être aurais-je dû plutôt parler de la révolution de la planète ? Non, l’heure des réflexions est révolue… Manque le tion. Ils auraient pu s’appeler autrement tout de même ! Rêve au lithium ? Presque. Ré au lute, sinon ! Pas vraiment… Raie, vos lutins ! Non, personne s’appelle Raie, sinon c’est que ses parents ne le voulaient pas. Un peu comme Rossignol, ou Désiré, ou Désiré s’appeler Rossignol…
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C'était à s'en taper le crâne entre les mains. Rafael était là, dans les ombres, regardant cet homme s'avancer parmi les ombres. Plus il l'observait, moins il comprenait pourquoi on l'avait envoyé ici. Enfin, envoyé, c'était un bien grand mot : il faisait cela de son propre chef. Le pirate avait mis pas mal de temps à se décider, puis il s'était levé pour rejoindre l'adresse indiquée. Un pirate qui mendiait, c'était assez étrange. Il ne pouvait trancher sur le fait de savoir s'il hésiter réellement à piller les civils ou si tout simplement, il préférer leur soutirer leurs maigres économies par la pitié et l'apathie. L'assassin suivit quelques temps Reyson par les toits, prenant grand soin de rester hors de portée de sa vue. Personne ne penser à surveiller les toits, jamais. C'était un constat amusant, sachant que la plupart des dangers se tapissaient là, hors de notre champ de vision. Peut-être était-ce un réflexe intrinsèque à ses occupations, mais Rafael ne pouvait s'engager quelque part sans regarder tous les coins d'ombre, étudier la moindre possibilité d'issue de secours. De savoir qu'il pouvait se cacher en de tels recoins le poussait à se demander si d'autres ne pouvaient pas en faire autant. Quoi qu'il en fût, le type était bien seul. Personne ne s'était mis en mouvement à sa suite. Bien, il n'avait donc prévenu personne, et il n'était pas suivi. C'était bonne chose que de ne pas être dérangé lors d'un entretien de ce calibre. Il pourrait en découler bon nombre de choses, mais Rafael n'était pas sûr de vouloir réellement savoir qui était ce type. Il était pirate, cela aurait du suffire à l'exclure du programme. Criminel, forban dans l'âme. Un tel homme ne pouvait pas oeuvrer pour la cause, du moins pas de manière désintéressée ...

Il tendit l'oreille à ses propos et en tira un sourire sardonique. Ramenant sa demi-cape sur l'arrière, il prit son élan et d'un bond, il se propulsa au milieu de la rue. Le vent fit claquer le tissu au moment où il se rattrapait sans un son trois mètres derrière Reyson. Il se releva lentement et posa la main sur le pommeau de sa rapière. Le tout était de l'impressionner suffisamment pour qu'il comprenne qu'il n'avait pas affaire avec n'importe qui. L'assassin outrepassait la hiérarchie habituelle de ce genre de cas en la mémoire de Damien, mais quant au devenir de ce pirate, c'était une autre chose. Finirait-il sous sa lame, ou tisseraient-ils une solide alliance ?


"Plaît-il ?" ironisa-t-il.

Attendant la réaction de son interlocuteur, il se prépara à faire saillir sa lame secrète. On n'était jamais trop prudent. L'assassin fit un pas sur le côté, angle calculé pour faire briller la broche de sa ceinture, révélant le symbole de la Confrérie. Une annonce claire et nette sur son appartenance à la Révolution.


"Reyson D. Anstis." répliqua-t-il, sous-entendant par là que le pirate avait bien trouvé la personne qu'il cherchait.

"J'ai répondu à vos appels en la mémoire de notre ami commun. Damien Reyes." commença-t-il, non sans quitter l'homme des yeux.

"Mais je doute cependant que vos intentions soient suffisamment louables pour avoir de l'intérêt à mes yeux." continua l'assassin, un sourire à présent insolent sur les traits.

"A moins que vous ne sachiez me convaincre, vos crimes auront tôt fait de vous rattraper, pirate. Damien était bien trop laxiste dans ses fréquentations. Et ce n'est pas mon cas." trancha-t-il, faisant glisser sa lame secrète hors de sa gaine.

Le ton était donné, la négociation était tendue. Si son interlocuteur ne trouvait pas suffisamment de mots convaincants, aptes à faire réviser le jugement de Rafael, tout cela risquait fort de tourner au vinaigre. Ce qu'il fallait retenir, surtout, c'était qu'il n'avait pas attaqué des hauteurs. La chute aurait été très certainement fatale dans ce cas, donc Reyson avait toutes ses chances en définitive : les assassins ne se montraient pas pour amuser la galerie. Du moins, en général ...

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    Oh, l’homme de la révolution, enfin. A côté se trouvait la vitrine d’une boutique lugubre et probablement abandonné. Je la regardais, mais vis que les galeries n’étaient pas amusées. Il avait donc raison, son arrivée n’était pas marrante. Mais d’abord, comment est-il arrivé déjà ? Je n’avais rien entendu, et pourtant le voilà, derrière moi. Et sa rapière en main, c’était pour m’avertir ou m’assassiner ? Tout à coup, ce coin me faisait froid dans le dos. Et pourtant j’en connaissais des coins, j’y étais toujours à l’école élémentaire. Mais la lumière était habituellement allumée, et personne ne venait me surprendre avec une rapière derrière moi. Damien Reyes, notre ami commun. Cool. L’ami de mes amis est mon ami, non ? C’est d’ailleurs pour ça qu’il est venu, non ? Sauf qu’il doute que mes intentions soient suffisamment louables à ses yeux. Pas cool.

    En gros, mon statut de pirate ne lui convenait pas ? Si c’était le cas, pourquoi ne pas m’avoir éliminé directement ? Non, pourquoi être venu plutôt ? Mon père était pirate, j’aurais de toute façon été traité comme tel, alors autant jouer le rôle que m’incombait mon sang. Mais malgré tout ça, sa présence signifiait qu’il me portait tout de même un certain intérêt, quoiqu’il puisse dire. Après, il vaudrait mieux satisfaire son intérêt plutôt que de le décevoir. Saurais-je trouver les mots ? En tout cas, d’après ses paroles, c’était ça où le sang de l’un de nous tapissera cette ruelle. Ravalant ma salive, je cherchais mes mots, construisant petit à petit ma pensée.

    " J’ai mes raisons de ne pas aimer le gouvernement en place, comme vous avez les votre pour vouloir le changer. Notre cible est la même, seules les raisons varient, mais le résultat restera inchangé : le gouvernement actuel ne doit plus être. "

    Toutes mes actions jusqu’à présent étaient tournées contre la marine, et donc le gouvernement plus haut. Non pas que le vol n’incombait pas à mon métier de pirate, mais autant voler un marine dans ce cas, c’était mon raisonnement. Et de toute façon, tout acte d’un pirate se retournera contre les autorités. Qu’ils soient directement visées, ou que les victimes soient des civils, car ceux-ci iront se plaindre de l’inefficacité de qui ? Du gouvernement. Ne bougeant pas, gardant mon regard sur le révolutionnaire, je levais l’une de mes mains de façon à ce qu’elle soit visible, et transformai lentement les doigts en pointe, comme des aiguilles, des seringues.

    " Tu dois savoir ce que c’est non ? Tu dois connaître la nature de mes pouvoirs. Avec les hormones, les possibilités sont multiples, je peux aussi bien affecter le physique que le moral. J’ai une palette des plus larges à offrir à qui le reconnaîtra… "

    Oui, j’ai dit tu. Je sais pas dire vous, je connais pas ce mot, jamais utilisé. Et puis, vouvoyer ça fait pas pirate. Ca fait bien trop polie pour mon rang, ça colle pas à mon étiquette. Alors je dis tu, un mot bien plus intéressant car on le retrouve dans tuer. Cela me rappelle certains membres de la marine, j’aimais leur expliquer mon éducation du tutoiement par un jeu de mot : tu es tué. Bien sûr, ils ne pouvaient plus me donner leur avis quand ils apprenaient la chute, c’était le seul défaut. Mais comme il vient de moi, il est forcément bien.

    " La finalité du plan consiste à implanter une taupe dans la base marine de cette île. Non pas un révolutionnaire, mais corrompre un soldat. Ainsi, s’il se fait avoir, personne n’est perdant. Mon rôle : le rendre dépendant à l’une de mes substances, qu’il nous rende certains services pour y avoir droit. Le votre : trouver la personne à la fois utile, et à la fois corruptible, ainsi que trouver un moment où l’on pourra avoir un tête à tête avec cette personne. Avec vos réseaux, cela ne devrait pas être très difficile, non ? Des informations, voilà ce qu’on obtiendra. La révolution pourra s’informer sur les dernières nouveautés du gouvernement, et je pourrais savoir lequel de leurs bâtiments possède une faille, ou est moins bien gardé suite à une mission importante ailleurs, afin que je leur rende une petite visite. Tous deux gagnants, aucun perdant. "

    Ces informations pouvaient donc être utiles aussi bien à la révolution qu’à moi. Avoir une taupe dans les rangs ennemis est toujours un bonus non négligeable pour une organisation telle que la révolution. Cela leur permettra d’agir plus efficacement, et surtout de passer à côté d’un nombre plus bas d’opportunité. Et le meilleur point : si cela ne fonctionne plus, c’est le soldat corrompu qui trinquera. A moins que le gouvernement ne s’en serve pour nous piéger ensuite…
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Il l'écouta patiemment, baissant sa lame petit à petit. Il en connaissait un bon rayon sur les fruits du démon. À commencer par son frère, qui en possédait un incroyable. Il avait appris quelques spécificités sur les capacités de Reyson. À commencer par le fait qu'il ne devait pas le laisser le toucher. Mais ces histoires d'hormones ... il n'était pas médecin ou biologiste. Quelques notions basiques, certes. Endocrine, exocrine. Régulation de certains flux. Neurohormone ? Tout cela se limitait à de maigres connaissances tirées de livres qu'il avait autrefois parcouru. Une connaissance anatomique parfaite nécessitait la compréhension des mécanismes. De certains mécanismes. Pourquoi choisir de frapper le pancréas ? Une mort lente s'il était détruit. Pourquoi la thyroïde faisait une zone de choix pour les poisons. Ou encore l'axe hypothalamo hypophysaire. Y glisser une lame était un défi, ce n'était pas plus gros qu'une tête d'épingle. Des noms, des planches anatomiques rien de plus. Pour des effets dévastateurs, certes. Voilà ce que maîtrisait le pirate qui lui faisait fasse. Une arme incroyable. Une arme qu'il voulait mettre en partie au service de la cause. Méfiance avant tout.

"Même si la cible est identique, les moyens diffèrent. Là est le point essentiel, pirate. Là où tu tuerais des civils pour ta vengeance, j'y laisserai ma vie pour leur assurer une échappatoire." répliqua l'assassin, optant pour le tutoiement à son tour.

Si le pirate se permettait d'employer un tel pronom, il ne s'en priverait pas. Inutile de faire montre de respect lorsqu'on ne lui renvoyait pas la même balle. Il remonta la pointe de son épée vers lui, la lame se dirigeant vers la poitrine de Reyson. Il était aussi antipathique que possible.


"Je connais tes pouvoirs, justement. Reste où tu es." grogna-t-il, lui laissant alors la possibilité de s'expliquer, d'exposer ses idées.

Son plan n'était ... pas si mal. Certes, l'idée globale n'enchantait pas l'assassin. C'était de la manipulation et le boulot d'un dealer. Pas de la drogue certes, mais amoral tout de même. Comment empêcher ce type de procéder pareil chez les révolutionnaires par exemple ? Et les Marines choisis, leur famille et le reste ? Implanter des taupes, les fidéliser à cause d'une substance adductive, c'était retors. Un plan qui ne cadrait pas réellement avec ses habitudes à vrai dire. Mais en creusant l'idée ? Le pirate lui laissait le choix exclusif des types à impliquer, laissant la responsabilité à l'assassin de choisir qui serait le plus à même de sombrer. C'était là un point de contrôle non négligeable, un moyen de prévenir les abus. Bien entendu, le pirate y trouvait son compte. Un moyen de profiter des failles et de faire valoir son alliance avec la Révolution. C'était une maigre compensation aux yeux de Rafael, mais il y voyait bien les avantages sur le long terme. Reyson travaillait avec eux par nécessité, non pas par altruisme. Il les aidait, mais tirait son épingle du jeu. Que fallait-il faire alors ? Saisir cette opportunité de contrôler un minimum les cibles et pouvoir ainsi s'infiltrer sans mal dans le Gouvernement ? C'était s'assurer une source d'informations annexe à la Confrérie, un moyen de ne pas systématiquement impliquer ses frères. Une façon pour l'assassin d'avoir sa propre mine d'information, de laisser aller ses frères et de livrer son propre combat. Il leur vouait une entière confiance, mais se refusait à autant les impliquer. Leur vie était précieuse. Alors que les chiens du gouvernements assez corruptibles pour céder à ce genre d'offre ... en général, les gars biens n'entraient pas dans cette ligne de compte. C'était un autre moyen de châtier certains hommes du gouvernement, un moyen ne menant pas à la mort. Un contrat exclusif avec ... un pirate. Non, une occasion inespérée de mettre un pied de plus dans l'organisation qu'il combattait ardemment. Une méthode non conventionnelle, retorse même. Mais aux grands maux les grands remèdes. Il garderait une sorte de contrôle tant sur les hommes infiltrés que sur les actes de ce pirate. Et il s'assurerait de la bonne conduite des opérations. Oui, c'était alléchant.


"Je suis intéressé. Surtout par le fait que je choisisse tes cibles. Trouver le moment opportun est en effet dans mes cordes. Cependant, en faisant cet accord, tu risques de n'avoir affaire qu'avec moi. Nous sommes frères dans notre Confrérie, et bien que j'en sois le chef spirituel, mes actes n'engagent que moi." répondit-il, sans baisser son arme.

"Sache cependant que je me réserverais un droit de regard sur tes actes, Reyson. Enfin, autant qu'à présent je veux dire. Tu te doutes que j'en sais beaucoup à ton sujet. C'est mon travail après tout." continua l'assassin, un léger sourire en coin sur les lèvres.

"Détenir l'information, c'est détenir le pouvoir. De ce fait, il faudrait pouvoir produire de tes hormones en forte quantité pour pouvoir satisfaire les besoins de ces 'taupes'. Inutile de te dire ce qui arrivera à ceux qui nous trahiront quand même. Je pense faire mon affaire de cela. Un point crucial, cependant. Je ne ciblerais pas les hommes de bien parmi les membres du gouvernement. On ne met pas à bat un homme parce qu'il a fait le choix du mauvais camp. La vie n'est pas un champ de bataille." imposa-t-il, baissant cette fois sa lame.

Il rengaina son arme tout en regardant son interlocuteur, puis soupira longuement. Son visage restait toujours caché, comme d'habitude. Il se frotta les mains et risqua un regard arrière, puis revient vers le pirate.


"Qu'en dis-tu ?"
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    Je n’aimais pas cette lame, mais lui non plus ne semblait pas aimer mes pouvoirs, me demandant de rester où je suis. Chacun ses dons, chacun ses armes. En tout cas, il marquait un point, tuer des civils pour atteindre mon but n’est pas un obstacle à mes yeux. En même temps, eux luttent pour les civils. Moi, ma raison de combattre était feux des civils, mais ce fut le gouvernement qui mit fin à leur vie. Pourquoi devrais alors me restreindre ? Me retenir alors qu’eux ne le font pas ? Cela m’abaisse au même rang qu’eux ? Non, étant un pirate, je suis traité comme pire qu’eux. C’était la des notions biens étranges. Il vous suffit de porter la couleur de la justice, et alors le meurtre vous est pardonné, et désigné comme légal, comme juste. Mais si vous portez un autre uniforme, le regard que l’on vous porte est tout autre. Le juste et l’injuste, au final ces notions sont gouvernées par la loi du plus fort. Celui qui gagne la guerre impose ses règles, écrit dans les livres d’histoire qu’il était le juste, explique à tout le monde sa version des faits, dans laquelle il n’a aucun tort. Celui qui perd ne dit rien, ou même ne peut plus rien dire car n’est plus de ce monde. Les couleurs du bien et du mal sont placées suivant les directives des autorités en place. C’est une décision humaine, et non la loi de la nature. Pourtant, tout le monde suit aveuglément ces préceptes. La marine est justice, les pirates sont criminels, et les révolutionnaires des traitres ne voulant admettre la légitimité du gouvernement.

    Mais cela ne servait à rien de se perdre en réflexion philosophique. Pour le moment, j’étais pirate, j’étais le méchant. Mais on en reparlera lorsque le gentil tombera, que l’on réécrira l’histoire d’une autre plume, que l’on changera les couleurs des drapeaux. Pour cela, ce projet pouvait m’être utile. Et le révolutionnaire venait de dire qu’il était intéressé. Mais il gardera un regard sur mes actes ? Quoi, il veut jouer les parents qui punissent leur gosse quand il fait une bêtise ? Désolé l’ami, mais les miens n’ont pas réussi, tu n’y arriveras pas non plus. Bon, faut aussi dire que je n’en ai pas eu, de parents… Mais sans moi, ce projet tombe à l’eau, et tu es intéressé, ce qui signifie que tu as besoin de moi dorénavant. Par conséquent, je ne suis pas censé craindre cette lame. Et puis, le fait que tu en saches autant sur moi me flatte. Devais-je me sentir menacé ? En danger ? Je suis un pirate, si l’on ne parle pas de moi c’est que je ne suis pas doué et que je doive changer de métier. C’est comme les politiciens qui doivent créer des scandales pour faire parler d’eux. Et bien, un pirate est un politicien dans le sens où il ne fait parler de lui que par des scandales. Un jour, je serais le président des pirates, vous verrez.

    Bon, je ne suivais pas son point de vu concernant les cibles. En effet, le fait d’avoir choisi la marine est une preuve d’impureté, c’est qu’ils approuvent leurs actions. Ainsi, un ancien ami très proche de moi, Curtis, finit d’exister à mes yeux à l’instant même où j’appris qu’il avait choisi cette voie. Malgré tout, je ne dis mot, ne voulant pas m’attarder sur ce point. De toute façon, c’était à lui de choisir les cibles, et donc les critères de sélections. Non pas que j’ignorais comment m’infiltrer dans les infrastructures de la marine, mais disons que je n’avais jamais eu pour but de croiser un soldat et de le laisser en vie ensuite. Par conséquent, comme le projet est plutôt pointilleux et audacieux, autant demander à des personnes plus qualifiées, plus expérimentées. Le révolutionnaire baissa son arme, et me demanda mon avis. Je n’avais rien à redire, chacun y gagnera quelque chose.

    " Qu’attendons-nous ? "

    Comme pour signifier mon accord, je tendis une main dans sa direction, dans l’intention de serrer la sienne. Un engagement d’honneur en somme. Mais je me souvins qu’il était contre un approchement, et je n’avais pas forcément envie qu’il me découpe les doigts par réflexe. Je ramenais donc mon membre vers moi.

    " Désolé, j’avais oublié que mes hormones t’effraient… "

    Bon, on est parti ou on est parti ? Parce que ce serait bien de partir, histoire de finir plus vite et de partir plus tôt. Allez, partons jouer cette nouvelle partition de l’histoire en partance vers le début de la fin, que les méchants prennent la place des gentils partant en exil pour épurer leurs pêchés.
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Il tendit la main vers Rafael. Un sourire mesquin se dessina sur les lèvres de l'assassin, qui regarda sa main et frôla le pommeau de son arme, instinctivement. La méfiance était de rigueur. Tout comme il ne ferait jamais confiance à ce pirate. Il était un outil, et une arme avait vocation de servir. Toute lame sortie méritait de goûter le sang. Mais il n'était pas de ceux qui se prêtaient à la croyance que c'était nécessaire, sous peine de malheurs. Mieux valait dégainer sa dague en prévention que d'essuyer un coup retors sans avoir l'occasion de s'en servir. Prêt à tout recevoir comme à tout faire. Rien n'était superflu. Il perçut le petit rictus qui anima la commissure de son interlocuteur, lorsqu'il imposa sa volonté de contrôler ses actes. Voilà qui le renseignait bien sur l'individu et le confortait dans sa volonté de garder un oeil sur ses actes. Le pirate avait besoin de lui, alors il ne pourrait rien faire qui échapperait au contrôle de l'assassin. Pas sans qu'il le sache du moins. Alors, c'était une affaire qui roulait, non ?

"Ce n'est pas le mot juste, mais admettons cela." trancha-t-il, amer.

Non, un assassin ne connaissait pas la peur. C'était de la méfiance face à un phénomène mal connu, mal étudié. Il n'était pas un homme de médecine, il ne connaissait que les vices du corps humain. Ces petites failles qui lui étaient propices. Le temps que mettait un poison à bloquer les voies de communication de l'organisme. Le temps que mettait une toxine à paralyser un individu. Là où il fallait frapper pour que son adversaire n'ait pas le temps d'esquisser le moindre geste ni cri avant de rendre l'âme. Alors non, il n'avait pas peur de ses pouvoirs. Il les craignait. C'était une nuance de taille. L'assassin soupira longuement, puis tira un parchemin élimé de sa ceinture. Il présentait la photo de Reyson et était précédé du cachet de la Confrérie. Il lui lança l'affiche, ratifiée par ses soins.


"En gage de bonne foi. Voilà le contrat qui pesait sur ta tête. Considère le comme nul et non avenu." lui annonça-t-il, croisant les bras.

La Marine n'était pas la seule à rechercher les criminels et à les mettre hors d'état de nuire. Mais il appartenait encore aux élus de la Confrérie le droit de s'accommoder des différents contrats. Leur police secrète personnelle, en somme. Un équipe de nettoyage efficace et impartiale avec, pour être honnête, une légère préférence pour les criminels gouvernementaux.


"La preuve que tu oeuvres avec nous. Un amnistie temporaire de tes crimes envers le peuple, contre services rendus. Le gouvernement n'est pas le seul à chercher les criminels, mis à part que nous, nous sommes impartiaux. Et que nous oeuvrons pour le peuple." poursuivit-il, un léger sourire en coin.

Comment lui dire autrement qu'il le gardait à l'oeil ? Il y avait des moyens plus subtils, certes. Mais peu importait, la confiance viendrait avec le temps ou elle ne viendrait pas. Il toisa quelques instant le pirate, puis se décida à continuer dans sa lancée. Il glissa la main dans l'intérieur de sa tunique et en tira un autre parchemin, bien plus récent celui-là. Sur elle trônait la photo d'un homme de faible corpulence à la moustache foisonnante et au teint blafard. Un gusse que l'assassin ne connaissait que trop bien dans le coin. Un des petits sergents-chefs de la Marine qui usait et abusait de son pouvoir sur ses sous-fifres et pensait que son statut lui donnait les pleins pouvoirs dans un des petits quartiers de la ville. Un test en somme, une cible qu'il désignait. Un homme qui aurait du mourir ce soir de ses mains, mais qui trouvait peut-être là un usage bien plus sombre entre les griffes des deux nouveaux alliés. Utiliser un homme comme un outil ... ou comment choisir le moindre des maux. La mort n'était pas l'échappatoire pour tous, mais peut-être que celui-ci la réclamerait bientôt, qui savait.


"Hye Phïe. Sergent-chef, Hye Phïe pour être exact." le présenta-t-il, avançant d'un pas et tendant l'affichette vers Reyson.

Elle présentait le même symbole que celui qui ornait celle du pirate. Il attendit que ce dernier ait pris connaissance de sa cible, puis il reprit son discours.


"On va dire qu'il s'agit de ton test. Prouve moi que tes talents peuvent nous servir et nous verrons comment nous pouvons aller à l'échelon supérieur. Et j'en déduis que tu n'as même pas besoin de savoir pourquoi je cible ce gars, non ? Je te dis, et tu frappes. Pour l'heure, ce n'est qu'un test. Le prochain, s'il y a, nous permettra de frapper au coeur de la Marine. Je me charge des cibles, tu te charges des hormones." expliqua-t-il, avant de se reculer et de tourner le dos à son interlocuteur.

"Oh, j'oubliais." fit-il, en sortant un escargophone commun de l'intérieur d'un de ses bourses et de l'envoyer au pirate.

"Si jamais tu as besoin de me contacter, ou d'aide, n'hésite pas. Ta cible n'est pas trop difficile, tu ne risques pas d'avoir besoin de mes services pour cette fois. Nous nous reverrons pour grimper les prochains échelons." trancha-t-il, avant de s'avancer vers la sortie de la ruelle.

Et un nouvel accord était scellé. Une alliance qui mettrait à mal le Gouvernement, à n'en pas douter. Elle reposait peut-être sur une base peu solide, mais avec le temps, ils feraient en sorte de la fortifier et de la diriger à l'avantage du peuple. Le moindre mal. Combattre le mal par le mal, ce n'était pas si mal après tout.
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    Ce révolutionnaire semblait suivre le précepte d’un grand homme : il vaut mieux craindre sans raison que s’exposer sans précaution. Il me présenta une première affiche, avec la photo de moi dessus. Bon, le cliché n’était pas parmi les meilleurs, ils auraient pu me prendre sous un meilleur jour… Hey, mais attend, pourquoi ils ont un truc pareil sur moi ? Je pensais que la révolution jouait contre le gouvernement, bien qu’ils n’apprécient pas forcément les pirates. Donc, en plus de la marine et des chasseurs de primes, je devais aussi me méfier d’eux ? Pourtant, qu’avais-je fait de mal ? Si j’ai fait quelque chose à un civil un jour, c’était probablement qu’il l’avait cherché. Sinon, la marine est ma cible prioritaire. Je ne suis peut-être pas aussi subtil et discret que la révolution, mais le résultat est le même : le gouvernement réagit.

    Vint ensuite une seconde fiche, celle d’un membre de la marine. Ah, j’aime mieux ça. Ma cible ? Un test ? Un sergent-chef… Le premier cobaye que j’aurais. On m’offrit également un escargophone, avant qu’il ne parte. Dès qu’il fut hors de mon champ de vision, je laissais échapper un soupir. J’ignorais que rencontrer un membre de la révolution serait si éprouvant psychologiquement. Un peu plus et sa lame se serait retrouvée sous ma jugulaire. Ou ma carotide, suivant s’il préfère trancher une veine ou une artère. De toute façon, le résultat reste le même. Ah, je préférais de loin Damien. Le séraphin n’avait pas du tout le même comportement à mon égard. Mais bon, que pouvais-je y faire ?

    ...

    Quelques jours passèrent. La révolution me donna les informations dont j’avais besoin, ainsi qu’une pièce tranquille à l’abri des regards où je pourrais m’amuser avec la cible. Il était seul, dans un bar du quartier où il fait sa loi ce soir, d’après les données qu’on me confia. Pourquoi avais-je besoin d’eux pour ça ? J’étais doué pour des entrées discrètes, mais jamais pour la sortie. Pénétrer une base de la marine ? Rien de plus facile. Mais en sortir après un assassinat, c’est autre chose.

    Ayant au préalable modifié mon apparence pour qu’on ne me reconnaisse pas, je me rendis dans ce bar à la tension palpable. Au milieu, à une table, le sergent-chef était entrain de se saouler sur le salaire d’un de ses sous-fifres, comme à son habitude. Mis à part le son de ses gorgées, on entendait même pas une mouche voler. Les clients avaient trop peur qu’il les mette au trou pour je ne sais quel raison truquée. A mon entrée, la porte claqua, et le sergent-chef me menaça si je ne faisais pas moins de bruit, mais il ne prit même pas la peine de tourner la tête vers moi, trop occupé à écouler ses verres.

    Sous ma capuche, je fis signe aux gens du bar de quitter les lieux. Vu la réputation du marine, ils comprirent assez vite où je voulais en venir, et obtempérèrent sans broncher. Il n’y avait que le barman qui hésitait, probablement pour les dégâts possibles de son établissement. Mais si c’était pour se débarrasser de ce petit tyran qui chasse ses autres clients, ce n’était qu’un moindre mal pour un plus grand bien.

    Puis, vu l’état d’ivresse avancé du sergent-chef, il suffisait d’un bon coup sur son chef pour qu’il sombre dans l’inconscience. Lorsqu’il se réveilla, c’était dans une cave lugubre, attaché à une chaise en bois sous l’unique lampe du plafond qui l’éclairait directement. C’était la pièce prêtée par la révolution. Là, j’allais pouvoir mener à bien mes expériences de dosage. En effet, je n’avais pas encore testé ce moyen pour obtenir ce que je recherche. Habituellement, un couteau placé sous la gorge est tout aussi efficace et bien plus rapide.

    Je me présentais au prisonnier sous mon véritable visage, afin de lire la terreur sur son faciès. Mais il avait encore pas mal d’alcool dans le sang et il ne fit que me menacer en demandant où il se trouvait… Je ne lui injectai qu’une faible dose d’hormone rendant dépendant de par sa procuration d’une sensation de joie. Puis, je le laissais là, quelques heures, attendant que le tout agisse et que les effets disparaissent pour ne laisser place qu’à la dépendance. Cependant, il semblerait que je n’y étais pas allé assez fort. Je n’eus droit qu’à une petite réflexion : « ce truc que tu m’as injecté, tu en as encore ? C’était bien. » très vite suivi d’une multitude de menace pour que je le libère de ses liens et que je le laisse partir. Un résultat plus qu’insuffisant. Cette fois, je lui donnais la dose, et j’attendis encore une fois que les effets se dissipent avant de revenir.

    Une goutte de sueur perlait sur son front, et son visage devint rouge lorsqu’il me vit venir. Aussitôt, il me demanda plus de cette substance. Lorsque je lui refusais cela, il s’emportait immédiatement. Cette fois, il ne demandait pas à être libéré, il se focalisait sur cette drogue, disant qu’il me tuera si je ne lui offrais pas cette injection. La colère guidait ses faits et gestes. Il gigotait comme un diable sur sa chaise, manquant de chuter lourdement sur le sol. Le côté dépendance était approuvé, on ne pouvait le nier. Cependant, cette colère contre le donneur n’était pas ce que je souhaitais, car on n’en tirera rien ainsi.

    Nouveau cocktail, la drogue accompagnée d’hormone insufflant un sentiment de tristesse. Quel meilleur moyen pour chasser la fureur ? Peut-être que des larmes seront un bien meilleur moteur ? Mais je ne m’attendais pas à ce résultat. Lorsque je revins le voir, son visage tout entier suait, et il criait comme s’il luttait contre une force qu’il ne contrôlait pas. Son regard était empli d’une tristesse infinie, une profonde dépression avait envahi son âme. Il me demanda, non, me supplia de lui refaire une injection. Comme d’habitude, je refusais pour observer sa réaction. Mais ce refus balaya les dernières forces de sa volonté, ce mal qu’est la tristesse prit le dessus. Une larme coula sur sa joue, et du sang quitta sa bouche alors qu’il ne disait plus rien. Qu’avait-il fait ? Pourquoi ne bougeait-il plus ?

    Le sergent chef Hye Phïe s’était mordu la langue jusqu’au sang, préférant en rester là que continuer à ressentir cette souffrance, cette torture de l’âme. Qu’avais-je fait ? Ce n’était pas la première fois que je tuais un marine, mais jamais de cette manière, jamais en le maltraitant d’une manière si inhumaine… Pourtant, si je voulais les atteindre, je devais continuer dans cette voie, je devais trouver le parfait cocktail afin que le cobaye nous obéisse. En fin de compte, la marine avait fait de moi un monstre. Leur Buster Call qui avait détruit mon île natal avait donné naissance à un démon bien plus grand, qui ne s’arrêtera pas avant d’avoir accompli sa mission. De toute façon, les portes du paradis me seront refusés, je ne pourrais pas rejoindre les miens, alors autant accomplir cette vengeance avant d’aller errer en enfer.

    Cette expérience ne se déroula pas comme prévu, mais si un homme est prêt à se donner la mort pour cette drogue, c’est qu’il y a bien quelque chose à en tirer. Une semaine, voilà le temps que prit cette expérience. Voilà le temps que tint la volonté du sergent-chef.
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