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Deux civils sur une île de débiles

Deux civils sur une île de débiles  Unfini10

On toqua à la porte de la chambre n° 45, la porte s’entrouvrit pour laisser passer le plateau repas et se referma aussi sec. Si la bonne n'avait pas ôté ses mains, manchot serait devenu son petit nom. La femme un peu grassouillette persifla et fit une grimace de la tête avant de poursuivre son service. L'oreille collée contre la porte en chêne, Ankoü vérifiait au grincement du parquet que la bonne s'en allait. D'une main il tenait en équilibre le plateau et de l'autre il donnait rapidement deux tours de clés dans la serrure avant de fourrer le sésame métallique bien au fond de son veston. Puis il se précipita sur la petite table branlante de sa chambre, il y posa le plateau, ferma les rideaux, rapprocha la bougie et posa son postérieur sur la chaise après (par réflexe) l'avoir dépoussiéré. Un soupir de soulagement et le repas débuta. La nourriture était meilleure que ce que servait en temps normal l'établissement mais il faut dire qu'Ankoü avait payé un supplément pour s'en assurer. Le taulier l'avait à la bonne et lui avait assuré qu'il serait traité comme un coq en pâte. Faute de mieux, Ankoü avait du poser ses valises dans cette auberge qui semblait être la plus classe de la ville. Preuve en est, Il n'y avait pas eu de bagarres depuis au moins 24h, c'est vous dire la tranquillité du lieu.. Une fois rassasié l'écrivain en herbe se lava les dents et enfila son pyjama. Il vérifia une dernière fois que la porte de sa chambre était bien fermée à double tour, que la fenêtre elle aussi était verrouillée et il s'assura d'avoir sa lame à portée de main avant de se coucher. Une fois toutes ses précautions prises, il relâcha sa vigilance et fit le point sur son aventure.


- Bon... Je dois dire que j'étais en deçà de la réalité quand j'ai réfléchis à ce projet. Ai-je d'ailleurs vraiment réfléchi une seule fois avant de l'annoncer à mes parents ? Peu importe.. Nous ne pouvons pas revenir en arrière, il faut aller de l'avant et tirer parti de toutes les expériences que nous allons rencontrer. Dès demain je commence à tout noter sur mes carnets, ça peut servir pour le roman, sait-on jamais. J'espère sincèrement que les prochains jours seront plus enrichissants et surtout moins usant pour mes nerfs. Je dois porter la poisse, c'est pas possible ! J'avais demandé au capitaine du navire un repère de pirate, pas un coupe gorge de pirate ! Se faire piquer sa bourse dès la descente du navire aurait du me mettre la puce à l'oreille. En y repensant je crois bien qu'on me suivait d'ailleurs, ça doit être le haut de forme, ils sont surement curieux.. ou.. ils en veulent à mon argent, foutus charognards.


..Légère pause..

- Demain matin je dois m'arranger avec le propriétaire de ce taudis pour qu'il me fasse faire sur mesure une tenue de pirate, il faut que je me fonde dans la masse si je veux pouvoir les étudier. Pourtant je ne suis pas sur mon trente et un mais on dirait une île où tout les pauvres se sont donnés rendez-vous. Les seuls types en costard que j'ai croisé avaient des gueules patibulaires et des cicatrices sur tout le visage, pas vraiment chaleureux. Une fois mon déguisement de pirate sur les épaules, j'irai faire un tour sur le port dans les troquets afin de glaner des informations. (Note à moi même, emporter du savon) Je dois aussi dès demain soudoyer un gaillard pour assurer ma protection, discrètement mais fermement. Je ne peux pas sereinement me concentrer sur les pirates si je dois surveiller constamment mes arrières. Une dernière chose, un colporteur annonçait une soirée spectacle demain soir sur le port, je dois y participer, c'est peut être la seule occasion de voir encore un peu de civilisation et d'arts sur cette île. Enfin je l'espère sincèrement....
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C’est souvent comme ça. Ils doivent quitter leurs proches, leur ville, leur enfance. Ils doivent laisser derrière eux les souvenirs et tout ce qu’ils ont accompli. Tout ce qu’ils sont. Non… Le verbe « devoir » ne convient pas. Ils ont le « pouvoir » de le faire. C’est l’exil ou la nouvelle vie. L’espoir et le rêve sont souvent les ingrédients moteurs, ceux qui déclenchent l’envie de partir vers de nouveaux lendemains. Souvent, ce sont eux.

Dans le cas d’un homme, un homme qui se maquille, fait des farces et des blagues qui n’en sont pas vraiment, ce ne sont pas l’espoir et le rêve qui l’ont fait atterrir dans cette situation, mais la stupidité et la naïveté. Un homme-enfant.


« Il y a ceux qui attendent la mort assis sur un banc, et les autres. On ne les appelle pas. Ce sont ceux qui ont un but et ceux qui ont des rêves. Je différencie les deux car je pense que les rêves, c’est pour les péquenots et les lopettes. Bon, c’est vrai qu’on m’insulte souvent des deux… Mais le plus important c’est ce que l’humain pense de lui-même disait mon père, et il le dit toujours ! Jamais je ne me suis senti appartenir au premier groupe. Jamais je n’ai réfléchis plus à la vie de mon voisin qu’à la mienne. Premièrement parce que j’suis un putain d’égoïste et deuxièmement parce que je ne trouve pas ça sain.

J’étais là debout me tenant fièrement contre un mur à me demander quand le changement arriverait. Je ne priais pas. J’attendais seulement. J’attendais ce moment dans la vie où le train sans destination s’arrête et que toi, t’hésites mais que finalement tu lèves ton pied et tu y rentres. J’avais l’impression que ma vie n’était qu’une ritournelle de moments embarrassants. Une ritournelle. »

Clown était dans un sale état, un très sale état. Il avait bu toute la veille ! Oh non, ce n’était pas l’alcool qui l’avait rendu comme ça mais les coups de bâton du tavernier qu’il avait prit sur la tête. Encore une fois il se faisait traiter de sagouin, de ripoux et de voleur alors le lendemain, il commençait à réfléchir sur sa vie. Un sale état vous dis-je !

Ca ne lui ressemblait pas… Brouuuh, c’était limite du sadisme que de le voir comme ça ! Lui qui d’habitude se donnait toujours en spectacle était invisible comme si son âme s’était envolé. Réveille-toi bon sang, fais quelque chose ! Impossible. Il n’entendait rien, il était devenu comme les gens qu’ils détestent : si humain. C’était à se demander s’il allait enlever son masque !

« Ca y est, j’avais franchi la limite putain. Si méprisable. Je riais de moi-même tellement je m’effrayais. Un rire nerveux, un rire que je me refusais habituellement. Je sentais qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Il fallait que je me dégourdisse un peu les jambes pour y voir plus clair. »

Il déambulait les rues de la ville où il avait trouvé refuge, Dead End. Une ville de « gens de son espèce » disait-il, une ville de mécréants crasseux, de petits voyous pitoyables, de commères de bas-étage… La sale race. Il attendait le changement, le chemin éclairé de la lumière apaisante d’un simple lampadaire, pour une fois. Il avait tellement prié pour ça et enfin, enfin quelque chose se présenta.
Un camelot chargé de vendre les journaux aux portes s’était retrouvé par terre après avoir trop toqué à la porte d’un gros lard, bon, voir ceci permit à notre auguste de sourire un peu. Il se rendait compte que sa vie était nettement meilleure que celle d’autres misérables… Et puis surtout, Clown put apercevoir la rubrique « divers », un spectacle de rue au port aurait lieu au port ce soir même. Pourquoi pas. L’occasion tombait bien.

Notre pitre s'y présentait en tant que simple observateur. Les organisateurs mettaient tout en œuvre afin que l'endroit soit impeccable.

L’un, petit et gros portant la moustache, un peu plus gueulard que travailleur choppait Clown l’ayant sûrement confondu avec un autre comédien et lui jetait le déguisement qu’il devait enfiler ce soir. Le temps que le zouave réalise, le vieux moustachu s’en était déjà allé. Sans voix. Et ce n’était pas tout, celui qui semblait animer vint à lui le suppliant de ne pas faire d’erreur, qu’ils en avaient déjà parlé et qu’il ne reviendrait pas là-dessus. Incompréhensible pour notre gaillard qui n’était au courant de rien. Bien que ça paraissait fou, il allait quand même se changer et attendre son tour dans le lieu réservé pour. Chaussures à petits talons, collants rouges pétants et noirs, costume de noble bleu à froufrou blancs, haut de forme noirs et canne en bois. Un mélange vulgaire, le parfait attirail pour celui s’opposant aux coutumes traditionnelles.



Ding dong. C’était son tour. Il remballait le stress et la peur pour en faire courage et créativité. Somptueux personnage qui prenait place au milieu du public.

Spoiler:
    Après un bon repas, tout homme un tant soit peu digne, ne peut qu'être heureux. C'était le cas pour Ankoü qui malgré son insatiable sommeil avait du se réveiller à huit heure si il ne voulait pas louper le service. L'auberge était peut être à cheval sur les horaires mais la qualité était là, on ne se fichait pas du client. Bien entendu ce n'était pas le petit déjeuner du manoir familiale mais pour un bouge pareil, c'était déjà hors normes. Le ventre plein, Ankou s'essuya la bouche avant d'aller se laver. Petite anecdote au passage, c'était la seule chambre de l'établissement qui avait l'eau courante.. L'écrivain avait besoin de se décrasser pour bien se réveiller après la nuit agitée qu'il avait passé. Il avait bien trouvé le sommeil mais à plusieurs reprises il avait été dérangé par du bruit, tantôt provenant de la rue, tantôt provenant du couloir ou de ses voisins. Vers trois heures et demi il avait même voulu aller sermonner le locataire de la chambre de gauche mais quand il avait entendu le coup de feu et le silence qui en suivit il ne jugea plus utile d'aller rendre une petite visite, il se contenta donc de se terrer au fin fond de son lit.

    Une fois propre comme un sous neuf l'hôte de marque sonna le room service. Quelques minutes après la femme de chambre pointa sa lourde ossature devant la porte. Ankoü l'a congédia en demandant à voir la directeur de l'établissement. Blasée, la femme au regard bovin proféra des insultes à l'égard du client odieux qui se caché derrière la porte avant d'aller chercher son patron. Celui ci rappliqua dans la minute, mains jointes et sourires crispés devant la porte qui cette fois, s'ouvrit. Ankoü le fit entrer dans sa chambre et lui quémanda un service contre rétributions. Le directeur, au petit oignon avec ses clients et avide d'argent, exhaussa prestement la demande du dandy. Il devait ramener sur l'heure, un tailleur de la ville, pour un costume sur mesure de pirate. Bien entendu la requête l'avait fait sourire mais de peur de vexer son client il avait masqué son visage avec sa main. Il avait l'habitude des clients un peu rustique mais là, de mémoire de taulier, jamais il n'avait vu un client aussi farfelue. Mais le client payait bien alors il fonça chercher le tailleur du quartier. Durant ce laps de temps, notre écrivain, lui, s'occupait de parfaire devant la glace le soin de sa moustache.
    [...]
    Il devait être treize heure quand le tailleur, lessivé, pu quitter l'auberge. Il venait de gagner une somme conséquente en habillant de pieds en cape son client mais il n'en avait jamais vu d'aussi pointilleux et pénible. Sa clientèle se résumant d'habitude aux marins, il venait de découvrir la haute société et se jura de ne jamais donner dans le vêtement de luxe. De son côté, Ankoü avait fier allure dans son long manteau aux couleurs ternes. Je ne vous détaillerai pas sa liste d'achat mais il venait d'acheter la panoplie complète du parfait petit forban. Il avait déboursé une fortune afin de se rendre crédible et surtout afin de peut être éviter les problèmes. Pour achever sa métamorphose, l'écrivain vissa un tricorne au sommet de son crâne. Il était fin prêt à affronter la rue et les pirates !

    Une fois dans la rue, l'écrivain déambula durant plusieurs heures. Il se sentait en confiance dans sa nouvelle armure en textile, il était des leurs désormais. L'impression de sécurité que lui procurait la tenue lui fit oublier ce qu'il devait faire; Engager un garde du corps. Au lieu de ça il prit des notes sur tout ce qu'il voyait, les scènes les plus basiques comme les plus cocasses. Il synthétisait, de manière à rafraîchir le souvenir encore latent dans sa mémoire au moment de la rédaction. Il avait même oublié le soirée spectacle au port jusqu'à ce qu'un crieur de la ville fasse de la réclame. C'est donc à la tombée de la nuit qu'il convergea, comme d'autres, vers le chapiteau dressé sur le port pour une représentation unique. L'édifice éphémère avait du être monté à la hâte car il n'était pas du tout droit, tout comme l'homme qui vendait les billets à un prix exorbitants. Certains resquilleurs qui essayaient de passer en douce se firent recaler manu militari. L'écrivain trouva une place dans les hauteurs des gradins. Rapidement la totalité des places furent prises, on jouait à guichet fermé ce soir. Monsieur Loyal présenta sa troupe et malgré les sifflets et quolibets des pirates qui réclamaient que ça commence, il resta stoïque (surement l'habitude) et termina son discours. Rapidement Ankoü s'ennuya et ressorti son carnet, ça ne valait pas les spectacles de sa ville. Par contre ce qu'il trouvait intéressant c'était l'attitude des pirates et spectateurs durant tout le spectacle.

    Les pirates semblaient s'être passés le mot pour tenter de troubler le show par des jets d'objets en tout genre sur les artistes ou bien encore en faisant chuter les acrobates aériens en tirant sur les cordes. Le plus drôle fut surement le moment où les pirates tentèrent de rivaliser avec les rugissements des félins. Ils hurlèrent ensemble, imitant les tigres et lions, jusqu'à en faire peur aux animaux. Ankoü nota qu'on était plus à l'abri dans la cage avec les fauves qu'avec les pirates dans les gradins. Plusieurs bagarres éclatèrent aussi vite quelles se résolvaient. Du spectacle, l'écrivain n'en garda que quelques souvenirs, celui des Clowns et celui du dresseur d'éléphant qui termina sa carrière écrasé par sa bête que l'on avait effrayé. Le cirque pour adulte se termina presque dans une baston générale. C'est à ceux moment là que notre écrivain décida de plier les voiles et de rentrer à l'auberge. Il était proche de la sortie quand il sentit une main se balader dans son manteau. Vif comme l'éclair il fit volte face et trouva un pique-pocket à l'oeuvre. Hélas, le malfrat avait eu le temps de se saisir du porte feuille de l'artiste et il commençait déjà à fuir.

    C'était la deuxième fois qu'on lui volait sa bourse et là c'en était trop ! Une course poursuite effrénée s'engagea entre Ankoü et son voleur. Rien ne comptait plus aux yeux de l'artiste, il fallait reprendre son bien et corriger le scélérat. Il l'avait déjà fait à la sortie de son Club sur son île d'origine. La Marine l'avait même félicité pour avoir brisé le nez du voleur. Mais là c'était différent, une foule compacte se dressait devant lui et son ennemi avait une dextérité hors du commun. Il n'avait aucun mal à se faufiler entre les individus qui tentaient de sortir à leur tour du chapiteau. Ankoü avait l'impression d'être un saumon, il hurlait, suppliant les spectateurs de son malheur d'arrêter le voleur mais personne ne semblait l'entendre. La baston générale couvrait ses supplications. Le voleur, agile mais petit, s'engagea dans l'espace réservée aux artistes. L'écrivain, bousculant quelques personnes au passage le suivait de près et dès qu'il y aurait une ligne droite, le rattraperait par un sprint dont il avait le secret à l'école. Le pique-pocket zigzaguait comme une anguille entre les obstacles et les artistes, il jetait de temps en temps un regard furtif derrière pour savoir si l'écrivain était toujours à ses basques. Forçant l'allure notre fils à papa enjamba une table et rattrapait son voleur, il continuait à supplier les gens de l'aider. Mais aucun artistes ne daignaient répondre à son appel du désespoir...



    Dernière édition par Ankoü le Mar 22 Jan 2013 - 21:55, édité 1 fois
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    Le masque est si important. Il se cache tout en se montrant aux spectateurs sous ses plus beaux jours. Maladresse et lazzis multiples, son corps agile feint de tomber sur le sol dur mais au dernier moment se redresse. Il tourne en rond en tournant sur lui-même, en observant les sentiments dessiné sur les visages, écrit même en gros.

    Ce soir il était vêtu du costume d’un clown blanc, le clown par excellence, celui majestueux et narcissique qui méprise l’auguste et rit de lui. C’est un personnage merveilleux, dansant, léger et aérien. Il est élégant et adroit et dans la légende, il séduit et surprend-les spectateurs par des tours de charme ou de domination. Et ces tours sont effectués sans un mot.


    Premier pantomime.

    Thème : « Savez-vous pourquoi le clown a un nez rouge ? »
    Silence.

    Son visage gaie s’évanouissait et laissait place à la colère. On remarquait alors sa main droite tremblante se rapprocher de celui-ci. Encore… Presque… Elle y était. Alors ? Alors elle fit en sorte que le public pense qu’elle lui arrachait son expression.

    Il tombait sur les genoux. La main englobant le malheureux sans peau. L’autre de gauche vint à leur rencontre de façon à cacher sa souffrance… Le clown blanc était pétrifié.

    Hop ! Il sautait d’un bond soudain et atterrissait sur ses deux talons avec un grand sourire. Il renaissait. Son visage exprimait la joie d’un grand sourire, la bouche ouverte comme quand le chat baille.

    L’histoire commence.

    Il marche, toujours en cercle, soucieux. D’un coup il lève sa tête, et hausse les épaules. Le zouave feint d’entrer quelque part, ce n’est pas clair… Tout doucement. Il se cache derrière la porte, regarde si quelqu’un est là et bam, il tombe.

    Le public rit.

    D’un air niais, il regarde les gens, secoue sa tête, puis reprend son observation. Son visage exprime l’innocence et la stupidité. On se moque de lui ? Ses poings rejoignent ses yeux, pleurant pitoyablement comme un enfant capricieux. Il se relève difficilement puis glisse subitement et tombe sur le dos.

    Le public rit une nouvelle fois.

    Cette fois-ci il ne s’attarde pas, se relève rapidement et repart par la porte en la claquant. Enervé.

    Le pitre ralentit une fois la porte fermée, et on distingue clairement la tristesse qui s’empare de lui. Il verse des larmes sincères en marchant contre un mur comme s’il avait besoin de lui pour se maintenir debout. Le mime se retrouve face à quelque chose, il relève son menton, passe sa main sur son visage puis entre en reculant.

    Le public ne connait pas le lieu.


    Il s’assoit sur une chaise, l’expression indifférente et moins triste. Il n’est plus lui-même. Cette fois-ci c’est lui, lui le public qui la anéantit. Lui a arraché son visage comme sa main auparavant. De façon plus violente encore.

    Il commence à boire. Il boit non pas pour oublier, mais pour que ce moment reste gravé dans sa mémoire. Le jour où il a sombré autant dans l’alcool que dans les abysses. Vie brouillon. Il continue de boire au goulot. Il devient vulgaire, méchant, rustre.

    Soudain le clown se tourne et montre grossièrement son dos aux spectateurs. Il a l’air de faire quelque chose mais nul ne sait vraiment. Ses bras bougent un peu, il les utilise en même temps. Voilà. Boum, il présente une magnifique tache rouge qui vient se faufiler au centre de son visage. Le nez rouge de l’ivrogne, du désespéré. L’espoir est en fuite et seul l’alcool arrive à le rattraper, pas pour un long moment, mais il le rattrape au moins le temps d’une soirée. Le clown ne s’arrête plus de boire. Il est tellement ivre qu’il rigole à tout et amuse tout le monde.

    Ca y est, le clown blanc retourne sur la scène qu’il a quittée en furie auparavant. Il devient l’illustre auguste bête et maladroit, virevolte et dégringole autant que le public le souhaite ! Les jeux de scènes sont maintenant plus violents à l’image de l’alcoolique qu’il est devenu. Il se moque et fait des farces, comprend tout de travers, possède des tics et des attitudes grotesques.

    Somptueux personnage vous dis-je, maintenant portant à jamais la tâche rouge.

    « Maintenant vous savez pourquoi le clown a un nez rouge. » Fin du pantomime.

    Clown s’était sublimé et était remercié comme d’habitude, par des détritus effleurant son visage, des restes de sandwich abîmant son costume et de bananes collées à sa coiffe. Il arrivait même de trouver des dentiers dans le lot, mais ça ne se passait que lors de grandes occasions. Il repartit en direction des loges en soupirant, les spectateurs ne changeront jamais, toujours aussi ingrat. Ils payaient deux fois : le ticket, et la tête des artistes.

    Bon. Ce n’était pas comme si c’était là première fois. L’illustre mime se jetait vulgairement de l’eau sur la figure en prenant soin que personne ne puisse apercevoir son visage. Rapidement il se séchait pour se barbouiller une nouvelle fois de rouge et blanc. C’était fait, c’était enfin lui avec ce visage déformé voulant se forger ses propres caractères spécifiques. Il pouvait enfin s’étirer délicatement. Cette journée aura quand même était plutôt bonne. Enfin, avant de se faire bousculer violemment par un fou dangereux qui courrait à une vitesse monstrueuse par là. Il se disait bien qu’il entendait des bruits depuis v’là 2-3 minutes. Un cauchemar pour la tête. Un bandit ou autre criminel de ce genre était entrain de crier au secours. Il supposait qu’il n’était pas du coin, ici les gens se moquent de la vie de leurs propres parents.

    M’enfin c’est-à-dire qu’il était en compagnie du voleur qui possédait le bien du pauvre péquenot qui le suivait. L’était en colère le pitre, il n’aimait pas se faire bousculer par des débiles méprisant les règles fondamentales du vol, domaine où il excellait jusqu’à présent. Et comme ça l’agaçait vachement, il sortit un revolver qu’il gardait dans son porte-flingue et menaçait le jeune délinquant de l’acier lumineux qui brillait du barillet de l’engin. Le jeunot, pas plus jeune que lui d’ailleurs, comprit aussitôt car il déguerpit à une vitesse incroyable lâchant le bien qu’il voulait dérober à sa victime. Un porte feuille qui, étonnamment, contenait pas mal de cailloux. Un pirate riche ici ? Fallait mieux qu'il se cache le bougre. Evidemment, il en prit la moitié discrètement et alla rejoindre le malheureux exténué à force de courir. Il était courbé, respirant de façon inconfortable, la tête en bas.

    L’auguste en profitait pour déposer le canon du revolver tendrement sur la tempe du monsieur avant de lâcher un timide « BOUH ! ».
    Il avait appuyé sur la détente. Le bruit du détonateur retentit jusqu’aux gradins sûrement.






    Putain qu’il aimait ce jouet ! Une tête de clown sortait du canon. Il était satisfait de son faux pistolet qu’il avait acheté à un prix exorbitant. Clown riait à chaudes larmes voyant la tête de l’homme à qu’il avait fait la farce tout en lui tendant son porte feuille qu’on lui avait emprunté un court moment. Clôturer la journée en se moquant d'une pauvre victime, rien de tel pour réveiller Clown.
      Dans une longue course, ce qui compte ce n'est pas votre rapidité ni votre agilité mais bien l'endurance. Votre aptitude à résister à la fatigue, à la souffrance de l'effort. Si vous avez de l'endurance, vous gagnerez cette course, comme dans une célèbre fable. Malheureusement pour Ankoü, l'endurance n'était pas son fort et le manque d'exercice physique ces dernières années le firent rapidement transpirer à grosse gouttes. Alors qu'il n'était plus qu'à quelques mètres de son voleur, l'écrivain fut prit d'une violente douleur dans la jambe, le tétanisant sur place. Une crampe venait de le foudroyer sur place, le disqualifiant d'office pour la course au portefeuille. Il fit encore quelques mètres en traînant la patte mais il du renoncer à poursuivre le voleur. Abattu, les mains sur les genoux, la tête pendant dans le vide, l'écrivain voyait ses économies s'envoler.

      La tête dans les nuages et trop occupé à retrouver son souffle, Ankoü ne vit pas l'un des Clown s'occuper du voleur. Ce n'est que lorsqu'il se redressa qu'il sentit la présence de l'humoriste. Ou plutôt de l'arme de l'humoriste, à quelques centimètres de sa tête. La colère intérieur grondait en l'écrivain, il venait de se faire dépouiller et voilà qu'un autre guignol voulait l'abattre. Calmement et en douceur, il remonta sa canne près de sa main libre. Ankoü allait peut être mourir là mais il ne partirait pas les mains vide, il allait tailler du Clown, de haut en bas. Enfin, il allait essayer car balle contre lame, en général c'est la balle qui est la plus rapide. Après quelques secondes de réflexion il tenta de nouer le dialogue en prenant un air décontracté et insouciant malgré la situation tendue.


      Bien le bon...

      Surement un peu sensible de la gâchette, le Clown ne laissa pas le temps à sa cible d'en placer une. Le coup de feu résonna et la dernière pensée d'Ankoü fut de se trouver trop idiot, il aurait du l'ouvrir en deux ce maudit nez rouge. La mort faisait une drôle de sensation, comme si il ne se passait rien. Ankoü avait fermé les yeux par réflexe quand le canon avait fait feu et il n'osait pas les rouvrir. Être mort ne change rien au final, c'est juste le corps qui est mort, notre âme se transforme en fantôme et nous restons dans la même position, nous ressentons toujours les sens, nous entendons toujours les humains... Le futur grand écrivain mit presque dix secondes avant de comprendre la farce. Cet imbécile d'arlequin l'avait presque fait mourir de peur, à défaut de le tuer vraiment.

      La colère grondait et même si les mots sont plus blessants qu'une lame, il faut parfois écorcher vif quelqu'un, surtout si il le mérite. D'un geste qui n'avait plus rien de délicat Loktar Grissac se saisit de sa lame et sans la vision de son portefeuille tendu entre deux rires du Clown, il l'aurait déjà éviscéré. Stoppant son attaque, il récupéra son portefeuille et le regarda attentivement sous toutes les coutures.


      Mon précieux...

      Celui qu'il avait cru perdu à jamais était sous ses yeux. Il pouvait le toucher, le sentir, c'était le sien, ce Clown venait de lui rendre son argent. Un peu abasourdi par la nouvelle il remercia d'une franche poignée de main le Clown. Il avait retrouvé le sourire et pourtant, d'un coup, son sourire vira à la grimace et il flanqua son poing libre dans le visage maquillé de l’intermittent du spectacle. Voilà un Clown qui allait avoir une bonne raison d'avoir le nez rouge. Mais l'homme de lettre se reprit en main et réajusta son costume avant de s'écarter du Clown et de la pointer du doigt.

      Vous n'êtes absolument pas drôle ! Je me suis vu mort devant votre arme ! Mon coup n'était porté que pour le préjudice morale que vous m'avez infligez mon bon monsieur. Sachez néanmoins que j'apprécie fortement votre geste à propos de mon portefeuille. Il va de soi que je tiens à vous remercier comme il se doit, venez à l'Auberge du Perroquet Bourré demain midi et je vous offrirai un magnifique repas en guise de récompense. Au fait, j'ai apprécié votre numéro sur scène, maintenant.. Sur ces bonnes paroles, bonne soirée !

      Et il s'en alla, laissant le Clown et la moitié de son argent sous ce chapiteau moisi où une baston géante avait envahie la scène centrale. Une soirée chargée en émotion et il n'avait qu'une hâte, retrouver son lit et un peu de calme.
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      En une fraction de seconde, le poing partait alors qu’il riait encore… Un coup en pleine figure sur son nez rouge auquel il tenait tellement. Il mit sa main sur celui-ci où commençait à couler une petite rivière rouge, presque gluante. Reniflant par réflexe, Clown s’aperçut qu’aspirer du sang par le nez n’était pas la chose la plus judicieuse à faire dans ces cas-là. Ça piquait un peu mais des corrections, il en avait reçu des tellement plus sévères qu’il s’attendait à plus terrible venant d’un pirate… Ce dernier d’ailleurs balbutiait quelques fausses notes d’un air hautain que notre pitre en temps normal avait du mal à supporter. Sa façon de s’exprimer… Il était devant un bandit bien étrange qui lui proposait un repas à l’auberge la plus chère du coin. Un pirate riche vêtu comme un mousse ? Cette histoire sentait le complot à des kilomètres. Cependant Clown était curieux alors il se contenta d’hocher la tête et de tourner le pas en direction de son logis au confort certainement bien inférieur que celui de l’Auberge du Perroquet Bourré.


      La nuit fut étrangement courte alors que le bougre était presque en retard à son rendez-vous. Il avait rêvé de mets et de vins de rois, chose auxquelles il n’avait pas eu le droit depuis un long moment. Il avait donc décidé de s’habiller pour l’occasion en prenant sa plus belle acquisition dérobé à ce jour : un magnifique costard cravate.

      Bien évidemment il n’était pas question de sortir sans se gribouiller sur le visage. C’était un rituel que l’humoriste se forçait à respecter depuis maintenant 5 ans. Il était impatient mais il n’avait pas oublié la menace qu’inspirait ce curieux personnage en s’exprimant d’une manière trop parfaite pour n’être qu’un seul membre d’équipage de base.

      Le chemin n’avait pas été très long vu la vitesse à laquelle Clown avait marché. Il se présentait à l’accueil, le bâtiment était très beau. Le comptoir était faite de bois d’ébène sombre et le sol était en parquet claire, un relief qui détendait les yeux, ils n’avaient pas une si bonne réputation pour rien après tout.

      La femme à lunettes du comptoir louchait en le regardant. Que voulait-elle donc cette mocheté. D’habitude, il était rare que Clown arrive à rentrer dans ce genre d’endroit vu son look mais étrangement, ici ce ne fut pas un problème malgré les regards du personnel. La femme sortit enfin le nez de son calepin et lui fit signe de la suivre.

      Woah. La pièce était formidable. Elle était éclairée de milliers de fenêtres. Au centre il y avait une table d’une taille convenable, bien garnie. Elle contenait une dinde dorée sur trois quatre feuilles de laitues vertes sur quelques rondelles de tomates. Un délice pour les yeux. Une bouteille de vin et du raisin était entreposé à côté du plat principal.

      Clown n’avait pas attendu de savourer tout ça par les yeux mais s’était empressé de s’assoir pour le faire avec la bouche. Il dégustait proprement pour éviter de devoir s’essuyer avec une serviette et enlever son maquillage.

      L’hôte arriva un peu plus tard, il s’asseyait et on vint leur servir le vin. Il en bu une gorgée. Les deux hommes entreprirent alors une conversation débutée par Clown.

      « Bien le bonjour ! Merci pour ce repas mais allons droit au but si vous le voulez bien. Au cours de notre altercation d’hier, j’ai pu constater que vous étiez un pirate apparemment très riche. Je ne vous cache pas mon envie de rejoindre un de ces équipages si craints alors je me demandais si c’était possible d’intégrer le vôtre.»

      Après cette demande, Clown s’empara encore une fois du verre au liquide rouge et s’en délecta lentement en regardant le pirate d’un air soucieux. Sa demande était nettement trop rapide car il avait toujours été très ambitieux. Il s’attendait donc à un refus car malheureusement, ce n’était pas un guerrier né et les seuls « armes » qu’il possédait n’en était pas vraiment, sauf bien évidemment la dague.

        Ne pensant pas un seul instant que l'intermittent du spectacle répondrait présent à l'invitation à déjeuner, l'écrivain prit tout son temps avant de descendre déjeuner. Le propriétaire de l'établissement, en voyant descendre son précieux client ne put que se demander ce qui lui passer par la tête. Il faut dire qu'à son arrivée, il ressemblait à un homme d'affaire important et voilà que depuis deux jours il se trimbalait dans cet accoutrement de pirate. Si la peur de perdre sa poule aux oeufs d'or ne l'avait pas retenu, il aurait été lui poser la question mais là il se contenta de le saluer. Ankoü répondit à la politesse du maître de maison et se dirigea vers la salle principale pour prendre son repas. Comme d'habitude, la salle était bondée de part et d'autres, le plus souvent par des groupes de passages, alléchés par l'odeur de la tambouille. Ankou avait une table réservée et ce n'est qu'une fois presque arrivé devant qu'il s'aperçu qu'il y avait un Clown en train de se goinfrer sans retenue. Agréablement surpris il s'empressa de s'asseoir à sa table et de saluer courtoisement le Clown par une franche poignée de main. D'un claquement de doigt on fit apporter du vin à la table, pas de la piquette que l'on sert à tous les autres mais du vin de grand cru, le genre qui coûte une brique. Quelques berrys glissèrent dans la poche du serveur pour sa rapidité et surtout pour qu'il disparaisse. Il allait rapporter la bouteille au cuisine mais l'écrivain lui arracha des mains et lui fit un geste de déguerpir.

        L'invité du jour entama la discussion tout en continuant de mastiquer. Il n'avait rien du manger d'aussi bon depuis des lustres. Il faut dire qu'ici la nourriture coulait à profusion pour peut que le porte monnaie soit bien garni. L'écrivain écouta son interlocuteur en dégustant son verre de vin et en plaçant sa serviette à son cou, par habitude. Progressivement, le rire s'empara d'Ankoü au fur et à mesure que le Clown parlait. Non pas que son phrasé soit humoristique (loin de là) mais il n'y allait pas par quatre chemins et sa franchise allait droit au coeur de l'auteur.


        Mon ami, vous êtes tellement divertissant, cessez vos singeries et faites vous narrateur d'histoire comique. Vous vous méprenez grandement sur mon statut. Je suis aisé, c'est un fait mais je ne suis pas un pirate craint ni même un pirate tout court ! Je ne suis qu'un modeste artiste, tout comme vous qui essaye de s'intégrer dans ce monde sans pitié. A ce propos, je vous remercie encore pour votre intervention inespéré d'hier soir, sans votre aide, ce petit bâtard m'aurait délesté de toute ma bourse. Là il n'a eu le temps que d'en soustraire la moitié... J'espère que votre nez se porte mieux et je suppose que pour un Clown, avoir le nez rouge fait parti des risques du métier ! (rire d'Ankoü)

        La réaction du Clown ne se fit pas attendre, il haussa les épaules et se contenta d'engloutir tout ce qu'il pouvait. La conversation continua durant plusieurs dizaines de minutes. Rien de trop personnel, juste des explications sur les motivations de chacun. Ce qui était drôle c'est que malgré leur opposition culturel leurs ambitions convergeaient. Les deux hommes souhaitaient rentrer dans un puissant équipage, pas pour les mêmes buts mais tout de même, le hasard faisait plutôt bien les choses. Le Clown évoqua dans la conversation le secret de polichinelle de cette île. Stupéfait Ankoü montra un vif intérêt pour cette nouvelle et une nouvelle conversation démarra.

        Au bout d'une petite heure, le Clown plia bagage sans payer l'addition comme c'était convenu mais emporta dans ses poches tout ce qui pouvait encore se manger et qui traînait sur la table. Ankoü lui sera la main et redemanda, pour être certain une dernière fois, le lieu de rendez-vous pour entrer dans l'underground. Le Clown lui rappela et s'en alla en lâchant une boule puante dans l'accueil. Il avait proposé à l'écrivain d'obtenir de quoi rentrer dans cet endroit infâme et qu'ensemble, ils chercheraient un équipage célèbre afin de s'enrôler pleinement dans la piraterie. La tête dans les nuages, l'écrivain méconnu se voyait déjà sur un mât, en train de rédiger un abordage en cours. Il essayait de se faire une idée du repère souterrain des pires raclures que l'univers avait pu entasser sur ce caillou. Ça sentait bon l'aventure tout ça... La réalité le rattrapa quand un coup de feu éclata dans la salle. Un pirate venait d'abattre un autre pirate et l'auberge qui était si convivial allait se transformer incessamment sous peu en un champ de bataille. De toute part on dégainait pistolets, lames, cordes, poignards, sabres voir canons pour se défendre ou attaquer. Les clients non pirates s'enfuyaient sans demander le dessert. Le taulier se planqua sous son comptoir et pria pour que la rixe dure le moins longtemps possible. Malheureusement pour lui un carnage s'annonçait, pour quelques mauvais regards des mecs, bourrés de testostérones allaient s'amocher voir s’entre-tuer. Ne perdant pas le nord, notre petit scribouillard recula sa chaise jusqu'à se retrouver contre le mur et commença à décrire la scène.

        Les hostilités étaient lancées, de toutes part on s’agrippait, on se plantait, on tirait, on zigouillait. La première fenêtre vola en éclat en un temps record. Le premier mort (en plus du gars tué par balle) ne tarda pas non plus à se répandre sur le parquet ciré du restaurant. Ankoü lui jubilait, il regardait partout et emmagasinait en tête les actions, les mouvements, les coups, le sang que lui offrait ce spectacle. Il notait frénétiquement sans même regarder son cahier toutes les actions. Il allait pouvoir en faire un chapitre, une bagarre qui démarre pour un rien et qui n'aboutira sur rien, des vrais pirates ces types. Tellement absorbé par les tables et autres projectiles qui volaient, l'auteur ne vit pas venir un gars assez fin avec une tête complètement déformé. Le genre de type qu'on a bercé trop près du mur. On pouvait le deviner à sa tête, il avait de mauvaises intentions et l'écrivain allait en pâtir. D'ailleurs celui ci ne croisa son regard que bien trop tard, quand le bandit l'agrippa par le colback et qu'il lui fit tournoyer sa lame sous les yeux.

        Vous commettez une erreur monsieur, je n'ai rien à voir avec ce désordre.

        Le type n'en avait clairement rien à carrer de ce que tentait de lui expliquer Ankoü, qui avait lâché son carnet pour tenter de se défendre. Le mec voulait faire mal et la seule raison qui faisait que notre protagoniste n'ait pas encore la lame du type dans la gorge c'était justement le fait qu'il hésitait sur l'endroit où la planter. Devant tant de méchansteté Ankoü tenta par des mots d'apaiser la sistuation mais la fouine ne l'entendait pas de cette oreille et devant le débit de parole de sa victime il décida de lui trancher la gorge pour le faire taire. Il pensa un instant qu'il aurait du suivre sa première idée, que c'est toujours les bonnes. Malheureusement, le temps de prendre de l'élan avec son bras, le fils à papa riposta

        Puisque vous semblez sourd, jouons votre jeu...

        Sans élan mais avec fermeté il donna un violent coup de genou dans les bourses du gaillard qui fit une grimace de douleur. Profitant de l'ouverture, le scribe décrocha un crochet du droit sous la mâchoire de son agresseur qui voltigea en arrière pour s'écraser sur la table où le Clown et l'écrivain avaient déjeuné. Gardant une posture défensive Ankoü jaugea la salle et se sentit soudain pousser des ailes. Il était comme habité, l'adrénaline le poussait à dégainer sa lame et à la brandir dans la pièce en menaçant les pirates qui s'écharpaient toujours.

        Muahaha ! Venez tâter de ma lame bande de pleutres !

        Il fit quelques pas pour se diriger vers le coeur de l'affrontement afin d'y participer lorsqu'il vit surgir deux gaillard qui achevèrent un homme à moitié mort à terre. Les deux brutes levèrent les yeux et ne purent s'empêcher de rire devant leur future adversaire. Ankoü comprit pourquoi il était écrivain et non pirate, il n'avait aucune chance, il allait se faire découper en rondelle. Il opta donc pour une solution sage et sans réfléchir parla tout à haute voix.

        Par contre... Là je crois que c'est le moment de battre en retraite.. Cassos !

        Les deux brutes ne l'entendaient pas de cette oreille et chargèrent l'écrivain qui sprinta vers la sortie, abandonnant son cahier et stylo sur le parquet du restaurant champ de bataille. Jurant de revenir les chercher quand il aurait semé les deux marmules et que le calme serait revenu !




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