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Les éclaireurs

Spoiler:

Peu de temps avant l’arrivée de Fenyang sur le Lady Million, un petit groupe d’hommes couverts de fourrures en était sorti, et progressaient maintenant, en pleine nuit, à travers les terres enneigées de Sakura.

Finalement, dans l’équipage, personne ne s’était vraiment mouillé pour décider de qui ferait quoi. Le froid semblait quelque peu ralentir les ardeurs. Une expédition de repérage fut organisée, menée –à son grand désespoir- par le second. Viendraient aussi Juusei, et quelques gars que le froid, la neige, et les innombrables ennemis que l’on pouvait rencontrer, n’impressionnaient pas. L’objectif était de pousser jusqu’au sommet de la montagne au centre de l’île, d’où on voyait dépasser au loin les tours d’un château, et sur laquelle on aurait certainement une bonne idée de ce qui se passait dans les environs.
La nuit était tombée rapidement, mais tout compte fait, c’était plutôt un avantage : ils avaient moins de chance de se faire remarquer. Et puis grâce à la lune, et à la clarté du sol enneigé, ils n’avaient pas trop de mal à s’orienter. Vu du bateau, le centre de l’île ne paraissait pas si loin, et l’expédition espérait être de retour dans quelques heures… Comme ils se trompaient !

***

Les éclaireurs étaient tous chaudement vêtus de manteaux fourrés, de gants et de bonnets arrachés à leurs victimes au campement révolutionnaire. Ils emportaient avec eux quelques provisions "en cas de pépin", et des briquets, bien qu’il y ait peu de chances qu’ils puissent allumer quoi que ce soit ici ! A leurs pieds, ils avaient chaussé des espèces de grillages ovales cerclés de bois, des "raquettes", à en croire un de leurs camarades Truand originaire de North Blue –et qui donc passait pour la référence en matière de froid, depuis leur arrivée à Drum-, qui facilitaient grandement leur progression, même si elles leur donnaient de drôles de démarches !

Après seulement quelques minutes dans la neige, Ange sentit le froid gagner de nouveau des extrémités : décidément, il n’était pas fait pour ce genre de climat ! Il sentait à peine ses doigts, et ses pieds lui donnaient l’impression d’être en bois ! Quant à son visage, habituellement grisâtre, il était recouvert de trainées rosées, en particulier au niveau du nez et des joues.

Je ne la sens pas du tout cette histoire !
Tu ne sens jamais rien, toit, de toute façon ! Il faut voir le bon côté des choses : marcher, ça réchauffe plus que de rester à grelotter dans un coin du bateau. Et tu finiras par t’habituer au climat !
Si je suivis assez longtemps pour ça ! L’île à l’air truffée de gusses armés, de révolutionnaires, ou je ne-sais-quoi…
C’est pour ça que vous êtes partis peu nombreux : sans les canons du navire pour vous épauler, vous serez plus efficaces en étant discrets.


Le groupe n’était pas très loin d’une de ces espèces de montagnes en forme de piliers géants, qui faisaient penser à des cheminées, et qui étaient implantés sur le tour de l’île à intervalles réguliers. Plus loin, à leur gauche, on pouvait apercevoir une petite ville ou un village, avec des toits recouverts de neige. Ne sachant pas qui pouvait bien l’occuper, ils l’évitèrent soigneusement.

Ce que j’espère, c’est qu’une fois là-haut on ne verra rien. D’ailleurs, j’ai déjà prévu ce qu’on dira aux autres une fois rentrés : on est montés là-haut, il y avait une jolie vue mais rien d’intéressant, alors on est redescendus. Pas mal, hein ?!
Si tu crois sincèrement que le château là-haut n’est pas truffé de soldats, alors tu es beaucoup plus optimiste que tu n’en as l’air !


***

Alors qu’ils marchaient, alors qu’Ange continuait de regarder la montagne, une idée inquiétante lui vint à l’esprit. Il se rapprocha de Juusei, qui marchait juste devant lui.

- Dis, la grosse montagne au milieu, tu la vois bien ? Tu n’as pas l’impression qu’elle est aussi abrupte que toutes les autres montagnes de l’île, c’est-à-dire un gros gros gros pilier ?
… on ne va pas s’amuser si on doit escalader ça !


***

Compassion Smith, sentinelle de la révolution de son état, était tranquillement posté à plat ventre sous un paravent recouvert de neige, une centaine de mètres plus loin. Des jumelles à la main, il surveillait le petit groupe. Après avoir longuement hésité, il se décida à tirer sur le mince fil de fer tendu à côté de sa main, qui déclencherait une série de sonnettes servant à alerter ses camarades.
Mais une question se posait alors : devait-il tirer un coup, pour annoncer "ne tirez pas, c’est des gars à nous", deux pour "des pirates", ou trois pour "vingt-deux, v’là la marine !" ; ou encore une dizaine de coups pour "vous allez vous dépêcher de venir me relever ?! J’me les gèle ici !!".
Hm, alors… un, deux, trois coups ? Une dizaine ? Bien qu’il ne les reconnaisse pas, ces types étaient habillés comme des révolutionnaires. Seulement… ils n’en avaient vraiment pas la tête ! Et puis que faisaient-ils ici, à découvert, en pleine nuit ?

Tout absorbé par ces questions, Compassion Smith n’entendit pas les pas qui se rapprochaient, étouffés par la neige. Ce n’est que lorsqu’il sentit un souffle chaud sur sa nuque qu’il sursauta. Sa première pensée fut d’abord : "mince, des marines… je suis mal.". Puis, comme l’autre derrière lui ne se manifesta pas, et continuait à lui souffler dans la nuque, il se retourna avec un sourire forcé, et dit :

- C’est toi Guy, hein ? Tu me fais une sale blague ?

Il tomba nez à nez, non pas avec son collègue Guy, mais d’un monstrueux lapin au pelage blanc qui luisait sous la lumière de la lune, et à la mine patibulaire. Ayant enfin attiré l’attention de sa proie, la bête (Doudoune, pour les intimes, mâle dominant de son groupe) dévoila ses longs crocs. Derrière lui, la dizaine de congénères qui l’accompagnaient firent de même.
Et le soldat Smith pensa : "aïe,… je suis mort…". Puis, n’ayant rien de mieux à faire, il hurla.
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En route vers le chateau !


Bon bah v'là, on vient d'casser les dents à plusieurs mec qui soit disant font partis de la révolution. Ouais c't'organisation indépendante qui met la misère au Gouvernement Mondiale et à la Marine. C'est l'cap'tain qui ma apprit ça. Il dit que sur certains point ils peuvent aidés les pirates. Moi j'sais pas, c'pas mes oignons.

Bref, maintenant qu'on s'est débarrassé d'eux on leur choure leurs vêtements chauds pour avoir un maximum de protection contre ce froid de canard. J'me retourne vers Satoshi et lui demande la suite du programme. Lui me dit que moi, Ange et quelques autres, on doit partir vers ce qu'il y a au bout de son doigt, c'est à dire, la montagne. J'sais pas si c'est fait exprès mais ... pourquoi moi ? J'ai tellement froid, que me coltiner plusieurs heures de marches son ce vent glaciale et en plus, en pleine nuit, me décourage complètement. A côté de ça, une ribambelle d'officier du gouvernement ne me fait même pas peur. Mais bon, les ordres sont les ordres et on doit les respectés. Sinon ce serait un peu l'anarchie à bord du Lady Million et ça j'avoue, que ça m'foutrait un peu la rage. Et dans ce cas, je serais obliger d'en prendre un pour taper l'autre. Mais passons. Ange et Moi partons devant accompagnés de plusieurs hommes.

***

Une demie-heure plus tard
Le froid me gagne de plus en plus, j'en ai marre j'crois que j'vais crever ici 'y a pas d'autres moyens ... Si seulement on avais des torches pouvant nous apporter un peu d'chaleur ce serait pas de refus. Mais avec ce vent, elles ne feraient pas long feu. Heureusement que la lune nous éclair le chemin grâce à cette neige des plus blanche reflétant la lumière du ciel. Je marche alors dans la neige accompagné des autres truands et ...


    Putain !!!! Ç'commence à me casser les deux noix c'te chaussures de plouque ! Comment qu'il a dit que ça s'appelait déjà ?

    Des raquettes !

    Ouais bah j'lui en foutrais des raquettes moi ! Ce mec de North Blue, j'lui en toucherais deux mots à notre retour ! C'est d'la merde ces trucs, en plus on peut pas marcher et on a des dégaines de pingouins castrés là d'dans !


Ouais des raquettes ... Putain mais quelle idée ... C'est un mec du navire origine de North Blue qui nous a confectionnés ces conneries en deux/deux pour nous aidés à marcher dans la neige. Tsss, ça nous emmerde plus qu'autre chose. Et on a l'air de con à marcher comme ça ... Mais si il dit que ça nous aide à avancer plus vite, alors soit. Moi c'qui me préoccupe c'est comment on va bouffer dans c'te montagne. C'est pas l'tout mais j'commence à avoir la dalle. Et pendant que je pense à mon festin, Ange qui est derrière moi se rapproche pour me glisser un mot tout en pointant notre objectif.

    Dis, la grosse montagne au milieu, tu la vois bien ? Tu n’as pas l’impression qu’elle est aussi abrupte que toutes les autres montagnes de l’île, c’est-à-dire un gros gros gros pilier ?
    … on ne va pas s’amuser si on doit escalader ça !


Je lève alors les yeux, regarde les trois piliers principales et ...

    Oh putain ... !

Moral à zéro ...

***

Quelques temps après
On marche toujours dans la neige. Je pique quelques sprint par ci, par là pour essayer de me réchauffer mais rien à faire. Je suis quand même un peu essoufflé car courir avec ces machins au pieds, c'pas évident ... J'me retourne alors vers les autres pour voir si ils ont un minimum suivis mais ils ont l'air occupé. Des espèces de lapins géant viennent de les encerclés. Il faut agir et vite. Je m'envole vers leur direction les armes en mains mais alors que eux crient comme des fillettes, moi j'me fais dégager par un monstre m'ayant prit par surprise. Je tombe alors de la montagne, faisant des roulés boulés, formant une énorme boule de neige dévalant la pente avant de m'écraser contre un arbre. Le choc et de tel qu'il me fait tomber par la suite dans une crevasse. J'suis trempé voir même complètement dégueulasser par la terre qui vient de me tomber dessus. Je me frotte puis me relève et j'observe l'endroit où je suis tombé. Ça à tout l'air d'être un terrier au vue des galeries souterraines qui se montrent devant moi. Mais très vite, alors que j’emprunte l'un d'eux, je me retrouve coincé. Je n'ai plus de force, il faut que je mange. Ils doivent bien gardés de la bouffe là d'dans nan ? Pffff, le sol est tout visqueux en plus, c'est vraiment d'la merde ces bestioles. J'parcours les souterrains très vite condamnés, mais l'un d'eux est plus particulier. Il y cache de la nourriture. Allez, j'vais reprendre des forces et je remonte leur botté l'arrière train à ces gusses. Mais 'y a que des fruits ? C'pas bien graves, un apport en vitamine C me fera le plus grand bien. Pomme, Poire, Banane, Pêche, Raisin et fraise y passe. Dans l'élan de ma gourmandise, je choppe un fruit de la force d'une pomme, j'aperçois à peine sa couleur marron et je le mange. Une pomme marron doit être pourrie nan ? Mais cette pomme ci, croquait bien assez pour être une nouvelle sorte de pomme. Alors que je savoure mon reste de banane, un goût infâme vient se mélanger à elle. Mais c'est quoi de truc dégueulasse ? Ce doit surement être la pomme bizarre. Putain, c'est immonde j'aurais pas du la manger d'un seul coup huhuhuhu ...

RP du mangeage.
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Les cris poussés par la sentinelle avaient attiré quelques-uns de ses camarades. Ceux-ci arrivèrent juste à temps pour voir la jambe de Compassion Smith disparaitre dans la gueule de Doudoune le lapin carnivore géant. En revanche, ils arrivèrent trop tard pour avoir la moindre chance de s’échapper discrètement !
Les renforts révolutionnaires crurent leur dernière heure arrivée quand un homme s’élança vers eux. Il courait à une telle vitesse, ses cheveux longs dans le vent, qu’on avait l’impression qu’il volait sur la neige ! Il aurait presque eu l’air héroïque s’il n’avait pas eu aux pieds ces drôles de raquettes… L’homme brandit son arme, regarda le lapin droit dans le blanc des yeux,… et se fit envoyer valdinguer jusqu’en bas de la pente par un revers de patte de la bête !

Voir Juusei, qui tenait tout de même une réputation de gars balèze parmi l’équipage, se faire éjecter si rapidement, porta un sacré coup au moral des attaquants qui commençaient à se demander s’ils avaient bien fait d’intervenir. Mais de toute façon, ils n’avaient pas vraiment eu le choix s’ils voulaient continuer à avancer.
Pour Ange, en dépit de ses réticences à engager le combat, c’était peut-être l’opportunité, en sauvant quelques-uns de ces hommes en difficulté, de récupérer quelques informations supplémentaires. Le prisonnier interrogé par Satoshi avait montré que les gens du coin se mettaient facilement à table, mais le pauvre homme était mort avant d’avoir pu révéler ce qu’il savait d’intéressant. Alors qu’ils convergeaient vers les lapins, le second dit à ses compagnons :

- Bon, les gars, il s’agit de faire ami-ami avec ces gusses, d’accord ? Mais sans jouer les héros : on en sauve un ou deux, et on file ! Avec un peu de chance, ils nous indiqueront l’existence d’un chemin secret pour monter là où on veut aller, ou d’un genre d’échelle géante, ou je ne sais quoi…

Et le combat commença.

***

Ayant retenu la leçon de ce qui était arrivé à Juusei, les pirates faisaient leur possible pour maintenir le maximum de distance entre eux et les bêtes, en les contournant, les esquivant, et les harcelant au fusil ou au pistolet. Cependant, les bêtes étaient rapides, agressives, et surtout beaucoup plus puissantes que le pirate moyen ! Et enfin, elles étaient plus nombreuses.

Un peu partout, des coups de feu retentissaient dans la nuit, couverts par les grognements des lapins des neiges, et suivis généralement par des cris de douleur. Il y avait peu d’espoir que des secours viennent, car rares étaient les humains assez suicidaires pour venir s’interposer entre une meute de lapins géants carnivores de Drum et leurs proies !
On admet donc que les Truands sont des individus suicidaires. Cependant, ils n’étaient pas des baroudeurs, des pirates qui avaient survécu aux premiers dangers de la route de tous les périls pour rien ! Ils formaient un noyau dur qui progressait vers les survivants des révolutionnaires, qui tentaient de mettre en pratique ce qu’ils savaient de la chasse au mammifère carnivore géant.

***

Ha ! Je le savais bien ! On aurait mieux fait de faire semblant de ne rien avoir vu, et de filer discrètos…
Ça n’aurait rien changé : de toute façon, ces…euh… lapins ?... nous auraient surement repérés, et rattrapés.
Ce ne sont surement pas des lapins ! Je sais bien à quoi ça ressemble, c’est beaucoup moins gros !
Alors tu appellerais ça comment ? Des ours ?
Euh… oui, peut-être… des ours avec des oreilles de lapin, des pattes de lapin, une queue de lapin, une figure de lapin, mais des dents et un gabarit de gros ours !
Des "Ourspins", peut-être ?
Oh oui, ça sonne bien ! Des Ourspins de Sakura !
Ouais, eh bien en attendant, il y a un Ourspin qui se fonce dessus…

Tournoyant sur lui-même, Ange forma une porte dans l’air, et s’y engouffra. L’instant d’après, la patte du lapin des neiges balaya l’endroit où il se trouvait, ne rencontrant que le vide ! Le sauvage réapparut quelques pas plus loin, de la même manière qu’il s’était volatilisé. Tandis que le lapin (appelons-le Duvet), désorienté, regardait autour de lui en se demandant ou était passé le drôle de bonhomme qu’il s’apprêtait à réduire en charpie, le drôle de bonhomme en question dégaina et pointa son pistolet en direction de son crâne.

C’est bien. Maintenant tue-le !


Loin de le mettre hors de combat, la douleur causée par la balle ne fit qu’augmenter la colère du lapin des neiges. Celui-ci poussa un rugissement de colère à rendre fou de jalousie n’importe quel lion, prit son élan, et avec une agilité surprenant pour une créature de son gabarit, sauta en l’air.

Euh… il est juste au-dessus de moi, là.
Tu ferais peut-être bien de te pousser….
Alors, je recule ? Ou alors je me roule sur le côté.
Comme tu veux, mais fais vite !
Sinon, je peux ouvrir deux grandes portes dans l’air : une devant moi, et une ailleurs, pour dévier sa trajectoire.
Ce n’est pas le moment de réfléchir à ça : il se rapproche dangereusement ! Il est même très près ! Il…


- Aaaaargl !!

Duvet écrasa le sauvage de tout son poids, avec une pression telle que celui-ci traversa toute la couche de neige, et s’enfonça jusque contre la terre en dessous. Le lapin se redressa alors, et s’apprêta à recommencer.

***

Ange contre Duvet. Temps avant impact : six… cinq…

Gyaaaah ! Je fais quoi maintenaaaant ?!
… quatre…
Hum, euh... une porte ! Quand tu ne sais pas quoi faire, fais une porte !
… trois…
Oui, mais où ? Quand ? Comment ?
… deux…
On s’en fiche ! Une porte, vite !!
…un…

Vu la situation d’urgence dans laquelle il était, le cambrioleur se contenta de ce qu’il savait faire de plus basique : se changer lui-même en porte. Etant donné qu’il était contre le sol, cela n’aurait pas dû donner grand-chose, ou en tout cas rien de suffisant pour le sauver du choc. Mais, le terrain sur lequel pirates, révolutionnaires, et lapins se battaient était situé au-dessus du dédale de galeries dans lesquelles habitaient les lapins des neiges ; galeries dans lesquelles était déjà tombé, un peu plus loin, Juusei.

… zéro !
Baoum !

L’impact secoua la terre, et fit trembler la galerie dans laquelle avait atterri le sauvage, lui déversant au passage de copieux paquets de terre sur la tête. Celui-ci se sentit cependant bien soulagé de constater qu’il était intact ! Mieux, il avait atterri sur une réserve de provisions entassées, qui avaient amorti sa chute. Probablement celles des lapins. Il y avait là des fruits, principalement, mais aussi… Des ossements ?… des crânes humains ?... des lambeaux de chair sèche ?
Ange voulut se relever, quand une poigne ferme le saisit par le col, et le plaqua à nouveau au sol ! Dans l'obscurité presque complète du souterrain, le pirate et son adversaire se dévisagèrent quelques instants et se reconnurent.

- Ah ! Juusei, c’est toi ?! Qu’est-ce que tu fais là-dedans ? C’est moi ou tu es tout… brûlant ? Aïe ! Tu peux me lâcher s’il te plaît ?

Bon, tout n’est pas perdu : tu vas ressortir de ces galeries comme tu y es entré, et Juusei et toi allez aider tout votre petit monde à s’enfuir !
Hum… on pourrait aussi rester là à manger des fruits, en attendant que ça passe ?... Non ?
Non !


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Il ne le saurait jamais, mais en décidant, à contrecœur, de ne pas rester dans le souterrain à manger des fruits en attendant que le temps passe, Ange évita de mourir d’une mort aussi atroce que spectaculaire ! Et ridicule. En effet, le fruit mangé par Juusei n’était pas le seul fruit du démon amassé par mégarde par les habitants du terrier ! Ainsi, au milieu de tous les fruits qu'aurait englouti le cambrioleur se serait glissée, sans qu'il y prenne garde, une drôle de noix aux motifs étranges ; celle-ci aurait serait entrée en réaction avec le fruit des portes déjà en possession d’Ange à l'intérieur de son corps, ce qui aurait provoqué au bout de quelques secondes une magnifique explosion ! On aurait alors retrouvé des petits bouts de sauvage dans toute une zone noircie entourant un gros cratère fumant, sans jamais comprendre ce qui était arrivé…
Heureusement, la chance veille parfois sur les idiots !

Puisque les deux pirates prirent la courageuse décision de remonter pour porter secours à leurs camarades, il n’arriva rien de tout ça ! Sortant du terrier de la même manière qu’il était entré, Ange ouvrit une porte dans le plafond, qui libéra un passage à ciel ouvert tout en faisant tomber dans la galerie des paquets de neige.

Dehors, le combat faisait toujours rage, et les lapins avaient la haute main. Les pirates et les deux ou trois révolutionnaires encore saufs s’étaient rendu compte qu’ils étaient beaucoup moins forts que les bêtes, et ils étaient restés sur la défensive, se contentant de les harceler et de faire leur possible pour que les lapins carnivores mangent leurs voisins plutôt qu’eux. On courait au désastre ! Et pour ne rien arranger, le temps se dégradait à une vitesse vertigineuse, au mois aussi rapide que celle des flocons qui tombaient de plus en plus serrés, tout en faisant la course pour savoir lequel arriverait le plus vite sur le sol. Quant à la température, elle était si basse qu’à moins de posséder une fourrure de lapin des neiges, il ne ferait d’ici peu pas bon de rester dehors !

Il faut faire quelque chose avant que tous tes copains se fassent manger !
Mais quoi ? Qui dit que je ne vais pas non plus servir d’en-cas moi aussi, si j’y vais ?
De toute façon, sans tes compagnons, tout seul perdu dans la neige, ton espérance de vie serait proche de zéro !
Bah, je veux bien essayer de tuer un lapin, mais… ils sont vraiment forts. Moi et les autres, on ne fait clairement pas le poids.
Mh… après tout, vu le temps qu’il fait, que vous gagniez ou pas, vous ne pourriez survivre très longtemps dans un froid pareil… Il faut rompre le combat, et trouver un abri pour la nuit.
Alors on peut se replier ! Super, je préviens les autres !
Tsss ! Tu n’attendais que ça, hein ?


- Ho, les gars ! On arrête le combat ! Venez par ici, on va se mettre à l’abri dans les terriers !

Dans les terriers ?!
Bah oui, pourquoi pas ?
A ton avis, gros malin, qui y habitent, dans ces terriers ?
Euh… des renards ? Ou des lapins ?
De gros lapins, vu la taille des tunnels, hein ?
Bah…oui…
Des genres de gros lapins, un peu comme ceux auxquels tu essaies d’échapper, non ?
Ah zut…


Avec les bruits du combat, la neige et le vent, les sons ne portaient pas très loin. Mais étrangement, des mots comme "repli", ou "arrêter de combattre", se font entendre très facilement par des oreilles qui n’attendent que ça. Les Truands rompirent le contact, et se précipitèrent, les lapins carnivores à leurs trousses, dans la direction approximative où se trouvait leur commandant en second. L’ayant rejoint, ils sautèrent un à un dans la trappe qu’Ange maintenait ouverte dans la neige. Le dernier de ses camarades passés, le sauvage sauta à son tour, et l’ouverture disparut derrière lui, tout à fait comme si elle n’avait jamais existé.

***

- On n’y voit rien ! Quelqu’un a du feu ?
- ‘an, pas moi.
- J’n’ai pas de feu, mais j’ai une clope si tu veux ?
- Et moi, j’ai un briquet !


S’ensuivit le bruit d’un briquet qu’on actionne, et l’apparition d’une lueur jaune tremblotante qui transforma le noir total en une vague pénombre. La scène avait quelque chose de grotesque, avec tous ces hommes en armes, sales, trempés, hagards, accroupis dans le noir, dans une galerie souterraine, blottis autour de la ridicule petite flamme ; qui d’ailleurs s’éteignit presque aussitôt.

- Euh… quelqu’un a une torche, ou de quoi en faire une ?
- ‘an, j’en ai pas.
- On n’a qu’à enrouler une écharpe ou un truc comme ça autour d’un bâton, et y mettre le feu !


- Bonne idée ! Quelqu’un veut bien prêter son écharpe ?
- ‘an, je ne veux pas.
- Tu sais dire autre chose que "an", toi ?
- ‘an. Enfin si, je sais aussi dire : "va te faire voir".
- Hum… d’accord,… alors tu seras le volontaire ! Donne-nous ton écharpe !

Après une série de cris de protestation, une bousculade, des coups de poing distribués à tort et à travers, et un "‘an, jamais !!" crié au milieu du vacarme général, on réussit à maîtriser le réfractaire, à lui arracher son écharpe, et à confectionner un semblant de torche. Le briquet fut de nouveau actionné, et la lumière illumina une seconde fois, mais plus fort cette fois, le terrier. Alors, pour la première fois, on se rendit compte qu’il y avait des visages inconnus dans l’assemblée. Après un bon nombre de paroles jetées dans tous les sens, on finit par reconnaitre, d’un côté les boulets qui se faisaient attaquer par la horde de lapins géants, et de l’autre côté, les crétins qui se baladaient à découvert, en pleine nuit, et qui avaient probablement attiré lesdits lapins ; c’est-à-dire, les révolutionnaires d’un côté –bien que les Truands ignorent à qui ils ont affaire-, et les pirates de l’autre –avec un sérieux doute tout de même-.
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Grâce à Mama Spaghetta et son fils, il avait pu arriver sans difficulté sur Drum. Il ne savait toujours pas comment les remercier. Après tout, ils lui avaient sauvé la vie, l’avaient nourri et en plus de ça, la Mama l'avait équipé. Et lui, ce petit saligaud n'avait rien trouvé de mieux que voler et mentir. M'enfin, c'était un pirate après tout. Ce n’était pas un enfant de choeur. Et de toute façon, il n'avait jamais voulu le devenir. Son but ? Trouver les vingt médecins de renom afin d'apprendre toutes les subtilités de son métier. La question c’était de savoir où ils se trouvaient ? Il n'en avait aucune idée. Il avait un peu étudié la cartographie de l'île. Elle était circulaire comme la plupart des îles, mais cette dernière avait quelques particularités bien spécifiques. Il y avait six piliers. D'ailleurs, le château avait été implanté sur l'un d'eux. Il aurait certainement plus de chance de les trouver à cet endroit bien précis que nulle part ailleurs. Et puis même s'il ne les trouverait pas, il aurait une très bonne vision de l'île. C'était le plus important. De là, il pourrait déterminer le nombre de villages et ainsi les visiter. Cependant, un problème était de taille. Il n'allait certainement pas pouvoir grimper à main nue. Les piliers étaient trop abrupts et il ne serait jamais assez fou pour abîmer ses mains avec une telle épreuve. Il se devait de trouver un moyen beaucoup plus sûr pour l'escalader. Oui, mais quoi ? Il ne savait pas. Dans tous les cas, il aviserait une fois sur place.

Il se mit alors en route. La neige était si profonde, qu'à chaque pas il s'enfonçait dans cette dernière. Il devait faire deux fois plus d'effort qu'en temps normal. À cette allure-là, il allait être vite épuisé. Pourtant il ne se découragea pas. Plus il s'enfonçait dans les terres blanches de l'île, puis le froid se faisait présent. Il n'allait guère pouvoir continuer plus longtemps. S'il voulait ne pas mourir d'hypothermie, il devait vite trouver de quoi se couvrir. Il s'arrêta et inspecta les horizons. Non loin de sa position, il vit le cadavre d'un animal de l'île. Il était d'une taille assez imposante et ressemblait à un lapin. Il avait de longues oreilles, une petite queue, mais le gabarit et les dents d'un ours. Quel drôle d'animal. Il tâta sa fourrure. Elle était douce et chaude. Avec ça, il n'allait certainement pas avoir froid. Il sortit donc son scalpel et commença le dépeçage de l'animal. Il ne mit qu'une dizaine de minutes pour faire ce travail laborieux. Il prit donc la fourrure et se la mit par dessus lui. Voilà, il était au chaud maintenant. Il allait reprendre sa route quand il entendit un bruit bizarre.

Il se retourna et aperçut un bébé lapin-ours. Le pauvre, il pleurait et était apeuré. Il léchait le cadavre de l'autre lapin-ours adulte comme pour le réveiller. C'était donc une femelle ? Si c'était le cas, il ne voulait pas voir la gueule des mâles. Cependant, pris de tendresse, Ylvikel ne pouvait pas laisser cette pauvre bête perdue à son propre sort. C'était pour cette raison qu'il allait l'aider à rejoindre sa mère. Il s'approcha lentement vers l'animal, mais ce dernier était sur ses gardes. Pourquoi lui opposer une telle résistance alors qu'il voulait l'aider ? Il ne comprenait pas. Enfin soit, il prit alors sa nouvelle arme, le kusarigama et le fit tournoyer à côté de lui. Puis d'un geste net et rapide, il envoya la lame sur le petit lapin-ours qui le transperça de part en part. Il s'approcha de ce dernier et la retira.


« Paix à son âme. »

Tout à coup, un lapin plus balèze que les autres fit son apparition. Suivi de très près par une meute de lapins tels que lui. Le voilà dans de beaux draps ! Ils étaient bien trop nombreux pour qu'il est une chance de gagner. La seule option était donc de fuir. Mais s'il faisait une telle chose, il était obligé de retourner sur ses pas ! Bordel !! Pourquoi avait-il tué ce pauvre petit lapin ? Maintenant, ils les avaient tous sur le dos ! Un des lapins se jeta sur lui. Il évita sans trop de difficulté le premier coup de ce dernier, mais il ne vit pas arrivé le coup de patte. Ils étaient rusés les bâtards ! Il n'avait aucune chance contre eux. La seule option c'était la fuite. Il se mit donc à courir à toute allure, mais ces derniers étaient bien plus rapides que lui. Après tout, c'était normal, ils étaient dans leurs éléments naturels. La horde se rapprochait dangereusement de lui. Il allait crever ici ! Lui, le chasseur était devenu la proie !

« Quelle fin minable ! Je ne peux pas creveeeeeeeeeeerrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr »

BAAM !

Ylvikel venait de tomber dans un gouffre. Certes, en temps normal c'était une mauvaise nouvelle, mais dans son cas c'était son salut. Par chance, il n'était pas très profond et il ne se fit pas trop mal. Mais à sa plus grande surprise lorsqu'il se releva, il aperçut au loin un feu. D'autres gens comme lui étaient tombés dans ce trou. Qui pouvaient-ils bien être et que faisaient-ils ici ? Il ne savait pas, mais il se devait d'avoir le cœur net. C'est pour cette raison qu'il se dirigea vers ces derniers. Lorsqu'il arriva sur place, de nombreux hommes se tenaient face à face. L'atmosphère était pesante. Ce n’était pas son jour de chance. Mais autant commençait une approche en douceur.


« Vous aussi, vous avez atterri ici parceque vous fuyez ces lapins-ours ? »

Le ton était donné. Et si jamais ça ne marchait pas, au moins il avait essayé de détendre l'atmosphère. Cependant, il n'était pas dupe. La main sur son kusarigama, il était prêt à l'utiliser en cas d'intention hostile. Il n'allait pas se laisser tuer comme une merde. Foie de médecin …


Dernière édition par Ylvikel Strauer le Ven 12 Avr 2013 - 7:01, édité 1 fois
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Game Master a écrit:Le membre 'Ange Del Flo' a effectué l'action suivante : Lancer de dés 'dé à 6 faces' : 6



***

Tandis qu’à la surface, Ylvikel et les lapins des neiges réglaient leurs comptes, la dizaine d’hommes accroupis dans le terrier se préparaient à régler les leurs. Deux groupes s’étaient naturellement formés : d’un côté les Truands, de l’autre les trois révolutionnaires survivants. Et ils restaient là, à se regarder en chiens de faïence. Cela aurait pu durer longtemps si l’un des révolutionnaires ne s’était pas décidé à faire le premier pas, en posant la question que tout le monde avait en tête :

- Euh… au fait, vous êtes qui ?

Ange jeta un regard "le premier qui répond "on est des pirates", je le mords, c’est compris ?!" à ses camarades. Mais de toute façon, compte tenu de la difficulté que pouvaient prendre les tractations qui s’annonçaient, aucun des membres de l’équipage n’était pressé d’intervenir, et tous étaient bien contents de pouvoir décharger leur responsabilité sur le second.
De la discussion qui allait suivre dépendrait peut-être le futur du groupe d’expédition, aussi les rouages du cerveau d’Ange se mirent à tourner à plein régime.

Pourquoi tout ce bazar ?! On est plus nombreux de toute façon ! On n’a qu’à les questionner simplement, et s’ils ne veulent pas répondre on les torture !
Nan, mauvaise idée. Déjà, on n’a pas Blood avec nous. Ensuite, ces types ont l’air d’être des machintruc-révolutionnaires, et si c’est le cas ils peuvent très bien être plus fanatiques que ceux de cet après-midi. D’ailleurs, ça paraît difficile de l’être moins. Et donc, ils pourraient nous balancer un tas de mensonges.
Bah, je m’y connais en mensonges, non ?… Ah, et ça veut dire quoi, « fanatique » ?
T’occupe… l’idéal, ça serait de leur pondre un joli mensonge, pour qu’ils nous prennent pour des… touristes, des gens du coin, ou je-ne-sais-quoi…
Ou des marines ?
Dis, tu fais attention des fois quand tu penses ? Crétin !! Si ce sont des révolutionnaires, que l’on soit des marines ou des pirates ne changera rien pour eux !
Mais on s’en fiche, de toute façon on peut les massacrer sans problème !
Et après, tu feras quoi ?! Tu continueras à marcher jusqu’à rencontrer d’autres gars comme eux ? Abruti ! Tu dois avoir des informations fiables !


Cependant, la chance veillait sur les Truands cette nuit-là, et en particulier sur le sauvage. Avant que son cerveau n’entre en surchauffe, l’un des révolutionnaires rescapés –appelons-le Guy-, demanda :

- Dites, vous ne seriez pas la patrouille qui a été envoyée à la crique du sud-est, par hasard ? Les chefs s’inquiétaient de ne plus avoir de nouvelles du campement là-bas, suite aux tirs de canons de cet après-midi, et…

Il doit y avoir un dieu pour les imbéciles ! Une occasion comme ça, tu ne dois pas la manquer !
Mouais… donc je lui réponds que non, nous nous sommes ceux qui ont tiré les coups de canon ?
Surtout pas !! A partir de maintenant, baratine-moi ce que tu veux, mais fais-toi passer pour un révolutionnaire !


- Hein ? Euh…ou…ouais, ouais, tout à fait, c’est nous. Et même que… voilà, on revient de la crique. Tout à fait !
- Ah, bon, d’accord ! Au début, on a eu peur que vous soyez des marines, même si vous n’en avez vraiment pas la dégaine !
- … ou une escouade de reconnaissance envoyée par Krabbs. On sait qu’il mouille ses grosses pinces un peu plus au nord.

- Hein ? Bien sûr que non, hoho !
- Mais au fait, qu’est-ce que vous faites ici ? Pourquoi n’êtes-vous pas rentrés directement au village, plutôt que de monter jusqu’ici ?

Aïe, la question piège ! Pris au dépourvu, Ange commença à réfléchir à toute vitesse à un mensonge qui paraîtrait le plus plausible possible. Mais encore une fois, parce qu’il n’avait pas fait un 6 à son jet de dés pour rien, un des révolutionnaires lui sauva encore une fois la mise :

- Enfin, c’est évident, non ?! Ils ont dû se perdre en rentrant à cause de cette saleté de blizzard ! On ne va quand même pas s’en plaindre, c’est quand même grâce à eux qu’on a eu la vie sauve ! Pas vrai ?

Le sauvage et ses collègues s’empressèrent d’acquiescer. La mise au point faite, les Truands se sentirent plus à l’aise en compagnie des révolutionnaires, et on commença à discuter, et à s’entre féliciter pour avoir échappé aux lapins. Se faire passer pour leurs camarades était d’autant plus facile que les pirates portaient des tenues ayant appartenu à de véritables révolutionnaires, tués et dépouillés un peu plus tôt quand le Lady Million avait abordé sur l’île. Considérant qu’ils étaient momentanément à l’abri dans le tunnel, Ange décida de pousser encore un peu sa chance en questionnant encore leurs nouveaux compagnons :

- Ah, au fait, juste comme ça, le château là-haut, il est désert, non ?
- …

Sachant que s’était là que se massaient le gros des forces révolutionnaires, et qu’aucun membre digne de ce nom ne pouvait l’ignorer, ses interlocuteurs le dévisagèrent avec incrédulité. Mais encore une fois, un élément extérieur vint lui sauver la mise, sous la forme d’un jeune homme aux cheveux longs et blonds qui débarqua à l’improviste au milieu du groupe :

- Vous aussi, vous avez atterri ici parce que vous fuyez ces lapins-ours ?

Chacun dévisagea le nouveau venu comme un clown le jour d’un enterrement. On l’éclaira longuement avec la torche pour se faire une idée à son propos, toujours sans dire un mot. Puis, tous les regards se posèrent sur la main de l’homme, prêt à dégainer son arme. Par ce simple geste, sa cotte de sympathie chuta radicalement. Ange profita de l’occasion pour renforcer à peu de frais et sur le dos d’Ylvikel la confiance qu’avaient les révolutionnaires envers son petit groupe :

- Hum, tu ne serais pas un marine, toi, par hasard ? Ou… un pirate ?!...

***

Plusieurs mètres au dessus de leurs têtes, séparés d’eux par d’épaisses couches de neige et de terre, Doudoune et tous les autres lapins des neiges s’étaient regroupés autour du cadavre sanguinolent du pauvre Douillet, le petit lapereau qu’Ylvikel avait exécuté. Déjà passablement énervés par la disparition subite de leurs adversaires, leur colère était maintenant à son comble ! Eux qui étaient simplement sortis pour défendre leur territoire contre des humains venus le traverser (et accessoirement transformer ceux-ci en provisions de viande fraîche, bon, d’accord, mais tout de même !!), ils se retrouvaient maintenant avec un de leurs petits à venger ! On ne s’attaque pas aux enfants !!

Rompant le silence, Duvet, un lapin des neiges encore plus imposant que ses congénères -surtout au niveau de l’embonpoint-, arriva en trombe dans le cercle et poussa une série de grognements. Les lapins ne parlent pas, c’est bien connu, mais chacun comprit ce qu’il voulait dire : il y avait des intrus dans les galeries… leurs galeries !! Un humain restait un humain, et que ceux-ci soient les mêmes que tout à l’heure ou non, ils allaient payer ! La meute s’ébranla, et se rua dans les orifices quoi menaient aux galeries. Bientôt, celles-ci furent remplies d’un vacarme semblable à des roulements de tonnerre ! Pris au piège et cernés de toutes parts, les révolutionnaires -les vrais comme les faux- allaient bientôt avoir un problème plus important que de savoir si l’homme aux cheveux blonds était dans leur camp !
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Ylvikel avait tenté de détendre l'atmosphère. Malheureusement, il eut la mauvaise idée de poser sa main sur son arme et la réaction ne se fit pas attendre. Les sourcils se froncèrent et les visages se crispèrent. Ça ne présageait rien de bon. En tout cas pas pour lui. Pourquoi avait-il fait ça ? Comme on dit : chassez le naturel et il revient au galop. Après tout, on pouvait le comprendre. Il avait débarqué ici par hasard et le voilà tout à coup face à une petite troupe. C'était normal qu'il soit sur ses gardes. Enfin pour lui, ça le lui semblait. Il fit un petit sourire crispé, quand tout à coup, quelqu'un l'accusa d'être un pirate ou un marine. Il avait tapé dans le mille. Était-il devin ? Ou ça se voyait tant que ça ? Il n'en savait rien. Il allait dévoiler son identité quand tout à coup, des roulements de tonnerre se firent entendre. Qu'est-ce que cela pouvait-il bien être ? Une avalanche, un troupeau ? Il se mit à rire à cette idée. Soudain, il stoppa net et son visage se ternit.

« LES LAPINS !!! »

Il en était terrifié rien qu'à l'idée. Après tout, il avait tué un de leurs petits. Encore une mauvaise habitude. Mais que pouvait-il faire de plus ? Il avait simplement aidé un bébé à rejoindre sa mère. Cela n'était-il pas une bonne chose ? A priori, non. En tout cas, une chose était sûre. S'il avait raison, il allait devoir s'enfuir ou se battre. Le choix étant limité il fallait se décider à aller devant ou derrière. La panique était en train de gagner les hommes. Mais quand ils se décidèrent enfin, les bestioles étaient là. Ils bloquaient tous les accès empêchant toute fuite. Il n'avait plus le choix. C'était soit se battre ou mourir. Ils se mirent d'accord et dégainèrent tous leurs armes. En infériorité numérique, il n'avait guère de chance contre les lapins. Pourtant, ils se devaient d'essayer. Après tout, les miracles existent. Ylvikel recula et se joignit avec l'homme qui l'avait accusé.

« Je m'appelle Ylvikel Strauer et je suis un médecin pirate. »

Pourquoi lui avait-il dit qui il était ? Peut-être ne voulait-il pas mourir comme un inconnu. La tension était palpable. Soudain, les lapins se poussèrent laissant apparaître un de leur congénère plus imposant que les autres. C'était certainement leur chef, vu leurs réactions. Ils grognaient comme pour se parler. Que préparait-il ? Un plan d'attaque ? Il ne savait pas. Tout à coup, le gros lapin montra de sa patte Ylvikel. L'avait-il reconnu ? Étaient-ils venus pour lui ? Si c'était le cas, il était dans la merde. Il fit un petit sourire et prit la parole.

« Au passage, j'ai tué un de leur petit un peu plus haut. Je crois qu'ils m'en veulent. »

À ces mots, tous les hommes se retournèrent et regardèrent Ylvikel. Lui en voulait-il ? A priori oui, vu comme ils le dévisageaient. Ils devaient certainement penser que c'était de sa faute, peut-être … Le chef qui le fixait toujours fit soudain un geste très humain. Il mit sa patte près de sa gorge et fit un trait net, comme pour lui dire : « toi t'es mort » Gloups. Cette fois, c'était sur. Il avait fait une grosse connerie. Lorsqu'il eut fini son geste, tous les lapins se jetèrent sur les hommes. Griffe contre fer, homme contre bête, lesquels en sortiraient victorieux ? Le combat faisait rage. Les grognements et les cris se confondaient. Le petit groupe qu'Ylvikel avait rejoint s'en sortait mieux que le second. Il avait fait le bon choix. Soudain, un craquement se fit entendre juste sous leur pied. Qu'est-ce que cela pouvait-il bien être ? Un tremblement de terre ? Il n'en savait rien. Tout à coup, le sol s'effondra et le petit groupe tomba dans une galerie voisine. La chute avait été impressionnante, mais miraculeusement, ils en sortirent indemnes. Les lapins-ours se relevèrent eux aussi sans blessures. Mais lorsqu'ils virent où ils avaient atterri, ils détalèrent, apeurés. Pourquoi ? Que pouvait-il avoir dans cette grotte de plus dangereux que ces lapins ? Il n'en avait aucune idée. Mais une chose était sûre, il n'allait pas tarder à le savoir …
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Eh bien, il y en avait des souterrains dans cette île ! A cause de la chute, la torche allumée par les pirates s’était éteinte, mais une faible lumière bleutée illuminait l’endroit, permettant de s’y repérer approximativement et de deviner à quoi il ressemblait. La galerie de terre où avaient atterri les combattants était beaucoup plus spacieuse que celle ou s’étaient déroulés le début des combats. Elle était large, arrondie, et jonchée de débris de branchages, de feuillages, et d’herbe sèche. On aurait dit un véritable nid douillet ! Et de ce fait, l’endroit paraissait plutôt confortable. Le sauvage pensa d’abord qu’il s’agissait de l’endroit où se retrouvaient les lapins pour dormir. Mais si c’était le cas, pourquoi fuyaient-ils ainsi avec un air aussi pitoyable ?!

Hahaha ! Regarde-moi ces lapins détaler ! Ça, c’est ce qui s’appelle une victoire !
Tu ne devrais pas te réjouir : ils n’avaient aucune raison de fuir puisqu’ils avaient l’avantage. Si le sol n’avait pas cédé, vous sauvant la mise, vous auriez terminé en festin nocturne !!
Bah, on a eu de la chance, c’est tout !
Et tu peux m’expliquer pourquoi ils sont partis aussi précipitamment, comme s’ils venaient de voir un fantôme ? De la chance aussi ?
Bah… ils ont dû se prendre un coup sur la tête en tombant. De toute façon, ça ne doit pas être très malin un lapin, même géant et carnivore !
Ta bêtise est désespérante ! C’est évident : ils fuyaient devant quelque chose. Et tu ferais mieux de filer aussi, avant que ce "quelque chose" qui fait fuir des tueurs en puissance ne débarque dans le coin.


Les révolutionnaires, les vrais comme les faux, ainsi que le nouveau venu, se relevaient péniblement, globalement saufs mais secoués par la chute.

Pour l’instant, il fallait décider pour le groupe d’une conduite à tenir. En utilisant le pouvoir de son fruit, avec deux grandes portes communicantes, Ange arriverait peut-être à ramener tout le monde à la surface. Mais il y avait au moins vingt bons mètres de profondeur, et il faudrait les maintenir en place le temps que tout le monde passe, alors qu’il avait assez peu expérimenté cette technique. Ou alors, ils pouvaient retraverser toutes les galeries, au risque de tomber sur les lapins, ou pire…

- Hum… rien de cassé les gars ? Bon, normalement je devrais pouvoir nous ramener à la surface, mais…
- Remonter ? Ce serait de la folie avec la tempête qui s’installe.
- Alors qu’est ce que tu proposes ?
- On n’a pas vraiment le choix : puisqu’on ne peut pas retourner à nos bases, il va falloir passer la nuit ici. Remonter prendrait un temps fou, et on prendrait le risque de recroiser les lapins. Et une fois là-haut, on n’aurait pas le temps de construire un abri pour se protéger du blizzard. En plus, l’endroit ici a l’air confortable !
- Mouais… et pour ce qui a fait fuir les lapins ? On ne va tout de même pas attendre gentiment que ça nous tombe dessus ?!
- Je crois que j’ai une idée. Hum… en admettant que ce soit un truc vivant qui leur a fait peur, il y a de grosses chances que ce soit "juste" une bête encore plus grosse, du genre un renard géant des neiges, ou un truc comme ça… Dans ma tribu, pour faire fuir les bêtes la nuit, on allumait toujours des feux autour du village. On n’a qu’à faire pareil ici !
- Pas bête. En plus, ce n’est pas le combustible qui manque !
- Et si ce n’était pas un animal, mais un gaz empoisonné qui trainait dans la galerie,… ou pire, des humains, qui avaient fait peur aux lapins ?
Il a raison, non ? On court un risque ! Et si en allumant les feux, le gaz empoisonné réagissait, et…
- Roh, taisez-vous ! Allez, au boulot !

***

Pendant un moment, les deux meneurs, Ange Del Flo pour les faux révolutionnaires, et Guy Liguili pour les vrais, organisèrent leurs camarades qui commencèrent à dresser des tas de bois en demi-cercle autour d’une des parois. Puis, n’ayant rien d’autre à faire, ils s’intéressèrent au cas de l’homme aux cheveux blonds. Le prétendu docteur rappelait à Ange un jouet pour petites filles que l’on trouvait dans certains magasins, comme il lui était arrivé d’en cambrioler. Il avait d’ailleurs été surpris de pouvoir tirer une somme appréciable de ce genre de poupées. Enfin ! Ce n’était pas important.

- Bon… Yklimachin,… Iklyv… truc… euh… Barbie ! Tu es médecin c’est ça ?
- Un médecin ? Un des vingt ? Pourquoi n’êtes-vous pas au château, dans ce cas ?!

- Bah, puisque tu t’es battu avec nous, tu es un allié ! Et tu tombes bien : on a pas mal de blessés à cause des lapins. Rien de trop grave, mais si tu pouvais les remettre en état... Tu sais, les trucs de médecin, avec les pansements et tout,… qui font qu’après on est guéri !

Ange n’y connaissait vraiment pas grand-chose en médecine…
Et bienvenue à Barbie dans le groupe !

***

Changement de point de vue, et retour à la surface, où il neige tellement que l’on n’y voit plus à deux pas. Placide, l’ours randonneur, une belle bête haute de plusieurs mètres, dotée d’une magnifique fourrure grise et d’un piolet dans la patte, progressait à travers le blizzard, sans donner l’impression que celui-ci lui faisait le moindre effet. Rentrant d’une longue excursion dans la neige, il s’apprêtait maintenant à prendre un repos bien mérité dans son nid douillet. Les alentours avaient été remués, comme si l’on s’était battu ici, mais cela n’inquiéta pas l’ours. D’ailleurs, la neige recouvrait déjà en grande partie les traces du combat.
Placide passa l’entrée, en grande partie masquée par la neige, de son chez-lui, mais s’arrêta brusquement dans le tunnel-vestibule. Il huma l’air. Tout de suite, il avait été dérangé par une odeur étrangère. Snif… snif… du feu. Et aussi… snif… oui, des humains. Ayant analysé les intrus, l’ours randonneur reprit sa progression.
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La chute fut dure. La désagréable sensation d'être aspiré, puis le noir total. L'assassin perçu sont intégrité compromise au fur et à mesure des chocs contre la paroi. Tourné et retourné dans tous les sens, il en perdit rapidement son sens de l'orientation, à ne plus savoir où était le haut et le bas. Les vents qui s'engouffraient dans les galeries de Drum étaient d'une violence rare. Si bien que Rafael se retrouva rapidement mis à terre, un désagréable goût de sang dans la bouche. Il entendait encore les vagissements de l'air bien au dessus de lui, mais avait recouvré sa forme humaine pour ne plus se faire trimballer comme un vulgaire bagage. Il se releva, les mains sur le sol humide des souterrains, pestant contre le mauvais sort et son imbécilité. Regardant autour de lui, il ne perçut rien d'autre que le noir. La nuit et l'absence d'éclairage n'aidaient pas à se repérer. Il essuya son menton, tentant de percevoir s'il saignait encore. Soupira, il farfouilla dans ses poches. Bien entendu, aucune amorce, aucun silex : rien pour faire du feu et combattre cette obscurité oppressante. Ne restaient que les bonnes vieilles méthodes. L'assassin se mit en tailleur et posa les mains sur ses genoux. S'il n'avait pas d'yeux, il les remplacerait par quelque chose de plus ... adéquat. Une légère fumée commença à s'exhaler de lui, glissant doucement sur le sol de la galerie. Légèrement troublée par les résidus des courants d'airs qui passaient plus haut, elle entoura Rafael et commença à se déverser dans les souterrains. Elle se cogna contre les murs, puis avança petit à petit. Se concentrant, l'assassin commençait à se faire une idée du terrain, et du nombre de passages possibles. Il resta assis comme cela pendant une demi-heure, enfumant de plus en plus les souterrains, cherchant par là une voie d'accès possible. Il ne cherchait pas une route particulière, mais se fiait aux mouvements de sa fumée pour trouver un endroit où l'air remontait. Un endroit où les courants seraient assez forts pour modifier la structure de son réseau fumigène et le guider quant à la direction à suivre. Ses efforts furent enfin récompensés, lorsqu'il arriva à une zone où la faible densité de la fumée la condamnait à se faire souffler sans préavis. Il serra la mâchoire, commençant à tisser sa toile, puis il se fondit dans la masse et sembla disparaître en moins d'une seconde.

L'assassin réapparut une centaine de mètres plus loin, sur une voie qui bordait un précipice. Il sentit les vents tenter de le happer, mais il tint bon, gardant sa forme humaine. Il s'accrocha à une prise pour ne pas tomber, et perçu un passage qui bordait le précipice, large d'une trentaine de centimètres. Les vents violents remontaient en flèche, mais aucune lumière n'était encore perceptible. Fausse piste. Il pesta contre le sort, et se résolu à se plaquer à la corniche pour progresser et voir ce qui l'attendait plus loin. Il n'avait pas trouvé meilleure voie en sondant les souterrains, alors il n'y avait que cette solution. Il se cramponna à la paroi, humide malgré tout, puis entreprit d'avancer, laissant derrière lui des traces de griffures sur le roc, à cause de son gantelet. À force d'adresse et de patience, il progressa une trentaine de mètres avant de se retrouver à l'entrée d'une nouvelle voie, qui s'enfonçait dans la roche. Il laissa le précipice derrière lui, puis avança, gardant la main sur la roche pour ne pas se perdre. Une fois à bonne distance, il réitéra l'opération qui l'avait amené là plus tôt. Ce fut au bout d'une dizaine de minutes, cette fois, qu'il perçut une perturbation. Un mouvement dans la fumée, des gravats ? Quelque chose bougeait non loin de lui. Il se fondit dans la fumée puis réapparut à quelques mètres de l'endroit, où un froid glacial s'engouffrait. Il resta à bonne distance et distingua les bords d'un trou immense dans les souterrains, d'où tombait une peu de neige. Puis son regard fut attiré par des formes mouvantes, au centre du gouffre. L'assassin fit glisser sa lame secrète hors de sa gaine, se préparant au pire. Il vit la lumière d'un feu un peu plus loin, et des hommes qui s'affairaient autour. Des pierres continuaient à tomber de temps en temps, certainement ce qui l'avait alerté là. Au moins, il avait trouvé une voie de sortie, mais quant à savoir qui étaient ces hommes ... Il s'avança discrètement, et réussi à distinguer un uniforme révolutionnaire malgré la faible luminosité. Ah ! La chance était peut-être avec lui finalement. Certainement les révolutionnaires qu'il cherchait, la troupe égarée : ils avaient du tomber là. Cela expliquait leur retard. À moins que ce fussent un autre groupe. Mais peu probable, il en aurait été informé sinon. Et puis il ne devait pas être si loin du pilier, il n'avait pas été trimbalé par les courants trop longtemps. Il s'avança vers eux, rengainant sa lame secrète.


"Salutations à vous, mes frères." lâcha-t-il, émergeant de l'ombre des tunnels.

Les révolutionnaires se tournèrent vers lui, levant leurs canons vers l'assassin. Celui-ci baissa sa capuche, révélant son visage et ses symboles, normalement connus de ses alliés. Malgré tout, l'un des hommes sembla paniquer et arma son fusil, tirant sans préavis. La balle frappa Rafael en pleine poitrine, mais le traversa sans le blesser, ricochant sur les parois derrière lui. Le trou dans sa poitrine disparut dans la fumée, tirant un léger sourire en coin à l'assassin. L'inconvénient des entrées mises en scène, toujours.


"Holà ! On se calme, on se calme. Je suis venu à la recherche de la troupe égarée. Je me nomme Rafaelo Di Auditore, et vous m'avez l'air sur les nerfs, les amis ..." fit-il, leur intimant de se calmer d'un geste de la main.

"Vos potes du pilier s'inquiétaient un peu, et c'était presque sur ma route." s'expliqua-t-il, baissant les mains tandis que les Révolutionnaires faisaient de même avec leurs armes.

"Peut-être en avez-vous entendu parler : je vais à l'avant-poste de la côte. Mais nous verrons cela plus tard. Pour l'heure, je vais vous aider à rejoindre les autres, vu que vous m'avez l'air en plutôt mauvaise posture. Que vous est-il arrivé les gars ?" leur demanda-t-il, s'avançant un peu plus dans la maigre lumière créée par le feu.

Inutile de leur dire qu'il s'était complètement perdu et que seule la chance l'avait menée là, c'était un passage qu'il préférait garder pour lui, étrangement. Ils correspondaient visiblement à la troupe égarée, et avaient certainement sombré dans ce trou, creusé quelques temps plus tôt. Une chance qu'ils aient survécu. En tout cas, cela venait s'ajouter à une découverte assez intéressante sur Drum. À savoir ces souterrains. Jusqu'où s'étendaient-ils ? Et était-il possible de s'en servir à des visées tactiques ? Ah, Mafaele était peut-être ignorant à ce sujet, voilà qui lui clouerait le bec ! C'était peu probable ... mais envisageable. Pourvu que les Marines n'en sachent pas autant. Mais ils n'avaient pas le soutien du peuple, alors c'était peu probable. Ah ah. Drum serait leur tombeau. Drum serait le gruau de la renaissance de la Révolution. Et après tout cela, il aurait sa vengeance. Douce et terrible vengeance sur les traîtres ... Hé hé. Cela s'articulait plutôt pas mal après tout. Mis à part une détail qu'il avait omis de voir, mais ça, ça viendrait plus tard.
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« Aie, aie, aie, aie, aie »

Certes, il ne s'était pas blessé dans sa chute, mais il allait avoir un beau bleu ! Il se releva tout en se frottant les fesses comme pour essayer d'apaiser la douleur. Entre temps, les autres avaient allumé un petit feu. Il se rapprocha alors de ce dernier, mais tous les regards se tournèrent vers lui. Bordel ! Ils en avaient encore après lui ou quoi ? Son pou se mit à s'accélérer. Il était prêt à attaquer si cela était nécessaire. Heureusement, ce ne fut pas le cas. L'homme à qui il venait de faire quelques révélations un peu plus tôt lui sauva la mise. Même s'il l'avait appelé Barbie. Il aurait au moins pu dire Ken. C'était certainement un inculte de toute façon et lui demanda de soigner ces camarades.

« Ylvikel ! Pas Barbie ou je ne sais quoi d'autre. Ylvikel. »

Il se retourna vers les hommes. Apparemment, il avait vu juste. Les vingt étaient bien dans le château qu'il essayait de rejoindre. Bonne nouvelle. Cependant, il se devait de se justifier. Ce n’était peut-être pas nécessaire dans l'immédiat, mais il l'aurait bien fallu tôt ou tard.

« Je suis médecin, c'est vrai, mais je ne fais pas partie des vingts. Je suis justement venu sur cette île pour les rencontrer afin de me perfectionner. Mais vous, qui êtes-vous et comment vous appelez-vous ? »

Puis, sans vraiment attendre leurs réponses, il partit vers les blessés. Il y avait cinq blessés, mais ils n'avaient quasiment rien. Que des blessures superficielles. Il prit alors un petit flacon d'alcool et désinfecta les plaies. Les pauvres avaient l'air de souffrir, des vraies chochottes. Il esquissa un petit sourire et banda les plaies.

« Bien, c'est désinfecté et bandé. »

Il se releva lentement, quand tout à coup un coup de feu se fit entendre. Il se retourna aussitôt et aperçut un homme dans un drôle d'accoutrement. En temps normal, ceci l'aurait choqué et pourtant des clowns, il en a vu. Mais là, ce n'était pas ça le plus choquant. La balle l'avait carrément traversé et un petit trou de fumée était apparu. Était-il en train de rêver ? Ses yeux lui jouaient-ils un mauvais tour ? Peut-être ou peut-être pas. Un jour dans un bouquin, il avait lu que certains fruits pouvaient donner d'étranges pouvoirs. Serait-il possible qu'ils permettent une telle magie ? Il ne savait pas. Cependant, intrigué par ce phénomène, il se précipita à la rencontre de cet homme. Il lui tendit la main puis prit la parole.

« Ylvikel Strauer, médecin en perfectionnement. Excusez-moi de cet engouement si soudain, mais êtes-vous blessé ? J'ai cru voir qu'on vous avait tiré dessus. Pourtant rien, aucune blessure. Que s'est-il passé ? »

Maintenant, tout le monde savait qu'il était médecin et il comptait bien se servir de ça à son avantage afin de soustraire le plus d'information possible. Il savait qu'il allait vivre une aventure extraordinaire sur Drum. Mais là, ç’a dépassé toutes ses attentes. L'excitation était à son comble et il avait hâte d'entendre la réponse de ce mystérieux individu.
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A y réfléchir, le sauvage n’arrivait pas à savoir s’il pouvait se considérer comme chanceux, ou s’il enchainait les situations désastreuses qui allaient le conduire au désastre.
Quand il avait vu la facilité avec laquelle le nouveau venu avait… "évité", le projectile, il avait cru que sa dernière heure était arrivée. Selon toute logique, un homme capable de faire fi d’une balle de fusil tirée par surprise en pleine obscurité n’aurait probablement aucun mal à massacrer une bande de types affolés, épuisés et apeurés.
Sauf qu’apparemment, ce n’était pas dans ses intentions. Rassurés par les paroles de paix du nouveau venu, les Truands -qui selon les cas, s’apprêtaient à vendre chèrement leurs vies ou à prendre la fuite- se détendirent un peu et baissèrent leurs armes.

Tandis que l’encapuchonné se présentait, Ange regarda quel effet celui-ci faisait à ses « collègues », les vrais révolutionnaires, afin de pouvoir adapter son attitude à la leur. Ceux-ci, passée la surprise, accueillirent avec chaleur le nouveau venu. L'entrée en scène de Rafaelo en avait bluffé plus d'un, et même les Truands n'eurent pas de mal à paraitre impressionnés, et reconnaissants de l'aide offerte par l'assassin. A ce moment, "Barbie" lui offrit une diversion en prenant la parole, ce qui donna au voleur le temps de réfléchir à la situation.
Décidément, ce gars était bien utile, en dépit de ses airs raffinés, un peu gâchés par le froid et la saleté. A l'occasion, il faudrait essayer de voir s'il ne se plairait pas mieux en tant que pirate plutôt que pseudo-touriste. En revanche, ses origines étaient aussi peu nettes que celles des pirates : les seuls aventuriers itinérants et solitaires qu’il connaissait, c’étaient les chasseurs de primes et les pirates ! Et puis cet Yliki…Ylvl… Barbie, avait eu la force d’échapper aux lapins, tout en tuant un de leurs petits !

A en croire nos "copains", ce gus est un allié.
Si on veut. Je te rappelle qu’ils vous ont vous aussi pris pour des amis, alors il ne faut pas s’y fier !
Alors… je montre que j’ai des doutes ? Je l’interroge ?
Surtout pas ! Il risquerait de mieux connaitre que toi les réponses à tes questions. Non, tu vas faire comme les autres, lui faire un bon accueil. Il n’a pas l’air de se méfier de vous, alors reste le plus vague possible pour ne pas éveiller son attention. Intègre-le au groupe, tu as tout à y gagner pour l’instant : s’il a réussi à vous trouver, il pourra bien vous faire sortir.
Ah. Oui. D’accord.


L’autre avait eu beau se présenter, Ange et les prénoms, ça faisait deux. Et au contraire de l’assassin, il n’avait vraiment pas une bonne mémoire, surtout sur ce genre de détails. Sa technique consistait donc à éviter alors à éviter au maximum de prononcer les noms des personnes à qui il s’adressait ; ou à les écorcher, mais en les prononçant suffisamment vite pour que son interlocuteur ne se rende compte de rien ; ou encore, comme dans le cas d’Ylvikel, à leur donner un surnom.

- Ahem… enchanté, hum… mon frère. (Bien pratique, cette appellation que l’on pouvait donner à tous les révolutionnaires !)
- Viens donc te réchauffer ! Enchaina un des vrais révolutionnaires. Et… désolés pour l’ "accueil"…

Le cambrioleur tenta d’esquisser un sourire aimable, mais celui-ci sonnait faux à cause de sa superbe dentition en pointes !
En utilisant les informations collectées auprès de ses compagnons révolutionnaires d’infortune, et maintenant celles du dénommé Rafaelo, il ajouta :

- Je m’appelle –euh- …
Attention mon coco : rappelles-toi que ta tête est mise à prix, donc il est hors de question que tu lui donnes ton vrai nom comme ça ! C’est déjà une chance que tu ne l’aies pas dit aux autres, et il faut espérer que tes collègues ne fassent pas de gaffe !
Hein ? Je ne vaux pas si cher, personne ne me connaît ! Et ‘pis je suis nul pour inventer les noms, moi !
Pas grave : les gens qui en donnent sont souvent nuls aussi.

- … Hum … je m’appelle Mercredi-Après-Midi. Et… ouais, c’est nous la patrouille qui a été envoyée à… à l’avant-poste de la côte.

Le sauvage raconta alors leur mésaventure, la neige, l’attaque des lapins, leur rencontre avec les révolutionnaires, leur fuite dans le terrier, la rencontre avec Ylvikel, qu’il présenta comme un médecin tout ce qu’il y avait de plus fréquentable, et leur arrivée ici. En enjolivant un petit peu le tout, bien sûr. Il resta aussi évasif sur certains points, et omit de parler de certains détails comme sa faculté de créer des portes.

Ah, il y a un problème : tu as prévu de lui raconter quoi à propos de l’avant-poste ?
Bah… que tout le monde est mort là-bas, alors qu’on est rentrés.
Tu vas passer pour un gros boulet si tu lui dis ça ! D’ailleurs, on ferait mieux de garder secrète cette information le plus longtemps possible, histoire que des troupes révolutionnaires ne tombent pas trop vte sur Sato et les autres.
Alors je vais lui dire qu’on n’a trouvé personne là-bas, et qu’on est rentrés ! Ça passera tout seul !
Et tu ne crois pas qu’il va se demander pourquoi tu n’as pas essayé d’en savoir plus ?! Non, il faut qu’il pense que tout va bien à l’avant poste. Ou en tout cas, que ce n’est pas urgent de s’en occuper.


Le temps qu’Ange et ses compagnons pourraient se faire passer en révolutionnaires était compté. Il était très probable que leur situation deviendrait de plus en plus délicate au fur et à mesure de leurs rencontres, et il était hors de question pour eux d’aller jusqu’au campement ! D’ailleurs, puisqu’une vraie patrouille avait été envoyée là d’où ils venaient, il y avait de grands risques qu’elle rentre et les fasse démasquer, à moins que par miracle elle n’ait été décimée par la tempête ou des animaux sauvages quelconques. Et même s’ils réussissaient à tromper leur monde encore longtemps, les Truands ne tenaient pas du tout à participer aux hostilités aux côtés de la révolution ! D’un autre côté, le plus urgent dans l’immédiat était de régler le cas "Auditore", puisqu’il était préférable que celui-ci n’aille ni à la crique, ni ne les accompagne jusqu’à une des bases, d’où ils auraient du mal à s’enfuir, mais aussi de savoir comment sortir de leur abri de fortune, une fois la tempête finie.

- Si tu veux savoir, les camarades de la base, il leur est arrivé…
Arrivé quoi, déjà ?
On s’en fiche, improvise !

… une… une grosse attaque de lapins géants, comme nous en revenant. Ils s’en sont bien sortis, mais les sales bêtes ont abîmé leurs installations de communication, et ils n’ont pas pu faire –euh- leur… -hm- leur rapport périodique. Du coup, bah… on devait transmettre pour eux que tout allait bien,… voilà !

Ange n’avait aucune idée du genre d’installations de communication que pouvait bien utiliser la révolution. Ni même s’ils avaient vraiment à tenir des rapports, ni de quelle façon, de quelle teneur,… En revanche, il n’hésitait pas mentir sur des énormités, quitte à passer pour un crétin. Et si ça ne marchait pas… on verrait bien ! Derrière lui, tous les Truands approuvèrent ses dires dans un hochement de tête général.

A ce moment, une ombre s’avança dans l’ouverture de la grotte souterraine. Une ombre poilue, et équipée d’un piolet. L’ombre du propriétaire des lieux, celui dont la seule odeur avait fait fuir les lapins !
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L'assassin se fit une place au sein du cercle de Révolutionnaires. Il avança ses mains vers le maigre feu, et leur adressa un sourire compatissant, ne pouvant que leur apporter son soutien moral face à la mauvaise fortune dont ils semblaient frappés. Il étudia rapidement le camp de fortune, et vit avec soulagement que certains des hommes avaient été soignés par l'homme blond qui se distinguait d'eux tant par son apparence que par ses questions. Il le scruta plus longtemps du regard, cherchant à voir s'il pouvait représenter un danger ou non : on n'était jamais trop prudent par les temps qui couraient. Rafael se racla la gorge.

"Médecin, hein ? J'en déduis que vous êtes ici pour rencontrer le cercle des vingt. Malheureusement, vous n'auriez pas pu plus mal tomber, ou mieux. Je ne saurais dire." répondit-il tout d'abord.

Un médecin de plus, ce n'était jamais trop demander. Surtout lorsque la majorité de ses pairs étaient enfermés au centre de l'île, bien à l'abri des Marines et, surtout, de Alleyn. Ce pauvre homme aller certainement y passer après de longues heures de souffrance. Et sa mort servirait la Révolution. L'assassin se demandait ce qui serait le mieux, entre laisser mourir cet homme car il ne se rattachait pas réellement à son crédo, mis à part qu'il se trouvât dans le camp opposé, ou lui offrir une mort rapide et quasi indolore. Mais là n'était plus son problème. Staline l'avait blessé, c'était à lui d'en assumer les conséquences. Rafael s'égarait dans ses propres pensées.


"Et j'en déduis que c'est la première fois que vous faites la rencontre d'un fruit du démon de type Logia." poursuivit-il, ôtant son gantelet.

Il révéla à son interlocuteur sa main gauche, parsemée de bandages. Il cachait ainsi son infirmité, donnant l'impression d'une blessure durable. Son bras était en apparence intacte, mais il disparut lentement, soufflé par un léger vent. Puis il se recomposa sous le regard médusé des Révolutionnaires. C'était une chose de le savoir, et une autre de le voir. Lui-même n'en aurait pas cru ses yeux quelques années plus tôt. Il renfila son gantelet.


"Mon pouvoir : la fumée. On ne peut m'atteindre par les moyens habituels." révéla-t-il, se gardant bien d'en révéler plus.

Les ennemis pouvaient se terrer n'importe où, même parmi ses frères. Et ce médecin ... il n'était pas l'un d'entre eux : raison de plus. Puis l'un de ses frères pris la parole, lui livrant les informations qu'il était venu chercher. Comme quoi, la chance l'avait guidé ici, au final ! Il semblait perturbé par les évènements en cours, certainement secoué par les derniers évènements. L'homme lui sourit. Un sourire à en faire froid dans le dos. Ses dents étaient taillées en pointe, détail qui fit légèrement tiquer Rafael. Pourquoi pas après tout. Même son nom était atypique, mais il n'était pas homme à s'arrêter à ce genre de détail : il fallait de tout pour faire un monde. Il lui conta leurs mésaventures, leur affrontement face aux terribles prédateurs de l'île. Voilà qui expliquait pas mal de choses : le trou, leur disparition. L'assassin avait aperçu plusieurs carnassiers en remontant vers le pilier, mais il n'avait pas eu à s'en inquiéter, grâce à son fruit.


"Donc vous étiez au camp, je vois. Et bien, vous avez de la chance de vous être trouvés ici." commenta-t-il, pesant le pour et le contre de son histoire.

Il y avait quelques points qui restaient obscurs, mais sans intérêt aux yeux de l'assassin. Si c'était un problème de communication, il lui faudrait prévenir rapidement le pilier pour qu'ils envoient du matériel dès le matin. Leurs den-den devaient avoir souffert des lapins, peut-être même les avaient-ils mangés, hé. Rafael n'avait pas idée des installations de leur camp, si ce n'était qu'elles fussent sommaire. Il ne partait donc que sur des suppositions. Mais il y avait au moins une bonne nouvelle : sa course s'arrêtait là. Peut-être rentrerait-il au château avant la fin de la nuit et pourrait goûter à quelques heures de repos finalement. À en voir l'organisation de la petite troupe, se trouvaient là les envoyés du camp avancé et la patrouille perdue. Il ferait tir groupé en ramenant ceux-là. Il posa ses mains sur ses genoux.


"Bien. Je vais contacter le pilier en ce cas. Quel matériel vous faudrait-il pour rétablir les ..." commença-t-il, lorsqu'une odeur de fauve mouillé empli leur retraite.

Rafael renifla, fronça les sourcils et se retourna, distinguant une gigantesque ombre poilu qui occultait la maigre lumière qui s'échappait du trou. Il leva lentement les yeux vers la créature monstrueuse, entrouvrant légèrement les lèvres. Puis son cerveau se remit en marche. Il releva, tourna le dos à ses camarades et s'interposa entre le prédateur et eux, écartant les bras. Il planta son regard océan dans celui, furibond, de la bête et une légère fumée commença à s'exhaler de lui. S'il était un expert en anatomie humaine, manières et autres de blesser ses semblables, la faune et la flore lui étaient totalement étrangers. La bête gronda, laissant échapper un râle qui glaça le sang des Révolutionnaires. La créature baissa la tête, le toisant de ses quelques mètres. Si immense que l'assassin ne vit pas le marteau piolet dans sa patte. Allait-il passer à l'attaque ? Un frisson parcourut l'échine de Rafael, alors qu'il intimait aussi doucement que possible à ses frères de partir.

"Fuyez, pauvres fous !"

Il ne laisserait pas ses frères sombrer sous les dents d'un tel prédateur. Il doutait que la créature fut capable de le toucher ou de le blesser, mais hors de question de la laisser blesser les siens ! Non, l'ours ne passerait pas.
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L'homme répondait aux questions d'Ylvikel. D'après lui, les fruits du démon avaient différents types. Pourquoi ? Eh bien, son fruit était un type logia, ce qui sous-entendait qu'il y en avait d’autre, mais de type différent. Qu'elle était leur particularité ? Il n'en avait aucune idée. Une chose était sûre, il avait besoin de faire de plus amples recherches pour approfondir ces connaissances en la matière. Ylvikel était perdu dans ses pensées, quand tout à coup, l'homme fumé hurla, ce qui le fit sortir de ses songes. Ce fut là qu'il aperçut un ours géant qui se tenait sur ses deux pattes avec une pioche à la main.

« C'est quoi ce bordel ? »

Il n'eut guère le temps de se questionner plus longtemps, que l'ours attaqua. Heureusement que les attaques banales le traversaient, car le coup fut si violent, que la roche se brisa en mille morceaux. Faisant fuir les plus téméraires et ainsi, leur enlevant le peu de courage qui leur avait été insufflé. D'ailleurs, Ylvikel n'échappa pas à règle et sans plus attendre, il se tourna vers Ange.

« Mercredi-matin-après midi ou je ne sais quoi. Laissons-le se débrouiller. De toute façon, il nous aurait causé des problèmes s'il était resté avec nous. Mon petit doigt me dit qu'il ne m'aime pas beaucoup. »

Sur ces mots, Ylvikel se mit à courir à l'opposé et derrière lui, une queuleuleu s'était formée. Ça lui donnait presque envie de chanter la fameuse chanson inventée par brook quelques décennies auparavant.

« À, à, à la queuleuleu, à, à, à la queleuleu, tout le monde s'éclate, à la queuleuleu. »

Et ce fut tout en sifflotant et en chantant cet air qu'il courut vers la sortie. La course fut longue et laborieuse, mais une lumière se faisait entrevoir. La sortie était proche. Un petit sourire apparut sur son visage. La lumière se faisait de plus en plus intense. Ils avaient réussi. Cependant, un bruit étrange se faisait entendre. Les lapins ? Impossible. Une avalanche ? Il ne faudrait pas abuser. De toute façon, mieux valait fuir le plus rapidement possible. L'ours avait l'air vraiment dangereux. Lorsqu'il atteignit la sortie, il s'arrêta aussitôt, car la lumière était en train de l'aveugler. Il était arrivé le premier. Mais lorsqu'il recouvrit la vue, il aperçut une énorme chute d'eau. Il ouvrit grand les yeux de stupéfaction et se retourna instantanément et agita les bras comme pour leur dire de s'arrêter. Mais c'était peine perdue. Ils étaient aveuglés. Et une chose était sûre. Ils allaient tous tomber dans la flotte …
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La discussion, et sa série de mensonges, avaient tellement épuisé Ange que celui-ci, à bout de nerfs, se laissa glisser par terre ou il resta un moment assis à reprendre ses esprits. En dépit de la fraicheur ambiante, il était en sueur, et n’en revenait pas que tout se soit si bien passé ! Avec un peu d’optimisme et encore un soupçon de chance, peut-être que lui et ses pirates aillaient réussir à s’en tirer saufs ! Parce qu’il était trop occupé à réaliser, le cambrioleur ne comprit pas tout de suite ce qui se passait dans la grotte. Et ce n’est que lorsqu’il vit tous ses camarades partir en courant qu’il sentit que quelque chose n’allait pas.

Pendant que Barnabé l’ours randonneur (comment ? J’ai dit qu’il s’appelait Placide ? Tant pis, je préfère Barnabé !), Barnabé, donc, essayait d’inculquer à grands coups de pioche le respect de la propriété privée à un nuage de fumée qui n’arrêtait pas de se disperser et de se reconstituer,…
Bon, puisqu’on a l’air d’y tenir, l’ours s’appellera Placide.
… Ange se releva en titubant, et s’élança à son tour dans la direction opposée, pour rejoindre ses camarades qui fonçaient à l’aveuglette dans le dédale des tunnels.

La peur peut, au choix, donner des ailes ou des pieds en plomb. Cela dit, des ailes, ce n’est pas très pratique pour aller vite dans un tunnel,… quoique après tout des pieds en plomb non plus. Alors dans le cas du sauvage, disons seulement qu’elle lui permit de rattraper rapidement les autres fuyards. Enfin puisqu’ils étaient dans le noir, à l’aveuglette, et donc allaient plutôt lentement, ce n’était pas vraiment un exploit. Sa course le mena à côté du docteur Barbie ; les deux hommes coururent un moment côte à côte, puis l’homme se tourna vers lui et lui fit part se son avis d’abandonner l’homme-fumée à son sort, et d’en profiter pour filer. En l’écoutant parler, la bouche d’Ange s’étira en un grand sourire requinoïd… squaliforme… ou un truc comme ça.

- Hum… ce n’est pas une idée très… "Révolutionnaire", ce que tu me proposes là. …Tant mieux, content de voir qu’on est du même bord !

Ajouta-t-il en plaçant son index devant sa bouche.

Tu crois qu’il va se faire manger, le gars-fumée ?
Non, il y a peu de chances. S’il survit aux balles, il devrait survivre à des crocs. Et d’ailleurs, ce n’est surement pas une bonne idée d’essayer de le semer.
Pourquoi pas ? Après tout, on ne peut tout de même pas le suivre jusqu’à ce qu’il nous emmène dans une base révolutionnaire !
Alors écoutes bien : il fait nuit, il fait super froid, et tu es perdu sous terre avec des bêtes féroces qui trainent un peu partout. Et même si vous arriviez dehors la seule différence c’est qu’en plus il y aurait de la neige et du vent !
Euh… forcément, vu comme ça…
Que tu le veuilles ou non, tu as besoin de ce "Raditore" -ou un nom comme ça- pour t’en sortir, au moins pour l’instant.
Euh…ah bon.
D’ailleurs, s’il a réussi à vous retrouver une première fois, il y arrivera bien une deuxième !
… C’est vrai.
Et enfin, entre le danger de finir congelé et dévoré par des fauves des neiges, et le risque, beaucoup moins certain, d’être capturé par des révolutionnaires, le choix est vite fait.
Et pourquoi on n’irait pas squatter leur base, le temps que tout aille mieux ?
Parce que, gros malin, ils se rendraient vite compte que nous ne sommes pas la patrouille qu’ils ont envoyée, et que…


A ce moment, le pirate fut coupé court dans ses réflexions : en suivant sans faire attention ses camarades, il ne s’était pas rendu compte -pas plus qu’eux- que le tunnel se terminait. Aveuglés par le brusque changement de luminosité dû à la lumière de la lune qui se reflétait sur la neige et la cascade, ils continuèrent à courir jusqu’à constater… qu’ils tombaient !

- Gyaaaaah !
- …Aaaaah !
- On toooombe !


Que… gasp ! Il y a de l’eau en bas !
Bah, je sais nager…
Et d’une, l’eau doit être très froide, mais surtout je te rappelle que tu ne peux plus nager depuis que tu as mangé ce drôle de fruit !
Quoi ?! Mais… Noooon !
Attends, ne panique pas ! Il y a peut-être encore un moyen.
Je ne veux pas finir noyé !!!
Tu vas ouvrir deux portes communicantes : une ici, dans l’air, et une autre à l’arrivée, de préférence au-dessus d’une surface dure.
Ah... je… euh oui, je vais essayer.


D’un mouvement de bras, qui était maintenant presque aussi naturel pour lui que de… euh… de plier seulement les phalanges du haut de ses doigts, ou de toucher le nez avec ses lèvres,… Ange appuya sur l’air en dessous de lui, ou s’ouvrit un passage rectangulaire dans lequel il tomba.
Le sauvage réapparut quelques mètres plus bas, par une ouverture similaire, et s’écrasa de tout son long contre une surface dure. De la glace, apparemment. Mais de la glace pas si dure que ça, semblait-il, puisqu’elle commença à se fendiller et à produire des craquements peu rassurants.

Terrifié, le sauvage étendit les bras, et essaya de ramper vers le bord sans trop malmener la fine couche d’eau solidifiée, seule barrière entre lui et un du bain glacé. Il n’avait pas fait trente centimètres que la glace céda, dans un "craaaac" sinistre suivi d’un "plouf".

- A l’aiiide ! Gloub ! Je ne peux pas naaager !

***

Quelques mètres plus loin, le reste de l’équipage ainsi que les trois vrais révolutionnaires s’en tiraient à peine mieux. Tous avaient eu droit au bain glacé, même s’ils avaient eu la bonne surprise de constater que l’eau, pour ne pas avoir gelé à cet endroit, n’était pas plus froide que l’air ambiant. Elle était juste… mouillée. La plupart sachant nager, ramener tout le monde à la surface n’avait pas vraiment été une difficulté ; la principale surprise avait été de constater que Juusei, qui habituellement était un excellent nageur, avait cette fois-ci coulé comme une grosse pierre.

Quoi qu’il en soit, trempés comme ils étaient, les baigneurs involontaires commençaient à craindre pour leur avenir. C’est alors qu’on découvrit que Juusei dégageait une étrange chaleur… comme s’il était devenu un chauffage humain. Cette étrange découverte lui valut beaucoup d’amis.
Et pendant ce temps, Ange manquait à l’appel…
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À peine les révolutionnaires tournaient le dos à l'assassin que l'ours asséna un violent coup de pioche à l'assassin. L'arme frappa le torse de Rafael, crissant sur sa plaque d'armure puis passa à travers lui. Le mouvement du prédateur avait été d'une rapidité incroyable, et il n'avait presque pas eu le temps de l'esquiver. La pointe frappa la pierre et s'y enfonça profondément avant de la faire céder. L'Auditore étendit la main et un trait de fumée s'en échappa et sa masse disparut en une fraction de seconde pour réapparaître là où s'achevait la trainée qu'il venait de créer. Malheureusement, la bête était doté d'un odorat à toute épreuve. Et d'une vivacité à couper le souffle. Elle balaya de sa patte l'assassin, lui creusant trois profondes entailles dans le plastron de son armure avant qu'il ne s'efface. Pestant, il recula d'un pas puis balança sa main gauche vers le côté. Les plaques de son gantelet frémirent puis se dissocièrent. La main gonfla et tripla de volume. Puis elle s'étendit. Frappant vers la créature, Rafael lui enserra le museau de sa main grisâtre. Augmentant la densité, il assura sa prise. L'ours tenta de le mordre, sans succès. Profitant de cette ouverture, l'assassin fit glisser sa lame secrète et frappa le poitrail de la bête. Le cuir résista un peu mais céda sous la pression de l'humain. Il retira sa lame dans un flot de sang, tandis que la créature hurlait tant de rage que de souffrance. Elle pivota, mais ne fit que frapper un nuage de fumée. Elle se recula et frappa de son piolet. Inutile, elle n'était pas capable d'attraper la fumée. Rafael continua à esquiver, distraire et frapper. Et bien rapidement les mouvements de l'ours se firent de plus en plus lents. Il en profita pour se rematérialiser au dessus de lui, puis imprima le tranchant de sa rapière contre sa carotide. Il trancha d'un geste vif et atterrit en exécutant une roulade sur l'épaule. Il se releva d'un geste, tournant le dos à l'ours qui s'affalait, mort. L'assassin rengaina son arme et scruta du regard la pénombre. Il ne lui restait plus qu'à remettre la main sur ses frères à présent. Il se pencha près du sol et distingua leurs traces, fraîches dans la neige qui tombait de l'ouverture qui le surplombait. Sa silhouette se troubla, et il se propulsa en avant, à la suite des révolutionnaires.

La sortie donnait sur une grande cascade. Il ne fit pas l'erreur de s'emporter, et resta là à contempler les hommes qui se tiraient les uns et les autres de l'eau. Il posa son coude sur son genou et entreprit de les observer quelques instants, les comptant. Tout portait à croire qu'ils étaient tombés là par mégarde, et lui ne pouvait rien faire pour eux. Il ne savait plus nager depuis près d'un an, à présent. C'était une chose qu'il n'aimait pas à partager, rien qu'en souvenir de son passé. L'air de rien, c'était un handicap de taille ... Il en manquait un. D'ici, il ne pouvait dire lequel, mais il en manquait un c'était certain. Sautant de son promontoire, il arriva sans un bruit à leurs côtés, glissant au dessus du sol. Il augmenta sa densité et redevint tangible, s'enfonçant dans la neige. Ils étaient épargnés par la fureur du vent en cet endroit, il n'avait donc rien à en craindre. Il tiqua légèrement en marchant à côté de celui qui dégageait une aura de chaleur plutôt remarquable mais jugea plus important de chercher son interlocuteur pour lui demander ce qu'il était advenu du frère qu'il manquait.


"Mercredi Après-midi ?" demanda-t-il.

Aucun réponse. Il se retourna, les dévisagea tous avec minutie. Il n'était plus là. Merde. Un nouveau détail l'avait intrigué, mais ce n'était pas le moment de le relever : la vie d'un homme était en danger. Il vérifierait cela plus tard.

"Où est-il passé ? Personne ne l'a vu ?" poursuivit-il, s'avançant vers l'eau.

Il la scruta sans succès. Il n'y voyait pas à trois mètres en même temps. Merde.


"On a juste récupéré ce type ... et c'est tout : il a du être emporté par le courant ..." répondit l'un des révolutionnaires.

L'assassin pesta et se dirigea vers la rivière qui continuait. Pas de corps, rien.


"Je reviens dans la minute." fit-il en disparaissant dans une gerbe de fumée.

Et pas moins de deux minutes plus tard il était de retour, ce qui laissa à peine le temps au révolutionnaires de se réchauffer. Il ne comptait pas les laisser libres de leurs mouvements trop longtemps, après tout. Mercredi Après-midi était introuvable, mais il ne pouvait pas plonger pour chercher. Il avait fait ce qui était en son pouvoir, le reste ... n'était plus de son ressort. Ce constat l'énervait, de plus, au plus haut point. Un de ses frères avait perdu la vie de manière stupide. Et il n'avait rien pu faire pour cela. Mais si son doute se confirmait, cela ne serait qu'un détail parmi tant d'autres ... raison pour laquelle il se devait de revenir rapidement auprès de la cascade. Il arriva en marchant, se dirigeant vers l'attroupement formé autour du type chauffage. Un type à la dégaine pas si inhabituelle que ça, du moins pas pour quelqu'un doté d'une mémoire similaire à celle de l'assassin. Une mémoire absolue, infaillible. Une mémoire qui le rendait capable de se rappeler du nom de cet énergumène. Avec un air mauvais sur le visage, il s'avança vers lui et tira sa capuche en arrière sans lui laisser l'occasion de protester.


"Pheonix D. Juusei." trancha-t-il, amer.

"Primé à vingt-quatre millions pour actes de piraterie, meurtres et autres." poursuivit-il, se retournant vers les autres révolutionnaires.

Les pirates se mirent instinctivement en garde, découverts, ce qui tira un sourire amusé à l'assassin. Les vrais révolutionnaires, eux, n'esquissèrent pas le moindre geste, incrédules. Et rapidement, un front s'installa. Les Révolutionnaires derrière Rafael, et les meurtriers de l'autre.


"J'en déduis donc que Mercredi Après-midi était l'un des vôtres ... et inutile de préciser ce qui est arrivé à nos frères de l'avant-poste." grogna l'assassin, faisant coulisser ses dagues secrètes.

"Vous feriez mieux de vous rendre sur le champ, à moins que vous ne préfériez tous y passer." les menaça-t-il, ses lames étincelant à la lueur de la Lune.
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Ce qui devait arriver arriva. Le flux incessant des hommes avait fait tomber le premier sur les lieux : Ylvikel. La chute fut rapide et douloureuse. Pourquoi ? Il venait de s’aplatir de tout son corps sur l'eau. En d'autres termes, il venait de faire un plat. La douleur fut vive et passagère. L'eau était glaciale. Après tout, rien de bien particulier vu le climat de l'île. Il se hâta de remonter à la surface. Il risquait une hypothermie certaine s'il y restait. Lorsqu'il regagna la surface du lac, il aperçut bon nombre d'hommes déjà sur la rive. Mais ce qui le choqua le plus ce fut de voir l'homme fumé. S'il était là, c'est qu'il avait éliminé l'ours. Et si c'était réellement le cas, il n'avait aucune chance contre lui. Soudain, smoke-man demanda où se trouver Mercredi-après-midi. Mais aucune réponse. Au loin, deux hommes tiraient un mec de l'eau. Il avait l'étrange sensation de le connaître. Et puis, il finit par tilter. C'était l'autre abruti de Juusei. Que pouvait-il bien foutre ici ? Et s'il était là, ça sous-entendait donc qu'une partie des hommes n'étaient pas des révolutionnaires, mais des pirates. Si lui l'avait compris, smoke-man aussi. Et leurs réactions ne se firent pas attendre. Les pirates dégainèrent leurs armes. Un affrontement allait certainement commencer. Un petit sourire apparut sur les lèvres dYlvikel. Lui qui se demandait comment il allait bien pouvoir se sortir de ce merdier. La réponse lui paraissait maintenant évidente. Il regarda aux alentours et trouva ce qu'il cherchait. Un petit coin dépourvu de révolutionnaire et de pirate. Il commença à se diriger vers ce dernier quand tout à coup, la bataille entre les deux camps commença. Lorsqu'il regagna la terre ferme, il jeta un dernier coup d’œil derrière lui.

« J'ai eu chaud on dirait. Je ne vais pas m'attarder ici. Ça devient trop dangereux pour moi. De plus, les lapins-ours ne sont certainement pas très loin. »

Il s'enfonça donc dans la forêt et se dévêtit. Pourquoi ? Garder des habits mouillés avec un tel froid n'était pas une bonne idée. Il risquait d'être malade et c'était bien la dernière chose dont il avait besoin en ce moment. Mais, il ne devait pas non plus rester totalement nu. Il ne pourrait jamais tenir avec un tel froid. Il devait se couvrir, mais avec quoi ? Ce fut là qu'il vit un renne. Il se tenait là devant lui. Ce renne était une bénédiction pour lui. Il le tua et le dépeça en une dizaine de minutes et se couvrit avec.

« Une bonne chose de faites. Bien, je suis venu pour les Ishi20. Maintenant que je sais où les trouver. Je n'ai plus qu'à y aller. »

Il se reprit donc sa marche en direction du château. En espérant cette fois-ci ne pas tomber sur les lapins-ours ou sur autre chose tout aussi déroutants …
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La réaction fut immédiate, sans préavis. Les pirates tirèrent leurs armes de leurs gaines, tandis que l'assassin levait les bras. Il les abaissa, les prenant de vitesse, et frappa le sol, générant un mur de fumée protégeant les siens. Reculant sous l'aspect de son attaque, les pirates crurent qu'il s'agissait là d'un maléfice dirigé à leur encontre et commencèrent à paniquer. Rafael fit signe aux siens de se baisser d'un geste de la tête, puis il bondit à travers l'écran de fumée qu'il avait conçu. Toujours protéger les faibles, et en toute circonstance. Le premier homme qu'il abattu n'eut pas le temps de le voir venir. La lame secrète lui perfora le crâne sous le menton, remontant en épinglant sa langue et chatouillant son lobe frontal. Il s'effondra sans un bruit et l'assassin se glissa parmi les ombres. Il était plus rapide qu'eux, mais pas assez pour éviter les balles qui le perforèrent sans mal. Ces pauvres hères n'étaient pas armés pour traverser Grand Line et ils le paieraient. Il en tua un second en lui lançant une dague dans la poitrine. Il s'écroula sur un de ses camarades qui tomba avec lui. Rafael lui entailla la gorge de sa lame, avant d'avancer vers un autre pirate. Le sabre de ce dernier lui traversa la poitrine. Insolent, l'assassin attrapa son poignet et le força à regarder sa lame sortir de son corps, suivi par un léger brin de fumée. Il lui sourit avant de lui asséner un violent coup de boule. Le forban recula d'un pas, se tenant son nez émietté entre les doigts. Il n'eut pas le temps de proférer une menace que Rafael lui perfora l'estomac de sa rapière, encore maculée du sang de l'ours. Il retira son arme de son corps avec un ricanement dédaigneux, puis se lança vers le plus dangereux de la troupe. Il esquiva son premier coup sans trop de mal, glissant sous son bras. Le révolutionnaire tenta de lui trancher le flan de sa lame, mais le pirate para son coup. Le métal tinta dans le clair de Lune. Ce n'était pas n'importe qui. Souriant face à ce nouveau défi, Rafael tira une bombe fumigène de sa sacoche. Ce faisant, il se releva d'un saut de main et frappa l'amorce contre sa cuisse, mettant feu à l'objet. Il le lança avec vigueur vers son adversaire qui esquiva sans grand mal ce qu'il prit pour une bombe. Fatale erreur. Le gant de l'assassin devint translucide puis ce fut un flot de fumée qui se dirigea vers Phoenix, au moment même où le fumigène explosait, générant un important nuage. Le contact se fit entre les deux liens de fumée. Rafael planta sa rapière dans la neige et apposa sa main contre le membre de fumée qui pointait le pirate. Puis ses contours ondulèrent et il disparut du champ de vision du pirate. Un bras grisâtre enserra alors le cou de Phoenix et une main gantée de fer vint appuyer sur son visage. L'assassin s'était quasiment téléporté derrière lui, usant du lien de fumée pour se déplacer à une vitesse encore plus grande qu'à son habitude. Il émergea entièrement du nuage généré par la bombe et son gantelet métallique commença à générer une forte fumée. Le pirate tenta de se défendre, frappant du coude et de la tête, mais l'assassin le tenait fermement. Il envoya sa fumée dans sa gorge, emplissant ses poumons et ses bronches. En quelques secondes, Phoenix s'affaissa, vaincu par le Révolutionnaire. Oh non, il n'était pas mort ... mais son sort serait peut-être bien plus triste en définitive. Dommage qu'il n'ait pu posséder de quoi frapper Rafael, vraiment dommage ...

Les pirates restants lâchèrent leurs armes et commencèrent à fuir, mais l'assassin, d'un geste, ramena le rideau de fumée à lui, révélant la scène à ses frères. Il leur pointa du doigt les fuyards et un instant plus tard, les balles plurent sur les pirates. Quelques minutes plus tard, les corps étaient alignés, et Phoenix attaché. Il était assez reconnu pour être important dans son équipage, et de ce fait il aurait pas mal d'informations intéressantes. Mercredi manquait toujours à l'appel, mais peu importait. Tout comme le médecin qui avait disparu. Il était inutile de perdre du temps à le poursuivre, l'aube pointerait bien assez tôt et Rafael avait encore fort à faire. Il se tourna vers ses frères qui s'occupaient sommairement des cadavres des pirates. En d'autres circonstances, il aurait pris le temps de recouvrir leurs corps et de les enterrer mais l'heure n'était pas au respect des défunts. Le temps était précieux et il ne pouvait se permettre de le gâcher inutilement. La guerre avait le don de rendre les gens encore plus durs qu'ils ne l'étaient.


"Nous n'avons pas le temps de nous reposer, ni de leur rendre les derniers hommages. Notre avant-poste a certainement été pris par les pirates, et nous devons tirer cela au clair. Ramenons ce dernier à nos frères, au pilier, et nous en tirerons les vers du nez. Le vent semble s'être légèrement calmé. Quelqu'un peut-il à présent communiquer avec la garnison établie au petit village ?" demanda l'assassin, chargeant le corps de Phoenix sur son épaule.

Il souffla durement en ajustant le pirate sur son dos, pestant intérieurement contre le poids du gusse. Sa température corporelle avait, de plus, drastiquement chuté. Certainement l'effet d'un fruit du démon, qui savait réellement ? Il entama alors une longue marche, prenant le pilier qui dépassait de la couche de brouillard qui se formait dans la vallée. Tendant le bras en avant, il usa de sa fumée pour disperser ce brouillard, mettant en évidence les diverses crevasses au fond desquelles ils auraient pu tomber par mégarde. Et, en moins d'une heure, ils arrivèrent à destination. Tous sains et saufs.


je vais ici : Bienvenue chez les gris
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