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La parade de la Dame de Pierre

    Rydd avançait le long d’un vaste couloir orné de multiples œuvres d’art ; peintures de maitres, statues de grands noms, tapisseries guerrières. Un majordome suivait, il avait l’air méfiant comme s’il craignait que la présence de son hôte ne vienne à détruire quelque chose. Il fut donc ravi de le faire accéder à une nouvelle pièce où il n’entra pas. Et pour cause, dans ce salon tout aussi richement décoré siégeait les puissants de Saint Urea; un regroupement on ne peut plus rare. Anne Stanhope, assise dans un fauteuil ouvragé, envahissait l’espace de sa présence, elle plongea son regard sur le nouveau venu en dégageant un nuage épais de fumée. Juste à ces côtés, Manchete tirait sur sa pipe d’un air nonchalant tout en feuilletant un ouvrage épais. Dans un coin Palourde Smith semblait au plus mal, se tortillant les doigts fébrilement il se faisait consoler par le dernier grand nom du salon, Nikita. Celle-ci jeta un regard noir à Steiner, le chasseur de primes lui avait maintes fois prit du travail.

    -«Mr Steiner, je suis comblée de vous voir. Approchez, prenez un siège.» Susurra Anne du bout de ses lèvres ridées.

    Il s’installa donc non loin d’elle sur un fauteuil en bois noir comme l’encre. Le silence était retombé et l’on ne percevait que les dérangeants bruits de succion de Manchete qui attaquait sa pipe avec virilité. La dame de pierre montrait le même excès dans la consommation de tabac mais se montrait plus réservée quand aux divers bruitages. Rydd tapotait le sol du pied mais attendait en homme qui ne connaissait que trop bien les petites lubies de la maitresse du Royaume.

    -«Ainsi donc Mr Steiner je vous convoque pour discuter de la fête du Royaume.»
    -«Inviter et non convoquer.»
    Rétorqua le chasseur de primes d’un air spirituel.
    -«Vous êtes d’une utilité indéniable mais vous n’êtes pas irremplaçable.» Nota Anne d’un air légèrement agacé. «Et pardonnez moi mais au prix où je vous paye j’entends bien vous convoquer, petit impertinent.»

    Rydd ricana légèrement ce qui fut la goutte de trop pour Nikita.

    -«Dégage donc d’ici si la Dame de Pierre te fait rire.»
    -«Soit…» Et il se leva de son fauteuil avec souplesse.

    La pipe de Stanhope se brisa sur la table ce qui figea tous les protagonistes, Manchete stoppa même sa lecture pour poser son regard sur la vieille dame.

    -«Silence Nikita ! Rydd assis ! J’entends bien décider quand vous sortirez de cette pièce ! »

    Tous se réinstallèrent dans leurs positions initiales. Les narines de Stanhope s’écartaient furieusement lorsqu’elle expirait, elle avait plus du taureau enragé à ce moment que de la vieille décrépie. C’est ainsi que les meilleurs combattants courbaient toujours l’échine devant cette femme.

    -«Manchete ! Briefez !»
    Trancha-t-elle avant de retirer sur sa pipe.

    L’homme se réinstalla dans son siège et affecta de se donner un air très solennel pour « briefer ».

    -«Comme vous le savez la fête en l’honneur du Royaume bat son plein. Les caisses se remplissent grâce à des dépenses élevées, l’humeur de population est au beau fixe, les représentants d’autres îles sont présents renforçant nos échanges commerciaux mais surtout montre notre suprématie sur South Blue.»

    Tous étaient captivés par ce discours, enfin presque. Anne s’affairait sur des plans, Palourde tentait de conserver bonne contenance et Nikita ne quittait pas Rydd des yeux ; lui écoutait avec attention en professionnel.

    -«Anne à l’intention d’effectuer une sortie, une parade en somme. L’idée est officiellement de saluer la population et terminer en beauté la fête. Officieusement nous espérons que les détracteurs les plus virulents d’Anne tenterons quelque chose.»


    Un sifflement long et puissant se fit alors entendre. –«Vous jouez gros là !»

    -«C’est bien pour cela que vous êtes ici. D’habitude Palourde effectue son travail de sécurité avec excellence mais l’importance de cette mission le rend… Nerveux. Et face à…» Manchete chercha un adjectif ne blessant pas Palourde… « sa pusillanimité… Enfin ! Nous serons tous de la partie cette fois, il n’est pas question de faire courir à Anne un risque inconsidéré. Pas de plan particulier, nous montrerons bien notre présence et nous ne serons pas les seuls. Soyons clair ! Nous devrons être vigilant, s’il y a attaque elle sera surement bien ficelée. Êtes vous partant Rydd ?»

    Donner une réponse hâtive n’était nullement dans l’intérêt du chasseur de primes. Il représentait l’offre et eux la demande. Compte tenu des risques et de l’importance de la tâche l’offre était bien inférieure à la demande. Un silence pesant s’installa donc suite à la question de Manchete.

    -«Vous connaissez ma réponse, elle est toujours la même. Mon salaire sera-t-il suffisant ?»

    Manchete hésita mais se fut la dame de pierre qui répondit.

    -«Mr Steiner, pensez vous une seule seconde que je braderai ma vie ?»
    -«Hahaha, certes… Très bien ! J’en suis.»


    Et aussitôt le briefing reprit de plus belle, la parade étant prévue dans quelques heures…
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Cela faisait maintenant une journée qu'il était arrivé à Saint-Urea. Il avait beaucoup entendu parler de cette ville par le passé. Elle était souvent vantée et représentée comme l'île souveraine de South Blue. Peut-être à tort d'ailleurs … Enfin, pour l'instant il n'avait guère pu s'en faire une idée. La majorité de l'île était recouverte par des constructions, aucun terrain vierge. Ylvikel n'était pas un fervent admirateur de la nature, mais là c'était abusé. Il n'y avait quasiment aucune végétation. Comment peut-on vivre dans une ville aussi pauvre ? Comment la considérer comme l'île souveraine ? En tout cas, une chose était sûre, elle n'avait pas acquis sa notoriété grâce à sa flore.

Ce qui le fascinait le plus là-dedans, c'était son architecture. Elle avait été construite de façon circulaire et divisée en trois sous-parties. Un mur imposant les séparait, comme si les habitants ne devaient pas se mélanger entre eux. À quoi pouvait bien servir cette muraille ? Il n'en savait rien. Une idée lui vint à l'esprit, peut être que la ville s'était agrandie au fur et à mesure, et par ce fait, ils ne jugèrent pas utile de retirer les anciennes fortifications. C'était un raisonnement logique, mais était-il bon ? Quoi qu'il en soit, il n'en avait rien à foutre de la réponse. Par contre, il avait soif et une boisson alcoolisée ne serait pas de refus.


« Excusez-moi gentleman, où puis-je trouver une enseigne afin d'étancher ma soif je vous prie ? »

« Un peu plus loin sur votre droite. »

Ylvikel fit un petit sourire en guise de remerciement puis reprit sa route. Quelques mètres plus loin, il arriva enfin devant le pub. Il pénétra à l'intérieur sans aucune hésitation et partit au comptoir. Le barman arriva quelques secondes plus tard. La qualité de l’accueil laissait à désirer, mais au moins, il allait pouvoir boire assez rapidement.

« Un double whisky. »

Le bar était à moitié vide, ou à moitié plein …remarque ça importait peu, vu que ça revenait au même. Son verre à la main, Ylvikel contemplait tout ce beau monde qui était venu s'enivrer. Il se mit à rire avant de prendre une nouvelle gorgée de cet alcool enivrant. Celui-là, il en avait envie et Dieu seul sait ce qu'il aurait fait pour en avoir. Enfin, il l'avait et c'était le plus important ! Perdu dans ses pensées, il n'avait pas remarqué la présence des deux hommes juste à côté de lui. Pourtant il parlait fort, tellement fort, qu'il n'eut pas de mal à attendre toute leur conversation. A priori, la gouvernante de l'île allait se montrer au grand jour. Par ce fait, une parade allait être organisée. Voilà qui devenait fort intéressant. Il imaginait déjà les chars, les belles femmes et l'alcool ! Un petit sourire niais apparu sur son visage. Il avait envie de se détendre ces derniers temps, mais tout à coup, une envie pressante se fit sentir. Il finit en toute vitesse son verre, puis partit au WC. Une fois sur place, il déboutonna son pantalon et sortit l'engin qu'il devait tenir avec ces deux mains. Puis, il se mit à pisser. Il en eut au moins pour cinq minutes. C'était impressionnant, il avait du pisser l'équivalent d'une rivière. En tout cas, il était soulagé et remblaya son attirail. Il se dirigea vers le lavabo. Il allait prendre le savon pour se laver les mains, puis il entendit une drôle de conversation.

« T'es au courant? »

« De ? »

« Au fond du bar, il y a un homme avec une cape blanche qui recrute pour assassiner la dame de pierre ! »

« Sérieux ? Comment le sais-tu ? »

Incroyable ! Il n'en revenait pas. Un complot était en train de se manigancer juste sous son nez. Que devait-il faire ? Prévenir les autorités compétentes ? Ne rien faire ? Ou bien s'amuser ? Le choix était cornélien, pourtant, il n'hésita guère longtemps. Il était venu s'amuser et se décontracter. Par ce fait, il allait tout simplement proposer ces services à ce fameux individu. Il se lava donc les mains et sortit des chiottes. Le voilà de nouveau dans le bar. Il scruta le bar à la recherche de l'homme à la cape blanche. Il ne mit guère longtemps à le trouver. Il se dirigea vers ce dernier, puis prit une chaise et s'assit. L'atmosphère s'alourdit en un instant, la tension était palpable. Les deux hommes étaient sur leurs gardes.

« J'ai appris que tu recrutais du monde pour tuer la dame de pierre. Je propose mon aide moyennant finance. Qu'en dis-tu ? »

La main sur son fourreau, il était prêt à dégainer à n'importe quel moment si jamais ça venait à déraper …
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    La porte du bar s'ouvre brutalement, probablement chassé d'un coup de pied par un des deux types en costard qui viennent s'y encadrer dans l'instant. Des costards tirés à quatre épingles sur des types qui ont l'air d'avoir été pondu moulé dedans.

    Dans le bar on connait visiblement les types parce que personne ne moufte quand ils se mettent à passer en revue le personnel et les consommateurs en affichant la sale gueule des mecs qui ont l'habitude d'étre considérés comme les types les plus teigneux du coin.

    -La, c'est lui !

    D'un index tendu, le premier type braque la cible, celle qui vient de s'asseoir à une table ou on cause de choses illégales... Et dans l'instant qu'il faut au type concerné pour faire le point et s’apercevoir que c'est visiblement lui qu'on est venu chercher, le deuxième type exhibe ce qui doit être le plus gros tromblon de toute l'ile et le braque sur la table pendant que le premier sort une grenade...

    -De la part de la famille Tempiesta bastardo !

    BANG!
    BOUM!

    Et pendant qu'un dévastatrice volée de plomb suivi d'une non moins dévastatrice explosion entreprennent de vaporiser le bar, Ylvikel, et les pauvres types qui n'ont comme tort que le seul fait d’être la, les deux hommes de la famille disparaissent dans les ruelles labyrinthiques du quartier... De vrai spécialistes du Hit and Run...

      Et boum... Une doublure de moins pour l'agent Red. Dur métier... Enfin. Surtout pour le pauvre débutant du Cipher Pol qui vient de se faire dessouder par erreur et à sa place. Voila ce qui arrive quand on est un personnage de second plan qui se ballade en cape dans un bar. Il y a des erreurs qui ne pardonnent pas, et c'est pas faute de lui avoir dit...

      De sa place dans un coin sombre et discret proche de la sortie de secours de la cuisine, l'agent range le flingue qu'il a sorti au moment ou les deux flingueurs ont fait irruption dans le bar. Autour de lui les gens se remettent un peu, comptent leurs membres, les morts, pestent contre la mafia locale...

      Et c'est la que Red s'aperçoit que les deux amateurs ont non seulement descendus sa doublure, mais qu'ils ont aussi loupés leur véritable cible. A croire que le débutant attire les plombs... Miraculeusement épargné par la rafale de plomb le type est en train de se relever en pataugeant dans les tripes de son presque employeur...

      Qui qu'il soit il est grillé sur cette ile. Il ne fait pas bon avoir la famille Tempiesta sur le dos, ça n'aide pas à vivre vieux dans le coin. Mais pour Red c'est intéressant. Un type qui est en compte avec la famille n'a plus d'amis dans la rue, et avec des ennemis aussi puissant il sera probablement prêt a accepter n'importe quel boulot pour foutre le camp d'ici avec du pognon... Un profil parfait...

      Action...

      Red se lève et se glisse jusqu'au type pour lui coller son index dans le dos. Juste histoire de voir comment il réagit à la pression après avoir essuyé des tirs...

      -Ce que tu sens de dur et de menaçant dans ton dos c'est mon flingue. Alors reste bien calme, ça m'ennuierait de devoir trouer ma veste en tirant au travers...

      Il parait que tu veux bosser oui ? On va aller en discuter dehors, ce bar est décidément trop bruyant pour causer tranquille, sors par la cuisine je te suis. Et pense à ma veste...

      Ces enfoirés de Tempiesta m'ont retrouvé, je n’aurai jamais la paix ? Ils vont continuer à me suivre pendant combien de temps ? D'ailleurs que me vaut autant de haine de leur part ? Je n'ai rien fait de si choquant, attaqué une de leur enseigne ? Et alors, je suis un noble, j'ai tous les droits et rien ne peut m'être refusé, car c'est mon rang qui l'exige ainsi que ma supériorité raciale ! Bande de vermine, je vous retrouverai et je vous ferai payer ! Je prendrai la tête de cette ridicule famille, j'en deviendrai le parrain et je vous montrerai ma supériorité, ma magnificence et ma toute-puissance. Un sourire apparaît sur mon visage, j'aime cette idée, c'est jouissif.

      Mais revenons à nos moutons. Je ne suis pas venu pour faire mumuse avec ces minables. Je regarde autour de moi et l'homme qui devait me confier une mission est mort, c'est bien ma chance. La vieille peau qui règne sur cette île, je ne l’aime pas et le seul mec qui voulait la voir morte a vu sa vie s'achever, quelle ironie. Je me mets à rire, c'est ce qu'on appelle l'arroseur arrosé. Cependant c'est dommage, moi qui voulais laisser une trace de mon passage sur cette île minable, me voilà dans l'incapacité de faire quoi que ce soit. Ceci dit en passant, je peux toujours retrouver ces pourritures et le leur fait payer pour m'avoir enlevé ma distraction. Oui, je n'ai plus que ça à faire, je les étriperai, leur couperai les membres. Je veux les entendre hurler de douleur, je m'abreuverai du sang qui coulera de leurs ablations et je les laisserai pourrir dans cette infâme ville comme les vermines qu'ils sont.

      Soudain, une pression se fait sentir dans mon dos, c'est quoi ce bordel ? Un de ces êtres inférieurs qui pense être supérieur au divin ? Oui, il n'y a aucun doute sur le sujet. Il ne pense qu'à sa veste, est-il au courant que je n'en ai rien à foutre de sa veste ? Sait-il au moins qui je suis ? Je suis un noble, un être d’exception et lui qui est-il pour me faire un tel déshonneur ? Tant pis pour les deux larbins, ça sera lui, oui j'en ai décidé ainsi. Je me défoulerai sur lui, je lui arracherais ses doigts avec mes dents et je lui crèverai les yeux, ainsi il comprendra toute l'importance de ses actes. Ma vie est entre ses mains, mais tout peu changer en une fraction de seconde, ça en devient excitant. Les battements de mon cœur s'accélèrent, j'aime ce genre de situation, je me sens vivant. Il me donne des instructions, je n'aime pas ça, la race inférieure n'est pas censée m'adresser la parole, mais sur ce coup, je n'ai pas le choix. Je fais ce qu'il me dit, après tout, il a choisi lui même l'endroit de sa tombe. Il n'y aura pas de témoin pour relater mon merveilleux travail, tant pis, ce n'est pas bien grave. A la place, j'imprimerais mon nom dans sa chair.

      On sort du bar pour atterrir dans une ruelle, l'endroit est calme, ces cris perturberont cette tranquillité, mais c'est un mal pour un bien. La pression sur mon dos se fait de moins en moins sentir, il baisse sa garde. C'est le moment pour moi de réagir, l'occasion ne se présentera pas deux fois. Je vais le faire hurler, le faire pleurer, j'espère qu'il assouvira mes besoins. Je vais pour me retourner, mais l'homme commence à parler, je stoppe aussitôt mon attaque. Il a compris que sa dernière heure est arrivée, il n’est pas con, il sait reconnaître ces torts et ces erreurs. Un gars plutôt intelligent pour son rang, j'aime ce genre de type. Puisqu'il a envie de dire quelques mots avant de mourir, autant l'écouter. Après tout, je peux bien lui accorder ça …


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        Il y a quelque chose de bizarre chez ce type. Probablement l'absence de ce raidissement si simplement humain qui prend tout être pourvu d'une moelle épinière quand on lui enfonce un canon dans le creux des reins. Mais la non. Rien... Bizarre. Méfiance...

        Red ralentit pendant que le type sort dans la ruelle. S'il doit agir ça se fera maintenant. Mais Red n'a pas survécu si longtemps au Cipher Pol pour se faire descendre en commettant des erreurs de débutant. Du genre du braquage au contact. Une arme qui vous touche est une arme qui est trop prét, une arme qu'on peut dévier et attraper facilement avant de la retourner contre le crétin qui vous menace. Red le sait, il l'a déjà fait. Alors que se tenir calmement a quelques mètres offre le temps d'ajuster tranquillement sa cible sans problèmes...

        -Pas causant hein ? Je prends ça pour un oui. Je m'appelle Choucas. Comme le piaf, facile non ? Je suis la parce que je cherche des gens qui n'ont pas grand chose à perdre pour un sale boulot. Et au vu de tes affinités avec la famille Tempiesta, il me semble que tu as tout ce que je cherche...

        Tout, un type seul, aux abois, pas assez malin pour étire discret avec la famille Tempiesta au trousses, un bouc émissaire et une diversion idéale. Parfait oui...

        -Le boulot est simple. Le type qui me paye veut la dame de pierre dans un cercueil pour la parade. Et les détails l’intéressent moins que le résultat. Je t'offre deux millions pour tes services, un avant le boulot, et un après. Et comme on est un peu à la bourre niveau entretien d'embauche et que ma doublure est morte a cause de toi, je te donne une minute pour me montrer que tu les vaux ou je te descend. Top...

        Et sans rancunes hein, rien de personnel, c'est le boulot...
        Choucas ? Il a le nom d'un vulgaire piaf, c'est intéressant, son nom prouve sa faiblesse et sa médiocrité. Sa vie ne représente rien, c'est même inscrit dans son propre nom, il est né moins que rien, il vit comme un moins que rien et il mourra comme un moins que rien, mais il en est conscient et j'aime cette preuve d'intelligence. J'écoute ce qu'il a à dire, et il cause, trop même. Cependant, il m'apprend qu'il est le véritable employeur et que son travail paye à hauteur de deux millions. Ça me fait sourire, je n’aime pas l'idée d'être payé par une sous-merde, mais de cet argent j'en ai besoin. L'argent, moi j'aime ça, c'est comme demandé si un singe aime les bananes. La question ne se pose pas et bien pour moi c'est la même. La mission est plutôt simple, tuer la vieille peau qui dirige cette ville. J’aime l'idée. Je vais pouvoir me faire un nom, je vais pouvoir gagné de l'argent, mais surtout je vais pouvoir avoir un tas de cobayes pour mes expériences. J'ai toujours voulu savoir si le sang de cette vieille est aussi noble que ce qu'elle prétend. Pour moi, elle se prend pour ce qu'elle n'est pas, je n'aime pas voir la raclure s'élever à un rang qui ne lui appartient pas.

        Cependant, l'homme continue de parler, il m'offre un million tout de suite, et un autre le travail terminé. Il a donc l'argent sur lui, voilà qui est intéressant. Pourquoi exécuter les ordres d'un minable quand on peut se contenter de le tuer pour récupérer l'argent ? Je sais maintenant ce que j'ai à savoir sur la vieille peau. Je n'ai qu'à attendre la parade, rien de plus facile pour l'éliminer. Il veut me tester, mais il n'a pas compris. Ce n'est pas lui qui va me tester ,mais c'est moi. Je l'aime bien, mais il ne me sert plus à rien maintenant. Je rigole, il ne sait pas dans quoi il vient de se fourrer, mais ce n'est pas grave, je vais le lui montrer.

        « Je m'appelle Ylvikel Strauer. Je suis un noble, je suis l'élu. Ton offre est alléchante cependant, je vais prendre les deux millions maintenant. Une vermine de ton espèce n'a pas d'ordre à me dicter. Honnêtement, je voulais te crever les yeux et te couper les mains, mais j'ai changé d'avis, je t'aime bien. Et pour cette raison, je vais me contenter de te couper la langue. Je n'aime pas ce ton arrogant que tu emplois avec moi… »

        Je lui souris, car j'ai hâte d'en découdre. J'aime bien la couleur de ces habits, il a bon goût pour une raclure. Le rouge, une couleur si vive et si magnifique, j'ai hâte de goûter son sang, j'espère qu'il me procurera des sensations inédites, j'espère qu'il sera goûteux … Sans plus attendre, je dégaine mon katana et fonce vers lui. De ma jambe gauche, je m'éjecte sur le côté droit pour lui asséner une attaque sur son flanc. Son manteau je vais le découper, sa chair je vais la transpercer, et son cœur je vais l'arracher. Il n'a pas réagi, il accepte sa mort sûrement. Mon sabre n'est plus qu'à quelques centimètres de son corps, je vais le transpercer, j'espère qu'il va hurler, oh oui …

        « HURLE !! Ahahah »
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          Et voila. La guigne c'est comme une merde fraiche. Une fois qu'on a marché dedans, ça colle longtemps sous la semelle et ça veut plus partir.
          L'agent Red a pas souvenir d'avoir écrasé un chat noir récemment, mais pourtant c'est tout comme. Franchement, c'est quoi les chances de recruter un type qui non seulement est traqué par la famille mafieuse la plus méchante de North, mais qui en plus est un taré de premiére.

          Et un gratiné en plus, genre qui en tient une sacré couche et qui doit avoir assez de vide dans le crane pour loger encore quelques types à l'aise...

          Bordel. Dire qu'il y a des gens qui font tous les jours le même boulot et qui arrivent quand même à s'en plaindre alors qu'il y a des jours ou Red tuerait pour un peu de monotonie.

          Mais en attendant, gérer l'urgence.

          Red ne prend pas le temps de dégainer une lame, pas le temps, pas utile, le taré est peut être bon mais il est trop pressé, il frappe vite et fort mais pas assez pour passer les réflexes de survie bien ancrés d'un agent du Cipher Pol aussi expérimenté que l'agent Red. Du pistolet Red pare le coup, bloquant la lame devant sa détente. Épreuve de force, le sabreur pousse, cherchant à basculer sa lame pour trancher le cou ou l'épaule de son adversaire. Une prise de sabre classique qui débouche généralement sur une victoire rapide en cas de déséquilibre, ou sur une séparation et une reprise des assauts.

          Sauf que Red n'a pas de sabre, mais un flingue. Et que quand les visages des deux hommes se retrouvent nez à nez chacun du coté de son arme, le canon de l'agent fait un méchant clin d'oeil au sabreur.

          -Alors ? Je te paye en plomb ou or ? A toi de me dire...
          Le bâtard est bon, peut-être même trop, mais ce n'est pas le genre de chose qui va m'arrêter. Oh non, pas le moins du monde. Au contraire, ça m'excite au plus haut point ! J'aime la difficulté, j'aime voir la vermine se débattre devant moi pour sa propre survie. J'aime les laisser penser qu'ils sont hors d'atteinte, qu'ils sont tout puissants. Tout ça ne fait partie que d'un jeu, car une fois qu'ils se rendent compte que ce n'est pas le cas, ils tombent de haut. Leurs visages se décomposent et prient pour que tout ceci ne soit qu'un rêve et vient alors pour moi, la jouissance absolue. Et lui, je sens que sa chute sera mortelle. J'enchaîne mes attaques avec plus de virulence qu'auparavant. Cependant, il esquive bien et lors d'une épreuve de force, l'inimaginable se produisit.

          D'un seul mouvement, cette espèce de vermine me mit dans une situation forte désagréable. Pour qui se prend-il pour m'accabler de la sorte ? C'est impardonnable, et pourtant la situation est à son avantage. Mon sabre est posé sur sa trempe, mais son flingue me dévisage. L'adrénaline envahit tout mon corps et me fait trembler, j'ai envie de le tuer et de le disséquer. Comment ose-t-il insulter le divin ? Comment est-ce même possible qu'il me ridiculise de la sorte ? Est-ce que Dieu veut que je lui vienne en aide ? Est-ce là, la raison de ma défaite ? Aucun doute possible. Moi, l'être élu ne peut pas perdre.

          Je le fixe droit dans les yeux et un grand sourire s'affiche sur mon visage. J'écarte mon sabre et le range dans son fourreau. C'est bien ce que tu voulais Dieu ? Ça me frustre de ne pas continuer le combat avec cet homme, il m'aurait bien plu. Mais tu en as décidé autrement ! Pourquoi avoir changé les desseins que j'avais pour lui ? Pourquoi l'avoir mis sur ma route ? Tout cela m'intrigue et pour cette raison, je l'aiderais dans sa quête.

          « En or. Quel est ton plan, Monsieur l'oiseau ? »
          • https://www.onepiece-requiem.net/t6125-ylvikel-strauer#74184

          -Bon, messieurs, le plan est simple et se déroule en plusieurs phases successives.

          Réunion dans le vieux phare du port le plus pourri de Saint Uréa, un pèlerinage encore pour l'agent Red qui sacrifie un souvenir de plus sur l'autel de l'efficacité. Devant l'agent un plan du quartier cible, et devant le plan la vingtaine de type qu'il a réuni pour le sale boulot du jour. Quelques révos un peu paumés, quelques truands a la rue ou en manque de thune, quelques types bizarre attirés par le pognon. Une belle bande de bras cassés...

          -Je vous refais le contexte, il est 15h, la parade bat son plein Le char central de la parade passe devant le balcon ou se tient tout le gratin. Et la, coup de théâtre ! Le char s’arrête et la dame de pierre descend en personne dans la rue pour monter sur le char et se mêler à la fête, du jamais vu. Mais du jamais vu dont le programme a filtré et qui nous donne l'occasion de frapper fort.

          On laisse passer un peu l'euphorie du moment et on frappe trois rues plus loin, au moment ou le cortège arrive sur la place de l'obélisque et se divise en deux pour contourner la colonne.


          Sur le plan devant Red une vaste place carré ou l'agent pose deux chars qui se mettent a contourner le monument au centre.

          -Parce que suivant le mouvement les troupes se divisent aussi. Et c'est la qu'on frappe. D'abord diversion. Je vais installer une série de pièges explosif dans le batiment latéral le plus proche du passage de la cible. Au moment ou je les déclencherai ils croiront être attaqués par une vraie armée, y'aura un gros nuage de fumée, une pétarade d'enfer pour imiter des tirs et quelques un de bien réels pour crédibiliser le truc. Juste du vent destiné à créer un peu de bordel et surtout de lancer les gardes du corps de la cible dans leur procédure d'évacuation.

          Sur la carte Red dessine un trait rouge qui part du char et file dans une ruelle annexe.

          -Voila leur trajet. Au premier coup de feu une armée de types de la sécurité vont s'emparer de la cible et la sortir de la pour la mettre à l'abri le plus vite possible. Sauf qu'on connait leur plan et que c'est la qu'on va les choper. (A kusanagi) Toi le sabreur, tu commandes le premier groupe, le groupe Stuart. Ton rôle est d'attendre qu'ils rentrent dans la ruelle pour leur tomber dessus. Tu dois laisser passer le groupe de tête, puis ceux qui portent la cible, et dés qu'elle est passé tu attaques. Ton rôle est d'éliminer la queue de l'escorte puis de bloquer la rue pour les empêcher d'amener des renforts. Dés que c'est fait tu reviens nous aider a s'occuper des autres. Toi ( A Ylvikel) Tu prends la tête du second groupe, le groupe Ravaillac. Vous serez embusqués plus loin dans cette rue. Stuart protège vos arrières et vous attaquez dés que la cible passe devant votre planque. Ravaillac, t'es le le plus fort du lot, ce sera à toi de te débrouille toi pour arriver à portée de sabre et découper la vieille peau. Dés que c'est fait on se disperse... Et on se retrouve ici pour la paye. Des questions ?
            Cela faisait un bout de temps depuis que j'avais fait escale sur cette île, contraint d'y rester à cause de ma vieille et fidèle barque qui rendit l'âme après une rude bataille contre l'océan déchainé par une tempête. Elle n'était tout simplement plus apte à prendre la mer.

            Oui, j'étais un pirate et j'aurais pu détourner un bateau pour retourner à mes occupations, mais allez savoir pourquoi, la marine avait une forte présence sur cette île. Par conséquent à moins de vouloir écourter ma carrière si prometteuse de forban, ce n'était pas une très bonne idée.

            Dès lors, une solution s'imposait et la première idée qui me vint à l'esprit fut d'abord de me repositionner côté finance. Quoi ? C'était bien connu que de nos jours l'argent pouvait faire des miracles, sinon pourquoi serais-je devenu un méchant à votre avis ? Huun ! Bande de télétubies à la graisse de renoncule... Vous n'aviez rien compris en faite, c'est ça ?

            Bon, où en étais-je ? Ah oui, l'oseille.
            Vu que j'avais besoin de me remplir les poches afin de pouvoir m'acheter un rafiot pour quitter cette île, je décidais de louer mes talents de psychopathe aux plus offrants et il n'y avait rien de plus approprié que le milieu du banditisme pour cela. Ainsi, ce fut dans ce genre de contexte que je me présentais à la famille Tempiesta qui aux premiers abords, fallait le dire, n'était pas très enthousiaste pour ma candidature. Ils exigèrent donc une démonstration en me faisant combattre en même temps quatre de leurs hommes armés de poignards tandis que je n'avais que mes poings pour me défendre. Heureusement à part quelques blessures que j'avais subis, je pus sortir indemne de ce test avant d'être engagé par la suite en tant que nettoyeur officiel de la famille.
            Pour la 1ère fois dans ma vie, j'étais dévoué à un boulot. J'y mettais tout mon coeur et tout le monde y passai : les témoins qui allaient témoigner contre la famille, les concurrents au niveau des affaires et de temps en temps quelques abrutis qui avaient osés manquer de respect à la "Familia". Que pouvais-je souhaiter de plus ? Je refroidissais gentiment des gens et on me payait pour cela, c'était à peu près la belle vie pour un renégat de mon genre.

            Ooh ! En parlant d'abruti qui osait défier la familia, il y en avait un nouveau en ville, Ylvikel quelque chose... Un blondinet hystérique qui avait apparemment besoin d'être recadré sur le droit chemin. "Surtout fais le souffrir !" avait insisté le Boss, et c'était bien sûr mon intention.

            Une fois la cible localisée grâce aux info qui avaient été communiquées à la famille comme quoi le blondinet se trouvait dans le pub de Joe, je m'y rendais sur-le-champ. Chapeau marron sur la tête, vêtu d'une longue veste noire qui était pratique pour dissimuler ma lame, j'étais assis à une table à quelques mètres du comptoir histoire d'avoir un oeil sur la cible.

            J'avais la situation en contrôle jusqu'au moment où ces crétins s'amenèrent dans l'établissement avant d'y foutre un bordel pas possible. C'était probablement des recrus qui voulaient faire leur preuve dans la bande. J'échangerais plus tard deux mots avec eux histoire de mettre les choses bien au clair, mais pour l'instant la priorité était Ylvikel.
            Ooh ? En parlant du blondinet où était-il d'ailleurs ? Il se trouvait plus au comptoir... Ahh ! Le voilà qui essayait de se faire la malle en passant par la cuisine, suivi de très près par un autre type. Vaudrait mieux ne pas le perdre de vue, je me mis donc à les suivre discrètement.

            Adossé contre un mur à côté de la ruelle, j'avais choisi de rester à l'écart et d'agir en tant que spectateur.
            Bougre de faux jetons à la sauce tartare, avais-je bien entendu ? Deux millions pour faire la peau à la vieille sorcière ?? DEUX PUTAIN DE MILLIOOONS !!! Woow, rien qu'en essayant de visualiser tout cet argent en ma possession, mes mains devinrent moites. Une telle somme pouvait m'aider à reprendre la mer un peu plus vite que prévu, il me fallait coute que coute y mettre la main ou au moins y avoir une part.

            Après s'être donné rendez-vous un peu plus tard, les deux hommes se séparèrent en partant chacun vers le côté opposé. J'accostai par la suite l'étranger à quelques mètres plus loin avant de lui proposer mes services, mais ce dernier ne me faisait guère confiance :

            - Désolé l'ami, mais tu t'es trompé de personne.

            - C'est bon, épargne moi tes salades et fais moi des omelettes, c'est mieux. J'ai tout entendu.

            - Tout entendu ?

            - Ouais, t'a conversation avec le blondinet. Tu sais ? A propos des vacances que tu voulais offrir à la dame de lourde.


            Il me plaqua aussitôt contre le mur et braqua son flingue sur ma tête. Je fis qu'un léger rire moqueur en guise de réaction.

            - Ainsi donc tu nous espionnais. Qui es tu ? Un agent du gouvernement ? Qu'est-ce qui m'empêche de te foutre une balle dans le crane et de vaquer tranquillement à mes occupations

            -Ok, je vais essayer d'être bref. Regarde mes yeux. Y vois tu ce soif de sang, d'adrénaline, cette volonté de vouloir plus de puissance ? Ais-je vraiment l'air d'être un macchabée d'eau de vaisselle de la marine ? De plus, crois moi, si tu veux que ton petit projet soit un succès, mes compétences te seront presque indispensable. Alors laisse moi te donner un coup de main et faisons les choses dans les règles de l'art... Nous discuterons de l'argent plus tard.


            Il resta muet pendant quelques secondes en me dévisageant avec toujours le flingue braqué sur ma tête avant de finalement baisser son arme et reculer un peu.

            - Tss ! Rendez-vous dans le vieux phare du port dans une trentaine de minute.


            Ce fut ces derniers mots avant qu'il ne puisse reprendre son chemin et disparaitre de ma vue alors que j'affichai un sourire sournois au coin des lèvres, satisfait de ma prestation.

            Quelques minutes plus tard sur le lieu de rendez-vous.


            "L'union fait la force" Un proverbe que notre employeur avait apparemment compris si l'on se basait sur la main d'oeuvre abondante qui se trouvait sur place. Le débrief fut impressionnant, il avait pensé à tout le bougre et ce qui me plaisait le plus fut que j'allais devoir assurer les arrières du blondinet. Héhé ! Qui sait ce qui pourrait arriver, les accidents étaient fréquents de nos jours.

            La parade de la Dame de Pierre  Dc5d1810
            - Aucune, j'ai hâte de m'y mettre.

            Dis-je en affichant un sourire au coin des lèvres avant de jeter un petit regard sournois à Ylvikel. Les choses sérieuses allaient bientôt commencer et j'avais bien l'intention de frapper lorsqu'il s'y attendra le moins. héhé ! Rien de personnelle, c'était juste les affaires.

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            Bon, au moins les deux coriaces à l'air dérangés n'ont pas posés de problèmes. Fine idée que de leur confier un groupe de truands à chacun. Satisfaire leur vanité les rend moins regardant sur les détails du plans. Et la rivalité naissante qui semble poindre entre les deux sabreurs assure au moins qu'ils vont faire du mieux possible pour se surpasser l'un l'autre. Et même s'ils finissent par s'étriper dans la rue, ils n'en viendront pas aux mains sans liquider un paquet de gardes locaux, et c'est bien tout ce qu'on leur demande...

            Parce que bon, il est sympa le plan, mais ce n'est que le premier plan dans le plan. Parce que si tout ce que Red a exposé est rigoureusement vraie, il n'a pas tout dit. Il n'a pas dit que le plan des gardes du corps de la dame de pierre était double, et que le groupe qui filerait dans la ruelle que les hommes de red vont attaquer n'était qu'un leurre plein de soldats. Et que Red ne le faisait attaquer que pour assurer aux chiens de pierre que leur leurre avait fonctionné et déclencher ainsi leur second mouvement, l'évacuation réelle de la dame de pierre par un chemin opposé.

            Chemin ou se trouvera le véritable piège de l'agent...

            Faire croire qu'on connait le premier piège et tomber ouvertement dans le second pour assurer a l'ennemi que le troisième est sur. Rien que le boulot habituel en fait.

            Et pour les braves truands embauchés et sacrifiés et ben... On ne fait pas de tentatives d'assassinat sans casser quelques cranes...


            [...]

            Jour de fête. Enfin. De la tour ou Red est posté on ne voit pas tout. Mais on en voit assez. Encore une leçon du Cipher Pol ça. "Si tu sais trouver le meilleur point d'observation, l'ennemi le sait aussi" et le corolaire évident, ne jamais s'installer dans le meilleur point de vue, mais plutôt dans le troisième, celui que l'ennemi oubliera de fouiller.

            Et ça marche, le coin est désert des chiens de pierre qui ornent pourtant les toits un peu partout autour de la procession. Et Red a une vue pas si mauvaise sur la place ou vient de déboucher le début du défilé, une joyeuse fanfare qui doit être l'amicale des pompiers locale ou une autre corporation du même genre. Les gens agitent des drapeaux, des ballons, ça sent la viande grillée et les beignets, et entre les couleurs et la musique les habitants des bas quartiers oublient un moment leur misère.

            Les cons.

            Laissant la place le regard de l'agent s’arrête un instant sur la ruelle ou les tueurs sont embusqués. Rien ne bouge la bas, bien, personne n'a commencé à s'entretuer avant le signal et les chiens de pierre n'ont visiblement rien vu de suspect...
            Alors on peut maintenant s'égarer plus haut, vers la ville haute et les maisons qui cachent le reste du défilé. Et surtout vers l'immense drapeau qui dépasse des toits et qui signale le char de la vieille peau. Elle est la, presque à l'heure, et il ne s'en faut que de quelques maisons qu'elle ne déboule enfin sur la place à la vue de l'agent.

            Tambours et trompettes. Le char de la dame entre pesamment sur la place et contourne le pilier central du coté prévu. Celui ou l'artificier homme poisson débauché par l'agent a installé ses pièges. Truffant d'explosifs les jolis ballons accrochés au monument et les souterrains de l’autre coté.

            Tout est en place, ne reste qu'a caresser brièvement la tête du den den posé juste a coté pour envoyer le signal au sergent Fosco.

            Et...

            BOUM !



              Il faut reconnaitre un truc au sergent Fosco, niveau artifice il touche sa bille. La statue qu'il a passé trois jours a creuser et à miner explose dans une magnifique gerbe de flammes, le souffle de la bombe est si puissant qu'il couche tout le cortège au sol, renverse les chars et expédie la tête de la statue quasiment jusqu'au port.
              Puis c'est au tour des dispositifs à fumée planqués dans les égouts de rentrer dans la danse. Simulant un début d'incendie et une attaque de masse en recouvrant la place d'un brouillard grisâtre parcouru de bruits d'explosions et de tirs.

              Et au niveau du char central, les gardes de la dame de pierre réagissent évidemment avec une vitesse et une coordination tout simplement exemplaire. Surtout pour l’œil d'un expert en contre assassinat aussi doué que l'agent Red.

              Les soldats forment immédiatement un carré de protection autour du char, s'assurant qu'aucun assassin ne profitera de la panique pour arriver jusqu’à la dame. Au centre, d'autres décrochent le palanquin de la patronne et s'empressent de le descendre du char pour appliquer la seconde phase de toute protection digne de ce nom. Évacuer le client. Et maintenant la formation, tout le groupe file vers la ruelle ou attendent les deux tueurs et leurs équipes.

              Dix secondes passent, les hommes s'engagent dans le piège. Dix secondes de plus et Boum, nouvelle explosion. Les deux battisses d'entrées de ruelles s'effondrent, séparant palanquins et hommes de tête du reste de la colonne pendant que les hommes de Red et les deux sabreurs surgissent de partout pour se ruer à l'assaut.

              Parfait. Qu'ils se fassent massacrer ou pas ils ont d'ores et déjà remplis leur rôle, et Red peut continuer d'observer la suite qui l’intéresse. C'est a dire ce petit groupe de chiens de pierre qui extrait discrètement une silhouette encapuchonnée du char principal avant de se fondre avec elle dans une autre direction. Voila la dame de pierre qui se carapate. Voila la vraie cible.

              Longue vue en main Red suit la petite troupe qui se dirige vers le pied de sa zone de surveillance. Exactement le chemin d'évacuation prévue. Droit vers un tunnel d'entretien d'égout qui les conduira vers la caserne la plus proche. Un bon plan, mais pas assez pour les renseignements du Cipher Pol.

              L'escouade de garde débouche dans une petite cour intérieure centré autour d'un puits. L'inspection de routine ne révèle rien d'anormal, le coin est désert, les chiens de pierre confiant. De leur point de vue tout se déroule au poil. Du point de vue de Red aussi.

              Nouveau signal a Fosco. Et nouveau Boum. Plus truffés d'explosifs qu'une dinde de noél de farce, le puits explose, répandant dans la petite cour une pluie de billes de métal qui vont transformer en charpie toute l'équipe de garde du corps et le précieux personnage qu'ils escortent. En une seconde tout est terminé, le silence retombe sur la place, a peine troublé par le gémissement d'un des chiens encore vivant.

              La Dame de Pierre git dans son sang. Ne reste qu'a confirmer l’exécution pour pouvoir rentrer à la maison mission accomplie.

              Abandonnant son poste après avoir vérifié une dernière fois que sur les lieux de la prime embuscade on se battait toujours, Red se glisse sur le toit le plus proche. Jouant les ninjas pour se rapprocher discrètement du lieu du carnage et pouvoir contempler le spectacle de ses propres yeux.

              -Ok les gars, vérification. Dites moi que c'est bien elle.

              Une porte s'ouvre sur la cour, laissant place à l'équipe de sbires ayant secondé Fosco ces derniers jours. Quatre gros bras du cipher pol aussi dépourvus d'imagination que de morale. Trois costards noir, un rouge. Ils traversent la cour tachée de sang, l'un d'eux prenant la peine d'achever le dernier survivant, se penchent sur le cadavre en cape, le retournent.

              Merde ! C'est pas elle !

              Le sbire n'a pas le temps d'en dire plus qu'une série de détonations claquent dans l'air. Apparus comme par magie aux grilles de la maison voisine une bordée de fusils fauche trois hommes sur quatre. Ne laissant vivant que le type en rouge visiblement tellement surpris qu'il n'esquisse même pas un geste pour fuir les fusils braqués sur sa gueule.

              Un piège ! Un piège dans le piège !

              Pendant que l'agent rouge lève les bras aussi doucement que possible pour ne pas se faire truffer de plomb par erreur, sur un des toits proche un homme se lève en souriant. Il s'appelle Dimitri. Il est agent du Cipher Pol 5 depuis dix ans, infiltré dans les chiens de pierre de saint uréa depuis huit, et agent double au service de la dame de pierre depuis cinq.

              -T'es foutu Red, on t'a baisé cette fois.

              Et il y a de quoi sourire. Avec le succès de cette opération Dimitri va finir de prouver qu'il est l'agent le plus utile des services de protection de la dame de Pierre. De quoi supplanter enfin Nikita dans la course à la succession de Palourde. Et ce qui ne gâche rien, en éliminant aussi un vieux rival du cipher pol.

              -Toute ton opération est un fiasco. Nikita est la bas en train de massacrer tes guignols, et Stanhope est en sureté avec Palourde qui ne la quitte pas d'un pouce. Tu la loupes encore une fois et cette fois c'est toi qui y reste.

              Dans la cour l'agent Rouge ne bouge pas, chapeau rabattu sur la gueule, mains levées, il reste aussi hermétique à la tirade de victoire qu'a l'annonce de sa mort prochaine.

              -Alors Red, toi qu'aime bien les bons mots t'a même pas une dernière phrase qui claque à nous offrir ? Je suis un peu déçu...
              Qu'est ce que tu dirais de; quand tu dois tirer tire, discute pas !

              L'arrivée de Red est parfaite. Il se glisse comme une ombre dans le dos de Dimitri et quand celui ci se retourne en entendant sa voix il est déjà trop tard. Et la pointe effilée de l'agent Red se glisse entre ses cotes pour venir lui perforer le cœur et les poumons.

              Arhhh...
              Comme tu peux le voir Dimitri, la cible c'était pas elle. C'était toi.

              Dans le regard de Dimitri qui se voile déjà passe un éclair de compréhension. Il s'est fait eu. L'opération qu'il était tout fier de découvrir n'était qu'un leurre, un leurre pour le démasquer lui et le pousser à agir contre le Cipher pol. Et il a sauté dedans à pied joints.

              Je te l'avais déjà dit non ? Tant que je serais au Cp tu seras jamais que le second...

              Red retire sa lame et d'une poussée envoie le corps de Dimitri s'écraser sur les pavés. Une chute brutale qui entraine immédiatement une rafale de tir qui vont trouer le corps du pauvre sbire déguisé en rouge et a qui de toute façon, personne n'a pris le temps d'expliquer quoi que ce soit.

              Le temps qu'il s'effondre percés de trous et que les chiens de pierre surgissent à l'extérieur, Red est déjà loin.

              Mission accomplie.

                Monsieur ? Ici Red
                Alors ?
                Alors nous avions raison, Dimitri était bien le traitre qui renseignait la dame de Pierre. Il a intercepté notre communication de l'autre jour comme nous le voulions, et nous a tendu un piège pour me capturer exactement comme je l'avais prévu.
                Vous voulez dire, comme JE l'avais prévu.
                Euh oui pardon. Comme vous l'aviez prévu.
                Parfait. Il est mort ?
                Tout a fait mort.
                Bon, je crois que cette affaire met un terme a nos tentatives pour infiltrer les chiens de pierre.
                C'est une question rhétorique non ?
                Évidemment, comme si je m’intéressais à votre avis.
                C'est bien ce qu'il me semblait. Autre chose ?
                Non. Vous rentrez. Mais gardez votre nouvel ami sous la main. Maintenant que la dame de pierre n'a plus de visibilités sur nos préparations nous allons enfin pouvoir frapper d'une main sure. Et je veux étre prét.
                Ils risquent de renforcer d'autant plus leur sécurité...
                C'est vrai. Mais ça ce n'est pas mon problème agent Red, c'est le votre...

                Clac