Une victime que diantre, donnez-lui une victime ! Quelque humain désœuvré, de préférence sans apparat. Un qui se rangerait naturellement sous sa bannière sans effort aucun. Ah, la belle créature ! L’humain dans sa plus resplendissante médiocrité. Un chat de caniveau, une bête à poil ras. Le museau racé, l’œil vif, une merveille. Holà, mon bon. Tout doux. T’aimes les gratouilles sur le cou ? Hein, t’aimes ça ?
« Humain, il me semble que tu es poilu de la mâchoire, tu dois être un homme. Suis-moi, tu auras l’insigne honneur de porter mes paquets en échange de quelques piécettes ! »
Sa main s’attardait sur le jeune homme afin de finir de lui ébouriffer des cheveux qui n’en avaient probablement nul besoin. Le message était passé sans aucun doute. Quelle raison avait-elle poussé cet inconnu à la suivre ? La perspective d’un salaire ? La curiosité ? Toujours était-il qu’il lui emboitait le pas. De son côté, elle regardait droit devant elle. Ce matin-là, elle portait une de ses robes quarantenaires celle qui était pourpre et brodée d’un fil doré. Au fil du temps, l’éclat de ce vêtement avait terni le rendant à peu près portable. Son sac, le fameux compagnon de ses jours, ne seyait aucunement à sa tenue puisqu’il était bleu pâle. Et comme elle avait des bigoudis coincés dans les cheveux, elle avait l’air d’une pionnière de la mode ou d’une attardée, ce qui était souvent équivalent. Elle arpentait les rues de…
Qu’il fait beau, ce matin ! Vraiment, magnifique ! Une fraîcheur vivifiante et une humidité réconfortante. Ces humains qui grelottent sont de parfaits idiots. Ils ne mesurent pas la chance qu’ils ont d’avoir ce temps en surface. Commençons par cette boutique.
… Loguetown fermement décidée à commencer une ère glacière. La plus grande part des gens avaient cloué leurs volets. Peu de gens avaient le courage de quitter le doux confort de leur foyer. Sauf bien sûr ceux qui ne peuvent pas se le permettre et ceux qui ne veulent pas se le permettre. Et parmi ces derniers, les marchands de la rue Le Compte. C’était cette rue en particulier qu’avait choisie le destin…
« Humain, nous sommes arrivés à notre destination. Nous allons devoir quitter ce paradis climatique pour entrer dans la poêle où tes pairs les plus idiots se rôtissent vifs. »
… pour l’affubler de la présence emmerdante de Jouvence.
« - Madame, que puis-je faire pour vous ?
- Ouvrir un volet, c’est un vrai four ici.
- Mais, madame n’y pense pas !
- Si, elle y pense. Et allez me chercher votre plus fine étoffe. »
Ah, ce faquin ! Ah, ce malotru ! Enfin, enfin, il se décide à laisser entrer une part de fraîcheur dans cet insoutenable enfer.
Se disait une partie d’elle pendant qu’elle suait à grosses gouttes. Elle répandait le poison de son odeur dans les confins de la boutique. La sueur et son hygiène déplorable faisaient que ça sentait, au mieux, le bouc en putréfaction. Le vieil homme drapé d’un costume marron avec une chemise rose, fort de ses principes, s’exécuta et eut la folie d’ouvrir une fenêtre vers le dehors. Puis, il lui rapporta l’article demandé. Bien que hors de prix, c’était hideux, de la soie bleue électrique bariolée de jaune criard. Tout à fait au goût de Jouvence. Le vieil homme s'excusa puis partit se couvrir d’un…
Quelle attente terrible ! Non, décidément je ne peux le laisser me manquer de respect de cette manière, je pars.
« Tu es dur de la feuille, humain ? Je t’ai dit que je pars. »
… lainage et revint une demi-heure plus tard pour constater l’absence de ses clients et de sa marchandise. Mais, surtout, l’absence d’argent dans sa poche. Il se rendit prestement à l’étage pour choisir un couvre-chef. Un gentilhomme comme lui ne sortait jamais sans lui. Toutefois, il ne pouvait se décider entre celui qui était vert pistache et cette autre orange dégueulis. Si seulement il pouvait faire son choix avant que la neige ne finisse d’ensevelir sa vitrine et que la femme-poisson ne s’éloigne trop.
« Humain, il me semble que tu es poilu de la mâchoire, tu dois être un homme. Suis-moi, tu auras l’insigne honneur de porter mes paquets en échange de quelques piécettes ! »
Sa main s’attardait sur le jeune homme afin de finir de lui ébouriffer des cheveux qui n’en avaient probablement nul besoin. Le message était passé sans aucun doute. Quelle raison avait-elle poussé cet inconnu à la suivre ? La perspective d’un salaire ? La curiosité ? Toujours était-il qu’il lui emboitait le pas. De son côté, elle regardait droit devant elle. Ce matin-là, elle portait une de ses robes quarantenaires celle qui était pourpre et brodée d’un fil doré. Au fil du temps, l’éclat de ce vêtement avait terni le rendant à peu près portable. Son sac, le fameux compagnon de ses jours, ne seyait aucunement à sa tenue puisqu’il était bleu pâle. Et comme elle avait des bigoudis coincés dans les cheveux, elle avait l’air d’une pionnière de la mode ou d’une attardée, ce qui était souvent équivalent. Elle arpentait les rues de…
Qu’il fait beau, ce matin ! Vraiment, magnifique ! Une fraîcheur vivifiante et une humidité réconfortante. Ces humains qui grelottent sont de parfaits idiots. Ils ne mesurent pas la chance qu’ils ont d’avoir ce temps en surface. Commençons par cette boutique.
… Loguetown fermement décidée à commencer une ère glacière. La plus grande part des gens avaient cloué leurs volets. Peu de gens avaient le courage de quitter le doux confort de leur foyer. Sauf bien sûr ceux qui ne peuvent pas se le permettre et ceux qui ne veulent pas se le permettre. Et parmi ces derniers, les marchands de la rue Le Compte. C’était cette rue en particulier qu’avait choisie le destin…
« Humain, nous sommes arrivés à notre destination. Nous allons devoir quitter ce paradis climatique pour entrer dans la poêle où tes pairs les plus idiots se rôtissent vifs. »
… pour l’affubler de la présence emmerdante de Jouvence.
« - Madame, que puis-je faire pour vous ?
- Ouvrir un volet, c’est un vrai four ici.
- Mais, madame n’y pense pas !
- Si, elle y pense. Et allez me chercher votre plus fine étoffe. »
Ah, ce faquin ! Ah, ce malotru ! Enfin, enfin, il se décide à laisser entrer une part de fraîcheur dans cet insoutenable enfer.
Se disait une partie d’elle pendant qu’elle suait à grosses gouttes. Elle répandait le poison de son odeur dans les confins de la boutique. La sueur et son hygiène déplorable faisaient que ça sentait, au mieux, le bouc en putréfaction. Le vieil homme drapé d’un costume marron avec une chemise rose, fort de ses principes, s’exécuta et eut la folie d’ouvrir une fenêtre vers le dehors. Puis, il lui rapporta l’article demandé. Bien que hors de prix, c’était hideux, de la soie bleue électrique bariolée de jaune criard. Tout à fait au goût de Jouvence. Le vieil homme s'excusa puis partit se couvrir d’un…
Quelle attente terrible ! Non, décidément je ne peux le laisser me manquer de respect de cette manière, je pars.
« Tu es dur de la feuille, humain ? Je t’ai dit que je pars. »
… lainage et revint une demi-heure plus tard pour constater l’absence de ses clients et de sa marchandise. Mais, surtout, l’absence d’argent dans sa poche. Il se rendit prestement à l’étage pour choisir un couvre-chef. Un gentilhomme comme lui ne sortait jamais sans lui. Toutefois, il ne pouvait se décider entre celui qui était vert pistache et cette autre orange dégueulis. Si seulement il pouvait faire son choix avant que la neige ne finisse d’ensevelir sa vitrine et que la femme-poisson ne s’éloigne trop.