Cela faisait désormais plusieurs jours que Kaze était arrivé dans le petit village de Fushia. Après l’évènement de Grey Terminal, cet endroit semblait être un paradis où tout le monde n’était pas que des mécréants. Anciennement le berceau de pirates légendaires, il n’y avait maintenant aucune raison d’être en garnison ici mais cela lui permettait de reprendre ses esprits. Il avait assassiné un homme, certes un voleur, mais tout de même. Il avait toujours utilisé cette rage pour exécuter un ordre et non pour sa propre défense. Mais cette fois, cela avait été différent, il l’avait fait avant tout pour le plaisir que la sensation lui procurait ! Toutefois, entouré de marines et présent dans ce bled qu’était ce village lui faisait le plus grand bien. La discipline lui permettait chaque jour depuis son arrivé de faire le point mais un jour il devra trouver un moyen efficace de se contrôler.
Après avoir effectué son tour de garde de l’après-midi dans le village, il allait pouvoir se reposer à ses appartements mais il devait auparavant passer à la centrale. Toujours en équipe de trois lors que ces tours de garde, les autres marines, tous deux plus âgés que Kaze, parlaient de banalités sur leurs femmes et de leurs familles. L’un expliquant comment son fils avait perdu à première dent et l’autre disant que sa fille avait un nouveau petit copain pour la énième fois. Ils avaient fini par arrêter les tentatives de discussions avec lui. Tout cela lui donnait mal à la tête et ne souhaitait que finir son travail. Une fois rendu à la base, les deux hommes partirent rejoindre un groupe de compagnons de beuverie, lui laissant le soin de faire le rapport à l’officier. Cela ne devrait pas prendre plus de quelques minutes mais une fois dans le bureau une affiche attira son attention. Un homme de Grey Terminal était primé pour meurtres multiples et vols.
« Alors ce tour de garde, jeune homme, demanda son supérieur l’extirpant de ses pensées.
-Rien à signaler comme à l’habitude.
-Parfait vous…
- Désolé messieurs, mais qui est cette homme sur l’affiche, le coupa Kaze.
- … pouvez disposer. Cet homme tue sans scrupule depuis quelques temps dans Grey Terminal. Les autorités ont placé sa tête à prix depuis peu de peur qu’il intensifie ses activités meurtrières. Il aurait supposément tué un homme à l’aide d’une simple lame à l’intérieur même d’une résidence. Je plains les personnes qui ont trouvé le corps, selon les rumeurs le cadavre ne ressemblait plus à son propriétaire.
- Pourriez-vous m’envoyer chercher cet homme ? Je risque probablement d’être plus utile pour la chasse au criminel qu’à la chasse aux enfants voleurs de sucettes ! »
L’officier était pensif, cet endroit ne répondait pas aux lois et à la juridiction du gouvernement mais à celles du Royaume de Goa. Il lui faudrait donc communiquer avec les autorités royales pour permettre à ce jeune d’agir sur leur territoire.
« Je vais voir ce que je peux faire !-Merci messieurs !
- Je vous tiendrai au courant maintenant disposé. »
Kaze sorti de la pièce sur cette phrase et se dirigeant vers ses appartements. Il louait une petite chambre dans la taverne du coin qui n’était qu’à cinq minutes de marche de la base. Ce trajet était le moment idée pour penser à la situation. Même si la tranquillité du village le rendait plus calme qu’à l’habitude, il avait besoin d’action. Il pourrait au moins utilisé son sadisme contre un criminel, évitant peut-être des morts inutiles. Même si cela ne faisait que quelques jours qu’il se trouvait dans ce village, il s’était attaché à la gentillesse des personnes et à la sérénité qui régnait dans ce lieu. Il préférait nettement blessé des ordures de Grey Terminal que la population de Fushia. Perdu dans ses pensées, il se cogna sur la porte de la taverne réalisant finalement qu’il était arrivé. Il pénétra à l’intérieur et fut accueillis par le tavernier.
« Bonjour Kaze ! Partant pour goûter le succulent filet de poisson de ma femme ?
-Bonjour messieurs Gori, répondit-il simplement, un sourire aux lèvres.
-Alors tu en veux, tu vas adorer j’te dis !
-Je serai dans ma chambre, vous n’avez que le laissez à la porte je vous payerai demain en allant travailler.
- Tu paies déjà ta chambre ! Je t’offre le repas et je suis sûr que Marie est d’accord, pas vrai ?
-Entièrement d’accord, cria une voix féminine en provenance de la cuisine.»
Il monta alors les marches jusqu’à sa chambre où il put se laisser tomber sur son lit. Il ne fallut rien de plus pour qu’il s’endorme, les maux de tête avaient eu raison de lui. Il dut s’écouler quelques heures avant que Kaze ne se réveille car le soleil avait disparu et l’astre lunaire l’avait fièrement remplacé dans le ciel. Ce fut un bruit qui le réveilla, on avait cogné à la porte. Toujours endormi, il alla ouvrir et découvrit madame Gori qui se tenait à la porte. Bien en chair, blonde et toujours souriante, elle avait possédé une certaine beauté dans sa jeunesse. Bien sûr avant qu’elle et son mari ouvre une taverne et prennent du poids.
« Un marine est venu te porter ce message, déclara-t-elle.
-Ah merci, Marie !
- Et comme promis voici mon délicieux poisson !»
Il dit lui dit au revoir tout en prenant l’assiette de nourriture puis s’empressa de fermer la porte pour lire la missive. Déposant son repas sur sa table de chevet et s’installant sur son lit, il entama la lecture de la lettre. Son supérieur avait réussi à contacter les autorités de Goa et était parvenu à les convaincre de permettre à un seul homme d’agir sur leur territoire. Cet homme serait lui ! Il avait pour mission de capturer et de rapporter le criminel du nom de Walter mort ou vif à Town Center. Il allait pouvoir rencontrer l’homme qui s’attribuait l’horreur de son meurtre et lui exercer la justice de la puissante Marine ! Il dut toutefois interrompu dans ses pensées par les cris de son estomac. Il n’avait rien mangé depuis midi et le repas qu’avait préparé Mme. Gori sentait atrocement bon. Déposant la lettre au sol, il se retourna vivement pour prendre l’assiette et mangea goulument. Kaze profita du reste de la soirée pour planifier sa mission et senti une joie l’envahir. Malheureusement l’envie du sang était revenue en lui.