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Séances d'entraînements collectives

Les Desperados s'étaient agrandi. On avait trouvé, Seido et moi, deux nouveaux nakamas qui voulaient nous suivre. L'un étant navigateur et l'autre cuisinière. Mais, ce n'était pas tout, non seulement on avait une nouvelle famille, mais en plus, j'avais pu revoir ma tendre Yumi. Après notre fuite d'Inu Town, notre séjour en mer, durant la traversée avec le navire Marine récemment "emprunté", chacun apprécia le temps pour se connaître. Le capitaine m'avait fait un bandage à mon bras droit, car avant de quitter la ville, lors d'un combat, je m'étais blessé. Rien de très grave, c'était juste superficiel. D'ici quelques jours, cela ne serait même plus un souvenir.

On se dirigeant sur une île qu'on avait découverte tantôt avec Seido, là, où on avait fait la rencontre avec Joshua le charpentier. Ce dernier s'occupait avec sa fille du bateau que le médecin avait commandé. Il travaillait depuis des jours, dans son repaire, loin des regards indiscrets. Il valait mieux ne pas aller en ville, car on était pas en bon terme avec les habitants et la cargaison de Marine. Un peu de tranquillité serait la bienvenue.

Pendant le voyage, Elinor expliquait comment elle avait remarqué la première fois l'apparition de la menotte, si elle avait vraiment compris ce que cela voulait dire d'avoir un fruit du démon. Étant le seul de l'équipage à avoir mangé l'un de ces mystérieux fruits, je me sentais obligé d'en savoir plus. Je voulais voir si la capacité propre est bien de créer des menottes. Je n'avais pas spécialement vu la belle rousse se battre, mais si elle pouvait user ses pouvoirs dans un cadre plus simple, j’imaginais qu'elle était capable de se défendre avec ses nouveaux outils.

On laissa la caravelle dans la baie, puis on continua à la barque. On se dirigeait vers le repère de Joshua. Les travaux avaient bien avancé. À la vu du vaisseau, je m'exclamais alors.

- Wahou! Il fait encore plus d'impression quand on s'approche. J'ai halte de le voir de l'intérieur.

M'adressant à Seido.

- Tu crois qu'il est terminé?

Une fois sur la plage, je descendis presque simultanément en même temps que le chef, lui, prenant la main d'Elinor pour la faire sortir de l'embarcation avec délicatesse, moi de même avec Yumi. Allant vers le charpentier, je refis un bref résumé pour le trio qui n'était pas encore venu ici.

- Tout le long de la bande de sable, la jungle continue plus on profondeur dans les terres. De l'autre côté se trouve le village portuaire dont les habitants sont pas très amicaux avec nous. Avec le vol qu'on a fait, ils nous haïssaient encore plus, je crois...

- Ah bravo! Heureusement que je te connais, mais faut les comprendre...

La première chose qu'on fit, s'était de rejoindre Joshua. Seido était impatient de voir où en était sa commande. Moi aussi mine de rien. Même s'il avait du nous voir arriver, le charpentier était toujours en train de le bricoler. Ce dernier nous expliqua qu'il y avait encore deux, trois petites choses à terminer pour voir partir d'ici. Mais dans l’ensemble, le bateau était presque prêt à quelques détails importants. Puisqu'on avait alors encore un petit peu de temps devant nous, tant qu'on ne possède pas un bâtiment en état de prendre la mer, je proposais qu'on s'entraîne tous, histoire que notre moment de tranquillité serve à quelque chose d'utile. Après avoir soigneusement demandé à Seido une séance de tire afin que je vise mieux avec mes chaînes, je me tournais vers Elinor. Je pensais que de l'exercice serait un grand plus. J'avais peur de ne pas être à la hauteur et j'ignorais ce que l'avenir nous réservait.

- D'après du peu qu'on sait sur ton mystérieux pouvoir, je te propose qu'on le découvre tous les deux ensembles, il se pourrait bien qu'il puisse t'être utile.

Enfin, je demanda à Yumi si elle voulait être avec moi pour l'entraînement.
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Voilà que depuis quelques jours, le capitaine Seido D Noroma et son fier équipage de pirate voguaient sur les mers de North Blue, sur un petit navire marine volé. Honnêtement, ils ne l’auraient pas fait en temps normal, mais quand on est poursuivi, réfléchir aux conséquences de ces actes n’est pas simple. Le capitaine se demandait surtout comment se débarrasser de ce navire inutile. Oui, très inutile même, vu que le groupe se dirigeait vers une petite île où les attendait un vaisseau flambant neuf, créé par un charpentier de talent.

Durant le voyage vers cette destination, Seido n’avait pas eu besoin de toucher la barre, ce qui le réjouissait, car ce n’était pas son rayon, et c’était trop répétitif à son goût. La tâche fût laissée au dynamique Ed, leur navigateur, dont la blonde chevelure se balançait dans le vent, accompagné par un sourire ravi. De son côté, Seido, tenant son rôle de médecin, s’était pris soin de Wohr, son second, et Elinor, la cuisinière. Le premier avait été blessé par balle et semblait parfois exagéré afin de se faire cajoler par son compagne Yumi. La seconde, par contre, s’était soudainement évanouie, conséquence du stress de la journée. Final d’un concours gagnée avec distinction, bataille contre des marines, rentrée dans un équipage pirate, et acquisition des pouvoirs vu l’absorption par inadvertance d’un fruit du démon. Elle fût sur pied après un bon repos bien mérité. Cependant, le jeune doc se demandait si ça ne venait pas du fruit. Il avait entendu diverses rumeurs à ce sujet, mais ça restait encore un grand mystère. Ainsi, il s’engagea à surveiller sa nakama.

Ce sujet fût abordé avec Wohr, auquel Seido demanda surtout comment il avait abordé ses nouvelles capacités. Comme on pouvait s’y attendre, l’historien s’était entrainé pour mieux les maîtriser, opération qui serait bientôt nécessaire aussi à Elinor. Au moins, elle pouvait bénéficier de leur aide pour ça. Pour le moment, le sujet n’était pas trop abordé, afin de laisser le temps à la belle de s’habituer à son mystérieux pouvoir et ce que ça entrainait. Contrairement au voyage allé, le retour fût plus rapide. Bref, en même pas deux jours, l’équipage arriva à destination. Comme le capitaine ne pouvait plus attendre, ils se dirigèrent vers le repaire du charpentier une fois arrivé. Suivant le conseil d’Ed, on avait caché le navire marine afin de ne pas attirer les regards. Joshua fût agréablement surpris de voir ce monde, mais leur annonça que le navire n’était pas encore terminé et qu’il ne préférait pas encore le montrer. Selon ses estimations, il lui fallait encore deux jours pour les finitions, et les invitait à venir à cette date. Bien qu’on lui proposât de l’aider, le charpentier refusa, disant que c’était un travail trop complexe. En plus, il préférait garder le secret et leur surprise. Le groupe s’en alla ainsi, sans avoir eu l’occasion de saluer Lilianna, la fille de Joshua.

- D'après du peu qu'on sait sur ton mystérieux pouvoir, je te propose qu'on le découvre tous les deux ensembles, il se pourrait bien qu'il puisse t'être utile.

Son second aborda finalement le sujet, qui fût vaguement abordé la vieille. Seido se contenta d’hocher la tête, partageant son point de vue. La connaissance n’était jamais à dévaloriser.

Ayant toi aussi des pouvoirs, c’est vrai que tu pourras mieux l’aider à comprendre les siens. Et puis, perso, je suis curieux de voir une leçon de Wohr, ça doit être amusant … si tu es d’accord, Elinor.

Ces derniers jours, le capitaine avait eu l’occasion de parler de diverses choses avec elle, afin de mieux se connaître. Ils s’appelaient déjà par leur prénom, ce qui était plus conviviale.
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La diversité des paysages était assez splendide. Et dire qu'elle avait quitté son île depuis si peu de temps, et qu'elle avait déjà rempli ses mirettes de tout ce qu'elle voyait ! La jeune femme était remplie d'allégresse et ne regrettait pas sa folle décision de suivre un groupe de personnes qu'elle connaissait à peine. Manquer à ce point de méfiance était pourtant désespérant. Elle allait à l'encontre des règles fondamentales que les parents tentent de vous enseigner étant petits : ne t'éloigne pas trop, ne parle pas aux inconnus, et refuse les bonbons donnés par les étrangers. Histoire de bien mettre à mal les conseil familiaux, elle irait fouiller dans la chambre de Seido pour voir s'il ne cachait pas des caramels quelque part.

Elinor s'était remise des émotions qu'elle avait vécu récemment. Seido l'avait remise sur pied après son évanouissement de l'autre fois. Lorsque trop de choses arrivent au même instant, le cerveau sature, et cela ne donne jamais rien de bon. Elle s'était ensuite donné du temps, seule, pour faire le bilan. En une journée, elle avait réussi un concours de cuisine de haut niveau, mangé un fruit du démon et intégré un équipage pirate. Ce fruit du démon avait été jusqu'à maintenant la seule ombre au tableau. Déjà, cela lui avait fait réaliser la difficulté du but qu'elle s'était fixé : parvenir à faire un plat excellent avec un élément immangeable.
Imaginez qu'un enfant se retire une crotte de nez et la colle contre un mur. Qu'un oiseau mange le délicieux festin avant d'évacuer le tout dans une flaque de pollution marine, que le mélange passe dans les nappes phréatiques, que des légumes récupèrent ce charmant liquide pour pousser et soient stockés jusqu'à moisissure totale dans une serre tropicale. Vous obtenez le goût du fruit du démon de la menotte.
Pour faire passer ça, Elinor avait essayé l'eau, le dentifrice, le vin, le rhum, et avait failli se faire un bain de bouche au White Spirit si Seido ne l'avait pas arrêtée. Quelle expérience détestable ! D'ailleurs, elle ne mettait pas uniquement sur le dos de son malaise les crampes qui la saisissaient au ventre et au niveau des bras. Elle avait gardé ce fait pour elle. Inutile d'avertir Seido pour si peu.
Hormis le goût, l'autre inconvénient était le pouvoir en lui-même. Elinor ne contrôlait pas vraiment ce qui se passait. Elle n'arrêtait pas de laisser des menottes partout derrière elle, restait accrochée aux portes, ou s'était enchainée à Yumi alors que les deux femmes faisaient la vaisselle. Il était vraiment temps que quelqu'un l'aide à gérer ce problème et en fasse une force. WohrWèlch s'était gentiment porté volontaire à ce travail. Après tout, lui-même avait un fruit du démon, qui ressemblait d'après ses dires beaucoup à celui de la belle cuisinière.

C'est pourquoi, tandis qu'Elinor admirait les beautés de la nature qui défilaient devant ses yeux, le petit groupe des Desperados s'était réfugié dans une île afin d'entrainer son nouveau membre. L'île en question accueillait le bateau des Desperados. Quand il sera fini, enfin ils prendront vraiment leur envol sans avoir à emprunter des embarcations à droite à gauche. Elinor y voyait la finalité de son engagement dans l'équipage : elle serait une vraie pirate sur leur navire. Elle aurait pu rester des heures à fixer le bâtiment en cours de construction, s'il n'avait pas été caché. Hypnotisée par le travail du charpentier, elle fit plusieurs fois le tour du hangar qui accueillait le navire, espérant espionner un petit peu. Elle avait hâte de pouvoir poser ses mains sur le bois et d'en apprécier la texture et l'odeur. Comme elle aurait pu le faire avec une nouvelle poêle en fonte ou un plan de travail en bois massif.

Elinor fut enfin tirée de sa contemplation (elle serait incapable de dire combien de temps elle était restée ainsi). L'historien lui proposait de percer le mystère de son fruit du démon. Elle accepta avec joie en s'inclinant respectueusement.

- Bien sûr que je suis d'accord. Après tout, je n'ai pas mangé ce truc hideux pour que cela ne serve à rien. En plus, j'en ai assez de rester accrochée à tout et n'importe quoi. Il est vraiment temps que j'apprenne à maitriser ce machin...euh...pouvoir.


Elle se frotta les mains. Pas par satisfaction, mais pour se donner du courage. Elinor était une cuisinière, elle avait envie d'aventure et de bouger. Mais cela ne suffisait pas à être un pirate. Elle devait se battre, à présent. Elle s'était sentie inutile à Inu Town, et ne voulait pas que cet état de fait perdure. Et si le fruit du démon pouvait servir à cela, autant le mettre à profit. Le peu qu'elle savait combattre n'était pas grand chose. Elle s'était battue avec des gamins à l'école, des garçons. Mis à part que cela prouvait qu'elle n'avait pas froid aux yeux, cela ne faisait pas d'elle une ceinture noire de Karaté. La bataille contre la Marine n'avait fait que pointer du doigt ce qui lui manquait : la force et l'endurance. Et être une femme n'est pas une excuse. Il existait des femmes plus fortes que les hommes, l'Histoire en était la preuve. Pour ce qui était de l'inventivité et l'instinct, elle en avait à revendre.

L'entrainement allait pouvoir bientôt débuter. Pour cela, il fallait cependant s'éloigner du domaine des charpentiers. Les Desperados seraient fins s'ils venaient à détruire par inadvertance leur futur vaisseau !
Aussi, vu la géographie de l'île, l'endroit où ils seraient le plus tranquille serait...la jungle. Elinor leva les yeux au ciel en pensant :"Youhou...un endroit où je vais pouvoir m'accrocher aux branches en permanence...je me réjouis d'avance !"
    - Bien sûr que je suis d'accord. Après tout, je n'ai pas mangé ce truc hideux pour que cela ne serve à rien. En plus, j'en ai assez de rester accrochée à tout et n'importe quoi. Il est vraiment temps que j'apprenne à maîtriser ce machin...euh...pouvoir.
    - Mais je ne suis pas n'importe quoi, moi! Quand tu t’accroches à moi quand on fait la vaisselle, je trouve ça rigolo... Ok. Trêve de plaisanterie. Tu sais Eli, faudra bien t'y faire un jour ou l'autre et le plus tôt sera le mieux. Regardes Wohr, lui non plus n'était pas content d'avoir mangé un Fruit du Démon et ne savait pas comment s'y prendre, mais aujourd'hui il a su tirer profit de son pouvoir. Il lui arrivait même que ses chaînes sortent à des mauvais moments. Seulement, la grande différence entre toi et lui c'est l'expérience, donc ne t'en fais pas, tu arriveras à maîtriser ton fruit. C'est toi la chef cuistot! Certes, au début il est très compréhensif de voir tes réactions, d'être en colère ect... Mais maintenant, avec son aide, je pense bien que tu sauras trouver ton avantage. Des menottes ce n'est pas rien.
    - Exacte.
    - Et si tu nous racontais plutôt l'incident à l'hôtel?
    - Boarf, il n'y avait rien d'extraordinaire. Je n'étais pas bien réveillé et j'étais en haut de l'escalier. Je voulais me gratter, mais mes chaînes ont apparu d'un coup et m'ont éraflé le vissage. Cela me surprit. Et vu que je ne savais pas encore y faire, après être sortis, les maillons ont pendouillé. Je te laisse deviner la suite...

    Après avoir bien rigolé avec mes amis, on se dirigea tous tranquillement vers la jungle en longeant la magnifique plage. En fait, on était comme des vrais enfants, enfin pour ma part. J'avais retrouvé une famille dont les membres se souciaient les uns des autres. La belle Liliana, la fille du charpentier, nous avait également rejoint. De tout le monde, c'était celle que j'aimais le moins, je la trouvais trop égocentrique et surtout immature! Mais dans tous les cas, on passait quand même de bons moments ensemble et c'était réjouissant!! On marchait sur de temps à autres sur le sable avec Yumi et se balançant des boules granuleuses. Qui aurait cru après des retrouvailles forts inattendus que deux jeunes adultes retrouvaient leur joie enjouant comme des gamins, cette force qui puise dans la bonne humeur?

    Ce qui était bien du côté de cette île, c'était qu'on était vraiment isolé du reste de la population, on n'avait pas de problèmes. De toute façon, d'après Joshua, c'était une zone que les habitants jugeaient assez dangereux pour un humain lambda, bien qu'il y avait des Marines pour les protéger. Et ça, ils avaient raisons, car seul dans la forêt, on pouvait vite perdre la vie par manque de vigilances. Bien sûr, dit comme cela, c'était un peu gros comme image, mais il y avait quand même des limites... En tout cas, nous, on était les Desperados!! A six, on pouvait largement veiller le groupe. Comme des Marines, quoi. Et dire que j'avais failli crever bêtement il y a quelques jours...

    On pénétra maintenant dans l'orée du bois où les arbres étaient moins denses. Des fougères se mêlaient à d'autres espèces végétaux qui ne rassuraient pas plus que les gémissements d'animaux lointains. On continuait à marcher tranquillement, toujours en profondeur. Ceux qui étaient du coin ou qui s'étaient déjà aventuré par là (Seido et moi), on expliquait quelques détails importants en ce qui concernait ce lieu loin de toutes civilisations. C'est la gamine qui prit la parole, vu qu'elle connaissait mieux que tout le monde.

    - Restez groupé, les bêtes sauvages peuvent surgir n'importe où et n'importe quand. Il y a plus de bestioles solitaires que de meutes, mais même une seule suffit à tuer. Je vous laisse imaginer ce que ça peut faire comme dégâts avec plusieurs... Hm, la plus cruelle de tous ne bougera pas pour rien, elle n'est pas du genre à ce déplacer pour rien.
    - C'est quoi?
    - Ouai, c'est quoi? Une espèce de tigre blanc?
    - Wohr, tu parles de celle qui t'a fait découvrir un de tes pouvoirs?
    - Yep.
    - Ce n'est rien de tout ça.

    La jeune femme ne voulait pas tout dire et laissait planer un suspens qui ne pouvait que stressé la pauvre Elinor. De toute la bande, c'était celle qui était la plus fragile, enfin à mon sens. Il y avait des humours ou des trucs à ne pas faire, peut-être...

    Soudain, un volatile surgit de nulle part, puis reprit son envole après avoir choppé gracieusement le chapeau de Seido. L'apparition si soudaine nous avait fait déstabilisé sur le coup, mais on se ressaisissait immédiatement. Quoique, le chef avait tiré, mais même blessé, la bête ailés continua de fuir. Cepandant, je fus le premier qui tenta de pourchasser l'oiseau. Heureusement que je pu le rattraper pas si loin de mes amis (Et merci au capitaine de l'avoir ralenti via la blessure, on aura un piaf pour le dîner, ce soir...) et après quelques coups de chaînes, je parvenais à récupérer son bien. Je sentais que cet évènement allait faire débat pour nous divertir ce soir ou durant la journée, ahah.

    Arrivé dans le coeur de la jungle, on s'arrêta dans une clairière agréable. On installa le campement dans la joie. La créature volante fut la seule qu'on est vu pour le moment. Installé dans la zone "protégé" du bois, toute la troupe avait décidé de s'entraîner ou de voir un Wohr à l'action.

    - Bon, bin... Euh, vous allez tous me regardez? Par où vais-je commencer?

    Je me tournais vers notre cuisinière.

    - Alors, dans un premier temps, il faut que tu saches qu'il s'agit tout bêtement que de deux choses. Premièrement, c'est une question de volonté et deuxièmement, c'est une question de maîtrise de son propre corps. Je m'explique. Un singe peut faire bouger sa queue, car cela fait partie intégralement de son corps et que lui seul en décide, non? Alors, dis-toi bien que pour tes menottes, c'est pareil. Imagine que c'est le prolongement de ton corps. Je ne sais pas si j'arrive à me faire suivre, mais l'idée est là. Eli?
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    Sachant par avance qu'elle allait traverser de pénibles moments, la rouquine profita un maximum de la plage et se régala d'asperger ses nouveaux compagnons d'eau de mer. Jusqu'à ce qu'elle se transforme en mollusque et qu'elle se souvint qu'après ingestion d'un fruit du démon, l'eau de mer est votre pire ennemi. Coquin de sort !
    La troupe s'était agrandie pour l'occasion d'un guide, la fille du charpentier. Elle avait l'air assez sympathique au premier abord.
    Elinor trouvait des crabes ou des coquillages qu'elle repérait comme étant des races comestibles. Toutefois, elle ne préférait pas les ramasser. Si l'entrainement devait durer, les fruits de mer sont connus pour ne pas se conserver bien longtemps. L'équipage risquait plus de s'empoisonner que de se régaler. Elle n'hésiterait pas à demander des conseils à Lilianna pour lui parler des bienfaits alimentaires de la nature de cet archipel.

    Vint le moment où la petite foule quitta les paysages ensoleillés pour l'humidité ambiante de la forêt. Une jungle, plus précisément. Le genre d'endroit qu'Elinor n'appréciait pas particulièrement. La moiteur des lieux, les bestioles qui s'y cachent, prêtes à se jeter sur vous en se cachant entre les branches. Elinor n'était pas une trouillarde, elle n'allait pas hurler à chaque bruit de branche. Elle était juste...mal à l'aise. Il n'y avait pas de jungle dans son île natale, et la forêt tenait plus d'un jardin tellement elle était domestiquée par l'homme. Les a priori qu'elle avait sur ces forêts tempérées venaient plus de ses lectures lors des cours à l'école. Et pas uniquement de la fiction : quand son professeur initia la classe à la géographie mondiale, il avait beaucoup insisté sur la séparation des mers, et surtout sur l'instabilité des îles, surtout sur Grand Line. Le cours était passionnant : le maître d'école était un ancien gradé de la marine à la retraite, originaire de Grand Line, qui avait voulu faire le chemin inverse de tous les pirates : retourner sur les paisibles quatre mers, de l'autre côté de Red Line. Aussi, parlait-il des dangers de "l'Autre côté " avec expérience. La jungle avait bien sûr fait l'objet d'une leçon, et la petite fille savait qu'elle n'aimait pas beaucoup ce cadre.

    Histoire de rassurer la cuisinière, Lilianna y allait de son commentaire.

    - Restez groupé, les bêtes sauvages peuvent surgir n'importe où et n'importe quand. Il y a plus de bestioles solitaires que de meutes, mais même une seule suffit à tuer. Je vous laisse imaginer ce que ça peut faire comme dégâts avec plusieurs... Hm, la plus cruelle de tous ne bougera pas pour rien, elle n'est pas du genre à se déplacer pour rien.

    Super...En voila une qui savait mettre des gants quand elle parlait.

    La nouvelle Desperado était une pirate à présent, même si c'était depuis peu de temps, et essayait de cacher au mieux son appréhension. Elle avait fait preuve de sang-froid (de folie ?) à Inu town, pourquoi pas ici ? Elle serra les dents, et plongea sa main dans sa poche, avec le même geste compulsif qu'elle avait pendant le concours de cuisine. Le même geste compulsif qui lui avait valu d'avaler le fruit du démon. A ce souvenir, elle retira vivement la main de sa poche. Bigre, comment allait-elle tenter de se déstresser à présent ? Se ronger les ongles ? Pas correct pour une dame ! Fumer ? Cela dénaturerait le goût de la nourriture. Elle se mit à se chanter une chanson dans sa tête pour tenter d'écarter d'elle les idées parasites.
    Un oiseau s'empara du chapeau du Capitaine, les attaquant par surprise. Elinor eut d'abord un sursaut, et repéra l'oiseau qui s'éloignait avec son nouveau couvre-chef. Wohr partit et revint avec un repas et le chapeau. Elinor prit soin d'examiner la bête. Elle avait déjà une idée de recette. Plus de peur que de mal, finalement. Et ce petit incident avait rappelé à Elinor qu'elle ne risquait pas grand chose : en cas de souci, il y aurait toujours ses camarades pour l'aider. Entre Seido et Wohr, rien ne pouvait leur résister !

    Ils trouvèrent enfin l'endroit qui leur convenait le mieux. L'entrainement allait pouvoir commencer. Elinor sentit une boule se former au niveau de l'estomac et tenta de se reprendre et de ne laisser rien paraitre. Plus facile à dire qu'à faire. Les explications de Wohr étaient très claires. Elinor pouvait agir directement sur ses menottes comme s'il s'agissait d'un membre supplémentaire de son corps. Elle respira un bon coup, profondément.

    - Je saisis. C'est un peu comme si j'étais un bébé et que je devais apprendre à marcher.

    Ce qui signifie que tu vas beaucoup de casser la gueule, ma vieille !

    Elle secoua la main. A chaque fois, c'est ainsi que les menottes se créaient et apparaissaient dans sa main, comme par enchantement, toujours à des moments où c'était inutile.
    Et, comme cela coulait de source. Dans un moment utile, ces crétines refusaient d'apparaitre !

    - Si cela fait partie de moi, en théorie, je devrais les sentir, là, même si elles ne sont pas visibles. Pourtant, je n'ai pas l'impression d'être différente. J'ai l'impression qu'elles réagissent à l'émotionnel plus qu'à ma volonté. La première fois, lors du combat à Inu Town, c'était sous l'effet de l'adrénaline. Quand j'ai attaché Yumi pendant la vaisselle, c'était parce qu'on était en train de rire comme de petites folles. L'autre jour, quand je suis restée accrochée à la porte, c'était parce que...j'essayais d'en faire sortir une. Ca n'a pas marché, alors je me suis énervée et j'ai claqué la porte.


    Dernière édition par Elinor Lafayette le Jeu 28 Mar 2013 - 10:10, édité 1 fois
      - C’est tout à fait normal de ressentir cela, Elinor.
      Seido s’était levé, réajustant son chapeau, toujours un peu froissé par l’oiseau qui avait tenté de le voler. Alors que ses nakamas allaient commencer leur entraînement, Seido s’était assis à côté de Lilianna, pour les observer, mais la dernière remarque éveilla son côté scientifique. Et puis, son second avait très bien expliqué, mais la demoiselle avait besoin d’une autre approche pour comprendre.

      - Les actions de tous les êtres vivants dépendent de leur volonté, que ça soit pour marcher, voler, manger ou user d’une capacité qui leur est propre. Prenons un exemple : un oiseau sait voler, mais il n’en est pas capable lorsqu’il nait. On a souvent remarqué que les jeunes voulant apprendre à voler tombent de leur nid, mais qu’après quelques essais, ils y arrivent. Mais pourquoi ?

      Au départ, la peur de tomber dépassait leur volonté, et ils tombaient. A force d’essayer, et peut-être aussi en voyant que leurs frères et sœurs y arrivent, la volonté d’y arriver grandit de plus en plus, écrasant complètement la peur. C’est ce que Wohr expliquait.

      Vouloir, Elinor, c’est pouvoir. Cela doit venir du plus profond de toi, mais tu te retiens en ce moment, involontairement. Comme ces petits oiseaux, la peur put y être pour quelques choses.

      On peut penser que tes émotions jouent un rôle, et c’est le cas, mais pas dans le sens que tu crois. En fait, des émotions fortes brisent les chaînes de l’inconscient, vu que cette émotion écrase complètement la peur. Je ne pense pas que le cerveau humain soit capable de gérer deux fortes émotions en même temps.


      Seido s‘approcha d’elle, et lui posa sa main sur l’épaule.

      - La peur, la pression, l’angoisse … Je peux les voir dans tes beaux yeux. J’ai une chose qui peut t’aider à les oublier momentanément, le temps que tu prennes confiance.

      - Seido, tu ne veux quand même pas …

      - Si si, je pense la droguer.

      Tu es partante ?


      Contrairement à ce qu'on pouvait penser, ce n'était pas la première fois que Seido usait de drogue pour aider quelqu'un. Cette pratique n'était pas très courante, mais son efficacité était bien présente, si on restait attentif. Des risques étaient présents, mais il savait être en mesure de les éviter.
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      - Seido, tu ne veux quand même pas…
      - Si, si, je pense la droguer.

      Comment avais-je pu oublier que notre cher capitaine était médecin et qu'en conséquence, il manipulait plusieurs drogues utiles à notre service. Pendant une fraction de second, j'avais vraiment cru qu'il allait embrasser la belle. Je doutais qu'elle apprécie. Cela faisait peu de temps qu'Elinor était avec nous, il serait étonnant de voir des sentiments aussi étroits se créer rapidement. Quoique... Je regardais Yumi. J'étais mal placé pour dire cela. On était tombé amoureux l'un de l'autre assez rapidement. Surtout moi à vrai dire.

      - Tu es partante?

      La miss, hésitante, accepta finalement la proposition du doc'. Je n'avais pas encore vu Seido utiliser véritablement ses substances dans un cadre que celui-ci. La dernière fois, c'était pour enduire un produit sur mes chaînes que je devais appliquer ensuite. Je voyais venir la réponse de notre cuisinière, mais notre chef avait très bien expliqué. Je n'allais pas faire redondance, mais je voulais ajouter un autre détail avant que mon élève se fasse droguer.

      - Comme l'a très clairement expliqué Seido, je voulais juste ajouter que j'étais déjà passé par là. Pour ce qui est des émotions, je te voyais déjà venir, héhéhé. Il faut savoir que si tu sais te maîtriser, comme je te le disais juste avant, tu peux changer tes émotions en une force de volonté. Tu sais, j'étais comme toi avant quand j'ai mangé mon fruit. J'étais très énervé et je ne savais pas me contrôler, mais j'ai compris plus tard qu'à force et avec du temps, que seule ton désir prime sur le résultat.

      Je pris une petite pose, puis, je continuai.

      - Quand Seido t'auras drogué, penses très fort à tes menottes. Si tu veux, pour t'aider, re-imagine la dernière fois où tu riais comme une folle avec Yumi. C'est bien d'avoir essayé d'activer ton pouvoir. Maintenant que tu as les bases, il ne manquait plus que de l'entraînement et de la persévérance. Comme dit le dicton, c'est en forgeant qu'on devient forgeron.

      La rouquine avait désormais toutes les cartes en main. Certes, sera dur au début, mais j'avais l'espoir qu'elle sera plus performante que moi. Je comptais lors de sa formation, lui tirer toutes mes erreurs et peut-être, elle pourra apprendre vite et bien.
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      Le Capitaine apporta de l'eau au moulin de Wohrwèlch. Son explication coulait de source. Rien ne vaut l'empirisme. La première fois qu'Elinor, petite, avait fait un gâteau, elle avait mis trop de sel dans son gâteau au chocolat pour le faire monter et cela avait donné un gâteau au chocolat salé immangeable*. C'est pourquoi l'entrainement est essentiel en toute chose.
      Concernant les réticences psychologiques d'Elinor, cela semblait tellement aller de soi...et pourtant, on ne pouvait prendre conscience de certaines choses que lorsqu'on vous les met sous le nez. Après, c'était bien beau de savoir tout ceci, mais il fallait à présent surmonter ses sentiments pour parvenir à une maitrise plus ou moins bonne de son pouvoir. Et cela n'était pas gagné d'avance.

      Heureusement, Seido avait réponse à tout. réponse...assez inattendue, il fallait le reconnaitre. A la grande surprise d'Elinor, le médecin-capitaine lui proposait de ...la droguer ? La jeune fille avait déjà eu vent de certaines techniques martiales un peu spéciales qu'on appelait "la boxe de l'homme saoul", par exemple. En buvant, le combattant perdait toute inhibition et logique, et cela permettait de devenir insaisissable et presque invulnérable (sauf au réveil où le choc était doublement rude). Les émotions ne prenaient plus le dessus, d'où l'intérêt de l'utilisation de boissons pour adultes.
      Si cela avait été de l'alcool, Elinor aurait été preneuse. Mais une drogue ? un médicament, pour être plus précis ? Elle hésita pendant une dizaine de secondes, avant d'annoncer qu'elle était d'accord.

      Il fallait être lucide : Seido ne lui voulait aucun mal, sinon à quoi bon aurait-elle rejoint l'équipage ? Elle devait avoir confiance en lui, il était médecin, il savait ce qu'il faisait. Wohrwèlch et Yumi, de toute façon, ne laisseraient pas faire quelque chose d’insensé, ils n'étaient pas comme ça. Pas besoin d'être fin psychologue pour comprendre qu'ils avaient le cœur sur la main.
      Seconde raison d'accepter : la nécessité de maitriser son pouvoir. Si tant de gens voulaient obtenir volontairement un fruit du démon - s'ils en connaissaient le goût, peut-être réfléchiraient-ils à deux fois avant de tenter - c'est parce qu'ils étaient utiles. Il fallait voir comment Wohr avait anéanti la Marine, l'autre jour, à Inu Town ! Juste avec son pouvoir ! Elinor pouvait, à son tour, accéder à de nouvelles compétences qui éviteraient aux autres qu'elle soit un poids.
      Cela permet de faire une transition vers le troisième argument en faveur de la prise de drogues. Ne pas être celle qu'on doit sauver. Même si cela peut paraitre flatteur d'être une demoiselle en détresse, ce n'est pas pour cela qu'Elinor avait choisi de devenir pirate. Ce n'était pas une froussarde, et se cacher derrière ses compagnons allait à l'encontre de cette piraterie qu'elle adulait. Elle voulait être une héroïne, une vraie, avoir sa tête mise à prix, valoir des millions de berry, avoir un tas de beaux soldats de la Marine à ses pieds lui demandant de leur mettre les meno...oups, l'esprit dérivant vers des choses pas très catholiques, Elinor se recadra les pensées et avança vers son Capitaine, affichant sur son visage une détermination sans faille.

      - Je suis prête. La seule chose sur laquelle je serai intraitable...

      Elle avait levé l'index en signe d'autorité, demandant toute l'attention de l'assistance.

      - ...c'est que j'espère que tes drogues n'ont pas le même goût que le fruit du démon. Sinon tu te débrouilles, mais tu m'envoies ça par intraveineuse.

      Elle souligna cette pensée douloureuse en déformant ses traits d'une grimace de dégout et en tirant la langue comme si elle avait devant les yeux une assiette de cervelle de singe.

      - Et quel effet ces molécules vont avoir sur moi exactement ?

      Elinor, pas totalement folle quand même, voulait savoir à quoi s'attendre. Même si elle faisait confiance à Seido, elle devait comprendre. C'était important. Lorsqu'elle serait droguée, elle perdrait tout contrôle sur sa réelle volonté, mais l'essentiel était qu'elle conservât une certaine conscience pour après, pour analyser ce qui se passait, a posteriori.

      Spoiler:
        - Et quel effet ces molécules vont avoir sur moi exactement?
        - Ne t'inquiète pas, ça va seulement t'aider à te relaxer, tu vas te sentir légère.

        Les propos ou attitudes de Seido faisaient toujours un effet de bien être. En particulier chez les femmes. C'était un bon médecin et un bon capitaine. Il savait trouvé les mots qu'il fallait pour rassurer les gens et les aider. Je me souvenais que Yumi était assez réticent de savoir que je traînais avec lui alors qu'elle ne le connaissait pas personnellement. Mais depuis que ma chérie vivait les aventures des Desperados, elle avait changé son fusil d'épaule. Comme quoi, les apparences étaient trompeuses. Le chef mit avec délicatesse une seringue dans le bras de la rousse.

        Au bout de deux jours intensifs, Elinor était parvenue à lutter sur ses sentiments. Ainsi, elle était capable de faire sortir ses premières menottes sans s'en mettre partout ou s'attacher dans des branches. En gros, elle commençait à maîtriser son pouvoir, mais juste au niveau de la volonté, car les formes que la cuisinière donnait en manipulant son Fruit du Démon ne ressemblait à rien. Il arrivait parfois des choses rigolos comme se retrouver prisonnier d'un bracelet, même en dehors de l'entraînement.

        On n'était pas encore au stade où la rouquine savait faire correctement une apparition. J'avais pu observer durant ce temps, comment la miss se débrouillait et voir son niveau d'apprentissage. Elle avait de la chance d'être entourée d'amis voulant l'aider. J'étais tout seul quand je découvris mes capacités. Je n'avais personne pour me soutenir à ce moment-là, même pas un connaisseur pour m'expliquer quoi que ce soit. Mais j'avais par-dessus tout, une ferme volonté de réussir et de comprendre ce qu'il m'arrivait. J'avais pu alors en moins de deux jours sortir des chaînes. C'était même mieux qu'Eli', car mes prouesses en tant que combattant avait primés dans cette réussite. Pour Elinor, je n'attendais pas moins. Ce premier pas vers la découverte de son fruit était même une bonne chose. Elle progressait.

        Aujourd'hui, j'espérais voir une amélioration dans la maîtrise. Il était l'heure de soigner la création. Il fallait surtout que les menottes sortent correctement pour ne pas être pris au dépourvue. C'était comme si un apprenti tentait de manier une arme qu'il n'avait jamais utilisé auparavant. Il commencera à le manipuler, mais pas aussi aisément que le Maître. Mais Elinor n'était pas qu'une merveilleuse cuisinière, elle était aussi une excellente apprentie. Je sentais qu'il y avait moyen d'en faire une femme habile avec ce fruit. Voir, se compléter l'un et l'autre.

        Durant les entraînements, j'en profitais aussi avec Seido. Yumi, participait à cet exercice aussi en réalisant de nouveau kata. Tout le monde avait besoin en réalité de s'améliorer.
        • https://www.youtube.com/user/Xotokss
        Comme le doc l’avait imaginé, la dose adéquate de drogue avait plongé sa nakama dans un état relaxant. Même si l’effet ne dura que quelques heures, l’effet avait libéré la nervosité présente, débloquant une partie des pouvoirs du fruit du démon. N’ayant jamais assisté à la découverte de tel pouvoir, Seido ne quitta pas un seul instant des yeux la cuisto. Il est vrai qu’il aurait fait de même en temps normal, mais bon, il avait une bonne raison cette fois. Dire que tant de pouvoir venait d’un fruit, c’était hallucinant. Tant de mystère tournait encore aujourd’hui autour de cela, et la réponse se trouvait là, quelques parts dans le monde… Et ce n’était pas en restant sur les Blues que la curiosité du doc allait être rassasiée. Ayant maintenant de précieux compagnons et un navire en cours de finition, plus rien ne le retenait. L’heure était venue.

        Alors que les deux possesseurs de pouvoir s’entraînaient sans relâche, Seido en faisait de même avec Ed, Yumi et parfois même Lilianna. En effet, ce groupe n’avait pas de pouvoir et ne devait compter que sur eux même. Ainsi, une session d’amélioration de leur compétence à l’utilisation d’arme avait commencé, sous la surveillance du capitaine. Ce dernier avait commencé par les mouvements de base, à répétition, puis, à une série de un contre un, n’usant que des armes en bois. Vu que les trois disciples étaient à un niveau équivalent, et encore les filles semblaient devancer le navigateur, les choses se passaient plutôt bien. A l’aube du troisième jour, pourtant, un événement se produit : le navire était fini !

        Satisfait par son travail, Joshua les guida à l’intérieur, pièce par pièce. Dortoir, salle de détente, cuisine, tout était là. Il avait même pensé au labo de Seido ! Bien sûr, c’était la partie préférée du capitaine, qui allait sûrement y passer beaucoup de temps afin d’améliorer certains de ces produits. De leur côté, Elinor admirait la cuisine, son second la bibliothèque, Ed la serre, bref, tout le monde était content. Au lieu de partir s’entraîner comme les autres, le capitaine partit en ville avec son navigateur, afin d’acheter des provisions, avec une liste de course. Comme elle était plutôt longue, il était convenu de faire plusieurs voyages, réparti sur plusieurs jours, en achetant le plus important d’abord. Les économies de Seido allaient enfin servir à quelques choses!

        En début de soirée, alors que Seido rangeait l’entrepôt en suivant les instructions d’Elinor, un bâillement attira son attention. Certains combattaient, d’autres rangeaient et le reste dormaient…bref, personne ne devait se trouver là à part Seido. Sortant son revolver, ce dernier marcha silencieusement vers en droit sombre. De sa main libre, il sortit un mutagène, « The Devil Senses », lui octroyant une meilleur vision nocturne. Le petit intrus ne s’attendrait sûrement à quelqu’un puissant voir dans le noir. Ainsi, le pirate resta là, immobile, jusqu’au moment où un bruit attira son attention. L’intrus venait de bouger.

        *Allez, montre toi...*


        Dernière édition par Seido D. Noroma le Dim 3 Mar 2013 - 22:03, édité 1 fois
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        « - Oui bon c’est bon, ça va, c’est pas si grave quand même !

        - Comment ça pas si grave ?! » S’étouffa le marin qui s’arrachait ses touffes de cheveux à pleine mains, alors que son visage rougi par la rage semblait fumer tel un train à vapeur et que ses yeux menaçaient de sortir de leurs orbites.

        Elphys haussa les épaules d’un air nonchalant. Elle ne voyait pas en quoi il était si grave d’avoir trébuché sur un caillou qui traînait par-là, quand bien même elle était tombée sur une caisse remplie de boulets de canons qui s’étaient alors déversés dans la rue, ce qui avait provoqué entre autre la destruction de l’étal d’un marchand de tartes ainsi que l’explosion d’une caisse d’explosifs qui avait partiellement fait sauter la moitié d’une maison ; car envers et contre tout, elle avait seulement trébuché sur un caillou.

        « - C’est vrai quoi, j’ai juste glissé, pas de quoi en faire un fromage ! Et puis tant qu’il n’y a pas de blessés… Soupira Elphys qui ne comprenait décidément d’où pouvait bien sortir cette nouvelle loi contre les chutes accidentelles.

        - MAIS MERDE ! ENCORE HEUREUX QU’IL N’Y A PAS DE BLESSÉS ! SAUF QU’IL Y EN A POUR DES MILLIONS DE BERRYS DE RÉPARATIONS, ESPECE DE TARÉE ! Hurla alors le marin, complètement effaré de la stupidité de la demoiselle qui se présentait devant lui.

        - Oh ouah, carrément ! Bah je souhaite bonne chance à celui qui va payer, s’étonna Elphys qui n’eut pas pensé qu’une maison aussi pourrie pouvait valoir si cher. C’est pas tout ça mais j’ai des courses à faire, faut que j’achète du jus de fruit et…

        - TON JUS DE FRUIT TU TE LE METS LA OU JE PENSE ET TU ME SUIS AU POSTE FISSA ! Cria le marin avant de suffoquer, la faute à avoir trop crié. Elphys pensa alors que pour éviter d’avoir des problèmes, il allait falloir qu’elle coure le plus vite possible. Non, il ne lui effleura pas l’esprit que cela allait aggraver son cas, et elle s’enfuit alors, en hurlant bien évidemment, juste pour qu’on puisse bien la suivre à la trace. On ne sait jamais après tout, elle risquerait bien de semer ses poursuivants si elle courait en silence.

        La mâchoire de certains citoyens se décrocha sur son passage, d’autres soupirèrent à l’unisson. Voilà la troisième fois dans la même journée qu’ils voyaient cette espèce de folle s’enfuir en gueulant, avec cette fois des marins à ses trousses. C’était qu’elle expérimentait toutes les sortes de poursuivants ; la première fois, il s’agissait d’une bande de marchands, et la seconde, une horde de chiens enragés à laquelle elle avait volé un os. Il fallait croire que cela l’amusait de courir partout.

        Elphys s’engagea dans une sombre et étroite ruelle, se faufilant à la manière d’un chat, la grâce en moins, entre les bâtiments. La corpulence du premier marin joua un tour à ce dernier ; il ne put se faufiler comme la jeune fille, et se coinça entre deux murs, bloquant ainsi le passage à toute la troupe qui lui hurlait dessus. La chose verte en profita pour prendre de l’avance, arrivant ainsi dans un port, près d’un bateau qui chargeait ses marchandises. Puis elle aperçut un tonneau. Ni une ni deux, elle se jeta à l’intérieur, balançant son contenu sur le sol, puis refermant fissa le couvercle sur elle. Elle ne pensa pas, sachant que de toute manière elle ne pensait jamais, qu’elle allait être chargée sur le navire. Quelle ne fut alors pas sa surprise quand elle sentit que le tonneau bougeait ''tout seul'', semblant porté par des bras imaginaires. Jugeant qu’il était trop dangereux de sortir maintenant, elle y resta cloitrée, puis finit par s’endormir, toujours dans son immense connerie.

        Elphys ouvrit doucement ses paupières. Elle cligna plusieurs fois des yeux, puis, reprenant lentement ses esprits, se demanda où elle pouvait bien être. Elle jeta un œil par le trou du tonneau. Rien, il n’y avait rien. Etait-elle en enfer ? Serait-elle morte ? Un éclair de lucidité lui traversa l’esprit, et elle se dit qu’elle devait tout simplement être dans une pièce noire. Un bâillement lui échappa, sa fatigue reprenant légèrement le dessus.

        Elle gigota doucement, malgré l’engourdissement que ressentaient ses muscles endoloris. Puis elle sortit brusquement sa tête du tonneau, envoyant valser le couvercle à quelque mètres, histoire de faire le plus de bruit possible.

        « Bordel je suis où ?! »

        Ses yeux s’habituèrent progressivement à l’obscurité, et bien qu’elle ne pût distinguer une bonne partie de l’endroit où elle se trouvait ; malgré tout, elle put voir, de plus en plus net, quelque chose pointé sur elle. Qu’est-ce que cela pouvait bien être… ? Plissant les yeux, elle vit une silhouette, et braqué sur son visage… Un revolver.

        «KYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!! »

        Hurla la jeune fille de son insupportable voix suraiguë, tout en faisant un bond de deux mètres en arrière, et en allant s’éclater contre le mur qui se trouvait dos à elle.

        «NE ME TUE PAS !! Je suis la fée du tonneau ! Gueula-t-elle; si tu me tires dessus, toi, tes enfants et tes petits enfants se prendront des pots de fleurs sur la tête à tous les coins de rue et ce pour les mille années à venir ! NE ME TUE PAS !! »

        Sans prendre le temps d’écouter ce que la personne avait à lui dire, elle prit ses jambes à son cou, toujours en hurlant avec son horrible voix qui eut cassé une fenêtre à des kilomètres de là. Elle trébucha une ou deux fois, faute à l’obscurité ambiante, mais finit tout de même par atteindre son but, à savoir l’escalier. Elle grimpa les marches du plus vite qu’elle le put, afin de s’éloigner de cet individu et de son effrayant révolver ; toujours en gueulant, elle finit par débarquer sur le pont d’un navire. Au vu de leur drapeau, il devait s’agir d’un navire pirate. Décidément, une fois de plus, elle était encore bien mal barrée.
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        C'est avec un peu d'appréhension, tout à fait compréhensible au demeurant, que la belle Elinor se laissa piquer sans dire un mot. L'effet de la drogue ne tarda pas à se faire sentir, et curieusement, toutes ses craintes s'évaporaient pour une douce quiétude. Son entrainement pouvait commencer, et très vite, la demoiselle commençait à comprendre le mécanisme de son fruit, et à saisir tout son intérêt. Même si malheureusement elle ne pourrait plus mettre ses pieds dans l'eau sans ressentir des faiblesses, elle ne voyait plus son pouvoir comme une gêne.
        Outre la création et la manipulation de ses menottes, Elinor se mit à inventer des choses avec ces objets finalement très pratiques. Au départ, cela ne donnait rien. Sauf peut-être une œuvre d'art abstrait. Mais elle avait en tête un but précis et savait qu'elle y arriverait, à force de pratique. Elle comprenait pourquoi Wohr disait que leurs fruits se ressemblaient. Elle aussi était capable de créer des chaines ; pour le moment, elles étaient peu réussies et elle n'obtenait pas du tout le même résultat que Wohrwech. Et puis, son but n'était pas de copier son camarade, mais de trouver un autre style.

        Le combat était pour la rouquine une grande inconnue. Le fait de voir pratiquer ses confrères l'aidait à comprendre son fonctionnement. Ce n'était pas simple ; c'était même tout un art. A force d'observation, puisque tout le monde s'appliquait à s'entrainer pour progresser, Elinor comprit les mécanismes de base. Elle savait qu'elle ne serait pas une pro de l'attaque, à l'instar de Seido ou Wohr. Elle n'était pas faite pour cela. De plus, ses menottes avaient l'inconvénient majeur de se briser facilement. Donc la jeune fille devait compenser en permettant de gagner du temps au reste de l'équipage et à les protéger.
        Lorsqu'on ne s'y connait pas dans une matière, on essaie d'y coller avec ce qu'on connait. Et la cuisine revenait sur le tapis. Imaginons que l'ennemi en face était un ingrédient et qu'il fallait qu'il passe à la casserole. Comment s'y prendrait-elle ?
        Le second jour,avant de s'endormir, Elinor réfléchissait à cette situation, et essayait de le mettre en parallèle avec son savoir, pour le mettre en application le lendemain. Cela ne donnerait pas forcément le résultat attendu, mais...il y avait de l'idée !


        ***

        Le troisième jour, l'entrainement fut interrompu pour célébrer un évènement d'importance. Le bateau était enfin achevé ! Elinor apprécia ce moment pour deux raisons : déjà, pour faire une pause. Était-ce dû à l'intensité de l'entrainement, mais elle avait l'impression qu'ils étaient arrivés depuis plus de 15 jours. Et seulement trois étaient passés. Devenir pirate, ce n'était pas une sinécure ! La seconde raison était qu'elle découvrait enfin la cuisine.
        Lorsqu'elle y pénétra, elle resta d'abord longtemps bloquée sur le seuil, en admiration. Le lieu était tellement parfait qu'elle craignait de le salir, et refusait d'y déposer le pied comme si elle pénétrait sur un lieu sacré. Puis, finalement convaincu que le dieu de la nourriture ne la punirait pas en lui versant sur la tête de la sauce piquante divine, elle fouilla chaque armoire, chaque recoin, essaya le four, testa la chambre froide, examina tous les ustensiles...Elle était tellement accrochée à cette pièce comme une arapède à son rocher que Wohrwech dut la soulever dans ses bras et la coincer sur son épaule pour qu'elle en sorte. Et tandis qu'elle était à demi-penchée sur le dos du second des Desperados, Elinor sentait sa tête auréolée de petits anges, les yeux brillant de milles étoiles, et des longs jets d'eau lui jaillissaient des mirettes.

        - Attends-moi, belle cuisine, je reviendrais bientôt !


        ***

        La visite avait été trop courte. Avant de retourner dans la jungle et s'entrainer encore, Elinor demanda à son capitaine s'il pouvait faire quelques courses et des arrangements au niveau de l’entrepôt. Une fois la tête libérée de toute contrainte, elle retourna en compagnie de Wohr au sein de la jungle.
        Elle avait pensé à de nouvelles figures à composer avec son fruit du démon et voulut partager avec son entraineur sa réflexion de la veille.

        - Wohr, je peux montrer quelque chose ?

        Elle attendit son assentiment avant de s'expliquer.

        - Mieux vaut, dans le combat, avoir son propre style. Je me trompe ?

        Son équipier acquiesça.

        - Vu que je suis plutôt bonne en cuisine, je pensais mélanger un peu mes deux compétences. J'ai plein de choses en tête, mais je veux essayer de te montrer le plus simple, vu mon niveau actuel. Est-ce que tu peux juste te décaler d'un pas ?

        Ce qu'il fit. Et là Wohr eut son pied droit coincé par une menotte.

        - Ahah ! Ça marche !

        Elinor avait réalisé, le premier jour d'entrainement, qu'elle ressentait chaque menotte comme un élément d'elle-même. Aussi, même si elle les utilisait à distance, elle ressentait lorsque quelqu'un frôlait l'objet métallique. Depuis, l'idée avait fait son chemin.
        C'était un incident tout simple qui lui avait révélé ce fait. Elle avait, sans faire exprès, accroché une menotte à une branche d'arbre. Un gros oiseau, de la famille des pies, s'était approché de cette chose brillante et avait essayé de récupérer entre ses pattes. Vu que l'autre moitié de la menotte était attachée à l'arbre, l'oiseau n'avait rien pu faire. Toutefois, Elinor avait ressenti quelque chose, et cela lui avait donné une idée.

        - C'est bien ce que je pensais ! Je peux les ouvrir et les fermer selon ma volonté, sans les avoir en main ! Du coup, la menotte fonctionne un peu comme un casse-noix, et si je parvenais à resserrer le diamètre, ça pourrait faire craquer la coquille !

        Elle se mit à sauter de joie, heureuse d'avoir trouvé un truc, avant de reprendre son sérieux.

        - Bon, évidemment, je vais pas faire ça avec toi, hein, Wohr. Attends, je te libère.


        Un silence se fit. Un ange passa.

        - Mince, ça ne marche pas...
          La fin de la construction du navire annonça un break bien mérité dans notre entrainement. On fut tous émus de voir à quoi le bâtiment pouvait ressembler de l’intérieur. Et chacun devait certainement être excité d'aller visiter les pièces qui lui étaient plus destinées. Après les explications et les recommandations de Joshua, on était libre de rester dans la salle qui nous étaient attribuées pendant un petit laps de temps, juste assez pour s'émouvoir et s'imprégner de plaisirs. Yumi et moi-même étions restés bien évidemment dans la bibliothèque en y contemplant chaque détail. Les livres étaient bien sûr manquants. Je profitais du moment pour m'alléger. J'y déposais mes précieux bouquins que je portais dans ma sacoche. Ils étaient très abîmés, leur reliure portait des marques de brûles et autres traces divers. Ils en avaient vu de toutes les couleurs. L'un d'entres eux avait même pris l'eau. Il n'y avait pas à dire, ils avaient bien vécu. Et je ne pouvais continuellement leur causé du tort. Cela, ma compagne le savait. J'étais un amoureux des livres et je me sentais dans le devoir de protéger mes biens comme mes amis. Rangé dans l'étagère attribuée à cet effet, les ouvrages pouvaient ainsi rester à l'abri des malheurs que je leur ai endurés autrefois. Je regardais ma chérie, je sentais un sourire se dessiner sur ma bouche. On savait elle et moi que bientôt, cette pièce sera pleine à craquer de livres et de cartes à n'en plus pouvoir mettre les pieds sans trébucher. On prit tous les deux un court instant pour se faire un câlin. Après cela, on regagna la cuisine où on trouva la belle Elinor surexcitée. Vu qu'il était l'heure, j'avais dû la prendre sur l'épaule pour l'arracher de ses rêves. La pauvre.

          - Attends-moi, belle cuisine, je reviendrais bientôt!
          - Tu es trop choux Elinor, ahah. On dirait Wohr plongé dans ses livres. Cela dit, il le fait moins ces derniers temps.

          ***

          On était de retour dans la jungle, j'étais seul avec la miss. On avait reprit l'entraînement. Mais avant, Elinor voulait me montrer quelque chose qu'elle avait cogitée la veille.

          - Vu que je suis plutôt bonne en cuisine, je pensais mélanger un peu mes deux compétences. J'ai plein de choses en tête, mais je veux essayer de te montrer le plus simple, vu mon niveau actuel. Est-ce que tu peux juste te décaler d'un pas?
          - Ah? Curieux de voir ça. Oui bien sûr, je me déca... Qu'est-ce que?!

          La rouquine m'avait bien surpris. Je ne pensais pas que ça pouvait aller à ce point. Il n'y avait qu'une menotte dans laquelle je m'étais pris le pied. À croire que son Fruit du Démon pouvait aussi bien marcher à distance. J'en fus à la fois très étonné, mais aussi agrément ému de voir une si forte avancée dans la découverte. Quel genre de machinations pouvait-on encore bien faire avec un tel pouvoir? La cuisinière m'expliqua alors comment cette idée lui était venue et surtout comment elle avait pu acquérir autant de prouesse. C'était une première.

          - C'est bien ce que je pensais! Je peux les ouvrir et les fermer selon ma volonté, sans les avoir en main! Du coup, la menotte fonctionne un peu comme un casse-noix, et si je parvenais à resserrer le diamètre, ça pourrait faire craquer la coquille!

          Heureusement que je n'étais pas une coquille. Cependant, il y avait un problème.

          - Mince, ça ne marche pas...
          - Concentre-toi encore. Se serait dommage de s'arrêter là. Je suis convainque que tu peux. Toutes serrures disposent d'une clef pour l'ouvrir, même si elle n'est pas à portée de main. Avec ton pouvoir ça devrait être pareille, non?

          Non, on ne pouvait pas arrêter en si bon chemin. Je pouvais largement couper l'objet métallique, mais Elinor devait apprendre à connaître son Fruit. Et il n'y avait pas meilleur moyen qu'un exercice pratique. Je sentais qu'elle en était capable. On était à un stade très intéressant. Si ce n'était pas aujourd'hui qu'elle me retirera le bracelet de fer, se sera demain, ou encore après demain. Qu'importe. Là, se sera le challenge du moment en plus de l'entrainement habituel. Et bien sûr, ne pas perdre l'idée qu'elle était capable de faire cette trouvaille. On resta alors un moment pour ôter la chose de mon pied, mais sans succès. Finalement, je pris mon sabre et découpai. Certainement que la lady n'était pas encore prête. On verra donc cela ce soir ou demain...

          On passa alors tous les deux à encore quelques heures pour revenir à de l'entraînement plus basique. Si Elinor était capable de former des choses plus concret, elle devait donc apprendre à utiliser le peu qu'elle savait faire pour se défendre. Je pris alors mes deux lames pour être l'attaquant. Je retenais toujours mes coups bien sûr. Mais cela devait certainement l'aider à découvrir dans le feu de l'action de nouvelles choses et astuces qui pouvaient survenir d'un coup et d'être une grande aide. Par exemple, ce n'était pas forcément par expérience que je devais notre victoire sur à Inu Town, mais par l'instinct du moment, être capable de renouveler ses ressources. S'il n'y avait pas eu autant de monde d'un coup et une force de volonté de survire, peut-être que je n'aurais jamais réalisé ma technique nouvelle.

          - Ça va Eli? Je crois que tu en as fait beaucoup aujourd'hui. L'heure de se reposer est enfin arrivée.

          ***

          Le soir tombé, on était enfin réunis sur le navire. On passait notre premier jour véritable à bord de ce bateau. C'était un grand moment. D'ailleurs, on savourait pleinement cette soirée. Du côté de mon groupe (Elinor et moi), on avait halte de reproduire l'évènement de tout à l'heure dans la forêt. Le grand débat du moment était de choisir un nom pour notre -bébé-. Enfin... On proposait des idées pendant que Seido rangeait quelques bricoles dans la cale. Soudain, un grand cri perçant se fit entendre sur tout le pont.

          - KYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!!!

          Alerté, je bondis d'un coup. Mais Yumi posa la main sur moi en m’expliquant que je n'avais pas besoin d'être affolé. La voie était plus un hurlement de frayeur. Mais... Quelqu'un avait fait peur à... Quelqu'un? Quelqu'une? Comment cela était-il possible? Si un intrus s'était infiltré, on l'aurait tous vu. Je ne comprenais pas trop. Je me relevais, l'air guetteur. Alors que je scrutais la porte, une gamine sortie en ce précipitant sur le pont, elle devait être tellement paniquée qu'elle ne nous remarqua même pas. Elle avait là tête levé sur notre drapeau. Voyant cela, je me disais que ça pouvait faire un exercice pratique pour Elinor. Je lui demandais de réaliser ce qu'elle m'avait fait au pied tout à l'heure. Une fois prisonnière de la menotte, on pourra questionner cette étrangère. Une fois cela fait, je m'approchais de la fille aux chevaux verts. Elle était déjà plus qu'affolée, mais ma tronche n'arrangea pas la situation. En tant que second, je devais régler ce problème. Je commençai par rassurer notre "curieuse invitée".

          - C'est la première fois que vous rencontrez des pirates? N’ayez pas peur, tous les pirates ne sont pas des méchants. Regardez-nous.

          Je fis approcher Yumi et Elinor qui avaient les attitudes parfaites de la gentillesse incarnée. L'ennui, l'inconnue ne semblait pas écouter un mot de ce que je disais tellement elle débitait de choses à n'avoir ni queue, ni tête. Seido fit son apparition. Il tombait bien. Je lui demandais qui elle était (la prisonnière). Il nous expliqua qu'il était tombé nez à nez avec elle alors qu'il rangeait la cale. Du coup, je me retournais vers la jeune femme apeurée, l'air perplexe.

          - Hum, vous êtes qui, en fait? Comment êtes-vous arrivée à bord?
          - Je crois que tu lui fais peur. Seido aussi. Si vous voulez bien, je lui parlerais.

          Après tout, entre fille, il devait y avoir plus de chances pour que cela se passe mieux. Seido me parla au sujet de cette inconnue. Puisqu'on avait élaboré le règlement tous les deux lors de la formation de l'équipage, il pensait appliquer une des règles. Tout ennemi qui se rendait honorablement devait être épargné. Il avait le choix entre intégrer l’équipage ou être abandonné sur une île, avec 7 jours de rations et un pistolet si l’île était déserte. Je lui signalais qu'elle n'était en aucun cas une adversaire, mais il me souligna qu'elle n'était pas pour autant une amie. Il n'avait pas tort, certes. Ce n'était pas bête, mais pour son cas, valait-il mieux qu'elle réfléchisse, plutôt? Surtout qu'elle ne s'était pas rendue, mais que je l'avais capturé dans un piège.
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          Elphys, une fois de plus, faisait ce qu’elle avait fait de mieux depuis son départ. C’est-à-dire, courir en espérant sauver sa peau. Elle avait bien fini par se poser des questions, et avait fouillé son sac, espérant y trouver un aimant à problèmes dont elle pourrait se débarrasser ; mais visiblement, il lui fallait avouer qu’elle les attirait très bien toute seule.

          Elle bloqua un peu en voyant le drapeau, qui était un drapeau pirate. De tous les bateaux de toute cette foutue planète, il avait fallu qu’elle tombe sur des criminels armés de revolvers. Une fois de plus, elle avait encore fait très fort. Après s’être rendu compte qu’elle s’était arrêtée bêtement, elle voulut reprendre sa course, mais quelque chose l’en empêcha. Elle baissa le regard, constatant alors qu’une paire de menotte avait poussé dans le sol.

          « C’est quoi ce bordel ?! Depuis quand les menottes ça fait comme les champignons ? Argh, mais où je suis tombée encore ?! »

          Elle se mit à sautiller bêtement sur place, tentant tant bien que mal de retirer son pied de son entrave. Comme ça, à agiter les bras et à sautiller, on lui trouvait une certaine ressemblance avec une poule. Elle releva un peu le regard, constatant qu’un individu encapuchonné s’était approché d’elle. Un instant, elle pensa à lui envoyer une petite bombe, mais se ravisa, sachant que cela ne servirait qu’à l’énerver car elles n’avaient aucun effet si ce n’est lui laisser le temps de s’enfuir et couvrir ses ennemis de suie. Or là, avec une paire de menottes au pied, elle aurait un peu de mal à le faire. A moins d'arracher la planche et de se barrer avec.

          « D’ACCORD J’AVOUE ! Je ne suis pas la fée du tonneau ! Paniqua-t-elle ; s’il vous plaît, enlevez ce champignon bizarre là ! Je suis une gentille fille vous savez !! Même si j’apprends pas mes leçons et que j’ai fait sauter un aquarium! ME FAITES PAS DE MAL !! »

          Evidemment, pendant qu’elle débitait ce discours que seule elle pouvait comprendre et encore, elle n’avait pas écouté ce que tentaient de lui dire les pirates. Ils parlèrent entre eux tandis qu’elle gueulait encore et encore, toujours de son insupportable voix qui suffisait généralement à ce qu’on tente de la balancer à la flotte.

          Une jeune femme l’approcha, tentant de la rassurer. Elphys s’adoucit un peu et cessa de crier, chose assez rare car généralement elle trouvait une raison de le faire, que ce soit la peur, la colère ou l’euphorie. Elle soupira doucement.

          « Je m’appelle Elphys et je sais pas ce que je fous là, sur un bateau bizarre près d’une île bizarre, avec des menottes qui poussent sur le plancher. »

          Ça avait le mérite de ne pas être clair. Enfin, peu importait ; car au final, c’était bel et bien la vérité. On lui expliqua que d’après le règlement de cet équipage pirate, elle avait actuellement le choix entre l’intégrer et être abandonnée sur une île, du moins si elle se rendait honorablement. Elle vit plutôt ceci comme une chance, sachant que le but pour lequel elle avait entreprit son voyage était bel et bien de devenir pirate… Et une autre raison un peu plus stupide, d’ailleurs.

          « Okay, d’accord, je me rends avec les aunes au rat bleu qui mentent et tout le reste, mais libérez-moi s’il vous plaît. »

          C’est quand elle vit l’un des membres de l’équipage dégainer son arme que son visage se crispa. Prise d’une soudaine crise de panique, elle se remit à hurler, sûrement au grand dam de toutes les oreilles présentes à un kilomètre à la ronde.

          « NOOOOOOOOOON ! NE ME COUPEZ PAS LA JAAAAAMBEUUUUUH ! JE VEUX PAS ! JE VEUX PAS !! JE PREFERE GARDER LA MENOTTE ! NOOOOOOON ! »

          Voilà qu’elle recommençait son manège, hurlant, sautillant bêtement, agitant les bras comme une idiote qu’elle était, piquant une gigantesque crise alors que l’on tentait tant bien que mal de la rassurer. Au bout d’un moment, tétanisée, elle finit par se calmer, regardant d’un air paniqué la lame qui s’approchait.
          La menotte tomba au sol, et son pied fut épargné. Elphys soupira.

          Après quelques discussions, elle apprit que l’équipage ne comptait pas encore de canonnier dans ses rangs. Cela l’arrangeait, elle pourrait sans aucun doute se rendre utile ; de plus, ces pirates avaient l’air plutôt sympathiques, et il n’était pas vraiment dans les habitudes d’Elphys de prendre le temps de réfléchir. Elle se proposa donc pour rejoindre l’intégrer, si on l’y l’acceptait bien sûr.


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          En voila une fille étrange.
          Yumi et Elinor étaient les deux seules à s'être approchée de l'inconnue pour lui parler. Les deux hommes faisaient beaucoup trop peur, avec leur visage caché et leur tête de tueurs. Yumi prit le parti de lui parler, et malgré toute la douceur dont elle savait faire preuve, la jeune fille aux cheveux verts semblait totalement paniquée et sortait des propos incohérents, voire totalement...à côté de la plaque. Elinor connaissait bien ce genre d'instant où la langue va plus vite que le cerveau, mais elle mettrait sa main au feu que cette fille n'avait pas bu d'alcool. Elle aurait peut-être pu respirer des effluves persistantes du tonneau où elle était enfermée, mais de là à être saoule, ce serait exagéré. Non, cela devait juste être un mélange de peur et ...du caractère complètement farfelu de l'intéressée.
          C'était amusant que cette intruse aie cru que les menottes poussaient ici comme des champignons. Ce n'était pourtant pas du tout le cas. Elinor, lors de la visite du bateau, avait pris le parti de le piéger en prévision d'une quelconque visite inattendue. Était-ce de l'intuition féminine ? Cela avait porté ses fruits, et assez rapidement. Toutefois, elle souhaitait éclaircir ce point.

          - Euh...en fait, je ne peux pas faire pousser des menottes partout. J'en ai juste caché...Donc ne vous inquiétez pas, ce n'est pas un phénomène paranormal...expliqua Elinor, souriant de la naïveté amusante de la jeune fille.

          Yumi lui expliqua les règles concernant les ennemis. Elinor n'en avait pas encore parlé avec Seido et Wohrwèch, mais elle désapprouvait cette méthode. Certains pirates avaient sûrement des façons de faire plus expéditives (la mort en direct). Les Desperados étaient moins sévères. La rouquine, elle, aurait préféré qu'on laisse fuir la personne. Cependant, elle était une pirate, et une pirate ne doit pas sombrer dans le pacifisme et le pathos. A ce titre, elle devait s'endurcir et avoir moins pitié d'autrui.
          La réaction aux paroles de l'archéologue ne se fit pas attendre. Elphys (puisqu'elle se nommait ainsi), était assez mal tombée, alors qu'on voyait bien qu'elle n'était pas méchante. Un peu ... excentrique, peut-être. Quand elle parlait, elle tenait des propos tellement incongrus qu'Elinor ne cherchait pas à saisir la teneur du message, si message il y avait. Une lame passa le champ de vision d'Elinor et vint libérer la pauvre fille de la menotte. La rouquine, pas très contente, se tourna vers le responsable.

          - Hey ! Je sais bien que mon fruit du démon n'est pas au point, mais je pouvais la relâcher, je sais faire ça, maintenant ! Ah les hommes, vous n'avez aucune patience !




          ***
          Pendant de nombreux jours qui suivirent, Elinor restait en compagnie de Yumi et Wohrwèch, la plupart du temps ; et le reste de l'équipage, à la nuit tombée, lorsqu'ils dormaient auprès du bateau. L'emploi du temps était régulier, sans mauvaise surprise. Entrainement, repas, sommeil se suivaient, sans déséquilibre. Cette organisation saine plaisait beaucoup à la jeune fille, qui avait besoin de ces repères pour tenir lors de son travail acharné. Elle mettait tout son cœur dans l'optimisation et la compréhension de son nouveau pouvoir. Elle manipulait de mieux en mieux les menottes, qu'elles soient à distance ou à proximité d'elle. Bien sûr, elle savait qu'en combat, elle ne serait jamais au niveau de Seido ou Wohrwèch, elle n'était pas une guerrière, après tout. En tout cas, elle savait qu'elle pourrait assurer en cas de besoin, et cela la soulageait énormément.

          Les premiers jours de l'entrainement, Elinor avait appris à comprendre le processus de création des menottes. La drogue administrée par Seido l'avait beaucoup aidée - d'ailleurs, il devrait peut-être en proposer à Elphys, cela lui ferait du bien aussi - mais à présent, elle pouvait s'en passer. La seconde chose que la jeune fille avait réalisé était la capacité à ressentir à travers l'objet métallique. Un peu comme un piège à loup se ferme sur la patte de sa proie lors du toucher, Elinor sentait qu'il se passait quelque chose et pouvait refermer à distance les menottes qu'elle cachait dans le sol. Les quelques expériences réussies (Wohrwech, Elphys, et des animaux dans la jungles) lui avaient fait prendre conscience d'une autre caractéristique de son pouvoir.

          Dès le lendemain de sa découverte, elle fit une tentative. Puisque les menottes pouvaient se fermer sur des êtres vivants, elle pouvait le faire entre elles. L'étendue de ses possibilités était à présent plus vaste. Plutôt que d'attacher plusieurs personnes à la fois, elle pouvait réaliser la même chose entre menottes. Restant dans le domaine du piège (puisque c'est après tout le premier rôle d'une menotte, immobiliser quelqu'un), elle imita une spécialiste du genre, actrice omniprésente de cette forêt exotique : l'araignée.
          L'animal en lui-même est d'une mocheté incroyable. Pas étonnant qu'elle déchaine sur elle la peur et la haine des hommes. Une bestiole petite, laide, repoussante, et pourtant oh combien artiste et maline. La toile d'araignée est une œuvre d'ingéniosité. Aussi Elinor passa un certain temps à étudier les formes des toiles et essaya d'en créer une avec ses menottes, entre deux grands arbres de la clairière. Les premiers tests ne furent pas une grande réussite. Cela ne tenait pas debout. Ou ne ressemblait à rien. De plus, la production en nombre de menottes la fatiguait. Et surtout, elle se concentrait tellement sur la fameuse caractéristique qu'elle avait observé plus tôt qu'elle passait plus vite sur les autres aspects de la création.

          Ce qu'elle avait noté avec la menotte cachée dans le sol était l'ajustement de son diamètre par rapport à la cible. Explicitons un peu. Quand Elinor avait encerclé la cheville de Wohr, le diamètre de la menotte était large. Avec Elphys, la marge de la menotte qui la maintenait était plus réduite. De la même manière, le diamètre s'adaptait aussi aux animaux sauvages. Si Elinor avait tenté d'arrêter les animaux avec le même écart que Wohrwech, ces derniers auraient tellement nagé dans le trou qu'ils pouvaient s'enfuir sans même se blesser : la menotte ne les serrait pas assez. Or, ce n'était pas le cas. La menotte s'adaptait au niveau de ses dimensions. Jusqu'à présent, la cuisinière avait réglé ce détail sans l'avoir calculé. La seule logique avait rendu cela possible. Donc, elle était capable de réaliser la même chose consciemment et modeler ses menottes de telle façon qu'elles ne serviraient pas seulement de pièges à loups. Le nouveau challenge d'Elinor résidait dans sa capacité à resserrer volontairement les diamètres et créer d'autres formes.

          Revenons à nos araignées.
          Les jours s'écoulaient ; bientôt la jeune fille put compter une semaine à son actif. Elle était enfin venue à bout de sa toile d'araignée. Le piège géant s'étalait sur 4 mètres carré, tout en métal, avec des menottes nombreuses et serrées au maximum, de sorte à ce que les espaces de passage soient les plus petits possibles. Fatiguée, mais fière d'elle, elle se jeta à terre et passa une main sur son front.

          - C'est marrant...Je me suis fiée à la toile d'araignée pour faire ça. Et pourtant, maintenant que je peux l'admirer, ça me fait plus penser à une passoire à pâtes...




          ***
          Entre le casse-noix et la passoire, Elinor avait confirmé sa source d'inspiration. N'avait-elle pas dit à son entraineur qu'elle allait trouver son style, et qu'il aurait un rapport avec la cuisine ? Lors de sa seconde semaine d'entrainement, la jeune fille accumulait dans la clairière tous les instruments de cuisine qu'elle avait, et demanda à Seido d'en acheter des nouveaux qu'elle ne possédait pas. Elle élimina tout ce qu'elle ne pouvait pas copier avec des menottes, comme les objets coupants, les couverts, les poêles et autres casseroles. En revanche, tout ce qui était constitué de trou et de mailles l'intéressait.

          Elle fit plusieurs expériences malheureuses. Trouva des idées inadaptables et inadaptées. Mais certaines autres étaient à creuser, et le couple d'archéologue l'aidait dans cette voie, apportant eux-même leur contribution. Ils trouvèrent même des noms aux techniques déjà approuvées. Mais mis à part ces deux-là, Elinor devait encore fignoler pour être satisfaite. Même si cette tâche était souvent dure, au moins, elle appréciait en compensation la bonne compagnie de ses pairs, et était satisfaite de la décision d'Elphys de les rejoindre. Elle adorait le sens de l'humour de cette dernière, son côté délirant. C'était comme si elle avait une petite sœur. Comme si cet équipage de pirate, au final, était plus qu'un équipage. Une famille. Et elle donnerait tout son être pour protéger sa famille. Voila la motivation qui lui permettait de s'acharner, pendant les jours qui suivaient, malgré les répétitions, le climat, la fatigue, les habitants de la forêt.

          Au terme de la seconde semaine, alors qu'elle mettait au point l'ardente évolution du "Nussknacker" (le casse-noix), Elinor s'endormit à la manière des narcoleptiques, debout, puis s'effondrant d'un coup et faisant un plat sur l'herbe humide. Et tout en dormant, elle souriait comme une gourde.
            Elphys avait deux semaines pour réfléchir. Elle avait déjà donné sa décision, mais il était préférable qu'elle examine plus sérieusement la question, plutôt que de répondre sans réfléchir. Son comportement enfantine en disait déjà assez long sur elle, alors c'était mieux pour elle qu'elle étudie son choix. Pendant ces quatorze jours, l'équipage en profitait pour continuer l'entraînement et se procurer les choses dont on avait besoin. Dans mes moments de pause, par exemple, je prenais Edward dans la bibliothèque pour voir comment il pensait gérer les cartes. En tant que navigateur, il était important de lui laisser de la place et surtout, se renseigner un peu pour la suite. Mais pour cela, une réunion était plus conseillée entre les membres et le capitaine. Bref, tout se déroulait bien. Même Elinor semblait apprendre plus vite que je le pensais. Elle avait bien progressé.

            Yumi qui passait plus de temps avec Elinor et moi, s'entraînait aussi de temps en temps à manier la chaîne-grappin que je lui avait filé. Les deux jeunes femmes s’entendaient merveilleusement bien. C'était plaisant à voir. Quant à moi, je consacrais un peu d'exercice quand je pouvais (c'est-à-dire avant de me coucher) pour sortir les chaînes de mes doigts très rapidement, aussi vite que j'en étais capable. N'ayant jamais tenu d'arme à feu à la main, j’espérais un jour égaler la vitesse d'une balle avec les capacités de mon fruit.

            ***

            Voilà 14 jours consécutifs que l’entraînement arriva son terme. On avait tous bien évolué. En ce qui concernait la nouvelle, elle semblait être fermement décider à nous joindre. Ce qui était chouette. On passa notre dernière soirée à bord du navire. On était sur le pont en train de manger un délicieux repas que la rouquine avait soigneusement préparé. Toutefois, l'ambiance était grave. On écoutait notre capitaine les choses importantes qu'il voulait nous dire. Une affaire importante faisait l'objet du débat. Il s'agissait d'un problème qui me remplissait mon corps de frayeur. En effet, un de mes amis, un homme que je connaissais depuis quelques années, s'était fait capturer par la Marine. La prison se trouvait à Inu Town. Notre première grande aventure véritable allait donc être un assaut face à une base. Il y avait de quoi être dans le stress, etc. C'était décidé. Finalement, on avait de la chance d'avoir recruté une canonnière, elle allait certainement nous être utile. On partit de nuit pour arriver à l'aube dans la ville.
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            Elphys menait parfaitement à bien son rôle de squatteuse dans l'équipage. Autrement dit, tout ce qu'elle faisait de son temps était en général dormir, manger, gueuler et glander. Enfin, ce n'était pas qu'elle avait autre chose à faire, dans un sens. Et puis, tant que cela ne semblait pas déranger les pirates, cela ne posait pas de réel problème.

            Elle avait fait connaissance, durant les deux semaines qui suivirent, de tous les membres des Desperados. Étonnamment, la bibliothèque devint bientôt son endroit favori – pas qu'elle apprécie réellement de s'instruire, mais elle avait toujours aimé les contes de fée. Comme elle n'était pas spécialement douée, elle passait généralement toute sa journée dans les étagères, à chercher un livre d'histoires à lire – elle aurait sans doute pu demander à Wohrwèlch de lui en donner un, s'il y en avait un, mais elle avait un peu peur d'avoir l'air stupide, s'il apprenait qu'en réalité elle ne passait pas ses journées à lire mais à chercher un bouquin. Évidemment, sa réputation de débile n'était déjà plus à faire, mais ça elle ne le savait pas.

            Quand elle ne cherchait pas de livre, elle passait généralement ses journées sur le pont à bouffer ou à chanter des chansons complètement stupides, dont elle inventait la mélodie et les paroles au fur et à mesure. C'était sans doute d'un chiant innommable, mais on ne pouvait pas lui en vouloir de s'ennuyer, après tout, même si des criminels normaux l'auraient sans doute passée par le fil de l'épée depuis un bon bout de temps.

            ***

            Un jour, alors qu'elle glandait une énième fois sur le pont, on lui proposa de voir des bombes artisanales de la fabrication de son capitaine. Pourquoi pas ? Après tout, elle n'irait sans doute pas bien loin avec ses espèces de machins dont la seule utilité était de rendre ses ennemis tout noirs. Même si ses bombes à retardement étaient plutôt pas mal, et qu'elle en était assez fière. Elle accepta.

            Elle fut assez fascinée par les petites merveilles qu'on lui montra. Bien que cela ne fasse pas boum, c'était tout de même des bombes qui explosaient, et ça c'était cool. Elle trouvait cette invention réellement géniale : elles pouvaient provoquer de la fumée, un flash lumineux ou du gaz nauséabond... Bref, Elphys était émerveillée. Le seul bémol était bel et bien que les bombes ne pouvaient être utilisées pendant très longtemps, et se dégradaient peu à peu. Mais peut-être pouvait-elle régler cet inconvénient en y apportant ses propres connaissances ?
            Pour le moment, c'était assez mal parti, vu qu'elle s'était contentée de lancer une bombe puante toute fraîche par terre, en hurlant un « OUAAAIS » tonitruant. Il avait fallu la maîtriser avant qu'elle ne devienne hystérique et ne teste toutes les autres. Dans tous les cas, cela lui avait plu, c'était sans doute le principal.

            ***

            Les quatorze jours passèrent presque comme un rien, et l'équipage se retrouva autour d'une table tout en savourant un repas préparé par Elinor – Par ailleurs, il va falloir qu'Elphys lui demande des conseils en cuisine. La jeune femme avait toujours apprécié de préparer à manger pour ses proches, même si au final, elle se prenait souvent les assiettes qu'elle préparait au visage. ''Jaloux'', pensait-elle alors.

            Enfin, ce n'était sans doute pas le principal, vu que le capitaine semblait avoir des nouvelles plus ou moins graves à annoncer à l'équipage. Visiblement, il s'agissait d'un homme qui avait été fait prisonnier par la marine à Inu Town. Elphys ne le connaissait pas, mais dans les contes, les gentils ne laissaient jamais mourir les innocents, en général ; et elle, elle était gentille, après tout. Enfin, plus ou moins. Et si les membres de l'équipage qui l'avait accueillie et acceptée, malgré son léger côté incroyablement stupide, le connaissaient, c'était qu'il devait certainement être un innocent. Ils partiraient donc pour lancer l'assaut. Elphys ne put s'empêcher de penser qu'il s'agissait d'un nouveau départ pour elle. Peut-être que cette attaque directe contre la marine marquait le début de sa nouvelle vie de pirate. Et puis, elle mourait d'envie de tout faire péter. Surtout si c'était pour la bonne cause, ce qui était quand même un sacré plus.
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            La rencontre avec la jeune Elphys n'avait pas été facile, surtout avec ces nombreuses crises d'angoisses. En y réfléchissant, se retrouver avec un revolver devant le nez était choquant et sa réaction n'était pas si étrange que ça, mais il fallait s'y attendre quand on voyageait comme clandestin ! Bon, son look et celui de son second avait aussi quelque chose d'inquiétant... Voyant que la miss était emprisonnée dans une menotte, Seido n'avait pas réfléchi et l'avait coupée, provoquant une nouvelle crise, aussi que le mécontentement de sa cuisinière. Il haussa les épaules comme excuse, ne sachant pas trop quoi dire. Et puis, il était le capitaine, pas besoin de se défendre ! En temps normal, Seido aurait permis à un visiteur de s'en aller, mais la situation ne convenait pas. En effet, s'il la relâchait, la jeune femme pourrait révéler où ils se trouvaient et ainsi attirer la marine. Et puis, pourquoi ne pas appliquer le règlement que Woh et lui avait soigneusement créé ? Heureusement, cela tomba à pic, vu qu'Elphys semblait vouloir intégrer un équipage pirate. Seido trouva cela un peu étrange, vu sa réaction face à eux, mais bon, il ne la connaissait pas assez pour juger.

            Deux semaines s'étaient écoulées depuis cet évènement. L'équipage s'était agrandi d'un nouveau membre, la jeune canonnière Elphys, sans parler de Joshua et sa fille, mais c'était déjà prévu. Quant à lui, le navire était totalement fonctionnel, avec plein de provision, ainsi que d'autres choses, selon les différents membres de l'équipage. Pour sa part, Seido avait aménagé sa cabine, enfin, son laboratoire plus précisément. Il disposait maintenant d'un endroit où mener ses recherches et améliorer ses créations. En partant de ça, Seido discuta longuement avec Elphys, au sujet de bombes artisanales de sa conception. Celle-ci ne faisait pas beaucoup de dégâts, mais permettait de faire des choses assez intéressantes, comme de la fumée, de la lumière, et d'autres choses. Cette idée lui était venue après la création de ces balles spéciales, mais il n'avait jamais eu d'occasion concrète de les tester sur le terrain. De plus, ces bombes devaient être utilisées tout de suite après leur assemblage, ce qui n'était pas très utile pour Seido. Cependant, vu qu'Elphys semblait apprécier les bombes et n'était pas le genre à rester au coeur d'une baston, ça pouvait lui convenir, et ce fût le cas.

            Quand le capitaine n'était pas dans sa cabine, il s'entrainait, soit seul, ou soit en compagnie d'un de ces nakamas. Durant quelques jours, il enseigna même à son second comment user correctement un revolver, ainsi que quelques astuces de visée. Ce dernier avait une idée derrière la tête, mais préféra ne pas la divulguer tout de suite à Seido, sans doute pour garder l'effet de surprise. Le jeune disciple eu un peu de mal au début, mais se débrouilla de mieux en mieux, finissant par être capable de toucher des cibles en mouvement. Durant la dernière semaine, durant l'un de ces entraînements contre Ed et Lilianna, le sabre de Seido se brisa, pour son plus grand déplaisir. Heureusement, Joshua possédait quelques sabres, mais sils étaient vieux et abîmée. Le capitaine dut s'en contenter et passa plusieurs jours à essayer de rendre l'une des lames acceptable. Il se sentait un peu nu sans katana à son flanc.

            Une triste nouvelle vint casser la bonne ambiance qui s'était installée dans les rangs des Desperados. En effet, un ami du capitaine et du second, qui devait rejoindre l'équipage après avoir réglé des choses personnelles, venait de se faire capturer par la marine. Connaissant le lieu de sa détention, Inu Town, les Desperados décidèrent d'y aller et de venir en aide à leur ami. Certes, rien ne disait que les accusations n'étaient pas parfaitement justifiées, mais Seido savait que son ami avait un bon fond. Ainsi, en consultant ses nakamas, une seule conclusion restait, et cela n'allait pas être facile : les Desperados attaqueraient la prison, bien que cela n'enchantait pas tout le monde. Cependant, chacun se prépara à sa manière, afin que cela se déroule sans souci.
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