Rappel du premier message :
Alors c’était donc ça que l’on appelait une tempête. Un ciel noir comme de l’encre, des vagues hautes de plusieurs mètres, du vent… Si encore ce n’était que ça, je pourrais le supporter, bien que mon estomac ne soit pas franchement fan des remous. Mais mon véritable problème, c’était ces terrifiants éclairs qui ne se lassaient pas de zébrer le ciel, d’illuminer le paysage le temps d’un clignement de paupière pour que l’on se rende bien compte de la situation catastrophique dans laquelle on se trouvait. Cette vision d’horreur était toujours suivie du terrible fracas du tonnerre, son tonitruant qui me glaçait le sang à chaque fois qu’il retentissait. Depuis toujours, l’orage me fichait une peur bleue, rapport à toutes les histoires que l’on me racontait quand j’étais petit.
Il y a plus d’un siècle de ça, un ange nommé Eneru s’était autoproclamé « Dieu de Skypiea » et avait tyrannisé mon peuple par la peur. Nombreux sont ceux qui ont péri foudroyés, comme ça, sans prévenir, uniquement parce qu’ils avaient voulu se rebeller contre cet enfoiré. Le simple fait de parler, ou même de songer à mal pouvait être puni de mort par la foudre. Cette histoire a été repoussée au grade de « légende », mais ce n’est pourtant que la stricte vérité. Les plus anciens anges de Skypiea avaient des membres de leur famille qui avaient péri sous le « châtiment divin ». L’histoire raconte d’ailleurs que son règne pris fin grâce à Monkey D. Luffy, un simple humain. J’ai toujours eu du mal à croire cette version, les humains étant si faibles et insignifiant, mais la statue commémorative qui prône sur la place centrale ne laisse aucun doute. Un jour, un humain ne craignant pas l’électricité est arrivé et nous a libéré.
Mais même en oubliant cette histoire, il arrivait régulièrement qu’un jeune con aille se balader sur un nuage noir et qu’il se fasse électrocuter en posant le pied à un endroit de forte densité électrique. Moi-même, pendant mon adolescence, j’épatais les filles en courant sur ces nuages de mort. Hé oui, j’étais con, moi aussi. Mais maintenant que j’étais en-dessous, cela me semblait encore pire. Quand on est au-dessus des nuages, on ne voit pas les éclairs, on voit juste un grand flash lumineux et diffus. C’est assez joli. Jamais je n’avais pu observer ces grands traits blancs qui rayent de la surface de la Terre tout ce qui a le malheur de se trouver en-dessous. Bizarrement, derrière ma frayeur, j’éprouvais une certaine fascination pour ces magnifiques lignes qui renfermaient une si terrible puissance.
Ha oui, merde. La tempête gagnait en puissance et les marins avaient bien du mal à garder le contrôle du navire. Une des voiles s’était déchirée sous la force du vent et les vagues s’écrasaient régulièrement sur le pont, fauchant parfois quelques hommes qui avaient eu l’imprudence de lâcher le bastingage. Moi, ça ne risquait pas, j’avais littéralement les doigts enfoncés dans la barrière de bois, si bien que mes traces y resteraient pour toujours. Mais là, le capitaine commençait à s’énerver, ses hommes disparaissaient les uns après les autres et il n’y avait plus assez monde pour maîtriser le navire. Il me désigna une corde du doigt et je me dépêchai de l’attraper pour la tirer vers moi. Je ne savais pas quoi en faire, mais il me montra vite où l’attacher, sachant pertinemment que me crier des ordres n’aurait servi à rien. Le fracas des vagues et du tonnerre ne laissaient qu’un très mince créneau pour essayer de se faire entendre. Je m’exécutai et nouai fortement la corde, mais celle-ci se brisa net sous la puissance d’une bourrasque qui me claqua les ailes en arrière. La voile se mit à tourner librement au gré du zéphyr qui ne semblait pas vouloir suivre une direction déterminée.
Le tonnerre couvrit ma voix et le pauvre gars se prit la barre de plein fouet à l’arrière de la tête. Son corps inerte bascula par dessus bord et une vague l’engloutit quasiment instantanément. Personne ne sembla le remarquer mais c’était faux. Chaque fois qu’un gars se faisait emporter, le visage des survivants se faisait plus grave et plus dur. Mais personne ne pouvait se permettre de relâcher sa vigilance un seul instant. Le moment de pleurer les morts n’était pas encore venu. Pour l’instant, il fallait essayer de préserver les rares survivants. Surtout que j’en faisais partie, alors fallait vraiment pas déconner. Je sentais la panique gagner l’équipage. Nous nous agitions en tirant des cordes et en déplaçant des trucs, mais il fallait bien se rendre à l’évidence. La seule chose de concrète que nous pouvions faire, c’était nous cramponner à quelque chose et prier. Chacune de nos actions était balayée dans l’instant par une vague ou une bourrasque.
Tout ce petit théâtre ridicule prit fin instantanément. Tout devint sombre, et les hommes s’immobilisèrent pour lever les yeux. Une vague gigantesque était en train de s’élever au dessus de notre embarcation et allait s’écraser sur nous. Nous allions être broyés, explosés, essorés et emportés au fond de l’océan. Je surpris quelques regards entre les déjà « ex » compagnons, juste avant que la masse d’eau ne s’abatte. Le choc fut absolument terrible. Je fus écrasé contre les planches de bois qui volèrent en éclat. De l’eau au goût immonde pénétra dans ma gorge et me fit tousser, mais je continuais de descendre de plus en plus profond dans la noirceur de la mer.
Je ressurgis soudain, fortement agrippé à une des planches de bois qui n’avait pas fini en allumettes. Je pris une immense inspiration et ouvrit les yeux pour voir que j’étais au sommet d’une vague démentielle. Plus aucune trace du navire ni de ses occupants. Le temps se suspendit pendant quelques secondes avant que ma vague n’entame sa redescente.
Après….plus rien. Je me souviens juste avoir été trimballé dans tous les sens avec une force monstrueuse, je ne voyais rien, je ne comprenais rien. L’impuissance totale… Dans cette situation, la notion de haut et de bas devenait extrêmement conceptuelle. Et puis, il faisait froid… Très froid…
Alors c’était donc ça que l’on appelait une tempête. Un ciel noir comme de l’encre, des vagues hautes de plusieurs mètres, du vent… Si encore ce n’était que ça, je pourrais le supporter, bien que mon estomac ne soit pas franchement fan des remous. Mais mon véritable problème, c’était ces terrifiants éclairs qui ne se lassaient pas de zébrer le ciel, d’illuminer le paysage le temps d’un clignement de paupière pour que l’on se rende bien compte de la situation catastrophique dans laquelle on se trouvait. Cette vision d’horreur était toujours suivie du terrible fracas du tonnerre, son tonitruant qui me glaçait le sang à chaque fois qu’il retentissait. Depuis toujours, l’orage me fichait une peur bleue, rapport à toutes les histoires que l’on me racontait quand j’étais petit.
Il y a plus d’un siècle de ça, un ange nommé Eneru s’était autoproclamé « Dieu de Skypiea » et avait tyrannisé mon peuple par la peur. Nombreux sont ceux qui ont péri foudroyés, comme ça, sans prévenir, uniquement parce qu’ils avaient voulu se rebeller contre cet enfoiré. Le simple fait de parler, ou même de songer à mal pouvait être puni de mort par la foudre. Cette histoire a été repoussée au grade de « légende », mais ce n’est pourtant que la stricte vérité. Les plus anciens anges de Skypiea avaient des membres de leur famille qui avaient péri sous le « châtiment divin ». L’histoire raconte d’ailleurs que son règne pris fin grâce à Monkey D. Luffy, un simple humain. J’ai toujours eu du mal à croire cette version, les humains étant si faibles et insignifiant, mais la statue commémorative qui prône sur la place centrale ne laisse aucun doute. Un jour, un humain ne craignant pas l’électricité est arrivé et nous a libéré.
Mais même en oubliant cette histoire, il arrivait régulièrement qu’un jeune con aille se balader sur un nuage noir et qu’il se fasse électrocuter en posant le pied à un endroit de forte densité électrique. Moi-même, pendant mon adolescence, j’épatais les filles en courant sur ces nuages de mort. Hé oui, j’étais con, moi aussi. Mais maintenant que j’étais en-dessous, cela me semblait encore pire. Quand on est au-dessus des nuages, on ne voit pas les éclairs, on voit juste un grand flash lumineux et diffus. C’est assez joli. Jamais je n’avais pu observer ces grands traits blancs qui rayent de la surface de la Terre tout ce qui a le malheur de se trouver en-dessous. Bizarrement, derrière ma frayeur, j’éprouvais une certaine fascination pour ces magnifiques lignes qui renfermaient une si terrible puissance.
-Hé connard ! Viens nous aider au lieu de rêvasser !
Ha oui, merde. La tempête gagnait en puissance et les marins avaient bien du mal à garder le contrôle du navire. Une des voiles s’était déchirée sous la force du vent et les vagues s’écrasaient régulièrement sur le pont, fauchant parfois quelques hommes qui avaient eu l’imprudence de lâcher le bastingage. Moi, ça ne risquait pas, j’avais littéralement les doigts enfoncés dans la barrière de bois, si bien que mes traces y resteraient pour toujours. Mais là, le capitaine commençait à s’énerver, ses hommes disparaissaient les uns après les autres et il n’y avait plus assez monde pour maîtriser le navire. Il me désigna une corde du doigt et je me dépêchai de l’attraper pour la tirer vers moi. Je ne savais pas quoi en faire, mais il me montra vite où l’attacher, sachant pertinemment que me crier des ordres n’aurait servi à rien. Le fracas des vagues et du tonnerre ne laissaient qu’un très mince créneau pour essayer de se faire entendre. Je m’exécutai et nouai fortement la corde, mais celle-ci se brisa net sous la puissance d’une bourrasque qui me claqua les ailes en arrière. La voile se mit à tourner librement au gré du zéphyr qui ne semblait pas vouloir suivre une direction déterminée.
-Attention !
BROUMMBROULOUMMMMMM !!
BROUMMBROULOUMMMMMM !!
Le tonnerre couvrit ma voix et le pauvre gars se prit la barre de plein fouet à l’arrière de la tête. Son corps inerte bascula par dessus bord et une vague l’engloutit quasiment instantanément. Personne ne sembla le remarquer mais c’était faux. Chaque fois qu’un gars se faisait emporter, le visage des survivants se faisait plus grave et plus dur. Mais personne ne pouvait se permettre de relâcher sa vigilance un seul instant. Le moment de pleurer les morts n’était pas encore venu. Pour l’instant, il fallait essayer de préserver les rares survivants. Surtout que j’en faisais partie, alors fallait vraiment pas déconner. Je sentais la panique gagner l’équipage. Nous nous agitions en tirant des cordes et en déplaçant des trucs, mais il fallait bien se rendre à l’évidence. La seule chose de concrète que nous pouvions faire, c’était nous cramponner à quelque chose et prier. Chacune de nos actions était balayée dans l’instant par une vague ou une bourrasque.
Tout ce petit théâtre ridicule prit fin instantanément. Tout devint sombre, et les hommes s’immobilisèrent pour lever les yeux. Une vague gigantesque était en train de s’élever au dessus de notre embarcation et allait s’écraser sur nous. Nous allions être broyés, explosés, essorés et emportés au fond de l’océan. Je surpris quelques regards entre les déjà « ex » compagnons, juste avant que la masse d’eau ne s’abatte. Le choc fut absolument terrible. Je fus écrasé contre les planches de bois qui volèrent en éclat. De l’eau au goût immonde pénétra dans ma gorge et me fit tousser, mais je continuais de descendre de plus en plus profond dans la noirceur de la mer.
Je ressurgis soudain, fortement agrippé à une des planches de bois qui n’avait pas fini en allumettes. Je pris une immense inspiration et ouvrit les yeux pour voir que j’étais au sommet d’une vague démentielle. Plus aucune trace du navire ni de ses occupants. Le temps se suspendit pendant quelques secondes avant que ma vague n’entame sa redescente.
-Ho..ho…ho meeeeerdeeeee !!!!!!!
Après….plus rien. Je me souviens juste avoir été trimballé dans tous les sens avec une force monstrueuse, je ne voyais rien, je ne comprenais rien. L’impuissance totale… Dans cette situation, la notion de haut et de bas devenait extrêmement conceptuelle. Et puis, il faisait froid… Très froid…