présentation de Tao Gai

Le soleil sortait peu à peu de l’horizon pour entamer son éternelle journée de labeur. Tandis que sur East Blue, Gai n’espérait qu’une chose : dormir encore quelques heures. Seulement voilà, l’astre prenant peu à peu de la hauteur, un rayon de soleil, formé par les rideaux de la chambre, vînt se poser au niveau de ses yeux. Ce qui commença à faire sortir doucement Gai de son sommeil. Sa chambre n’était pas très grande. Il y avait la place pour un tatami, comme lit, un paravent, pour se changer en toute tranquillité, et une petite table.

La porte coulissante s’ouvrit doucement… quelque chose clochait. Le jeune Tao avait réussit à entendre la porte s’ouvrir. Il venait de fêter ses 16 ans il y avait quelques semaines de cela et malgré les huit années passées ici, jamais il n'avait entendu son senseï faire du bruit en ouvrant une porte. Un bruit de pas approchait délicatement en retenant chaque pression sur le tatami pour éviter tout tremblement. Lorsque les pas s’arrêtèrent, Gai roula sur le côté et esquiva le talon de Lang qui percuta le tatami à l’ancienne position du ventre du dormeur. Le bruit sourd émit par le choc réveilla les sens de Tao Gai qui sût immédiatement qui était cet adversaire si matinal. Ce n’était pas la première fois que Lang se glissait dans la chambre de Tao au petit matin. C’est pour cela que ce dernier s’était placé de façon à ce que les premiers rayons du soleil le sorte de son sommeil. Deux coups de pieds dans l’estomac comme réveil n’était pas au goût de Gai qui avait trouvé cette astuce pour les éviter au maximum.

En deuxième offensive arriva, Lang tenta de placer son genou derrière celui de Gai. Qui, quant à lui, recula sa jambe et attrapa celle de son rival pour tirer dessus entrainant son déséquilibre. Lang se releva et les deux élèves entamèrent une série de coups immobiles. Les deux adversaires ne bougeaient quasiment pas leurs pieds sauf pour obtenir un meilleur appuie lors de leur enchainement. Chaque attaque était contrée en créant un « vide ». Si Lang essayait d’attaquer Gai par la gauche, celui-ci reculait légèrement son corps, sans perdre de terrain, pour attaquer par la droite. Le duel se déroula durant une petite poignée de minute, comme un ping-pong, jusqu’à l’arrivée du maître. Lorsque celui-ci découvrit ses deux apprentis s’affronter dès le levé du jour, il piqua une colère noire qui les stoppa net laissant l’affrontement sans vainqueur ni perdant.

« Qu’est ce vous avez dans la cervelle ?! Depuis que vous êtes petits c'est comme ça ! Jamais vous ne changerez ? Vous devez réussir à maîtriser la fougue ainsi que la rivalité qui vous anime. » Les deux élèves essayèrent de se défendre et d’accuser l’autre mais furent coupés par un geste du vieux sage. « Je ne me soucis guère de vos fausses justifications. Préparez vous pour l’entrainement et comme punition je vous interdis de vous asseoir à table. »

Gai regarda Lang avec un regard rempli de fureur puis se détourna pour entamer sa toilette. Une fois celle-ci finie et sa tenue d’entrainement enfilée, il se dirigea vers la salle à manger où se trouvait la mère de Lang. L’intérieur de la maison était rouge. La salle à manger/cuisine et le salon étaient séparés par l’encadrement d’une porte circulaire entourée de nombreux vases anciens. Gai espérait ne jamais casser un vase par peur des représailles du maître.

Une fois dans la cuisine, Tao découvrit un petit-déjeuné copieux, cuisiné par sa mère adoptive, qui se dressait sur la table. Il y avait du riz mixé, des œufs centenaires et plusieurs boules de pain blanc remplies de viande. Lorsque Gai alla pour s’assoir, la femme le regarda avec un sourire et lui remit en mémoire la punition de son mari. Tao Gai se plaça en face de Lang et se mit en position de la chaise, c'est-à-dire qu’il était assis dans le vide. A force de se faire punir, la douleur au niveau des cuisses apparaissait vers les dix minutes. A partir de cette limite, les deux adolescents commencèrent à engloutir tout ce qu’ils pouvaient avant de se lever et de se diriger vers le lieu d’entrainement.

Une fois arrivé, ils commencèrent pas des exercices d’assouplissement et de respiration. Puis ils entamèrent, comme une chorégraphie, les enchainements de la terre, du ciel et de l’homme. Le tout sous les critiques, les conseils et les enseignements du vieil homme à la longue barbe blanche.

«… Et n’oubliez pas que toute chose n’est ni bonne ni mauvaise. Tout comme le Yin et le Yang, les éléments naturels se complètent. Malgré leur opposition ils sont inséparables. Lang, plus ferme sur les appuies. Si vous utilisez une force Yang, qui est un principe positif donc d’attaque, pour contrer une force Yang. Cela reviendra à vous blesser en même temps que l’adversaire. Gai qu’est ce que je t’ai déjà dit ? Soit plus souple, pense au serpent qui esquive les attaques de la grue par torsion de son corps. Qu’est ce que je disais déjà ? Ha oui c'est vrai, si on vous envoi une force Yang opposait la à une forme Yin qui absorbera son énergie et tirez en profit... »

Les deux élèves venaient de finir les enchainements et écoutaient leur maître parler. Mais ils n’avaient envie qu’une seule chose, se battre. Ce que le maître autorisa. Lang et Gai se sautèrent dessus comme si leur vie en dépendait. Le sage, excédé par leur comportement, leur donna un coup de bambou à un point précis de leur cuisse. Ceci eût pour effet de mettre à terre les deux jeunes enfants.

« On est ici pour s’entrainer ! J’aimerai que vous soyez sérieux de temps en temps. Un entrainement se fait dans la douceur en décortiquant les mouvements un à un. Pour la peine recommencez le tout depuis l’ouverture de la partie du ciel. » Les deux élèves s’exécutèrent et entamèrent pour la seconde fois les parties du ciel et de l’homme.
« Comme le dit si bien Lao Tzu : « Celui qui aime combattre fait appel à la force musculaire. Il utilise alors le plus haut degré de Yang, le maximum de dureté. On peut, tout comme l’adversaire être blessé et ce n’est pas de la bravoure. Si mon adversaire utilise la dureté, je le neutralise par la souplesse. S’il est rapide, je l’attends calmement et le neutralise. Quand le plus haut degré de Yang rencontre le plus haut degré de Yin, il est toujours vaincu». J’espère que vous avez compris la leçon. »

Une fois l’enchainement fini à nouveau, Gai et Lang se mirent à se battre avec une extrême lenteur. Les deux élèves s’ennuyaient. Mais ils ne comprenaient pas qu’il fallait connaître les mouvements, la position du corps avec une rigueur extrême pour être un minimum efficace lors d’un combat réel.

L’heure du déjeuner arriva. A table, Gai et Lang étaient côte à côte et n’ayant pas de chaises, cela leur permettaient encore une fois de voir qui était le meilleur. Le but, bien entendu, ne pas céder sous l’effort de l’exercice tout en se battant avec un seul pied sous la table. Heureusement qu’ils ne mangeaient pas en compagnie de leur maître qui les aurait réprimandé. Ce dernier, ainsi que sa femme, étaient partis en direction de la barque pour Shell Town car ils avaient des « devoirs » à remplir. Avec n’importe quel professeur, cela signifiait une après-midi de repos mais les deux rivaux devaient continués à s’entrainer chacun de leur côté.

Ce qui ne se passa pas du tout. Ils restèrent toute l’après-midi dans la salle d’entrainement à se battre, utilisant tout objet pouvant faire office d’arme. Lang réussit à blesser Gai à la paupière avec une tasse de thé vide. Lang, quant à lui, saignait du coin gauche de la bouche à cause du manche d’une serpillière.

Lorsque le maître rentra, il découvrit le dojo s’en dessus dessous avec au milieu ses deux élèves couverts de bleus et de blessures légères. Son sourire radieux se transforma en déception. Puis ordonna aux deux idiots de tout ranger avant de faire quelque chose d’autre et d’augmenter de deux jours leur punition. Une fois fini, ils s’étirèrent avant d’aller dîner sans faire d’histoires… et toujours sans chaises.