Nous voilà au Cap. Passage obligé après l'épreuve de Reverse Mountain. Nous avons quitté le navire de la Translinéenne, la situation à bord désormais clarifiée. En emportant avec nous les chaleureux remerciements des employés de bord et du Capitaine. Cool ça réchauffe mon petit cœur. J'ai passé le restant du voyage à pioncer. Ça régénère un peu, j'en avais besoin. Lina a joué du clairon à un moment donné pour que je sorte de mon hamac vivre la montée vertigineuse à flanc de montagne, puis le bond dans le vide qui lui a succédé. Je me suis pas levé. Alors elle a râlé. Ça a rien changé. J'aurais ptetre dû l'écouter parce que depuis, elle me rabâche les oreilles que j'ai loupé un truc incroyable et me tire la gueule. Ça serait pas si terrible si elle se contentait de ronchonner en silence; seulement c'est loin d'être le cas, alors j'ai ptetre perdu au change. L'était temps qu'on pose pied à terre sinon elle allait passer par dessus bord.
Deux des lascars de la bande de Mandrin ont réussi à prendre la clef des champs. On ne rappellera jamais assez combien les gens sont des incapables. Il ne leur restait qu'à surveiller un mec ligoté, et à fouiller le navire pour trouver le dernier petit malin à s'être planqué. Mais non, c'était trop compliqué. Il aurait fallu que je me charge de ça, aussi. Tant pis. Si l'occasion se présente à nouveau, je les laisserai pas filer.
En attendant, nous voilà au carrefour-péage de Grand Line. Sur les docks, y'a de l'animation. Les charpentiers sont sollicités de toute part; faut dire que certains navires ont assez mal vécu le grand plongeon. J'évite de penser au nombre de gibets de potence qui sont sans doute stationnés en ce moment sur le même lopin de terre que moi. Ils pullulent, les rats. C'est à donner des envies de meurtre. Mais on ne peut pas toujours tout résoudre par la violence. Triste vérité mais c'est ainsi. Si je lance une émeute ici, je vais devoir en découdre avec des équipages entiers, constitués de gaillards d'un bois un peu moins tendre que sur les Blues. Ça serait pas raisonnable.
J'dis ça mais j'en crois pas un traitre mot. C'est surtout Ossoï qui m'a appelé à un peu de modération. Vrai que, j'voudrais pas causer du tort au vieux sage où à cette foutue môme, malgré tout. Ils ne le méritent pas. Alors jme répète qu'il faut rester tranquille, j'essaye de me convaincre que je suis encore pas en pleine possession de mes moyens, qu'il vaut mieux se montrer patient. Difficile de se retenir.
Ossoï revient d'un guichet, au port. Il est parti s'enquérir des prochains bateaux en partance, de leur destination. La destination, justement. Elle reste à choisir. Comment retrouver mon flûtiste ? Je n'ai pas l'ombre d'un indice pour savoir où il est actuellement. On en a pas vraiment entendu parler, ici, on dirait. Et quand j'ai essayé de poser des questions avec un peu plus d'insistance, on m'a lorgné d'un œil mauvais, on m'a demandé si j'étais pas une taupe, ou un marine. J'ai serré les poings, fermé ma gueule. Mais ça s'paiera.
Nous pouvons embarquer dès ce soir sur le navire que voici, pour la première Ligne de Grand Line, à la condition de pouvoir payer le trajet.
Tch. Et avec quoi ? On est fauchés. La gratitude de la Translinéenne ne dépasse pas la poignée de mains.
Il y a une solution à tout problème, si on prend le temps de la laisser éclore.
Encore du baratin. Bah. Je hausse les épaules. Soit, pour le moment, on temporise. On va voir si la solution miracle se pointe. On part faire un semblant de ravitaillement dans une boutique, manière de tuer le temps utilement. Lina se sent plus, veut acheter tout un tas de conneries inutiles.
Tu m'achètes ça ?
Non.
Et ça ?
Non.
T'es pas sympa !
Paye le avec ton argent.
Mais ... je suis une enfant, moi j'ai pas d'argent !
T'as qu'à faire la manche.
Si tu m'achètes pas ce que je veux, je le vole.
... Tu veux ce truc, c'est ça ?
Hihiii ... Oui.
Et ma main dans la figure, tu la veux, aussi ?
...
Dialogue de sourd. Je fais signe à Ossoï que je lui confie la graine de démon. Je sors. Être seul. Au calme. C'est bien. Je remonte vers les quais, faire le point. Analyser la situation, pour trouver une solution ... Mouais. Foutaises. Je connais qu'une solution. Choper un primé, encaisser et composter le billet. Et si ça causerait trop de grabuge d'intervenir ici, alors il reste pas trente-six solutions. On va chercher les primes à la source. On remonte le courant vers Reverse. Arrivera bien un équipage à un moment donné. On croise leur route, on les frappe. Hm. Ça sonne bien. On fait ça.
Y'a une barque à l'agonie, chez un charpentier. Elle va plus servir à grand monde. Jl'avise avec intérêt, l'artisan m'oriente vers d'autres modèles, neufs.
J'veux celle-là.
Mais... vous ne voguerez pas une heure avant de sombrer !
Pas de problème, je vais pas loin.
Il me mire, bizarre. Et lance un regard qui veut dire, si tu veux en finir, libre à toi. Y me fait même pas payer le radeau. Bon gars. Fait rare. Journal de Trinita : aujourd'hui j'ai rencontré Un Honnête Commerçant. Merci à lui.
Je quitte le port sous les regards intrigués et alarmés de quelques badauds. Qu'est ce qu'il y a ? Tss ... Et une fois à l'eau, je rame. Cinq minutes. Dix minutes. Parfois, je me sers du seau vendu avec ce modèle de collection pour désengorger le rafiot de la flotte qui s'infiltre. Et je recommence. Jusqu'à ce que ...
Un navire. Étendard noir. Voilà. Y'a plus qu'à couper leur trajectoire. À agiter un bras. Et à demander de l'aide au crétin qui pointe la tête.
Monte donc mon gars !
Merci.
Trop aimable.
Deux des lascars de la bande de Mandrin ont réussi à prendre la clef des champs. On ne rappellera jamais assez combien les gens sont des incapables. Il ne leur restait qu'à surveiller un mec ligoté, et à fouiller le navire pour trouver le dernier petit malin à s'être planqué. Mais non, c'était trop compliqué. Il aurait fallu que je me charge de ça, aussi. Tant pis. Si l'occasion se présente à nouveau, je les laisserai pas filer.
En attendant, nous voilà au carrefour-péage de Grand Line. Sur les docks, y'a de l'animation. Les charpentiers sont sollicités de toute part; faut dire que certains navires ont assez mal vécu le grand plongeon. J'évite de penser au nombre de gibets de potence qui sont sans doute stationnés en ce moment sur le même lopin de terre que moi. Ils pullulent, les rats. C'est à donner des envies de meurtre. Mais on ne peut pas toujours tout résoudre par la violence. Triste vérité mais c'est ainsi. Si je lance une émeute ici, je vais devoir en découdre avec des équipages entiers, constitués de gaillards d'un bois un peu moins tendre que sur les Blues. Ça serait pas raisonnable.
J'dis ça mais j'en crois pas un traitre mot. C'est surtout Ossoï qui m'a appelé à un peu de modération. Vrai que, j'voudrais pas causer du tort au vieux sage où à cette foutue môme, malgré tout. Ils ne le méritent pas. Alors jme répète qu'il faut rester tranquille, j'essaye de me convaincre que je suis encore pas en pleine possession de mes moyens, qu'il vaut mieux se montrer patient. Difficile de se retenir.
Ossoï revient d'un guichet, au port. Il est parti s'enquérir des prochains bateaux en partance, de leur destination. La destination, justement. Elle reste à choisir. Comment retrouver mon flûtiste ? Je n'ai pas l'ombre d'un indice pour savoir où il est actuellement. On en a pas vraiment entendu parler, ici, on dirait. Et quand j'ai essayé de poser des questions avec un peu plus d'insistance, on m'a lorgné d'un œil mauvais, on m'a demandé si j'étais pas une taupe, ou un marine. J'ai serré les poings, fermé ma gueule. Mais ça s'paiera.
Nous pouvons embarquer dès ce soir sur le navire que voici, pour la première Ligne de Grand Line, à la condition de pouvoir payer le trajet.
Tch. Et avec quoi ? On est fauchés. La gratitude de la Translinéenne ne dépasse pas la poignée de mains.
Il y a une solution à tout problème, si on prend le temps de la laisser éclore.
Encore du baratin. Bah. Je hausse les épaules. Soit, pour le moment, on temporise. On va voir si la solution miracle se pointe. On part faire un semblant de ravitaillement dans une boutique, manière de tuer le temps utilement. Lina se sent plus, veut acheter tout un tas de conneries inutiles.
Tu m'achètes ça ?
Non.
Et ça ?
Non.
T'es pas sympa !
Paye le avec ton argent.
Mais ... je suis une enfant, moi j'ai pas d'argent !
T'as qu'à faire la manche.
Si tu m'achètes pas ce que je veux, je le vole.
... Tu veux ce truc, c'est ça ?
Hihiii ... Oui.
Et ma main dans la figure, tu la veux, aussi ?
...
Dialogue de sourd. Je fais signe à Ossoï que je lui confie la graine de démon. Je sors. Être seul. Au calme. C'est bien. Je remonte vers les quais, faire le point. Analyser la situation, pour trouver une solution ... Mouais. Foutaises. Je connais qu'une solution. Choper un primé, encaisser et composter le billet. Et si ça causerait trop de grabuge d'intervenir ici, alors il reste pas trente-six solutions. On va chercher les primes à la source. On remonte le courant vers Reverse. Arrivera bien un équipage à un moment donné. On croise leur route, on les frappe. Hm. Ça sonne bien. On fait ça.
Y'a une barque à l'agonie, chez un charpentier. Elle va plus servir à grand monde. Jl'avise avec intérêt, l'artisan m'oriente vers d'autres modèles, neufs.
J'veux celle-là.
Mais... vous ne voguerez pas une heure avant de sombrer !
Pas de problème, je vais pas loin.
Il me mire, bizarre. Et lance un regard qui veut dire, si tu veux en finir, libre à toi. Y me fait même pas payer le radeau. Bon gars. Fait rare. Journal de Trinita : aujourd'hui j'ai rencontré Un Honnête Commerçant. Merci à lui.
Je quitte le port sous les regards intrigués et alarmés de quelques badauds. Qu'est ce qu'il y a ? Tss ... Et une fois à l'eau, je rame. Cinq minutes. Dix minutes. Parfois, je me sers du seau vendu avec ce modèle de collection pour désengorger le rafiot de la flotte qui s'infiltre. Et je recommence. Jusqu'à ce que ...
Un navire. Étendard noir. Voilà. Y'a plus qu'à couper leur trajectoire. À agiter un bras. Et à demander de l'aide au crétin qui pointe la tête.
Monte donc mon gars !
Merci.
Trop aimable.