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Nous, on est innocent ! D'abord !

Comme à son habitude, Daenerys se baladait dans ce grand océan bleu. Elle nageait au gré des ses envies, vagabondait là où elle voulait. Elle était libre, libre de s’amuser, de jouer, de faire du bruit, de chanter, de veiller la nui et dormir le jour… Bref, toutes ces choses qu’elle n’avait pas connu durant sa vie de poisson d’aquarium, elle les découvrait et pouvait les vivre. Mais elle était seule dans ce vaste océan. Elle n’avait encore trouvé personne avec qui rester, et surtout, elle n’avait pas retrouvé son précieux maître.

Alors, malgré sa joie due à la découverte de sa nouvelle vie, elle était souvent triste. Triste à cause de sa solitude trop longtemps endurée, triste de n’avoir personne à qui parler, avec qui jouer… Et afin de palier à cette tristesse, il lui arrivait de s’aventurer sur des îles peuplées. Oh, bien sur, elle ne choisissait pas vraiment d’aller sur telle où telle île, Daenerys ne faisait que en croiser et décidait ou non de se montrer au monde, selon son humeur et surtout, selon la tête des gens qu’elle pouvait voir depuis le large.

Cette fois ci, la jeune sirène, en plus d’avoir envie de jouer avec un ami, fut inévitablement attirée par de nouvelle chose qui avait l’air de se manger. Elle avait fait le tour de la plage et était arrivée sur la terre ferme dans un endroit où il n’y avait pas un chat, puis, prudemment, elle avait rampée jusqu’à derrière un arbre, et pouvait voir de nombreux enfants prendre des choses triangulaires avec une boule ronde dessus, un visage tout souriant suivit d’une langue venant léchouiller plus ou moins proprement la fameuse boule. Certain en avait une, d’autre deux, voire trois ! Mais ils avaient l’air tellement heureux avec leur nourriture, que cela intrigua la sirène.

Elle aussi, elle voulait un triangle avec une boule dessus. Alors, discrètement, elle sortie de sa cachette et commença à ramper vers la grosse boite blanche qui distribuait cela. Evidemment, même si elle se faisait la plus discrète possible, tous les regards se tournèrent bientôt vers elle. Mais ça, elle ne le remarqua pas. Alors elle avança, doucement. Et arriva devant la boite blanche qui distribuait des triangles avec des boules dessus. Elle vit qu’il y avait une ouverture, comme une fenêtre, mais de là où elle était, elle ne pouvait rien voir, excepter le plafond du cube.

Avec ces deux petits bras pas musclés, elle réussit à agripper le rebord de l’ouverture et tenta de hisser sur le rebord. Mais elle n’avait pas assez de force. Vraiment pas assez. Mais le vendeur de glace, lui, vit les deux petites mains. Et, intrigué, il se pencha pour mieux voir de quoi il était question. Dans sa tête, il imaginait un enfant, alors il prépara sa réplique habituelle:


Alors, alors, on veut une glace mais on est trop petit pour voir ce qu’il y a ?

Daenerys regarda l’homme qui venait d’apparaitre au dessus d’elle et voulu parler, mais le vendeur ne lui en laissa pas le temps.

HORS DE MA VUE SALE POISSON, JE NE SERS QUE LES HUMAINS MOI !

Daenerys ne pouvait pas se douter que, l’homme, avait perdu sa femme à cause de la race de la sirène, et que, depuis, il leur vouait une haine sans merci. Non, elle ne pouvait pas comprendre, et ce, même si elle avait su.

Surprise qu’on lui crie ainsi dessus sans motif, et qu’on lui ferme l’étalage au nez, pour ensuite fuir par derrière, Daenerys ne sut que faire. Alors, elle fit la seule chose qu’elle faisait mieux que quiconque : Elle pleura.
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Les coïncidences n'existent pas. C'est un fait indéniable, qui se devrait de guider chacun de nos réflexions. Mais on ne peut envisager pareille philosophie que lorsque les évènements en viennent toujours à s'articuler autour des mêmes personnalités. Le hasard des rencontres n'est qu'un prétexte au destin de mêler la fortune des différents acteurs de ce monde. Comment croire aux coïncidences lorsque les pas de l'assassin le mènent à Shimotsuki, sans même savoir à quelle histoire mirobolante il va encore se prêter. Oyez donc, l'histoire d'Il Assassino et la légende de l'assassin aux mille vies. Croyez le ou non, messieurs dames, les plus grandes histoires ne naissent pas toutes dans l'or et les paillettes. Les plus étranges histoires se teintent d'ombres et de sang. Et c'est ce qui fait la magie de leurs mots. Entre vermeil et gris fumant, se tient en lieu et place l'histoire d'une sirène, d'un enfant et d'un meurtrier.

À la poursuite du Fenyang, cherchant à fuir le courroux d'un homme qu'il espérait enfermé ou mis à mort, l'assassin blessé était à la recherche de la moindre information à glaner sur son but. Gagner l'autre côté de Grand Line n'était pas moyen en sa possession et il ne pouvait se soustraire à ses obligations morales. Il avait une cible à traquer, une cible à éliminer. Et de ce fait, nulle retraite n'était possible. Son départ n'était que précipité, sa fierté entachée. Il avait besoin de victoire, de sang et de succès. Un assassin peu ordinaire, un être qui se complaisait plus de la lumière que de l'ombre. Une créature qui aimait le sang plus qu'elle n'osait l'avouer, cachant ses pulsions sous le masque de la vertu et de la cause juste. Mais n'était-ce pas par ce biais que ses talents se pouvaient le mieux employés ? Au service d'une cause et non d'une personne. Quoi que pour l'heure, la cause était annexe. Pour l'heure, il cherchait et traquait. Son but coïncidait avec la cause, c'était vrai. Mais dans quelle fin ? Un mystère qui le demeurerait jusqu'à la résolution de sa traque.

Sa venue sur Shimotsuki avait attiré nombre regards désobligeants, nombre remarques déplacées. Assassin, meurtrier. Tueur. Oui, il l'était. Mais ce n'était pas pour plaire aux moeurs de ces habitants méprisants. Cela lui valu deux ou trois accrochages, mais il sut à quoi s'en tenir lorsqu'il abandonna le mousquet qui pendait à sa hanche. Les lois de la petite île étaient strictes et les mêmes pour tous. Nul n'avait connaissance de ce que dissimulait son bracelet gauche, fort heureusement. La tenue noire de son ordre semait moins la panique que l'immaculée connue de tous, ce qui n'avait fait qu'empirer après la rumeur de la bataille de South Blue. Mais en évitant soigneusement les hommes en patrouille, il devenait aisé de ne pas attirer trop de regards sur soi. Et encore plus lorsqu'on parcourait les toits, à l'abri de tous les regards. Recherchant la trace de sa cible, il avait appris ce qu'il voulait savoir : Shimotsuki ne lui apprendrait rien sur lui. Parfait. Ou pas, justement. Ce fut lorsqu'il se préparait à gagner un mouillage non loin de là qu'il perçut l'agitation sur une des places de la cité. Un cri plus perché que les autres, une menace et une colère grondant sous le ton d'un commerçant. Mais ce ne fut pas ce qui attira l'attention de l'assassin. Les pleurs d'une jeune femme, une jeune femme qui n'en était pas une en vérité. Seule la partie haute de son anatomie pouvait prêter à confusion. Une véritable sirène. Ce n'était pas la première fois qu'il en voyait une. Mais dans une telle situation, si. Il faisait partie de ces hommes qui traitaient tous les créatures humaines, ou en partie, avec le même respect. Il ne différenciait pas un criminel homme-poisson d'un criminel humain, tout comme les êtres innocents.

Débouchant de nulle part, il parut apparaître au moment où le glacier levait haut la main. Une veine de fureur battait sa nuque, le genre de haine qui étaient profondément ancrée. L'assassin attrapa le poignet de l'humain, le bloquant de sa poigne de fer. Le glacier se retourna vers lui, incrédule et un arc de cercle se forma autour de l'étrange trio. L'étranger encapuchonné sorti de nulle part, l'étrangère non humaine et l'honnête et humble commerçant. Les lois en vigueur étaient formelles, ce n'était pas une situation avantageuse. Mais l'injustice ne connaissait pas de limites, et les actes de l'assassin ne s'enfermaient pas dans le carcan des lois, ce qui aurait été plutôt ironique à vrai dire. Voyant que le glacier redescendait en pression, il relâcha sa poigne. L'homme retira violemment sa main et se massa le poignet. Rafael fouilla dans sa bourse et en tira quelques berries. Il les posa sur le comptoir, regardant le gusse droit dans les yeux. Peu importa que le type put le reconnaître ou non. On ne maltraitait pas les gens selon leur race ou leur couleur, ce n'était pas digne du peuple qu'il défendait. Ni de la cause.


"Et à moi, tu vas m'en donner une, miscridente. Fraise vanille." ordonna-t-il.

Le glacier ramassa les pièces et, rageur, commença à confectionner la sucrerie. L'assassin tendit la main vers la sirène, lui offrant un sourire attristé.


"Sèche donc tes larmes bella, cela n'en vaut pas la peine." tenta-t-il de la consoler.

Le commerçant lui tendit la glace d'un air rageur, omettant par pur défi la serviette qui allait avec. Rafael le regarda droit dans les yeux, puis lui fit un signe de tête vers le tas. Grommelant, le glacier en attrapa une et lui confia la glace. L'assassin le remercia d'un hochement de tête qui se voulait poli, avec un brin d'insolence tout de même. Il tendit la glace à la jeune sirène, avec un sourire un peu plus enjoué cette fois-ci.


"Regarde, il n'y a aucun mal tu vois ? Allez, viens, bougeons d'ici ou on va avoir des ennuis." lui fit-il, lui confiant la glace fraise-vanille que venait de lui remettre le glacier.

Comme parfum, ça devrait aller, non ? Enfin, lui il adorait, alors elle ne pouvait qu'aimer.
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Honnoji, sans doute la ville la plus attractive pour les gens débarquant tout juste sur Shimotsuki, car contrairement au village de Kawai, celle-ci était beaucoup plus habitée, comprenant un bon nombre de boutiques et auberges. Aujourd’hui était un jour quelque peu particulier, car en effet, pour une fois, le petit Uriko ne traînait pas avec sa bande d’ami, aujourd’hui ses parents l’avaient chargé d’une tâche de la plus haute importance ! Le gamin avait pour mission de ramener quelques médicaments à une des amies de ses parents, ceux-ci n’ayant malheureusement pas le temps de le lui livrer d’eux-mêmes. C’est pourquoi, le jeune garçon avait eu la permission de quitter le village. Et bien qu’inquiets, ses parents n’avaient d’autres choix que de lui faire confiance.

Inutile bien entendu de préciser que l’enfant était tout excité, il n’a que très peu l’occasion de passer à Honnoji ou même les autres villages voisin. Il devait absolument en profiter ! Il a même cassé monsieur porcinet pour pouvoir s’acheter tout plein de cadeaux ! Et quelques bonbons, parce que là bas, il y a des sucreries qu’il n y a pas a Kawai et ça c’est troooop injuste parce qu’ils sont suuuper bons quand même !

Et finalement… Finalement ! Il est…. Perdu. Hmm… Pourtant il est à peu près sur d’avoir bien suivi la carte. Mais ce n’était pas le bon jour pour se perdre, l’enfant se re-concentre, lis de nouveau la carte et…

« Oh ! Un papillooooon ! »

Poursuit avec gaieté un joli petit papillon qui passait par là… Oui, Uriko était un de ces enfants idiots qui se laissait facilement distraire par le premier insecte volant qui passait par là… Le résultat aurait sans doute été le même s’il y avait eu un champ de fleurs à proximité. Voilà la raison pour laquelle le jeune garçon s’était égaré… Celui-ci s’était ainsi retrouvé dans un coin complètement désert… Mince, s’il ne réussit pas à remplir sa mission, le petit risquait de ne plus pouvoir sortir tout seul… Voilà qui était problématique…
Marchant d’un pas lent, l’enfant suivant la direction du nord, son papa lui avait toujours dit que s’il était perdu, il n’avait qu’à suivre le nord ! Et le nord, bah c’est devant, d’abord. Mais suivre une seule direction dans un petit bois n’était pas vraiment la chose la plus facile qu’il soit, surtout pour un gamin du genre d’Uriko… Mais la chance du petiot allait de nouveau le guider, lorsque celui-ci entendit des voix de personnes, de la civilisation ! Chouette, il n’avait plus qu’à aller voir ces personnes et leur demander la route ! Et, sortant d’un buisson, le garçonnet surgit devant un duo plutôt… inespéré… Hmm… Ces personnes elles étaient quand même vaaachement… Louche… Le jeunot s’était arrêté, fixant les deux personnes silencieusement pendant une bonne minute… Enfin, fixant particulièrement la sirène qui se tenait devant lui…

« Ouaaaaaaah ! Un mooooooooonstreeee ! »

Uriko se mit alors à courir en rond levant les bras en criant haut et fort… C’est qu’il n’avait jamais vu d’Homme poisson ni même de sirène jusque là… Pour lui, cette femme bleue représentait un monstre des marais (Dans un bois ?) qui piégeait les petits enfants pour les miamer tout cru ! Avant de se cogner contre un obstacle… Un obstacle qui, lui, semblait humain par contre… Ah oui, c’est vrai qu’ils étaient deux… D'ailleurs, ce monsieur aussi était étrange…

« Un… Un m’sieur voleur ! Il… Il va me kidnapper, envoyer une lettre de rançon à mes parents et pis et pis…. Il va me faire des choses… »

Pour le jeune enfant, il ne pouvait s'agir que d'un voleur, l'homme avait une cagoule ! C'était un signe qui ne trompait pas ! L’imagination d’Uriko était quand même un peu trop développée… Une fois de plus l’enfant s’était fait un film complet… D’ailleurs c’était quoi « des choses » ? Bref, celui-ci jeta un regard larmoyant aux deux « méchants », agitant les bras afin de montrer son désarroi…

« S’iou plaît me mangeeez paas, j’ai pas bon goût et y a rien à mangeeer… Et pis ne me kidnappeeez paaas... Mes… mes parents ils sont pas richeuuh… Et pis après vous allez vendre mes intestins au supermarché j’veux paaaas ! Bouhouuuuuuuuuuuuuu… Qué ? »

Après cet étrange monologue larmoyant… L’enfant s’était interrompu dans ses pleurs en voyant quelque chose… M’dame la monstre… Elle avait une glace… Fraise vanille en plus ! La chance ! Y a pas de glacier à Kawai… Uriko il en veut une… Oubliant l’espace d’un instant sa panique de tout à l’heure celui-ci fixa avec envie les deux personnes, pointant un doigt sur sa bouche avant de s’écrier de nouveau en agitant les bras :

« Bouhouuuu ! J’veux une glaaaaceuuuuuh ! M’dame la monstre elle a eu une glaaaceuuuh pourtant moi chuis un gentil garçon euuuh ! Bouhouuu ! J’veux mangez une glace avant de me faire miameeeer ! »


Dernière édition par Uriko le Lun 25 Fév 2013 - 15:53, édité 1 fois
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Devant ce présent que cet homme lui faisait, Dae avait séché ses larmes et avait accepté la friandise en étant encore toute tremblante de chagrin. Elle venait à la fois d’acquérir une glace mais aussi un potentiel ami.

Merci…

En tant qu’ancienne esclave, la jeune sirène savait que la politesse était une des choses les plus importantes lors d’une conversation avec un humain, car les humains étaient des êtres supérieurs par rapport à ça pauvre petite personne. Après tout, qui était-elle mise à part un poisson décoratif ?

« Ouaaaaaaah ! Un mooooooooonstreeee ! »

Cette enfant totalement hystérique venait de débarquer alors que Dae allait quitter la plage avec l’homme qui avait été gentil avec elle. Le cri de ce gamin, qui s’était ensuite mis à courir dans tous les sens, l’avait fait sursauter, et la boule de glace jaune quitta le triangle dans laquelle elle était posée pour se placer sur les fines écailles bleues de la sirène qui découvrit alors la vérité : c’était froid. Ça surprise face a cette découverte fut telle qu’elle lui arracha un petit cri. Puis, lorsqu’elle comprit qu’une partie du cadeau du monsieur commença à fondre sur sa queue de poisson, la tristesse l’envahie et son nez commença à couler, signe que les larmes n’allaient pas tarder à reprendre.

Elle fit donc abstraction de ce qui se passait autours d’elle pour ne penser qu’à ce cadeau qu’elle venait de « casser ». Elle tourna son visage rempli de chagrin vers celui qui était le mieux placé pour devenir son nouvel ami, mais celui-ci regardait le nouvel arrivant.


*snif*

La sirène regarda à nouveau sa glace à laquelle il manquait une boule, et gouta enfin le met qu’elle tenait dans sa petite main pâle. C’était sucré, bon et froid, et cela remonta un peu le moral de l’hybride. Alors elle en reprit une léchouille, puis deux. Ça gratouillait un peu sa gorge, et elle se rendit compte que le froid l’apaisait, alors elle en mangea un peu plus, les léchouilles se transformant en bouchées. Mais ça continuait de gratter, de plus en plus. La sirène commença a tousser, et son cou se mit à gonfler…
De plus en plus….
Tellement qu’on pouvait se demander comment elle arrivait encore à respirer…
Et justement, elle y arrivait de moins en moins…

Ah… La fraise… Elle qui n’en avait jamais mangé… Ou peut être que si, quand elle était jeune, très jeune… Et si elle n’en avait plus mangé depuis, c’n’était surement pas pour rien…
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L'assassin ne prêta pas l'oreille au hurlement d'un des badauds, jusqu'à ce qu'un enfant lui rentre dedans. Il essaya de le rattraper, mais le gamin s'écrasa les fesses contre le sol en hurlant des propos incohérents qui achevèrent de mettre mal à l'aise l'assassin. Il essaya de le faire taire par des gestes, qui n'eurent pas d'autre effet que d'illustrer le chuchotement ambiant de la foule, qui commençait à se faire de plus en plus resserrée autour d'eux. Puis le gamin lui sauta littéralement dessus, tirant sa tunique en quémandant une glace. Bordel, il avait pas de parents lui ? L'assassin refusa en secouant la tête. Une fois, deux fois. Les gosses ne comprenaient plus lorsqu'on leur disait non ? Mais ... il était pas baby sitter ! Mais qu'il arrête de pleurer ... allez ... Rah. Mais ...

"Remets-en une." lâcha-t-il en levant les yeux au ciel, sur un ton blasé.

Il posa les pièces équivalentes, adressa un regard à faire pâlir une méduse au glacier. Il n'était pas un voleur, mais le look apparent de Rafael indiquait bien l'image qu'il ressortait de lui. Un type louche. Un type qui avait du sang sur les mains et qui savait bien manier l'épée. Ou la dague, du moins. Il attrapa la glace que la glacier lui fila à contre coeur et la tendit au gamin capricieux. Une poignée de berries pour une sucrerie et la paix, ce n'était pas cher payé. Restait à espérer que le gosse se taise avec sa glace et arrête d'attirer du monde. À croire que la voix d'un enfant criant à l'abus sexuel, ça attirait les foules et les médias. Il se retourna alors vers la sirène, mettant le pied dans la boule qu'elle avait fait tomber à terre. Quel gâchis ... Enfin bon, mieux valait la faire sortir de là avant que les esprits ne s'échauffent. Il s'essuya la botte contre le sol et la chercha du regard. Où était-elle passée ?


"Oh, cazzo ..." laissa-t-il échapper en la voyant à terre.

Il fit un pas vers elle, passa son bras droits sous sa nuque et posa deux doigts sur sa gorge. Elle enflait à vue d'oeil et semblait ne plus pouvoir respirer. D'un geste, il libéra la gorge de la donzelle, mettant à nu le haut de sa poitrine. Il prit garde à préserver son intimité, et la fit doucement glisser sur le côté, pour la mettre sur le dos. Non sans remarquer les marques sur son dos. Des marques qui le firent se rembrunir. Mais il n'avait pas le loisir d'y penser, pas pour l'instant. Cela ne fit que raffermir sa volonté de lui venir en aide. Il tendit sont bras libre vers le stand du glacier et l'étira dans une gerbe de fumée. Les volutes grisâtre se refermèrent sur les pailles et revinrent s'agglomérer autour de l'épaule de Rafael, qui se retrouvait à présent avec ladite paille entre les doigts. Il la porta à la bouche à fin de libérer ses mains et commença à tâter sa gorge. D'ici quelques secondes elle s'étoufferait, il n'avait pas le choix. Il fit glisser ses doigts sur sa trachée. Elle semblait composée comme les humains pour cette particularité. Elle devait possédait un système trachéen semblable pour que l'obstruction de sa gorge ne l'empêche de respirer. Il compta les anneaux, nouvelle similitude. L'heure n'était pas à l'étude de l'anatomie des homme poissons. Il vit dans le regard de la jeune sirène un brin de panique. Il fallait à tout prix éviter qu'elle ne bouge.


"Tu ne peux plus respirer, ta gorge gonfle. Je dois te libérer les voies respiratoires. Cela s'appelle une trachéotomie. Ne bouge pas, ça risque de piquer un peu." lui expliqua-t-il rapidement, la paille entre les dents, ce qui n'était qu'un doux euphémisme.

La lame secrète dissimulée sous son poignet jaillit en un chuintement inaudible. D'un geste précis, il incisa la peau de la délicate créature. Une goutte de sang perla, mais l'assassin était rapide. Avant que la plaie ne se remplisse, il attrapa la paille et la fit glisser dans le trou ainsi créé. La jeune sirène put sentir ses poumons se gonfler à nouveau. Rafael sectionna une partie de sa tunique et l'appliqua autour de la blessure pour éviter les saignements. Mais ce n'était pas fini. Restait à savoir ce qu'il s'était passé. Il passa un doigt sur la commissure des lèvres de la créature, et renifla la glace parfum fraise. Une allergie ? Aïe ... la chance n'était pas avec elle. Tant qu'elle serait en contact avec l'élément, sa gorge continuerait probablement à gonfler. Il n'était pas familier avec ce genre d'éléments, mais ça devait bien marcher comme avec un empoisonnement, non ? Donc s'il en restait dans son estomac, c'était dangereux. Heu ... comment faire dans ce cas ? Il lui fallait un moyen d'aller chercher la glace, mais il n'allait pas lui ouvrir le ventre. Et comment l'exclure ? Un moyen d'introduire quelque chose qui la fasse vomir. Non, pas avec la paille dans la gorge. Un objet long, capable de ... Ou un fluide ? Mais comment trouver ça. Il regarda autour de lui, puis revint à sa main. Il la regarda une seconde, perplexe. Pourquoi pas, après tout.

Inspirant un grand coup, l'assassin ferma les yeux et plaqua sa main contre la bouche de la sirène, ne lui laissant pas l'ombre d'un choix. Son bras devint flou puis la fumée s'engouffra dans l'oesophage de la créature. Il fronça les sourcils, puis releva sa main d'un coup. Il secoua son bras, qui se recomposa sous le mouvement et lâcha à terre un flot de glace à la fraise. L'intervention était certainement douloureuse pour la sirène, mais il n'avait pas le choix. Il répéta l'opération une seconde fois. Puis une troisième, afin de vérifier que son acte était un succès. L'effort de concentration pour ne pas blesser la sirène lui tirait de grosses gouttes de sueur. Heureusement, sa maîtrise du logia s'était améliorée depuis le temps. Il venait cependant de cramer sa couverture, et nul doute que les renforts n'en arriveraient que plus vite. Il passa un bras sous le cou de la sirène, puis un autre sous sa queue. Il la ramena contre lui, la serrant fort. Il la regarda droit dans les yeux, essayant de la rassurer au mieux.


"Il faut partir rapidement, je vais m'occuper de toi, n'aies crainte. Désolé pour le mal que je t'ai fais." s'expliqua-t-il avant de se lever.

Il commença à se diriger vers la foule, qui se sépara petit à petit devant lui, laissant le champ libre à l'assassin. Ils ne savaient que choisir entre la crainte et l'approbation. Les racistes avaient la vie dure, et les assassins la réputation mauvaise. En parlant de réputation sordide, où était passé ce maudit gamin ? Tant qu'il ne prenait pas Rafael pour un distributeur de berries et de sucreries, tout irait pour le mieux ...
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Cette femme bleue avec une queue de poisson était véritablement un monstre, cruelle à souhait… Devant les pauvres yeux innocents du jeune garçon, celle-ci avait fait glisser sa boule de glace de son cône. La merveilleuse petite perle vanillée était désormais immangeable ainsi à même le sol… Ce qu’Uriko ne comprenait pas était la raison qui l’avait poussée à agir ainsi… Peut-être que cette femme en bleue voulait prouver la supériorité du parfum fraise qui est pourquoi la boule rose était encore sur son support… C’était révoltant… Mais hélas, l’enfant était impuissant devant un tel spectacle… Est-ce que cela amusait tant la monstre de le faire subir une torture mentale aussi atroce ? Oui, le petiot dramatisait les choses mais on ne change pas les gens.

Alors qu’Uriko comptait de nouveau crier au scandale suite à la maladresse de la sirène, il n’en eut même pas le temps que m’sieur le voleur lui avait finalement offert la même glace… Les yeux pleurant de l’enfant s’étaient dès lors mis à briller soudainement… Ouaah, il s’agissait d’un chouette monsieur en fin de compte. Uriko sécha rapidement ses larmes, d’où est-ce qu’il les sort ses glaces ? Et finalement, en levant les yeux, le jeunot se rendit compte qu’il y avait la présence d’autres personnes aux alentours… Et un glacier donc. Et bah, ils sont même pas encore dans la ville et pourtant y a quand même des gens qui traîne… Pour sûr, Honnoji n’était vraiment pas pareil que son petit village de Kawai.

Cri de stupeur dans la foule, monsieur le voleur gentil avait bondit sur la sirène, lui faisant du… Un… Des choses. Peut-être que le gâchis de la monstre était aussi impardonnable pour lui… Uriko regarda la scène avec des yeux tout ronds, dégustant à grand coup de langue sa crème glacée en même temps, comme s’il assistait à un spectacle. Ouuuh… Ca devait faire mal… Heureusement que c’est pas lui… Et finalement, Uriko venait de comprendre ce qu’il s’était passé… Uriko se leva pour s’approcher du m’sieur voleur… Cependant celui-ci se mit dès lors à s’enfuir, emportant le corps du monstre avec lui ! Ah non ! Le jeune enfant n’allait pas lui laisser l’occasion de se faire la malle ! Surtout maintenant qu’il venait de découvrir la chose ! Le garçon entama sa course poursuite, glace en main…

Quelques longues minutes plus tard, suite à une course poursuite effrénée, l’enfant croyait les avoir perdu de vu… Et d’ailleurs justement, à les poursuivre, il s’est lui-même perdu, en plus, il est fatigué aussi… C’est qu’il court vite le m’sieur… L’endroit était même encore plus éloigné de la ville… Le voilà perdu dans un petit bois… Uriko aurait été découragé s’il n’avait pas entendu quelques bruits… Ha ha trouvé ! De nouveau remis d’aplomb, le gamin couru dans la direction d’où provenait les bruits avant de finalement sortir d’un buisson en sautant sur sa proie, bondissant sur l’homme cagoulé avant de lui faire une attaque câlin surprise.

"Bouuuuuh ! Trouvéééé ! M’sieuuuur hérooooos !"

L’enfant relâcha son étreinte, regardant l’homme cagoulé les yeux pleins d’étoiles… Cet homme avait « tué » le monstre ! Voilà comment Uriko l’avait interprété, cet homme n’était pas un voleur, c’était un héros ! Il lui avait donné une glace et détruit le monstre, et cette cagoule… C’était pour masquer son identité secrète ! Donc forcément, cet homme ne pouvait être qu’un gentil. Agitant les bras joyeusement, Uriko ne put se calmer devant cette nouvelle découverte :

« Ouaaaah ! Un héroooos ! Un vrai de vraiii ! Mes amis ils vont être troooop jalouuux ! M’sieur m’sieur ! Merciiii pour la glace ! Et pis pour m’avoir sauvé du monstre aussi ! Moi j’m’appelle Uriko et pis n’ai 12 ans ! Et quand je serais grand j’voudrais être un grand héros comme vouuus ! Dîtes dîtes ! J’pourrais être votre super assistant ? Tout les héros bah ils ont des supers assistants, d’abord ! S’iou plaîîîîît ! »

Quand Uriko est dans cet etat, on ne l’arrête plus.. Et d’ailleurs, en parlant de monstre… L’enfant fini finalement par se rendre compte que la dame… Bah elle était là et bien vivante… Uriko poussa un cri d’épouvante.

« AAAAAAAAAAAAAHHHHHHHH ! UN ZOOOOOMBIIIIEEEEEEEE !!!!!!! »

Ziou ! On se cache derrière tonton héros ! Elle ne voulait décidément pas en rester sur cette défaite... Après tout, il est vrai que chaque vrai monstre disposent d'une transformation finale... Même pour m'sieur héros cela pourrait être une bataille difficile... Les zombies sont bien connus pour être invincible presque... C'était beaucoup trop effrayant là ! Hmm... Peut-être qu'Uriko devrait essayer de se calmer sur le sucre... D'ailleurs celui-ci en même temps qu'il fixait la renaissance de la sirène, continuait de léchouiller sa glace... Bah oui ça serait bête qu'elle fonde... Dejà qu'il en a perdu quelques précieuses gouttes durant la course poursuite... En plus c'est un cadeau du héros...
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Pauvre Daenerys… Elle qui voulait simplement gouter ce qu’était une glace… Voilà qu’elle avait un trou avec une paille dans la gorge et elle avait aussi eu droit à de la fumer dans la bouche jusqu’à l’estomac ! Encore, et encore… Sous tant de souffrance que cela induisait, bien trop pour une pauvre petite créature dans son genre en tout cas, son organisme avait préféré lui faire perdre connaissance. Au final, cette situation était mieux pour tout le monde : le gamin avait cru a la mort de la sirène, l’assassin avait pu finir ce qu’il avait entreprit sans que celle-ci gigote, et elle n’avait rien senti. Du moins sur la fin.

Mais maintenant, elle retrouvait ses esprits. Daenerys avait mal, très mal. Et comme tout enfant qui à mal, même si, en vérité, ce n’en est pas une, elle pleura. Cependant, un phénomène étrange se produisit. La paille de sa gorge dérivait la circulation de l’air de ses cordes vocales, du coup, la sirène pleura en silence, même si les deux hommes qui l’entouraient pouvaient bien voir qu’un truc clochait… que normalement, du son aurait du être là… Parce que oui, Daenerys ouvrait tout de même la bouche, ses petits poings frottant ses yeux et son visage tourné vers le ciel.

Cette absence de son et la voix du gosse criant au zombie la fit pleurer encore plus fort. Si fort, que la paille ne suffit plus à faire passer autant d’air en si peu de temps. La pression augmentant dans la gorge de la sirène, un peu d’air passa et produisit un petit son ridicule. Mais ça ne suffisait pas, non. Et la paille n’en supporta pas plus : elle vola de la gorge de la sirène pour aller en direction du visage de ce gamin bien trop vilain pour être mignon.

La femme à queue de poisson avait maintenant un trou béant dans la gorge ou l’air en surpression pouvait passer. Cet air empruntât les deux chemins qui s’offraient à lui : l’un provocant une atroce souffrance à Daenerys, l’autre plus permettant d’exprimer sa souffrance par des pleures et des cris redoublant à mesure qu’elle avait mal… Provocant ainsi une augmentation de la pression de l’air, et du passage de celui-ci dans le premier trou… Bref, Daenerys était piégé dans un cercle vicieux.

Mais ça ne dura pas bien longtemps, car la sirène n’était pas très endurante, et bien vite, elle se calma faute de plus d’endurance pour crier, et compris qu’elle avait moins mal lorsqu’elle ne disait rien. Le gentil monsieur la rassura et lui dis qu’il allait s’occuper d’elle. Toute sanglotante, elle se recroquevilla par terre, en boule, attendant que le piailleur cesse de piailler.
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Là, ils étaient tranquilles maintenant. Usant de ses pouvoirs, l'assassin gagna rapidement un point isolé, entre deux baraques. Il tira un tissu qui traînait par là et s'en servit pour aménager un petit coin à la sirène. Il ne se rendait compte qu'à présent qu'elle était encore maculée d'eau de mer. Cela lui faisait l'effet d'un léger picotement, comme si ses membres s'engourdissaient lorsqu'il la touchait. Satanée malédiction. Au moins, le sacrifice en valait la chandelle. Il l'allongea alors qu'elle était encore inconsciente puis entreprit de fouiller dans la doublure de sa veste, à la recherche d'une flasque de lait de pavot. Elle aurait mal lorsqu'elle se réveillerait et il lui fallait lui faire boire le narcotique avant. Il déboucha la bouteille en attrapa le bouchon de liège entre les dents puis se pencha sur la sirène. Soudain, une petite tête émergea d'un des buissons, lui sautant dessus et le faisant tomber à la renverser. L'assassin se rattrapa durement sur son séant, victime du câlin surprise du môme. La flasque rebondit à terre et se vida, sous un juron étouffé de Rafael. Il s'apprêta à rabrouer le gosse, lorsque celui-ci s'écarta et commença à le regarder avec des yeux grands comme ça. C'était une sorte de pouvoir magique, un truc qui faisait que l'assassin ne pouvait même pas oser le gronder. Limite lui offrir une autre glace. Et il l'appelait héros ? Bah ... c'était toujours bon à prendre, hé hé. Mais pas sûr que la population de ce village le prenne comme tel. La vérité sortait toujours de la bouche des enfants après tout. Et surtout pour des oreilles prêtes à l'entendre ainsi. Au moins, cet enfant savait taper juste. Et il lui demandait de devenir son fidèle assistant ? Hum, comment dire ... La vie d'assassin n'était pas faite pour un gosse. Surtout pas un gosse aussi innocent. Non, il était hors de question de compromettre ce petit. D'autant plus qu'il était trop âgé pour entreprendre une quelconque formation. Rafael lui posa une main compatissante sur l'épaule, le gratifiant d'un sourire gêné.

"Holà, petit. On se calme, on se calme ..." commença l'assassin, perdu dans le flot incessant de paroles du gamin.

Des pleurs commencèrent à s'échapper de la gorge de la sirène qui avait ôté la paille de sa gorge. Se relevant, Rafael se précipita vers elle, tandis que l'enfant se cachait derrière lui. Il ramassa la flasque qui gisait à terre et la secoua face au Soleil. Il en restait à peine. Mais vu la condition physique de la jeune femme cela ne ferait pas trop de différences. Il poussa gentiment l'enfant, le forçant à le lâcher.


"Ce n'est pas un monstre, ni un zombie. Il s'agit d'une sirène, petit. D'ailleurs, c'est quoi un zombie ?" fit-il, regrettant presque aussi tôt d'avoir posé la question.

"Erf. Une sirène, c'est une femme-poisson, tu vois ? Ils sont comme nous, mis à part qu'ils vivent sous l'eau en temps normal. Et celle-ci particulièrement jolie, n'est-ce pas, bellissima ?" se reprit-il, se baissant vers la jeune femme.

Il lui présenta la bouteille de lait de pavot et lui montra le fond du flacon. Cela risquait de la mettre dans un état second pendant quelques temps, mais c'était nécessaire pour qu'elle souffre moins.


"C'est du lait de pavot. Tu n'y es pas allergique, hein ? Cette substance va te soulager un peu, c'est pour supporter la douleur. Je vais devoir t'aider à la boire, et ça, ça risque de faire mal par contre." lui dit-il, avançant vers elle le goulot de la flasque.

Il posa sa main libre contre sa joue, puis il lui fit signe d'attraper la flasque entre ses mains. Il la gratifia d'un sourire qui se voulait encourageant. Il avança doucement sa main vers la blessure qui demeurait sur sa gorge et lui adressa un hochement de tête, manière de dire qu'elle pouvait y aller. Il avait conscience des douleurs qu'il lui faisait subir, mais il se sentait coupable des coups du sort qui lui tombaient dessus, l'un après l'autre.


"Il va falloir attendre que tout cela cicatrise avant de gagner l'océan, sinon le sel va te faire encore plus souffrir. Tu acceptes que je m'occupe de toi jusque là ?" lui demanda l'assassin, se mordant la lèvre sous les grimaces de la sirène.

Malheureusement, là n'était pas réellement sa première préoccupation ... Si l'enfant avait pu le trouver, cela serait bientôt le cas des autres personnes. Il pensait notamment aux diverses autorités en vigueur sur l'île. Il avait agressé un glacier, pour la bonne cause certes, et était venu en aide à une sirène. Si le racisme était courant dans cette ville, nul doute qu'on chercherait à lui faire payer ça. Non pas qu'il puisse craindre quoi que ce soit pour sa vie ou pour celle de ceux qui étaient à présent sous son aile, mais il ne désirait pas montrer au petit ce qu'il savait faire de mieux. Tuer devant les yeux d'un gamin, ce n'était pas chose qu'il aimait faire. Mais entre leur vie et celle d'un foule de soldats désireux de leur inculquer leurs mauvaises manières à coup de matraque, le choix était vite fait. Et pour confirmer ses craintes, des voix commencèrent à s'élever non loin de là. Rafael pesta et se releva.


"Ecoute, mon gars. Je m'appelle Rafael. Et toi ? Dis moi, comme première super mission, tu vas surveiller la demoiselle et t'assurer qu'il ne lui arrive bien. C'est bien une mission de héros ça, non ? Et moi, je m'occupe de la protéger des méchants qui arrivent." demanda l'assassin, tentant de faire vibrer la corde sensible chez l'enfant.

Ce faisant, il se retourna et, pour une fois, laissa ses armes à leur fourreau. Pas besoin de trancher pour tuer. Tout comme il n'était pas nécessaire de tuer. Neutraliser un homme n'impliquait pas de le tuer : quelques coups bien placés suffiraient. Croisant ses doigts, il les fit craquer puis il commença à s'avancer pour être sûr de se mettre entre ses protégés et les soldats. Il était inutile de fuir indéfiniment, sans compter qu'ils avaient une blessée qui avait besoin de soins continus. Dérouiller ceux-là permettrait d'avoir assez de répit pour aller se planquer de manière durable.
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Ah ? Alors c’était pas un zombie ? Ouf… Parce qu’Uriko, il a vraiiiment peur des zombies, c’fait peur… En plus il a même cru qu’il se ferait attaquer par celle-ci avec son attaque surprise du lancer de paille entre les deux n’oeils. Et d’après m’sieur héros, il s’agissait en fait d’une sirène. Une fois que ces mot était sorti de la bouche de l’assassin, tout s’était éclaircit dans la ptite tête du garçon. Oui, car il savait ce que c’était qu’une sirène ! Il en a entendu parler dans les récits racontés par son grand frère ! Et après un œil plus attentif… Oui cela correspondait bien aux descriptions décrites par son ainé, une jeune femme avec une queue de poisson. Ah la la… Son frère aurait pu lui dire quand même que les sirènes étaient bleues. Uriko s’approchait discrètement de la dîtes sirène en la touchan légèrement du bout d’une branche ramassé on ne sait où.

« T’es une sirène ? Une vraie de vraie ? »

Pendant ce même moment, m’sieur héros lui donnait du lait de… Pavot ? C’quoi du pavot ? Mais d’après ses dires, ça risquait de faire bobo… Bizarre… C’était ptet un médicament. Mais pourquoi ? Elle est malade m’dame la sirène ? D’ailleurs qu’est ce qu’il a fait m’sieur héros tout à l’heure si il voulait pas tuer un monstre ? Quoi qu’il en soit, ce lait, c’était comme de l’alcool 90° et ça, c’était ce qu’il y avait de plus important à retenir.

« Ouuuh… J’aimerais pas être à ta place… »

L’heure n’était plus à la discussion, avant même qu’Uriko ne puisse prendre le temps de discuter avec la sirène et jouer avec m’sieur héros, l’enfant pouvait entendre le bruit d’une foule se dirigeant vers eux… Il semblerait que son cri d’alerte contre les zombies avaient réussi à les faire localiser des troupes de la Marine. C’est à ce moment que m’sieur héros se prit finalement au jeu, briefant le jeune garçon.

« M’sieur héros… Rafael ? Raf….ael… Raf ? N’ai trouvéé ! Rawf ! C’plus facile à dire ! »

Oui, c’est important de trouver des surnoms, Rawf, ça donnait un ptit côté chou… Presque canin. M’enfin bref, Uriko accepta sa mission en gonflant son buste comme pour se donner de l’importance.

« Oui cheeef ! »

Rawf était partit affronter les méchants tandis qu’Uriko se rapprochait de la sirène en position de garde à vous, guettant à droite et à gauche, à l’affut du moindre danger.

« M’dame la sirène ! Moi ne vais vous protéger des méchants comme Rawf il m’la dit ! D’abord. Hmm… Diiis, tu t’appelles comment ? C’vrai que tu peux respirer sous l’eau ? Est-ce que tu peux marcher ? Comment tu vas aux toilettes ? Y a des toilettes sous l’eau ? Vous mangez quoiii ? »

Peu importe la situation, même si la sirène pouvait être au bord des larmes ou proche du coma, Uriko poserait ses questions malgré tout, sa curiosité et spontanéité prendrait le dessus. Mais Uriko s’interrompit dans son déluge de question lorsqu’il venait de percuter quelque chose (Mentalement hein ?). M’sieur Rawf il est parti se battre avec quels méchants ? Y a pas de méchants a Shimotsuki… Les m’sieurs marines c’est des gentils ! Faut vite qu’il aille empêcher un simple malentendu éclater en une grosse bataille ! Les yeux remplis tout plein de peur, Uriko était parti en courant, abandonnant la sirène l’espace d’un instant.

Rejoignant finalement tonton Rawf (Ca sonne mieux que Héros Rawf), celui-ci lui aggripa la manche tandis qu’il attendait l’arrivée des Marines.

« Raaaawf ! Les m’sieur marines c’est des gentiiils ! Faut pas leurs faire de maaal ! Et pis...»

En parlant du loup, les braves soldats avaient choisi ce moment pour faire irruption devant nos deux braves aventuriers. Uriko avait vite fait de pousser Rawf derrière un buisson avant que ceux-ci ne le remarque. Il fallait laisser cela a Uriko !

« Ah ! Bonjour m’sieur les mariiiines ! »
« Un… Gamin ? Qu’est-ce que tu fais là ? »
« Bah je joue… Et vouuuus ? »
« On recherche un criminel, t’aurais pas vu passé quelqu’un de louche ici ? »
« Euuuh…. »

Un criminel ? Quelqu’un de louche… Uriko pointe légèrement son regard vers son héros admiré… Rawf serait un criminel ? Hmm…. Naaaaaan.

« Euuh...Naan, jamais vu. »
« …. Tu es bien sûr petit ? Tu ne nous caches rien ? »
« Si tu essayes de protéger une personne recherché tu risques d’être considéré comme complice. »
« Quoiiii ? Mais chuis pas un criminel euuh ! Mon grand frère il est même de la marineuuh ! J’vais lui diire euuh ! »

Bien sûr que le comportement du jeunot est suspect, après tout, le futur chasseur de primes n’est pas un très bon menteur… Mentir c’est maaal ! Mais être traité de méchant… C’est méchant… Et ça lui donne envie de pleurer... Cependant, après les dires du petiot après avoir cité le fait d’avoir un frère dans la marines, la brigade recula d’un pas.

« Euh…Dites chef.. Ce gamin… Ce ne serait pas le petit frère de… »
« De "lui" ? Non… Ce n’est pas possible… »
« Mais regardez… En le regardant de près… Vous ne le trouvez pas… Mignon ? Il nous a tellement vanté les mérites de son fameux petit frère… Ses grands yeux rouges, ses joues rosées… Il correspondent à sa description… Imaginez qu’il s’agisse de lui… Ce serait mauvais pour nous de s’attirer la colère de son frère… »
« Euh…Hm peut-être bien oui… Ahem… Bon écoute petit garçon ! Nous…Hum… Allons voir plus loin d’accord alors… Ne dis rien à ton frère d’accord ? Hem… Bien allez bonne journée ! Messieurs ! Repartons ! »

Mission accompli, les marines étaient repartis bredouille. Quant à leurs raisons…. Il semblerait que le frère d’Uriko soit bien plus que ce que l’on pourrait penser. Mais qu’importe, Uriko attrapa de nouveau la manche de Rawf pour le sortir de son buisson, le regardant avec des yeux pleins d’étoiles !

« Raaawf ! T’as vu ! T’as vu ! J’ai fait partir les m’sieurs marines ! Comme ça on pourra jouer tranquillement ! Sinan, ils allaient t’emmener parce que, même si t’es un gentil héros, bah, les marines ils sont trèèèès prudent mais moi j’voulais encore jouer avec toiii ! Et pis et pis m’dame la sirène elle serait toute seule et… Gnioon…. »

Uriko baissa les yeux l’air tout triste… C’est vrai… Empêcher la confrontation entre lui et la marine n’était en vérité qu’un prétexte… Uriko regarda Rawf avec des petits yeux larmoyant…

« Bouhou… Raaaawfeuuh.. Pardooon chuis un mauvais pitit assistaaant ! J’ai pas fait ma tâche de surveillé m’dame la sirène… »

Oui, souvenez vous, nous avions dit que c’était les yeux pleins de peur que le jeune garçon était partit en courant. Il ne s’agissait pas d’une faute de frappe… La vérité c’est que…

« Bah… En fait… Euh… Y a… Euh… N’ai vu… Y avait un ours qui était sorti presque de nulle part… Oui un gros ours ! Avec des dents et des griffes… Du coup j’ai eu peur et me suis enfui… »

Récapitulons… Uriko s’était enfui pris de peur en voyant un ours arriver, et il était parti chercher son salvateur pour venir les sauver… Sauf qu’une sirène, ça prend difficilement ses jambes à son cou, normal, ça n’a pas de jambes une sirène (logique…). Mais Rawf il était occupé avec les marines, du coup fallait se débarasser d’eux en premier.
Ah ne serait-ce pas un cri qu’il entend au loin ?

« Les ours… Ca mange du poisson nan ? Aaaaah ! Il va mangé m’dame la sirèèèèèèène ! »
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Pauvre Daenerys, elle avait mal. Très mal, et se sentait… bizarre après avoir bu la boisson que lui donna le monsieur. D’ailleurs, ce même monsieur lui avait proposé de s’occuper d’elle jusqu’à ce qu’elle guérisse. Notre jeune sirène encore toute enlarmée avait doucement hoché sa tête en signe d’affirmation… De toute manière, avait-elle vraiment le choix ? Elle était avant tout une esclave et se devait d’obéir aux humains sans discuter.

Puis l’homme parti, laissant notre cher Daenerys seule avec un gamin bien bavard. Remuée par le médicament, elle commençait à voir des choses étranges… Comme des bulles un peu partout où elle posait son regard. Ce phénomène l’intéressant plus que le gamin au comportement inconnu pour la sirène, et dont elle ne savait pas vraiment comment y faire fasse, elle l’écouta que d’une oreille sourde tout en observant ces bulles de couleurs. A plusieurs reprises, son bras se leva dans la direction des sphères volantes, essayant de les attraper, mais rien n’y faisait.

Puis : l’enfant parti. Apeuré. La sirène ne comprit pas vraiment. Elle le regarda s’éloigné jusqu’à ce qu’une chose humide vienne se frotter sur sa queue de poisson. Intriguée, elle regarda la chose : c’était tout marron et noir à la pointe. Velu aussi et relier à une grosse boule surplombée de deux petites oreilles. Dae connaissait cette créature, elle était certaine d’en avoir déjà vu auparavant. Mais, sous l’action de la fatigue due aux événements, sa mémoire n’était pas au sommet de sa forme. Alors, elle partit du plus évident au moins évident.


Hm…

*Aie !*

Ce simple petit son sortant de sa bouche la fit souffrir. Du coup, elle se remit à sangloter.

De son côté l’ours ne comprenait vraiment pas à quoi il avait à faire. Ça sentait bon le bon poisson, quoiqu’un peu salé à son goût, mais sa sentait aussi le sang… un peu comme le sang des bêtes bizarres sur deux pattes. Plutôt prudent lorsqu’il s’agissait de nourriture, il préféra renifler l’animal bizarre avant de passer au casse croûte. Il tourna un peu autours et se dit que seule la partie bleue à écaille était comestible. Alors qu’il se décidait enfin à en croquer un morceau, la bête fit un petit bruit qui surprit notre gros ours, le faisant sursauter de telle manière qu’il se retrouva assis sur son postérieur.

Puis, chose encore plus étrange, de l’eau commença à sortir des yeux de la créature et quelques autres sons de sa bouche. L’ours avait déjà goûté du bipède, et clairement ce type de nourriture n’était pas à son goût et lui avait aussi donné d’horribles maux d’estomacs. Et la réaction de cette chose lui faisait de plus en plus penser aux bipède, même si ça n’en était pas totalement une. Son hésitation repris donc de plus belle. Il avait clairement la flemme d’aller se chercher autre chose à manger, d’autant que le lac était loin et que les ruches se faisaient rare, mais se rendre malade avec de la nourriture indigeste ne le tentait pas plus que ça.

Le bruit de pas précipité de bipède ainsi que des voix de ces mêmes êtres le força à écourter sa réflexion. Où du moins, la remettre à plus tard… Car oui, il planta ses grosses canines dans la nageoire de la chose bizarre et la tira ailleurs…

La pauvre Dae laissa échapper un grand cri de douleur, qui accentua encore plus sa douleur à la gorge, lorsque l’animal brun lui attrapa la queue. Elle eut juste le temps de voir arriver le gamin et l’homme avant de disparaître derrière un buisson, toutes larmes et cordes vocales dehors !
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Le gamin dépassa l'assassin en trombe en le poussant presque dans les buissons. Rafael haussa un sourcil, mais se laissa faire. Il rengaina discrètement la lame qui pointait sous son poignet droit, puis laissa Uriko se diriger vers les Marines. Rawf. Rawf. C'était ... moche. Pas le genre de chose à ébruiter aux oreilles de toutes les dames du comté. Encore, qu'un enfant de dix ans l'appelle ainsi. Mais c'était le genre de chose qui pouvait rapidement tourner, et mettre fin à sa réputation d'assassin implacable. Vous en connaissez beaucoup des assassins qui s'appellent Rawf vous ? Ben voilà. C'est ce que je disais. Sur ces réflexions, il laissa Uriko se débrouiller et vit avec quelle majesté il envoya la Marine voir ailleurs. Etant dos à lui, il ne pouvait réellement voir de quoi il parlait, mais la surprise et les mots sur les lèvres des soldats lui en apprirent assez. Ce gosse avait un frère dans la Marine ? Hm. Evitons de trop jouer la carte Révolutionnaire, pas besoin de se taper une crise de nerf/colère/peur/autre-truc-d'enfant pour le moment. Les monsieurs de la Marine c'était des gentils. Hm. Mouais. Pas tous, mon grand, pas tous. Et ceux dont tu parlais, ils étaient bien rares. Peut être que sa vision était obscurcie par le camp dans lequel il se battait. Ou peut-être pas.

"Bravo, Uriko, bravo." lui répondit-il, avec son accent qui lui allait si bien.

"C'est très gentil de t'inquiéter pour moi, mais ils ne m'auraient pas emmené, sois tranquille." poursuivit-il.

Omettre le fait que eux, ils ne s'en seraient certainement pas sorti était certainement la chose la plus sage de la journée. L'assassin lui frotta les cheveux, ébouriffant sa tignasse déjà fournie, puis il commença à revenir vers la sirène. Elle ne semblait pas très douée pour se débrouiller toute seule, alors mieux valait ne pas la quitter trop longtemps du regard. Et quant on parlait du loup ...


"Quoi, comment ça ? C'est pas grave, tu sais, tu m'as bien aidé pour les ... QUOI ?! Un ours ?!! Gridare forte ... hem ... zut." lâcha-t-il, se rappelant soudain que son langage n'était peut-être pas adapté à toutes les oreilles.

Ce faisant, il fit signe à l'enfant qu'il se dirigeait plus en avant puis il disparut dans un nuage de fumée, filant à grande vitesse vers la pauvre sirène en détresse. Il réapparut là où elle se tenait quelques secondes plus tôt, la terre était encore mouillée. Il défit son gant et toucha le sol de ses doigts, puis chercha une quelconque piste. Là, une trainée. Puis, un peu plus loin, des grosses traces de pas, avec cinq griffes. Certainement l'ours. Uriko arriva rapidement après lui. Rafael prit rapidement le temps de lui expliquer.


"Là, tu vois la traînée ? C'est la sirène qui a été traînée par l'ours. Et ça, là, ce sont les traces de l'ours. Allez, suis moi !" lui fit-il, prenant le temps de lui expliquer pour ne pas risquer de le perdre lui aussi.

Il fallait faire la part des choses : impliquer Uriko ou non. S'il ne le faisait pas, il risquait de se retrouver avec un deuxième disparu sur le dos. S'il le faisait, et bien ... adviendrait que pourrait ! De plus, il était largement capable de s'occuper d'un ours, ce n'était qu'un animal. Et il avait connu des hommes qui pouvaient plier se genre de bêtes d'une seule main. Un ours ouais. L'assassin et son super assistant arrivèrent bien rapidement devant une caverne. Une caverne immense dont l'intérieur sentait fort le poisson pas trop frais. On entendait encore les gémissements de la sirène après ça. Rafael s'agenouilla à côté de Uriko, puis lui posa les deux mains sur les épaules.


"Ecoute mon grand, c'est pas grave pour tout à l'heure, d'accord ? Tous les héros ont peur, c'est ce qui fait que leur aventure est super, tu vois ? Alors je vais encore avoir besoin de toi : tu vas rester ici et vérifier que personne n'entre là-dedans, d'accord ? Moi, je vais aller chercher la sirène bleue et la ramener avant que l'ours ne lui fasse mal. Je vais utiliser mes super pouvoirs pour ça, alors je ferais vite. D'accord ?" essaya-t-il de lui expliquer, avant lui offrir un sourire encourageant.

Puis il se releva et se retroussa les manches. Le cri guttural de la bête venait de résonner, faisant trembler jusqu'aux fondations même de la grotte. Rafael adressa un clin d'oeil rassurant à Uriko, puis il s'élança en courant dans la grotte. Il chemina rapidement vers un tas d'ossements, des poissons principalement, puis aperçut du mouvement au fond de la grotte. Il s'arrêta une seconde, étudia la chose qui lui faisait face. Ok. Il y avait ours et Ours. Et ça, c'était définitivement un Ours.


un Ours:

La bête faisait trois fois la taille de Rafael, et elle se tenait dressée au-dessus de la pauvre sirène qui hoquetait tant de douleur que de peur. N'écoutant que son courage, l'assassin explosa dans une gerbe de fumée, puis passa entre les pattes de la bestiole avant de reprendre forme humaine devant lui, levant bien haut les bras. La surprise fit reculer de deux pas l'Ours. Il retomba à quatre pattes puis beugla à l'attention du deux pattes qui venait se mettre devant son repas. La force du beuglement fit basculer la capuche de Rafael en arrière, et lui colla deux traits de bave odorante sur le visage.

"Disgustoso ..." lâcha-t-il, en s'essuyant le visage.

Tendant la main vers la sirène, il dégaina sa rapière et la pointa vers l'Ursidé. Il fit signe à la jeune femme poisson de se saisir de sa main tandis qu'il escomptait tenir à distance la bête de ce qui devait être une écharde à ses yeux.


"Prontissimo, signorina ! Prenez ma main !" lui ordonna-t-il.

Il la ramena alors contre lui et évita la morsure de la bête en se déplaçant sur le côté, ses jambes transformées en fumée. Il serra la sirène contre lui et commença à courir vers la sortie de la caverne. Puis, apercevant Uriko, il fit basculer la jeune femme sur son épaule gauche et attrapa l'enfant sous son bras droit. Ainsi équipé, il détala, talonné de près par l'imposante créature qui rugissait de frustration. Le spectacle était risible à souhait, mais mieux valait ça que de se faire croquer !


"Vous avez déjà volé ?" leur demanda-t-il, commençant à rassembler son énergie pour décoller dans les airs, sous la forme d'un épais nuage de fumée commençant à se forme autour de lui.
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Tout ce que pouvait faire Uriko désormais était d’attendre, pourtant, il aimerait faire plus pour aider Rawf. C’était un vrai héros, même pas terrorisé par des ours géant qui font très peur ou encore d’entrer dans une grotte sombre tout seul, en plus il était le plus gentil des héros, il avait même pas grondé Uriko. Le jeunot faisait les cents pas devant la grotte réfléchissant à un moyen d’aider à sa façon m’sieur héros. Mais sa réflexion fut coupée court suite aux bruits de pas se rapprochant de plus en plus, m’sieur héros avait battu la bête ? Hmm visiblement non vu l’imposante silhouette qui coursait le révolutionnaire. Et hop, en pleine course, Rawf attrapa Uriko au passage avant d’utiliser ses super pouvoirs de super héros pour s’envoler. L’enfant avait complètement oublié qu’en tant qu’héros, la moindre des choses qu’il sache faire était de pouvoir voler. Oubliant ainsi tout le reste, l’enfant leva les bras se sentant pris d’une liberté soudaine.

« Ouaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis ! On voooooooooooooole ! ♪ »

Devant ce pic de vitesse, l’ours ne pouvait que difficilement rattraper le trio, et malgré le déjeuner promettant, l’animal devait se résigner. Uriko fit signe à son idole que le danger était écarté, l’homme trouva ainsi un endroit à l’écart avant de reposer au sol l’enfant et la sirène. Uriko agita les bras en rigolant :

« Ha ha ha ! C’était trooooop drôle ! »

Par sûr que cela l’ai été réellement, Rawf allongea la sirène, dos contre un arbre, elle devait vraiment être fatiguée, la pauvre, il lui est arrivé tout plein de choses… Uriko s’approcha également, un peu inquiet quand même lui aussi. Est-ce que l’ours en avait croqué un morceau ? Hmm… Y avait bien une marque de dent sur la queue de la dame bleue… Uriko regarda Rawf pour savoir s’il avait remarqué... Il semblait bien. Uriko farfouilla dans sa petite sacoche, après tout, sa mission de base était de ramené des médicaments, il devait bien y en avoir un ou deux qui pourrait guérir m’dame la sirène, en plus, sa maman lui avait appris un peu de médecine, donc sur ce rayon il devrait savoir quelque chose.

« Hmm… Nan c’est pas ça… Nan plus… Ah, on devrait peut-être désinfecté avec de l’alcool ? M’dame sirène, c’pour guérir ! Donc ça va juste piquer un peu ! »

Sans même attendre une réponse de la part de son camarade, le garçon déposa délicatement quelques gouttes sur les traces de morsures, oui, ça devait piquer, mais il faut souffrir pour guérir, tant que c’est pas sur lui qu’on verse de l’alcool désinfectant. Ceci de fait l’enfant fouilla de nouveau dans sa sacoche avant d’en sortir trois pansements et de les coller sur la dame de sirène comme on le ferait avec un stickers sur un mur.

« Tadaaa ! Comme un vrai docteur ! Maman elle serait fière de moi ! »

Ou presque… Uriko rangea la boite de pansement dans sa sacoche avant de finalement remarquer quelque chose qui clochait. Bizarre… L’enfant se mit aussitôt à fouiller aussi dans ses poches, puis de nouveau dans sa sacoche… Non, il avait perdu quelque chose de très important. Uriko jeta un regard larmoyant à Rawf avec une moue toute triste et la voix qui allait avec :

« Raawf…. N’ai… Ne trouve plus mon argent…. N’ai… Ne l’ai perduu… *snif* Ne devais acheter tout pleins de cadow et de bonbons en plus, vais faire commeeent euh bouhou… Et pis et pis… N’ai sacrifié monsieur porcinet pour rien ça veut dire… Rawf… Comment fais ? *snif* Rawf…»

Deux personnes pleurantes en valent mieux que deux, visiblement l’alcool désinfectant avait fait aussi réagir m’dame la sirène un tant soi peu. N’oublions pas non plus que les marines étaient toujours à la recherche des intrus sur l’île, ce serait mauvais qu’un brouhaha de pleurs ne viennent les alerter. Rawf, soit un bon héros et retrouve les économies d’Uriko… Ou sinon, paye le, ça marche aussi. Et sinon, concernant la femme bleue, elle n’avait rien perdu elle non plus hormis sa santé physique ? Hmm ? Quel est ce bruit ? C’est m’dame sirène qu’avait faim ? Mince, le temps passe plus vite que prévu, c’est déjà l’heure du goûter, et, une glace ne suffit vraiment pas. Le jeunot agrippa la manche de Rawf.

« Raawf euh… On a faim aussi… Et n’ai soif euh… Et… Et… J’peux plus acheter mes bonbons euuh bouhouuu ! »

Activation des yeux de chiens battus seul et abandonné sous la pluie une nuit d’hiver dans une rue étroite et sombre. Uriko pleure, ça ne fait jamais plaisir de voir ses économies si durement gagnés s’envoler en fumée... Ha ha, jeux de mots.
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Pauvre Dae. Que pouvait-elle faire dans une situation pareille ? Sa queue et sa gorge lui faisait très très mal, et tout ceci là fatiguait beaucoup. Vraiment beaucoup. Elle voulait se reposer, être tranquille. Mais le repos n’était pas possible. Car le petit garçon qui les avait rejoints commença à pleurer… Il pleurait beaucoup pour des… bonbons ? Et des cadeaux. La jeune sirène n’avait aucune idée de ce qu’était les bonbons, mais les cadeaux, en revanche, c’était son rayon ! Après tout, elle-même en était un, de cadeau ! Un cadeau du père à son maitre.
Son maître… Elle l’avait perdue…

*Snif*

Le petit garçon était siii triste, que la sirène réussit à retenir ses larmes. (Oui, oui, c’est possible.) Et pourtant, avec la fatigue et la douleur, elle était plus fragile qu’à l’ordinaire ! (ça aussi, c’est possible !) Mais elle savait que quand les humains pleuraient, il était de son devoir de les faire sourire. Oui, c’est ce que son maître lui demandait lorsqu’il n’allait pas bien. Le problème, c’est que son maître, elle le connaissait bien et en général, il suffisait qu’elle lui parle de tout et de rien pour qu’il aille mieux. Mais là… Ce petit garçon… En plus il était très bruyant… Et voir des larmes comme ça, donnait encore plus envie de pleurer à Daenerys… Mais si elle pleurait elle aussi, jamais il n’arrêterait.

Alors Dae soula pour prendre son courage à deux mains. Elle devait trouver les bons mots et ce n’était pas facile. Mais c’était son devoir en temps que poisson de compagnie. Ne sachant quoi dire, elle décida de chanter.


Laa iii
*Kof kof kof*
*Kof kof koF !*


Des larmes silencieux perlèrent dans les yeux de Daenerys et se mirent à rouler sur les joues. La pauvre sirène avait oublié qu’elle ne pouvait pas parler avec sa gorge blessée sans risquer d’avoir mal. Alors chanter…

Plus que la douleur, se fut la tristesse qui envahi le cœur de Daenerys. Elle venait de faillir à sa mission. Et elle savait ce que cela voulait dire. Surement que Monsieur Rawf allait la frapper en la traitant de « poisson inutile », surement…

Elle se roula à terre et trembla de tout son long. Elle était inutile, triste, fatiguée et elle avait mal et peur. Décidément, cette journée était vraiment horrible pour cette pauvre petite créature.
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Mais ... mais. MAIS. MAIS !! Bordel de ... Rah. C'est ... pas juste. Il était un assassin, formé aux arts du meurtre et de la nuit. Une arme façonnée dès son plus jeune âge dans un seul et unique but. Un être vengeur qui faisait la nuit sienne et dont le nom faisait trembler ses adversaires. Mais ... il n'était pas formé à ça. C'était ... ça dépassait ses capacités. Totalement dépassé, l'impression de se noyer. Et puis ces yeux, des yeux qui le hanteraient jusqu'à la fin de sa vie. Tout ce qu'il pouvait se contenter de faire, c'était d'ouvrir la bouche, la refermer. Sans savoir quoi dire. Je ... Uriko. Sob. Ces larmes, ces yeux : comment résister ? Et puis la sirène qui commençait à agir bizarrement ici. À peine il regardait d'un côté que l'autre empirait. Rah. Le monde était injuste. Une armée de soldats armés jusqu'au dents, il pouvait gérer. Un enfant et une sirènes larmoyants, il en était incapable.

"Heu ... chut. Arrête de pleurer, ça va rameuter du ... erf." commença-t-il.

Acheter des bonbons ? Attends, on va pas rester vingt ans dans la ville pour rechercher quelques berries tombés de la poche du gamin. Et si trois pièces pouvaient acheter son silence, qu'il en soit ainsi ! C'était pas dans les habitudes de l'assassin de jeter ainsi l'argent par les fenêtres, mais en cas de panique ... c'était la solution la plus radicale. Il fouilla dans sa bourse, s'apprêtant à lui donner l'argent qu'il voulait. Ah. Merde. Enfin, non, zut ! Ah bordel. Heu. Zut ! La bourse était vide ! Mince, la sirène se roulait en boule, gémissant. Elle avait essayé de parler ou quoi ?


"Doucement, signorina, ce n'est pas grave : ça ira mieux bientôt." tenta-t-il de la consoler, alors qu'Uriko tirait sur sa tunique en pleurant de l'autre côté.

Alors il se retourna, tentant d'apaiser Uriko d'un signe de la main. Il essaya de lui faire comprendre qu'il ne fallait pas faire de bruit non plus, il s'étaient rapprochés de la ville, et donc des gars qui les pourchassaient un petit moment plus tôt. Les pleurs d'un enfant, c'était pas ce qu'il y avait de mieux pour rester discret. Il fouilla dans toutes ses poches. Pour quoi ? Trouver un bonbon ? Ah ! Ah ben non. C'était juste une dague cachée. 'tain, rien capable de le calmer. Il s'approcha de lui, l'attrapant par les épaules.


"Chut, chut Uriko. On va trouver ton argent, d'accord ? J'ai tout dépensé pour les glaces tout à l'heure, mais on va le retrouver, d'accord ?" lui fit-il, en le regardant droit dans les yeux.

Il essaya de le consoler d'un grand sourire, mais à peine eut-il terminé sa phrase qu'on entendit une série de déclics derrière lui.


"Rafaelo Di Auditore ! Eloignez-vous de cet enfant ou j'ouvre le feu ! Vous êtes un criminel de renommée internationale, rendez-vous et nous ferons preuve de clémence !" tonna la voix autoritaire d'un Marine.

Rafael se retourna lentement, levant les bras en l'air et faisant face à une cohue de soldats qui ne cessait de se rassembler derrière les trois hommes qui dardaient sur eux leurs fusils. Putain de ... il en perdait son latin ! Hors de question de risquer un mouvement brusque et de générer une fusillade alors que les deux étaient encore à côté de lui : s'il y était immunisé, pas eux. Bordel, il n'aurait pu rêver pire. Il se pencha légèrement en arrière, toujours en joue et tourna la tête sur le côté.


"Psst, Uriko ... une idée ?" tenta-t-il, après tout, le petit avait déjà réussi à les détourner une première fois !

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Bouh, toutes ses économies, le sacrifice de Porcinet, les bonbons qu’il attendait d’avoir avec tant d’impatience. Pouf, plus rien. Mais Rawf paraissait tellement gentil et malgré tout, il essayait de trouver une solution. Il fallait pas l’ennuyer encore plus... Bien, Uriko, il sera un gentil garçon ! Ils vont retrouver l’argent ouip ! Et comme ca il va aussi pouvoir acheter des bonbons à m’dame la sirène. Les bonbons caramiel, disponible aussi en caramiel au beurre salé étaient vraiment bons en plus des effets vertueux pour la gorge également. Un bonbon né d'un subtile mélange de caramel au lait avec du miel récolté naturellement. Quand il est malade, ca fait trooop du bien a la gorge et c’est trooop bon aussi ! Ca ferait surement plaisir à la dame bleue... Ah, pourquoi elle semble pleurer d’ailleurs ? Hmm... Oui c’vrai elle avait faim... Fallait vite retrouver le portefeuille, ca résoudrait les problèmes de touuut le monde.

Uriko maintenant calme, il voulait rassurer Rawf, il devait pas paniquer autant pour lui a ce point non plus. Bien entendu, ce n’était pas réellement la situation d’Uriko qui le préoccupait mais plutôt ses cris qui embêtait le plus l’assassin. Mais trop tard, le mal était fait et voila que le criminel et les deux innocents avec lui étaient sous les projecteurs des marines. Uriko s’immobilisa, un peu perdu, qu’est-ce qui se passait ? Rawf ? Un criminel ? Meuh naaan ils disent n’importe quoi... Ouip... C’pas possible ! Inimaginable pour l’enfant. Et pourtant... Pourquoi ils avaient l’air si sérieux les m’sieurs marines ? Uriko regarda tristement son ami. Trouver une solution pour s’en sortir. A ce moment la, le jeune garçon était à court d’idée... S’il suffisait de discuter, mais... Pour une fois, Uriko avait l’impression qu’en réglant la chose comme d’habitude ça ne se passerait pas bien. Pris de doute l’enfant ne savait pas quel parti prendre. Mais... Mais Rawf, c’était quelqu’un de bien ! Oui, définitivement ! Uriko, profitant déjà de son humeur triste se mit des lors à pleurnicher.

“M’ssieurs les Marines ! Bouh... J’ai peuur ! Ils nous tient en otageuh !”

Réaction des marines, tandis que sous un signe discret, Rawf s’était mis à agripper le cou d’Uriko de son bras.

“Grr, le lâche !”
“Ne tirez surtout pas ! On risque de toucher le gosse !”
“Mais.. C’est notre chance de l’avoir !”
“Surtout pas ! C’est “son” frère ! S’il lui arrive quoi que ce soit...Et puis je doute que cela suffise à l’arrêter.”

Profitant de ce moment de faiblesse, Rawf attrapa de nouveau la sirène avant de repartir de nouveau par la voie des airs. Uriko s’agitant légèrement et criant également pour rendre la scène plus vraie. En vérité, les cris étaient pour la pointe de vitesse en l’air qui l’amusait beaucoup. S’éloignant des Soldats, le trio se dirigeait vers la cote maiis...

“Raaawf ! Laaa, j’vois mon Portefeuuuiiille !”

L’obligeant à faire un soudain détour, le criminel fit un soudain virage, et dans sa descente...

“Aaah une Branche ! Gniaah !Fiou... Aaah, mon chapeauuuu ! Aaah ! M’dame sirène s’est pris une branche ! Ca va ?”

Ouille, c’est qu’il aimerait pas être à sa place. Mais au moins, Uriko avait pu rattraper son portefeuille. Le groupe pouvait désormais repartir, s’éloignant définitivement des alentours. Proche de la côte, la mer était visible et brillait sous l’éclat du soleil. L’endroit était calme, aucun son, juste le bruit des vagues. Rawf avait déposé la sirène sur un rocher, tentant de calmer la nouvelle blessure de m’dame sirène. Uriko, juste à coté.

“Hé hé, j’adore voleer ! Et pis j’ai retrouvé mon portefeuiiilleuuh ! Maintenant je vais pouvoir acheter des bonbons pour M’dame la sirène et Ra...”

Le petiot s’arrêta dans sa phrase... Il n’était pas aussi euphorique que d’habitude... Celui-ci s’approcha de l’homme en cape, lui agrippant la manche droite. Fixant le révolutionnaire d’une moue triste...

“ Dis Rawf... T’es pas un criminel hein ? Hein ? Dis...”

Uriko agrippa alors la taille du bonhomme d’une étreinte tandis qu’il pleurait de nouveau. Triste.

“Bouh... Rawf c’un super héros ? Hein ? Hein ? T’es pas un méchaant ! Tu... snif... Tu m’as mentiii euuh ! Maintenant, tu peux même plus venir manger des bonbons avec moi en ville... J’voulais qu’on se promène et faire découvrir pleins de trucs a m’dame sirène aussi ! Snif... Mais on peut même plus se promener... Ugh... Et pis et pis tu vas même plus pouvoir rester en villeuuh ! Bouhouu moi j’veux *hic* que Rawf il reste jouer avec nouuus !”

Des larmes beaucoup plus tristes pour cette fois. Uriko avait compris. Que les marines ne plaisantaient pas pour une fois. Que le jeunot ne pouvait pas espérer compter sur la présence de son nouvel ami longtemps avec lui... Rawf, c’pas un méchant méchant. Et il veut même pas lui demander ce qu’il a fait. Rawf c’est un gentil. Quelqu’un qui offre des glaces il peut être que gentil. Oui, c’est vrai !

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Il les posa tous les deux, prenant soin d'allonger avec douceur la petite sirène. Il lui offrit un sourire, maigre consolation, puis s'empara d'une flasque d'eau, pendant à sa ceinture. Il en imbiba un linge puis essuya les blessures de la pauvre créature, il laissa Uriko s'exciter autour d'eux, jugeant plus important de soulager au mieux la pauvresse. Il soupira, en se retournant. Il donna le portefeuille du gamin à son propriétaire légitime, s'en voulant de les avoir embarqué là dedans. Peut-être qu'il n'aurait pas du s'en mêler, jamais ils n'auraient eu à souffrir autant de choses. La sirène s'en serait sorti avec une grosse peur ... et le petit n'aurait rien eu. Les dangers du métiers, comme on disait. Sauf que cette fois encore, ce n'était pas lui qui en faisait les frais. Il soupira de nouveau, se mettant à la hauteur d'Uriko. Il lui ébouriffa une énième fois la tignasse.

"Tu vois, petit, des méchants il y en a partout ..." commença-t-il.

Ce n'était peut-être pas la meilleure entrée en scène. Il ravala sa salive, fit une moue approximative.


"Même dans la marine. Mais, tu vois, personne ne s'occupe des méchants qui sont dans la marine, parce que ces méchants là, il sont très bien cachés." poursuivit-il, regardant une énième fois autour d'eux.

"Et mon métier, c'est de m'occuper de ces méchants là. Mais pour ça, je suis obligé de ne pas respecter la loi, tu vois ? Je protège les gentils, tous les gentils. Mais le plus souvent, je fais des choses que le gouvernement n'apprécie pas : c'est pour ça qu'on m'appelle criminel." continua l'assassin, essayant de trouver la métaphore la moins sanglante possible pour ses meurtres.

"Je suis ce qu'on peut appeler un 'justicier'." conclut-il.

Ce n'était pas ainsi qu'il se voyait vraiment, mais c'était la définition la plus proche. Il doutait que cet enfant ne comprenne les subtilités quand à la raison de faire des choix pour que d'autres n'aient pas à le faire, ou encore le sacrifice de sa propre âme. Se souiller pour que les innocents restent purs. C'était l'idée de départ, malgré les égarements qu'il avait pu faire sur le chemin. Les femmes, l'alcool, les richesses. De quoi pimenter une vie. S'il avait à payer le reste de sa vie pour ses crimes, autant avoir pris le temps de profiter des quelques plaisirs de celle-ci. Une chose était sûre : il était dans le bon camp.


"Ecoute, petit. Je vais devoir m'occuper de la sirène quelques temps. Elle est blessée et tout ça va mal finir pour elle si elle retourne dans l'océan tout de suite. Mais je ne peux pas m'arrêter dans cette ville pour la soigner : tu as vu les gens par ici. On va prendre quelques vacances pour te soigner, hein ?" fit-il, en se retournant vers la jeune femme.

Une idée saugrenue s'il en était, mais il ne la laisserait pas tomber dans son état. Il pouvait bien prendre quelques jours pour se reposer, après tout : il sortait d'une guerre et avait été gravement mutilé. Une dure épreuve pour nombre de personnes. Fort heureusement, son membre fumigène comblait le manque de son bras. Et le sauvait d'une merveille de tracas psychologiques. L'assassin, illustrant sa proposition, fit basculer sa capuche en arrière pour révéler son visage. Souriant, malgré les cernes qui soulignaient ses yeux océans. Il était épuisé, usé jusqu'aux os. Une chose était sûre, il ne cherchait pas à sauver le monde pour toutes les grandes notions que les hommes targuaient de temps à autres. Non, c'était pour toutes les petites choses. Petites choses comme cette sirène, ou les yeux pleins de larmes de cet enfant, si prompt à lui faire confiance.


"Je vais te raccompagner jusqu'à chez toi, puis je m'occuperais de madame la sirène avant de partir. On pourra aller manger quelques glaces si tu veux. Mais je pense qu'on ira pas en ville. Tu as vu, hein : les gens me cherchent. Ce serait trop dangereux. Regarde ce qu'on va faire." commença-t-il, attrapant un parchemin froissé.

Il griffonna quelques chiffres dessus puis le tendit à Uriko.


"Tu peux m'appeler comme ça, mais seulement si tu en a très besoin. Si un jour des méchants te font du mal, et que je suis dans les parages. Et puis tiens." fit-il, sortant une dague de lancer de sa ceinture.

Il la posa dans la main de l'enfant, s'assurant qu'il ne se blesse pas avec.


"Comme ça, tu pourras te souvenir de moi." lui dit-il, en se relevant.

"Bon, c'est par où chez toi ? Juste que je sois sûr que tu rentres bien : après je repars avec madame sirène. Compris mon gars ?" termina-t-il, soulevant la sirène bleue entre ses bras.

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C’était peut-être un peu trop compliqué à comprendre pour le jeune enfant… Mais quelque part, il semble avoir compris l’idée générale… Donc, y a des méchants dans la Marine aussi ? Ca voulait dire… Des supers espions ou quelque chose du genre ? Et donc, Rawf faisait en sorte de se faire passer pour un méchant pour capturer ces espions faux gentils… Dans ce cas ça change touuuut ! Rawf était un de ces justiciers mystérieux sombre et trop cool incompris de tous comme dans les récits que lui racontaient ses parents avant de dormir ! Il aurait dû le dire plus tôt… Uriko avait vraiiiiment cru qu’il était méchant ! Le petiot sécha ses larmes et tenta de faire bonne mine.
Mais… C’est un peu triste quand même... Voyager seul, ne pas être apprécié en tant que héros… Pauvre Rawf… Et pourtant c’est Uriko qui se fait consoler à la place… Pourtant en ce moment, c’est ptet Rawf qui aurait besoin d’être consolé… Et pis m’dame la sirène aussi… Ils ont même pas pu bien faire connaissance tout les deux en fin de compte… Elle a pas arrêter de pleurer aujourd’hui, la pauvre, elle a pas de chance. Et d’après son idole, elle n’était même pas en mesure de retourner nager normalement. C’était aussi grave que ça ? Pire que la boule fraise gaspillée ? Et en plus ils pouvaient même pas retourner en ville ? C’était problématique… Uriko n’avait jamais fait face auparavant à autant de contrainte… Elle va pas mourir m’dame la sirène hein ? Que faire…

« Ah j’ai une idée ! Rawf, j’habite par… La bas… Je crois ? C’est au sud, et le sud, c’est derrière nous donc ! »

L’enfant se retourna à 180° avant de pointer la direction. Hélas, il n’avait toujours pas compris comment fonctionnait réellement les quatre points cardinaux… Car avant de dire que le sud est derrière, il fallait savoir où est ce qu’ils se trouvaient actuellement… Mais Rawf saurait sûrement où se trouve le Sud… Hein ?

« J’habite au village de Kawai ! J’ai une course à livrer en ville donc j’peux pas encore rentrer… Mais rejoins moi là-bas Rawf ! Attends-moi à l’entrée ! T’inquiète pas ! Je réussirais à retrouver mon chemin tout seul ! Et pis n’ai même pas peur ! On dirait pas, mais je suis 4eme Dan à l’école du sabre fin ! Chuis fort ! On m’a tout appriiis ! Allez ! A toute ! »

Sans même lui laisser le temps de dire quoi que ce soit, l’enfant partit en courant en direction de la ville. Après tout, il devait bien faire sa mission originelle, sinan ses parents ne le laisseraient plus sortir en ville, et ça, c’est pas chouette.

~~~~~~~~~~~~

Une bonne heure plus tard, l’enfant ayant fait rapidement ses devoirs, revint en courant vers le village de Kawai, cette fois-ci il n’avait pas fait de détour ! Un petit peu essoufflé d’avoir couru également, celui-ci retrouva donc ses amis à l’entrée… Espérons qu’ils n’aient pas trop attendu…

« Haluuut ! Euf…. Pardon de l’attenteuuh ! Mais attendez encore ici je revieeeens ! Bougez pas heiin ? Sinan les enfants du village ils vont vous attaquez tout plein ! Alors cachez vous bien là d’accord ? »

Et hop c’était reparti pour un tour. Et après une bonne dizaine de minutes plus tard, Uriko refit finalement apparition. Epuisé… Il aime courir et était endurant pour jouer et tout… Mais c’est qu’il a quand même beaucoup couru aujourd’hui ! Soufflant un peu, le jeune garçon montra une petite sacoche autour de sa taille. Il l’ouvrit et en sortit un petit paquet de bonbons marrons ovale.

« Tiens Rawf ! C’est des Bonbon Caramiel ! C’est trow bon ! Ah, et j’en ai aussi un pour m’dame la sirène ! C’eux là ils sont au Caramiel beurre salé ! Ca fait beaucoup de bien à la gorge, c’est le seul bonbon que j’ai le droit de prendre quand chuis malade ! J’les ai achetés avec mes économies ! »

Mais ce n’était pas tout, l’enfant sortit une autre petite boîte, un genre de trousse de secours et la tendit à Rawf.

« Ma maman, elle est docteur, j’lui ai demandé pleins de médicaments et de trucs pour guérir ! Y a des bandages et des pansements et tout aussi ! C’est fait avec des herbes curatives du village que mon Papa il à lui-même fait pousser et grandir ! Notre village il est tout bien connu pour ça ! »

Uriko tendit la boîte à Rawf, ainsi il pourrait aider à faire soigner la sirène plus facilement peut-être…
Et finalement… Uriko fit un dernier gros câlin à son ami héros… Le dernier dernier, promis.

« Tu vas trooow me manqueeer euuh ! J’aurais voulu te faire visiter mon villageuuh ! Dis dis… Tu reviendras hein ? Et… Et m’dame sirène aussi ? On a de chouettes rivières a Kawai… On se reverra hein ? Raaawf…. »

Petite mine triste, c’est pas chouette de dire au revoir… Et c’est vraiiiment trop nul qu’ils puissent même pas profiter de leurs temps ensemble. Un jour, Uriko aspire à devenir un brave justicier comme son héros ! Après tout, il est son super assistant ! Oui c’est ça ! On va dire qu’il va rester là pour être sûr de bien progresser, et un jour, quand ils se reverront, ils captureront les derniers supers espions de la marine ! En attendant, Uriko va surveiller la base de Shimotsuki ! Son frère était ptet même en danger… Oui, il a qu’à faire ça…
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L'assassin ébouriffa les cheveux du garnement en lui adressant un clin d'oeil entendu. Il le remercia pour ses bonbons et s'empara de ceux de la sirène avant qu'elle n'essaye de les gober, histoire qu'elle évite de se blesser une fois de plus. S'il n'avait jamais fait l'expérience du grand frère, cela y ressemblait curieusement, mis à part ours et gardes. Ou autres embûches sur leur chemin - sans oublier le système immunitaire surdéveloppé de la sirène ... Il mit la main sur la boîte avec un sourire, et la rangea dans sa sacoche.

"Et bien dis-moi, t'es équipé mon gars." le gourmanda-t-il, en jetant un oeil sur la ruelle, cherchant le moment où ils seraient forcés de déguerpir.

Il s'agenouilla, se mettant à sa hauteur.


"Ecoute, mon p'tit. Il va falloir qu'on y aille, madame sirène et moi. Les méchants monsieurs veulent nous attraper et il va falloir que je mette madame sirène à l'abri le temps qu'elle aille mieux." lui fit-il, adressant un regard compatissant à Daenerys, dont il ne savait pas encore le nom à vrai dire.

"Merci pour tout, et fait attention à toi." fit-il, lui rendant son câlin.

Ce n'était pas une position dans laquelle il avait l'habitude de se retrouver, mais c'était tout de même un expérience amusante. Le grand méchant assassin disparaissait au profit d'une facette plus humaine de sa personnalité. Quant à savoir si c'était juste de la comédie ou non, Rafael lui même ne le savait pas. Il était rare de se placer à un tel niveau pour lui, tout comme de devoir s'occuper d'une sirène qui attirait les ennuis comme un aimant. Il se releva et ébouriffa de nouveau les cheveux d'Uriko.


"C'est un au revoir alors. Travaille bien tes supers qualités Kokow', et la prochaine fois qu'on se reverra, tu seras capable de m'aider à attraper les méchants. Ce que tu vas faire, c'est bien protéger ton papa  et ta maman en attendant d'être super fort, ça roule ?" lui demanda Rafael, tout en faisant un clin d'oeil.

L'assassin attrapa la sirène et la porta dans ses bras, tout en lui demandant à voix basse si elle était prête. Il lui laissa faire ses adieux au petit bonhomme puis la serra contre son torse, la fumée commençant à onduler autour d'eux : comme les vrais pouvoirs d'un super héros.


"Deviens fort Kokow', et si jamais tu as besoin d'aide, n'hésite pas : tu sais comment m'appeler." fit-il, en bon protecteur de la veuve et de l'orphelin.

Ce qui était assez ironique, en réalité, car il avait du en créer tout autant, sinon plus. Bien plus. Mais c'était des veuves et des orphelins de méchants, alors ... Rafael se ramassa sur lui-même et se propulsa dans les airs dans une gerbe de fumée, histoire d'en mettre une dernière fois plein la vue du petit. Il atterrit dans les alentours de la cité, son action ne passerait certainement pas inaperçue. Ainsi, il se dégotta rapidement un petit coin à l'abri, une bicoque abandonnée près de la mer pour s'occuper de la pauvre sirène, en espérant que cela ne dure pas trop longtemps. Un navire l'attendait pour rejoindre Grand Line, et Mandrake le contacterait bientôt pour lui signaler l'heure et l'endroit de leur départ. Peut-être prendrait-il la sirène avec lui. Peut-être la ramènerait-il chez elle. Elle lui était malgré tout sympathique, à une degré qu'il n'aurait pu expliquer.

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