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[Callelongue] Tumulte Familiale

Les réparations du bateau avancent bien. Y a pas à dire, Shishou sait s'y faire. Et les Étrangers mettent du cœur à l'ouvrage. C'est leur bateau, on va voguer dessus, on a forcément envie qu'il soit bien. Surtout que notre survie dépendra de son état. Ishii m'a dit que c'est ancien bateau de la marine qu'ils ont « empruntée » à la marine. Je soupçonne que ça s'est pas passé en douceur. À une époque, j'aurais pu engueuler Crow pour ça. Maintenant, je relativise. J'suis convaincue qu'Ishii  n'a pas été un monstre quand il a emprunté ce bateau. Il ne veut pas être ce monstre, j'le vois mal trucider à tout va. En tout cas, si c'était le cas, j'hésiterais par à lui faire ravaler le discours qu'il m'a sorti l'autre jour devant le petit Jack. Si tout ça, c'est du vent, il le sentira passé ; j'ai de gros poings. Moi aussi j'aide. Normal, j'essaie de m'intégrer à la troupe. Je discute avec tout le monde pour faire connaissance. Une fois en mer, ma survie dépendra aussi de la confiance qu'on a entre équipiers. Je leur fais confiance, ils me font confiance. C'est ça la clé de la réussite. Le reste, c'est une affaire de chance. Si on tombe sur un truc bien trop gros pour nous, ça sera tant pis. Et puis, si c'est le cas, c'est que le Seigneur l'aura voulu et ses volontés sont toujours justes. Si je dois crever, c'est normal. J'aurais forcément fait un truc de travers. Limite, j'serais heureuse de clamser. J'aurais par à continuer à faire ce qui me vaut le châtiment divin et je n’aurais pas à me trahir et à devenir autre chose que moi même. Papa et Maman seront pas contents. Et j'veux pas les décevoir.

Et j'pense à eux, là. Et je me dis que ça fait une paye que je leur ai pas donné de nouvelles. Avec les recrutements Walkyries et la débâcle, j'ai été pas mal occupée. Et puisqu'il paraît qu'on va partir pour Grandline, il vaut mieux que je les contacte tout de suite. Je pense pas que j'en aurais l'occasion avant un bon bout de temps. Du coup, je signale que je fais un break. On me répond que c'est okay. Je passe un linge sur le visage, parce que j'ai un peu sué à filer un coup de main. Où trouver un moyen de communication ici ? Il doit bien en avoir un à la petite base de la marine. J'crois en avoir vu un l'autre jour. Pour traverser la ville, j'essaie de faire profil bas. La population semble s'être habituée un peu à la présence des Étrangers. Et comme ils ont rien fait de méchant, une confiance relative s'est installée. Par contre, on se mélange pas trop malgré quelques coups d'éclat comme les réparations d'Ishii de la baraque qu'on a cassée en arrivant, Jackie et moi. C'est pas que j'ai peur, mais je préfère éviter tout débordement. Si débordement il y a, ça ne se passera pas forcément très bien et je préfère pas partir des mers Bleus sur une fausse note.

Bonne nouvelle, je croise de rares personnes et ces rares personnes me saluent presque cordialement, même s'il y a une certaine réserve dans leur geste comme s'ils s'attendent à ce que je leur saute dessus. Je réponds en retour et il ne se passe rien de plus. Du coup, j'arrive tranquillement jusqu'à la petite base de la marine qui semble est abandonné. Pas mal de marines sont retenus amicalement autre part. Je trouve quand même quelques personnes. Des gus de la mairie. Ils ne veulent pas que le truc soit pillé. Il y a aussi des trucs importants dans le bâtiment. Ça aussi, j'ai pu le voir, lorsque j'ai évité à Jevta et à Blake de faire des âneries. Piller la base, franchement, tu peux pas avoir des idées plus connes que ça. J'les salue et j'leur transmets ce que je veux faire. Sur le papier, c'est pas bien compliqué. Et puis, j'explique que c'est pour mes parents. Il doit y avoir des parents dans le groupe. Dans leur cœur, ils sont sensibles au fait qu'un enfant puisse vouloir donner des nouvelles à ses parents. Ça prouve que je suis humaine et pas l'un de ces jeunes meurtriers sans pitié qui pense davantage au sang qu'à ses parents tristes de le voir mal tourner. Finalement, c'est sans heurt que j'ai accès à l'escargophone. Dans mon sac, je déniche la combinaison pour contacter les Scieries Ramba. C'est quand même bien sympathique que la Scierie ait pris autant d'ampleur sur South Blue. Sinon, Papa aurait même pas eu d'Escargophone. J'entre la combinaison, légèrement fébrile. En plein milieu, je m'aperçois que les gens sont pas loin à me surveiller. Gentiment, je leur demande de bouger, parce que c'est un peu intime quand même.

Ça sonne.
Ça répond.

Ici la Scierie Ramba, j'vous écoute ?


Ça, c'est ma maman. Je reconnais sa voix douce.

Maman ?
… Adridri ?
Ouiiii !
Ma chérie ! Ça c’est une surprise ! Je commençais à me demander quand tu allais nous donner de tes nouvelles ! Tu sais bien que j'étais pas morte d'inquiétude parce que j'ai confiance en toi, mais j'avais quand même cette petite boule dans le creux de l'estomac !

Maman, quand elle est vraiment inquiète, elle parle beaucoup. Elle veut pas montrer qu'elle s'est trop inquiétée parce que c'était ma décision de partir voguer sur les mers. Elle la respecte cette décision. Alors, elle veut pas être un poids en paraissant trop inquiète. Elle est chouette ma maman.

J'suis désolée ! J'ai eu beaucoup de choses à faire et c'était compliqué ! Et puis, j'ai rarement eu les moyens de vous contacter ! Et là, j'ai pu le faire, alors je l'ai fait ! Ça va comment à la maison ?
Ça va très bien, les affaires marchent bien. Ton grand frère s'est encore pris un arbre sur la tête la semaine dernière. Il boude beaucoup à cause des autres.
Encore un arbre ? Mais ça fait combien depuis que je suis partie ?
Je compte plus. Peut-être la centaine. Au moins, il a la tête dure maintenant. Par contre, j'aurais aimé qu'il soit moins têtu ! Ah ! Tiens, voilà ton père !
Ah bon ? Fais-lui coucou de ma part !
Je vais … Ah. Il veut te parler. Je te le passe.
Okey.

J'ai hâte de parler à papa. Il est gentil mon papa. J'ai cette excitation à l'idée de pouvoir lui compter ce que j'ai fait. En omettant les détails, parce que papa, il veut pas que je fasse des bêtises. C'fou, je me sens carrément rajeunir à les appeler. C'est que j'les adore mes parents !

Adrienne ?

Ouiii ! C'est moi !! Bonjour ! Ça va ?!
C'est seulement maintenant que tu appelles ?

J'le sens un peu froid, c'est bizarre.

Comme je l'ai dit à maman, j'ai pas pu donner de nouvelles, j'suis désolée...

Ah ? Parce que j'ai eu des nouvelles moi.

Ah bon ?
Oui. Une affiche indiquant que tu es recherché par la marine, mort ou vif, pour divers crimes dont je ne connais plus exactement la teneur …

Ah merde ! Ils ont fini par recevoir mon avis de recherche. Connaissant papa, j'vais avoir droit à un savon. Faut que je désamorce la situation.

J'peux tout t'expliquer Pap...
Il n'y a rien à expliquer.
Mais si ! J'te Jur...
SILENCE !

J'dis plus rien. J'suis limite abasourdi. C'est rare que Papa se mette en colère. J'le sens très énervé. Lentement, il reprend plus calmement, mais je sens une grande autorité dans sa voix.

Je suis très déçu Adrienne. Ta mère et moi, nous t'avons fait confiance. Nous t'avons laissé choisir la vie que tu voulais mener. Et qu'avons-nous en retour ? Une trahison. NE LE NIE PAS ! Tu as trahi notre confiance ! Nous te pensions honnête et honorable, mais tout ce qu'on apprit en retour, c'est que tu t'étais abandonné au crime. Pire ! À la piraterie !

Les mots sont durs. Implacable. J'ose ne rien dire tellement j'me sens mal. Et il continue.

Ça me fait mal de le dire. Mais tu n'es plus ma fille. Nous t'avons donné toutes les chances de grandir du bon côté de ce monde, mais tu as quand même choisi les ombres. Tu n'as plus rien d'une Ramba. Tu n'as plus rien de la petite fille qui a fait mon bonheur. De la petite fille que j'ai elevé avec ta mère et à qui j'ai enseigné tout ce que je savais. Tu m'as trompé. Je ne veux plus jamais te revoir...


Je tremble alors qu'il finit. Je sens les larmes me monter aux yeux. Papa ? C'est vraiment toi ? Tu dis vraiment toutes ces choses méchantes ? Tu ne veux plus écouter, tu ne veux pas entendre mes explications. Il parle encore, mais je n'entends plus. J'entends ma mère. Je l'entends crier, mais je n'entends plus rien, car j'ai lâché l'escargophone. Tout mon monde s'écroule autour de moi. Je suis seule. Je suis abandonnée. Abandonné ? Non. Renié. Je n'ai plus de famille. Je me prends dans mes propres bras alors que je m'écoule à terre. Qu'est-ce qui m'arrive ? Qu'ai-je fait pour mériter une telle punition ? Je ne veux pas ! Non ! Je ne veux pas être séparée de ma famille ! Je ne veux pas ne plus faire partie d'eux ! Ils me donnent la force d'avancer ! Ils me donnent la chaleur que je n'ai pas quand je doute! Pitié, non ! Et les larmes me viennent. Elle coule. Elle coule. C'est un flot. Je n'ai jamais autant pleuré. On m'a arraché mon cœur. On m'a arraché mes racines. Je pleure, mais ces pleurs ne pourront jamais guérir le mal que l'on vient de me faire. Mais ce mal, c'est moi qui me le suis fait. Ce n'est qu'une conséquence de mes actes. Complètement effondrée, je perds toute notion du temps. Il ne reste plus que moi, mes larmes et des souvenirs de familles qui resteront à jamais du passé.


Dernière édition par Adrienne Ramba le Sam 5 Oct 2013 - 16:05, édité 2 fois
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Il m'a pas fallu longtemps pour me retrouver au calme. J'ai tracé en ligne droite sans regarder en face. J'ai couru sans m'arrêter. J'en ai bousculé des gens. Ça a protesté. Ça a gueulé. Ça a dit des choses pas très jolies sur les Étrangers, comme quoi on était finalement que des malpolis. Même au tout début, j'ai renversé le mobilier et j'ai envoyé en l'air les escargophones. Je suis partie en claquant la porte ; j'crois bien l'avoir fait sortir de ses gonds. Mais j'm'en fous. J'm'en fous des petits malheurs des autres. J'm'en fous de ces petits désagréments de la vie qui sont des gênes, mais qui ne tuent pas. J'ai en rien à faire de paraître plus mal élevé que je le suis en réalité. Je m'en contre fiche de confirmer par mon comportement que je ressemble plus à une pirate sans honneur plutôt qu'une jeune femme lancée dans cette aventure pour le bien des plus malheureux. Je m'en fous du monde, parce qu'il s'en fout de mon malheur. Aujourd'hui, j'suis Adrienne. Avant j'étais Adrienne Ramba. Je n'ai plus de nom. Je n'ai plus de famille. Je ne suis qu'un être sans identité qui ne pourra plus jamais prononcer les mots que j'ai tant chéris. Papa. Maman. Je suis complètement perdue, alors j'ai envie de me perdre. J'ai envie d'aller loin. J'ai envie de disparaître de ce monde et de morfondre dans ma tristesse. Ce monde, je veux plus le voir ; je pleure de le voir. Et comme les larmes forment un rideau devant mes yeux, je me sens satisfaite de plus voir le monde extérieur. Parce que malgré les petits tracas du quotidien, ceux que j'ai croisés, ils sont heureux. Ils sont dans leur trait cette joie de vivre. J'ai même croisé des enfants. Je le sais, je les ai reconnus à leur voix emplie d'innocence et de naïveté. Je les ai entendu parler à leur père. À leur mère. J'ai perçu la joie dans leurs mots d'enfants. Et cette joie, je ne la ressentirais plus jamais. J'en suis privée. Pire, je me suis privée de cette joie qui est certainement la plus belle des joies qui puissent exister en ce monde. La joie d'être une famille. Complètement disparu.

Et j'ai couru, couru et encore couru. J'ai fini par quitter la petite ville de Callelongue. Et ce nom, est-ce la ville ou aussi l'ile ? Je m'en moque. Même ce nom, je veux l'oublier. Il sera à jamais marqué dans mon esprit comme le nom de l'abandon. Le lieu ou ma vie aura basculé dans la tristesse. Callelongue ? Je te maudis ! Je te déteste ! Et je te fuis Callelongue. Je cours au milieu de la végétation, loin des sentiers des hommes et des traces de civilisation. Je frappe devant moi pour me faire un passage au milieu des branches basses et des buissons. Je suis en plein milieu sauvage et je dénature cet endroit par ma présence. Je suis inarrêtable. Je ne veux pas m'arrêter. M'arrêter, c'est abandonné. Ou l'inverse. M'arrêter, c'est enfin devoir accepter de regarder la vérité en face. C'est l'abandon. Mais je ne veux pas. Ça ferait trop mal. J'ai déjà suffisamment mal ; je préfère amplement les écorchures sur mes bras et passer en plein milieu de champs d'orties plutôt que de m'arrêter. J'ai soif. J'ai chaud. La fatigue hante mes jambes. Mais je m'en moque. Je m'en moque. Plus rien ne compte dorénavant. J'ai perdu l'essentiel. Qu'est-ce que souffrir de la fatigue en comparaison de souffrir de l'abandon ? Rien. Cent fois rien. Et je pourrais me dire que je ne suis pas seule. J'ai le seigneur avec moi ! Mais c'est bien la première fois que ces mots n'ont paru aussi vides. Le seigneur avec moi ? Après n'avoir rien fait pour m'empêcher de dériver en pareille situation ? Tu n'es pas avec moi. Tu m'aurais protégée. Tu m'aurais dit ce qu'il fallait faire. Tu ne m'aurais pas soutenue dans toutes ces épreuves. J'aurais préféré ne pas avoir ton soutien plutôt que de ressentir ce que je ressens actuellement. Douleur. Tristesse. Et je finis par m'écrouler. Pas de fatigue, non, la fatigue n'est rien, je l'ai déjà dit. Les larmes aux yeux, j'ai fini par ne pas voir où je mettais les pieds. Et c'est une racine apparente qui met fin à ma course folle.

La douce odeur de l'herbe contre mon visage. Le chatoiement des couleurs du fait de la lumière du soleil passant au travers d'un feuillage coloré fait de plusieurs arbres différents. L'odeur de la forêt, ce doux parfum boisé et fleuri. Les bruits de la faune et cette légère brise s'insinuant entre les branches et faisant vibrer les plus petites feuilles, créant ce petit sifflement des plus intrigants. Et au milieu de tout ça ? Moi. Je pleure. Je crie. Je tambourine du poing cette Terre qui semble vouloir m'envelopper de sa chaleur, comme si elle souhaitait se substituer à ma mère. Mais c'est encore plus dur. Va ! Va-t’en ! Je la frappe. Je ne veux pas de cette chaleur qui ne me rappellera jamais l'étreinte de ma mère. Je frappe, mais mes coups sont sans effet. Là aussi, je dois rester impuissante, complètement soumise à un destin que je n'ai jamais voulu ? Cruel destin. Peut-être que ma vie est tracée. Seigneur ? Tu l'as déjà écrite ? Mes malheurs étaient prévus ? Tu ne m'as pas préparée à cela. Tu ne voulais pas me préparer alors. Je ne veux pas ça. Je ne l'ai jamais voulu. Personne ne l'aurait voulu. À quoi bon continuer à vivre si le destin guide ma vie vers des tourments que je n'ai jamais voulu. Que je n'aurais jamais imaginé.

Combien de temps passent ainsi ? Je ne sais pas. Je me perds dans un flot de pensée, de pleurs et de regrets. J'en arrive à me calmer en me concentrant sur les variations de chaleur dans mon dos selon les mouvements et les inclinaisons du feuillage au-dessus de moi. Ça me calme. La forêt m'embaume et me calme. Oui. Ce n'est pas la terre qui est capable de m'aider, c'est cette forêt dans laquelle j'ai toujours retrouvé le réconfort en étant enfant. Les grands arbres d'Endaur sont d'un tout autre niveau que les essences qui semblent composer la forêt de cette ile. Mais au fond d'eux-mêmes, les arbres restent des arbres et le sentiment d'allégresse et de plénitude que j'ai ressenti parmi eux, je le ressens à nouveau. Cela fait combien de temps depuis la dernière fois où je me suis satisfaite de la chaleur des bois ? Trop longtemps. C'est étrange. Cette forêt devrait me rappeler davantage mes parents. Ceux qui m'ont élevée et qui m'ont fait grandir au sein de la forêt d'Endaur. C'est comme si la forêt était une troisième parente. Un parent qui ne me reniera jamais. Un parent qui sera toujours à mes côtés. Il est étrange de sentir aussi proche de ceux que nous coupons par le dur acier de nos haches ? Il ne peut y avoir un bon travail de bucheron sans une bonne entente avec la forêt. Celle-ci est vivante et nous, nous en sommes des gardiens. Nous l'entretenons. Les arbres sont vivants, mais ils ne peuvent agir sur eux-mêmes. Comment font-ils pour enlever les arbres morts ? Comment font-ils pour abréger les souffrances des arbres mourants afin de donner de la place aux plus jeunes ? Comment font-ils pour répartir leurs graines de sorte que la compétition n'engrange pas des drames à l'échelle de ces êtres immobiles ? C'est nous. Ce sont les bucherons. Nous les entretenons. Nous leur permettons de vivre et de mourir. Nous leur permettons d'être en harmonie. Et les vies que nous prenons, elles nous en sont en réalité offertes. Parce que nos actions contribuent à la vie de la forêt, nous sommes récompensées. Mais nous n'abattons pas si facilement. Chaque coup de hache est réalisé avec une précision de sorte que la souffrance de l'arbre est abrégée.

Nous sommes comme des parents pour la forêt. Et cette même forêt est l'un de mes parents. Nous l'entretenons. Elle nous entretient. C'est un cycle sans fin. À y repenser, je me sens revivre, un peu. Je vois ces arbres. Leur mouvement de branches, le bruissement de leurs feuilles ; c'est comme s'ils m'encourageaient. Continue ! Relève-toi ! Ils ne veulent pas me voir si défaitiste. Va de l'avant ? Non. C'est étrange. Je sens comme d'autres sentiments, comme si mon malheur n'était pas fait pour durer. Alors, je regarde en tout sens, je regarde chacun de ces êtres. Certains doivent avoir un âge centenaire ! D'autres ne sont que de jeunes pousses. Mais même si loin de ma forêt d'Endaur, la forêt me soutient. La forêt me guide. Alors , je marche. Glissant entre les troncs et frôlant les arbustes, je passe les mains sur chaque arbre comme pour un remerciement silencieux. Il n'y a pas besoin de mot. Il n'y a pas besoin de plus. C'est le geste qui compte. Même s'ils sont des arbres, j'ai la certitude que dans leur conscience d'être vivant, ils apprécient le contact de ma main. Je me surprends à sourire : comme il est plus agréable de s'intéresser aux arbres. C'est alors que je me mets en quête d'examiner l'état de cette forêt. Je me promène, j'examine et je juge grâce à mon expérience d'Endaur. La forêt de Callelongue est chaotique. Aux premiers abords, tout semble prospère, mais les arbres se gênent et les souches mortes brisent les rêves de vies des plus jeunes pouces. La forêt n'est pas entretenue. Je découvre un petit campement pour la coupe du bois, mais son utilisation semble être assez rare. Il y a tant à faire ici. J'aimerais bien les aider. Je continue mes explorations et je fais de merveilleuses découvertes. Un couple 'd'écureuils sur un arbre qui m'observe. Le champ d'une espèce d'oiseau que je ne connais pas et qui parade dans les frondaisons des plus hauts arbres.

Au milieu de toute cette vie, je découvre avec surprise une essence d'arbre qu'Endaur n'a pas la chance d'avoir. Par contre, Callelongue n'a pas certaines variétés d'Endaur. Ainsi est fait le monde. Je contemple l'espèce en question. Un arbre de dix mètres de haut avec une large ossature de branches qui forment une solide couche de feuilles d'un jaune blafard. L'écorce tiraillée de l'arbre fait penser à des rides. Tandis qu'en grattant un peu, l'écorce laisse place à un bois clair et brillant. Je me souviens de son nom. Je me souviens de mon père qui m'en a parlé. Une essence plutôt utile pour diverses applications précises. Une bonne solidité associée à une bonne résistance à la flexion. C'est un bon bois. Si papa était là, il serait heureux de les voir. C'est un grand amoureux des arbres et il m'a bien légué ça. Et en y pensant, l'évocation de mes parents me pèse beaucoup moins sur le cœur. Mes larmes ont séché depuis bien longtemps et mon sourire ne me quitte plus. Est-ce que j'ai fait le deuil de mon abandon ? Le bruissement des arbres me dit de ne pas penser à cela. Non. Il ne faut pas abandonner. Et c'est comme si la forêt me répondait. Non. J'ai encore une occasion de racheter mon erreur et de repartir à nouveau sur de bonnes bases. Dans mon esprit, un plan s'échafaude. Il me faut lui dire clairement ce que j'ai fait. Il me faut lui dire ce que je pense et ce en quoi je crois. Papa pense que je ne suis plus sa fille ? Cette exploration de la forêt me dit le contraire. Je suis bien trop sa fille pour apprécier autant le contact de la forêt. Je n'ai rien perdu de son enseignement. C'est bien la preuve que je suis restée ce que je suis. Je me tourne en tout sens ; le murmure du vent au travers des feuilles me fait penser à des mots. Des encouragements. Toujours plus fort. Je tourne sur moi même jusqu'à en perdre mon équilibre. Je souris. Je pleure même une larme de bonheur. Et à tous ceux qui m'ont soutenue, je déroge à une règle, parce que j'aurais pas le temps de le faire à tout le monde. Je les remercie tous.

Merci.
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J'gamberge bien sur le retour. Les plans s'échafaudent, les arguments s'accumulent et la confiance grimpe. Ça fait plaisir Revenant vers la ville, j'fais une heureuse rencontre en la personne d'un amoureux de la forêt qui aime bien s'y promener. Un solide gaillard plutôt rêveur qui dit bien aimer se balader en forêt. Teddy Berd qu'il s'appelle. On échange un peu, c'est sympathique. Il allait justement vers la forêt et comme je parle de mon petit projet, je sens soudainement son intérêt. C'est là que j'reconnais l'amoureux de la forêt. Quand on parle de pouvoir l'entretenir et la mettre en valeur, ça fait mouche chez ce genre d'individu. J'suis tellement à fond dans mes arguments que je le convaincs. Il en abandonne même son but premier ; la visite de ladite forêt. Dommage pour elle. Mais il ne va probablement pas tarder à revenir te voir, forêt. Ne sois pas jalouse. On discute bien au retour. Le sujet dérive même sur les Étrangers. C'est difficile à en parler, mais c'est nécessaire. Teddy, il était pas là lors de la prise de pouvoir de notre équipage. Il était dans la forêt. C'était son jour de repos. Parce que Teddy, il est charpentier au petit chantier de l'ile. Du coup, c'est sûr, le bois, il connait. Moi la bucheronne et lui le charpentier, on fait un bon duo. J'comprends davantage pourquoi on s'entend bien. On a tous les deux été touché par la générosité de mère Nature et il m'avoue presque à demi-mot qu'il se sent auprès de sa mère, partie trop tôt, lorsqu'il est au milieu des arbres. J'fais une coulée une unique larme à l'entendre. Pas que je suis insensible, mais que j'ai déjà beaucoup pleuré aujourd'hui et que maintenant, j'ai davantage besoin de confiance en moi que de pleurer sur les malheurs de la vie. Au final, qu'est ce qu'il pense des Étrangers ? Il aimait pas au début, évidemment. Et puis, comme on fait rien de mal, il est devenu confiant en notre parole. Ça me va droit au cœur. C'est l'exemple même de l'individu qui répond favorablement aux buts des Étrangers. Nous ne sommes pas là pour faire du mal. Nous ne voulons pas blesser. Nous voulons juste pouvoir continuer notre chemin. Il acquiesce et comprends. Teddy est très sympa.

Avec son aide, je trouve facilement où se terre le maire de la petite ville. C'est un bien vilain mot pour décrire ce qu'il fait. Il est totalement engagé afin de garantir la sécurité de la population. Il relève les manquements des Étrangers et les dégâts à réparer. Ils surveillent l'équipage aussi. Entre Ishii et le maire, c'est sans doute ce dernier le plus dangereux. Il est oppressant, mais il fait cela pour l'ile. C'est Teddy qui me le fait comprendre. Et comme lui avant moi, je fais confiance à ce qu'il dit. Peut-être qu'ils ont appelé les marines. Peut-être qu'ils ne nous aiment pas. Mais pour l'heure, tout se passe bien. On peut pas leur en vouloir. Ishii l'a très bien dit. Il fait ce que ceux qu'ils détestent on fait. Mais il le fait à regret. Il le fait, car c'est indispensable. Et il le fait en préservant la dignité de tous. Il ne veut pas s'imposer. Il veut juste la paix pour quelques jours . J'ai du mal à avoir des infos sur l'avis du reste de la population. Teddy n'en sait pas plus. Son père ne nous aime pas. Il nous tolère. Beaucoup sont comme ça. Beaucoup ne comprennent pas, mais semblent se satisfaire de notre inaction. Finalement, tout cela semble bien se passer. Et on finit par le rencontrer, ce maire, dans ce qui lui sert de Mairie, à noter le contre rendu de ces dernières informations. Quand j'entre dans la pièce, il sursaute en me reconnaissant, mais Teddy le calme et explique rapidement la situation. Je viens proposer quelque chose pour Callelongue.

Ce quelque chose est bénéfique à tous. Une scierie pour Callelongue, en partenariat avec la Scierie Ramba. Il y a moyen qu'ils viennent aider les gens de l'ile à construire et à leur enseigner comment bien entretenir leur forêt. Ça serait un plus pour Callelongue. Un plus économique je veux dire. Des gens auraient du travail et le petit chantier pourra être approvisionné en bois. Ça sera aussi un plus pour la forêt. Elle pourra respirer et s'émanciper grâce à la juste sélection des hommes. Le maire est moins sensible à cet argument, mais conçoit qu'une forêt entretenue, ça ne peut que satisfaire davantage la population. J'enchaine mes explications du fait de mes observations. Je mets en valeur les essences de bois intéressant et les quantités de bois à produire pour garder, tout de même, une forêt vivante. Les quantités devraient être bien supérieures à ce que nécessite le travail du petit chantier de construction. Et là, je reviens sur le partenariat avec la Scierie Ramba. Ils voudront surement de leur arbre local qu'Endaur ne possède pas. J'suis sûre que Papa acceptera. On peut investir. J'ai de l'argent de côté. Papa doit aussi en avoir. Et protéger les forêts et avoir de nouvelles essences de bois, il aime. Autre point positif pour la scierie d'Endaur, on peut exporter du bois directement à Callelongue pour le chantier. Plus loin, si l'entreprise marche bien, j'parie qu'il sera ravi de pouvoir offrir son bois à un chantier naval à son nom. Et c'est là que l'expérience de Callelongue sera utile. De ce partenariat peuvent naitre de grandes choses. Cest ça que je fais miroiter au maire. Ça n'a rien à voir avec les Étrangers, mais il pense à un truc. Au cas où on nous embête, les Étrangers pourront aider le groupe. Je suis pas certains de ça et j'm'y engage pas, mais j'pense que chez le maire, ça semble logique et ça pèse dans l'équation. Les Étrangers en squatteur, non. Les Étrangers pour chaperonnaient cette association en cas de coup dur, c'est autre chose.

Après de chaleureuses discussions, on arrive à se mettre d'accord. L'avis de Teddy a aussi été décisif. On a même été rejoint par quelques habitants et globalement, ma proposition n'a que des avantages. Évidemment, ils seront associés à la Scierie Ramba et pas à moi pour ne pas entacher l'affaire de mon nom qui s'associe aux Étrangers. J'espère qu'il y aura pas de problème de ce côté-là. À la toute fin, le maire me serre même la main, le sourire aux lèvres. Peut-être qu'au final, j'ai contribué à grandir l'image des Étrangers à Callelongue. C'est une petite chose, mais ça fait plaisir. Maintenant, ce qu'il me reste à faire, c'est de contacter mon ex-paternel. Une heure après les discussions, je suis de nouveau devant cet escargophone qui me regarde d'un air boudeur parce que je l'ai envoyé voler dans les airs. J'hésite longuement. J'ai peur de sa réaction. J'ai peur de sa colère. Je manque plusieurs fois d'appeler, mais je raccroche tout le temps pendant le premier pullu. Pour plus me faire en confiance, j’ai demandé à ce que personne ne m'accompagne. Seul dans le bâtiment, chaque bruit que je fais résonne entre les murs quasi vides. J'entends presque exclusivement le son de ma respiration qui se fait lourd, presque suffocant. J'hésite. J'hésite toujours. Et puis je prends mon courage à deux mains et je refais le numéro. Le combinée sur l'oreille. J'entends la première sonnerie. Mais c'est trop dur. Je n'y arrive pas. Je veux arrêter. Trop tard. On décroche trop rapidement pour que je puisse raccrocher. Je suis piégée !

Adridri ?
Mam … Mar … Madame Ramba ?
Tsss.... Je te le passe.



Adr... Adrienne ?

Cest lui. C'est mon papa. J'le sens beaucoup moins tendu, mais je me laisse pas démonter. J'y vais franco.

Monsieur Ramba, veuillez ne pas me couper. Je dois vous parler.

Oui. J'avoue. J'ai fait des erreurs. Et je les regrette. Vous m'aviez donné votre confiance et j'ai essayé d'en être digne tout en suivant les préceptes enseigner au couvent. Il est aisé de faire des bêtises, de faire du mal. Et j'ai fauté alors que j'ai toujours voulu aider ceux ayant fauté à chercher la rédemption. Je voulais que les criminels s'excusent et redémarrent une vie honnête. Pour cela, j'ai cru que me mélanger à eux serait un atout pour les changer de l'intérieur. Je pensais vraiment en être capable. Mais j'ai été amenée à faire des choses réprouvées par la Société. Et cette société m'a élevée au rang de criminels pour ce que j'avais fait. Ce que j'ai fait, je ne l'ai pas souhaité. Car je voulais continuer à vivre selon ce que vous m'avez appris. L'honnêteté. L'amour de la nature. Le respect. Autant de valeur que je continue à chérir.

J'ai été punie pour avoir fauté et j'ai eu la tette mise à prix. J'aurais pu revenir vers vous et chercher votre pardon, mais je n'ai pas pu. Et je ne le ferais pas. Pas tout de suite. Pourquoi ? Parce que j'ai trouvé des êtres qui sont eux aussi rejetés par cette Société. Pas parce qu'ils sont des criminels, non, parce qu'ils sont différents. Et parce qu'ils sont différents, on les accuse et on les rejette. Et alors qu'ils cherchent à fuir, ils sont obligés de commettre des crimes qu'ils n'ont jamais voulu faire. Ces gens, ils ne veulent que la paix et le respect. Alors qu'ils sont rejetés par la société, j'ai pu sonder leur cœur. Et leurs cœurs sont purs. Point de haine. Il n'aspire qu'à trouver un havre où ils pourront vivre en paix. Mais pour en arriver là, ils devront passer au travers des embuches de ceux qui ne veulent pas leur bonheur. Ils devront passer outre les conséquences de leurs « crimes » et de leurs avis de recherches. Ils n'ont jamais voulu ça. S'ils pouvaient tout recommencer, ils le feraient.

Je ne cherche pas à faire en sorte que vous reveniez sur votre décision. Je veux juste que vous sachiez que je suis toujours celle que vous avez aimée et éduquée pendant tant d'années. Je suis toujours moi même et votre éducation restera à jamais gravée dans mon cœur. Et à jamais, vous resterez mes parents adorés. Ces gens qui fuient et qui sont sans famille, sans maison, sans support, je compte les aider à en trouver. Je compte être une épaule pour les soutenir. Comme vous pour moi, je les aiderais à devenir des gens respectables. C'est une promesse.


J'ai la gorge sèche. J'pense avoir tout dit. En face, Papa ne dit rien. Je compte bien enchainer sur la suite, sur le plan qui intéressait Papa. C'est juste que je finis par entendre un bruit. Comme un … reniflement.

Adridri ?
Oui ?

Tiens, il m'appelle par mon surnom. Je sens naitre en moi un espoir que je ne peux étouffer. Papa ?

J'SUIIIIIIS DESOOOOOOOOLE ! J'T'AI DIT DES CHOSES TROOOOOOOOP MECHAAAAANTES ! PARDOOOOONNE MOIIII ! OUIIINNNNN !

Il pleure. Il pleure beaucoup. Je regarde l'escargophone, celui-ci est complètement en train de se noyer dans ses larmes. J'ai rarement vu Papa pleurer. Il paraît qu'il a beaucoup pleuré quand il m'avait fait l'avion quand j'étais jeune et qu'il m'avait lâchée. Il m'avait cru blessée, mais j'm'en étais tiré avec une bosse. En y pensant, mon papa, il est très émotif. Il pleure pas souvent, mais quand il pleure, il pleure beaucoup. Je souris et je pleure à moitié. Finalement, je n'ai pas perdu ma famille. Et c'est ça l'important.

Je te pardonne, Papa.
MERCCIIIIIIIIIIi ! OUIIIIIIIIIIN !
….

Adridri ? Heureusement que tu as appelé. Ça fait depuis tout à l'heure qu'il se lamente.
Maman ! Je suis désolée !
T'as pas à t'excuser ! Il y a été un peu trop fort avec toi. J'lui ai remis les idées en place, mais du coup, il me faudra une nouvelle poêle. Ton grand frère tient sa tête dure de ton père.
J'ai entendu ce que tu lui as dit. Je te fais confiance, Adridri.

Merci maman !


PAAAARDOOOOOOOON !
Oh ! Tais-toi, toi !

Un coup de poêle et papa crie moins fort. Je souris en m'imaginant la scène.

Ah ! Au fait maman, je veux parler à Papa, je veux lui proposer quelque chose !
Je te le passe. Et fais pas attention s'il ne répond pas. J'm'occupe de lui s'il pleure trop. Quel gros bébé, quand même  !

L'heure suivante, j'la passe à lui parler de mon plan pour Callelongue. Évidemment, quand j'évoque le fait d'entretenir une forêt et d'avoir le bois qu'il a toujours voulu, ça l'intéresse. J'lui fais un contre rendu hyper complet de la situation. À la fin, il manque pas de me dire qu'il est fier de moi et que j'suis sa digne fille parce que j'ai rien perdu de ses enseignements. J'rougis pour la peine. Ça l'intéresse et il compte bien participer. J'le mets en contact avec le maire. Au final, c'est eux qui vont gérer l'affaire. Je parle aussi à Papa d'une amie que j'me suis faite à Bliss et qui pourrait s'associer aux projets. Je lui révèle quelques détails sur elle et il semble emballer, plus que ce que je pensais. C'est peut-être pour me faire plaisir. Toute façon, maman me confirme après qu'elle est d'accord. Dans les termes de l'accord, il semblerait que l'un de mes frères va faire le voyage jusqu'à Callelongue pour enseigner aux gens du coin comment s'occuper de la forêt et les techniques de découpe des Ramba. Teddy m'avoue être intéressé pour s'occuper de la Scierie. Ça me fait chaud au cœur. Déjà, je lui donne des conseils. Les discussions finissent jusqu'à tard dans la nuit et quand je reviens vers le Bel Espoir, c'est satisfait que je retrouve les Étrangers. Dorénavant, le projet est lancé et j'ai toujours ma famille. Ça m'a permis de faire un point avec elle et de lui redire mon amour. Car malgré les situations, mes parents resteront mon premier soutien et les perdre est trop dur à vivre. Je les aime fort mes parents. Et je resterais à jamais leur enfant adorée.
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