Les réparations du bateau avancent bien. Y a pas à dire, Shishou sait s'y faire. Et les Étrangers mettent du cœur à l'ouvrage. C'est leur bateau, on va voguer dessus, on a forcément envie qu'il soit bien. Surtout que notre survie dépendra de son état. Ishii m'a dit que c'est ancien bateau de la marine qu'ils ont « empruntée » à la marine. Je soupçonne que ça s'est pas passé en douceur. À une époque, j'aurais pu engueuler Crow pour ça. Maintenant, je relativise. J'suis convaincue qu'Ishii n'a pas été un monstre quand il a emprunté ce bateau. Il ne veut pas être ce monstre, j'le vois mal trucider à tout va. En tout cas, si c'était le cas, j'hésiterais par à lui faire ravaler le discours qu'il m'a sorti l'autre jour devant le petit Jack. Si tout ça, c'est du vent, il le sentira passé ; j'ai de gros poings. Moi aussi j'aide. Normal, j'essaie de m'intégrer à la troupe. Je discute avec tout le monde pour faire connaissance. Une fois en mer, ma survie dépendra aussi de la confiance qu'on a entre équipiers. Je leur fais confiance, ils me font confiance. C'est ça la clé de la réussite. Le reste, c'est une affaire de chance. Si on tombe sur un truc bien trop gros pour nous, ça sera tant pis. Et puis, si c'est le cas, c'est que le Seigneur l'aura voulu et ses volontés sont toujours justes. Si je dois crever, c'est normal. J'aurais forcément fait un truc de travers. Limite, j'serais heureuse de clamser. J'aurais par à continuer à faire ce qui me vaut le châtiment divin et je n’aurais pas à me trahir et à devenir autre chose que moi même. Papa et Maman seront pas contents. Et j'veux pas les décevoir.
Et j'pense à eux, là. Et je me dis que ça fait une paye que je leur ai pas donné de nouvelles. Avec les recrutements Walkyries et la débâcle, j'ai été pas mal occupée. Et puisqu'il paraît qu'on va partir pour Grandline, il vaut mieux que je les contacte tout de suite. Je pense pas que j'en aurais l'occasion avant un bon bout de temps. Du coup, je signale que je fais un break. On me répond que c'est okay. Je passe un linge sur le visage, parce que j'ai un peu sué à filer un coup de main. Où trouver un moyen de communication ici ? Il doit bien en avoir un à la petite base de la marine. J'crois en avoir vu un l'autre jour. Pour traverser la ville, j'essaie de faire profil bas. La population semble s'être habituée un peu à la présence des Étrangers. Et comme ils ont rien fait de méchant, une confiance relative s'est installée. Par contre, on se mélange pas trop malgré quelques coups d'éclat comme les réparations d'Ishii de la baraque qu'on a cassée en arrivant, Jackie et moi. C'est pas que j'ai peur, mais je préfère éviter tout débordement. Si débordement il y a, ça ne se passera pas forcément très bien et je préfère pas partir des mers Bleus sur une fausse note.
Bonne nouvelle, je croise de rares personnes et ces rares personnes me saluent presque cordialement, même s'il y a une certaine réserve dans leur geste comme s'ils s'attendent à ce que je leur saute dessus. Je réponds en retour et il ne se passe rien de plus. Du coup, j'arrive tranquillement jusqu'à la petite base de la marine qui semble est abandonné. Pas mal de marines sont retenus amicalement autre part. Je trouve quand même quelques personnes. Des gus de la mairie. Ils ne veulent pas que le truc soit pillé. Il y a aussi des trucs importants dans le bâtiment. Ça aussi, j'ai pu le voir, lorsque j'ai évité à Jevta et à Blake de faire des âneries. Piller la base, franchement, tu peux pas avoir des idées plus connes que ça. J'les salue et j'leur transmets ce que je veux faire. Sur le papier, c'est pas bien compliqué. Et puis, j'explique que c'est pour mes parents. Il doit y avoir des parents dans le groupe. Dans leur cœur, ils sont sensibles au fait qu'un enfant puisse vouloir donner des nouvelles à ses parents. Ça prouve que je suis humaine et pas l'un de ces jeunes meurtriers sans pitié qui pense davantage au sang qu'à ses parents tristes de le voir mal tourner. Finalement, c'est sans heurt que j'ai accès à l'escargophone. Dans mon sac, je déniche la combinaison pour contacter les Scieries Ramba. C'est quand même bien sympathique que la Scierie ait pris autant d'ampleur sur South Blue. Sinon, Papa aurait même pas eu d'Escargophone. J'entre la combinaison, légèrement fébrile. En plein milieu, je m'aperçois que les gens sont pas loin à me surveiller. Gentiment, je leur demande de bouger, parce que c'est un peu intime quand même.
Ça sonne.
Ça répond.
Ici la Scierie Ramba, j'vous écoute ?
Ça, c'est ma maman. Je reconnais sa voix douce.
Maman ?
… Adridri ?
Ouiiii !
Ma chérie ! Ça c’est une surprise ! Je commençais à me demander quand tu allais nous donner de tes nouvelles ! Tu sais bien que j'étais pas morte d'inquiétude parce que j'ai confiance en toi, mais j'avais quand même cette petite boule dans le creux de l'estomac !
Maman, quand elle est vraiment inquiète, elle parle beaucoup. Elle veut pas montrer qu'elle s'est trop inquiétée parce que c'était ma décision de partir voguer sur les mers. Elle la respecte cette décision. Alors, elle veut pas être un poids en paraissant trop inquiète. Elle est chouette ma maman.
J'suis désolée ! J'ai eu beaucoup de choses à faire et c'était compliqué ! Et puis, j'ai rarement eu les moyens de vous contacter ! Et là, j'ai pu le faire, alors je l'ai fait ! Ça va comment à la maison ?
Ça va très bien, les affaires marchent bien. Ton grand frère s'est encore pris un arbre sur la tête la semaine dernière. Il boude beaucoup à cause des autres.
Encore un arbre ? Mais ça fait combien depuis que je suis partie ?
Je compte plus. Peut-être la centaine. Au moins, il a la tête dure maintenant. Par contre, j'aurais aimé qu'il soit moins têtu ! Ah ! Tiens, voilà ton père !
Ah bon ? Fais-lui coucou de ma part !
Je vais … Ah. Il veut te parler. Je te le passe.
Okey.
J'ai hâte de parler à papa. Il est gentil mon papa. J'ai cette excitation à l'idée de pouvoir lui compter ce que j'ai fait. En omettant les détails, parce que papa, il veut pas que je fasse des bêtises. C'fou, je me sens carrément rajeunir à les appeler. C'est que j'les adore mes parents !
Adrienne ?
Ouiii ! C'est moi !! Bonjour ! Ça va ?!
C'est seulement maintenant que tu appelles ?
J'le sens un peu froid, c'est bizarre.
Comme je l'ai dit à maman, j'ai pas pu donner de nouvelles, j'suis désolée...
Ah ? Parce que j'ai eu des nouvelles moi.
Ah bon ?
Oui. Une affiche indiquant que tu es recherché par la marine, mort ou vif, pour divers crimes dont je ne connais plus exactement la teneur …
Ah merde ! Ils ont fini par recevoir mon avis de recherche. Connaissant papa, j'vais avoir droit à un savon. Faut que je désamorce la situation.
J'peux tout t'expliquer Pap...
Il n'y a rien à expliquer.
Mais si ! J'te Jur...
SILENCE !
J'dis plus rien. J'suis limite abasourdi. C'est rare que Papa se mette en colère. J'le sens très énervé. Lentement, il reprend plus calmement, mais je sens une grande autorité dans sa voix.
Je suis très déçu Adrienne. Ta mère et moi, nous t'avons fait confiance. Nous t'avons laissé choisir la vie que tu voulais mener. Et qu'avons-nous en retour ? Une trahison. NE LE NIE PAS ! Tu as trahi notre confiance ! Nous te pensions honnête et honorable, mais tout ce qu'on apprit en retour, c'est que tu t'étais abandonné au crime. Pire ! À la piraterie !
Les mots sont durs. Implacable. J'ose ne rien dire tellement j'me sens mal. Et il continue.
Ça me fait mal de le dire. Mais tu n'es plus ma fille. Nous t'avons donné toutes les chances de grandir du bon côté de ce monde, mais tu as quand même choisi les ombres. Tu n'as plus rien d'une Ramba. Tu n'as plus rien de la petite fille qui a fait mon bonheur. De la petite fille que j'ai elevé avec ta mère et à qui j'ai enseigné tout ce que je savais. Tu m'as trompé. Je ne veux plus jamais te revoir...
Je tremble alors qu'il finit. Je sens les larmes me monter aux yeux. Papa ? C'est vraiment toi ? Tu dis vraiment toutes ces choses méchantes ? Tu ne veux plus écouter, tu ne veux pas entendre mes explications. Il parle encore, mais je n'entends plus. J'entends ma mère. Je l'entends crier, mais je n'entends plus rien, car j'ai lâché l'escargophone. Tout mon monde s'écroule autour de moi. Je suis seule. Je suis abandonnée. Abandonné ? Non. Renié. Je n'ai plus de famille. Je me prends dans mes propres bras alors que je m'écoule à terre. Qu'est-ce qui m'arrive ? Qu'ai-je fait pour mériter une telle punition ? Je ne veux pas ! Non ! Je ne veux pas être séparée de ma famille ! Je ne veux pas ne plus faire partie d'eux ! Ils me donnent la force d'avancer ! Ils me donnent la chaleur que je n'ai pas quand je doute! Pitié, non ! Et les larmes me viennent. Elle coule. Elle coule. C'est un flot. Je n'ai jamais autant pleuré. On m'a arraché mon cœur. On m'a arraché mes racines. Je pleure, mais ces pleurs ne pourront jamais guérir le mal que l'on vient de me faire. Mais ce mal, c'est moi qui me le suis fait. Ce n'est qu'une conséquence de mes actes. Complètement effondrée, je perds toute notion du temps. Il ne reste plus que moi, mes larmes et des souvenirs de familles qui resteront à jamais du passé.
Et j'pense à eux, là. Et je me dis que ça fait une paye que je leur ai pas donné de nouvelles. Avec les recrutements Walkyries et la débâcle, j'ai été pas mal occupée. Et puisqu'il paraît qu'on va partir pour Grandline, il vaut mieux que je les contacte tout de suite. Je pense pas que j'en aurais l'occasion avant un bon bout de temps. Du coup, je signale que je fais un break. On me répond que c'est okay. Je passe un linge sur le visage, parce que j'ai un peu sué à filer un coup de main. Où trouver un moyen de communication ici ? Il doit bien en avoir un à la petite base de la marine. J'crois en avoir vu un l'autre jour. Pour traverser la ville, j'essaie de faire profil bas. La population semble s'être habituée un peu à la présence des Étrangers. Et comme ils ont rien fait de méchant, une confiance relative s'est installée. Par contre, on se mélange pas trop malgré quelques coups d'éclat comme les réparations d'Ishii de la baraque qu'on a cassée en arrivant, Jackie et moi. C'est pas que j'ai peur, mais je préfère éviter tout débordement. Si débordement il y a, ça ne se passera pas forcément très bien et je préfère pas partir des mers Bleus sur une fausse note.
Bonne nouvelle, je croise de rares personnes et ces rares personnes me saluent presque cordialement, même s'il y a une certaine réserve dans leur geste comme s'ils s'attendent à ce que je leur saute dessus. Je réponds en retour et il ne se passe rien de plus. Du coup, j'arrive tranquillement jusqu'à la petite base de la marine qui semble est abandonné. Pas mal de marines sont retenus amicalement autre part. Je trouve quand même quelques personnes. Des gus de la mairie. Ils ne veulent pas que le truc soit pillé. Il y a aussi des trucs importants dans le bâtiment. Ça aussi, j'ai pu le voir, lorsque j'ai évité à Jevta et à Blake de faire des âneries. Piller la base, franchement, tu peux pas avoir des idées plus connes que ça. J'les salue et j'leur transmets ce que je veux faire. Sur le papier, c'est pas bien compliqué. Et puis, j'explique que c'est pour mes parents. Il doit y avoir des parents dans le groupe. Dans leur cœur, ils sont sensibles au fait qu'un enfant puisse vouloir donner des nouvelles à ses parents. Ça prouve que je suis humaine et pas l'un de ces jeunes meurtriers sans pitié qui pense davantage au sang qu'à ses parents tristes de le voir mal tourner. Finalement, c'est sans heurt que j'ai accès à l'escargophone. Dans mon sac, je déniche la combinaison pour contacter les Scieries Ramba. C'est quand même bien sympathique que la Scierie ait pris autant d'ampleur sur South Blue. Sinon, Papa aurait même pas eu d'Escargophone. J'entre la combinaison, légèrement fébrile. En plein milieu, je m'aperçois que les gens sont pas loin à me surveiller. Gentiment, je leur demande de bouger, parce que c'est un peu intime quand même.
Ça sonne.
Ça répond.
Ici la Scierie Ramba, j'vous écoute ?
Ça, c'est ma maman. Je reconnais sa voix douce.
Maman ?
… Adridri ?
Ouiiii !
Ma chérie ! Ça c’est une surprise ! Je commençais à me demander quand tu allais nous donner de tes nouvelles ! Tu sais bien que j'étais pas morte d'inquiétude parce que j'ai confiance en toi, mais j'avais quand même cette petite boule dans le creux de l'estomac !
Maman, quand elle est vraiment inquiète, elle parle beaucoup. Elle veut pas montrer qu'elle s'est trop inquiétée parce que c'était ma décision de partir voguer sur les mers. Elle la respecte cette décision. Alors, elle veut pas être un poids en paraissant trop inquiète. Elle est chouette ma maman.
J'suis désolée ! J'ai eu beaucoup de choses à faire et c'était compliqué ! Et puis, j'ai rarement eu les moyens de vous contacter ! Et là, j'ai pu le faire, alors je l'ai fait ! Ça va comment à la maison ?
Ça va très bien, les affaires marchent bien. Ton grand frère s'est encore pris un arbre sur la tête la semaine dernière. Il boude beaucoup à cause des autres.
Encore un arbre ? Mais ça fait combien depuis que je suis partie ?
Je compte plus. Peut-être la centaine. Au moins, il a la tête dure maintenant. Par contre, j'aurais aimé qu'il soit moins têtu ! Ah ! Tiens, voilà ton père !
Ah bon ? Fais-lui coucou de ma part !
Je vais … Ah. Il veut te parler. Je te le passe.
Okey.
J'ai hâte de parler à papa. Il est gentil mon papa. J'ai cette excitation à l'idée de pouvoir lui compter ce que j'ai fait. En omettant les détails, parce que papa, il veut pas que je fasse des bêtises. C'fou, je me sens carrément rajeunir à les appeler. C'est que j'les adore mes parents !
Adrienne ?
Ouiii ! C'est moi !! Bonjour ! Ça va ?!
C'est seulement maintenant que tu appelles ?
J'le sens un peu froid, c'est bizarre.
Comme je l'ai dit à maman, j'ai pas pu donner de nouvelles, j'suis désolée...
Ah ? Parce que j'ai eu des nouvelles moi.
Ah bon ?
Oui. Une affiche indiquant que tu es recherché par la marine, mort ou vif, pour divers crimes dont je ne connais plus exactement la teneur …
Ah merde ! Ils ont fini par recevoir mon avis de recherche. Connaissant papa, j'vais avoir droit à un savon. Faut que je désamorce la situation.
J'peux tout t'expliquer Pap...
Il n'y a rien à expliquer.
Mais si ! J'te Jur...
SILENCE !
J'dis plus rien. J'suis limite abasourdi. C'est rare que Papa se mette en colère. J'le sens très énervé. Lentement, il reprend plus calmement, mais je sens une grande autorité dans sa voix.
Je suis très déçu Adrienne. Ta mère et moi, nous t'avons fait confiance. Nous t'avons laissé choisir la vie que tu voulais mener. Et qu'avons-nous en retour ? Une trahison. NE LE NIE PAS ! Tu as trahi notre confiance ! Nous te pensions honnête et honorable, mais tout ce qu'on apprit en retour, c'est que tu t'étais abandonné au crime. Pire ! À la piraterie !
Les mots sont durs. Implacable. J'ose ne rien dire tellement j'me sens mal. Et il continue.
Ça me fait mal de le dire. Mais tu n'es plus ma fille. Nous t'avons donné toutes les chances de grandir du bon côté de ce monde, mais tu as quand même choisi les ombres. Tu n'as plus rien d'une Ramba. Tu n'as plus rien de la petite fille qui a fait mon bonheur. De la petite fille que j'ai elevé avec ta mère et à qui j'ai enseigné tout ce que je savais. Tu m'as trompé. Je ne veux plus jamais te revoir...
Je tremble alors qu'il finit. Je sens les larmes me monter aux yeux. Papa ? C'est vraiment toi ? Tu dis vraiment toutes ces choses méchantes ? Tu ne veux plus écouter, tu ne veux pas entendre mes explications. Il parle encore, mais je n'entends plus. J'entends ma mère. Je l'entends crier, mais je n'entends plus rien, car j'ai lâché l'escargophone. Tout mon monde s'écroule autour de moi. Je suis seule. Je suis abandonnée. Abandonné ? Non. Renié. Je n'ai plus de famille. Je me prends dans mes propres bras alors que je m'écoule à terre. Qu'est-ce qui m'arrive ? Qu'ai-je fait pour mériter une telle punition ? Je ne veux pas ! Non ! Je ne veux pas être séparée de ma famille ! Je ne veux pas ne plus faire partie d'eux ! Ils me donnent la force d'avancer ! Ils me donnent la chaleur que je n'ai pas quand je doute! Pitié, non ! Et les larmes me viennent. Elle coule. Elle coule. C'est un flot. Je n'ai jamais autant pleuré. On m'a arraché mon cœur. On m'a arraché mes racines. Je pleure, mais ces pleurs ne pourront jamais guérir le mal que l'on vient de me faire. Mais ce mal, c'est moi qui me le suis fait. Ce n'est qu'une conséquence de mes actes. Complètement effondrée, je perds toute notion du temps. Il ne reste plus que moi, mes larmes et des souvenirs de familles qui resteront à jamais du passé.
Dernière édition par Adrienne Ramba le Sam 5 Oct 2013 - 16:05, édité 2 fois