Dix minutes plus tard.J'arrive enfin devant le grand portail du terrain qui entoure le manoir Barrel. J'ai mis un peu de temps, parce que je voulais pas être essoufflé en arrivant. Si jamais Marcus Delacroix s'était trouvé là et que j'avais été encore physiquement ou psychologiquement dans mon combat précédent contre Mazaret Picasso, j'aurais pas été dans la merde. Surtout que vu la puissance de son lieutenant, le capitaine de cet équipage au nom fumeux ne doit pas être la moitié d'un nul. Bon, je suis sur qu'il est moins fort que moi, mais bon, je veux dire... Il doit quand même être très fort ! Et puis, il part avec un avantage : ma main gauche me fait désormais beaucoup souffrir, et je commence à sérieusement croire que j'ai plusieurs os cassés. Heureusement, ce qui m'arrange c'est que Marcus ne détruira pas le manoir et ceux qui s'y trouvent. Du moins, pas pour l'instant. Tant qu'il n'aura pas trouvé le fameux tableau, il épargnera au moins ma famille. Tant mieux, car s'il ose toucher à un seul cheveux de mes parents, je ne retiendrai pas mes coups... Mes domestiques et servants, passe encore, mais mes parents...
Tiens, en parlant de domestiques... Où sont-ils ? Il n'y a personne dans le jardin. Et pourtant, il est grand et demande beaucoup d'entretien, donc il est toujours bondé de jardiniers, de paysagistes et de servants divers. Et là rien. Pas un bruit, pas d'âme qui vive. C'est très inquiétant, car ça doit malheureusement être la preuve que Marcus Delacroix est bien passé par là. Remarque, s'il n'y a pas de cadavres, c'est plutôt bon signe. A moins qu'il puisse faire disparaître les corps d'une quelconque manière. Non, plus sérieusement, je ne pense pas que ce soit le cas. Je me risque à rentrer dans la propriété, en longeant les murs avec grande discrétion. Qui sait où ce malade peut être caché ? Normalement, il ne doit pas s'attendre à me voir débarquer, et il est vrai que j'aurais pu façonner un plan plus ingénieux, comme me déguiser en un de ses membres ou autre chose, mais bon... Le temps joue contre moi. Oui, il faut vite que je trouve le tableau avant lui. Comme ça, je prends la peinture en otage, et je le force à se tirer de l'île. Bon allez, qui ne tente rien n'a rien. Et je me mets à courir dans la jardin, traversant les rangées de haies jusqu'à la porte de l'aile centrale.
J'ouvre la porte, et ose jeter un oeil à l'intérieur du bâtiment, que je connais comme ma poche. La non plus, il n'y a personne. C'est très inquiétant. Soudain, j'entends un bruit. Une porte servant aux domestiques qui s'ouvre, en laissant s'échapper un léger grincement. Je me mets immédiatement en garde.
"Qui est la ? Je...""Chut, monsieur Lloyd ! Il ne faut pas faire de bruit, il est encore à l'intérieur !", murmure une voix familière. La porte s'ouvre entièrement sur Willy, mon majordome, qui me fait signe de la main d'entrer avec lui.
"Willy ? Tu parles de Marcus Delacroix ? Que s'est il passé ici ? Où est il exactement ?""Monsieur Lloyd, quel soulagement de vous voir en vie ! Je craignais que vous n'ayez été attaqué en chemin !""Je l'ai été... Mais je triomphe toujours, ne l'oublie jamais ! Je suis le meilleur.", dis-je en lui montrant ma main gonflée.
"Bien sur, monsieur. Oh seigneur, votre main ! Laissez moi m'occuper de ça !", me répond-il avant de se mettre à panser ma main.
"Oui oui... Bref, donc. Cet homme ? Est-ce qu'il s'appelait Marcus Delacroix ?""Oui, c'est bien ainsi que ce monsieur dont vous parlez s'est présenté. Il a fait rentrer tout le monde à l'intérieur en nous menaçant avec une sorte de fusil terrifiant ! Et puis, il a demandé si on avait des peintures, et Alfred lui a dit qu'elles étaient toutes dans le coffre-fort sous la cave. Du coup, il a fait descendre tout le monde dans la cave.""Et toi ?""Moi j'ai réussi à me faufiler pendant qu'il ne faisait pas attention. Nous étions nombreux donc il n'a rien remarqué.""Et là, il est toujours à la cave ?""Oui, j'imagine qu'il à du mal à violer la porte blindée de notre coffre ! Surtout qu'il n'avait pas l'air d'avoir le matériel adéquat pour la forcer.""Parfait, ça me laisse un peu de temps.", dis-je, satisfait. Il faut que je trouve l'oeuvre en question. Mais je n'ai aucun indice sur ce fameux tableau...
"Un peu de temps pour quoi faire, monsieur Lloyd ?""Willy, essaie de te souvenir. Est-ce qu'il y a un tableau spécial dans ce manoir ? Une peinture un peu particulière, ou très étrange ?""Pas que je me souvienne, monsieur Lloyd. Mais puis-je vous suggérer de vérifier dans la chambre de madame votre mère ? C'est là qu'elle à gardé les plus belles pièces achetées par monsieur votre grand-père.""Oui, j'imagine que je n'ai pas trop le choix. Il faut que je sauve le manoir ! Ah, et père et mère où sont ils ?""Les maîtres sont en bas, avec les autres."Et merde. C'est pas bon, comme situation. Je ne peux pas risquer de mettre la vie de mes parents en danger. Il va falloir ruser. J'ai une idée. Risquée, mais qui peut marcher si je devine bien la personnalité de ce Marcus Delacroix. Il à l'air intelligent, et avait un bon plan. Je vais jouer la dessus.
"J'ai besoin que tu fasses quelque chose pour moi, Willy. On va sauver tout le monde.""Que puis-je faire pour vous monsieur Lloyd ?""On va mettre le feu au manoir. Je veux que tu asperges l'aile principale d'alcool. J'en veux de partout.""Vous êtes sérieux, monsieur Lloyd ?""Bien sur que je le suis.""Mais... Mais... Et tous ceux qui sont détenus dans la cave ?""Ne t'inquiètes pas. Je vais me charger de les libérer. Mais d'abord je vais filer jeter un coup d'oeil dans la chambre principale de ma mère, voir si je ne trouve pas le fameux tableau. Tu ferras ce que je t'ai dit ?""Oui... Oui monsieur Lloyd.""Parfait. Je reviens dans cinq minutes.""Entendu, monsieur Lloyd."Je monte d'un pas félin et léger dans la chambre principale de ma mère, sans faire le moindre bruit. Willy s'occupe de la même manière de la tache que je lui ai assigné. Si nous sommes repérés par Marcus Delacroix, tout sera à l'eau, tout sera fichu. Et mon plan est tellement génial, ce qui est normal puisqu'il vient de moi, que ce serait bête que Willy gâche tout par de la maladresse ! Il est incorrigible ce Willy ! J'ouvre la porte de la chambre avec le passe-partout de mon majordome. Je rentre. La chambre de ma mère est très bien rangée. Tout est toujours bien rangé de toute manière, dans le manoir Barrel. Je jette de rapides coups d'oeil aux murs. Les tableaux qui sont accrochés dans la pièce ont tous l'air ordinaires. Aucun n'est encadré différemment, aucun n'à quelque détail particulier qui le change des autres. Voila qui ne va pas me faciliter la tâche. Réfléchis, Lloyd, réfléchis. Avec ma main dans cet état, et le fait qu'il ait des otages, je ne peux pas risquer l'affrontement direct. Je suis obligé d'emprunter un moyen détourné. Si seulement je pouvais savoir quel tableau Marcus Delacroix cherchait... Mais est-ce que lui sait aussi exactement quel tableau il cherche ? Peut-être que oui, peut-être que non. Ah, il y a trop d'inconnues pour échafauder un plan qui marcherait à coup sur ! Je vais devoir abattre toutes mes cartes en même temps pour gagner. Je préférerais largement le combattre, car je serais sur de ma victoire, à moi, le grand Lloyd Barrel, mais tout se jouera au bluff dans cet affrontement. Lloyd Barrel contre Marcus Delacroix. Je peux pas me permettre de perdre. Je perdrai pas. Je gagnerai.
Je redescends les escaliers vers le rez-de-chaussée, une toile enveloppée dans un linge blanc sous le bras. J'ai pris une toile au hasard, une belle toile avec quatre pirates marchant, un crépuscule derrière eux. J'aimais bien les pirates, alors entre une toile avec quatre aventuriers des mers, une toile abstraite et une toile représentant une mouette, le choix était vite fait. Arrivé au rez-de-chaussée, je fais le point avec Willy. Il à aspergé les trois étages d'alcool, vidant toutes les réserves du bar et de la cuisine.
"Il ne reste presque plus d'alcool en stock, monsieur Lloyd.""Parfait, je vais prendre tout ce qu'il reste. Maintenant, tu reste ici. Et tu attends. Si tout se passe comme prévu, ceux qui sont retenus à la cave devraient remonter. Fais évacuer tout le monde.""Et vous, monsieur Lloyd ?""Depuis quand devez vous vous inquiéter pour moi ?""Vous êtes le grand Lloyd Barrel, monsieur. Je ne m'inquiète pas.", me dit t-il en souriant. Willy est décidément le majordome parfait. Je m'approche de la porte de la cave, et en tourne lentement la poignée. Je rentre, en expirant un coup. J'entends des voix, juste à côté. Caché contre un mur, je parviens à entendre ce qui se passe, sans pour autant pouvoir apercevoir quoi que ce soit.
"Putain ! Mais elle est incassable cette porte ou quoi ? Qu'est-ce qu'il fout, ce débile de Mazaret ? Pour une fois que ce mutant peut m'être utile, avec son marteau ! Le tableau est tout proche, et pourtant il m'est inaccessible ! Putain !"; hurle une grosse voix grave en cognant à plusieurs reprises la lourde porte. Marcus Delacroix. Il reprend :
"Et elle est où la clef ? Elle est où la putain de clef de cette porte ? Toi, parle !""C... C-C'est... C'est Wi... C'est Wi-wi...""Oui-oui ? Tu te fous de moi ? Tu veux peut-être que je me serve de "ça" sur toi ?""N-non non... C-C'est Willy, le majordome !", dit alors terrifié un de mes domestiques, pris en otage.
"Willy ? Willy es-tu la ?", demande alors Marcus. Il n'y a bien évidemment aucune réponse. Il continue :
"Tu ne veux pas me répondre, Willy ? Tu es sur ? C'est quoi ton nom ?""B-Bobby...""Bon, Willy, je te préviens. Si tu te manifestes pas dans les dix secondes, je flingue Bobby."Et bien évidemment, une fois les dix secondes écoulées, personne n'a cillé. Et le fait que les personnages secondaires qui m'accompagnent toujours dans mes aventures ont des noms pourris n'a rien à voir avec ça. J'entends tout le monde qui commence à s'affoler et à crier. Non... Ne paniquez pas...
"Ok, tant pis pour toi, Bobby !", s'exclame alors Marcus. Eh merde...
"Attendez !", le coupe alors dans son élan un jardinier, Jimmy.
"Oh ?""Willy n'est même pas là parmi nous !""Plait t-il, l'ahuri ?""Bah oui, il à du s'enfuir quand vous nous avez capturé, parce qu'il est pas là avec nous.""Putain de bordel de merde du feu de dieu de mille millions de mille sabords de chiasse ! Je débarque sur cette île... Je prends en otage une cinquantaine de ploucs... Je les entasse tous dans la cave de cette baraque immense... Et le seul de ces péquenots qui m'est utile s'est fait la malle ?", beugle le capitaine des Bazartistes. Oui, c'est ça. Il beugle. C'est un vrai sanguin, un vrai énervé. Il doit vraiment le vouloir, mon tableau. Euh, le tableau.
"Euh... C'est que... C'est un peu ça oui.""Ta gueule Bobby ! Le provoque pas !""La ferme Jimmy ! Me parle pas comme ça !""Vos gueules à tous les deux !", hurle Marcus. Et puis, se sont deux coups de feu que j'entends. Merde, l'enfoiré... Quoi que ça va, Bobby et Jimmy n'étaient pas si importants que ça. Enfin, comparés à moi qui suis si parfait et merveilleux, bien entendu. Mais je dois l'arrêter avant qu'il ne s'en prenne à mes parents, avant qu'il ne les tue ou le tor... Hein ? Pourquoi j'entends des rires ? Oui, j'entends clairement Bobby et Jimmy en train de rire aux éclats. Je sors de ma cachette, et me retrouve face à Marcus, mes serviteurs et mes parents assis dans un coin de la salle, la porte du coffre blindé intacte, deux rats et Bobby et Jimmy en train de se tordre de rire par terre. Attends... Deux rats ? Des rats dans la cave ? Quelle horreur ! Il faudra que je songe à m'en débarrasser. Bref, à peine arrivé, la foule m'acclame en sauveur. Sauf les deux zigotos qui se roulent au sol, évidement.
"Ha ha ha ha ha... !! Ha ha ha ha...!! Monsieur Lloyd... !! Ha ha ha ha ha ha !!! Sauvez nous !!!! Ha ha ha ha ha ha !!!!!"D'accord. Alors ça c'est bizarre. C'est peut-être à cause de ces traces de peinture jaune qu'ils ont sur le corps.
""Monsieur Lloyd ?". Ainsi donc c'est toi, Lloyd Barrel.""Exact, Marcus Delacroix.""Oh ? Tu connais mon nom ?""Disons que tabasser tes larbins m'a permis d'apprendre pas mal de choses. Surtout ton géant abruti.""Tu as vaincu Mazaret ? Oh, mais tu dois être sacrément coriace alors ! Mais je pense que tu ne fais absolument pas le poids contre mon Paintball.", dit-il en montrant son arme. C'est un fusil mitrailleur duquel part un tuyau en plastique relié à plusieurs bocaux contenant des billes colorées et remplies d'un liquide que j'identifie difficilement comme étant de la peinture.
"C'est avec ce truc que tu leur as fait... Ça ?", demandé-je en pointant du doigt Bobby et Jimmy, morts de rire à nos pieds.
"C'est exact. De la peinture. De la simple peinture ! Le jaune de la rigolade ! Ça s'appelle le Color Trap ! La quintessence de la peinture ! Une forme d'hypnose très puissante basée sur une peinture réaliste et des couleurs représentant des émotions ! Et moi, Marcus Delacroix, j'ai développé cet art à un niveau encore plus haut ! Avec mon Paintball, je peux utiliser le Color Trap à distance, et avec une grande cadence ! Tu bouges, et boum ! Neu-tra-li-sé !"Des expériences avec de la peinture. Une puissante forme d'hypnose. D'accord, je commence à comprendre ce que Mazaret voulait dire. Ce mec est un vrai cinglé. Ça se voit, ça s'entend, ça se perçoit. Toujours est-il que son arme à l'air super puissante, et extrêmement dangereuse. Putain... Ça craint, même pour moi, le grand, le magnifique, le surpuissant Lloyd Barrel.
"C'est quoi ce que tu trimbales sous ton bras ?""Le tableau que tu cherches.""Quoi ?! N'essaie pas de me bluffer, je vois très bien que tu essaie de m'embrouiller ! Tous vos tableaux sont dans ce coffre. Et tu ne sais même pas de quel tableau il s'agit ! Ta famille ignore la valeur de ce chef d'oeuvre depuis trop d'années !"Je soulève le drap qui recouvre le tableau. Mon ultime coup de poker. Les yeux de Marcus s'écarquillent, à ma grande surprise.
"QUOI ?! Comment est-ce possible ?! C'est bien lui !! Les Quatre Empereurs de Silvio Cortez !! C'est impossible !! Comment as tu pu savoir que c'était lui ?!!"Oh mon dieu, c'est moi, quel coup de chance ! Le tableau que j'ai pris au hasard est apparemment celui qu'il convoite. Non, non, non, non, non ! J'ai tout de suite compris que c'était le bon tableau. Je ne l'ai pas pris au hasard, je l'ai choisi. Moi, le grand Lloyd Barrel. Il est temps pour moi de mettre un terme à cette confrontation. A voir ce tableau entre mes mains, les yeux de Marcus Delacroix s'enflamment. Tout comme mon briquet, que j'agite désormais sous la peinture.
"Tu n'oserais pas...", dit-il, me mettant en joue avec son pistolet à peinture.
"Tout est imbibé d'alcool. Tout. Le manoir, le linge, les escaliers qui descendent à la cave. Tire moi dessus et je lâche mon briquet.""Tout le monde risque de mourir par ta faute...""Si tu as la peinture, c'est ce qui nous arrivera de toute manière. Et si tu me tire dessus ton tableau brûlera avant que tu n'aies pu l'analyser et en percer les secrets.""Enfoiré de couille de sphincter de chameau en rut... !! Que veux-tu ?!""Libère ceux que tu as pris en otage.""D'accord !! Cassez vous, vite !!", crie t-il aussitôt. Il à réagi au quart de tour, sans réfléchir. Il est vraiment prêt à tout pour ce tableau. Tout le monde remonte les escaliers, en me remerciant, même Bobby et Jimmy, toujours dans leur délire hypnotique. Oui, tous me remercient. Sauf mon père. Lui est toujours aussi froid. Ma mère est emmenée par nos majordomes. Elle ne tarit pas d'éloges à mon sujet. Je sais mère, je vous ai sauvé. Je suis formidable. Mais ils ne comprennent pas que tout n'est pas encore gagné.
"J'ai fait ce que tu voulais, maintenant donne moi la toile !""A quoi ça te servira ?""Quelqu'un qui sait tout sur tout comme toi devrait le savoir, non ?""Oui bien sur, je suis au courant pour le trésor.", commencé-je. Il ne dit mot, et ne fait qu'esquisser un rictus. Je continue :
"Mais... Comment compte tu le récupérer ?""Pardon ?""Bah oui... Ton lieutenant à mordu la poussière. Il ne peut plus défendre tes petits pirates des villageois très remontés contre eux. Ton équipage existe plus. Il a perdu. Il reste plus que toi.""...""Tu es fort Marcus Delacroix. Mais moins que moi, le grand Lloyd Barrel. L'issue de cette confrontation était prévisible.""Ta gueule, sale bâtard de sataniste fermenté ! Toute ma vie j'ai cherché ce tableau, je ne vais pas laisser un sale gamin prétentieux comme toi détruire mon rêve !"Son rêve ? Il à peut-être des méthodes et des larbins pitoyables. Ce Marcus est un vrai pirate, ça je dois lui concéder. Un vrai pirate, mais plus pour longtemps.
"Désolé, Marcus Delacroix. Ainsi s'achève ton aventure !"Je lâche mon briquet dans la flaque d'alcool à mes pieds et pars aussitôt en courant. Je remonte à toute allure les escaliers de la cave, suivi par une traînée de flammes et par un Marcus Delacroix bien décidé à vivre. A peine arrivé au rez-de-chaussée, je claque la porte menant à l'escalier en question, la ferme à clef avec le passe-partout, et casse le verrou d'un coup de pied.
"Willy, on se barre, tout va brûler !""Hein ?! Oui !! Euh, je veux dire... Certainement, monsieur Lloyd."Nous sortons de la maison avant que les flammes ne la dévore. La charpente de bois, consumée par les crocs ardents de ce loup de feu, se désintègre en cendres lentement. La morsure de la chaleur fait son oeuvre. Tout fond et devient poussière. Je n'ai pas vu Marcus Delacroix sortir, et je ne peux m'empêcher d'avoir une petite pensée pour... Les tableaux restés dans le coffre-fort. Ils avaient peut-être de la valeur. On ne le saura jamais. Toute ma maison brûle, merde. Mes chambres, celles de mes domestiques. Le premier salon, où je jouais étant enfant. Et le deuxième aussi. Que des bons souvenirs. Et tout qui disparaît. La seule chose qu'il me reste, c'est cette toile entre mes mains boursouflées. Surtout la gauche.
Je reste la, pendant dix minutes, à admirer ce spectacle terrifiant, ces éfrits qui détruisent mon chez moi. Willy s'approche de moi.
"Monsieur Lloyd, les villageois viennent de nous informer qu'il avaient repoussé l'équipage pirate. Plus des trois-quarts sont morts. Et on à retrouvé leur bateau, amarré sous la falaise, dans la petite crique.""D'accord...""Ça va aller monsieur Lloyd ? Que comptez vous faire désormais ?"Je tremble. D'excitation.
"Ha ha ! Mais bien sur que ça va aller !! Je détiens un tableau pouvant me mener à un fabuleux trésor ! J'ai sauvé mon île d'un équipage de pirates sanguinaires ! Et pour couronner le tout, je suis moi, le grand Lloyd Barrel ! Ha ha ha !""Monsieur Lloyd, dois-je comprendre que...""C'est exact, Willy ! Nous allons découvrir le secret de cette toile !"Fin de la première partie.