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"Connais ton ennemi et connais-toi toi-même !" Et si je connais ses entrailles, ça marche ?

À un petit quart d'heure de voile se dessinait une drôle de petite île. Et je dis petite, car il semblerait qu'elle ne soit pas bien grande ! Tout au plus, je pense que je pourrais en faire le tour en une demi-journée en rampant ! Bref, sur cette île, le capitaine avait ordonné l'arrêt pour ravitaillement.

-Euh ... Cap'taine, tu penses vraiment qu'on trouvera de quoi manger sur ce bout de caillou ?

Un signe de sa tête parvint à me faire entendre raison. Après tout, c'est vrai que les vivres commençaient à manquer ... Nous n'avions donc pas le choix, nous allions faire une escale sur cette île ...

C'est donc après dix minutes que nous nous sommes retrouvés sur cette île minuscule. Alors que Galowyr et Hayato étaient partis pour les provisions, moi, qui détestait attendre sans rien faire, était parti en expédition, seul, afin de me dégourdir les jambes. Je finis donc par arriver dans une ville qui semblait paisible au premier abord. C'était une ville calme, sans bruit, qui respirait la paix lorsqu'on la voyait de l'extérieur, mais une fois à l'intérieur, l'atmosphère était pesante. On pouvait distinguer quelques yeux indiscrets, dissimulés dans l'obscurité inquiétante des ruelles sombres. Prêt à sauter sur mes sabres, je traversais l'avenue principale qui était aussi vide qu'un cimetière un jour d'halloween, tout en prenant garde aux ruelles. Mais il semblerait qu'aujourd'hui, la malchance n'était pas sur moi ! Et tant mieux, car je venais tout juste de nettoyer mes katanas, ça aurait été bête de les resalir direct derrière !

À force de trainer, je fus arrivé au bord d'un quai. Un joli ponton de bois était coincé entre les bâtiments de pierres blanches noircies par le temps et la mer. Je pensais ma journée finie, mais à force de marche, je finis par tomber sur un vieil homme, tout de sang vêtu. J'accourus donc à son chevet et tenta de lui soutirer quelques informations :


-V ... Vieil homme !


Il toussa et cracha quelques gouttes de sang.

-Que t'es-t-il arrivé ?!

-J'ai été imprudent, eheh ...

-Comment ça ?

-Es-tu ... Du coin ?

-Non, je viens d'arriver !

-C'est pour cela ... Ici, le chaos règne. *toux* Si tu ne peux te défendre, tu meurs. Je suis sorti sans arme et voilà le résultat ...

- Restez calme ! Ne parlez plus, je vais vous soigner.

-Merci p'tit gars, mais c'est peine perdue.

-Jamais pour moi.

Je déposais donc mon sac à terre et commençais à inspecter le vieil homme.

-Comment vous a-t-on agressé ? Sabre, balle, poing ?

-Je dirais ... Un peu de tout !

Je commençais donc pour déchirer les vêtements du vieil homme afin d'observer les plaies. Je n'avais jamais rien vu de tel ! De partout, la peau était coupée, déchirée, ouverte, forcée, bref, le corps était mutilé au plus haut point. Je commençais par retirer le plomb du corps de mon client.

-Ça risque de faire un peu mal.


Je sortis ma pince, puis je l'enfonçais dans les plaies de formes rondes afin d'en extraire le morceau de métal. Pressé par le temps, j'en oubliais de désinfecter les blessures. Ensuite, je pris un fil et une aiguille et commença à recoudre le mutilé. Son corps avait quelques convulsions au moment où l'aiguille formait une nouvelle plaie dans le corps. Mais au bout de la cinquième fente refermée, son corps ne bougeait plus. Je recousais le ventre de mon patient, je levais donc légèrement les yeux pour m'affirmer du drame. Son abdomen ne se soulevait plus de manière régulière. Je remontais encore légèrement mon regard : il avait fermé les yeux et affichais un léger sourire sur ses lèvres ... Il était mort.

J'arrachais l'aiguille de son ventre et rangeais toutes mes affaires. Je tournais le dos et allais me plonger les pieds dans l'eau, juste en face du cadavre. Cette mort, je la prenais pour moi. Je n'avais su sauver cet homme et je m'en voulais !
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Cela faisait plusieurs jours qu'il errait sur les Blues. Comme à son habitude me diriez-vous. Enfin cette fois-ci, il comptait une nouvelle fois sur sa chance légendaire pour arriver à bon port. Les vivres ne commençaient pas à lui manquer, ni l'eau d'ailleurs, mais l'activité physique oui ! Il en avait plein le cul de sa petite barque. Il avait envie de se défouler. Malheureusement, aucune terre n'était en vue. Il n'y avait que l'océan à perte de vue. Il avait beau regarder dans toutes les directions, mais il ne vit rien. Il se mit alors à soupirer, que pouvait-il faire ? Rien, mis à part dormir. Il s'allongea alors dans sa petite barque et ferma lentement les yeux. Lorsqu'il les rouvrit, il était arrivé sur une île. Quelle ne fut pas sa stupéfaction, m'enfin il avait prié sa bonne étoile et cette dernière l'avait entendu. Un petit sourire apparut sur son visage. Il tira sa petite barque sur la plage et la cacha sous un feuillage dans la forêt. Il n'avait pas envie de se la faire voler.

Il en profita pour s'étirer. Tous ses membres craquaient, signent d'inactivité intense. Il avait besoin de se défouler. Pour cette raison, il décida de partir à l'exploration de l'île. Et puis qui sait, il ferait peut-être une rencontre intéressante. En tout cas, il en était tout excité. Ça faisait des semaines qu'il n’avait pas mis un pied sur terre et il avait bien l'intention d'en profiter. Il s'enfonça alors dans la forêt, pour partir à l'aventure. La végétation était dense, mais la faune se faisait rare quant à elle. Pourquoi ? Aucune idée. Peut-être que les seuls animaux vivants sur cette île étaient des animaux nocturnes.

Tout à coup, une lueur au fond de la forêt se fit apercevoir. Allait-il déjà en sortir ? Il n'avait à peine parcouru qu'une vingtaine de mètres. Il ne voulait pas y croire. Pourtant, lorsqu'il arriva au niveau de la lumière, il aperçut une ville. La forêt était donc si petite ? Si c'était le cas, l'île ne devait pas être bien grande. Cependant, quelque chose ne tournait pas rond dans ce village, l'atmosphère était pesante. Pourquoi ? Il ne savait pas. De toute façon, ça ne l’intéressait guère. Non loin de lui se trouvait un ponton en bois. On pouvait distinguer au loin un homme assis. C'était peut-être un natif de cette île. Il allait pouvoir l'informer. Il se dirigea donc vers ce dernier, mais plus il avançait, plus il avait l'impression de se faire observer. Quel drôle de sensation … Lorsqu'il arriva à la hauteur du jeune homme sur le ponton, il remarqua qu'un vieil homme était allongé au sol. À première vue, quelqu'un avait tenté de lui porter secours. Voulait-il le soigner ? Ou abréger ses souffrances ; Ylvikel penchait plus pour la deuxième solution. Il porta son attention sur le jeune homme. Ce dernier avait l'air attristé. Il regarda ses mains qui étaient emplies de sang. C'était lui qui avait fait ça ? Il n'en savait rien. Il regarda le vieillard.


« C'est vraiment un travail médiocre. »

Puis, fixa de nouveau le petit écolier.

« Je m'appelle Ylvikel Strauer. Je suis médecin et je cherche à connaître un peu les environs. Êtes-vous d'ici ? »

Le ton était donné. Ylvikel attendait maintenant une réponse du jeune individu. Cependant, il restait sur ses gardes, prêt à dégainer à tout moment.
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Cela faisait combien de temps que je méditais ici ? Je n'en savais rien ... Tout ce que je savais, c'était que maintenant, le soleil brillaient de sa lumière rouge-orange et se reflétait sur la mer. De ce fameux soleil, nous pouvions en voir que la moitié, l'autre déjà noyée dans le grand bleu. Le spectacle était magnifique ... Du moins, il l'aurait été sans l'odeur du sang sec et la sensation d'avoir les mains putréfiées par l'hémoglobine.

Puis, un homme arriva de je ne sais où. Cheveux longs, costard et beau-gossimètre au maximum. Qui était-il, je n'en savais rien et personnellement, je m'en fichais ... Jusqu'à ce qu'il se mette à parler.


-C'est vraiment un travail médiocre.

-J'ai pas eu le temps de finir ... Disais-je d'une voix grave et linéaire.

-Je m'appelle Ylvikel Strauer. Je suis médecin et je cherche à connaître un peu les environs. Êtes-vous d'ici ?

-Zarechi Ozuka ... Médecin de même ... Piètre médecin, par ailleurs ... Je ne suis pas natif d'ici, je viens juste d'arriver. Et c'est lorsque je suis arrivé dans cette ville que j'ai découvert ce vieil homme. Je ne connaissais ni son nom, ni sa famille, ni ses amis, mais j'ai quand même décidé de le soigner. Oh ! Et ce n'est pas sur moi que tu devrais poser ton attention avec ton sabre, mais plutôt sur les ruelles. J'ai eu de la chance de ne pas m'être fait attaquer jusque là, espérons que ça continue.

L'homme ne semblait pas savoir quoi répondre quant à ce flot de parole. D'habitude, ce n'est pas mon genre de déblatérer tant de mot, mais là, c'était la première fois que quelqu'un mourrait pendant que je tentais de le soigner ! C'était ... Dérangeant ! Je n'étais donc pas dans mon état normal.

-Enfin ... Je suppose que tu es meilleur médecin que moi. Je vais te montrer ce qu'il avait. Après tout, il est mort, il ne peut plus nous faire de tort ...

Je dégainais mon sabre et coupais avec précision les sutures que j'avais effectuées.


-Des coups de sabres, des impacts de balles, des coups de poings. Je suppose qu’il est mort d’une hémorragie, mais c’est toi le spécialiste. Qu’en dis-tu ?


Très attentivement, je me suis mis à écouter le diagnostique de cet homme qui, 5 minutes auparavant, ne me connaissait nullement. Et c'est les yeux écarquillés que je l'écoutais. Son diagnostique était bien plus étoffé et plus détaillé que le mien. C'est lorsqu'il eut fini de parler que la révélation apparu. Au départ, je m'étais contenté de le dévisager, puis je me levais, posais mes mains sur mes genoux, m'inclinais et baissais la tête :

-S'il te plait, transmet-moi ton savoir ! Permet-moi de sauver plus de gens, de les faire s'échapper des griffes de la mort. Permet-le moi, je t'en supplie !
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Bordel ! Dans quoi venait-il de se fourrer ? Le jeune homme déblatérait à une vitesse folle ! Il se connaissait à peine, qu'il était déjà en train de le gonfler. Et bien comme il fallait en plus. Cependant, Ylvikel écouta ce qu'avait à dire ce jeune homme. Pourquoi parlait-il autant ? Était-il en mal d'amour ? Dans tous les cas, ce n'était pas ce genre d'homme. Cependant, il aurait pu le lui laisser faire croire cela afin de tenter quelques expériences enrichissantes sur lui. L'idée le fit sourire. Mais le jeune homme ne le remarqua pas, il était bien trop occupé à parler. A priori, il se nommait Zarechi Ozuka et c'était lui aussi un médecin. Ylvikel rigola dès qu'il entendit ces mots.

« Un médecin ? Toi ? Ne me fais pas rire. »

Toujours mort de rire, une petite larme se mit à couler. Il en pleurait tellement il avait trouvé ça drôle. Effectivement, pour un vrai médecin, il y avait de quoi se plier de rire. Comment pouvait-il prétendre en être un, alors qu'il n'avait pas pu soigner une petite hémorragie et quelques entailles. Drôle de garçon. M'enfin, il avait l'air motivé et ça, ça lui plaisait. Il lui donna son diagnostic sur le vieillard. Zarechi avait tout écouté avec les yeux écarquillés. C'était marrant à voir. Puis quand il eut fini, Ylvikel allait pour partir quand tout à coup, le jeune homme se mit à genoux. Il le supplia de le prendre en tant que disciple. Ylvikel explosa de rire et tapota la tête de Zarechi.

« Alors toi, tu ne manques pas d'humour. Si tu veux devenir mon disciple, tu devras suivre toutes mes instructions à la lettre. Dans le cas contraire, je me retirerais et je te laisserais dans ta médiocrité. Est-ce bien clair ? »

Sans attendre la réponse de ce dernier, Ylvikel se mit en route. S'il voulait s'entraîner, il allait avoir besoin de cobayes. Le problème c'est qu'il n'en avait pas, mais par chance, la ville était plutôt dangereuse et les fils de putains n'allaient pas traîner à arriver. D'ailleurs, quand on parle du loup, il arrive. Un petit groupe de cinq individus venaient de faire leurs apparitions.

* Des cobayes ! C'est parfait. *

Ylvikel pointa du doigt le groupe d'hommes à Zarechi et lui fit un petit sourire.

« Tu as des cobayes. Abîme-les sans les tuer et ensuite tu les soigneras toi même de tes blessures. Et ne te contente pas de les assommer, sinon je me chargerais moi même de leurs blessures … Alors, joue le jeu. »

À ces mots, Ylvikel partit s'adosser contre une maison. Qu'allait faire Zarechi ? Allait-il les attaquer ou fuir ? Était-il un tendre ou une brute ? Il avait tant de questions , mais il allait vite être fixé. La main sur son katana, prêt à dégainer à tout moment. Il fixa le jeune homme. Qu'allait être sa décision ?
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-Tu as des cobayes. Abîme-les sans les tuer et ensuite tu les soigneras toi-même de tes blessures. Et ne te contente pas de les assommer, sinon je me chargerais moi-même de leurs blessures ... Alors, joue le jeu.

-Ne t'inquiète pas ... Je suis meilleur pour blesser que pour soigner, il semblerait ! Lui disais-je en relevant la tête et en dégainant mes sabres.

Je tournais le dos à mon nouveau maître, fis craquer mon cou à l'aide d'un mouvement de tête de gauche à droite et partis en direction de mes victimes.

-... Sans les tuer ... Ça va être dure ... J'ai plutôt tendance à ne pas faire dans la demi-mesure !

Plus je m'approchais des pauvres hommes, plus je me remémorais les points faibles du corps humain. En d'autres termes, les points que je devais éviter. Mes ennemis m'avaient repéré, je l'avais vu, car ils commençaient à se parler entre eux en me montrant du doigt. Il y avait en tout trois hommes ... Ils s'approchèrent de moi et m'entourèrent. Au milieu d'eux, je paraissais infirme. Ils étaient grands et baraqués, moi, j'étais légèrement plus petit et fin. Mais je tirais plus ma puissance de ma vitesse que de ma force.

-Eheh ! Et ba, gamin, tu t'es perdu ? Tu veux qu'on t'aide à retrouver ta maman ? Ahah !

J'avais une raison de les tuer ...

-Qui sait, elle pourra peut-être nous demander de nous récompenser en nous faisant une gâterie ! Eheh !

Une nouvelle raison de les tuer !


-Dit-moi, j'espère qu'elle est bien formée, ahah !

Les tuer ne sera pas assez cruel ...

-Je vais vous blesser au point que vous ne pourrez plus jamais bouger de votre vie ... Puis je vous soignerais, pour que je puisse apprendre de mon maître. Mais je suis pas un super médecin, vous risquez d'avoir de belles séquelles !

Lors de ma dernière phrase, je relevais la tête en arborant un léger sourire maléfique.

-Hein ? Je ne comprends rien à ce que tu dis !

-T'as pas besoin de comprendre.

Tout en parlant, je m'étais accroupis et avais croisé mes bras. Puis, je donnais une grande impulsion afin de m'élever dans les airs. En même temps, j'avais donné à mon impulsion un effet me faisant tournoyer sur moi-même. Lors de ma première spirale, j'avais tailladé plusieurs fois les torses de mes ennemis. Puis je redescendis, enchaînant une nouvelle spirale de coup ! Mes ennemis étaient dorénavant à terre, pleins de sang au torse.

-Mmmh ... Vous n'êtes pas assez blessés à mon goût !

Je me mis au-dessus de l'un des hommes et commençais à lui mettre d'autres coups. Je refis la même chose aux autres avec toujours ce même sourire maléfique qu'au début.

Ayant effectué ma première tâche, je me retournais vers mon maître, posa l'un de mes sabre ensanglanté sur mon épaule et dis, avec un sourire des plus gentils qui soient :


-C'est bon, Sensei ! Va falloir se magner, car ils vont pas tarder d'y passer !
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    L'homme est loin, mais il voit la scéne comme s'il était juste à coté. Les hommes qui se vident de leur sang, le môme pirate qui y trempe ses mains rouges... Quel malheur, comment peut'on en arriver à se comporter comme ça? Comment peut on mépriser la vie humaine de cette façon et se prétendre encore humain?

    L'homme n'a rien contre les pirates, au contraire, il en a été un. Mais il se souvient parfaitement de ses motivations, de son envie de liberté, de sa lutte contre un gouvernement mondial qui l'oppressait de son carcan pesant de loi et de devoir. Aujourd'hui il a parfaitement conscience de la vanité de ses idées. Mais ses années de pirates restent les meilleur moments de sa vie...

    Ces gens ne sont pas des pirates, ce ne sont que des bêtes...

    Pendant une seconde sa mire s'aligne sur le crane de celui qui vient de se battre. Une simple pression et il pourrait débarrasser le monde de ce monstre... Une simple pression sur la gâchette...

    Mais il ne tire pas. Le temps ou il l'aurait fait est révolu. Aujourd'hui il n'est plus pirate mais soldat. Et un soldat obéit aux ordres, même quand ils ne lui plaisent pas.

    Alors il détourne son arme du monstre aux allures d'ado pour se tourner vers sa cible. L'autre fou. Celui qui a cru qu'il pouvait s'attaquer à la famille et s'en tirer indemne. Faut'il être stupide...

    Et il tire...

    Il est loin. Si loin que la balle frappe sa cible avant même qu'elle n'entende la détonation. L'homme est un tireur d'exception, et son projectile frappe exactement ou il veux. Dans la jambe, juste au dessus du genou. Et dés l'impact, le projectile dans lequel il a soigneusement taillé une croix, se fragmente pour faire encore plus mal...

    Douleur, blessure incapacitante, hémorragie, septicémie peut être ? Le fou est parait'il médecin. Grand bien lui fasse, en tout cas il aura besoin de tous ses talents pour ne pas perdre sa jambe aujourd'hui... Jusqu'a la prochaine fois...

    La fois ou au lieu de venir délivrer un simple avertissement de la part de la famille, l'homme viendra tuer le fou qui a osé la défier et croire qu'il pouvait s'en tirer sans dommages...

    Mais ce n'est pas aujourd'hui...


    En quelques instants l'homme à plié bagage. Et alors que les deux hommes cherchent encore à comprendre d’où vient le tir l'homme est déjà parti... Aussi discrètement qu'il est arrivé...
    Le disciple avait exécuté les ordres sans ronchonner et cela lui plaisait beaucoup. Il s'était débarrassé si facilement du groupe d'hommes que ça en était comique. Ils se pensaient plus forts que ce qu'ils étaient réellement. Enfin, c’était très courant en ce moment. Ylvikel s'écarta du mur et commença à applaudir comme pour le féliciter. Pourquoi ? Non pas parcequ'il avait réussi à éliminer ces trois bons à rien, mais plutôt, car il les avait encore plus amochés. Le sourire aux lèvres, il s’avança lentement vers son disciple. Tout à coup, un bruit sourd se fit entendre et une vive douleur se fit sentir dans sa jambe gauche. Plus particulièrement dans sa cuisse. Aucun doute, il venait de se faire tirer dessus. La réaction ne se fit pas attendre. Il s'écroula au sol comme un insecte tout en se tenant sa cuisse. Il avait mal, très mal.

    « ZARECHI !!! Viens m'aider ! »

    Son disciple se retourna et accourut vers son mentor. La main sur sa jambe, il pissait le sang. Ce n’était pas normal que la blessure lui fasse si mal. Pourtant, ils ne pouvaient pas rester plus longtemps ici. Il prit son bras et essaya de le remettre sur pied, mais la douleur était si vive qu'il s'écroula au sol. Essoufflé et en nage, il mit sa main dans sa poche et tendit le scalpel à son disciple.

    « Tu vas apprendre plus vite que prévu. Je ne pourrais pas retirer la balle. Je n'ai aucune vision. Je compte sur toi. »

    Il reprit son souffle comme pour essayer de se reposer, mais surtout de se calmer. Il confiait tout de même sa jambe à un novice. Il y avait des risques de paralysie. Et il n'avait guère envie de devenir infirme. Il prit le bras de Zarechi et le serra.

    « Écoute-moi bien, la balle a dû se fractionner en plusieurs morceaux. Tu devras donc tous les retirer. Fais attention à ne pas m’abîmer les ligaments. Ai-je été clair ? »

    Il hocha de la tête.

    « Bien. Maintenant, fais une incision d'environ cinq centimètres au niveau de l'impact. Enlève bien tous les morceaux. Ensuite, tu nettoieras la plaie et tu feras un bandage. On s'occupera plus tard, de qui m'a fait ça. Je te fais confiance. Et dernière chose, je resterais éveillé durant l'opération. »

    Il se tourna et se mit sur le flanc. Il était prêt à se faire opérer. Maintenant, Zarechi avait tout en main, il ne lui manquait plus que la pratique. Mais il n'avait pas trop le choix.

    « Allez, vas-y. Je suis prêt, mais tiens moi au courant de l'évolution. »
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    Ayant terminé mon travail, je commençais à tirer les corps vers mon maître, qui m’applaudissait. Mais soudain, le temps fut arrêté ! Tout d’abord, je pus entendre le bruit sourd d’une petite explosion. Ensuite, j’entendis un sifflement, tel un objet fendit l’air. Pour continuer, je sentis l’odeur de poudre chaude et pour finir, je vis mon maître, s’écrouler au sol, après qu’une giclée de sang ait jaillie de sa jambe. Tout cela se passa en moins d’une seconde, mais pour moi, cela paru durer cinq minutes ! Je déposais donc les corps des malfrats et accourut sous l’appel du blessé.

    -Tu vas apprendre plus vite que prévu. Je ne pourrais pas retirer la balle. Je n'ai aucune vision. Je compte sur toi.

    -Mais ... Mais je … Je n’ai jamais rien fait de tel !

    -Écoute-moi bien, la balle a dû se fractionner en plusieurs morceaux. Tu devras donc tous les retirer. Fais attention à ne pas m’abîmer les ligaments. Ai-je été clair ?

    J’hochais la tête, de manière anxieuse.

    -Bien. Maintenant, fais une incision d'environ cinq centimètres au niveau de l'impact. Enlève bien tous les morceaux. Ensuite, tu nettoieras la plaie et tu feras un bandage. On s'occupera plus tard, de qui m'a fait ça. Je te fais confiance. Et dernière chose, je resterais éveillé durant l'opération.

    -Compris !

    Je pris le scalpel tendu par Ylvikel et fis l’incision, comme il me l’avait dit. Je n’avais pas de gant, alors les risques d’infections étaient plus grands ! J’espère que la désinfection de la plaie sera suffisante afin de ne pas infecter la plaie ! J’avais fait l’incision et était en train de regarder à l’intérieur. La bale s’était séparée en quatre morceaux distincts. On pouvait facilement voir les quatre voies partant de la plaie d’origine. Cela dit, la balle, du moins, les balles étaient enfoncées profondément. Il m’était impossible de les extraire ainsi.

    -Elles sont trop loin ! Je ne peux pas les avoir.

    Ylvikel me répondit et me dit alors de faire une incision en boutonnière, puis de relever la peau afin d'avoir un carré de chair à nu, permettant de mieux accéder aux morceaux de balle. Je m'exécutais et en effet, les morceaux se voyaient mieux et il m'était dorénavant presque facile de les extraire. Je pris une pince dans ma sacoche et commençais à l'enfoncer délicatement dans la chair de mon maître, qui tirait légèrement la grimace ! J'enfonçais donc l'objet métallique jusqu'à ce que j'entende un "TIC" métallique. Je refermais donc la pince et retirais le morceau de balle. Le premier fut le plus simple. Le deuxième morceau, lui était posté juste à côté d'un ligament, limite collé à lui. J'enfonçais donc pour commencer la pince et, une fois arrivé au fragment, je pinçais le bout de l'objet et le décalais légèrement sur le côté afin de le décoller du ligament, visiblement déjà un peu endommagé par l'impact. Le troisième bout paraissait inoffensif. Du moins je le pensais ! Je remarquais que quelque chose n'allait pas lorsque je commençais à retirer le morceau tandis que mon maître poussait un cri. Je pris ma pince et mon scalpel et élargis le tunnel qu'avais fait le morceau : le fragment était coincé dans un nerf ! Situation délicate ! Si je me rate, Ylvikel allait avoir la jambe de paralysée à vie !

    -Euh ... Sensei, on a un problème ! Le fragment en coincé dans un nerf ! Je fais comment, là ?!
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    La douleur était vive et l'opération traînait en longueur. Et ce n'était jamais bon signe. Un médecin le savait. Il devait y avoir des complications et il espérait que cela n'allait pas être le cas. En attendant, il n'avait pas trop le temps de penser à ceci. Les morceaux de balles étaient extraits un par un sans problème. Pour l'instant, c'était un très bon travail. Mais le disciple pouffa et soupira, et cela n'envisageait rien de bon.

    « Que se passe-t-il ? »

    -Euh ... Sensei, on a un problème ! Le fragment est coincé dans un nerf ! Je fais comment, là ?!

    C'était bien sa veine. Voilà qu'une opération pour le moins délicate avait été confiée à un novice. Même pour lui il lui aurait fallu une grande attention pour ne pas abîmer le nerf. Ylvikel inspira un grand coup. Il savait que le seul moyen était délicat et très complexe. Devait-il faire confiance à son disciple ou pas ? Il ne savait pas. D'un côté s'il le ratait, il savait qui il devrait tuer.

    « Bien dans un premier temps, calme-toi. C'est une opération plutôt délicate et très complexe, mais je pense que tu peux y arriver. Si le fragment est coincé dans le nerf, il te suffit de faire comme précédemment. Le plus important et de ne jamais le toucher afin de ne pas l'abîmer. Le problème est de savoir s'il est abîmé ou non. Si le nerf s'est enroulé autour de la balle, il suffit de le dérouler très délicatement et de retirer la balle. Si le nerf est touché, dans ce cas-là retire la balle le plus rapidement possible sans l'abîmer davantage. Sinon je risque d'avoir quelques problèmes … À toi de jouer. »

    Il ne savait pas dans quel état se trouvait son nerf, mais une chose était sûre. Il était anxieux, très anxieux, si son nerf était touché.... Non, il ne valait mieux ne pas y penser. Il leva les yeux au ciel, comme pour prier Dieu. Il avait plus que jamais besoin de son aide. Mais pour l'instant, il attendait patiemment la réponse de son disciple. Pourvu que cette dernière ne soit pas trop mauvaise …

    « Oh faites, garde les fragments. Ils nous donneront de précieuses informations sur les responsables de cet acte odieux. »

    Puis il essaya de se décontracter un maximum avant le verdict de Zarechi.
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    -Bien dans un premier temps, calme-toi. C'est une opération plutôt délicate et très complexe, mais je pense que tu peux y arriver. Si le fragment est coincé dans le nerf, il te suffit de faire comme précédemment. Le plus important et de ne jamais le toucher afin de ne pas l'abîmer. Le problème est de savoir s'il est abîmé ou non. Si le nerf s'est enroulé autour de la balle, il suffit de le dérouler très délicatement et de retirer la balle. Si le nerf est touché, dans ce cas-là retire la balle le plus rapidement possible sans l'abîmer davantage. Sinon je risque d'avoir quelques problèmes … À toi de jouer.

    -D’a … D’accord …

    Je respirais un grand coup et commença à renfoncer la pince dans la plaie.

    -Au fait, garde les fragments. Ils nous donneront de précieuses informations sur les responsables de cet acte odieux.

    -Hm !

    Je tournais la tête, les fragments que j'avais déjà enlevés étaient toujours disposés à côté de moi, toujours ensanglantés. Je repris donc mon attention pour la plaie et commençais à regarder le nerf. J'y voyais de moins en moins, la nuit commençait à tomber et la lumière faisait cruellement défaut dans une telle partie du corps. Je ne pouvais me permettre une telle erreur. Il me fallait du feu, de la lumière. Les hommes de tout à l'heure fumaient peut-être, il me semble que l'un d'entre possédait une clope au bec dès que je lui aie réglé son compte. Si j'ai de la chance, il aura une boite d'allumette sur lui !

    -Je reviens !


    Je courus le plus vite que je le pouvais vers les corps, visiblement encore en vie, et fouilla leurs poches.


    -Bingo !

    Mon paquet d'allumette en main, je repartais vers mon maître-client ... Ou client-maître, vous le voyez comme vous le voulez ! 'Fin bref ! Tous ça pour dire que je courus en sa direction. Je m'agenouillais près de la plaie, allumais un de ces petits bouts de bois et le plaça dans ma bouche pour garder l'utilité de mes deux mains avant de continuer mon opération. Le nerf était bel et bien enroulé autour de la balle. Cela devait être dû aux mouvements de mon sensei.

    -Je pense savoir comment ça c'est passé. Lors du tir, la balle est rentrée et c'est déposé juste à côté du nerf. Ensuite, lors de votre chute, le nerf et la balle se sont secoués et ont commencés à se lier. Lorsque vous vous êtes mis sur le flanc, cela a eu pour rôle de finaliser la spirale infernale entre ces deux choses. Je vais tenter de l'extraire.


    Pour commencer, je pris le scalpel et élargi un peu plus la plaie. Ensuite, j'y enfonçais la pince et pris le nerf, sans pour autant serrer la pince. Je m'étais servi de la balle comme d'un plan de travail. J'avais posé l'une des tiges de la pince derrière le nerf et l'avais fait glisser sur l'objet métallique afin de le décaler pour qu'il se sépare de la balle. Ce qui se passa sans accroc ! Le nerf était de nouveau tendu et ne semblait pas endommagé, mais la balle s'était maintenant retrouvée derrière ce foutu « câble » !

    -Putain ... La vie d'un médecin ne se passe jamais comme on le voudrait !

    La flamme avançait, elle était comme un chronomètre, pour moi. Dans la position où j'étais, si la flamme arrivait à mes lèvres et que je me brûlais, cela pourrait avoir des graves conséquences si mon réflexe est de sursauter ! Je devais donc me dépêcher avant que l'allumette n'arrive à son terme. Je fermais la pince, la plaça à côté du nerf et la rouvrit pour l'écarter. Puis, je décalais légèrement mon outil sur la droite et resserra les tiges métalliques pour agripper le dernier bout de métal. Je passais tout doucement le nerf et enleva d'un léger coup sec le bout de métal.

    Un énorme « OUF » sorti de moi lorsque je m'assis en posant mes mains derrières moi pour me soutenir. Mais je n'avais pas encore fini, j'avais juste fait le plus gros et le plus compliqué ! Maintenant, armé d'un fil et d'une aiguille, je m'occupais de recoudre mon maître après l'avoir soigneusement désinfecté. Une fois le travail effectué, j'aidais Ylvikel à se mettre debout avant d'aller me laver les mains et de lui donner un antidouleur ainsi que les fragments de balle.


    -Je suis peut-être meilleur médecin, maintenant, mais je n'en suis pas armurier pour autant. Je n'ai aucune idée de ce en quoi cette balle pourra nous aider à retrouver celui qui vous à fait ça !
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    Vu l'expression sur son visage, il avait réussi. Mais il avait raison, ils devaient trouver quelqu'un capable d'examiner ces éclats. Que devaient-ils faire ? Pour l'instant rien. Il avait besoin de repos et même s'il avait réussi, peut être s'était-il fourvoyé. Il lui fallait donc au moins une journée de repos pour savoir s'il avait fait du bon travail ou non. Son disciple l'aida à se relever puis, partit se laver. Voilà une action qui le laissa perplexe.

    « Dis-moi Zarechi, tu t'es lavé les mains avant l'opération ? Et puis rends-moi mon scalpel veux-tu. »

    Il ne se rappelait pas l'avoir vu se laver les mains. Peut-être l'avait-il fait, mais il ne le pensait pas. Peu importe, il avait bien nettoyé la plaie. Il fixa les trois hommes un peu plus loin puis fit un petit sourire.

    « Tu n'es pas encore au point comme médecin. Va voir s’il en reste un en vie. Si oui, ramène-le. Tu vas vraiment t'entraîner cette fois-ci. Retirer une balle ce n'est pas bien compliqué, mais soignez un organe c'est toute autre chose. Et au passage, demande-leur s'ils n'ont pas des capacités en tant qu'armurier. »

    Zarechi n'eut guère le temps de répondre qu'Ylvikel enchaîna. Il montra une petite colline de son doigt. Cette dernière était située un peu plus haut du village.

    « Tu me rejoindras là-bas avec tes patients. »

    Puis il fit un signe de la main et se mit en route tout en boitant. Il allait lui falloir un certain temps avant de regagner l'endroit indiqué. Mais il était sur d'une chose : il arriverait avant son disciple, même dans son état.

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    -Dis-moi Zarechi, tu t'es lavé les mains avant l'opération ? Et puis rends-moi mon scalpel veux-tu.

    -Euh ... Je ne sais plus ! De toute façon, je ne pense pas que l'eau de mer soit le mieux pour désinfecter des mains. Y'a plein de saloperies, là-dedans ! Disais-je en lui tendant son scalpel, qu'il prit.

    -Tu n'es pas encore au point comme médecin. Va voir s'il en reste un en vie. Si oui, ramène-le. Tu vas vraiment t'entraîner cette fois-ci. Retirer une balle ce n'est pas bien compliqué, mais soignez un organe c'est toute autre chose. Et au passage, demande-leur s'ils n'ont pas des capacités en tant qu'armurier.

    -Ok !

    -Tu me rejoindras là-bas avec tes patients. Dit-il en montrant une colline au loin.

    -Heeeiiin ?! Mais comment veux-tu que je me retrouve là-haut avec ces trois monstres ?!

    Il ne me répondit pas, il me fit juste un signe de la main et partit.

    -Pfeuh ... Pas cool ...

    Je m'avançais donc vers les hommes étalés quelques mètres plus loin, les mains encore dégoulinantes d'eau. Puis, me mettant au milieu d'eux je leur dis en leur shootant dans les jambes :

    -Debout, les feignasses !

    Pas de réponse.

    -Je tue celui qui ne se lève pas !

    Deux d'entre eux se levèrent à une grande vitesse. Le troisième avait l'air d'être réellement évanoui.

    -Et ba vous voyez ? J'ai besoin de vous ... Est-ce que l'un d'entre vous à des compétences en tant qu'armurier ? Je soignerais celui qui m'aidera.

    Les deux levèrent la main en criant des « Moi ! » à tout va.

    -Mais les menteurs seront exécutés ! Dis-je avec un sourire en coin et un regard malsain.

    L'un d'entre eux baissa la main.

    -Bien ... Toi, tu viens avec moi !

    -M ... Merci !

    Je l'aidais à se relever. Il était tout en sang, je n'y avais pas été de main morte ! Je le soulevais donc et commençais à l'aider à marcher sur la colline.

    -C'est là-haut qu'aura lieu ton opération. Mais dis-moi, que connais-tu de l'armurerie ? Par exemple, saurais-tu reconnaitre un tireur à partir des fragments de sa balle ?

    -C ... Comment ça ?

    -Mon maître s'est fait tirer dans la jambe, durant ton sommeil. Tout ce qu'on connaît du tireur, c'est quatre fragments de sa balle ? Saurais-tu reconnaitre qui à tirer ?

    -Je ... Pourrais reconnaitre de quelle arme la balle a été tirée, si les fragments ne sont pas trop endommagés. Il n'y a qu'une seule armurerie, dans cette ville et j'y travaille. Il me suffira de jeter un coup d’œil dans mon carnet pour savoir qui à acheter une telle arme. Si jamais il est originaire de l'île.

    -Très bien !

    Nous étions dorénavant arrivés en haut de la fameuse colline. Mon Sensei m'y attendait déjà. J'allongeais mon client et demanda :

    -Il sait se dont on aura besoin. Que dois-je faire pour le soigner ?
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    Le chemin avait été long et tortueux. Mais Ylvikel ne l'avait pas remarqué. Il était perdu dans ses pensées. Pourquoi avait-il accepté d'aider ce jeune homme ? Ce n'était pas dans ses habitudes. Pourtant, il l'avait pris sous son aile. A cette idée, un petit sourire apparut sur son visage. Il y a des choses qui ne s'expliquent pas ...

    Peut-être voulait-il que quelqu'un se souvienne de lui, que quelqu'un l’idolâtre comme une rock-star ... Après tout, on a tous besoin d'affection un jour ou l'autre. C'était sûrement son cas à ce moment précis. Lui qui s'était fait tirer dessus. Voyait-il sa fin arrivée ? Avait-il peur de n'être qu'un simple mirage ? Possible. Il regarda sa jambe. La blessure était encore fraîche, mais le travail avait été bien fait. Il était de bon conseil à priori. Le vent soufflait et frappait son visage lui rappelant qu'il était bien vivant. Celui ou celle qui avait fait ça aurait très bien pu le tuer. Alors, pourquoi l'avoir blessé ? Une vengeance ? Ou alors c'était le destin ? Non, impossible. La raison était certainement plus profonde que ça. Qu'avait-il bien pu faire pour attirer une telle haine ? Il se mit alors à réfléchir en quête de réponse. Mais au final, il n'avait pas été un saint et faire la liste des potentiels suspects serait bien trop long …

    Il se mit alors à pouffer et croisa ses mains. Il n'avait pas d'autre choix que d'attendre son disciple. L'heure tournait et toujours aucun signe de Zarechi. Peut-être qu'il aurait simplement dû lui dire de les amener dans la forêt. Avait-il fait le bon choix ? Oui. Tout ceci avait été fait dans le but d'aider son disciple à évoluer. Lui apprendre qu'à certains moments, il faut abandonner parcequ'on est arrivé trop tard. Comme ce maudit jour. Si seulement …

    Soudain, des bruits de pas et des gémissements se firent entendre. Aucun doute possible, Zarechi était enfin là. Il avait ramené qu'un homme sur les trois. Sûrement le plus utile. Il l'allongea au sol et fixa Ylvikel. Qu'attendait-il de lui ? Des conseils. Il se leva et mit sa main dans sa poche. Puis, il prit les fragments de balle et s'approcha de l'homme. Il s'accroupit et les lui montra.


    « Que peux-tu me dire sur ces balles ? »

    L'homme était à l'agonie, mais ces yeux ne mentaient pas. Une terreur s'était installé dans ces derniers. Il allait pouvoir l'aider. Ylvikel le regarda de haut en bas. Il avait perdu beaucoup de sang et il n'avait que peu de temps devant lui. Mais c'était le but. Il leva les yeux vers son disciple et lui sourit. Allait-il être déçu ? Il n'en savait rien. Pour l'instant, il n'allait rien lui dire. Pourquoi ? La raison était simple. Cependant, il n'allait pas l'expliquer tout de suite. Ylvikel posa sa main sur une des blessures de l'homme. Ce dernier se mit à hurler de douleur.

    « Parle … »

    « Tem … Temp … Tempiesta … »

    « Tempiesta ? La famille Tempiesta ? Qu'est-ce qui te fait dire ça ? »

    « Les initiales FT sur la tête. »

    Tout était clair à présent. C'était évident. Comment avait-il pu les oublier ? Après tout, c'était la mafia. Il n'allait pas laisser cet affront impuni. Bordel ! Il n'avait pas besoin de ça. Maintenant, il se devait d'être davantage sur ses gardes. Un faux pas et couik ! Plus d'Ylvikel.

    « Tsss. »

    Il se releva et fixa son disciple. Allait-il être intrusif ? Il allait bientôt le découvrir. Mais pour l'instant, il avait un job à accomplir. Il partit alors s'asseoir sur les marches et rangea les balles dans sa poche. Puis, il fixa Zarechi.

    « Penses-tu que cet homme peut être encore soigné ou pas ? »

    Il croisa ses mains et attendit une réponse de ce dernier. C'était maintenant que tout allait se jouer …
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    -Penses-tu que cet homme peut être encore soigné ou pas ?

    Je regardais l'homme à mes pieds. Il haletait et était à court de souffle. Au loin, je pouvais voir là où je l'avais ramassé. La flaque de sang redescendait pour se mélanger à l'eau salée de la mer. Cela dit, ils étaient trois, à saigner ainsi. Je détournais donc mon regard vers l'homme, puis je m'accroupis devant lui pour lui prendre le poignet et appuyer mon pouce dessus. Je l'enlevais, puis appuyais deux doigts sur son cou. Sa tension était vraiment basse. Je passais un doigt dans l'une de ses plaies et constatais seulement peu de sang, sur celui-ci. Je le léchais et continuais à observer le patient, bien que mon diagnostique soit tout fait ! La pâleur de son visage et ses suées ne faisaient que le confirmer. Je me relevais.

    -Il a perdu beaucoup de sang. De plus, les plaies sont très nombreuses. Si l'on veut le soigner, il lui faudrait un apport sanguin, mais il faudrait aussi refermer au plus vite toutes ses plaies ou au moins les obstruer pour éviter qu'elles ne perdent encore plus de sang. Mais je doute d'une quelconque sortie victorieuse, étant donnée mon niveau ...

    Je regardais l'homme présent au sol.

    -Quel est ton groupe sanguin ?

    -... B ... B- ... Il me semble ...

    Sans prendre la peine d'écouter ce qu'Ylvikel me disait, je redescendis en direction des deux hommes encore présents en bas de la colline. Je les réveillais à grands coups de pied dans les côtes.

    -Oh ! Debout ! Est-ce que l'un d'entre vous à un groupe sanguin B- ?

    Aucun de ne me répondit ou même ne bougeait. Cela m'étonnerait que des brigands tels qu'eux puissent connaitre leur groupe sanguin. C'est déjà étonnant que celui de là-haut est pu me le dire !

    -Répondez-moi !

    Après quelques secondes, je m'accroupis et leur pris le pouls. Je ne sentais rien. Étaient-ils morts ? Il semblerait ...

    *Mais ... S'ils sont morts ... Me disais-je en me tournant vers la colline sur laquelle Ylvikel m'attendait*

    C'est donc au pas de course que je remontais cette butte pour reprendre le pouls de mon patient ou plutôt devrais-je dire, de notre cobaye.

    -... Il est mort ...
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    Son disciple s'était agité de tous les côtés pour essayer de sauver l'homme. Futile tentative. Il n'avait même pas vu que l'homme ne pouvait plus être soigné. Pourquoi ? À cause de l'écoulement du sang. Il était lent et fastidieux. De plus, il commençait à devenir collant et sec. Autant de signe qui ne pouvait pas tromper un médecin. Pourtant, ce fut le cas de Zarechi. L'avantage de tout ceci, ce fut de pouvoir observer les dernières heures de la victime. Il souffrait terriblement et ça, ça l'excitait au plus haut point. Il n'y avait rien de mieux que d'observer la dernière heure d'un homme arriver. L'homme le fixait comme pour le supplier de l'aider, d'abréger ses souffrances. Mais Ylvikel n'avait rien fait, il s'était contenté d'un simple sourire en guise de réponse. Preuve qu'il ne comptait rien faire. L'homme l'avait peut-être maudit afin de crever, mais il n'était plus à ça près.

    Pour l'heure, il devait encore apprendre quelques petites subtilités à son disciple. Il se leva et partit en direction du cadavre. Puis une fois arrivé à sa hauteur, il fit un signe de la main à son disciple. Et sans un mot, il lui montra les flaques de sang au sol. Le but n'était pas de lui expliquer, mais de lui faire comprendre. Il regarda une nouvelle fois son disciple qui se questionnait. Il n'en doutait pas, il n'allait pas tarder à comprendre. Cependant, sa jambe lui faisait encore un peu mal et il ne valait mieux pas trop forcer dessus. Il partit donc s'asseoir sur les marches et fit un petit sourire à Zarechi.


    « J'ai apprécié le voir crever sous mes yeux, mais le but ce n'était pas de me faire plaisir. »

    Il mit alors sa main dans sa poche et prit un vieux scalpel. C'était avec lui qu'il s'était entrainé quand il était plus jeune. Il l'avait gardé en sorte de souvenir, mais il ne s'en servait plus vraiment. Il le jeta en direction de Zarechi qui l'attrapa en plein vol. Il s'était peut-être blessé, enfin si c'était vraiment le cas, il allait pouvoir se marrer. Son disciple regarda le scalpel avec attention, mais ne voyait pas tellement ou il voulait en venir. Ylvikel toussa pour attirer son attention puis prit la parole.

    « Une fois que tu auras compris pourquoi je t'ai montré le sang. Tu me sortiras tous les organes de son corps un par un sans les abîmer et en me les citant. »

    C'était son ultime épreuve, un médecin se devait de savoir opérer. Retirer un organe, le soigner ou bien plus encore. Et justement, un corps frais venait de leur « tombé » sous la main. Certes en forçant un peu le destin. Mais qui s'en soucierait …
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    Ylvikel me donna un vieux scalpel tout abimé et sale et me demanda de disséquer le corps présent devant moi. Je n'ai jamais aimé trancher quelqu'un au scalpel. J'ai donc rangé l'outil dans ma poche et ai dégainé mes sabres après quoi j'eu dessiné une grande croix sur le tronc de l'homme. J'écartais dans les vêtements avant d'écarter les lambeaux de chair. Puis, je repris mes sabres et découpa net les côtes pour accéder aux organes. Je soulevais le morceau d'os et, en le montrant à mon sensei, je dis avec le sourire :

    -Cage thoracique !

    Enfin, je nettoyais mes sabres et les rangeais avant de ressortir le vieux scalpel. Devant moi s'entassaient une véritable montagne d'organe. Je commençais par les plus visibles : les poumons. J'en soulevais un, le gauche, et tirais légèrement dessus pour pouvoir dégager la bronche, que je coupais un centimètre avant sa jonction à l'organe.

    -Poumon gauche !

    Je fis pareil pour le poumon droit.

    -Et poumon droit !

    Pour rester dans cette zone, je décidais de passer immédiatement au coeur. Ça devait bien être l'organe le plus complexe, car de partout arrivais et repartais des veines et autres artères. Je tranchais la veine cave en première, puis, je m'occupais de l'artère pulmonaire pour finalement finir avec l'aorte et les veines pulmonaires. Je l'enlevais précautionneusement.

    -Le boum-boum !

    Je le plaçais au sol entre les deux poumons. Puis, je découpais la trachée pour la disposer au-dessus des organes déjà déposés.

    -Trachée !

    Et hop, finis pour le système respiratoire. Je passais maintenant au plus long, le système digestif. Je commençais par sectionner l'extrémité de l'oesophage et trancha à un centimètre de l'estomac pour décrocher le tuyau.

    -Œsophage !

    L'estomac était encore plein. Je le su après l'avoir sectionné et pris dans mes mains. Un liquide verdâtre en sortis. Je le déposais donc délicatement en dessous de l'oesophage disposé en cercle en dessous des poumons.

    -Beurk ... Estomac encore plein de bouffe !

    Restais en dessous de l'estomac le long tuyau qu'était l'intestin. Cela dit, je ne m'y occupais pas immédiatement. Non, tout d'abord, je découpais le foie ainsi que la vésicule biliaire, mais séparément.

    -Foie et vésicule biliaire.

    Puis, je passais au pancréas, qui se situait un peu plus en dessous du foie. Je coupais donc l'extrémité de cet organe et le pris délicatement pour pouvoir le déposer avec les autres.

    -Pancréas !

    Il restait maintenant les intestins. Je découpais donc l'intestin grêle et le sectionna au niveau de l'appendice, que je coupais elle aussi, avant de disposer les deux organes avec les autres.

    -Intestin grêle et appendice.

    Puis, pour finir, je sectionnais le gros intestin au niveau du rectum. Un peu d'excrément en sortis, d'ailleurs !

    -Bordel, c'est dégueu ... Gros intestin. Et ...

    Je sectionnais le rectum, d'où encore plus d'excrément en sortis.

    -Baaah ! Rectum ! Caca !

    Voilà, je jetais un dernier coup d'oeil, mais tous les organes, pour moi, étaient enlevés. Qu'allait en dire mon sensei ?
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    Du sang. Y en a partout. Il en a sur ses mains et sur ses habits. Cette couleur si vive. Il est encore frais. Il n'a pas encore cette allure pâteuse et terne. Je le vois fourrer ses mains dans le corps, exécutant ce que je lui dis. Il n'éprouve aucun plaisir à le faire. Il n'est pas digne d'être mon élève. Le sang mérite plus de respect et plus d'attention. Il faut l'admirer et le goûter. Or, il ne fait rien d'autre que d'en foutre partout. Quel manque de classe et de prestance. Il n'est qu'une petite frappe de bas étage. Je peux le voir clairement. Il n'a aucune éducation. Moi, je suis un noble. Je suis l'élite de ce monde. Pourquoi devrais-je m'encombrer d'un tel déchet ? Pourquoi ai-je même accepté ? J'étais dans une mauvaise passe. Mais heureusement, je me suis repris. À temps même. Quelle honte. Je me sens sale. Si sale. Je me dois de laver mon honneur.

    Seulement, je ne peux pas. Ma jambe est douloureuse. Je me sens faible. J'ai perdu trop de sang. Tant pis, je vais le laisser s'en tirer à bon compte pour cette fois. Il a fini son petit manège. Je n'ai plus envie de regarder cette immonde créature. Il me répugne. Il représente tout ce que je hais. J'espère qu'il se rend compte de l'honneur que je lui ai fait. Je ne referais plus deux fois la même erreur. Je le fixe. Il attend une réponse de ma part, un geste. Il ne mérite plus que je lui adresse la parole. D'un geste de la main, je lui fais signe de s'en aller. Je n'ai plus rien à lui apprendre. Les gueux n'ont aucun droit de se mêler avec les gens de la haute société.

    Il n'a pas l'air de comprendre. Son cerveau est tellement sous-développé qu'il n'arrive même pas à analyser un simple geste. Ça me donne envie de vomir. Son lobe frontal n'a certainement pas dû se développer. Pauvre chose. Enfin, il comprend. Sa place n'est plus ici. Il rebrousse chemin et me lance un dernier regard. Je détourne immédiatement la tête. Il n'a pas le droit à un tel honneur. Puis, sans un mot, il s'en va. Sa silhouette disparaît petit à petit dans la brume. Bon débarras !

    Je me lève et me dirige vers le cadavre. Quel gâchis. Tant de sang souillé par des mains impures. C'est une réelle infamie. Cela me débecte. Je me penche vers le cadavre éventré. Je renifle cette douce odeur qui s'en dégage. Le sang est encore frais. Son parfum est si enivrant. Je ne peux m'empêcher de le lécher. Si goûteux, si délicieux. Je m'abreuve. Seulement, ce n'est pas suffisant. J'ai perdu trop de sang. Ma vision commence à se troubler. Il me faut de la nourriture. J'ai besoin de globules rouges. Impossible pour moi de redescendre. Je n'ai pas d'autres choix. Ma vie ne tient plus qu'à un fil. De la nourriture, il y en a. Je dois juste faire attention à ne pas manger n'importe quoi. Certaines plantes peuvent causer la mort. Mais je suis Ylvikel Strauer. Noble et médecin de renom. Je ne commettrais pas une telle erreur. D'ailleurs, je ne fais pas d'erreur. Mes choix sont toujours les bons. Je regarde autour de moi. Tout est flou, mais j'arrive encore à distinguer les couleurs. Le vert, le rouge, mais surtout le violet. Je me dirige vers cette couleur. J'arrache quelques fleurs et les sens. Aucun doute possible. C'est des violettes. Je les mange à vive allure. Elles sont riches en vitamine C. Seulement, la fatigue m’envahit. Je lutte, mais mes forces s'amenuisent. Je n'ai d'autre choix que de me laisser emporter par les bras de Morphée …


    ~~~ Plusieurs heures plus tard ~~~

    Le chant des rossignols me réveille. Je ne sais pas quelle heure il est, mais il est tôt. Je me suis assoupi. J'étais trop faible. Mais maintenant, ce n'est plus le cas. Je regarde vers le ciel. Le jour fait à peine son entrée. Il doit être assez tôt. Je me dirige vers ma canne et l'empoigne.

    « Il est temps pour moi de quitter cette maudite ville. Elle ne m'a rien apporté. Mis à part une balle dans la jambe. Le bilan n'est pas à mon avantage. Mais au moins, je n'aurais pas vécu une histoire ordinaire … »
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