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On The Way To Hell

Spoiler:

- C'est bien lui... Grey, des Bloody Sorrow, pour 11 000 000. Sergent, allez chercher l'argent. Soldat, enlevez-lui ces cordes grotesques, et mettez-lui des fers.

"Oui Commodore" suivit naturellement ces ordres. Le Commodore, ou plutôt, la Commodore. Une bonne femme blonde qui, en temps normal, n'aurait sûrement pas eu sa place dans la Marine. Mais le regard que Grey avait croisé indiquait le contraire. Elle avait des yeux déterminés, d'un bleu froid. Et puis... pendant un instant, le pirate avait cru voir un sourire sur son visage. Pas la version chaleureuse, mais la version froide et un peu sadique. On aurait dit qu'elle venait de découvrir une nouvelle proie, ou un nouveau jouet. En tout cas, elle fit claquer sa canne sur le sol, comme si son objet réclamait quelque chose à frapper.

- Comment l'avez-vous capturé ? Même si 11 000 000 ce n'est pas une grosse prime sur ces eaux, ça aurait dû causer quelques problèmes à un navire marchand.

- On l'a pas combattu. On l'a repêché au Cap des Jumeaux. Il allait trop mal pour tenter quoi que ce soit. D'ailleurs il a encore des problèmes pour se mouvoir.

Grey écoutait tout ça d'un air distrait. Il venait de se faire prendre par la Marine. Son avenir ne s'annonçait pas bien brillant. Il ne renonçait cependant pas à une petite lueur d'espoir. Les Soldats ne braquaient pas leurs armes sur lui. Leur Boss était là, ils devaient avoir une belle confiance en elle. Et en plus, ce n'était pas une bataille qu'ils allaient mener, juste un prisonnier. Tant pis pour eux, Grey profiterait de cette faille.

Le soldat revînt avec les menottes. Un de ses compagnons commença à défaire le cordage. Dès qu'il sentit qu'il retrouvait un peu de liberté, Grey se releva brusquement, donna un coup de tête au premier soldat, puis un coup de pied au deuxième. Après quoi il enchaîna directement une course pour rejoindre l'autre bout du navire. Cet autre bout, c'était le côté opposé au Commodore et aux marchands. Grey était presque arrivé, il allait pouvoir plonger, et advienne que pourra. Heureusement qu'il avait continué d'exagérer sa blessure à la jambe. Personne ne s'était méfié. Du coup, il pouvait, à bonne allure poursuivre sa fuite. Voilà le bord, il pouvait sauter !


- Gwaaaargh !

Quelle douleur ! La Commodore, à pieds joints, venait de défoncer le dos de Grey, et l'avait encastré dans les planches de bois du pont. Le jeune homme venait de se faire éclater en un seul coup. D'une puissance brutale. Difficile à croire que ça venait de cette nana. Grey essaya de se relever, mais tout ce qu'il put faire, c'est cracher du sang, ses yeux portés au-dessus de lui, regardant celle qui l'avait arrêté.

- T'as pas intérêt à recommencer mon mignon. L'affiche dit "mort ou vif". On peut très bien faire comme si tu étais mort avant qu'on te remette à nous. Mais au moins, tu as compris où était ta place... A mes pieds !

Grey ne pouvait que lui renvoyer un regard féroce. Enfin, aussi féroce qu'il pouvait vu son état et sa position. Après quoi la Commodore retourna auprès des Marchands.

- Repêché, donc. Et vous n'en avez pas trouvé d'autres ?

- Non, c'était le seul.

- Bien, ils se sont sûrement écrasés contre un rocher de Reverse. Et celui-là a juste eu de la chance.

- Pas écrasés...

- Pardon ?

La Commodore se retourna vers celui qui venait de prononcer ces paroles. Ce n'était nul autre que Grey, qui avait bon an mal an réussit à se relever. Il était dans un sale état. Mais on venait de railler ses compagnons.

- Ils ne sont pas morts. Ils voguent encore. Et vous leur mettrez pas la main dessus.

- Voyez-vous ça ? Si effectivement ils ont passé Reverse, et qu'ils ont réussit à s'en sortir, alors je les prendrai personnellement en chasse. Et je m'assurerai qu'ils te rejoignent.

Et tout ça avec un sourire malsain. Dure la madame. Mais Grey ne pouvait pas le supporter. Rassemblant ce qui lui restait de forces, il s'élança sur celle qui en voulait à ses camarades. Plusieurs soldats se mirent en travers de sa route, mais la Commodore leur fit signe de s'écarter. Tant mieux ! Grey était tout près d'elle, il arma son poing, et le balança direction le visage arrogant de cette nana !

Paf !


Grey ne comprenait pas. Une fille encore plus fine que lui venait d'arrêter son coup de poing d'une seule main. Elle n'avait pas frémi, pas reculé d'un pas, rien. Juste son sourire qui s'élargissait.

- Hé bien, hé bien, encore de la ressource on dirait. Mais t'es bien affaibli, je suis sûre que tu vaux mieux que ça, même pour un 11 Millions. Te traquer aurait été amusant. Voir ce que tu vaux vraiment, puis te mettre à terre. Oui, ça aurait pu être drôle. Enfin, tant pis...

Après quoi elle donna un coup de pied en plein dans le ventre du pirate qui vola sur deux mètres avant de retomber lourdement au sol. Dingue ce bout de femme. Elle était sûrement plus forte que le Colonel que Drogo et Grey avaient eu tant de mal à vaincre sur North Blue. Et ce furent les dernières pensées que le pirate eut, avant de sombrer dans l'inconscient.
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Retour dans le monde des conscients. L'accueil est pas terrible. Y'a personne. Il faut quelques instants à Grey pour qu'il se souvienne où il est, et comment il en est arrivé là. Mais une fois qu'il se rappelle, la déprime s'installe en lui. Il est prisonnier. Prisonnier de la Marine. Les menottes attachées à ses mains, elles-même reliées par des chaînes au bateau, étaient un bon indice. Ah, et il y a la douleur aussi ! Celle infligée par le Commodore. Elle est restée. Ca lance le pirate dans le dos, et dans le ventre aussi. Les deux seuls coups que la nana avait placé. C'était tellement... étrange. Grey et ses compagnons avaient affronté plusieurs dangers depuis qu'ils étaient ensemble. Ils avaient combattu la Marine, des brigands, bref, toutes sortes d'ennemis, et à chaque fois, ils avaient gagné. Certes, quelques fois ça avait été de justesse, mais seul le résultat comptait. Et grâce à ça, ils étaient devenus plus forts. Le pirate le sentait. Il s'était nettement amélioré depuis qu'il avait quitté son île natale de North Blue.

*Alors... Pourquoi ?*

Oui, pourquoi ? Comment cette... Commodore, avait-elle pu, en deux coups, mettre à terre sans aucune possibilité de contre-attaque le pirate ? Il n'était pas faible, il le savait. Ce qui voulait dire... Qu'elle était seulement plus forte ? La rumeur comme quoi Grand Line était totalement différente des Blues se vérifiait ainsi. Puis, un frisson parcourut l'échine du jeune homme. Elle n'était que Commodore. Il y en avait encore des tas au-dessus d'elle. Et si de célèbres pirates pouvaient leur faire face, c'était que leur niveau était équivalent. Donc... Grey n'était rien d'autre qu'un insecte sur ces eaux...

- Putain... Est-ce qu'on était vraiment prêts, Capitaine ?

Les yeux dans le vague, c'était comme s'il attendait une réponse. Qui ne viendrait bien sûr pas. Les autres devraient être extrêmement vigilants dorénavant. L'insouciance générale des Bloody Sorrow allait devoir s'estomper, et faire place à la prudence. Surtout avec une nana comme ça à leurs trousses.

- Oh, il est réveillé.

Une voix au loin, près de la porte. Un soldat qui fait une ronde ?

- Va prévenir le Commodore.

Puis la porte se referme. Pourquoi prévenir leur Boss ? Elle a pas autre chose à foutre que de venir voir dans quel état est cette larve de prisonnier ? A 11 Millions, on peut pas dire que ça représente un danger, si ? En tout cas, la Commodore n'a pas eu l'air d'être en difficulté, autant en attaque qu'en défense. Si ça se trouve, c'était juste une initiative du soldat, et quand la nana apprendrait que le type aux cheveux rouges est réveillé, elle leur dirait que ça n'avait aucune importance. Peut-être même qu'elle leur taperait sur les doigts !

- Hé hé...

Pourquoi ce rire ? Grey lui-même ne le savait pas. Savoir que des sous-fifres se feraient peut-être engueuler était le seul réconfort qu'il trouvait dans tout ça.

Encore la porte. Elle s'ouvre.

- Laissez-moi seule avec lui.

*Quoi ? Nan, pas possible...*

Et pourtant, si. Le Commodore est là. Elle est venue en personne pour voir le prisonnier. Sa canne résonne sur le plancher, tandis qu'elle avance vers sa proie. Enfin, elle se fixe devant Grey, et le toise de toute sa hauteur. Un sourire satisfait s'étend sur son visage.
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- La vue est plaisante ?

Grey ouvrait le bal. Il en avait eu assez de voir cette femme, droite comme un "i", se contenter de l'observer alors que lui-même ne pouvait rien faire d'autre que rester assis, enchaîné, couvert de son propre sang qui avait séché le long de son menton et coulé au niveau de son torse. Sur sa veste ! Mais qu'est-ce que ça pouvait faire ? En prison, on avait sûrement la jolie tenue réglementaire à rayures.

- Hun...

Shpaf !

Coup de canne dans la tempe ! Voilà le genre de réponse que fournissait un Commodore aux questions des prisonniers ? Elle n'y allait pas de main morte en tout cas. Un peu sonné, Grey pouvait néanmoins continuer de la regarder avec un air haineux.

- Oh, j'aime ce regard. Celui des chiens qui aboient plus qu'ils ne mordent. Ou plutôt devrais-je dire, des chiots. C'est tout ce que tu es sur cet océan. C'est à se demander ce que vous auriez bien pu faire en débarquant sur GL, avec les miséreux de ton équipage.

Grey accentua le froncement de sourcils et son regard mauvais. Il ne pouvait rien faire de mieux de toute façon.

- Vous auriez accosté sur une île, fais quelques dégâts comme vous savez le faire, et ensuite, au premier navire de la Marine que vous auriez croisé, vous vous seriez fait prendre. Enfin, je parle au conditionnel, mais c'est ce qui attend les autres. Je vais les traquer. Vu les primes, le danger sera minime. Je laisserai peut-être même les sergents faire le boulot, histoire qu'ils gagnent en expérience. Les plus forts à part toi n'ont pas une prime bien plus élevée.

Grey baissa la tête, et eut un sourire. Elle les sous-estimait carrément. Pour lancer sa réplique, il devait cependant la regarder droit dans les yeux. Alors, avec fierté, il releva la tête.

- Allez-y donc, et envoyez vos sous-fifres. Ils seront pas déçus du voyage. Et une fois qu'ils se seront fait massacrer, alors vous montrerez peut-être votre joli minois.

Réaction tout à fait imprévue, le Commodore se mit soudain à rougir, et détourna son regard de celui de Grey. Regard qui jusqu'alors était dure et froid, venait de devenir gêné. L'embarras se lisait même carrément sur son visage. Tout en marmonnant, elle triturait sa canne.

- Espèce d'idiot... Je n'ai pas... Je... Juste une femme normale...

Devant cette remarque, le pirate ne put s'empêcher d'ajouter à voix basse :

- Une femme qui m'a presque défoncé la colonne vertébrale... Ouuuurgh !

Elle lui avait aussitôt enfoncé la canne dans la jambe ! Celle qui avait pris les dégâts quelques jours plus tôt et que le Doc des marchands avait essayé de rafistoler. Certes, elle avait assez guéris pour que Grey ait pu tenté une évasion sur le navire de la Marine, mais la blessure le tiraillait encore par moments. Alors ce petit rappel n'était vraiment pas le bienvenu. Et le Commodore avait de nouveau le regard implacable, ainsi que l'attitude qui allait avec.

- Ce que tu as subi pour avoir tenté de te barrer n'était rien. J'ai déjà fait bien pire à des pirates qui valaient mieux que toi.

- Bon à savoir...

Grey essayait de garder la face, mais c'était pas évident.

- Tu penses donc que tes petits camarades pourraient me tenir tête ?

- J'en suis sûr. Drogo et le Cuistot pourraient parfaitement te faire ta fête.

Nouveau de canne dans la tronche ! Du sang gicla du visage du pirate. Vraiment, c'était une brute, cette femme.

- Ne me tutoies pas !

- Comme il vous plaira, votre altesse.

Et paf ! Encore un coup ! Mais celui-là, Grey savait qu'il se le prendrait. Il se secoua la tête, essayant de faire dégager un peu le sang qu'il sentait couler sur son visage, puis cracha celui qui s'accumulait dans sa bouche.

- J'aimerais bien être là quand ils vous mettront à terre. Si on a réussis à battre le Colonel d'Inu Town, je vois pas pourquoi ils pourraient pas faire pareil avec un Commodore. Ils sont devenus plus forts.

Ca faisait bizarre de parler de Galowyr en termes élogieux. C'était même la première fois. Heureusement, il n'était pas là pour l'entendre. Si jamais il avait été à côté, il aurait préféré crever plutôt que de dire mot généreux sur le borgne de cuistot.

- Le Colonel d'Inu Town... Tu veux parler de Douglas Daniels ? Un gros type baraqué avec une hache ? C'est vous qui l'avez tué ?

Grey fut bien content d'acquiescer, car le Commodore était choquée de l'apprendre. Ce personnage de marbre était fissuré !

- C'était un abruti.

Ah ba non. Ca ne lui faisait ni chaud ni froid, en fait.

- Ahah, tu as cru que j'aurais peur en apprenant ça ? Laisses-moi rire ! Ce mec était un gros balourd seulement capable de détruire et rien d'autre. C'est pour ça qu'il était en poste là-bas. On emploie des gens un peu plus utiles et efficaces sur Grand Line. C'est à cause de ça que vous avez eu vos primes ? Les gars des Renseignements ont été bien généreux... Je ne vous aurais pas donné plus de 5 ou 6 Millions pour ça, et encore. Juste assez pour qu'un Chasseur de Primes vous prenne en chasse. Histoire que nous n'ayons pas à le faire nous-même.

La reine des insultes ! Elle faisait vraiment au mieux pour énerver Grey. Heureusement pour lui, il était le genre calme et réfléchis, toujours à la recherche d'une solution pendant que l'ennemi parlait. Enfin là, quoiqu'il fasse, il était foutu. Il s'apprêtait à lui-même répondre quand ils fut interrompu par un soldat qui ouvrit la porte.

- Commodore, excusez-moi de vous déranger, mais vous êtes demandée par le QG. Un appel Escargophone.

Elle fixa Grey pendant un instant, puis décida de quitter son prisonnier. Une fois arrivée à la porte, sans se retourner, elle ajouta :

- Je reviendrai peut-être me distraire un autre jour. Pour parfaire ton éducation....

Puis la porte se referma, laissant le pirate seul avec sa douleur et ses tourments.
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Pas beaucoup de lumière dans cette partie du navire... Difficile d'estimer correctement combien de temps a passé. Quelques jours sans aucun doute. Et pendant tout ce temps, pas une visite du Commodore. Non pas que Grey s'en plaignait, hein. Au contraire ! Ca laissait le temps à ses plaies de se cicatriser un minimum. La jambe allait mieux, les coups de cannes avaient donnés des bleus et des écorchures bien saignantes au visage, qui maintenant se refermaient doucement. Et du coup, elle n'avait pas non plus essayé de narguer le pirate en insultant ses compagnons alors qu'il ne pouvait rien faire d'autre qu'écouter. Les seuls à s'être montrés étaient les troufions de base, venus pour lui donner un peu d'eau et de pain. Histoire de pas mourir en route quoi. A côté de ça, même les repas de Galowyr le Cuistot Borgne semblaient pas si mal. En parlant de repas... La porte s'ouvrit. La lumière qui filtrait indiqua que la matinée était déjà passée. Par contre...

- Oh non...

- Serait-ce une protestation que j'entends là-bas ?

Wow. Elle avait l'ouïe fine la Commodore. Elle avança d'un pas lent, mesuré, au rythme de sa canne qui claquait au sol. Quand enfin elle se posta devant Grey, elle avait encore son sourire froid, jubilatoire.

- Dernier jour à bord, pirate. On arrivera bientôt à destination. En fait, on peut déjà apercevoir au loin ta dernière demeure.

- Et c'est où ?

- Je ne sais pas si je devrais te dire... La surprise pourrait être belle. Allez, un indice. Une fois que tu y entres, plus jamais tu n'en sors. Un endroit où la lumière ne pénètre jamais.

Grey était perplexe. Ce qu'elle décrivait ressemblait plus ou moins à la description d'une prison banale. Enfin, d'après l'idée que le jeune homme s'en faisait en tout cas. C'était donc ça ? On allait le poser sur une île et le laisser pourrir jusqu'à ce qu'il finisse par mourir ? Pas folichon.

- Donnes-moi le...

Sbaf ! Coup de canne de la demoiselle.

- Ne me tutoies pas !

- Donnez-moi... le nom de l'île sur laquelle vous allez me laisser. Histoire que je sache au moins jusqu'au je serai allé sur Grand Line.

- Le nom de... Où tu seras allé sur...

Elle commença à se marrer. Mais genre, vraiment fort. Et franchement. Pas le rire moqueur bien exagéré. Non, là, c'était un vrai. Elle riait comme après une bonne plaisanterie que lui aurait fait un collègue.

- Imbécile ! Tu n'as pas compris ? Remarque, tu n'es qu'un pirate de pacotille. Ca ne m'étonne qu'à moitié que tu ne saches pas où on t'envoie. Mais si tu lisais un peu les journaux... Tu vas...

Elle se baissa en avant, et approcha sa bouche de l'oreille de Grey. A présent, ce n'était qu'un murmure qui lui soufflait aux oreilles.

- A Impel Down.

Et le déclic se fit. Le pirate venait de comprendre l'importance de cette nouvelle. Et sa fatalité. Grey n'était pas le genre inculte. Il lisait les journaux ! De temps en temps... Il savait que de fameux pirates qui finissaient par se faire prendre atterrissaient dans ce qu'on appelait la pire prison au monde. Impel Down. Sans savoir pourquoi, tout espoir l'avait quitté. Normalement, il n'aurait déjà dû plus avoir aucun espoir de liberté. Mais inconsciemment, un coin de son esprit avait toujours pensé que peut-être, une évasion serait réalisable. Plus maintenant.

- Je...

A quoi bon essayer de répondre ? De parler ? Il était sur un navire remplis de soldats, commandés par une nana brutos, et bientôt, il serait enfermé à jamais dans le Pénitencier dont on disait qu'il était impossible de s'évader. La panique le gagnait à présent.

- Mais je ne vaux que 11 Millions ! Je croyais que c'était ceux qui en avait pour une cinquantaine de Millions au moins ! Il n'y a que des noms connus dans les journaux !

Le Commodore regardait ses doigts tout en parlant. Elle se désintéressait totalement du jeune homme.

- Les journalistes ne vont pas s'amuser à parler de chaque petite frappe qui est envoyée là-bas. Il faut que ça vaille la peine quand même. Je suis même pas sûr que ton nom soit cité dans les jours à venir.

Enfin, elle reporta son attention sur Grey. Son sourire jubilatoire n'en finissait plus de grandir.

- Hé hé, on a peur, hein ? Je ne peux pas t'en vouloir. On raconte que c'est un endroit vraiment horrible pour les racailles de ton espèce. Il paraît que la plupart ne meurent pas de vieillesse. Qu'ils ne durent même pas dix ans. Toi, tu tiendras combien de temps ?

Jusque là, Grey était resté relativement calme durant le voyage. Sans vraiment savoir où on l'envoyait, il ne s'était pas pris la tête. Mais là, il connaissait sa destination. Une angoisse s'était formée en lui. Une angoisse qui se transformerait bientôt en peur. Une peur, qu'il n'avait probablement que peu ressenti au cours de sa vie.
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- Commodore ! Nous venons de passer la porte ! Le Pénitencier est en vue !

- Très bien, que tout le monde soit à son poste !

Elle se retourna de nouveau vers le prisonnier. Ce dernier était plus abattu que jamais. Et il y avait de quoi. Dans peu de temps, il ne reverrait jamais la lumière du jour. Tout ce qu'il avait aimé, espéré, prendrait fin en entrant dans l'effroyable bâtiment carcéral.

- C'est pas le moment de dormir !

Coup de canne ! Elle se lâchait de plus en plus la bonne femme. Alors que Grey ne dormait pas ! Il était juste dépité. Et elle le savait. Ses prétextes pour frapper étaient de moins en moins bons. Bientôt, Grey se prendrait un coup rien que pour avoir osé respirer. Enfin, ce ne serait plus long. Chaque minute qui passait raccourcissait encore un peu plus le temps qu'il devait subir ces remontrances. Mais il y avait fort à parier, d'après les bruits qui courraient, que dans Impel Down, c'était pire. Après tout, si les prisonniers ne tentaient jamais de s'évader, ou s'ils ne réussissaient pas du moins, c'était bien pour une raison. Des démons devaient garder cet enfer ! Et ceux qui avaient le malheur de s'y risquer, bah... ils ne recommençaient pas. Ouep, finalement, se prendre un taquet dans la tronche de la part d'une femme de temps en temps, c'était peut-être pas si mal.

*Tu dis ça parce que c'est pas toi qui les prend !*

Oui, bah... Chacun son rôle ! En attendant, la Commodore va en remettre un coup si y'a pas de réponse... Moi je dis ça, je dis rien...

- On peut même pas profiter tranquillement des derniers moments sur un navire qui vogue ?

- Oh oh. Toujours aussi rebelle. Ah, qu'est-ce que j'aurais aimé vous coincer en pleine mer, toi et les tiens ! Je t'aurais montré un peu ce que je vaux vraiment. Et tu n'aurais pas eu à aller à Impel Down, puisque je vous aurais coulé !

- Peuh... Moi et les autres au meilleurs de notre forme ? Aucune chance.

- Mais on ne le saura jamais n'est-ce pas ? Enfin, toi tu ne le sauras pas, mais les autres si, parce que...

- Commodore !

- Sergent ?

- Nous sommes arrivés. Le bateau sera amarré d'un instant à l'autre.

- Très bien. Faites venir deux hommes, qui amènent le prisonnier sur le pont. Plus vite on le dépose, plus vite on sera repartis.

Et les minutes suivantes furent consacrées à détacher puis rattacher Grey avec d'autres menottes. Cette fois, il ne fit même pas mine de s'enfuir. Il n'était pas fou. Le Commodore attendait dehors, et de toute façon, ils venaient d'accoster dans l'un des pires endroits de la Marine au monde ! Aucun moyen de se barrer. Sorti de sa petite pièce isolée, puis amené sur le pont, le plus gros changement fut la luminosité. Quelle violence pour les yeux !

- Profite, c'est la dernière fois.

Elle avait raison. Mais à quoi bon enfoncer quelqu'un qui a déjà le moral si désespérément bas ? Grey avait compris. Il était foutu. Flanqué de deux soldats qui lui tenaient les bras, le pirate avança jusqu'à la passerelle. Il le voyait. Ce bâtiment à la réputation incroyable. Par contre, ça semblait bien petit pour accueillir les centaines de prisonniers dont on avait entendu parlé au fils des ans. Etaient-ils tous entassés les uns sur les autres, comblant chaque millimètre carré disponible ? Et si le surplus était zigouillé, mais qu'on prétendait qu'il était ajouté à la collection de crapules capturées ? Tout ça, Grey le saurait bientôt.

Il descendait du navire à présent. Le Commodore était devant. Elle ne s'arrêta que lorsqu'un officier de la prison se posta devant elle. Ils échangèrent des propos pendant un moment, mais le pirate n'écouta pas. Il regardait la mer. Il essayait de capturer le maximum de sensations. Le vent fouettant le visage et emmêlant les cheveux. L'air marin. Le clapotis de l'eau. Les mouettes rieuses. C'était quand on savait qu'on en aurait plus qu'on se rendait compte à quel point les choses simples étaient importantes.

Les marins aux basques du pirate se retirèrent, laissant deux geôliers prendre le relève. Lentement, ils commencèrent à marcher. Grey fut obligé de les suivre. Quand il arriva à la hauteur du Commodore, ils s'arrêtèrent. La nana se rapprocha du prisonnier, et comme elle l'avait fait sur le bateau, elle s'approcha du jeune homme, pour lui souffler quelques mots à l'oreille.

- Maintenant que j'en ai terminé avec toi, je pense que je vais aller faire un tour du côté du Cap des Jumeaux. Sait-on jamais. Je trouverai peut-être deux ou trois pirates ? Et si ils ne sont pas là-bas, je chercherai ailleurs. Je mettrai un terme aux Bloody Sorrow.

Grey sentait la peur en lui. Ses compagnons allaient être pris en chasse dès qu'un bâtiment les verrait. Mais pour eux, il ne devait pas céder. Le regard fixé droit devant lui, il répondit :

- Ils ne se laisseront pas faire.

- J'espère bien. Mais ça ne change rien au fait qu'ils sont condamnés. Si tu as de la chance, ils te rejoindront. Mais n'y compte pas trop.

Incapable de se retenir, Grey voulut se débattre pour en coller une au Commodore. Mais c'était peine perdue. Avec les chaînes, et les soldats qui le tenaient, il ne fit même pas trois centimètres. L'expression de joie malsaine sur le visage du Commodore le mettait en boule. Finalement, elle se recula, puis prit la direction de son navire.. Par-dessus son épaule, elle lança :

- Adieu, Grey des Bloody Sorrow. Bientôt, tu ne seras plus que Grey, car ton équipage n'existera plus. Et après ça, tu ne seras plus personne.

Grey avait envie de hurler. Hurler sa rage, son désespoir. Tout ce qu'il refoulait, il aurait eu envie de le faire sortir maintenant, et le balancer sur cette femme. Mais il ne le fit pas. Il préféra garder cela en lui. Car pour ses compagnons, pour leur image, il se devait de rester fier. Un battant de la gigantesque porte s'ouvrit. Grey et ses geôliers la passèrent, disparurent dans l'ombre, et elle se referma.
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