Ça y était. C'était l'instant T, le moment M. Là, tapie en plein milieu de l'horizon, la masse de Dead End, avec ses côtes écorchées et ses contours torturés, fantomatique charognard posé sur les eaux comme une hyène dans la plaine. Trop facilement oublié, alors que le regard glissait sans y prêter attention, mais tellement dangereux. Le coin pullulait de racailles et autres mafias, et je me doutais pas que les pirates s'en donnassent à cœur-joie.
Je contemplais l'île qui se parait petit à petit de lueurs tremblotantes alors que la nuit tombait et que les habitants allumaient leurs lampes. Ma destination. Cela faisait près de quatre-vingt dix heures que tout mon être se tendait vers cet instant, et maintenant, je découvrais que ce n'était qu'une étape. Même pas. Tout juste un commencement.
Un demi-commencement, en fait, puisque tout débutait près d'une semaine de ça. J'étais de retour du BAN, dans mon QG favori. Par la Barbe du Grand Roi.... J'en étais donc arrivée à considérer le CP5 comme un endroit de paix et de stabilité. Qu'était donc devenue ma vie. Je me le demandais bien, et j'avais décidé de remédier à ce coup de blues bien passager en me livrant à mon activité professionnelle préférée : les archives.
Oui, c'est sûr que dit comme ça, ce n'était super glamour. Même pas du tout. Mais entre traîner avec les allumés qui agissent en tant qu'agents du Cipher Pol et aller fouiner des infos et des secrets bien juteux et scandaleux, le choix ne se posait pas longtemps.
Sauf que mon plan s'écroula quand Yakutsuki Rei, leader soit-disant charismatique, me fit mander dans son bureau. Oh, vu comme ça, de loin, il ne paie pas de mine, le chef. Sauf que c'est toujours le plus gentil le plus fourbe et c'était là une des très bonnes leçons que le BAN m'avait inculquée. Alors oui, je me méfiais de mon boss. Être aussi.... lui... c'était louche. A ce stade, ce n'était plus anguille sous roche, mais baleineau sous gravillon.
- « Ah, Raven-Cooper. Vous pouvez vous asseoir. »
- « Oui, Monsieur » Et je joignis geste à l'invitation, qui n'en avait que le nom. Ordre était la réalité des choses.
- « Cela faisait longtemps que nous n'avions pas eu le temps d'échanger. Vous avez eu un emploi du temps chargé ces derniers temps. » Ah oui, vraiment ? Je n'avais pas remarqué. Ah lala, je devenais paranoïaque. Si ça se trouvait, Rei ne cherchait qu'à se renseigner sur mon bien-être général, en bon chef qu'il était. Enfin... bon chef... Depuis mon arrivée dans les rangs des CP, l'unité numéro 5 s'était faite remarquer par une rotation du personnel spécialement élevée, même pour nous. Et ça, c'était sans regarder dans le détail le taux de mortalité du groupe.
- « J'ai fait de mon mieux, Monsieur. Nous savons tous les deux que j'avais beaucoup à prouver. » Bon, on n'allait pas y revenir encore, mais le fait resterait toujours que j'étais partie avec un sacré handicap, que je ne m'étais en plus pas pressée de surmonter. Mais ça, c'était avant. Avant que je réalisasse ce qu'était la vie et le combat contenu dans chaque jour, chaque heure, chaque souffle.
- « En effet, et vous semblez avoir le chic pour relever la barre à chaque fois. A croire que vous ne savez pas rester tranquille en place. » Là, je haussai un sourcil. Etait-ce un compliment, un reproche ou une simple constatation ? Impossible à dire avec Rei. L'univers semblait se refléter dans ses yeux, comme s'il n'était qu'un miroir de pure innocence. Ouais, c'est ça, et moi, je suis la fille de Gold D. Roger. « Vous avez demandé un entraînement BAN. Vous avez eu un entraînement BAN. De ce fait, je demande un agent terrain hors pair, et croyez-moi, je vais avoir un agent terrain hors pair. » Hum, apparemment, nous étions passés aux choses sérieuses. En avant Guingamp !
- « … Quel sera le but de ma prochaine mission ? » Je tentai de garder un ton calme, froid et pro, mais le doute perçait clairement. Je sentais le coup-fourré et nous savions tous les deux que je ne pouvais m'y soustraire.
Et voilà comment Rei me vendit l'honneur de cette mission. Et quelle mission. Un petit rien, un pas grand chose. Juste appréhender Mayaku, ex-camarade Cipher Pol qui se la jouait fille de l'air. Enfin, camarade, camarade. De mon point de vue, ce n'était pas les sentiments qui m'étouffaient. A vrai dire, je n'en avais rien à battre, de Mayaku. Elle ne m'avait pas laissé une impression impérissable. Elle m'indifférait au plus haut point.
Cependant, elle était une traître. Ah oui, ça m'allait bien de critiquer, mais moi, j'avais trahi pour une bonne cause. In fine, je me retrouvais à croire à nouveau au principe fondateur du gouvernement. Alors que mon infortunée compagne de rang, elle, avait trahi par égoïsme. Si encore elle était passée révolutionnaire, j'aurais compris. Mais pirate ? Quelle grandeur, quel destin à ne vivre que pour mourir et faire mourir ?
Les rapports de la Marine étaient pourtant formels. Elle avait été repérée plusieurs fois au sein des Saigneurs, une flotte pirate de très mauvais aloi. Il avait fallu la puissance et toute la détermination de Pride, le Captaine-Corsaire, pour mettre fin aux exactions de ces mécréants. Et encore ! Si leur chef était désormais en prison, les têtes de l'hydre repoussaient aussi vite. A nous, piétaille, bleusaille et autre -aille, de finir le ménage. Et j'avais récolté de la corvée « Maya ». De part sa maîtrise du Rokushiki, elle se posait en adversaire redoutable. Seul un autre initié à cet art pouvait l'affronter. Très étrangement, le choix s'était porté sur moi. Comme quoi, on peut être gradé et très con. BAN ou pas BAN, je n'ai juste pas la tête de l'emploi.
Tout ça pour dire que voilà, j'étais là, devant Dead End, à attendre qu'il fît suffisamment nuit pour aborder ce caillot infecte et infâme de pus purulent; là, après très exactement quatre-vingt-trois heures, dix minutes et peut-être six secondes après avoir posé le pied sur le premier navire qui me faisait traverser la moitié du globe, à la poursuite d'une femme sans cœur ou âme. Près de quatre jours à jongler entre les navettes maritimes, à voyager entre cargo de ravitaillement, et caisses de munition, à passer d'une vedette à un long courrier, d'un trois-mats à une barque, par saut de puce à saute-mouton, d'une aire de patrouille à une autre, me posant parfois dans une base le temps de quelques cuillerées de soupes durement méritées et d'une poignée d'heures de sommeil toujours trop agité (le sommeil) ou courtes (les heures).
J'étais sale, assez puante et mes pieds me faisaient mal. Pourtant, c'était maintenant que tout commençait.
Avec une mission d’infiltration. Hors de question de débarquer à Dead End avec armes et fracas, en uniforme CP. Traître peut-être, mais pas suicidaire non plus. Hé non, me voilà obligée de me faire passer pour une « comme-eux », une raclure, un individu qui avait à faire et affaire dans le coin. Bon, j'avais joué de bon cœur le jeu, et comme bien entendu cela devait correspondre à mon masque, j'avais déballé mon meilleur acte de l'ancienne reine du bal qui se résignait, pour la Patrie et l'Honneur, à endosser des fringues sans marque, sans tag, mais avec taches et fracas. J'avais aussi dû oublier mes stilettos et ça, pas besoin de la scène 3 « et entra le héros » pour que j'en fusse toute retournée. Mes talons, c'était moi, ma marque, ma carte de visite. Et c'était bien pour ça que j'avais mal aux jambes. Je toisais le monde depuis la hauteur d'au moins six centimètres de plus depuis mes quatorze ans. Les rares fois où mes plantes de pieds touchaient terre, c'était dans mon bain !
Ceci dit, je ne m’inquiétais pas pour un quelconque personnage de couverture. A Dead End, j'allais enfin être qui de droit, et laisser tomber les peaux. J'allais être une révolutionnaire, en quête d'info. Et dire que c'était dans ce bourbier que j'allais me révéler. Ignoble et innommable ironie ! Pour un peu, j'en rirais. Mais la vie et moi n'avions pas le même sens de l'humour.
Le temps était venu. Avec un dernier hochement de tête envers le capitaine du patrouilleur rapide qui avait jeté l'ancre à distance raisonnable, au plus proche du danger sans être en danger lui-même, j'assurai ma prise sur la bandoulière de la sacoche qui contenait mes rares possessions nécessaires pour cette mission – notamment un escargophone régulier pour les recontacter pour être extraite de cette île une fois ma cible capturée ou éliminée – je me jetai dans le vide où je me livrai à un exercice de Geppo pour franchir la distance jusqu'à la rive. D'où la nécessité d'opérer dans le noir, durant une nuit sans lune ou à défaut couverte. Dans le cas présent, des nuages lourds roulaient en d'épais moutons violacés. Quelque part, je souhaitais la pluie, qui aurait l'avantage de pousser les gens à se réfugier dans les bars ou chez eux, couvrant encore plus mon arrivée. Bon, être mouillée ne m'arrangeait pas, d'autant plus que cela allait faire boucler mes cheveux. Mais à la guerre comme à la guerre.
Justement, je resserrai les liens de ma capuche juste avant de me laisser glisser à terre. Pour autant que je pus en juger, j'étais sur place, et ce de manière totalement inaperçue. Il fallait dire que la plage aux gros galets vaseux ne devait pas attirer grand monde, de jour comme encore moins de nuit. Avec un dernier soupir pour me souhaiter bon courage, j'attaquai la remontée depuis le rivage jusqu'au cœur des terres, en direction de la première ville, histoire de commencer à poser discrètement des questions sur les Saigneurs et une certaine petite blonde.
Cela se révélait presque plus facile que prévu. Le coin fourmillait de types ayant assisté en personne aux derniers instants des Pirates. Mouais. J'étais bonne payeuse, j'acceptai volontiers de payer une bière ou deux selon la qualité des info. Au bout de deux heures, je savais qu'ils étaient là... mais pas là... Plusieurs membres auraient été vus ici ou là, généralement pas les mêmes et ce sans aucune cohérence. Juste génial. Je venais de perdre mon temps et à trop poser de questions, j'allais me faire repérer.
Je décidai donc de prendre mon mal en patience et m'installai dans un coin de la salle du miteux estaminet où je me trouvai, une boisson de nature inconnue – et qu'elle le reste ! - devant moi, à méditer les choses et à laisser le temps au temps... Qui sait ?
Je contemplais l'île qui se parait petit à petit de lueurs tremblotantes alors que la nuit tombait et que les habitants allumaient leurs lampes. Ma destination. Cela faisait près de quatre-vingt dix heures que tout mon être se tendait vers cet instant, et maintenant, je découvrais que ce n'était qu'une étape. Même pas. Tout juste un commencement.
Un demi-commencement, en fait, puisque tout débutait près d'une semaine de ça. J'étais de retour du BAN, dans mon QG favori. Par la Barbe du Grand Roi.... J'en étais donc arrivée à considérer le CP5 comme un endroit de paix et de stabilité. Qu'était donc devenue ma vie. Je me le demandais bien, et j'avais décidé de remédier à ce coup de blues bien passager en me livrant à mon activité professionnelle préférée : les archives.
Oui, c'est sûr que dit comme ça, ce n'était super glamour. Même pas du tout. Mais entre traîner avec les allumés qui agissent en tant qu'agents du Cipher Pol et aller fouiner des infos et des secrets bien juteux et scandaleux, le choix ne se posait pas longtemps.
Sauf que mon plan s'écroula quand Yakutsuki Rei, leader soit-disant charismatique, me fit mander dans son bureau. Oh, vu comme ça, de loin, il ne paie pas de mine, le chef. Sauf que c'est toujours le plus gentil le plus fourbe et c'était là une des très bonnes leçons que le BAN m'avait inculquée. Alors oui, je me méfiais de mon boss. Être aussi.... lui... c'était louche. A ce stade, ce n'était plus anguille sous roche, mais baleineau sous gravillon.
- « Ah, Raven-Cooper. Vous pouvez vous asseoir. »
- « Oui, Monsieur » Et je joignis geste à l'invitation, qui n'en avait que le nom. Ordre était la réalité des choses.
- « Cela faisait longtemps que nous n'avions pas eu le temps d'échanger. Vous avez eu un emploi du temps chargé ces derniers temps. » Ah oui, vraiment ? Je n'avais pas remarqué. Ah lala, je devenais paranoïaque. Si ça se trouvait, Rei ne cherchait qu'à se renseigner sur mon bien-être général, en bon chef qu'il était. Enfin... bon chef... Depuis mon arrivée dans les rangs des CP, l'unité numéro 5 s'était faite remarquer par une rotation du personnel spécialement élevée, même pour nous. Et ça, c'était sans regarder dans le détail le taux de mortalité du groupe.
- « J'ai fait de mon mieux, Monsieur. Nous savons tous les deux que j'avais beaucoup à prouver. » Bon, on n'allait pas y revenir encore, mais le fait resterait toujours que j'étais partie avec un sacré handicap, que je ne m'étais en plus pas pressée de surmonter. Mais ça, c'était avant. Avant que je réalisasse ce qu'était la vie et le combat contenu dans chaque jour, chaque heure, chaque souffle.
- « En effet, et vous semblez avoir le chic pour relever la barre à chaque fois. A croire que vous ne savez pas rester tranquille en place. » Là, je haussai un sourcil. Etait-ce un compliment, un reproche ou une simple constatation ? Impossible à dire avec Rei. L'univers semblait se refléter dans ses yeux, comme s'il n'était qu'un miroir de pure innocence. Ouais, c'est ça, et moi, je suis la fille de Gold D. Roger. « Vous avez demandé un entraînement BAN. Vous avez eu un entraînement BAN. De ce fait, je demande un agent terrain hors pair, et croyez-moi, je vais avoir un agent terrain hors pair. » Hum, apparemment, nous étions passés aux choses sérieuses. En avant Guingamp !
- « … Quel sera le but de ma prochaine mission ? » Je tentai de garder un ton calme, froid et pro, mais le doute perçait clairement. Je sentais le coup-fourré et nous savions tous les deux que je ne pouvais m'y soustraire.
Et voilà comment Rei me vendit l'honneur de cette mission. Et quelle mission. Un petit rien, un pas grand chose. Juste appréhender Mayaku, ex-camarade Cipher Pol qui se la jouait fille de l'air. Enfin, camarade, camarade. De mon point de vue, ce n'était pas les sentiments qui m'étouffaient. A vrai dire, je n'en avais rien à battre, de Mayaku. Elle ne m'avait pas laissé une impression impérissable. Elle m'indifférait au plus haut point.
Cependant, elle était une traître. Ah oui, ça m'allait bien de critiquer, mais moi, j'avais trahi pour une bonne cause. In fine, je me retrouvais à croire à nouveau au principe fondateur du gouvernement. Alors que mon infortunée compagne de rang, elle, avait trahi par égoïsme. Si encore elle était passée révolutionnaire, j'aurais compris. Mais pirate ? Quelle grandeur, quel destin à ne vivre que pour mourir et faire mourir ?
Les rapports de la Marine étaient pourtant formels. Elle avait été repérée plusieurs fois au sein des Saigneurs, une flotte pirate de très mauvais aloi. Il avait fallu la puissance et toute la détermination de Pride, le Captaine-Corsaire, pour mettre fin aux exactions de ces mécréants. Et encore ! Si leur chef était désormais en prison, les têtes de l'hydre repoussaient aussi vite. A nous, piétaille, bleusaille et autre -aille, de finir le ménage. Et j'avais récolté de la corvée « Maya ». De part sa maîtrise du Rokushiki, elle se posait en adversaire redoutable. Seul un autre initié à cet art pouvait l'affronter. Très étrangement, le choix s'était porté sur moi. Comme quoi, on peut être gradé et très con. BAN ou pas BAN, je n'ai juste pas la tête de l'emploi.
Tout ça pour dire que voilà, j'étais là, devant Dead End, à attendre qu'il fît suffisamment nuit pour aborder ce caillot infecte et infâme de pus purulent; là, après très exactement quatre-vingt-trois heures, dix minutes et peut-être six secondes après avoir posé le pied sur le premier navire qui me faisait traverser la moitié du globe, à la poursuite d'une femme sans cœur ou âme. Près de quatre jours à jongler entre les navettes maritimes, à voyager entre cargo de ravitaillement, et caisses de munition, à passer d'une vedette à un long courrier, d'un trois-mats à une barque, par saut de puce à saute-mouton, d'une aire de patrouille à une autre, me posant parfois dans une base le temps de quelques cuillerées de soupes durement méritées et d'une poignée d'heures de sommeil toujours trop agité (le sommeil) ou courtes (les heures).
J'étais sale, assez puante et mes pieds me faisaient mal. Pourtant, c'était maintenant que tout commençait.
Avec une mission d’infiltration. Hors de question de débarquer à Dead End avec armes et fracas, en uniforme CP. Traître peut-être, mais pas suicidaire non plus. Hé non, me voilà obligée de me faire passer pour une « comme-eux », une raclure, un individu qui avait à faire et affaire dans le coin. Bon, j'avais joué de bon cœur le jeu, et comme bien entendu cela devait correspondre à mon masque, j'avais déballé mon meilleur acte de l'ancienne reine du bal qui se résignait, pour la Patrie et l'Honneur, à endosser des fringues sans marque, sans tag, mais avec taches et fracas. J'avais aussi dû oublier mes stilettos et ça, pas besoin de la scène 3 « et entra le héros » pour que j'en fusse toute retournée. Mes talons, c'était moi, ma marque, ma carte de visite. Et c'était bien pour ça que j'avais mal aux jambes. Je toisais le monde depuis la hauteur d'au moins six centimètres de plus depuis mes quatorze ans. Les rares fois où mes plantes de pieds touchaient terre, c'était dans mon bain !
Ceci dit, je ne m’inquiétais pas pour un quelconque personnage de couverture. A Dead End, j'allais enfin être qui de droit, et laisser tomber les peaux. J'allais être une révolutionnaire, en quête d'info. Et dire que c'était dans ce bourbier que j'allais me révéler. Ignoble et innommable ironie ! Pour un peu, j'en rirais. Mais la vie et moi n'avions pas le même sens de l'humour.
Le temps était venu. Avec un dernier hochement de tête envers le capitaine du patrouilleur rapide qui avait jeté l'ancre à distance raisonnable, au plus proche du danger sans être en danger lui-même, j'assurai ma prise sur la bandoulière de la sacoche qui contenait mes rares possessions nécessaires pour cette mission – notamment un escargophone régulier pour les recontacter pour être extraite de cette île une fois ma cible capturée ou éliminée – je me jetai dans le vide où je me livrai à un exercice de Geppo pour franchir la distance jusqu'à la rive. D'où la nécessité d'opérer dans le noir, durant une nuit sans lune ou à défaut couverte. Dans le cas présent, des nuages lourds roulaient en d'épais moutons violacés. Quelque part, je souhaitais la pluie, qui aurait l'avantage de pousser les gens à se réfugier dans les bars ou chez eux, couvrant encore plus mon arrivée. Bon, être mouillée ne m'arrangeait pas, d'autant plus que cela allait faire boucler mes cheveux. Mais à la guerre comme à la guerre.
Justement, je resserrai les liens de ma capuche juste avant de me laisser glisser à terre. Pour autant que je pus en juger, j'étais sur place, et ce de manière totalement inaperçue. Il fallait dire que la plage aux gros galets vaseux ne devait pas attirer grand monde, de jour comme encore moins de nuit. Avec un dernier soupir pour me souhaiter bon courage, j'attaquai la remontée depuis le rivage jusqu'au cœur des terres, en direction de la première ville, histoire de commencer à poser discrètement des questions sur les Saigneurs et une certaine petite blonde.
Cela se révélait presque plus facile que prévu. Le coin fourmillait de types ayant assisté en personne aux derniers instants des Pirates. Mouais. J'étais bonne payeuse, j'acceptai volontiers de payer une bière ou deux selon la qualité des info. Au bout de deux heures, je savais qu'ils étaient là... mais pas là... Plusieurs membres auraient été vus ici ou là, généralement pas les mêmes et ce sans aucune cohérence. Juste génial. Je venais de perdre mon temps et à trop poser de questions, j'allais me faire repérer.
Je décidai donc de prendre mon mal en patience et m'installai dans un coin de la salle du miteux estaminet où je me trouvai, une boisson de nature inconnue – et qu'elle le reste ! - devant moi, à méditer les choses et à laisser le temps au temps... Qui sait ?
Dernière édition par Shaïness Raven-Cooper le Mar 12 Mar 2013 - 21:24, édité 1 fois