Montée.
Bang dans leur gueule aux révos.
Pourquoi est-ce que j’ai commencé à fumer, déjà… Quand tu souffles, on dirait des p’tits nuages de poussières. J’m’amuse dans mon bureau sur l’patrouilleur, endroit qu’je déteste. Des papiers, les CVs d’mes soldats, j’laisse mon vice lieutenant le faire : Harry. C’est vrai, ça fait longtemps qu’on est ensemble avec Harry. Huit ans, même. J’ai rejoins la marine à la majorité en tant qu’mousse et maintenant j’suis lieutenant. Des pions qui m’cirent les bottes. Qu’j’ai entrainé à la lutte, à la guerre contre l’adversaire mais surtout contre eux-mêmes. Si tu n’as jamais testé ton esprit, tes coups n’atteindront pas ton ennemi.
Ah, le Den Den…pulule ? Comment qu’on peut dire ? Bon. Il pulule. J’réponds en posant ma sèche sur l’bureau même. J’ai cramé tellement d’dossiers importants en f’sant ça.
Lieutenant Jeliev, j’écoute… Ah ? Qu’est-ce qui se passe ? … Bon. Au plus tôt, alors.
Un supérieur viendra au plus tard ce soir pour nous annoncer un truc d’la plus haute importance qu’elle a dit la pululeuse. J’écrase ma clope sur le cuir d’ma chaise puis j’débarque sur le pont du cuirassé regarder mon armée. Harry fume un cigare en lisant la gazette, le vent qui passe sur ses cheveux qu’il fait tenir en l’air avec d’la graisse ou un truc comme ça. Il y a trois groupes différents de soldats. Ceux dont la spécialité est l’épée, ceux qui préfèrent le riffle et ceux qui font tout avec leurs poings. Harry se charge des groupes aux armes et moi, aux poings. Avant de pouvoir intégrer mon navire, mon équipe et même ma marine, il faut signer une charte que j’ai moi-même rédigé.[1]. Jurer fidélité à la Marine.
[2]. Sur le navire, il est interdit de n’rien faire, si cependant vous n’trouvez pas, entrainez vous aux combats de préférence qui n’soit pas votre spécialité.
[3]. Vous devez vous engagez dans un groupe : épéistes/rifflards/bastonneurs.
[4]. Vous ne devez pas rater une seule séance d’entrainement dans ce groupe.
[5]. Vous devez signer de votre sang.
[6]. Si vous vous engagez et que vous ne respectez pas les règles, vous serez tabassez par vos propres camarades.
Ma spécialité, c’est la formation et ça l’a toujours été. J’ai même été puni pour ça, d’ailleurs, ça m’a permit d’rencontrer Lana, tiens. Elle me manque Lana. Je la verrais ce soir. Bon. Harry forme des épéistes précis et aux gestes propres, des rifflards qui visent juste en économisant les balles. Moi, des véritables cogneurs dont les poings font trembler le sol. Vrai qu’j’suis un peu brute dans les ordres mais c’est pour l’bien des citoyens. Et une fois qu’on sort d’mon camp d’entrainement, on est plus l’même. On passe de gamin à homme. Réellement.
Ah. Tiens voici l’supérieur. J’vais pour l’accueillir : j’me tiens correctement, étire mes doigts et les place à hauteur d’mon front. Il fait de même mais n’reste pas dans la position et m’tend la main. La poignée d’main, c’t’important donc j’l’empoigne. Harry s’est levé entre temps et s’trouve derrière moi.
On a suivit l’colonel à l’intérieur. Assis confortablement, il nous a expliqué la situation. Sur l’île d’à côté, toute près, se prépare un gros coup. Les révolutionnaires encore et toujours, en veulent au gouvernement. Et nous, on va devoir éviter ça. La mission est relativement facile mais nécessite un talent d’commandement hors pair. Entre outre, si je réussis parfaitement, je passe un grade supérieur. Mais par contre, il est conscient que mes trois cent hommes ne suffiraient pas à faire faces aux cinq cent adversaires composés de : révolutionnaires et pirates qui se sont fait enrôlés dans l’aventure. Harry a interrompu l’échange, d’une bonne manière en nous informant que pour les recrues supplémentaires, il s’en occuperait. J’ai acquiescé lui faisant totalement confiance et laissé le colonel poursuivre.
Tout en effectuant cette mission et éviter au gouvernement d’être titillé, c’est l’occasion pour vous de recevoir une médaille de plus et pour nous d’observer vos compétences.
J’hoche la tête, songeur. Je pense déjà à la guerre et aux têtes de révolutionnaires qui sautent sur le champ de bataille. A ma promotion déjà toute vue, les faits d’armes qui se gonflent comme mon torse.
Harry est venu tout sourire, ça lui ressemble pas, de une. Il m’explique vite fait qu’il a trouvé les soldats complémentaires, d’bosser aussi ça lui ressemble pas. C’mec est du genre « jemenfoutiste du taf, laisse moi une tafe ».
J’regarde les dossiers, deux cent qu’y’en a à vu d’nez donc j’m’arrête aux cinq premiers. Bonnes gueules. Bravo Harry. Puis m’explique qu’ils les a d’jà appelé et qu’veut les intégrer au programme d’entrainement : ça leur servira d’échauffement pré-guerre et on pourra vérifier c’qu’ils valent d’nos propres yeux. J’peux qu’acquiescer c’qu’il dit, Harry et j’me lève pour les châsser.
Comme j’ai dit, deux cent. J’m’arrête, me mets au milieu d’la foule.
Bienvenue aux nouveaux, premièrement, vous devez signer la charte avant d’vous préparer aux combats. Là.
Y a des bonnes têtes et des moins bonnes, des gens qui m’reviennent pas avec la tête du pleurnichard de base, des gens qui sont très bon pour appliquer la Justice par la Parole mais pas par les actes. Et ça j’aime pas. Je me garde bien de le dire à Harry tout content d’son premier taf qui s’est bien passé. Ouep, y a pas à dire, Harry tire la gueule du salarié heureux d’faire que’que chose qui mérite qu’on le paie à la fin du mois. Normalement, c’est plutôt l’éternel blasé de la semaine de travail tirant sur sa sèche en regardant des revues pornos. La clope, il l’a traine dans sa bouche partout, tous les jours, tout le temps. J’l’ai jamais vu sans et puis, il sait faire des ronds avec la fumée. L’est avec un type qu’a du sang, des cocards sur la gueule et une clope. Visage typique du névrosé, cheveux mal peigné. Le genre de type que t’engage pour faire la secrétaire. ‘rigole bien avec celui là. J’pars sèchement, p’t’être un peu jaloux.
J’rentre chez moi, expliquer la situation à Lana. Qu’ce sont des ordres et une mission d’la plus haute importance. Elle comprend pas… Elle m’fait une scène et veut pas qu’je parte. Se met à genoux, pleure, ça m’fait mal. Jamais j’ai vu Lana comme ça. Elle m’a insulté, m’a rejeté, c’t’à peine si elle voulait pas m’cracher d’ssus. Mais j’suis parti, l’Ordre avant tout. J’ai juré fidélité à la Marine, alors. Puis j’ai eu l’impression qu’elle m’cachait que’que chose. Elle était vraiment angoissée, dites. Mais Lana m'a quitté. J'ai perdu mon amour...
On va bientôt partir pour l’île aux révos, notre mission sera d’éliminer les gros de l’histoire, les hauts placés. La racine. Comme ça les p’tits enrôlés auront plus d’plans d’attaques, s’ront moins structurés et donc on pourra agir tranquillement. C’qu’on sait faire de mieux. L’truc dur pour moi, c’est qu’j’aime pas l’infiltration qui requiert une certaine discrétion que j’ai pas. En tant qu’effroyable lieutenant, j’m’adapte à tout.
N’y va. J’regarde Harry, mes soldats d’cœurs et les autres. Ce regard signifie que j’suis prêt pour gagner et qu’j’accepterai pas la défaite. Faut qu’je rentre sain et sauf pour Lana, mes galons et l’Honneur. J’avance sur l’pont, torse nu, revolver à la main. J’ferme un œil et vise au loin.
Bang dans leur gueule aux révos.
- Avant, l'avait des cheveux, hein.:
Dernière édition par Kiril Jeliev le Sam 9 Mar 2013 - 1:09, édité 1 fois