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Pourquoi le ciel est bleu ?

Montée.

Pourquoi est-ce que j’ai commencé à fumer, déjà… Quand tu souffles, on dirait des p’tits nuages de poussières. J’m’amuse dans mon bureau sur l’patrouilleur, endroit qu’je déteste. Des papiers, les CVs d’mes soldats, j’laisse mon vice lieutenant le faire : Harry. C’est vrai, ça fait longtemps qu’on est ensemble avec Harry. Huit ans, même. J’ai rejoins la marine à la majorité en tant qu’mousse et maintenant j’suis lieutenant. Des pions qui m’cirent les bottes. Qu’j’ai entrainé à la lutte, à la guerre contre l’adversaire mais surtout contre eux-mêmes. Si tu n’as jamais testé ton esprit, tes coups n’atteindront pas ton ennemi.

Ah, le Den Den…pulule ? Comment qu’on peut dire ? Bon. Il pulule. J’réponds en posant ma sèche sur l’bureau même. J’ai cramé tellement d’dossiers importants en f’sant ça.

Lieutenant Jeliev, j’écoute… Ah ? Qu’est-ce qui se passe ? … Bon. Au plus tôt, alors.

Un supérieur viendra au plus tard ce soir pour nous annoncer un truc d’la plus haute importance qu’elle a dit la pululeuse. J’écrase ma clope sur le cuir d’ma chaise puis j’débarque sur le pont du cuirassé regarder mon armée. Harry fume un cigare en lisant la gazette, le vent qui passe sur ses cheveux qu’il fait tenir en l’air avec d’la graisse ou un truc comme ça. Il y a trois groupes différents de soldats. Ceux dont la spécialité est l’épée, ceux qui préfèrent le riffle et ceux qui font tout avec leurs poings. Harry se charge des groupes aux armes et moi, aux poings. Avant de pouvoir intégrer mon navire, mon équipe et même ma marine, il faut signer une charte que j’ai moi-même rédigé.

    [1]. Jurer fidélité à la Marine.
    [2]. Sur le navire, il est interdit de n’rien faire, si cependant vous n’trouvez pas, entrainez vous aux combats de préférence qui n’soit pas votre spécialité.
    [3]. Vous devez vous engagez dans un groupe : épéistes/rifflards/bastonneurs.
    [4]. Vous ne devez pas rater une seule séance d’entrainement dans ce groupe.
    [5]. Vous devez signer de votre sang.
    [6]. Si vous vous engagez et que vous ne respectez pas les règles, vous serez tabassez par vos propres camarades.


Ma spécialité, c’est la formation et ça l’a toujours été. J’ai même été puni pour ça, d’ailleurs, ça m’a permit d’rencontrer Lana, tiens. Elle me manque Lana. Je la verrais ce soir. Bon. Harry forme des épéistes précis et aux gestes propres, des rifflards qui visent juste en économisant les balles. Moi, des véritables cogneurs dont les poings font trembler le sol. Vrai qu’j’suis un peu brute dans les ordres mais c’est pour l’bien des citoyens. Et une fois qu’on sort d’mon camp d’entrainement, on est plus l’même. On passe de gamin à homme. Réellement.

Ah. Tiens voici l’supérieur. J’vais pour l’accueillir : j’me tiens correctement, étire mes doigts et les place à hauteur d’mon front. Il fait de même mais n’reste pas dans la position et m’tend la main. La poignée d’main, c’t’important donc j’l’empoigne. Harry s’est levé entre temps et s’trouve derrière moi.

On a suivit l’colonel à l’intérieur. Assis confortablement, il nous a expliqué la situation. Sur l’île d’à côté, toute près, se prépare un gros coup. Les révolutionnaires encore et toujours, en veulent au gouvernement. Et nous, on va devoir éviter ça. La mission est relativement facile mais nécessite un talent d’commandement hors pair. Entre outre, si je réussis parfaitement, je passe un grade supérieur. Mais par contre, il est conscient que mes trois cent hommes ne suffiraient pas à faire faces aux cinq cent adversaires composés de : révolutionnaires et pirates qui se sont fait enrôlés dans l’aventure. Harry a interrompu l’échange, d’une bonne manière en nous informant que pour les recrues supplémentaires, il s’en occuperait. J’ai acquiescé lui faisant totalement confiance et laissé le colonel poursuivre.

Tout en effectuant cette mission et éviter au gouvernement d’être titillé, c’est l’occasion pour vous de recevoir une médaille de plus et pour nous d’observer vos compétences.

J’hoche la tête, songeur. Je pense déjà à la guerre et aux têtes de révolutionnaires qui sautent sur le champ de bataille. A ma promotion déjà toute vue, les faits d’armes qui se gonflent comme mon torse.


Harry est venu tout sourire, ça lui ressemble pas, de une. Il m’explique vite fait qu’il a trouvé les soldats complémentaires, d’bosser aussi ça lui ressemble pas. C’mec est du genre « jemenfoutiste du taf, laisse moi une tafe ».
J’regarde les dossiers, deux cent qu’y’en a à vu d’nez donc j’m’arrête aux cinq premiers. Bonnes gueules. Bravo Harry. Puis m’explique qu’ils les a d’jà appelé et qu’veut les intégrer au programme d’entrainement : ça leur servira d’échauffement pré-guerre et on pourra vérifier c’qu’ils valent d’nos propres yeux. J’peux qu’acquiescer c’qu’il dit, Harry et j’me lève pour les châsser.

Comme j’ai dit, deux cent. J’m’arrête, me mets au milieu d’la foule.

Bienvenue aux nouveaux, premièrement, vous devez signer la charte avant d’vous préparer aux combats. Là.

Y a des bonnes têtes et des moins bonnes, des gens qui m’reviennent pas avec la tête du pleurnichard de base, des gens qui sont très bon pour appliquer la Justice par la Parole mais pas par les actes. Et ça j’aime pas. Je me garde bien de le dire à Harry tout content d’son premier taf qui s’est bien passé. Ouep, y a pas à dire, Harry tire la gueule du salarié heureux d’faire que’que chose qui mérite qu’on le paie à la fin du mois. Normalement, c’est plutôt l’éternel blasé de la semaine de travail tirant sur sa sèche en regardant des revues pornos. La clope, il l’a traine dans sa bouche partout, tous les jours, tout le temps. J’l’ai jamais vu sans et puis, il sait faire des ronds avec la fumée. L’est avec un type qu’a du sang, des cocards sur la gueule et une clope. Visage typique du névrosé, cheveux mal peigné. Le genre de type que t’engage pour faire la secrétaire. ‘rigole bien avec celui là. J’pars sèchement, p’t’être un peu jaloux.

J’rentre chez moi, expliquer la situation à Lana. Qu’ce sont des ordres et une mission d’la plus haute importance. Elle comprend pas… Elle m’fait une scène et veut pas qu’je parte. Se met à genoux, pleure, ça m’fait mal. Jamais j’ai vu Lana comme ça. Elle m’a insulté, m’a rejeté, c’t’à peine si elle voulait pas m’cracher d’ssus. Mais j’suis parti, l’Ordre avant tout. J’ai juré fidélité à la Marine, alors. Puis j’ai eu l’impression qu’elle m’cachait que’que chose. Elle était vraiment angoissée, dites. Mais Lana m'a quitté. J'ai perdu mon amour...

On va bientôt partir pour l’île aux révos, notre mission sera d’éliminer les gros de l’histoire, les hauts placés. La racine. Comme ça les p’tits enrôlés auront plus d’plans d’attaques, s’ront moins structurés et donc on pourra agir tranquillement. C’qu’on sait faire de mieux. L’truc dur pour moi, c’est qu’j’aime pas l’infiltration qui requiert une certaine discrétion que j’ai pas. En tant qu’effroyable lieutenant, j’m’adapte à tout.

N’y va. J’regarde Harry, mes soldats d’cœurs et les autres. Ce regard signifie que j’suis prêt pour gagner et qu’j’accepterai pas la défaite. Faut qu’je rentre sain et sauf pour Lana, mes galons et l’Honneur. J’avance sur l’pont, torse nu, revolver à la main. J’ferme un œil et vise au loin.

Bang dans leur gueule aux révos.


Avant, l'avait des cheveux, hein.:


Dernière édition par Kiril Jeliev le Sam 9 Mar 2013 - 1:09, édité 1 fois
    Descente.


    Ils accostent. Les soldats passent en premier pour accélérer la cadence. Kiril est derrière, le sourire aux lèvres, convaincu que cette mission sera extrêmement facile, qu’il prendra du galon et deviendra encore plus puissant. Il sourit. Ah, et permettez moi de me présenter, je suis le surmoi de ce personnage si complexe. Ou devrais-je dire le surlui ? Ça n’existe pas. Hein. Une confidence, peut-être ? Je n’aime pas Kiril et c’est pour ça que je me dois de commenter ses actions dans la plus grande des objectivités. Reprenons. Ils se sont postés dans trois coins de l’île avec les patrouilleurs, du coup, ils ont fait des groupes. Une idée d’Harry. Encore lui, tiens. Lieutenant Jeliev a décidé d’emmener avec lui, cinq soldats nommés affectueusement « soldats de cœur » car ils ont été là à ses débuts en tant que Caporal. Et ils ont su résisté aux coups. Chaque erreur, volontaire ou pas, le Caporal les sanctionnait à coup de poing dans la face. Et donc ? Ils sont toujours là. Impressionnant d’ailleurs. Impressionnant ou peut-être sont-ils masochistes ? Qui sait.

    Les ennemis révolutionnaires se trouvent dans les bâtiments au centre de l’île, des grandes tours d’où ils diffusent des discours de haine envers le Gouvernement Mondial afin d’endoctriner, si je puis me permettre, la civilisation. Et ils construisent une armée, donc. Ils ont même enrôlé quelques équipages pirates, insignifiant certes, mais qui possèdent des armes. Pas besoin de vous dire qui sont les cibles de l’assaut du groupe Jeliev ? Les grosses têtes. Ceux qui sont à l’origine de tout ça. La Marine les veut mort et enterrer, ce ne sont que des problèmes pour l’équilibre du monde. Je m’explique avec un schéma, tout de suite : Le Gouvernement Mondial est protégé par la Marine qui elle fait office de Justice sur les mers, donc ses principales ennemis sont ? Les Pirates. Maintenant, pouvez vous me dire si vous avez vu le mot « révolutionnaire » là dedans ? Non. Ce ne sont que des éléments perturbateurs et ça, Kiril le sait. Donc Kiril s’en va les éliminer.

    Notre Lieutenant Jeliev est quand même troublé, troublé de ne pas être en présence d’Harry son second, le vice lieutenant, celui qui réfléchit à sa place. Celui aussi, qui le calme. Un peu comme la sainte qui vient caresser le chien enragé. Il se sent perdu et ne sait pas quoi dire à ses soldats. Alors, tout naturellement les ordres sont « fonçons dans le tas ! » et ça, je suis sûr qu’Harry l’a prédit. C’est quelqu’un d’intelligent, ce vice-lieutenant. Avec un peu regard un peu omniscient (je suis le surmoi), on s’aperçoit que la troupe de Kiril n’est composé que de personnes comme lui, qui aiment la bagarre, la violence, la guerre. Que disais-je ? Monsieur Harry a tout prévu. On peut qualifier ce type de bon mec, intelligent et cool. Tout ce que notre lieutenant n’est pas. Ça crée donc un décalage, des clans, des tensions, des « je l’aime lui et je ne l’aime pas, l’autre ». Et ça je vous le fait savoir parce que je n’aime pas Kiril et que je suis son surlui. Ça se dit, ça ? Bon.

    Monsieur Jeliev veut commencer l’assaut au plus vite, il est, avec sa troupe caché dans des sortes de gros buissons à analyser la situation. Moi, comme je suis lui, je peux vous donner des informations sur les gardes de la tour. Des révolutionnaires endoctrinés à la racine, des débiles, donc. Ils sont à peu près une cinquantaine et sont armés d’armes à feu. Voilà pour les précisions. Mais Kiril le sait déjà, malgré tout ses défauts, il a l’œil. Cependant, ses troupes aussi étaient armés jusqu’aux bourses bien qu’il soit inférieur à l’adversaire. Des gatlngs des industries Faypher, tous en avait.

    Il lance donc l’attaque et le résultat, vous le connaissez déjà. La surprise des gardes a été leur point faible face à l’assaut et des corps ont été criblés de balles sans qu’ils aient le temps de dire « merde ». Ce sont donc une cinquantaine de gardes qui gisent sur le sol et centaine de litre de sang qui coulent de leurs dépouilles. Je n’aurais qu’un seul mot à dire : beurk.


    Par contre notre ami le père Jeliev, enfin je doute qu’il soit père… attendez, je sais ce que vous vous dites. Je devrais le savoir vu que je suis son surmoi, mais figurez vous que c’est juste une appellation… Enfin je disais ça comme ça. Bon, vous m’embrouillez ! Assez ! Je reprends donc : monsieur Jeliev pénètre dans l’antre des révolutionnaires qui par définition est infesté de révolutionnaires ! Non ? Ceux-ci sont (saucisson) aussi armé mais le lieutenant n’est pas débile, avec tout le grabuge qu’il a causé dehors, normal qu’ils se préparent à être attaqué. Alors, dès son entrée il a appuyé sur la gatling très fort et a prié pour ne pas être touché en premier. Ses prières ont été entendu par je ne sais quel dieu surement saoul. Une vingtaine d’hommes sont tombés sous les rires du bougre.

    Il y a bien sûr des escaliers pour accéder à l’étage mais pourquoi faire les choses normalement et risquer de se faire tuer s’est dit Kiril ? Le plafond est en bois… Je pense que vous pouvez à partir de cette phrase deviner ses pensées. Tous les soldats ont pointés leurs armes sur le plafond et ont tiré le plus naturellement du monde. Ils ne s’arrêtent pas et Kiril fait signe à un nouveau frêle de franchir les escaliers. Arrêtons-nous sur ce « nouveau frêle », il est important pour le cour de l’histoire. Des cernes, comme s’il a peur et des goutelettes sur le front. Pourquoi bon dieu, pourquoi Kiril l’a choisit pour ce travail qui mène à la mort ? Pas certaine, mais ça y mène quand même. Comme je suis le surmoi de l’acteur principal, je peux dire ce qu’il pense très exactement… C’est ignoble, attachez-vous : « au pire ce s’ra pas une grande perte » C’est ce que notre héros pense. Sympa, non ?

    Mais il est revenu. Taché de sang. Ils ont entendu des derniers coups de feu et là Kiril a su qu’il ne faut jamais sous estimé quelqu’un. Il est revenu. Une clope au bec. Taché de sang. Je le redis. Ses yeux sont devenus lumière. Comme s’il y a prit plaisir, le lieutenant sait à présent qu’Harry avait raison. Il n’est pas comme les autres.

    Spoiler:

    Monsieur Jeliev sourit, le même sourire que quand il a posé pied sur l’île et a eu connaissance de son groupe. Ils montent au deuxième. Le plancher est vêtu de corps, une vingtaine. Kiril lui s’en fiche et continue son ascension à l’étage en laissant ses soldats derrière lui. En haut ? Le bureau. Il charge son riffle et défonce la porte. BOUM ! Un bruit, deux coups de feu. Celui du lieutenant et l’autre, de son adversaire. Le cerveau de l’affaire. Obscurité et fumée nous empêche de voir ce qu’il se passe. Quand elle se dissipe, on distingue bien le sang coulant sur le visage du boss. Kiril a visé juste, le milieu du front. Il appelle Harry après avoir vérifié l’identité de l’homme. Son soupire a le parfum de la libération, c’est le même. Et là, il se met à rire très fort, dans sa tête il s’imagine (et ça je le sais car je suis quand même dedans) avec sa nouvelle médaille fumant un cigare les jambes croisés et le talon d’un pied sur son bureau de Commandant.

    Mission réussie. Harry de son côté aussi a tué des influents, le troisième groupe n’a eu à faire qu’a des petits révolutionnaires non structurés.

    °°°°°


    Kiril Jeliev, c’est ça. Toute la petite troupe est rentrée sur le patrouilleur. Lui, il est en compagnie du « petit frêle » pour parler affaire, négocier son entrée dans ses rangs. Car oui, sa venue n’était juste que l’histoire d’un jour. Kiril le veut définitivement mais il ne semble pas très motivé. Son prénom est Kheel et c’est comme ça Kheel veut qu’on l’appelle. Héhé… Ah, j’ai un humour aussi pourri que celui d’Kiril. Bref, il parle, il parle vantant ses qualités d’entraineur, que les soldats ici deviennent surpuissant. Il regarde le ciel pendant que Kheel va lui chercher à boire. Un bon point, ça. Il aime les cafés serrés.

    Oh. Je suis menacé, là. Le Kheel n’a pas seulement un gobelet à la main mais aussi un poignard et ça notre futur commandant ne le voit pas. Il se retourne quand même mais au moment de l’action le poignard s’enfonce entre ses côtes.
    Eh ben. C’est le moment de nous quitter.


    Qu’est-ce qu’il se passe là ? Ce gars m’a foutu un couteau dans l’ventre ? Je cris, j’peux faire que ça. A l’aide, mes gars. J’ferme un peu les yeux au moment ou ma tête rencontre le sol. Et là, j’vois mes soldats d’cœur et Harry lui faire sa fête. Harry est avec son sabre, ça va swinguer. Mais, rassuré, j’ferme les châsses paisiblement.



    Dernière édition par Kiril Jeliev le Dim 10 Mar 2013 - 14:14, édité 2 fois
      Devenir fou.


      Certains veulent quitter leurs amours, et ils y arrivent, d’autres veulent quitter leurs amis, ils y arrivent aussi. Mais la famille, il est impossible de la quitter ne serait-ce que de l’oublier. Elle vous suit, elle est là, ancrée. Vous la rejetez, elle revient encore plus forte. Vous êtes votre famille. Vous êtes vos géniteurs.

      On t’a fait revenir dans cette même famille. Tu ne sais pas pourquoi et tu ne seras jamais pourquoi ils ne t’ont pas renvoyé chez toi, auprès de Lana. Un poignard…hein. Tu t’es pris un poignard dans le dos par ce drille aux allures de chochottes qu’Harry a recruté. Qu’est-ce qu’il s’est passé déjà ? Harry… Harry lui a foutu une beigne, c’est sûr et la achevé avec son sabre, tu crois…

      Tu réfléchis du fond de ta léthargie naissante et tu te dis qu’il y a trop de zones d’ombres. Pourquoi t’es là ? La maison où tu vivais avec Lana était tout près de l’île alors pourquoi ce sont-ils cassé la tête à te ramener ici ? Ce n’est pas du genre de la Marine, tu le sais. Tu soupçonnes quelque chose. Harry… Son portrait avec sa tête d’ange se déforme et se redéforme dans ta tête. Son sourire légendaire devient machiavélique, comme si… il avait prévu tout ça.

      Spoiler:

      Oui, tu le vois, tout souriant prenant ta place de lieutenant, voir même la médaille qu’on devait t’attribuer, qui te propulsait au grade de Commandant. Ce type… Ce type qu’il a engagé avec l’air cinglé, tu l’as déjà vu quelque part, hein ? Tu penses. Avec lui-même, Harry. Sur une île, il y avait un endroit où des types se réunissaient pour se battre, une sorte de fight club mais bien entendu illégal. T’as vu Harry sur un trottoir entrain de fumer avec un des mecs du club. Et c’était lui, celui qui t’a poignardé. Maintenant dis moi si tu peux affirmer qu’Harry la tué ? Tu le peux ? Tu doutes encore de sa cupabilité ? Tu le sentais. Il était comme…attiré par ce personnage à la vie raté, qui pour combler ses insomnies, se défoulait sur d’autres mecs comme lui.

      Harry, oui… Harry a toujours été ton second, ton épaule droite. Mais toujours dans les loges. Jamais d’éloge. Mais c’était lui, la tête pensante. Ta conscience... Eh attend, ta conscience c’est moi. Donc, ta parole. Toi t’étais que les actes… La jalousie, c’est ça. Tes soldats d’cœur, tu dis ? Eux aussi ils étaient là. Tant de questions… sans réponses.
      Pourquoi le ciel est bleu ? Pourquoi l’on vit mieux à deux ? Pourquoi l’argent et le pouvoir rendent les amis dangereux ? C’est ce que tu d’mandes de temps en temps. Une nouvelle question apparait chaque minute. Et je le vois, j’suis ta conscience. La jalousie… L’hypocrisie… Quant elles choisissent leurs camps. « Fous le camp ! Fous le camp ! » Et les amis changent, l’argent les rend étrange et si tu manges mieux qu’eux ils se vengent… Tu penses qu’Harry a échappé à la règle ? Il veut l’pouvoir, ton pote.

      Tu transpires dans ton sommeil, tu te torts de partout et tu te demandes qui j’suis. Ta conscience, mec. Dans ton crane, y a des caisses de souvenirs, des énigmes, des questions sur toi. Moi j’suis la personne qui ouvre ces boites et te les balancent à la tronche pour que tu puisses te retrouver. Là, t’es complètement perdu et en panique. T’es vraiment un abandonné d’Dieu.

      Combien d’temps que t’es chez tes parents d’puis qu'on t’as foutu un quarantaine, hein ? Combien ? Tu fais rien d’ta vie. T’attends ta paye mais elle vient pas et si tu veux mon avis…qui est aussi l’tien, elle viendra pas. Alors la Marine, tu commences à plus l’idolâtrer. Tu souffres de t’être battu pour eux. 10 ans. Tu souffres, j’te dis. Tout le monde t’a trahit. Et tu veux mon avis ? qui est aussi l’tiens d’ailleurs… T’as été trop violent avec eux. C’est bien d’être franc mais tu les rabaissais tout le temps. On rappelant toujours que t’étais le chef, tu les méprisais d’une manière ou d’une autre. De plus, t’étais trop violent, une erreur et beigne. T’as pas remarqué ? Qui ils écoutaient le plus ? Harry. C’était lui le vrai chef. Alors ta vision reprend des couleurs et tu distingues ce qu’il s’est passé. Tu t’es fait doubler par toute ta faction. Voilà, je te présente la Marine que tu idolâtrais.

      Et Lana ? T’y as pensé à Lana ? Jamais. T’as jamais pensé à elle, tu la trompais avec ta Justice, ta Marine. Alors, maintenant tu pleures. Tu deviens tout ce que tu ne voulais pas devenir. T’es entouré de tout ce que tu ne voulais pas voir, la tristesse de cette vie banale, ton père et ta mère qui se sont arrêtés à l’époque du souper, ces gosses dans les rues qui jouent à chat, le facteur qui sonne à ta porte, toutes ces choses, tu les respires mais t’en veux pas de cet air. Tu suffoques. Et puis tu repleures.

      Il n’y a même pas de haine dans ton regard. Même pas de colère. Il est vide. Tu ne ressens plus rien. Tu n’es plus rien. Tu deviens néant. Tu engloutis de noirceur tout ce qui t’approche et la seule qui résiste, c’est l’alcool. Alors tu la côtoies de plus en plus, elle te charme et tu réponds. Tu retrouves un sourire, oui. Mais un sourire sans vie. Tu as perdu toute ton humanité. Tu es vide. Ceux qui t’entoure ne sont qu’objets. Tu les renverses, tu les brises, tu oublies qu’ils sont là ou à quoi ils servent. Tu ne te concentres sur rien. Tu t'es coupé les cheveux, presque. La tête penché vers le bas, tu regardes tes poings. Et là, tu retrouves ton regard noir et enragé. Tu sors vite dans le jardin de ton enfance et tu le vois, cet arbre. Tu regardes tes poings une nouvelle fois. Tu prends ta droite, celle que tu appelles ta naturelle et tu agis. Tu frappes le tronc.

      Pourquoi ?

      De quoi souffres-tu ?

      De t’être fait trahit par ceux en qui tu croyais ou de toi-même ? Ton comportement. Ce que tu as fait. C’est à cause de toi que tu en es là et pourtant, tu rejettes la faute sur les autres. Tu ne crois plus en toi-même. Tu penses que les autres sont le mal en personne. En qui crois-tu alors ? En personne ? Tu ne crois même pas en moi, tu me refuses. Tu ne veux pas voir ce que je suis. Je suis le fond de ta pensée. Répond moi. Est-ce la faute de tes soldats de cœur ? Est-ce la faute de ce poignard qu’on t’a planté dans le dos ? Est-ce la faute d’Harry si tu as agit de cette manière ? Non, il n’y est pour rien. Peut-être même qu’il souffrait de voir ces personnes si maltraités et peut-être qu’elles, elles se sentaient haït. Il les a libéré en fin de compte, c’est ça ? Je sais que c’est ce que tu penses. Je suis ta conscience… Quelle est cette nouvelle caisse… Je l’ouvre : Tu as été un moins que rien, une ordure et peut-être même que c’est toi le traître dans l’histoire mais… mais…

      MAIS IL N’AURAIT PAS DU ME FAIRE CA !!!!!!


      Je deviens fou… Qui dit vrai ? Qui est le coupable ? Je ne sais plus quoi penser, je pense contre moi-même maintenant. Le commandant ? Le colonel ? Je suis sûr qu’ils ont tout prévu depuis l’début. Z’étaient jaloux, je n’vois aucune autres explications. Ces tocards avaient moins que moi. J’alignais victoire sur victoire et eux ? Rien. Rien du tout, ils bavaient comme des chiens devant l’os pendant que moi, j’avais la viande. Qui est dans le coup ? Les Amiraux peut être aussi, ce sont tous des macarons. Ils m’ont prit mon bon sens, mon âme et j’ai perdu ma vie