Un vent glacial balayait les plaines de Drum, soufflant et frigorifiant les malheureux qui se retrouvaient sur son chemin. Pourtant, les habitués connaissaient se phénomène, et savaient qu’il existait un endroit qui y échappait, une certaine clairière, couverte de blanc, et bordant l’une des forêts de l’île. Elle était actuellement occupée par un petit troupeau de rennes, qui grattaient paisiblement la neige à la recherche de quelques brins d'herbe à grignoter ou d'une ou deux jeunes pousses à avaler pour se remplir l'estomac. Cette zone était un endroit où divers espèces animales locales se regroupait régulièrement, car sa position faisait que l'un des immenses piliers de Drum bloquait une bonne partie des tempêtes, blizzards et autres zéphyr gelés que subissait le royaume Sakura.
L'air était frais et doux dans ce petit coin de paradis. L'un des rennes soulevait la neige avec son museau, tout en avançant, les yeux fixés sur le sol, espérant voir apparaître un petit bout de végétale entre toute cette poudre blanche et froide. Et puis, sa tête, tout comme ses oreilles, se dressèrent. Il jeta des coups d’œil inquiets tout autour de lui. L’animal était persuadé d’avoir entendu quelque chose…. Il espérait de tout cœur que ce n’était pas l’une de ces monstruosités à longues oreilles. Le renne scrutait les fourrées devant lui, cherchant à distinguer ce qui aurait pu s’y cacher, tout en se tenant prêt à fuir au moindre mouvement suspect. Mais malgré les quelques minutes de repérage qu’il fit, il ne découvrit rien de suspect. Rassuré, notre brave cervidé retourna donc à sa quête de verdure, l’esprit désormais tranquille. Lui qui craignait qu’un groupe de grandes oreilles ou de tueur sur deux pattes débarque, et qui ne voulait pas que son troupeau vienne chercher de la nourriture ici, il se sentait un peu stupide. Ah, enfin la chance semblait lui sourire, car il venait de mettre la main (ou plutôt le museau) sur un petit tas de jeunes plantes regroupées au même endroit, les feuilles toujours bien tendres malgré le froid, bref, un vrai régal pour petits et grands rennes. Le problème c’est que quelqu’un d’autre avait aussi trouvé un petit tas de nourriture regroupé au même endroit, et à la chair toujours bien tendre malgré le froid…. Car dans la neige près des buissons de tout à l’heure, une forme blanchâtre, très difficile à distinguer avec le terrain, se rapprochait tout doucement du cervidé totalement inconscient du danger…… Parfois, la première impression est la bonne….
Il existe sur Drum une petite clairière située près de l’un des piliers de l’île qui, de par sa position, est protégée des vents glacials et des tempêtes balayant le Royaume Sakura. Cet endroit est particulièrement prisé des animaux, qui peuvent venir y chercher de la nourriture et se reposer en paix….. Cette clairière habituellement d’une blancheur immaculée se trouvait désormais tachetée de rouge. Les taches s’éloignaient de la clairière, et se dirigeaient vers le centre de l’île, disparaissant petit à petit. Des traces de pas les accompagnaient, et ces dernières continuaient même après la disparition des tâches. Et au bout de ces traces de pas se trouvait un homme vêtu de blanc, mais dons les vêtements étaient eux aussi tachetés de rouge au niveau du torse. Il transportait un énorme sac de toile à moitié pourpre, et laissant s’échapper des bruits plutôt étranges.
-Anko, pour la dernière fois, sors de la ! Je sais que tu a besoin de chaleur, mais ce n’est pas une raison pour te planquer dans un cadavre de renne !
Cet homme se nomme Enzo P. Hisachi, un agent du Cipher Pol 9 dont tu as surement déjà entendu parler, ami lecteur. Et il vient de faire un massacre dans un troupeau de rennes qui étaient allé paitre dans la clairière du coin. Il en avait éliminé une bonne dizaine, avant de les emballer dans l’une des tentes qu’il avait fauché dans un certain camp de révolutionnaires, avant de reprendre sa marche vers le pilier central de Drum. Alors, pour ceux qui sont un peu perdu, laissez-moi expliquer : notre bon Enzo avait été chargé d’éliminer les révolutionnaires placé en surveillance sur l’un des piliers de l’île de Drum. Ayant, après quelques péripéties, accomplit sa mission avec brio, il aperçu une fusée de détresse en direction du pilier central de Drum. Dévoré par sa curiosité, paniqué par la possibilité que la personne en danger soit Lilou, rouquine qui est le seul être vivant après lui et Anko sur toute cette île dont il ait quelque chose à faire, et perturbé par le fait qu’il n’a plus suivit son traitement contre les troubles du comportements depuis quelques jours, il décida d’aller en personne jeter un coup d’œil à la chose, se disant qu’en gardant suffisamment ses distances du camp de révo se situant au pied du pilier, il n’aurait pas raison de s’inquiéter. Oui, vous l’avez compris, notre ami Enzo ne se rendait pas totalement compte de la situation… ou alors il en est conscient, et la, ça serait plutôt effrayant….
Bref, accompagné de sa camarade de toujours, Anko, il finit par apercevoir un petit troupeau de rennes au loin, et ses instincts de chasseurs couplé à son estomac grognant et à la possibilité de reconvertir ces animaux en manteau de fourrure lui faire un petit détour pour tourner la version film d’horreur de Bambi.
Sauf que voila, maintenant, le CP regrettait son geste, non pas que le fait de tuer sans vergogne des animaux depuis des années avait finit par générer en lui une once de remord, mais surtout parce que maintenant, il devait transporter un sac très lourd avec lui, et qui en plus était tout sauf discret. Histoire d’en rajouter une couche, An, toujours à la recherche de chaleur, avait élue domicile dans le sac et refusait d’en sortir. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il ne pouvait même pas s’arrêter pour faire griller l’un des rennes histoire de se remplir le ventre et d’alléger le poids du sac, parce que ça ferait de lui une cible facile vu sa position, et qu’avec un tel vent, il serait incapable d’allumer le moindre feu en en restant à l’extérieur. C’est donc en pestant contre le sac, contre l’île, et contre sa propre stupidité qu’Enzo continuait à avancer bravement dans la neige, ayant perdu tout point de repère, et priant Dame Fortune pour ne pas tomber sur Staline, le géant de la révolution. Après un bon moment de marche dans le noir (rappelons que le jour ne s’était toujours pas levé), Enzo finit par distinguer un arbre, puis plusieurs, et il réalisa qu’il s’approchait d’une forêt. Courant vers cette dernière en espérant y trouver de quoi se faire un abri, ou au moins juste poser son sac le temps de reprendre des forces, il se prit les pieds dans une racine et se vautra lamentablement sur l’un des troncs, avec tant de force qu’il réussi à le faire pencher. Ayant retiré le sac de son dos et se massant douloureusement le visage, Enzo ne réalisa pas que le bruit sourd qu’il avait provoqué en percutant l’arbre, couplé à l’odeur de sans qui se dégageait de son paquetage, avait attiré l’attention d’une créature qui finissait de ronger ce qui était de tout évidence un bras.
L’animal était grand, blanc, poilu, et son corps était couvert de cicatrice. Ses oreilles se dressaient fièrement vers le ciel, et ses dents, pointues comme des pals, claquaient d’impatience à l’idée de déchiqueter un bon repas. Cette créature était un lapin des neiges. Composée de membres carnivores, puissants et intelligents, l’espèce n’avait pas volée son titre de «plus grand prédateur de Drum ». Mais quelque chose était différent avec ce lapin la : alors que les lagomorphes anthropophages vivaient habituellement en groupe, celui la semblait être tout seul. Un loup solitaire, ayant fuit son troupeau, ne voulant dépendre que de lui-même. Et de tout évidence, il était largement capable de s’en sortir seul, les cicatrices sur son corps étant la pour en témoigner. Il en avait vu des vertes et des pas mures, il en avait affronté des adversaires puissants, et il s’en était toujours sorti. Il n’y a pas à dire, ce lapin était le Chuck Norris des lapins des neiges. Et la, à quelques mètres de lui, se trouvait un voyageur fatigué qui transportait une grande quantité de viande. Ça allait être le repas le plus facile à obtenir de sa vie…… En tout cas, avec n’importe quel autre voyageur, ça aurait été le cas, mais malheureusement pour notre lapin, il venait de tomber sur le Bruce Lee du coin….
Le monstre de Drum s’approcha aussi discrètement qu’il le pouvait de sa proie. Elle semblait s’être assoupie, à tel point qu’il put renifler le sac tranquillement, presque hypnotisé par le fumet qui s’en dégageait, puis il renifla l’homme, qui était toujours immobile, et le lapin constata que sa proie avait quand même une drôle d’odeur. Mais qu’importe, notre prédateur ouvrit grand la gueule, prêt à croquer d’un seul coup cet amuse bouche qui lui était offert, quand un gout immonde lui déchira les papilles. Avant qu’il n’ait eu le temps de comprendre ce que c’était, il sentit quelque chose l’attraper au niveau des oreilles et le tirer, et dans la seconde qui suivait, le lagomorphe profitait d’un gros plan très détaillé d’un tronc d’arbre d’âge moyen. De toute évidence, sa proie avait fait semblant de dormir, et elle ne comptait pas se laisser boulotter sans rien faire. Notre bon lapin avait vu en parti juste : Enzo avait bien fait semblant de dormir tout en maintenant un tekkai après avoir entendu les bruits de pas de l’animal derrière lui, et il lui avait vidé une fiole de produits chimiques dans la gueule, avant de l’attraper par les oreilles et de l’envoyer sur un arbre. La où le lapin s’était trompé dans sa déduction, c’est qu’Enzo n’avait tout simplement pas envisagé le fait de se faire manger par l’animal.
Le terrible prédateur reprit ses esprits, et se retournant vers sa proie, il sauta dessus toutes dents en avant, prêt à le broyer avec sa mâchoire. Manque de pot pour lui, il fut réceptionné par un grand coup de lance latéral, qui le fit s’écraser sur le coté. A peine le lapin eu t’il le temps de se relever que la chose sensée être sa proie lui sauta sur le ventre pour lui attraper la tête et lui coller une magnifique série de baffes. La bête stoppa la torgnole grâce à un grand coup de patte qui fit voler son agresseur au loin. Elle se redressa encore une fois, cherchant du regard ce casse-croûte beaucoup trop résistant à son gout, et lorsqu’elle l’aperçu, éclairé par la lueur de la lune, accroupi et les poings tendus vers l’avant, elle ne comprit pas tout de suite ce qui allait suivre. Elle se rua en direction de sa cible, animée par la colère, et ne laissant aucun obstacle, aucun détail la détourner de son objectif, pas même le fait que l’homme venait de hurler « GEPPOU INSEKI ». Par contre, le voir se propulser à toute vitesse dans sa direction incita l’animal à reconsidérer la question. Les deux poings dur comme le métal qu’il se prit en pleine poire le mirent d’accord sur le fait que finalement, cet humain ne valait pas la peine qu’on s’attarde sur lui. Le lapin, projeté et sonné par l’attaque d’Enzo, recouvra ses esprits grâce à une odeur délicieuse qui lui chatouilla les narines : il avait atterrit près du grand sac de toile du CP. Sans demander son reste, le lapin des neiges attrapa le sac avec sa gueule et fonça dans la direction opposée à Enzo.
Après plusieurs minutes de course effrénée, il considéra qu’il avait parcouru assez de distance pour que l’autre montre aux poings d’aciers ne le rattrape pas. Notre brave lagomorphe carnivore décida donc de s’offrir une petite récompense, et il glissa ta tête dans le sac, cherchant à attraper l’un des nombreux rennes qui s’y trouvait… mais avant même d’avoir eu le temps d’ouvrir la gueule, son museau fut transpercé par quatre grands crochets : Anko, qui avait passée tout ce temps au fond du sac, venait de mordre ce qui était de tout évidence un intrus. Le lapin retira sa tête du sac en hurlant, tenant son museau couvert de sang, et pas que de celui des rennes. Il plongea sa tête dans la neige pour calmer la douleur, et, levant les yeux au ciel, il comprit que son cauchemar n’allait pas s’arrêter maintenant : Enzo se rapprochait de sa position à grand coup de geppou, et sa lance bien en main. Lorsque le carnivore à grandes oreilles entendit le même cri que tout à l’heure, il eu le réflexe de faire un grand bon vers l’avant, et ce fut un excellent réflexe, car Enzo venait de se projeter, lance en avant, à l’endroit où se trouvait l’animal il y a deux secondes. La pauvre bête essaya de s’enfuir, mais la même lance passa au dessus de sa tête pour aller se planter deux mètres devant elle, stoppant net sa course. Les rôles de prédateur et de proie avaient été inversés ? Non, le lapin des neiges était perdant depuis le début, face à une créature aussi redoutable qu’un démon d’Inferno. Le monstre s’approchait de plus en plus du pauvre animal, voyant sa vie défiler devant ses yeux. Une main attrapa rapidement son crâne, et puis, du blanc. Du blanc partout. Non, ce n’était pas le néant, ou le paradis, c’était juste le sol dans lequel la tête du lapin venait d’être enfoncée, avant qu’Enzo ne la décoince pour recommencer ce petit manège quatre ou cinq fois.
Lorsque le CP considéra que l’animal avait assez dégusté, il alla découper un morceau de viande dans l’une des carcasses de son sac, et il le tendit au « terrifiant » carnivore, juste avant de le pointer vers une direction au loin. Il recommença plusieurs fois le mouvement, puis il attrapa le sac et il grimpa sur le dos du lapin, trop terrorisé pour tenter quoi que ce sois. La, Enzo se pencha vers la tête du lagomorphe et il lui tendit de nouveau le bout de viande avant de pointer l’horizon.
Le lapin des neiges finit par comprendre le message : cet humain monstrueux voulait qu’il le conduise vers une certaine destination. Se redressant comme il pouvait, l’animal se mit à marcher, puis à trottiner, avant de vraiment se mettre à courir, nullement gêné par le poids de son passager ou du sac plein de viande. Il sentit justement un bout de chair être glissé dans sa gueule, qu’il s’empressa d’avaler. Enzo avait finit par trouver un moyen de se déplacer sans se fatiguer. Il était malgré tout un peu déçu de voir que les plus grands prédateurs de Drum ne valaient pas grand-chose comparé aux créatures qu’il avait déjà rencontré. Peut être qu’en troupeau ils étaient plus dangereux. Dans tout les cas, il allait enfin pouvoir souffler un peu, parce qu’il avait la certitude que sa monture improvisée n’oserait pas le trahir. N’importe quel animal serait prêt à tout pour un peu de nourriture, et puis, Enzo savait très bien qu’au moment où il avait tendu le bout de viande au lapin, ce dernier avait aperçu le couteau que notre CP tenait dans son autre main, et qu’il pointait sur la nuque du carnivore…. Au moins, ces bestioles étaient malignes, et très compréhensives, réhéhéhéhéhé !
L'air était frais et doux dans ce petit coin de paradis. L'un des rennes soulevait la neige avec son museau, tout en avançant, les yeux fixés sur le sol, espérant voir apparaître un petit bout de végétale entre toute cette poudre blanche et froide. Et puis, sa tête, tout comme ses oreilles, se dressèrent. Il jeta des coups d’œil inquiets tout autour de lui. L’animal était persuadé d’avoir entendu quelque chose…. Il espérait de tout cœur que ce n’était pas l’une de ces monstruosités à longues oreilles. Le renne scrutait les fourrées devant lui, cherchant à distinguer ce qui aurait pu s’y cacher, tout en se tenant prêt à fuir au moindre mouvement suspect. Mais malgré les quelques minutes de repérage qu’il fit, il ne découvrit rien de suspect. Rassuré, notre brave cervidé retourna donc à sa quête de verdure, l’esprit désormais tranquille. Lui qui craignait qu’un groupe de grandes oreilles ou de tueur sur deux pattes débarque, et qui ne voulait pas que son troupeau vienne chercher de la nourriture ici, il se sentait un peu stupide. Ah, enfin la chance semblait lui sourire, car il venait de mettre la main (ou plutôt le museau) sur un petit tas de jeunes plantes regroupées au même endroit, les feuilles toujours bien tendres malgré le froid, bref, un vrai régal pour petits et grands rennes. Le problème c’est que quelqu’un d’autre avait aussi trouvé un petit tas de nourriture regroupé au même endroit, et à la chair toujours bien tendre malgré le froid…. Car dans la neige près des buissons de tout à l’heure, une forme blanchâtre, très difficile à distinguer avec le terrain, se rapprochait tout doucement du cervidé totalement inconscient du danger…… Parfois, la première impression est la bonne….
SHLACK !!!
Il existe sur Drum une petite clairière située près de l’un des piliers de l’île qui, de par sa position, est protégée des vents glacials et des tempêtes balayant le Royaume Sakura. Cet endroit est particulièrement prisé des animaux, qui peuvent venir y chercher de la nourriture et se reposer en paix….. Cette clairière habituellement d’une blancheur immaculée se trouvait désormais tachetée de rouge. Les taches s’éloignaient de la clairière, et se dirigeaient vers le centre de l’île, disparaissant petit à petit. Des traces de pas les accompagnaient, et ces dernières continuaient même après la disparition des tâches. Et au bout de ces traces de pas se trouvait un homme vêtu de blanc, mais dons les vêtements étaient eux aussi tachetés de rouge au niveau du torse. Il transportait un énorme sac de toile à moitié pourpre, et laissant s’échapper des bruits plutôt étranges.
-Anko, pour la dernière fois, sors de la ! Je sais que tu a besoin de chaleur, mais ce n’est pas une raison pour te planquer dans un cadavre de renne !
Cet homme se nomme Enzo P. Hisachi, un agent du Cipher Pol 9 dont tu as surement déjà entendu parler, ami lecteur. Et il vient de faire un massacre dans un troupeau de rennes qui étaient allé paitre dans la clairière du coin. Il en avait éliminé une bonne dizaine, avant de les emballer dans l’une des tentes qu’il avait fauché dans un certain camp de révolutionnaires, avant de reprendre sa marche vers le pilier central de Drum. Alors, pour ceux qui sont un peu perdu, laissez-moi expliquer : notre bon Enzo avait été chargé d’éliminer les révolutionnaires placé en surveillance sur l’un des piliers de l’île de Drum. Ayant, après quelques péripéties, accomplit sa mission avec brio, il aperçu une fusée de détresse en direction du pilier central de Drum. Dévoré par sa curiosité, paniqué par la possibilité que la personne en danger soit Lilou, rouquine qui est le seul être vivant après lui et Anko sur toute cette île dont il ait quelque chose à faire, et perturbé par le fait qu’il n’a plus suivit son traitement contre les troubles du comportements depuis quelques jours, il décida d’aller en personne jeter un coup d’œil à la chose, se disant qu’en gardant suffisamment ses distances du camp de révo se situant au pied du pilier, il n’aurait pas raison de s’inquiéter. Oui, vous l’avez compris, notre ami Enzo ne se rendait pas totalement compte de la situation… ou alors il en est conscient, et la, ça serait plutôt effrayant….
Bref, accompagné de sa camarade de toujours, Anko, il finit par apercevoir un petit troupeau de rennes au loin, et ses instincts de chasseurs couplé à son estomac grognant et à la possibilité de reconvertir ces animaux en manteau de fourrure lui faire un petit détour pour tourner la version film d’horreur de Bambi.
Sauf que voila, maintenant, le CP regrettait son geste, non pas que le fait de tuer sans vergogne des animaux depuis des années avait finit par générer en lui une once de remord, mais surtout parce que maintenant, il devait transporter un sac très lourd avec lui, et qui en plus était tout sauf discret. Histoire d’en rajouter une couche, An, toujours à la recherche de chaleur, avait élue domicile dans le sac et refusait d’en sortir. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il ne pouvait même pas s’arrêter pour faire griller l’un des rennes histoire de se remplir le ventre et d’alléger le poids du sac, parce que ça ferait de lui une cible facile vu sa position, et qu’avec un tel vent, il serait incapable d’allumer le moindre feu en en restant à l’extérieur. C’est donc en pestant contre le sac, contre l’île, et contre sa propre stupidité qu’Enzo continuait à avancer bravement dans la neige, ayant perdu tout point de repère, et priant Dame Fortune pour ne pas tomber sur Staline, le géant de la révolution. Après un bon moment de marche dans le noir (rappelons que le jour ne s’était toujours pas levé), Enzo finit par distinguer un arbre, puis plusieurs, et il réalisa qu’il s’approchait d’une forêt. Courant vers cette dernière en espérant y trouver de quoi se faire un abri, ou au moins juste poser son sac le temps de reprendre des forces, il se prit les pieds dans une racine et se vautra lamentablement sur l’un des troncs, avec tant de force qu’il réussi à le faire pencher. Ayant retiré le sac de son dos et se massant douloureusement le visage, Enzo ne réalisa pas que le bruit sourd qu’il avait provoqué en percutant l’arbre, couplé à l’odeur de sans qui se dégageait de son paquetage, avait attiré l’attention d’une créature qui finissait de ronger ce qui était de tout évidence un bras.
L’animal était grand, blanc, poilu, et son corps était couvert de cicatrice. Ses oreilles se dressaient fièrement vers le ciel, et ses dents, pointues comme des pals, claquaient d’impatience à l’idée de déchiqueter un bon repas. Cette créature était un lapin des neiges. Composée de membres carnivores, puissants et intelligents, l’espèce n’avait pas volée son titre de «plus grand prédateur de Drum ». Mais quelque chose était différent avec ce lapin la : alors que les lagomorphes anthropophages vivaient habituellement en groupe, celui la semblait être tout seul. Un loup solitaire, ayant fuit son troupeau, ne voulant dépendre que de lui-même. Et de tout évidence, il était largement capable de s’en sortir seul, les cicatrices sur son corps étant la pour en témoigner. Il en avait vu des vertes et des pas mures, il en avait affronté des adversaires puissants, et il s’en était toujours sorti. Il n’y a pas à dire, ce lapin était le Chuck Norris des lapins des neiges. Et la, à quelques mètres de lui, se trouvait un voyageur fatigué qui transportait une grande quantité de viande. Ça allait être le repas le plus facile à obtenir de sa vie…… En tout cas, avec n’importe quel autre voyageur, ça aurait été le cas, mais malheureusement pour notre lapin, il venait de tomber sur le Bruce Lee du coin….
Le monstre de Drum s’approcha aussi discrètement qu’il le pouvait de sa proie. Elle semblait s’être assoupie, à tel point qu’il put renifler le sac tranquillement, presque hypnotisé par le fumet qui s’en dégageait, puis il renifla l’homme, qui était toujours immobile, et le lapin constata que sa proie avait quand même une drôle d’odeur. Mais qu’importe, notre prédateur ouvrit grand la gueule, prêt à croquer d’un seul coup cet amuse bouche qui lui était offert, quand un gout immonde lui déchira les papilles. Avant qu’il n’ait eu le temps de comprendre ce que c’était, il sentit quelque chose l’attraper au niveau des oreilles et le tirer, et dans la seconde qui suivait, le lagomorphe profitait d’un gros plan très détaillé d’un tronc d’arbre d’âge moyen. De toute évidence, sa proie avait fait semblant de dormir, et elle ne comptait pas se laisser boulotter sans rien faire. Notre bon lapin avait vu en parti juste : Enzo avait bien fait semblant de dormir tout en maintenant un tekkai après avoir entendu les bruits de pas de l’animal derrière lui, et il lui avait vidé une fiole de produits chimiques dans la gueule, avant de l’attraper par les oreilles et de l’envoyer sur un arbre. La où le lapin s’était trompé dans sa déduction, c’est qu’Enzo n’avait tout simplement pas envisagé le fait de se faire manger par l’animal.
Le terrible prédateur reprit ses esprits, et se retournant vers sa proie, il sauta dessus toutes dents en avant, prêt à le broyer avec sa mâchoire. Manque de pot pour lui, il fut réceptionné par un grand coup de lance latéral, qui le fit s’écraser sur le coté. A peine le lapin eu t’il le temps de se relever que la chose sensée être sa proie lui sauta sur le ventre pour lui attraper la tête et lui coller une magnifique série de baffes. La bête stoppa la torgnole grâce à un grand coup de patte qui fit voler son agresseur au loin. Elle se redressa encore une fois, cherchant du regard ce casse-croûte beaucoup trop résistant à son gout, et lorsqu’elle l’aperçu, éclairé par la lueur de la lune, accroupi et les poings tendus vers l’avant, elle ne comprit pas tout de suite ce qui allait suivre. Elle se rua en direction de sa cible, animée par la colère, et ne laissant aucun obstacle, aucun détail la détourner de son objectif, pas même le fait que l’homme venait de hurler « GEPPOU INSEKI ». Par contre, le voir se propulser à toute vitesse dans sa direction incita l’animal à reconsidérer la question. Les deux poings dur comme le métal qu’il se prit en pleine poire le mirent d’accord sur le fait que finalement, cet humain ne valait pas la peine qu’on s’attarde sur lui. Le lapin, projeté et sonné par l’attaque d’Enzo, recouvra ses esprits grâce à une odeur délicieuse qui lui chatouilla les narines : il avait atterrit près du grand sac de toile du CP. Sans demander son reste, le lapin des neiges attrapa le sac avec sa gueule et fonça dans la direction opposée à Enzo.
Après plusieurs minutes de course effrénée, il considéra qu’il avait parcouru assez de distance pour que l’autre montre aux poings d’aciers ne le rattrape pas. Notre brave lagomorphe carnivore décida donc de s’offrir une petite récompense, et il glissa ta tête dans le sac, cherchant à attraper l’un des nombreux rennes qui s’y trouvait… mais avant même d’avoir eu le temps d’ouvrir la gueule, son museau fut transpercé par quatre grands crochets : Anko, qui avait passée tout ce temps au fond du sac, venait de mordre ce qui était de tout évidence un intrus. Le lapin retira sa tête du sac en hurlant, tenant son museau couvert de sang, et pas que de celui des rennes. Il plongea sa tête dans la neige pour calmer la douleur, et, levant les yeux au ciel, il comprit que son cauchemar n’allait pas s’arrêter maintenant : Enzo se rapprochait de sa position à grand coup de geppou, et sa lance bien en main. Lorsque le carnivore à grandes oreilles entendit le même cri que tout à l’heure, il eu le réflexe de faire un grand bon vers l’avant, et ce fut un excellent réflexe, car Enzo venait de se projeter, lance en avant, à l’endroit où se trouvait l’animal il y a deux secondes. La pauvre bête essaya de s’enfuir, mais la même lance passa au dessus de sa tête pour aller se planter deux mètres devant elle, stoppant net sa course. Les rôles de prédateur et de proie avaient été inversés ? Non, le lapin des neiges était perdant depuis le début, face à une créature aussi redoutable qu’un démon d’Inferno. Le monstre s’approchait de plus en plus du pauvre animal, voyant sa vie défiler devant ses yeux. Une main attrapa rapidement son crâne, et puis, du blanc. Du blanc partout. Non, ce n’était pas le néant, ou le paradis, c’était juste le sol dans lequel la tête du lapin venait d’être enfoncée, avant qu’Enzo ne la décoince pour recommencer ce petit manège quatre ou cinq fois.
Lorsque le CP considéra que l’animal avait assez dégusté, il alla découper un morceau de viande dans l’une des carcasses de son sac, et il le tendit au « terrifiant » carnivore, juste avant de le pointer vers une direction au loin. Il recommença plusieurs fois le mouvement, puis il attrapa le sac et il grimpa sur le dos du lapin, trop terrorisé pour tenter quoi que ce sois. La, Enzo se pencha vers la tête du lagomorphe et il lui tendit de nouveau le bout de viande avant de pointer l’horizon.
Le lapin des neiges finit par comprendre le message : cet humain monstrueux voulait qu’il le conduise vers une certaine destination. Se redressant comme il pouvait, l’animal se mit à marcher, puis à trottiner, avant de vraiment se mettre à courir, nullement gêné par le poids de son passager ou du sac plein de viande. Il sentit justement un bout de chair être glissé dans sa gueule, qu’il s’empressa d’avaler. Enzo avait finit par trouver un moyen de se déplacer sans se fatiguer. Il était malgré tout un peu déçu de voir que les plus grands prédateurs de Drum ne valaient pas grand-chose comparé aux créatures qu’il avait déjà rencontré. Peut être qu’en troupeau ils étaient plus dangereux. Dans tout les cas, il allait enfin pouvoir souffler un peu, parce qu’il avait la certitude que sa monture improvisée n’oserait pas le trahir. N’importe quel animal serait prêt à tout pour un peu de nourriture, et puis, Enzo savait très bien qu’au moment où il avait tendu le bout de viande au lapin, ce dernier avait aperçu le couteau que notre CP tenait dans son autre main, et qu’il pointait sur la nuque du carnivore…. Au moins, ces bestioles étaient malignes, et très compréhensives, réhéhéhéhéhé !