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Quand Lazar joue les sauveurs...

Je vais le crever, lui et tous les autres. Lui apprendre son métier avant de le crever, je le crèverai ensuite, une fois qu'il aura saisi comment on apprend à se rendre à un point stratégique sans se planter en chemin. Tandis que je progresse avec difficulté au beau milieu de Drum, je repense à la réunion des officiers et le plan établi par Fenyang, l'était pourtant simple à saisir. Incapable de double-crasse, toi qui semblait pouvoir rivaliser d'atrocité avec ma personne, tu viens de me prouver à quel point je me plantais sur ton compte, tu ne vaux pas mieux qu'une rousse et son canard étrange. Ton visage n'est pas effrayant, il est affligeant. Tout comme ta stupidité. Et je te maudis plus que quiconque en cette nuit meurtrière, d'avoir réalisé l'impossible en allant attaquer le mauvais pilier. Comment peut-on prendre le pilier central pour l'un des sept qui l'entourent ? En étant plus abruti encore qu'un myope attardé et souffrant de pertes de mémoire. Oh Oswald, tu fais très fort et j'espère pour toi que tu es encore en vie, je tiens personnellement à te féliciter pour ton exploit.

Car tu ne le sais certainement pas, mais je suis en route pour venir sortir tes fesses du merdier dans lequel tu as plongé tête en avant. Étant présent lorsque tu as tiré ta fusée de détresse pour une raison qui nous est inconnue, le Capitaine et Lilou ont eu la bonne idée de monter un plan d'infiltration dans le château pour venir vous sauver. Toi et le Roi de l'île, ainsi que les toubibs et autres civils retenus prisonniers, s'il y en a. Pour ma part, je ne veux sauver personne. Pas même toi, compagnon d'aventures que tu es censé être. Tu as foiré comme il est rare de le faire, tu aurais dû te débrouiller seul pour rester en vie et revenir au Léviathan. Cependant, le Contre-Amiral a le cœur grand et il n'a pas pu accepter l'idée qu'un de ses hommes soient aux mains des révolutionnaires. Ces gens mourront pour avoir levé la main sur des hommes œuvrant pour la justice. Ils périront pour avoir occupé un territoire qui ne leur appartenait pas. Ils tomberont car leur existence ne peut être tolérée.

Le sac remplis d'explosifs et d'un schéma de l'île plus quelques affaires utiles pour l'opération, sont tous là pour s'en assurer. Et cette femme à qui j'ai confié le soin de me guider jusqu'à toi me sera d'une grande aide pour parvenir à mes fins. Les montagnards qu'on appelle ces gens. Des personnes possédant une fierté démesurée et un penchant pour l'alcool immodéré, néanmoins Lilou avait raison pour une fois. Ils sont d'une aide inestimable, avec la connaissance du terrain et leur résistance au froid inégalé, traverser tous ses kilomètres sans avoir à regarder sa boussole et sa carte toutes les minutes est fort appréciable. Il me suffit de la suivre, marcher dans ses traces en tâchant de ne pas trébucher à chaque enjambée réalisée. Ce qui paraît peut-être un jeu d'enfant, mais qui se révèle être une véritable épreuve avec de telles conditions climatiques. Le froid gèle chaque os de mon corps, pourtant protégé par un épais manteau de fourrure, en plus de mon habituelle tenue vestimentaire.

La neige tombe en continue, le vent s'assurant d'envoyer le tout en plein faciès, ce qui rend la marche infernale et dangereuse pour nos vies. Enfin, ma vie. La femme n'a pas l'air de se soucier de tout cela, ni même de mon état de santé. Elle se contente d'avancer, d'être mon guide jusqu'au palais du Roi. Les litres d'alcool qu'elle s'envoie dans le gosier doit amplement suffire à réchauffer son être et la maintenir dans une condition physique impeccable pour l’ascension. C'est ainsi que cela fonctionne avec moi en tout cas, l'alcool décuple mes capacités physiques. Du moins, c'est l'impression que cela me donne. Et je n'ai pas bu depuis plusieurs jours maintenant. Et les heures de marche derrière nous n'arrangent rien à la situation, cette foutue montagne, il me semble ne jamais en voir le sommet. Il n'y en a qu'une seule à franchir pour rejoindre l'objectif, mais bordel qu'est-ce qu'elle est chiante ! Et Verraldine, puisque tel est son prénom, ne me ménage pas vraiment.

Elle est habituée à côtoyer de puissants mâles au physique impressionnant, capables de franchir des montagnes en un rien de temps, sans en ressentir les effets sur le corps. Aurait-elle ne serait-ce qu'observer ma silhouette ? Je ne suis pas taillé pour des escalades s'éternisant sur plusieurs heures, oh non. Le souffle court, les os gelés, les jambes lourdes, la fatigue tentant de m'écraser à tout moment, je lutte pour ne pas chuter. Car si je ne suis pas un colosse vivant en terres enneigées, il n'en reste pas moins que ma fierté d'homme est bien là. Avouer être plus faible qu'une femme, ivrogne qui plus est, m'est impensable. Je ne m'en remettrais jamais. Alors je puise dans mes réserves, dépasse mes limites pour continuer de bouger ce corps meurtri par l'environnement assassin du Royaume de Sakura. Nous sommes loin des vacances à la neige hein... Tout comme nous ne sommes pas prêts d'atteindre la cime de cette foutue montagne... La dernière fois que j'ai demandé, nous étions à mi-chemin de le gagner.

Mais avec tout cela, le froid, la neige, le vent, la fatigue, les nerfs à rude épreuve, tous ces efforts fournis pour ne pas flancher, j'ai totalement oublié quand était cette dernière fois...
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    Le sommet, enfin ! Tu as si froid avec la tempête que ça fait presque une heure que tu ne sens plus tes mains et tes pieds. C'est un peu comme si on avait remplacé les extrémités de tes membres par des poids insensibles et froids...

    Et l'autre qui continue a avancer comme s'il faisait beau et comme si vous ne bouffiez pas des rafales de neige dans la gueule à chaque pas. Putain de pays... Enfin, au moins ça ne devrait plus monter... Ce qui devrait éviter de te reprendre un début d'avalanche dans la gueule comme celle que tu as évité a mi chemin...

    Tu rejoins ta guide qui se tient appuyée sur un gros rocher et qui fait semblant de regarder au loin, dans la direction supposée de la vallée. Qui fait semblant parce qu'entre la nuit, la neige qui tombe et le vent, on y voit pas à cinq mètres.. Que de la frime...

    -On va marcher un peu sur la crête jusqu'au pilier, y'a un trou la bas...

    Enfin, peut être pas que de la frime...

    Vous reprenez la route et marchez jusqu'a tomber brusquement sur un pic rocheux qui vous barre le chemin et s'étend aussi loin que vous pouvez voir. Verraldine longe la paroi quelques minutes et finit par trouver ce qu'elle cherche. Le trou... Trou qui s’avère être une sorte de tunnel débouchant rapidement sur une sorte de grotte aménagée en refuge. En refuge et en étable...

    -Y'a du changement, faut que je me bouge ailleurs. Alors tu vas prendre un hippo...

    Un hippo ? Mais qu'est ce que foutent des hippopotames albinos sur une ile hivernale ?? C'est n'importe quoi... Et qu'est ce que ça veut dire je me bouge ailleurs ?

    -L'hippo connait le chemin, y va te mener tout droit a la ville. Après y'a plus qu'a monter. Même un étranger peut le faire...

    Et avant que t'ais pu avancer quelques arguments pertinents pour lui expliquer qu'abandonner un type dont on est le guide ne se fait pas qu'elle a déjà remis ses fourrures sur son dos et qu'elle est reparti vers l'extérieur sans un mot d'adieu...

    Te laissant seul dans la grotte, seul avec l'hippo et son regard fourbe et mauvais.. ça mange quoi déja les hippo ?

    Quand Lazar joue les sauveurs... Robson_imagesia-com_6iqv_large

    Cela dit, il fait bon dans le coin... Et il y a surement a manger pas loin... Et puis rien ne presse non ? Les autres attendront bien le matin pour se faire massacrer...
    Nom d'un castor myope, Drum tout entier veut ma peau ! Lilou veut ma peau ! Cette garce de Verraldine veut ma peau ! L'île veut ma peau ! Et ce gros animal qui ne devrait même pas exister ici la veut aussi ! Ils veulent tous ma peau et je commence à croire qu'ils vont l'avoir ! Impuissant, j'ai observé d'un air blasé la Montagnarde se faire la belle, sans même me laisser une quelconque indication, rien. Inconsciente qu'elle est, de me laisser seul sur une île aussi hostile. N'a-t-elle pas prise connaissance des consignes avant de partir ? Elle devait m'amener jusqu'au château ! En vie de préférence ! Pas dans une grotte miteuse abritant un animal au regard plus que douteux ! Et surtout ne pas m'abandonner aussi brusquement, sans carte ni direction à suivre. Croit-elle vraiment que je vais faire confiance à un animal obèse et transpirant la stupidité ? Mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond dans la tête de ces habitants ?!

      - Toi qui vis ici l'hippo, tu peux me le dire hein ? Ces montagnards, ils sont complètement fous et incompétents ?! C'est ça hein ?! Réponds gros tas de viande !


    Aucune réaction. C'est à se demander si mes paroles ont atteint cette paire d'oreilles dissimulées sous la fourrure. Pourquoi serait-ce stupide de s'adresser à un hippopotame ? Lilou parle bien à son canard elle ! Ce monde est fou ! Je suis fou ! Enfin là tout de suite, je suis surtout désespéré et abandonné au milieu de nulle part... Prenant conscience de la situation dans laquelle on m'a subtilement fourrée, mes jambes ne supportent pas une seconde de plus le poids de mon corps et me voilà affaler sur le sol. Un sol sans neige, c'est assez rare ici pour être remarqué. Dur, mais sans une trace de flocon. La fatigue est là, mains et pieds sont gelés, le corps entier est sous l'emprise du froid, même si la température des lieux arrange lentement ce problème. Il n'y fait pas mauvais ici, étrangement. L'idée me vient d'allumer un feu, en posant les yeux sur la paille à l'intérieur de l'étable. Le bois, ce n'est pas ce qui manque ici et une orbe chimique allumera sans difficulté le tout.

    Encore faut-il pouvoir bouger, ce qui en vue de mon état, ne s'annonce pas gagné d'avance. Mon regard fatigué croise celui de l'hippo albinos. La façon dont il a de me regarder, c'est chelou comme disait Ohaz, une vieille connaissance souhaitant faire carrière en tant que chanteuse. Un bâillement me gagne, je sens que je ne vais pas tarder à m'endormir. Rien d'inquiétant. Dormir quelques heures, personne ne m'en voudra. D'ailleurs personne ne le saura, étant donné qu'on m'a salement abandonné. Je commence à croire que ce n'était pas involontaire. Sales garces, vous avez bien joué votre coup ! Certain qu'elles savaient que je n'allais pas tenir une marche aussi intensive, que je ne pourrais pas retenir Verraldine et qu’inévitablement, livré à moi-même sur un terrain aussi vaste et dangereux, j'allais y passer. Une partie de leur plan diabolique de femmes rebelles s'est déroulé comme sur des roulettes, je vais devoir travailler dur pour foutre en l'air la seconde.

    Sur ces pensées peu joyeuses, le sommeil me prend dans ses bras et m'entraîne dans son mode onirique...

    Et le réveil ne vient que bien des heures plus tard, d'une manière toute banale, chose qui fait plaisir. Lorsque l'on ouvre les yeux lentement, qu'on constate que cet animal sur qui on avait des doutes ne nous a pas dévoré dans notre sommeil. Qu'il n'est pas venu étaler sa langue immonde et infectée de bactéries sur votre visage. Que du positif donc, chose qui a pour effet d'apporter un peu de bonne humeur au râleur que j'étais ces dernières heures. Mon corps en avait besoin, de ce repos bien mérité. Je ne sais pas quelle heure il est, mais la nuit est passée désormais. Mon avis que je n'ai pas dormi qu'une heure ou deux. Je n'irais pas jusqu'à dire que j'ai chaud, mais il me semble ne plus frémir de froid à chaque seconde qui passe. Un léger frisson m'a parcouru l'échine au lever, mais rien d'insurmontable. Tout cela s'envolera quand j’essaierai de monter sur le dos de l'hippopotame. En parlant de lui...

      - Si on doit coopérer, tu ne penses pas que tu devrais me dire ton nom ? Tu as bien un nom ? Même si c'est une connerie du genre ''Boule de Neige'', tu as bien quelque chose qu'on doit hurler quand tu fais des conneries. Et mes avis que t'en fais souvent des conneries ! Ton regard ne trompe personne ! Surtout pas moi !


    Mouai, toujours aussi bavard le plein de poils. Je me demande comment Lilou peut bien faire avec son canard en mousse... Enfin, tant qu'il me conduit au pilier central, c'est tout ce que je lui demande. Hum, connaît-il seulement le chemin à arpenter qui me conduira là-bas ?

    Le doute m'envahit. Quelle vie de merde... Quoique... Je viens tout juste d’apercevoir ce sac remplis de ce qui m'apparaît être de la nourriture. Ils auront au moins pensé à cela ! Mouai... ou pas. Du pain et du fromage, ah et une bouteille de rhum, pour me réchauffer. Maigre repas qui sera mien aujourd'hui, repas que je commence déjà à noyer dans l'alcool une fois terminé de manger. C'est une dure journée qui m'attend, je le sens d'ici. Longue, éprouvante et ô combien irritante. Ah, fourbe aussi. Pour l'animal. Ce fourbe. Buvant une gorgée de mon breuvage qui m'incendie la gorge, je tire la grimace avant de poser la bouteille à terre. Quelque chose me dit qu'il va me falloir mes deux mains pour grimper sur cette chose. Chose qui me regarde tourner autour, sans réaction.

      - Tu ne serais pas pris d'une soudaine envie de me venir en aide, à tout hasard ? Une indication pour m'aider à grimper sur ton dos, n'importe quoi pouvant s'avérer utile. Rien ?


    Si ! Il a bougé ! Un mouvement subtil, mais je l'ai capté ! Ses yeux se sont détournés vers un morceau de papier épinglé à la porte de son étable. Empoignant la feuille, je découvre le message laissé sur celle-ci.

    Pour pouvoir grimper sur Coco l'hippo', eh bien démerdez-vous, chacun fait comme il le sent.

      - Ah. Ah ah. Ah ah ah ! AHAHAHAHAH ! SOMBRE MERDE ! JE VAIS TUER L'IMBECILE QUI A ECRIT CE FOUTU MESSAGE A LA CON !


    Dans un accès de rage, je jette le papier au sol et m'avance vers Coco, posant avec toute la délicatesse d'un homme habité par le désir de tuer, un pied sur la couverture enroulée et retenue par une corde, sur le flan de l'animal. Mouvement basique, la suite semble s'enchaîne à merveille, automatiquement. Ma jambe droite se lève maladroitement pour passer par-dessus le dos de l'hippo, un sourire victorieux étire mes lèvres, j'y suis arrivé.

    Coco ressent soudainement le besoin de gesticuler, comme un chien virant toute la flotte en se secouant les poils. Mouvement entraînement immédiatement ma chute. Chute tête la première, douleur au crâne, un flot de jurons s'échappent de ma bouche tandis que mon regard croise accidentellement celui de l'animal. Oh le chien... Enfin non, l'hippopotame. Le fourbe ! L'enfoiré même ! IL ME CLAQUE UN SOURIRE DU SALE GOSSE FIER DE SON COUP ! JE NE RÊVE PAS, IL SE FOUT DE MOI ! JE VAIS LE TUER ! OH OUI JE VAIS LE TUER ! ET LE FAIRE CUIR ! ME FAIRE UN MANTEAU AVEC SA FOURRURE ! DES COUTEAUX AVEC SES DENTS ! JE VAIS LE...

      - WOW ! TU FAIS QUOI-LA ? TOUCHE PAS A MA JAMBE FUMIER ! WOOOOW ! NE MORD PAS MA... IL M'A BOUFFE LA JAMBE CE SALE GOINFFRE ! WOOOOOOW ! ME SOULEVE PAS COMME CA ! DEPOSE-MOI ! WOOOOOOOOOOOW !


    Blam. Je retombe sèchement sur une sorte de tapis. Le même que portait Coco. Se pourrait-il que ? Cela bouge tout autour de moi. Lentement, mais sûrement. Il se met en marche l'animal et moi avec ! Mais alors... ce sale con voulait seulement s'amuser un coup ! Me voir me rétamer par terre et se marrer un coup ! Je vais le tuer... je vais le tuer... oh oui je vais le tuer... le tuer... tuer... tuer...
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    Sur le dos de Coco l'hippo', on y est bien, il faut le reconnaître. Maintenant, si le soleil pouvait se montrer plus réchauffant et montrer qu'il n'est pas là pour rien, ce serait parfait. Je ne sais pas quelle heure il est, la matinée est bien entamée désormais, un vent léger me caresse le visage et continue de me rappeler sur quelle île je me trouve. Sur cette île hivernale, il n'y fait jamais chaud, cela dit, après avoir enduré toute la nuit des températures mortelles et un vent rasent souhaitant me geler sur place, cette brise inoffensive ne m'aura pas. La couche de neige recouvrant le sol est plus épaisse que jamais, je remercie cette montagnarde inconsciente de m'avoir amenée jusqu'à Coco, qui ne semble pas déranger par les mètres de neige à ses pieds. Sans lui, il m'aurait fallu une journée entière pour me rendre au pilier central, impossible pour un humain de progresser convenablement avec toute cette neige. Enfin, un natif de l'île s'en sortirait sans problème, chose que je ne suis pas.

      - Hum... Coco ? Sur la carte, je relève deux camps révolutionnaires à proximité du pilier central, il serait préférable d'éviter d'y mettre les pattes, si tu ne veux pas finir en repas pour les rats de la révolution.


    Cette perspective semble perturber l'animal qui s'immobilise un instant, comprendrait-il vraiment le langage des humains ? Toujours est-il que nous marquons un temps d'arrêt, au beau milieu de nulle part, quelque part entre la grotte où m'attendait Coco et le château. Mains sur la carte, les yeux parcourant le papier, je tente de nous situer avec exactitude, en vain. Cette peste rousse devait faire le grand tour pour une affaire personnelle qu'elle avait dit, elle contournerait de ce fait l'important camp ennemi relevé lors du vol de reconnaissance. Je ne pouvais pas me permettre d'y aller à l'aveugle, faire face à plusieurs centaines de révolutionnaires désireux d'égorger le premier Marine venu m'était impossible. Pas avec mon niveau actuel. Mes orbes sont destructrices, elles ne parviendront jamais pour autant à tous les avoir. Et j'ai beau fouiller dans mon sac à dos, il n'y a rien qui pourrait me sauver la peau. Il va me falloir faire confiance à cette masse de poils au regard sournois, il ne m'a pas trahi jusqu'ici, pourquoi commencer ?

      - En avant Coco, droit vers le château et évite-nous un face à face avec tu sais qui.


    L'envie de rire n'est pas avec moi, les blagues foireuses resterons donc où elles sont. Tandis que l'hippopotame reprend sa route, j'imagine qu'elle serait la meilleure attitude à adopter si je venais à croiser des visages inconnus et menaçant. Avec un faciès aussi répugnant et malhonnête, il serait possible de tenter l'infiltration chez l'ennemi. Seulement en cas d'échec, la mort m'attendait au bout. Ouvrir immédiatement le feu et abattre quiconque m'approcherait serait une solution, cela attirerait tous les vautours aux alentours. Une dizaine de bombes remplissent mon sac, assez pour faire s'effondrer une partie de la structure du château, l'autre moitié étant détenue par l'autre poison. Il me suffirait d'user du Den Den Mushi qu'elle m'a confiée pour savoir où elle en est, mais je me refuse à le faire. Moins j'entre en contact avec la peste, mieux je me porte. Nous continuons donc notre avancée hasardeuse, Verraldine disait que Coco sait où il va, j'en doute un peu plus à chaque seconde...

    Le duo atypique continuait sa route vers le pilier central, lorsqu'une arme fut pointée en leur direction et que le canon d'un fusil cracha la mort.

      - Non mais t'es cinglé, t'as tué le gars !
      - N'importe quoi, j'ai visé aux pieds de la bête ! Comment j'aurais pu toucher le gars ?
      - Parce que tu sais pas te servir d'une arme, empoté ! Le gars est tombé et il ne se relève pas, tu crois que c'est seulement pour se foutre de nous ?! Tu l'as tué !
      - Mais tu vas la fermer oui ! J'te dis que j'ai tiré à terre, pas moyen d'avoir touché le type !
      - Type qui se relève pas... PARCE QU'IL EST MORT !
      - Pas possible...


    Pas possible, mais impossible non plus. Dans le doute, les deux hommes attendent un signe de l'homme allongé au sol, derrière l'hippopotame albinos. Ils observent ainsi, dix secondes, vingt, puis trente et quarante, sans que rien ne change...

      - Oh mon dieu, ils ont tué un civil !
      - Espèce d'enfoirés !
      - Mais bordel... puisque j'vous dis qu'il n'est même pas touché ! Il a fait une mauvaise chute à mon avis !
      - Ah ouai ? Et le coup de feu qu'on a entendu, c'était pour chasser l'animal ?
      - Ou l'humain ?
      - Attendez ! J'ai rien à voir là-dedans moi ! C'est lui qui ne sait pas tirer !
      - Ne jamais tuer d’innocent, t'as jamais appris ?
      - Mais merde ! Vous me faites chier là !


    Nom d'un dromadaire boulimique, je l'ai échappé belle ! Satanés rats d'la révolution, ils ont complètement envahi les lieux ma parole ! Si Coco n'avait pas gesticulé lors du coup de feu, je crois bien que je n'aurais jamais eu la chance qui s'offre à moi en ce moment. J'ai eu peu, je ne le cache pas. Lorsque le coup de feu a retenti de je ne sais où, mon cœur s'est emballé et j'ai cru que j'étais mort. Déstabilise, me vautrant à plat ventre dans le manteau de neige, trop choqué pour bouger ne serait-ce qu'un pouce, j'ai fait le mort. Unique solution m’apparaissant comme censé sur l'instant. Maintenant, je commence à le regretter. J'aurais peut-être eu l’opportunité de fuir en tuant les deux premiers hommes quand il n'y avait qu'eux. Maintenant qu'ils sont quatre, cela risque d'être plus compliqué. Coco est comme paralysé par la peu lui aussi, bien. Très bien même, il ne doit pas attirer l'attention. Tandis qu'ils se chamaillent, je rampe le plus discrètement possible jusqu'aux arbres les plus proches...

    Pourvu qu'ils ne me voient pas...

      - Si vous ne me croyez pas, alors on a qu'à aller voir s'il respire au lieu d'me pourrir sur une chose que je n'ai pas fait !
      - Allons voir.
      - Yep !


    Oh les cons... Ni une ni deux, je me relève brusquement et m'élance en direction des arbres qui ne sont plus qu'à quelques mètres. Acte désespéré naissant d'un désirs de vivre démesurément présent dans mon esprit quelque peu troublé par la situation.

      - Le type ! Il s'enfuit !
      - Ah bah voilà ! Je l'ai pas tué !
      - C'était quand même limite !
      - La ferme Jeffrey !
      - Et personne ne trouve cela bizarre qu'il prenne ses jambes à son cou ?
      - Bah... ils lui ont tiré dessus sans prévenir hein...
      - Terence l'a fait, moi j'observais.
      - …
      - Mais j'en ai rien à foutre, s'il fuit c'est qu'il n'est pas notre allié ! On le rattrape et vite !
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    Ces idiots sont sur mes traces, ils s'imaginent qu'ils vont parvenir à me tomber dessus. Ces fous se trompent lorsqu'ils pensent que j'ai pris la fuite, je ne faisais que les amener sur un terrain plus à mon avantage. Ils sont quatre, je suis tout seul, il était stupide de penser mener un combat à découvert de la sorte. Non, ici, au beau milieu des arbres enneigés, m'assurant une bonne couverture, je vais pouvoir faire couler le sang. J'aurais pu les abattre avec ma capacité spéciale, je me suis pour autant ravisé, craignant d'attirer l'attention avec un trop plein d'explosions. A l'affût, perché sur un arbre, me camouflant du mieux que possible au beau milieu des branches et de la neige, j'attends qu'ils viennent à moi. J'adore jouer, cela ne semble pas être leur cas. Ils n'ont pas cessé de se cracher au visage depuis que je leur ai échappé. Ils ne paraissent pas rassurés d'avoir laissé filer une personne aussi stupidement. Chacun accuse l'autre, aucun ne prend la peine de fouiller sérieusement les environs.

    Non pas qu'ils sont aveugles, non pas que je sois facile à dénicher non plus, seulement ils pourraient faire un petit effort. A ce niveau-là, la première victime est cadeau. Ils balaient la zone, évoluant à la même hauteur, comme une seule ligne. L'espace entre chacun est d'environ une dizaine de mètres, afin de couvrir plus de zone tout en se gardant à l’œil. Des fois qu'il arriverait quelque chose. Comme le meurtre de l'un d'eux par exemple, celui qui vient tout juste de passer sous mon perchoir sans m'avoir repéré. Il est énervé le malheureux, fronçant les sourcils sans interruption et n'ayant de cesse de grommeler dans son épaisse barbe blonde. Je le reconnais facilement, c'est lui qui a ouvert le feu pour m'interrompre dans mon avancée lorsque j'étais sur Coco. C'est amusant de savoir qu'il sera le premier à périr. Ah tiens, il vient de s’apercevoir que les empreintes de mes pas s'arrêtent là. Une lueur de folie anime mon regard lorsqu'il lève les yeux jusqu'à ma cachette.

    Bondissant de ma branche sur le révolutionnaire qui vient de comprendre, nos regards se croisent, deux secondes auparavant, la façon dont je le tuais se dessinait dans mon esprit. A peine avait-il deviné où je me cachais que j'étais déjà sur lui, le poids de mon corps le faisant basculer et chuter sur l'épaisse couche de neige, son fusil avec. Lui adressant alors mon plus beau sourire tandis que de la main gauche, je lui ai obstrué le droit de hurler à l'aide, il ramassa un coup de boule purement instinctif qui manqua de me sonner, lui pas. Barbe Blonde dans les bras de Morphée, moi-même luttant pour ne pas le rejoindre, je tentais de me relever et éviter l'évanouissement. La main droit se saisissant de mon pistolet à silex dans la poche intérieure de mon manteau, braquant le canon sur la tempe du révolutionnaire, je procédais rapidement à une fouille de ce dernier. Tout équipement était bon à prendre, puisque j'avais perdu le mien en laissant Coco. Ce n'était qu'une question de temps avant que les autres ne remarquent l'absence de leur camarade.

    Le relever et vite, le caler dos en appuis contre l'arbre, tête relevée, tandis que de l'autre côté du tronc, à l'abri des regards, je continue de lui faire les poches. Un paquet de cigarettes à moitié plein, un briquet, un poignard au manche noir comme l'ébène. Une... photo ? Une femme et son enfant, une jeunette de cinq/six ans au plus, Lydia pour la p'tite et Cassandra pour la femme. Ce troufion a une famille avec ses activités ? Y'a pas une adresse que j'aille leur rendre visite une fois terminé sur cette île ? Argh, que dalle. J'l'entends qui gémit, il ne va pas tarder à se réveiller, il serait temps de penser à l'achever. Avec son poignard, ou non, mieux encore. D'une main, je place la photo de famille au niveau du cœur de l'homme, avant de profondément y enfoncer la lame du poignard. Et alors que son fluide vital s'écoule en masse de la toute fraîche entaille, souillant photo et vêtements, je répète mon geste trois fois de plus.

    Laissant le tout en place, je m'éloigne rapidement des lieux pour choisir qui sera le prochain. Ou pas.

      - Oh mon dieu ! Il a tué Terence !
      - Espèce d'enfoiré !
      - Il faut le retrouver !


    Je n'ai pas fait un mètre qu'ils sont déjà sur mon dos, du moins ils examinent la dépouille de leur ami et constatent qu'ils ont affaire à un cinglé. S'ils hésitaient à me considérer comme un ennemi, maintenant il n'y a plus aucun doute.

      - Jeffrey, contacte le camp et demande d'envoyer une patrouille de plus à notre position, juste au cas ou. Miranda, tu me suis, on choppe cet enfoiré.


    Qu'ils viennent ces guignols, je suis lourdement armé. Une orbe chimique dans chacune de mes mains, pistolet coincé entre les dents, à peine les deux révolutionnaires ont-ils contourné le tronc d'arbre qu'ils ramassent une explosion sur le coin de la gueule. La fumée verdâtre engendrée par les deux explosions se déversent tout autour des corps fumant, neutralisés. Cela ne manque pas d'attirer l'attention de Jeffrey qui raccroche immédiatement son escargophone pour se rapprocher et me pointer de son arme. Nos regards se croisent, il me paraît inquiet de l'état de santé de ses amis, ce à quoi je réponds d'un sourire sadique. Ce à quoi lui-même répond en ouvrant le feu. La balle part se loger dans les cottes flottantes, m'envoyant à terre dans un cri de douleur. Moment de flottement chez l'adversaire qui n'a sans doute jamais achevé un adversaire désarmé. Une orbe est créé dans le creux de ma main, cette orbe fuse sur ma cible qui a tout juste le temps de tirer de nouveau et les deux projectiles explosent au contact de l'un et de l'autre.

    Le mal me cloue au sol, m'obligeant à envoyer mieux qu'une simple orbe chimique. Jeffrey n'a pas bougé, laissant le nuage verdâtre être soufflé par la brise. Lorsque ce fut fait, que la visibilité revenait, il pointa immédiatement le canon de son arme en direction du cœur, le mien. Seulement, il ne tire pas immédiatement. Il a face à lui un homme blessé, sans arme, qui pourtant pointe le pouce et l'index de sa main droite comme s'il en détenait une. Et il semble convaincu d'en avoir une. Le tout offre une minuscule brèche, une dizaine de secondes d'inactivité chez Jeffrey qui n'a pas compris ce que je foutais. Suffisant pour un salopard de mon espèce. De l'index, dix orbes chimiques pas plus grande que des balles de fusils viennent s'exploser sur le corps de mon vis-à-vis. Explosions en chaîne, l'homme est propulsé à terre, gémissant de douleur. J'ai évidemment visé genoux et torse, voir tête m'enfin, dans la précipitation, pas sûr d'y être parvenu.

      - Tu sais Jeffrey, l'on m'avait rarement tiré dessus...


    Brusquement interrompu par la douleur lancinante, j'appose une main sur la blessure, rampant jusqu'à la base de l'arbre pour m'aider à me relever.

      - Tu as du cran, cela ne fait aucun doute...


    Serrer les dents et pousser sur ses jambes, me revoilà debout, dos légèrement courbé vers l'avant. Aujourd'hui, quatre rats s'opposant au gouvernement ont péri des mains du Commandant Stark.

      - Du cran, mais pas suffisamment pour ôter la vie à un parfait inconnu sans être traversé par une seconde d'hésitation au moment crucial.
      - Mes camarades seront-là d'une minute à l'autre, tu n'en sortiras pas vivant !
      - Moi ? Mourir ? Noooon ! Tu te trompes cruellement si tu crois qu'ils viendront à bout d'un type comme moi ! Ce monde est fait pour les pourris ! Pour ceux qui n'hésitent pas à ôter la vie des gens qu'ils croisent, parfois sans raison, juste pour le plaisir de faire souffrir ! Sais-tu pourquoi Jeffrey ?
      - Parce que vous n'êtes qu'une ordure de la pire espèce, maudit pirate !
      - PIRATE ?! MOI ?! GIAHAHAHAH ! Et de quel équipage ferais-je partie, hein ?! J'appartiens à la marine, sale rat ! Ne m'insulte plus de la sorte alors que je tente de t'apprendre comment survivre dans ce monde !
      - La marine est tombée bien bas si elle accepte des pourris dans votre genre !
      - LA FERME ! … Avant de t'achever, garde bien cette phrase à l'esprit. Personne ne s'oppose au Gouvernement Mondial. Ceux qui osent le faire doivent être préparés à éliminer ceux que le Gouvernement enverra pour écraser la menace. En résumé, toi, être révolté contre le pouvoir en place, tu aurais dû apprendre à tuer avant de te mesurer à moi, l'homme envoyé pour faire le ménage dans les rangs révolutionnaires. Ce combat n'était pas équitable.


    Petite démonstration à présent, voilà comment on exécute un homme. Ramassant mon pistolet tombé à terre dans l'échange de coups, je me rapproche en titubant vers Jeffrey. Agenouillé à côté de lui, couvert de sang comme il l'est, il n'aurait jamais pu se relever seul, ni même empêcher l'inévitable. Le canon de mon pistolet se fraie un chemin au fond de sa gorge, mon doigt presse la détente. Cervelle qui vole et sang qui gicle, un de moins. Les autres sont toujours inconscients, bien. Un coup chacun dans la cervelle suffit à les faire trépasser. N'est-il pas étrange ? S'endormir pour ne plus jamais se réveiller ?

    Spoiler:
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    Je marche tout seul, au beau milieu d'une vaste étendue d'neige. ♪ Dans ma tête se trame un joyeux bordel. ♪ Cette foutue balle de fer me donne des coups de pieds dans la chair, dans ma tête le tout se répercute. ♪ Je suis mal sur cette île, et mal physiquement, peut-être un poil trop fragile. ♪ Allô Lilou bobo, Lilou tu peux me retrouver ? J'suis pas bien. ♪ Allô Lilouu bobo, allô Lilou bobo... ♪

    Pulupulupulu. Pulupulupulu. Pulupulupulu. Gotcha !

      - Mushi Mushi ? Ingénieur en Chef Lilou Bennett Jacob, j'écoute ? Qui est à l'appareil ?
      - Ici le Commandant Stark... Où en êtes-vous dans votre avancée soldat ? Personnellement... le public va devoir patienter avant de voir débouler le grand méchant loup... j'ai... rencontré quelques complications.


    J'ai du mal à m'exprimer, chaque phrase se voit entrecoupée par une vague de douleur m'obligeant à m'interrompre et respirer un coup. Il suffit à l'Ingénieur de jeter un œil la grimace permanente qu'affiche son escargophone, ce dernier représentant mon propre faciès, pour comprendre que je suis mal en point. Il y a de la casse chez le Commandant Détraqué, aucun doute. Ou alors c'est l'image d'un escargot affublé d'une perruque rousse qui m'fout aussi mal... Quoi qu'il en soit, la conversation s'enchaîne, ne dure qu'une minute environ, le temps de se tenir au courant et d'énumérer ce qu'il serait bon de faire. Elle a retrouvé la trace de Jenkins, une chose de faite. Elle va se charger de secourir cet incapable de Roi. Encore un point à m'enlever de l'esprit, que du positif. Je n'ai plus à forcer l'allure pour atteindre le château, cela n'était de toute manière plus possible avec une balle dans la peau. C'est qu'elle s'est logée au mauvais endroit la garce. Pas assez pour me tuer, suffisamment pour restreindre mes mouvements.

      - Entendu, faites donc cela... Et si cet imbécile de Jenkins meurs contre Staline... qu'il en soit ainsi. Certaines personnes ne supportent pas la défaite. De mon côté... je vais tenter de ralentir l'avancée... de Krabbs et ses hommes. Un peu de poissons fumé au dîner... vous en pensez quoi ma chère ? Niah-ahah-ah ! Arg, Keuf Keuf ! Terminé.


    Et chacun raccroche de son côté, tous deux ayant de longues heures pénibles à affronter. Il y a une chose que j'ai volontairement omis de préciser à la rouquine. Déclencher des explosions à la chaîne et piéger l'équipage de l'Homme-Poisson est une bonne idée en soit, seulement le faire sans explosifs risque de s'avérer ardu. Car explosifs je n'ai plus, le sac étant perdu avec l'autre hippopotame albinos. A moins d'être frappé par la chance, jamais il ne retrouvera ma trace. Alors j'opte pour revenir sur mes pas, espérant qu'il n'a pas bougé d'un pouce. Enfin, qu'il ne soit plus là ne me dérangerait pas, tant qu'il n'a pas entraîné avec lui mon sac contenant bombes et carte des lieux. Cinq minutes de marche environ, huit à mon allure et sans trop vouloir forcer et m'épuiser inutilement. Il aurait été bon d'avoir des nouvelles du Contre-Amiral et des troupes restées sur le Léviathan. Ne devait-il pas mener l'offensive dans la journée ? Le temps qu'il arrive, la nuit sera tombée à n'en pas douter.

    Et en attendant, l'abandonné Stark Lazar, fraîchement Commandant, lutte pour sa survie dans le froid mordant de Drum, île hivernale infernale. Si jamais j'ai le malheur d'avoir des gosses un jour, cela me fera une histoire touchante et gerbante à raconter. Mes aventures au Royaume de Sakura, ou comment j'étais faible et fragile à l'époque. Nan, pas moyen de raconter mes moments de faiblesses, même à mes petits diablotins. Hum, l'autre couillon que j'ai abattu ne disait-il pas qu'il avait demandé des renforts ? Une mouette seule et blessée face à une horde de rats ? Voilà un combat qui devrait faire une anecdote mémorable. Si j'arrive au bout... Chaque pas est plus pénible que le précédent, l'impression que le projectile logé dans ma chair grignote cette dernière seconde après seconde. Pour autant, j'abandonne pas. Je fais partie de ces gens qui ne supportent pas l'échec. Qui seraient prêts à tuer pour l'éviter. Le temps s'écoule et l'écart se fait moins grand avec mon point de chute.

    Le point où j'ai chuté de l'animal. Ou devrais-je dire, le point où cet idiot m'a expulsé de son dos, encore. J'y suis enfin, pas trop tôt. Nom d'un panda daltonien ! La révolution est là elle aussi ! Ils se sont arrêtés à cause de mon sac et de Coco. Ils doivent comprendre que quelque chose ne tourne pas rond ici. Je me planque derrière les arbres et les buissons, en profite pour reprendre mon souffle, essuyer la sueur qui coule de mon visage et jeter un œil à l'état de ma blessure. C'est moche à voir. J'ai arrangé cela comme j'pouvais en attendant d'être tranquille pour retirer la balle. J'observe depuis ma cachette, attentif aux mouvements des révolutionnaires.
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    Un petit rat révolutionnaire. Deux petits rats révolutionnaires. Onze rats révolutionnaires au total ! Tout cela rien que pour moi ? Comme c'est meugnon les amis ! C'est que je me sentais seul moi ! Les Rhinos Storms se rassemblent sans moi, Coco n'a pas bougé d'un poil depuis que je l'ai laissé, quatre anciens ennemis baignent dans leur sang. Tout seul quoi, pas un ami. Alors ils sont venus de leur campement, si cela en est un. Ils n'ont pas mis longtemps à rappliquer, il ne doit pas être bien loin. Je devrais aller y faire un tour histoire de me présenter, tant pis pour Krabb et ses larbins, la révolution est plus dangereuse actuellement. Rouquine Ingénieuse m'a informé qu'elle avait attaquée un campement plus tôt, la destruction d'un second porterait un coup au moral des troupes adversaires, je me trompe ? Encore faut-il parvenir à le démolir. Dans mon état, ce ne sera pas une partie de plaisir. Dans un premier temps, se débarrasser de cette patrouille afin de récupérer mon sac et l'hippo' albinos.

    Il est temps de faire parler mes capacités. Rangeant mon pistolet dans la poche intérieure de ma veste, dégageant mon front d'un geste de la main les quelques mèches y nichant, je souris. Rien de rassurant pour mes victimes, ni même-moi. Si Coco posait ses deux yeux ahuris sur mon faciès, il frissonnerait de peur, la mine du grand psychopathe Stark s'installe en maître sur mon visage. Il faut au moins cela pour venir à bout d'un tel nombre d'hommes armés, délaisser son humanité. L'esprit focalisé sur la façon d'éliminer la menace, le plus rapidement possible afin de minimiser les dégâts. Trois hommes fouillent le sac, ceux-là n'ont pas les mains sur leurs fusils. Deux autres surveillent l'animal à poils longs, on ne sait jamais ce qu'il pourrait faire avec son regard fourbe. Deux sont restés un peu en retrait, afin de neutraliser quiconque aurait eu l'idée de les suivre. Enfin les quatre qu'il reste, sont espacés au centre de tout cela, jetant quelques regards aux environ, sans plus. L'un d'eux porte un Den Den Mushi. 

    Il sera à neutraliser le premier. Comme les trois du milieu qui l'accompagnent, ceux-là doivent mourir en premier. Il se trouve que j'ai la technique idéale pour cela.

      - Chemical Juggling. Pluie d'Orbes Chimiques Explosives.


    Rares sont les fois où j'ai recours à cette technique ô combien pratique lorsqu'il s'agit de neutraliser les ennemis, tout comme l'équipement que ce dernier porte. La pluie d'orbes s'abat sans qu'aucun ne puisse identifier la source d'un tel pouvoir. Petites gouttes qui paraissent inoffensives, elles explosent au moindre contact, noyant les quatre malheureux dans une vague de déflagrations qui se révèle fatale. Un nuage verdâtre fluorescent recouvre la scène, dissimulant aux yeux des autres la finalité de cet assaut surprise. Le résultat est sans appel, quatre corps tombent dans l'épais manteau de neige. Tous les quatre sont mortellement brûlés, vêtements en lambeaux, expression de douleur profonde encrée sur leur visage. L'escargophone n'a pas eu plus de chance, complètement hors service qu'il est, ayant rendu l'âme lui aussi. Les larmes sont retenues côté révolutionnaires, qui n'en reviennent pas. Ils ne comprennent pas comment un tel phénomène a pu se produire. 

    Et ils n'étaient plus que sept, bwahahah.

      - On ne devrait pas rester ici ! La pluie pourrait retomber, cela nous serait fatal !
      - Arrête tes conneries, depuis quand est-ce qu'il pleut des bombes ici ? On nous a fait un sale coup.
      - Putain d'île de merde ! Qui ? Pirate ou Marine ?
      - Calmez-vous les gars, ceux ou celui qui a tué nos frères ne peut pas être bien loin, on attend et on observe. Stills, Carter, rapprochez-vous un peu les gars. Elias et Earl, cessez de surveiller cet animal, l'est inoffensif. Lâchez pas vos armes, ouvrez l'oeil, je sais ce qu'il ou ils veulent. Ils vont devoir se montrer pour l'avoir.
      - Dans le mile l'ingénieur, c'est ce sac que tu serres fort de tes doigts gantés qu'il me faut. Maintenant, comme tu peux le voir, j'ai dans les mains de quoi tous vous éliminer en un seul coup hein. Vous n'êtes pas en position de force sales rats. Juste en position de me renseigner. 
      - Oh mon dieu ! Quelle sale gueule mon pauvre ! T'as pas dû avoir la vie facile tous les jours toi !
      - Schouag-houag-houag ! Bien parlé Stills ! On va t'arranger l'portrait l'affreux !
      - L'abominable est un terme qui me conviendrait mieux, plus élégant je trouve. Vous êtes ? Petit gros et tête de tortue ? Ne vous moquez pas de l'apparence des autres si vous n'êtes pas irréprochables allons ! Vous finissez vexé ensuite ! C'est très mauvais pour...
      - La ferme merde ! Tu viens faire quoi ici ? C'est toi que désigner l'appel en urgence du Den Den Mushi de Jeffrey ?
      - Jeffrey ? Jeffrey... Oh oui ce Jeffrey là ! Un mauvais garçon ce Jeffrey ! Il m'a tiré dessus le malpoli ! Horrifiant, n'est-ce pas ? On ne peut plus marcher dans la neige sans finir avec le ventre troué, quel monde de fous...
      - Te fous pas de nous ! Jeffrey est un bon gars !
      - Était en fait, conviendrez mieux, là encore.
      - Oh le sale enfoiré... J'vais m'le faire !
      - NON ! Idiot ! Suis-je le seul à voir cette énorme boule qui trône au-dessus de lui ? C'est la même couleur que la pluie d'il y a peu ! Réfléchis deux secondes et imagines les dégâts qu'elle causera si elle s'écrase dans sa chute une fois que tu l'auras tué ! Tu as envie d'être expulsé au QG sans toucher le sol ? Pas moi.
      - Je ne sais pas où se trouve votre Quartier Général, mais l'idée de faire voler ce couillon me plaît bien, essayons ! Chemical Juggling. Orbe Chimique Explosive Géante.
      - NOOOOOOOOOOOOOON !
      - BWAHAHAHAH !


    BAOUUUUUUUUUUUUUM


    Oh bordel de merde ! Stark Lazar, tu es un crétin. Et un suicidaire. Forcément que cela ne fait jamais bon mélange. L'explosion de l'orbe géante n'était pas sans conséquence, je le savais. Heureusement, je me trouvais éloigné du centre de la déflagration, encore que j'étais sacrément secoué. Le souffle de l'explosion avait envoyé valser ma carcasse sur plusieurs mètres en arrière, m'éloignant des révolutionnaires. Groggy, je me relevais maladroitement, titubant, le corps penchant d'avant en arrière, de droite à gauche. A l'intérieur de ma tête, une grande bataille se déroulait. Comme si une dizaine de canons venaient de pilonner la zone, ce qui expliquait ce sifflement permanent me vrillant les tympans. Sensation insupportable. Le visuel complètement détraqué, l'image se balançait comme un navire malmené par une terrible tempête sur la mer de tous les périls. Du sang s'écoulait de mon front, entaillé dieu sait comment.

    Si la puissance de ma technique m'avait à ce point malmené, je ne pouvais qu'imaginer ce que ces chiens étaient devenus. La démarche hasardeuse, le son strident dans les oreilles ne cessant de me harceler, neutralisant temporairement mon ouïe, je dois me fier à une vue peu rassurante et un toucher quasi-inexistant. Car là aussi, je n'étais pas au top. Aucune sensation ne me saisissait lorsque j'appuyais une main contre l'écorce noircie d'un des arbres. Posant les yeux sur la scène devant moi, ce que j'y vis me fit éclater de rire. Des membres éparpillés dans toutes les directions. Du sang à foison, un cratère à l'endroit où l'orbe géante était retombée, un peu de fumée. La victoire était mienne, une fois de plus. Triomphant, mais à quel prix ? Mes sens semblaient neutralisés. M'avançant de quelques pas, je cherchais du regard mon sac. Coco semblait avoir fuit les lieux, ce trouillard. Bon sang, qu'était-il advenu du sac ? Par où ce connard l'a balancé avant d'exploser ?!

    Joli réflexe au passage, de notre décédé favoris. Se délester du sac contenant de quoi rendre l'explosion cinq à six fois plus monstrueuse, c'était intelligent. Il s’imaginait sans doute pouvoir survivre à mon assaut. Il n'a pas eu cette... Une charge brutale et furtive vient me couper dans mon élan, me découpant au niveau du flanc gauche, dans un plaquage dévastateur. Serrer les dents et tenter de localiser la menace. Affalé sur moi, respirant bruyamment, saignant et cramé de toute part, certainement un survivant de mon nettoyage. La douleur se propage dans l'intégralité de mon corps, le clouant au sol le temps de s'en remettre. Un visage rentre dans mon champ de vision, la grimace que j'affiche témoigne de mon étonnement, tout comme mon agacement à le savoir encore en vie. Foutu révolutionnaire incapable de savoir quand trépasser ! Il semble revenir de l'enfer. Dévoilant une moitié de visage ravagé par l'explosion, la peau laissant place à une chair brûlée.

    Il est animé par la rage, la vengeance. Il veut me faire payer, mais est à bout de souffle. Tout comme moi, il ne lui reste rien. Seulement la réserve, ce qui pousse son corps à bouger tout seul, dépassant la fatigue et les blessures, l'instinct de survie. Mon poing cogne le nez qui cède au contact, mon bras retombant mollement à la fin de son mouvement. A bout de force, il me reste tout juste de quoi cogner. Et encaisser les coups. Son poing dans un premier temps, qui s'abat lourdement sur mon front. Deux doigts amorcent la riposte, d'une fourchette vicieuse dans les yeux, repoussant l'assaillant sur le côté. Il hurle, se frotte les yeux, m'insulte. Je ricane nerveusement, il va crever pour de bon cette fois. Le coup porté à l'aveuglette me prouve le contraire. Un revers, poing fermé, tout droit dans la tempe, de quoi m'envoyer à terre sans résistance. Je ne sens même pas le contact avec l'épaisse couche de neige qui sursaute au contact de mon corps.

    Présent physiquement, ailleurs psychologiquement, je fais l'effort de me tourner sur le dos, ainsi je peux le voir venir sur moi, titubant. La semelle de mon pied repousse un premier assaut, son genou droit craquant et cédant complètement à l'impact. Il s'écrase. Ma main farfouille l'intérieur de ma veste, il hurle, bave et rampe jusqu'à moi, l'on pourrait s'imaginer qu'il veut me bouffer. Sa main agrippe ma cheville, la mienne le manche de mon pistolet. Il ouvre grand la gueule, menaçant, désespéré, je presse la détente, l'arme crache la mort et la balle déchire la gorge du clébard. Mort sur le coup. Soulagé, lessivé, je ne chercherai pas à me relever, simplement souffler et m'estimer d'heureux d'avoir survécu. Me féliciter également, cette survie a lieu car je ne suis pas faible tant mentalement que physiquement, cela fait la différence avec bon nombre d'hommes ici. Je dois tout de même reconnaître que la révolution forme bien ces hommes...
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    Tseuh. Stupide mouvement révolutionnaire, je te crache dessus. Incapable d'Alheïri, je te crache dessus. Minable petit Double Crasse, je te crache dessus. Toi la rouquine au tempérament de feu, je te crache dessus. Vous les braillards des montagnes, je vous crache dessus. Toi corps si faible qui est le mien, je te crache dessus. Et ô toi paysage hivernal qui causera notre perte à nous, Rhinos Storms, je te crache dessus. Cela fait beaucoup de crachats à disperser aux quatre coins de Drum, mais j'ai beaucoup de salive et encore plus de haine à déverser. Depuis que j'ai quitté ma Blue tranquille qu'était South, il ne m'arrive que des emmerdes et je n'ai de cesse de finir dans un état s'approchant des cadavres que je sème sur mon chemin. Comprenez qu'au bout d'un certain temps, j'explose. Ce qui est actuellement le cas, alors que mes pas me mènent vers un possible camp révolutionnaire. C'est tout du moins ce qu'il y avait marqué sur la carte et les repères établis par Lilou.

    Avançant lentement, titubant, crachant mon sang par moment, ce qui me pousse à continuer n'est plus le désir de vivre, mais celui d'ôter la vie. Pour chaque coup reçu depuis le débarquement sur le Royaume, 10 hommes mourront. Dieu sait que des coups, j'en ai subi, le nombre total d'hommes à abattre s'allongeant à plusieurs dizaines, frôlant même la centaine. Lorsque je faisais encore route vers le château du roi, chevauchant ce foutu hippopotame albinos, j'avais eu tout le loisir d'étudier et mémoriser quelques éléments clés de la carte. Cette base révolutionnaire installée non loin du pilier central avait retenu mon attention, du fait du danger qu'elle représentait de par sa proximité avec mon objectif à atteindre. Désormais, elle représentait une occasion d'assouvir des pulsions sanguinaires. Il était temps d'inverser les rôles. Terminé le Lazar souffrant et luttant contre la mort. Laissons place à l'émissaire de la mort, dont le maquillage est tellement ruiné que la peau est visible à plusieurs recoins du visage.

    Je n'ai pas le temps d'arranger cela, il me faut rejoindre ce lieu au plus vite afin d'y recevoir des soins. Cela faisait partie de mon plan, le rafistolage par un médecin du coin. Manipulé les esprits de manière à me faire passer pour un allié, ou au minimum un pauvre civil innocent qui aurait été malmené par cette Marine crasseuse. Là, à l'abri du froid et des combats, ils me requinqueraient, soigneraient mes blessures et m'offriraient à manger et à boire. Avec de la chance, ma couverture serait telle que je pourrais m'offrir le luxe de dormir un peu avant de tout raser. Ou tout faire sauter, c'est comme vous l'entendez. Enfin pour cela, il me faudrait parvenir à le rejoindre, ce foutu camp. Il me semble bien loin soudainement, maintenant que je forçais sur mes jambes pour m'y rendre. Intérieurement, je riais de moi-même et l'allure pittoresque que je devais arborer. Un zombie avançant en ligne droite, traînant sa carcasse animée par l'envie de mordre dans la chair.

    Le corps meurtri, l'esprit guère mieux. Une lueur d'espoir sembla animer mon regard lorsque ce dernier remarqua une étrange silhouette se dessinant à quelques centaines de mètres de ma position. J'y étais, cela ne faisait aucun doute, c'était bien le lieu que je cherchais à atteindre depuis une bonne demi-heure de marche hasardeuse. Hasardeuse et douloureuse, chaque pas amorcé propageant une vague de douleur dans l'intégralité du corps, allant du bout de mes orteils au sommet de mon crâne. Depuis l'altercation musclée et explosive avec la patrouille révolutionnaire, mon visage n'affichait qu'une seule expression, la souffrance. Nulle place à la folie, au mépris, tout cela était chassé à grands coups de pieds par une souffrance bien présente et solidement encrée dans la chair. Tout en me rapprochant de l'entrée du camp, qui de proche ressemblait plus à une ville qu'autre chose, je priais pour qu'un médecin y soit présent. Et surtout, pour que mes allures de psychopathe ne me trahissent pas.

    C'est bien comme cela que les gens me définissent, non ? Un foutu psychopathe au visage hideux et déformé par un sourire sadique. Avant que l'on remarque ma présence, je prenais bien soin de retirer tout ce qui pourrait me relier à la Marine. Ou ce qui pourrait faire de moi un ennemi potentiel. Ainsi, je me débarrassais de mon arme à feu, de mes galons d'officier subalterne et de ma grosse veste en fourrure aux couleurs de la Marine. La vague de froid qui vint me percuter immédiatement après l'avoir retiré me fit regretter ce geste, mais je devais m'en séparer afin d'éviter d'éveiller les soupçons. Je me rapprochais ainsi, dans mes habituels vêtements mauves, visage et posture marqués par la fatigue et le mal enduré. Je retins un sifflement d'admiration en découvrant l'architecture des habitations du coin. Du moins, ce qui en dépassait des portes bloquant l’accès à l'entrée de la ville. D'imposants abris construis avec des blocs de glace, formant un toit sous forme de dôme. Des igloos. Plusieurs séries d'igloos.

    Cet endroit ne manquait pas de monde, rester à espérer que cela soit majoritairement des civils qui l'occupaient.
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      A mesure que tu rapproches tu notes une foule de détails intéressant dans le bled. Le fait que les rares passants qui ne portent pas l'uniforme hivernal des révos que tu as tué n'ont pas l'air très heureux de se balader dans les rues, rasent les murs et se dépêchent, évitant ostensiblement de s’arrêter pour discuter quand ils se croisent. Tout ça sent la loi martiale a plein nez. Un sorte de couvre feu confirmé par le fait que dans les rues des patrouilles révos se promènent ostensiblement par pack de six, l'air méchants et prêt à bondir, inspectant attentivement les locaux qui passent prés d'eux...

      Avec ton look de parfait touriste, rentrer dans le coin ne va pas être évident. Heureusement que les révos ne semblent pas garder réellement la ville. Juste s'y montrer oppressant et vainqueur. La plupart de ceux qui ne sont pas en haut ou dans la vallée doivent zoner plutôt dans la zone du téléphérique qui permet de monter au pilier. D'aprés Lilou un camp provisoire est installé la bas. Le genre village de tente version neige...

      Passant en mode discret tu évites les patrouilles pour te glisser jusqu'aux igloos les plus proches. Tu tournes autour jusqu'a la porte... Gelée ? Bizarre, comment font les gens pour sortir s'ils ne virent pas la neige de la nuit... Une rapide inspection et la vision d'une bouffée de fumée sortant du sol te fournit la réponse, une bonne partie de la ville doit être enterrée. Plutôt malin niveau conservation de la chaleur. Y'a peut être moyen de rentrer par la...

      Tu te prépares a quitter l'abri de l'igloo pour filer vers la trappe quand une main se pose soudain sur ton épaule...

      -Mon gars, faut pas rester dans le coin !

      Quand Lazar joue les sauveurs... Character-concept-old-man-by-caiobuca-d4pm878_imagesia-com_7ncp_large

      Surgissant d'une ouverture dans l'igloo contre lequel tu es collé, un vieux type à l'air louche et au nez rouge te regarde avec un je ne sais quoi d’exalté dans le regard... Il a bu ?

      -Faut rentrer tout de suite, ces chiens de révos arrivent et y s'ra pas dit que le vieux sergent O'Hara les laissera choper un marines ! Non mon gars j'te le dit ! Ptuu !

      Et le vieux de cracher un glaviot noir de chique sur le sol gelé... Coup de bol ? Piège ?
      Derrière l'igloo un aboiement...

      -Vite, z'ont lâchés les sales clebs...
        - Vous êtes qui vous ?
        - O'Hara que j't'ai dit ! Tu serais pas sourd ?
        - J'entends parfaitement...
        - Alors rentre vite mon gars, les clebs sont là !


      Il a raison, les aboiements se rapprochent, indiquant que la patrouille révolutionnaire ne devrait pas tarder à passer dans le coin. J'ai beau ne pas totalement faire confiance à ce vieil homme, la perspective de tomber sur six hommes hargneux et armés, accompagnés de chiens aux crocs aiguisés ne m'enchante guère. Sans plus me faire désirer, je m'engouffre dans l'ouverture, rejoignant ainsi l'intérieur de l'igloo. Son propriétaire si c'est bien le cas, me montre du doigt une chaise sur laquelle il m'invite à me poser. M'y affalant dessus dans l'instant qui suit l'invitation, je dévisage le vieil homme qui s'affaire à me servir de quoi me réchauffer. Un grand verre de rhum. Il ne fallait pas s'attendre à boire le thé avec un homme empestant l'alcool. Alors qu'il me tend mon verre, j'en profite pour le dévisager un instant. Examiner d'un peu plus proche le faciès de cet étrange personnage. Qu'est-ce qu'un vieux marine, sans doute à la retraite, viens faire ici ?

        - Une île hivernale comme le Royaume de Sakura, où les conditions de vie sont rudes, on a vu mieux comme coin de vacances. Pourquoi êtes-vous ici, Sergent ? Enfin... si vous avez réellement servi dans la Marine fut un temps. Permettez-moi d'avoir des doutes à ce sujet. Êtes-vous réellement ce que vous prétendez être ?


      Des voix s'élèvent de l'autre côté de l'abri en glace, les révolutionnaires sont tout proches et les chiens plus actifs qu'ils ne l'ont jamais été. Impossible de savoir ce qu'il se passe à l'extérieur pour l'instant, j'ai l'impression cependant qu'ils ne m'ont pas découvert. Et si c'est le cas, il leur faudra un peu de temps avant d'être en mesure d'avoir une position exacte. Avalant quelques gorgées de rhum, l'alcool me brûle la gorge à la descente et produit le même effet au niveau de l'estomac, l'effet est instantané, il me semble déjà moins ressentir le froid. Pour atténuer la douleur suite aux blessures en revanche... Le vieux me dit qu'il faut bouger, rester là est mauvais dans mon état, d'autant que ce n'est qu'un abri destiné à surveiller les mouvements des patrouilles dehors. La population de cette ville se cache comme je l'imaginais, sous le sol, s’abritant ainsi du froid, des tempêtes de neige et aussi des rats surveillant le coin.

        - Vous avez eu le temps de creuser des galeries souterraines reliant les habitations les unes aux autres... depuis combien de temps êtes-vous là ?


      Je continue de poser mes questions tandis que nous arpentons les tunnels sous la ville. O'Hara sait parfaitement où il va et il a compris qui j'étais au premier coup d’œil. Le suivant tant bien que mal, serrant les dents pour ne pas m'écrouler avant d'avoir rejoint notre destination, je reste néanmoins sur mes gardes. Se faire passer pour quelqu'un afin de mieux me dénoncer ou m'éliminer, c'est une pratique courante. J'ai moi-même tenté de faire de même. Nous arrivons chez lui, l'endroit est déjà plus vaste que le précédent. Plus chaud aussi, la température y étant bien meilleure à cette profondeur. Cela reste pour autant modeste. Une pièce circulaire, dont trois galeries s'échappent des cloisons, l'une étant celle que nous avons empruntés. Quant aux deux autres, ce sont la chambre du vieil homme et la salle de bain. Une table ronde au centre de la pièce, des chaises, quelques meubles tout autour, rien de bien extravaguant.

        - C'est pas du luxe ici, mais t'y seras en sécurité mon gars ! T'as besoin de te requinquer un bout avant de reprendre la route, tu peux dormir ici quelques heures. J'vais aller voir un ami qui devrait pouvoir nettoyer tes blessures, attend ici et grignote un morceau, ça peut pas te faire de mal, t'es tout pâle.


      J'esquisse une sourire à moitié déformé par la souffrance qui me ronge le corps. Je n'aime pas devoir me reposer sur les autres, seulement je n'ai plus vraiment le choix maintenant. En prenant place sur la chaise devant laquelle m'attend une assiette de viande proposée par le vieux, ma vue se trouble et mon estomac hurle famine. C'est du lapin qu'il me dit. Vachement gros les morceaux pour du lapin, ils devaient être obèses les malheureux... M'enfin, je mange tranquillement mon repas et m'en vais m'allonger sur le lit, histoire de récupérer avant la venue de fameux ami. J'espère pour le Sergent qu'il ne fera pas le con en ramenant des révolutionnaires...
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        Il ne faut que quelques minutes pour qu'O'Hara revienne, et il n'a pas ramené un copain, mais deux. O'Flanagan, et O'Flaerty, deux vieux débris à l'air aussi coriace, usagés et alcooliques que lui...

        Et pendant qu'O'Flanagan sort une médication a base de gnole qu'il s'empresse de t'appliquer à l'extérieur comme à l'intérieur, il ne te faut pas long pour apprendre tout ce que tu veux savoir sur eux.

        Les trois hommes sont tous retraités de la marine d'élite, plus de deux cent ans d’expérience militaire à eux trois, plutôt impressionnant non ? Ils ne sont pas natifs d'ici mais s'y sont installés pour y couler une retraite paisible. O'Flaherty parce qu'avec ses problèmes de santé il avait besoin de médecins à demeure, et les deux autres parce qu'O'Flaherty étant leur seule pote encore en vie, ils ne voyaient pas d'inconvénient à le suivre n'importe ou...

        Ils n'ont évidemment pas creusés les tunnels qui font partie intégrante de la ville, et qui permettent de rester au chaud et de continuer a rendre visite aux voisins même en pleine tempête de neige... Et qui offrent aussi un accés à des sources chaudes souterraines qui rendent la vie ici tout à fait supportable.

        Et ils sont positivement enchantés de voir que la marine s'est enfin décidé à bouter ses maudits révos hors d'ici et sont tout prêts à reprendre les armes et à repartir comme en 40.. 1540 oui oui, la grand guerre du triangle rouge sur le Nouveau Monde...

        Et ils aussi fait avide de t'arracher les détails de l'opération en cours que de te fournir aide et assistance. Plans du coin? Rapport des forces révos ? armes ? Alcool ? Y'a qu'a demander, ils ont tout ce qu'il faut...
          Il ne fallut pas plus d’un quart d’heure pour que l’impressionnante armée de la marine n’assiège la bourgade dans un brouhaha énorme. Elle avait fini par dépasser la vallée enneigée, celle-là même qui avait marqué le premier mais également le dernier échec de toute cette troupe. Décidée comme elle était, rien ne pouvait l’arrêter, et ce n’était certainement pas ces révolutionnaires de pacotille qui allaient prouver le contraire. Le village (Ou la ville pour d’aucuns) me semblait rustique. Il n’y avait que d’immenses igloos construits çà et là. Un sentiment soudain mais profond, allié « aux voix » que je pouvais entendre de temps à autre, m’indiquèrent clairement que les civils n’avaient pas déserté les lieux. Un croisement fougueux pouvait donc engendrer des pertes ; et partis comme nous l’étions, il m’était pratiquement impossible de prévenir mes soldats d’y aller mollo. En même temps, si nous n’avions pas affaire à des révolutionnaires extrémistes, tout allait aller marcher comme sur des roulettes ! C’est donc au pas de course que nous traversâmes le village sans la moindre difficulté. Notre objectif était maintenant de prendre possession des environs, mais aussi du téléphérique. Une armée aussi nombreuse ne pourrait sans doute pas monter au pilier central, aussi allais-je prendre avec moi les meilleurs combattants, soit les plus gradés de notre bataillon…

          Mais alors que j’avais les yeux rivés sur l’immense pilier dit « central », une réalité à quelques mètres de moi, me força à arrêter brutalement ma course. Il en fut de même pour tous ceux qui me suivaient loyalement. Qu’est ce qui avait bien pu me faire freiner ainsi ? Simple : Une multitude d’hommes armés jusqu’aux dents et prêts à défendre le téléphérique au péril de leurs vies. Une armée de révolutionnaires. 200 ? 300 ? Peut-être même 500 ? Je ne le savais pas. Ce qui est sûr, c’est qu’ils étaient nombreux. Aussi nombreux que le propre régiment que je dirigeais. Le seul aspect qui me soulagea était le fait que la bourgade était derrière nous. Environ à 800 mètres de l’endroit où nous étions. Un vaste terrain enneigé parfait pour une bataille meurtrière et sanglante. Meurtrière parce que je n’avais pas l’intention de garder ne serait-ce qu’un seul prisonnier. Après ce qu’ils avaient fait à notre vice-amiral, le mot pitié ne faisait vraiment plus partie de mon vocabulaire. Aussi, décrivis-je un sourire mauvais et édenté. La première ligne de nos ennemis recula légèrement face à ma mine inquiétante. Tous me connaissaient surement. Et ces mêmes gens avaient dû savoir que j’avais maltraité l’un des leurs, à savoir l’autre enfumé-là. Lentement, je levai mon arme en l’air. Mes soldats prirent position. Nos adversaires aussi. Lorsque je l’abaissai d’un mouvement vif, je m’écrirai :

          - CHARGEZ !


          Aussitôt dit que je m’élançai rapidement vers mes adversaires pour donner l’exemple. L’onde tranchante que je produisis fit valser pas moins d’une vingtaine de corps dans les airs. L’occasion pour mes hommes de traverser leur défense et de semer le chaos dans leur unité. Très vite, la bataille se généralisa. Chaque révolutionnaire se battait contre deux marines au moins. Nous avions clairement l’avantage du nombre, tout compte fait. Comme dans une danse endiablée, les cheveux au vent, je bougeai çà et là, tout en m’attelant à trancher le moindre adversaire qui osait s’approcher un peu trop de moi. La neige sous nos pieds prit rapidement une teinte pourpre. D’ailleurs, mon visage était lui-même marqué par le sang de mes ennemis. Un véritable carnage s’orchestrait. Alors que j’eus fini de décapiter deux idiots, j’entendis une voix criarde derrière moi ; mais à peine voulus-je effectuer un revers avec ma lame pour avoir cet imprudent que ce dernier hurla de douleur, avant de tomber au sol comme une merde. Quelqu’un l’avait eu avant moi. Lorsque ma vue se prolongea un peu plus loin que celui qui voulait m’avoir en traitre, j’aperçus une silhouette qui m’était familière : Le commandant Stark riait à gorge déployée au beau milieu de cette hécatombe. J’eus un soupir puis un sourire en l’apercevant prendre autant de plaisir. Je savais que c’était un dérangé, mais au moins, il s’appliquait à la tâche…

          - Hohé Stark ! Viens me balayer leur camp !

          Je l’avais appelé comme si de rien était, avant de lui pointer le camp improvisé qui nous bloquait l’accès au téléphérique. Entre les tentes plantées çà et là, ainsi que les fils de fers et barbelées qui les encadraient foutrement bien, il nous fallait un expert. Je pouvais expédier cette tâche en quelques coups de lames, mais je préférais réserver mes forces pour ce qui nous attendait sur le pilier central. J’avais l’intuition que ça promettait là bas et que je n’allais pas avoir le temps de me la jouer, comme je le faisais là, maintenant. Un marine qui semblait aussi bizarre que le commandant s’approcha de lui et lui remit un paquet suspect. Tout ça en pleine bataille, si si. Notre supériorité numérique nous permettait bien de choses, il fallait l’avouer. Une fois que le Stark vérifia sa marchandise, un sourire diabolique vint fendre son horrible visage. Il se mit à ricaner avant de s’approcher de l’entrée de leur camp, le tout sous une démarche digne d’un zombie. Ce mec était un cas, vraiment ! Ketsuno finit par s’approcher de moi inquiète. Notre victoire était quasiment totale sur cette armée de révolutionnaires que nous venions de balayer en un seul instant. C’était ça la force de la marine ! A peine ma cousine m’avait-elle questionné sur ce que comptait faire Stark qu’elle eut une réponse. Une série d’explosions retentit de manière assourdissante dans leur camp de fortune qui flambait à présent…

          - Beau boulot commandant !


          Je n’eus pour réponse qu’un rictus de sa part. Devant ce spectacle désolant, le clown maléfique semblait s’extasier. Je me retournai alors vers le champ de bataille. Le constat était sans appel : Nous venions d’écraser le dernier bastion ennemi en à peine une demi-heure seulement ! Quelques marines étaient également tombés, mais ce n’était pas encore le moment de les pleurer, d’autant plus que le plus dur restait à venir. Tout en rengainant mon meitou, je croisai mes bras en regardant le piler d’un air féroce. Bientôt, la plupart des lieutenants, commandants et commodores virent auprès de moi. Sans attendre je désignai les plus aptes à me suivre : « Stark, Ketsuno, Ayame et Sarkozyzy me suivront ! Marone, je te charge de coordonner nos hommes et de t’occuper des révolutionnaires restants. Si tu estimes qu’il est nécessaire de les supprimer jusqu’au dernier, n’hésite surtout pas. Je compte sur toi ! » Tous se mirent au garde à vous, avant que je ne dégaine une nouvelle fois mon arme pour saluer nos vaillants soldats. Ceux-ci me répondirent respectueusement en imitant les plus gradés, m’arrachant un sourire par la même occasion. J’allais me battre pour la justice, mais surtout pour eux, pour leur bravoure et pour notre pauvre vice-amiral. C’est ainsi que je fis volte-face avant de traverser le brasier qu’était devenu le camp révolutionnaire, ceux que j’avais cité à mes talons.

          Le téléphérique était à prêt à nous transporter. L’heure de la vengeance avait sonné !