La porte s'est refermée. On sentait la différence. L'air était écrasant. Menottes aux poignets, et entouré de gardiens, Grey s'imprégna malgré lui de cette ambiance. Sur sa droite, des barreaux derrière lesquels fumaient des marmites bouillonnantes. C'est ici qu'ils font la bouffe, dans l'entrée ? Et à gauche... Un siège en bois géant, sur lequel trônait un être tout aussi grand. Il était en train d'écrire. Tout avait l'air d'avoir été adapté pour lui. Une gardienne s'avança vers lui. Elle commença à lui parler.
- Mr le Vice-Directeur.
Petit à petit, une image s'est formée dans la tête du jeune homme. Encore plus grand, plus gros, une massue énorme, vert et boutonneux. Une sorte de Troll quoi. Il fallait au moins ça pour garder la prison dont on disait qu'il était impossible de s'évader. Mais revenons-en à nos moutons.
- Mr le Vice-Directeur ? Mr le Vice-Directeur ! Bon, passez-moi le Megascargophone !
Ce que s'empressa de faire un subalterne.
- MR LE VICE-DIRECTEUR ! LE NOUVEAU DÉTENU EST ARRIVÉ ! VÉRIFIEZ QUE TOUT EST BIEN EN ORDRE !
- Hum ?
Le Géant accorda enfin de l'attention à sa petite interlocutrice. Il devait être trop absorbé par ce qu'il écrivait, et du coup, la voix humaine n'atteignait pas ses oreilles. Mais maintenant qu'il savait qu'on l'appelait, la gardienne mit le Mégasargophone dans les mains d'un autre. Le Vide-Directeur reposa sa superbe plume dans l'encrier et regarda le groupe devant lui. Ses yeux s'attardèrent un instant sur un Grey quelque peu intimidé. Un Géant, quand ça vous fixe, ça laisse pas indifférent. Mais le garçon soutint néanmoins ce regard qui faisait presque sa taille.
- Oui, oui... Le rouquin... Alors, les papiers... Voilà. 11 Millions. Oui, on va pouvoir l'envoyer au 1er Sous-Sol. Mais d'abord, souhaitons-lui la bienvenue, et qu'on l'emmène au bain. Qu'il soit purifié !
Parmi la garde rapprochée de Grey, certains ricanèrent. Le détenu ne comprit pas pourquoi. Qu'y avait-il de drôle à ce qu'une personne prenne un bain ? Parce qu'il le ferait devant tout le monde ? Grey avait souvent été aux sources avec ses camarades de son île par le passé. Il ne serait pas gêné le moins du monde. On le prit par le bras, puis on l'emmena de l'autre côté des barreaux, là où il y avait les marmites. Ca sentait mauvais cette histoire.
- Pas de pouvoirs d'après nos informations. Vous pouvez lui ôter ses menottes. Que l'un de vous le garde en joue malgré tout.
Les entraves furent levées. Grey dut se déshabiller entièrement. On lui ordonna de se foutre dans l'eau fumante de l'un des récipients. Mais le jeune homme ne le fit pas. Normal, hein ? Ca devait brûler un max ce truc. Grey tenta de reculer d'un pas, mais une main dans son dos le poussa pour le faire tomber. Ce qui arriva. Projeté d'un seul coup dans le liquide pire que brûlant, Grey eut l'impression d'avoir été jeté dans le feu de l'enfer ! Un cri à en déchirer la nuit aurait été entendu si l'eau n'avait pas étouffé le son. Quand sa tête émergea hors de l'eau, le pirate s'empressa de reprendre sa respiration, interrompant son hurlement. Mais nul doute qu'il allait crier de nouveau.
La Commodore aurait adoré être là. Puis toute une série de connexions se fit dans le cerveau du détenu en un éclair. Commodore, qui allait prendre en chasse ses compagnons, de fiers combattants qui ne se laisseraient pas faire. Oui, fiers. Tout était question de fierté. Pour eux, pour les siens, Grey ne pouvait pas se laisser avoir. Il ne fallait pas que les Bloody Sorrow passent pour une bande de tocards !
- OUUUUAAAaaaah... Bain très plaisant ma foi...
La jouer au bluff. Commencer son cri de douleur et le transformer en bâillement. Mais fallait pas croire, la chaleur mordante de l'eau, il la sentait. Et ses effets s'en ressentaient. Grey devenait aussi rouge que ses cheveux. Chaque instant, il avait envie de hurler. Mais il réprimait ses cris, il se mordait les lèvres, à se les faire saigner. Pour ses camarades, plus un son de douleur ne sortirait. Il regarda ses geôliers sans sourciller, tout tremblant. Il résistait à son envie, se contenait de tout son être. Quand finalement des mains le tirèrent vers l'arrière, pour le sortir de là, il se rendit compte que le calvaire n'était pas terminé. Sa peau était toujours imprégnée de cette chaleur démentielle. Il fallait un moment pour que, graduellement, la douleur se dissipe. Mais quand on lui fila une serviette pour s'essuyer, la douleur regagna du terrain. on le frottait fort et sans ménagement. Apparemment, soit ils jugeaient le jeune homme incapable de se sécher seul, soit ils avaient considéré avoir déjà perdu assez de temps avec le nouveau. On donna à Grey une magnifique tenue à rayures qu'il enfila rapidement, puis on le refit passer de l'autre côté des barreaux.
L'air que le pirate avait trouvé jusque là lourd et chaud apparaissait soudain comme une caresse fraîche et plaisante. On lui remit ses menottes, puis les gardiens attendirent.
- Bon, on va le mettre dans la cellule 56.
- Oui, Mr le Vice-Directeur Judge !
On attrapa une fois de plus un bras de Grey, pour le guider à une porte qui donnait sur un escalier. En temps normal, dans une telle situation, Grey aurait cherché à mémoriser le maximum de choses, engranger les détails, pour, le moment venu, avoir plus de possibilités d'évasions. Mais ici, à quoi bon ? Il était foutu. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était garder la tête haute pour ses compagnons, qui eux aussi auraient fort à faire pour rester ensemble, surtout si le Commodore retrouvait leurs traces.
- Mr le Vice-Directeur.
*Ce mec est le Vice-Directeur ? Mais c'est un Géant ! A quoi peut bien ressembler celui qui dirige cet endroit ?*
Petit à petit, une image s'est formée dans la tête du jeune homme. Encore plus grand, plus gros, une massue énorme, vert et boutonneux. Une sorte de Troll quoi. Il fallait au moins ça pour garder la prison dont on disait qu'il était impossible de s'évader. Mais revenons-en à nos moutons.
- Mr le Vice-Directeur ? Mr le Vice-Directeur ! Bon, passez-moi le Megascargophone !
Ce que s'empressa de faire un subalterne.
- MR LE VICE-DIRECTEUR ! LE NOUVEAU DÉTENU EST ARRIVÉ ! VÉRIFIEZ QUE TOUT EST BIEN EN ORDRE !
- Hum ?
Le Géant accorda enfin de l'attention à sa petite interlocutrice. Il devait être trop absorbé par ce qu'il écrivait, et du coup, la voix humaine n'atteignait pas ses oreilles. Mais maintenant qu'il savait qu'on l'appelait, la gardienne mit le Mégasargophone dans les mains d'un autre. Le Vide-Directeur reposa sa superbe plume dans l'encrier et regarda le groupe devant lui. Ses yeux s'attardèrent un instant sur un Grey quelque peu intimidé. Un Géant, quand ça vous fixe, ça laisse pas indifférent. Mais le garçon soutint néanmoins ce regard qui faisait presque sa taille.
- Oui, oui... Le rouquin... Alors, les papiers... Voilà. 11 Millions. Oui, on va pouvoir l'envoyer au 1er Sous-Sol. Mais d'abord, souhaitons-lui la bienvenue, et qu'on l'emmène au bain. Qu'il soit purifié !
Parmi la garde rapprochée de Grey, certains ricanèrent. Le détenu ne comprit pas pourquoi. Qu'y avait-il de drôle à ce qu'une personne prenne un bain ? Parce qu'il le ferait devant tout le monde ? Grey avait souvent été aux sources avec ses camarades de son île par le passé. Il ne serait pas gêné le moins du monde. On le prit par le bras, puis on l'emmena de l'autre côté des barreaux, là où il y avait les marmites. Ca sentait mauvais cette histoire.
- Pas de pouvoirs d'après nos informations. Vous pouvez lui ôter ses menottes. Que l'un de vous le garde en joue malgré tout.
Les entraves furent levées. Grey dut se déshabiller entièrement. On lui ordonna de se foutre dans l'eau fumante de l'un des récipients. Mais le jeune homme ne le fit pas. Normal, hein ? Ca devait brûler un max ce truc. Grey tenta de reculer d'un pas, mais une main dans son dos le poussa pour le faire tomber. Ce qui arriva. Projeté d'un seul coup dans le liquide pire que brûlant, Grey eut l'impression d'avoir été jeté dans le feu de l'enfer ! Un cri à en déchirer la nuit aurait été entendu si l'eau n'avait pas étouffé le son. Quand sa tête émergea hors de l'eau, le pirate s'empressa de reprendre sa respiration, interrompant son hurlement. Mais nul doute qu'il allait crier de nouveau.
La Commodore aurait adoré être là. Puis toute une série de connexions se fit dans le cerveau du détenu en un éclair. Commodore, qui allait prendre en chasse ses compagnons, de fiers combattants qui ne se laisseraient pas faire. Oui, fiers. Tout était question de fierté. Pour eux, pour les siens, Grey ne pouvait pas se laisser avoir. Il ne fallait pas que les Bloody Sorrow passent pour une bande de tocards !
- OUUUUAAAaaaah... Bain très plaisant ma foi...
La jouer au bluff. Commencer son cri de douleur et le transformer en bâillement. Mais fallait pas croire, la chaleur mordante de l'eau, il la sentait. Et ses effets s'en ressentaient. Grey devenait aussi rouge que ses cheveux. Chaque instant, il avait envie de hurler. Mais il réprimait ses cris, il se mordait les lèvres, à se les faire saigner. Pour ses camarades, plus un son de douleur ne sortirait. Il regarda ses geôliers sans sourciller, tout tremblant. Il résistait à son envie, se contenait de tout son être. Quand finalement des mains le tirèrent vers l'arrière, pour le sortir de là, il se rendit compte que le calvaire n'était pas terminé. Sa peau était toujours imprégnée de cette chaleur démentielle. Il fallait un moment pour que, graduellement, la douleur se dissipe. Mais quand on lui fila une serviette pour s'essuyer, la douleur regagna du terrain. on le frottait fort et sans ménagement. Apparemment, soit ils jugeaient le jeune homme incapable de se sécher seul, soit ils avaient considéré avoir déjà perdu assez de temps avec le nouveau. On donna à Grey une magnifique tenue à rayures qu'il enfila rapidement, puis on le refit passer de l'autre côté des barreaux.
L'air que le pirate avait trouvé jusque là lourd et chaud apparaissait soudain comme une caresse fraîche et plaisante. On lui remit ses menottes, puis les gardiens attendirent.
- Bon, on va le mettre dans la cellule 56.
- Oui, Mr le Vice-Directeur Judge !
On attrapa une fois de plus un bras de Grey, pour le guider à une porte qui donnait sur un escalier. En temps normal, dans une telle situation, Grey aurait cherché à mémoriser le maximum de choses, engranger les détails, pour, le moment venu, avoir plus de possibilités d'évasions. Mais ici, à quoi bon ? Il était foutu. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était garder la tête haute pour ses compagnons, qui eux aussi auraient fort à faire pour rester ensemble, surtout si le Commodore retrouvait leurs traces.