Combat contre un chasseur à Inu Town en 1618
Dans la rue
En fait, ce mec était un comique, il s'était trompé d'endroit. Le cirque ne se passait pas par ici. Me savater... Mais qu'est-ce qu'il ne fallait pas entendre. Les vieux de nos jours débitaient vraiment n'importe quoi quand ils s'y mettaient. Celui-ci était têtu et il n'avait pas froid aux yeux. Ok, ce n'était qu'un loufoque, mais je me rendis compte rapidement que je n'avais pas affaire à un rigolo de premier ordre. Non, non, lui c'était un rigolo qui savait ce qu'il faisait visiblement. À vrai dire, je ne m'attendais pas à une résistance aussi élevé. D'ailleurs, par moment, ce bougre arrivait à me surprendre, je le reconnaissais. Cela dit, ce n'était pas pour autant qu'il parviendra à me battre. Je n'étais peut-être pas puissante physiquement, mais j'étais plus fourbe. Je le savais qu'il ne s'attendrait pas à voir une balle de si près. La prochaine fois, je viserais mieux.
Bon, il fallait dire qu'il me donnait du fil à retord pour son âge. Et il savait où placer ses coups. Quel salopiot! On avait sacrément bougé depuis le début du combat. Je m'arrangeais pour m'approcher du port, même si cet imbécile me collait aux basques. J'aurais plus de chances si je parvenais à rejoindre mon navire. Je faisais tout en tout cas pour éviter d'avoir plus de monde sur mon dos. Déjà que les mecs de la boutique continuaient avec une certaine distance de me courser. Il y avait maintenant plus de public qui regardait le duel mortel. Il fallait dire que c'était assez spectaculaire et assez dangereux. Heureusement que mes nakamas avaient repris les sacs, cela me libérait de tous mouvements. On avait passé à un stade supérieur désormais. Les gestes étaient plus vives, plus précis, plus directes. On ne jouait plus, là. Je pouvais lire sur les yeux de mon adversaire le désir qu'il avait. Chacun de nous voulait fermement prendre le dessus. Et pour cela, tous les coups étaient permis.
Soudain, son épée m'arracha un bout de ma chair. Je lui portais une attaque aveugle sous la douleur du moment. Par cet acte mal placé et idiot, je fus projetée en arrière, roulant maladroitement dans la poussière. Mon ennemi n'attendit pas je me relevais qu'il se jeta déjà sur moi, lame dans ma direction. Je me décalais sur le côté désespérément. Dans mon déplacement, je chassais sa lame d'un coup de pied. Je sentais de la sueur de l’angoisse. Jamais, ô grand jamais je n'avais eu un tel affrontement depuis bien longtemps. Ce mec pouvait presque me faire peur, mais je ne pouvais pas salir la réputation que j'avais forgé avec le personnage de Rei Kimura. Les gens la connaissaient comme redoutable. Là, ils constataient qu'elle était qu'une moins que rien, voir pathétique. Bordel, il fallait que je sorte de ce mauvais pas immédiatement! À terre, le vieillard avait sorti un poignard et s'empressait de m'achever. J'avais aussi échappé mon arme lors de ma chute et je cherchais à bloquer sa main par tous les moyens. On fut à plusieurs reprises dans des positions assez compromettantes. On se battait comme des vrais gamins. Finalement, à force de faire des roulé-boulés, des frappes en tous sens et des esquives bizarres, le couteau vola dans la foule qui soutenait le chasseur perspicace. Ma blessure eut raison de moi. Je ne pouvais surmonter éternellement les douleurs, surtout celle à la hanche. Je me dégageais de l’entrain avec rage. Titubant, le souffle coupé, je ramassis ma gunblade pendant que lui plongea sur son épée. J'étais plus fatiguée que lui, ça se voyait. Je retirais un coup de feu en arrière pour me couvrir. Évidemment, il ne fut pas touché. Une autre détonation, puis une seconde. Un mort. Merde, ce n'était pas lui. Tiens? C'était un des poursuivants de la bijouterie. Encore là ces cons? Je poussais sans gênes des hommes et des femmes, je ne voulais plus revoir ce type aux cheveux blancs. Je courais lentement à cause de ma plaie. Je regardais toujours derrière-moi pour vérifier où il était. Je le semais enfin, ahahah!
Vu le temps qu'on avait passé à se battre, je me demandais encore combien de temps j'allais tenir. Mais surtout, combien de temps les Marines allaient se pointer. Saloperie de blessure. J'étais au sang au visage et à la hanche. Mon médecin de bord me préconisera certainement beaucoup de repos après cette journée... Putain de merde! Pendant que je courais, j'entendais les civils qui n'avaient pas assistés à la scène ce qu'il se passait depuis tout à l'heure. J'avais l'impression qu'on me rattrapait. Cette fois, c'était encore les mecs de la boutique. La tête retournée, je m'écriais à leur attention. Soudain, sortant d'une ruelle, l'homme qui voulait que je me rends, déboucha en me rentrant dedans. Il était tenace. Il en redemandait...
D'après les testaments de la Reine des Masques, dit Hathor.