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Première escale!

Aaaaaaahh! La mer. Le vent frais et vivifiant, l'eau claire et merveilleusement peuplés d'êtres colorés et gracieux, l'horizon a perte de vue offrant joies et espérances aux âmes en quêtes de liberté, les vagues, les mouettes... enfin tout le bazar quoi. Dommage que ce paysage paradisiaque soit parsemé de ces quelques obstacles que sont les barrières de coraux, bancs de sables et autres récifs... Car, tout le monde n'est pas apte à les éviter et les bateaux ne sont que trop rarement conçu pour leurs résister. Mais pourquoi prendre la mer lorsqu'on est pas foutu de diriger la moindre embarcation me direz-vous? Le gôut de l'aventure? Une certaine curiosité un peu perverse? Peut être... Mais dans le cas qui nous intéresse c'est juste une histoire de bêtise.

Rejeté par les flots qui lui avaient servi de couchage pendant quelques heures (rien n'arrête la sieste d'un vrai fainéant), en même temps qu'un vieux baluchon sale, un homme, aux allures de vagabond, échouait gracieusement sur la plage. Ses ronflements caverneux se mêlaient aux aller et venu de l'océan. Seule spectateur de cette étrange scène, un goéland vint prudemment a sa rencontre, ou plutôt, a celle de son bagage. Une fois devant, il jetait d'abord un coup d'oeil aux alentours avant d'essayer d'ouvrir le paquet a grands coups de bec. Un combat épique commençait alors entre le noeud et le volatile. Ce n'est qu'au bout de plusieurs attaques qu'il réussi, épuisé, a défaire son adversaire. Des étincelles d'espoirs dans les yeux, il observait les pans de tissus se séparer pour libérer son contenu... un manteau miteux et rapiécé et une brosse a dents. Il se figea de stupeur. Quel genre d'humain se balade en transportant ce type matériel? Mais plus encore, comment allait-il combler cette faim qui le tiraillait? La stupeur fut alors chassé par la rage. Il fonça sur l'homme échoué et se mit a marteler son front hystériquement.

" TOURNE SALOPERIE D'BATEAU!! TOURNE!!" criait t-il en se redressant.

Les attaques de l'animal avaient réussi a le sortir de son rêve. Quand il eut reprit ses esprits, il s'apercu qu'il était sur la terre ferme et non plus sur son rafiot. Il restait là a regarder l'horizon quelques instants et tournait finalement la tête vers son assaillant caché derrière un tas de cailloux. La pauvre bête croyait sa dernière heure arrivée et se prostrait dans une position de défense apeuré. C'était sans compter sur le manque d'attention de l'être humain qui ramassa ses " affaires" sans même le remarqué. L'animal le regarda s'éloigner vers la ville sans bouger jusqu'à ce qu'il soit sure d'être a l'abri de toute représaille . Il lâcha un soupir de réconfort avant de prendre son envol bien décidé a ne plus jamais recroiser cet étrange humain.


Dernière édition par Gallion Drakar le Mar 16 Avr 2013 - 22:59, édité 2 fois
    Shell Town fait partie des ses îles réputés d'East Blue et ça grâce au Léviathan qui y a récemment séjourné. De nombreux badauds sillonnent encore les petites rues pavés de la ville. Le commerce va bon train et tous semble heureux de vivre sous l'oeil protecteur de la marine... ou sous l'oeil soupçonneux de la marine. D'un pas nonchalant, Drakar se baladait semant interrogations et stupeur sur son passage. Faut dire qu'il faisait peur a voir le bougre. Pitié? Bon d'accord. Faut dire qu'il faisait pitié a voir le bougre. Torse nu, trempé et partiellement décoré d'algues, un vrai monstre marin avec quelques milliers de tonnes en moins. En plus ça rime. Bien entendu, tout ça il s'en foutait éperdument. En fait notre vagabond était en quête, en quête de nourriture et gratos en plus.

    Après avoir tenté sa chance dans deux ou trois gargotes et s'être fait brutalement chassé (les gens d'aujourd'hui sont tous si vénales), il décidait d'aller tenter sa chance chez le plus piteux restaurateur du coin. Un vendeur de brochettes ambulant posté à quelques centaines de mètres du centre ville. Après tout, si on ne peut même plus compter sur un collègue itinérant... à qui peut on faire confiance... je vous le demande. C'est donc plein d'espoir qu'il s'approchait de la roulotte. A l'intérieur un vieil homme s'affairait aux fourneaux. Le délicat fumet de la viande cuite venait se perdre dans les naseaux anormalement écarquillés du nomade. Un sourire béat naquit sur son faciès extasié et un épais filet de bave se mit a couler de la commissure de ses lèvres, si le paradis avait une odeur, ce serait surement celle ci pour son esprit embrouillé. Il prit alors une grande inspiration, torse bombé, tête en arrière et s'élança dans une course délirante qui n'eut de terme qu'une fois ses deux paumes puissamment claqués sur le comptoir.

    " MANGER!!" hurla t-il.

    Le vieillard sursauta causant ainsi la destruction d'une pile d'assiette. Il se retourna lentement afin de faire face a celui qui se présente comme le client le plus excité du mois. De petite taille, vêtu d'une chemise a motifs florales, d'un bermuda blanc et de tongs en bois il lançait un regard perplexe a notre héros et, après l'avoir analysé dans les moindres détails, il ajoutait:

    " T'as de quoi payer gamin?"
    " Euh..."
    " J'imagine que sa veut dire non?"
    " Euh..."

    Ils restèrent quelques secondes a se regarder dans un silence de mort. Faut dire que c'est pas habituel comme situation. Un homme affamé mais sans le sous face a un restaurateur énigmatique et lui aussi en manque évident de pognon. Tout deux semblaient déterminé a ne rien lâcher. Leurs yeux figés se lançaient des éclairs presque palpable et on pouvait presque en tendre leur pensées...

    *Allez! Joue pas les radin papy j'ai les crocs!*
    *Rien a foutre!*
    *Allez! Envoi les brochettes!*
    *Jamais!*
    *J'ai tout mon temps papy. Je peux rester la toute la semaine si je veux.*
    *Et moi j'ai déjà vécu trois fois ta misérable existence. Je lâcherais pas face a un hippie dans ton genre gamin!*

    Un duel psychique des plus intense. L'ambiance était électrique et le dénouement plus qu'incertain. La sueur perlait sur leur front et leurs globe oculaires déjà injecté de sang se mirent a tressaillir sous l'effort surhumain que représentait les tensions opposés. Acculé dans les derniers retranchement de son métabolisme affaiblit par plusieurs jours de diète, le vagabond sortit sa dernière carte. Une règle pourtant universelle.

    " ... s'te plait papy..." lança t-il pitoyablement.

    Le cuistot resta impassible un moment. Puis il se retourna sans la moindre parole, attrapait une assiette et dit...

    " Va pour une tournée de brochettes gratos. De toute façon, y'a pas foule c'est temps si..."
    " YEAAAAAAH!!"


    Dernière édition par Gallion Drakar le Mar 16 Avr 2013 - 21:19, édité 1 fois
      Une heure et une belle pile de porcelaine plus tard, nous retrouvons nos deux protagonistes. Le vagabond semblait comblé. Faut dire qu'il en avait filé du boulot au vieux. Un quart du stock de bidoche de la semaine y était passé accompagné de deux litres de bonne sueur. Assis sur son plan de travail, le vieillard regardait son " client" en fumant la pipe. Divers questions lui traversaient l'esprit. Et la première était " Qu'est ce qui m'a pris de nourrir ce gouffre sur patte?" . C'en est pourtant une tout autre qu'il posa.

      " Qu'est qui t'amène sur notre île gamin? T'a pas l'air d'un simple touriste. Tu serais pas un de ces foutu pirates par hasard?"


      Pas de réponse. Il remarquait alors la posture étrange du trentenaire, assis sur son tabouret, la tête baissée et encore solidement agrippé a ses couverts. Pas un son ne s'échappait de ce corps inerte.

      " Gamin?" s'inquiéta le restaurateur ambulant.

      Soudain, un grognement suivi d'une longue et puissante inspiration. Et ce plusieurs fois d'affilé. C'est là qu'il remarquait la bulle qui gonflait suspendu a l'une de ses narines. Il s'était endormit d'un coup d'un seul, sans prévenir. Un manque de politesse flagrant qui ne semblait pas du gout du vieillard. Il saisit alors une assiette et la brisa d'un coup sec sur le crane de son interlocuteur.

      " OKAY BILLY, J'TE PAYE DEMAIN!!" s'écria le nomade en ouvrant les yeux.
      " Y'a pas de Billy ici."
      " Ah ouais... et... t'es qui papy?"

      Une seconde assiette se brisa sur son oxibital. Pas forcément pour lui remettre les idées en place. Pour marquer le coup dirions nous. De toute façon, l'énergumène était a classer dans les incurables, du moins pour ce qu'il en avait vu jusque là. Par contre il n'était pas pour autant indigne d'un certain intêret. C'est pas tout les jours qu'on rencontre des types comme ça, ça vaut le coup de se renseigner.

      " C'est quoi ton nom gamin?"
      demanda t-il.
      " Drakar!" répondit le nomade souriant.
      " Héhé... c'est pas commun comme nom ça. commenta le vieil homme. Et qu'est ce qui t'amène sur notre île?"
      " J'en sais rien... répondit-il en se grattant la tête. Je m'suis réveillé sur la plage et comme j'avais les crocs..."
      " C'est bon j'ai compris, t'embête pas gamin. C'est ton ancien équipage qui t'a jeté par dessus bord hein? J'les comprends un peu en fait..."
      " Ouais, des vrais salopards c'est gars la haha... C'est quoi un équipage?"

      Dans un fracas qui vous est désormais familier, une troisième assiette explosait sur le vagabond.

      " ARRETE DE FAIRE CA PAPY!!" hurla t-il.
      " Alors arrête de me prendre pour un con gamin! répondit-il calmement, Bref, qu'est ce que tu compte faire maintenant que t'a eu ta bouffe gratuite?"
      " Le tour du monde!" affirma t-il fièrement.
      " Beau programme. Même si je doute que tu réussisse ça tout seul héhé. ajouta t-il en arborant le plus narquois de ses sourires. Et tu compte faire ça a pieds?"
      " J'ai un bateau papy. C'est avec lui que je suis arri..."

      Il ne put finir sa phrase. Dans l'immense chaos de son subconscient, une pensée surgit. Elle le stupéfia de terreur. Son teint devint blafard et une constellation de gouttelettes de sueur se forma sur son front. Il se leva d'un bon et s'écria...

      " MON BATEAU!! J'AI OUBLIE MON BATEAU!!"

      Il attrapa son baluchon et se mit a courir a toute vitesse dans la direction de laquelle il arriva quelques instants plus tôt. Bien décidé a retrouver l'embarcation qui l'avait amené ici. Et qui avait été détruite en heurtant les récifs, mais ça ça ne lui viendra sans doute jamais a l'esprit.

      " MERCI POUR LE REPAS PAPY...
      cria t-il, J'REPASSE DEMAIN POUR LE PETIT DEJ'!"
      " T'A PAS INTERET GAMIN!!" hurla le cuistot en jetant une quatrième rondelle de vaisselle.


      Dernière édition par Gallion Drakar le Mar 16 Avr 2013 - 21:27, édité 1 fois
        Le petit dej... c'était peu dire. Drakar avait passé toute la journée de la veille, la soirée et même une partie de la nuit a chercher son embarcation en vain. Logique en même temps. Chercher quelque chose qui n'existe plus est toujours voué a l'échec. Mais passons. Les recherches c'était pas son fort et c'était avec grande peine qu'il s'était forcé a chercher dans les méandres de son cervelet l'endroit où il avait put accosté. Il avait fait le tour de la plage, une fois, deux fois, puis le tour de l'île et ce n'était qu'à la nuit tombée qu' il eut l'idée la plus stupide... chercher au large. Pourquoi? Seul dieu le sait. Il se mit alors a nager de long en large plein d'espoir. Il finirait bien par le trouver ce maudit rafiot. Et soudain... le trou noir.

        Au matin, ce fut une nouvelle fois les vagues qui le ramenèrent sur le plancher des vaches. Encore une fois, il avait passé la nuit bercé par les flots d'East Blue. Comment fait il pour ne pas se noyer? Vous remarquerez que les plus cons sont souvent les plus chanceux. Et lui, il est très chanceux. Il restait pourtant là, endormit, comme prisonnier des bras de morphé. Il rêvait. Rêvait de sa défunte barque sur laquelle il se voyait voguer de ci de là avec aisance. Dans son sommeil il était le meilleur navigateur du monde. Tellement bon que les sirènes venaient chanter ses louanges et lui apportaient toutes sortes de mets délicieux. Du poisson évidemment mais aussi des pâtisseries, de la viande et des brochettes... des brochettes?

        " MANGER!!" s'écriait il en se réveillant soudainement.

        Il resta là quelques minutes face a l'océan. Il mit du temps a comprendre. Où était son embarcation? Où était les sirènes? Et, plus important, où était les brochettes? Il se gratta la tête dans une expression d'incompréhension effarante. La mémoire lui revint enfin comme un éclair dans la tempête. Papy brochettes. Le petit dej'. N'écoutant plus que son appétit, il se leva d'un bond et commença une course folle vers son petit paradis. La roulotte du vieux cuistot.


        Dernière édition par Gallion Drakar le Mar 16 Avr 2013 - 21:31, édité 1 fois
          Malheureusement l'accueil ne fut pas le même que la veille. Pas de délicieux fumets, pas de roulotte. Une épaisse fumée noire émanait d'un tas de bois calcinés à l'endroit même où se trouvait le restaurant ambulant. D'ailleurs papy brochettes était là assis en tailleur devant les gravats. Il était évident que quelque chose de grave s'était produit cette nuit. Mais le nomade, pauvre couillon qu'il était, s'imaginait une sorte de barbecue géant. Il souriait bêtement en pensant aux dizaines de kilos de brochettes qu'il allait promptement s'envoyer. Ni une ni deux, il reprit sa cavalcade.

          " PAPY!!"


          Le vieillard ne répondait pas. Il restait immobile face aux débris. Ce n'est qu'au moment où l'affamé arrivait a son niveau qu'il daignait lui accorder de l'intérêt. Il n'avait plus trop le choix de toute façon. Le vagabond remarquait alors plusieurs hématomes sur son visage et d'autres parties de son corps. Quelqu'un avait tabassé le cuistot. SON cuistot, un vieil homme qui plus est. La lâcheté était une chose qu'il ne tolérait pas. S'en prendre aux anciens, aux faibles ou aux démunis c'est encore pire que la lâcheté.

          Sans même sans rendre compte il serra les poings.

          " Qui t'as fait ça papy?"
          " T'occupe gamin... répondit-il, c'est pas grand chose... justes des égratignures... Par contre... le resto..."

          Même s'il lui répondait, le vieil homme ne quittait pas les décombres des yeux. Il semblait anéantit. Pourtant ce n'était qu'une vieille roulotte sans doute même plus en état d'être déplacé. Mais on s'attache vite a ses petites habitudes et ça Drakar le savait mieux que personne. Lui qui vivait dans une simple cabane était mieux placé que quiconque pour comprendre ces sentiments.

          En silence, il s'assit juste à côté de son camarade. Et après un court silence il lança simplement...

          " Qui?"

          " Laisse tomber j'te dit, c'est trop compliqué pour toi."
          " Je comprend... t'as fait ça pour toucher l'assurance."

          Une assiette, une tête, une connerie, un choc. Le vieux avait réagit dans la seconde. Même blessé. Vous vous demandez surement d'où il sortait l'assiette? Secret de grand père.

          " Raconte pas n'importe quoi gamin, lança t-il, j'ai une tronche a pouvoir payer une assurance?"

          Tandis que le vagabond se malaxait le crâne il ajoutait...

          " Les marins... ce sont les marins qui ont fait ça gamin."
          " Les marins?"
          " Ouais les marins! Tu sais quand même c'que c'est la marine?"
          " ... a peu prés... c'est des gentils nan?"
          " T'es vraiment trop con... soupirait l'ancêtre, mais ouais, c'est des gentils. Enfin... la plupart..."
          " Alors pourquoi ?"
          " Parce que je n'suis qu'un vieux salopard gamin. Et Scarla il aime pas ça, les vieux salopards."
          " C'est qui Scarla?"
          " Un salopard!"
          " ... j'comprends plus rien."
          " J't'avais bien dit que c'était compliqué... pour toi surtout."


          Tant d'informations, tant de complications, tant de salopards... de quoi filer des maux de tête au nomade pour une bon moment. Il tentait quand même de maintenir l'ordre dans son esprit et de compiler le tout de façon cohérente.

          *La marine c'est gentil. Scarla l'est méchant. L'a cassé le resto de papy. Et papy aussi d'ailleurs. Faut réparer la roulotte. Et papy aussi d'ailleurs. Et surtout, faut casser la marine. NAN! Faut casser Scarla. La marine c'est gentil... *

          Il s'arrêta. Juste avant de sombrer dans l'inconscience. De toute façon il avait une idée. Une grande idée. Il se releva difficilement encore troublé par le tournis qu'il venait de s' auto provoquer. Et d'un ton qui se voulait rassurant il annonçait...

          " Bouge pas papy, je reviens."

          Il repartit aussitôt aussi vite qu'il était venu sous le regard interrogateur du cuisinier. Direction le quartier des commerces.


          Dernière édition par Gallion Drakar le Mar 16 Avr 2013 - 21:37, édité 2 fois
            Le but du vagabond était simple. Trouver un bon menuisier et lui faire réparer le restaurant ambulant de papy brochettes. Ou mieux encore, se faire offrir une roulotte flambant neuve. Mission impossible quoi. Heureusement a force d'acharnements il avait fini par tomber sur un artisan du chantier navale qui lui avait proposé de lui fournir du matériel en échange de quelques heures de travail de manutention sur le chantier. Le plan rêvé... Malheur a lui. Il ne lui avait pas fallu plus de vingt minutes pour regretter sa généreuse proposition. Tout ce que touchait le nomade finissait en morceaux. Techniquement il détruisait plus de matériels qu'il n'aurait du en gagner pour son labeur. Pourtant il y mettait de la bonne volonté mais rien ni faisait. Chaque travail auquel il s'affairait finissait par un désastre. Et beaucoup eurent la peur de leur vie lorsqu'il le virent avec un marteau les yeux pétillant d'une inquiétante lueur. On l'invitait donc a quitter les lieux avec la promesse qu'un ouvrier irait prêter main forte au vieux cuisinier.

            C'est donc satisfait de lui même qu'il repartait du chantier. Non seulement un professionnel allait aider son nouveau camarade, mais en plus c'était gratuit. Tout allait rentrer dans l'ordre. Enfin, presque tout. Restait encore ce Scarla. Imaginer que les injustices de ce pourri allait rester impunis avait le don de l'énerver. Il avait bien compris que papy brochettes n'avait pas envie de le mêler a tout ça et il voulait respecter sa décision mais l'idée de le venger trainait dans son esprit.

            Bah... de toute façon il ne savait ni a quoi il ressemblait ni où le trouver. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Des marines y'en a partout sur cette île. Et personne, même pas lui n'est assez stupide pour s'attaquer seul a une caserne.

            Mais parfois le destin vous donne un coup de pouce...


            Dernière édition par Gallion Drakar le Mar 16 Avr 2013 - 21:51, édité 1 fois
              Alors qu'il errait dans la ville, une taverne avait attiré son intention. De l'extérieur on pouvait entendre un air entraînant et les rires de plusieurs personnes. Une fête. Drakar adorait les fêtes. De la musique, de l'alcool, des gens heureux. De quoi le remettre d'aplomb. Et en plus, c'était un bon moyen de manger gratuitement. Ni une ni deux il décidait de se joindre au festivité.

              Il fit éruption dans la salle comme le blizzard dans la chaumière. Il arbora son plus large sourire et se laissa envouté par les odeurs de nourritures. Plein d'entrain il poussa la double porte battante.

              " SALUT LES GENS!!!" cria t-il tout sourire.

              Tous se retournèrent pour regarder le nouveau venu. Un silence de mort avait gagné l'assemblée. Une assemblée entièrement constitué de marines. De toute évidence son arrivée avait cassé l'ambiance. Pourquoi?
              Il n'en avait aucune idée. Malgré le malaise ambiant, il s'avança vers le bar d'un pas enjoué saluant au passage les clients les plus proches un air naïf. La vingtaine de soldats présents ne le quittait pas des yeux, certains marmonnait on ne sait trop quoi. Ce qui était sur c'est que tout le monde dans cette pièce avait compris qu'il n'était pas le bienvenu. Tout le monde sauf lui évidemment.

              " J'veux c'que t'as de meilleur patron." lançait-il une fois installé au comptoir.

              " Dé... désolé. On est... fermé aujourd'hui."
              " Ah? Et eux alors?"
              " Euh... c'est que..."

              Une main se posait sur l'épaule de Drakar. Il se retournait pour voir qui venait d'intervenir. Evidement c'était un marine.

              " T'as rien a foutre ici mon gars. C'est privé alors dégage."


              Le vagabond restait silencieux. Pas vraiment par défi, juste parce qu'il ne savait pas quoi répondre. Pour le soldat, ce n'était que pur provocation. Il agrippa le nomade violemment par le col et hurla...

              " T'ES SOURD CONNARD? J'T'AI DIT DEGAGE!!"


              Décidément les marines n'étaient vraiment pas fréquentables dans le coin. Déjà papy qui se faisait attaquer dans la nuit, et maintenant cet abruti. Il gardait pourtant son calme. Inutile de déclencher une baston contre toute une bande de militaire en plein milieu de l'après midi. D'un geste il se dégageait de son emprise. Il se levait, saluait le tavernier d'un hochement de tête souriant et prenait calmement le chemin de la sortie. Dans la salle, la plupart se mirent a ricaner. Il n'y prêtait pas attention. Il faut parfois savoir se faire petit pour s'en sortir tranquille. C'était l'une des leçons qu'il avait appris durant sa triste enfance. Mais ça c'est une autre histoire...

              " Dommage que l'adjudent-chef ne soit pas encore là. On se s'rait bien marré, comme avec le vieux con d'hier soir." lança un marine a un de ses collègues.


              Le nomade s'arrêta net, tout comme les ricanements des marines dans la salle. Il n'aurait sans doute pas dut l'entendre mais ce fut le cas. Cette dernière phrase. Celles où il avouait avoir participé a l'agression d'un vieil homme. Ca ne pouvait être que lui, papy brochettes. Au fond de lui une rage incontrôlable l'envahit. Il serra les poings de toute ses forces prêt a réagir.

              U marine approchait prêt a le faire sortir de force. Il n'avait même pas eu le temps d'ouvrir la bouche que le nomade l'avait déjà attrapé a la gorge. Il le souleva un peu avant de le projeter violemment contre le parquet qui craquait sous le choc. Un Gipsy Chokeslam. Et encore, pas un pleine puissance. Il se releva faisant face a tous les autres militaires et lança avec un sourire narquois...

              " Oups... Pas fait exprès."


              Son visage avait changé. Les traits de l'ahuri avait laisser place a un nouveau faciès. Bien plus sérieux, bien plus sauvage, bien plus provocateur.

              Cette fois, la baston allait commencer...


              Dernière édition par Gallion Drakar le Mar 16 Avr 2013 - 22:19, édité 1 fois
                En un instant la petite taverne se transforma en champ de bataille. Tout les marines de la pièce se levèrent d'un même mouvement prêt a en découdre. Les trois premiers assaillants furent balayés d'un seul coup de pied rotatif. L'attaque n'était pourtant pas des plus puissantes. En fait l'état d'ébriétée avancée des militaires fit la majeure partie du travail. Drakar fut d'ailleurs le premier étonné de son efficacité. Mais pas le temps de se jeter des fleurs.

                Devant lui un second petit groupe avançait renversant table et chaises sur leurs passage. Certains d'entre eux s'étaient armés de bouteilles cassées. Pas vraiment envie de savoir si eux aussi étaient saouls. Le vagabond attrapa la table la plus proche de lui, la plaça entre lui et ses assaillants et la fit voler avec puissance a l'autre bout de la pièce d'un chassé façon kickboxing. Le meuble fila a grande vitesse jusqu'a ce qu'il heurte les quatre ou cinq hommes en face. Il explosa sous le choc projetant la totalité des cibles au sol. Hors combat.

                Après cela le restant de soldats hésitait a se battre. Une petite dizaine de leur compagnons venait de se faire étaler avec une facilitée déconcertante. Pourtant c'était des hommes entrainés, certes alcoolisés mais entrainés. La différence de niveau était bien trop grande. Mais c'était quand même des marines. Des représentants de l'ordre. L'affront était trop grand pour rester inpunis. Si seulement un gradé avait été là.

                Le barman et les musiciens tremblait comme des feuilles. Il n'étaient que de simples citoyens. Intervenir dans un tel affrontement aurait été du suicide.

                Un certain calme était revenu. Enfin, jusqu'a ce qu'une voix caverneuse retentisse dans l'assemblée...

                " C'est quoi ce bordel?"

                T
                ous regardèrent en direction de l'entrée, là d'où provenait la voix. Les marines se mirent a sourire. Un sourire de soulagement. Drakar, dos au nouveau venu, ne se décida a s'intêréssé a l'inconnu qu'une fois avoir remarqué la nouvelle expression sur le visage de ses opposants. Apparemment il était très heureux, donc c'était mauvais signe pour lui.

                Il se retourna lentement. L'homme en face était un véritable colosse. Il mesurait un peu plus de deux mètres et portait un manteaux de la marine. Le vagabond ne comprenais rien aux insignes militaires mais s'il l'avait su il aurait put comprendre que c'était un adjudent-chef. Il portait une casquette noir et des lunettes de soleil opaques qui lui donnait un air plutôt effrayant. Il se la racontait grave quoi. Il le regarda quelques secondes et lança...

                " Cool t'es lunettes!"
                " ABRUTI!!"
                s'écria l'ensemble des marines de la salle en coeur.

                L'intéressé lui resta silencieux. Il avança vers Drakar tranquillement et sans dire le moindre mot. Arrivé en face de lui il demanda...

                " T'es qui toi?"
                " Drakar."
                " C'est débile comme nom."
                " ..."
                " Dit moi "Drakar", sait tu qui je suis?"
                " Nan."
                " Je vois..."


                Soudain l'adjudent chef, puisque tel était sont grade, agrippa le vagabond par la tête et le jeta de toute sa puissance dans la vitrine de l'établissement. La vitre explosa et Drakar s'écrasa dans la rue bondée dans un nuage de poussière. Il se releva difficilement de ce vol plané. De toute évidence il n'avait rien vu venir. Ce qui laissait présager du niveau élevé en combat de la brute en manteau blanc. Bien meilleur que les précédents mais pas imbattable non plus. Le marine sortit de la taverne. Il se débarrassa de son habit d'officier en le jetant au sol.

                " Je suis Enzo Scarla. Et la l'ordre sur cette île c'est moi." dit-il en ce mettant en garde.


                Dernière édition par Gallion Drakar le Mar 16 Avr 2013 - 22:52, édité 1 fois
                  D'un côté un vagabond inconnu de tous, de l'autre un officier de la marine jouissant d'une certaine réputation sur cette île. Pas la meilleur qui soit certes mais quand même. De plus, l'un d'entre eux venait de traverser la vitrine d'une taverne. La situation était très inhabituelle. Certains connaissait les méthodes expéditive de l'adjudent mais personne ne l'avait jamais vu combattre en pleine rue. Dans la foule se mêlait peur, surprise et exitation. Tous n'attendait qu'une chose, que l'un d'entre eux se décide a bouger.

                  Ce fut le militaire qui fut le premier a répondre a leur attentes. Il fonça sur son adversaire a une vitesse impressionnante, arma le poing et l'envoya au visage de Drakar. Mais cette fois il eut le temps de réagir. Il esquiva d'un pas en arrière et répliqua dans la foulée d'un high kick dans le menton habilement contré. Les deux protagonistes s'échangèrent ainsi plusieurs attaques toutes bloquées ou évitées de manières experte. Les deux poings adverses se rencontrèrent dans un choc effrayant. Pourtant aucun des deux ne surcilla ne serait-ce qu'une seconde. Ils firent chacun un bond en arrière marquant ainsi la fin du premier round. Le duel s'annonçait dors et déjà des plus passionnant.

                  " Tu te défend bien." lança Scarla.
                  " Question d'habitude" répondit le nomade.
                  " Enfin décidé a répondre?"
                  " Décidé a t'éclater!"

                  Cette fois ce fut notre héros qui s'élança. Il prépara son poing droit pour une frappe puissante. Voyant le coup venir le marine se prépara a parer et plaça ses bras en croix devant son thorax. C'était sans espoir. Lorsque l'attaque du nomade le toucha il sentit presque ses os craquer. Le choc le fit même reculer de quelques centimètres. C'était le Gipsy Bullet un coup de poing capable de briser le tronc d'un arbre comme une simple allumette. Le gradé avait mieux encaissé que prévu mais il avait baissé sa garde sous l'impact. Un moment d'inatention dont Drakar profita pour envoyer une autre patate du même calibre. Mais cette fois de la main gauche donc moins puissante. Pas de contre cette fois ci. C'est en pleine face que le soldat prit le coup. Il vaccilla dangeuresement mais eu tout de même le réflexe de se mettre hors de portée d'une troisième salve. Il accusait le coup autant physiquement que moralement. Il lança un regard noir au vagabond avant d'ajouter...

                  " Tu vas... payer pour ça."


                  Il prit quelque chose dans son. Des gants renforcés qu'il gardait jusque là a sa ceinture. Il les enfila en fixant son adversaire puis il se remit en garde.

                  " On passe aux choses sérieuses."


                  Il repartit aussitôt a l'assaut apparement décidé a en finir. Il mit toute sa puissance dans la frappe et c'est sans rencontrer la moindre résistance que son poing s''écrasa sur le visage de Drakar. Aussi bizarre que cela puisse paraitre, il n'avait même pas essayer d'esquiver. Un sourire sastisfait naquit sur le visage du marine. L'imobilité de son opposant semblait signifier la victoire. Il en était tout autres en vérité.

                  Lentement, le vagabond attrapa la main de son assaillant et, tranquilement, la décolla de son faciès. Aucune expression de douleur seulement un léger saignement de nez. Il se prmis même une remarque...

                  " J'ai connu pire."


                  Aussitôt il frappa l'adjudent d'un nouveau Gipsy Bullet. Pleine puissance cette fois. Le choc fit glisser le soldat d'un bon mètre. Il enchaina avec un Gipsy Rocket, un double coup de pied au plexus dévastateur qui força son adversaire a poser un genou a terre.

                  " Ca c'était pour papy brochettes."

                  Scarla avait du mal a rester conscient. Un mélange odieux de bave et de sang coulait de a commissure de ses lèvres. Le combat était dors et déjà gagné. Mais le nomade ne s'arrêta pas là. Il avança jusqu'a son adversaire l'attrapa a la gorge avec vigueur et le souleva le plus haut possible. A peine de quoi lui faire quitter le sol mais bien assez pour mettre en oeuvre ce qu'il préparait.

                  " Et ça c'est pour t'apprendre le sens du mot justice."


                  Il usa de toute la force de son bras pour projeter le militaire dos contre sol.

                  " Gipsy Chokeslam!!"

                  Le sol pavé de la rue se fissura sous l'impact. Scarla sombra dans l'inconscience.

                  Autour des deux combattants la foule passa de stupeur a panique générale en un éclair. Tout le monde hurlait et courait dans tout les sens. Les marines restés jusque là a l'entrée de la taverne accoururent au côté de leur supérieur. Drakar profita du bordel ambiant pour s'éclipser.
                    Une ou deux heures plus tard toute l'île ne parlait que du combat entre le marine et le vagabond inconnu de tous. Une troupe de militaires fouillait d'ailleurs tout le centre ville a la recherche de l'agresseur. Heureusement qu'il était déjà loin. Enfin pas si loin en fait...

                    Ne sachant pas où aller et surtout ne se rendant pas compte de la situation, Drakar était retourné auprès de son ami et accessoirement la seule personne qu'il connaissait dans le coin. Il le retrouva a l'endroit même où il l'avait laissé mais dans une toute autre humeur.

                    " PAPY!! J'SUIS LA!!"

                    A peine avait-il ouvert la bouche qu'une assiette venait s'exploser sur sa face.

                    " T'ETAIS PASSE OU BORDEL? CA FAIT DES PLOMBES QUE JE T'ATTEND GAMIN!! LES MARINES TE CHERCHE PARTOUT!! FAUT PAS QUE TU RESTE ICI!!"
                    " Mais j'ai la dalle..."
                    " LA FERME!! QU'EST CE QUI T'A PRIS? T'AURAIS JAMAIS DU T'EN PRENDRE A SCARLA ET SES HOMMES!! T'ES DANS UNE MERDE NOIRE MAINTENANT!!"
                    " Ouais mais au moins il viendra plus t'emmerder avant un moment."
                    répondit-il en souriant.

                    Cette dernière réplique cloua le bec du vieil homme. Il fit de son mieux pour le cacher mais le geste l'avait profondément touché. Jamais il n'aurait pensé que quelqu'un l'estimerait autant. Au point de s'attaquer a des représentants du gouvernement. Et tout ça juste pour quelques brochettes. Mais l'heure n'était pas aux sentiments. Il fallait fuir avant l'arrivé des marines.

                    " Suis moi gamin."
                    dit-il en l'attrapant par le bras.
                    " Attend... les brochettes..."

                    Le vieux cuistot l'emmena jusqu'à l'autre bout de l'île dans une petite crique où se trouvait une barque abîmée. Drakar ne comprenait pas trop ce qu'ils faisaient ici. En plus, y'avait toujours pas de brochettes. Grosse déception. Le cuistot se tourna vers lui éssouflé et lui dit...

                    " Cette embarcation est a moi. Prend la et casse toi d'ici avant que les marines te mettent la main dessus."
                    " Trop cool papy! Y'a des brochettes dedans?"
                    " Arrête avec ces foutus brochettes gamin!"


                    Il le poussa jusqu'à ce qu'il chute dans le petit bateau et s'empressa de dénouer les cordages qui le retenait au rivage. Notre héros eut a peine le temps de réagir que l'embarcation prenait déjà la mer. Il resta là sans un mot regarder son nouvel ami s'éloigner lentement. Il venait a peine de le rencontrer qu'il était déjà obligé de le quitter. Ce qui le peinait un peu. Il le saluait énergiquement de la main en guise d'adieu. Mais le vieil homme brisa le silence.

                    " GAMIN!!"
                    " QUOI?"
                    " MERCI POUR TOUT!!"


                    A ces mots le nomade se sentit un peu moins attristé voire même heureux. Il bondit dans l'embarcation manquant de la faire chavirer et hurla...

                    " T'INQUIETE! puis quelques secondes plus tard. OU T'AS PLANQUE LES BROCHETTES?"
                    " ABRUTI!!!" répondit le vieux en lançant une dernière assiette.

                    FIN