Les flammes du Titan

Le Léviathan. Majestueux. Il dépassait de la mer de brume qui s'étalait sur ce versant de Drum. Deux cuirassés le jouxtaient, mais ce n'était pas cela la principale préoccupation de l'assassin. Du sommet de son promontoire, il avait une vue imprenable sur la baie et tout ce qu'elle comprenait. Il tira de sa poche une longue-vue, empruntée à ses frères quelques heures plus tôt. Il avisa le pont du navire qu'il désirait rejoindre, cherchant à identifier les différentes personne encore présentes dessus. Il dénota qu'une grande partie des officiers avait quitté le navire, ou étaient encore endormis ce qui était peu probable. Parfait. Il étudia encore quelques instants, jusqu'à apercevoir l'homme qu'il recherchait sur le pont de son navire. Il grinça des dents en l'apercevant, ressentant jusqu'au fond de ses tripes la force du Contre-Amiral. Il ne le savait pas encore, mais il avait déjà dépassé son père, et de loin. Salem n'était qu'aux premiers pas sur sa route, et il en ferait bien d'autre. Mais en cette funeste journée, il était sur la route de l'assassin. Celui-ci n'était pas suicidaire au point de l'affronter ou de le croiser. Non, il lui faudrait simplement agir vite. Il rangea précipitamment la longue-vue à sa ceinture. L'espace d'une seconde, il avait eu l'impression de croiser le regard d'Alheïri. À lui en faire frissonner l'échine. Que ce soit par la peur ou le plaisir d'un affrontement prochain, il n'aurait su le dire. Mais cette décharge d'adrénaline ne fit que le conforter dans son choix.

Il n'y avait plus de temps à perdre, ni à hésiter. Il lui faudrait déjà vérifier si tout s'était déroulé comme il l'avait prévu, et selon les dires de Mafaele. Qu'il y ait peu d'officiers visibles à bord augurait de mauvaises surprises. Son den den n'avait pas vibré depuis le début de la nuit, donc il ne se passait rien de grave pour l'heure. Parfait. Les autres n'apprécieraient peut-être pas cette initiative, mais lui la jugeait nécessaire. Ce navire était un symbole de la force du Gouvernement, et il représentait en cet instant la cible la plus facile de son pouvoir. Alleyn était souffrant, il ne serait plus un danger avant un long moment. Alors il fallait frapper maintenant. Fort, et dur. Hé hé. Il connaissait le navire par coeur. Ses forces, ses faiblesses. Là où la poudre était entreposée. La position de chaque écoutille, l'emplacement de tous les cabillots. Il n'avait qu'à fermer les yeux et le Léviathan lui apparaissait dans son ensemble. Mais il fallait avant tout décider d'un plan d'action, savoir où et quand frapper. Le gouvernail était trop proche de Salem, et il serait stupide d'y toucher. Non, ce qu'il fallait, c'était marquer le coup. Haut et fort. Détruire le grand mât ? Ou ceux d'artimon et de misaine ... Bien que colossal, le Léviathan était bâti sur le même principe que de nombreux navires. Seules changeait la matière. Il était fait de bois d'Adam et de granit marin ... mais pas partout. L'assassin avait suffisamment cheminé à l'intérieur du navire pour savoir qu'il possédait quelques failles et de maigres défauts. Défauts cependant exploitables. La coque était faite de bois massif ... lourdement protégée face aux attaques externes. Il fallait aussi prendre garde au granit marin : toute exposition pouvait se révéler fatale.

L'assassin parut se désagréger lentement, puis il se fondit dans la masse du brouillard tout en demeurant d'une couleur légèrement plus grisâtre que cette dernière. Il profita du fait que le soleil éblouissait la vigie pour se faufiler au dessus des flots. La brume masquait son avancée, d'autant plus qu'il savait exactement par où aller. Il s'arrêta à quelques centimètres de la coque, puis s'engouffra sans un bruit à travers une écoutille. Le clapet frémit légèrement. Ils n'étaient pas recouverts de granit marin, première faille. L'assassin retrouva son intégrité physique à côté d'un des canons du premier niveau du côté tribord du navire. Il s'arrêta quelques secondes, tendant l'oreille pour percevoir les moindres perturbations dans le navire. Il entendit quelques hommes discuter, plaisanter puis plus rien. Il sourit, puis observa les lieux. Rien à gauche et rien à droite. Doucement, il posa sa main gauche à terre, et un léger filet de fumée commença à s'en échapper. Suivant le contour du pont inférieur, il s'arrêta au niveau d'un amoncellement de tonneaux de poudre. Il était non loin des cuisines, et ce point donnait sur la cheminée de la cuisine. Le premier assaut devrait se révéler impressionnant et dévastateur. Et, surtout, se trouver en pleine ligne de mire vers le rivage. Penseraient-ils à une attaque des révolutionnaires, tirant profit de la brume ? Assurément, hé hé, ils pensaient la passe sous leur contrôle et ne craignaient rien de la mer. Une légère sphère de fumée commença à se dessiner au bout de l'émanation créée par l'assassin, puis il serra le poing, concentrant toute sa force dans cette action. Sans faire plus de bruit qu'une bourrasque, il apparut au centre d'un nuage de fumée, à côté d'un amoncellement de tonneaux de poudre. Quatre hommes étaient là, à surveiller la zone de distribution. Comme d'habitude ... Tirant ses lames secrètes, l'assassin perfora les deux premiers entre la cinquième et la sixième vertèbre, les empêchant de crier puis il élimina les soldats restants en claquant la nuque du plus proche et plantant sa lame sous le menton de l'autre, la faisant ressortir entre ses deux yeux. Première phase accomplie ... Il fit rouler les tonneaux un peu plus proche de la coque sans perdre de temps. Son coeur battait à tout rompre. Il perça le premier d'entre eux, et organisa rapidement la poudre qui s'en échappait. Puis il attrapa l'un des mousquet des marines morts. Il s'empara de sa petite réserve de poudre, de son amorce et de son silex. Il mit en place ces derniers et inspira un grand coup. Le plus dur restait à faire. La prochaine cible était sous le grand mât, à bâbord. Il inspira une seconde fois, lorsque des bruits de pas se firent entendre, venant du fond de la pièce. Plus de temps à perdre ! Il fit jaillir les étincelles une fois. Les pas se rapprochaient. Deux fois. Quelqu'un appela l'un des morts. Trois fois.

Filant à la vitesse du vent, l'assassin ignora les voix qui le hélèrent une fraction de seconde avant que l'explosion ne vint mettre fin à leur revendications. Il entendit une partie de la coque se fissurer et les divers dégâts occasionnés par son acte terroriste. La cuisine avait du voler en éclat et l'explosion se propager sur le pont, plus pour l'effet spectaculaire que les dégâts. Avec un peu de chance, une voile se serait enflammée ! Mais peu importait à présent. L'émanation fumeuse en laquelle s'était changé l'assassin filait à travers les cabines, se cantonnant au plafond des étages inférieurs. Il passa au dessus de bon nombre de soldats, trop préoccupés par l'explosion qui secouait leur bateau pour lever les yeux. Il arriva ainsi rapidement au niveau du second point d'attaque. Là, seulement deux hommes gardaient le tas de poudre. Les autres avaient du se précipiter plus en avant pour voir ce qu'il se passait. Bien, l'effet de surprise durait encore. Mais ce ne serait plus long. Dès la seconde explosion, ils se douteraient de ce qu'il se passait ... L'assassin élimina le premier d'un seul geste, mais il ne fut pas assez rapide pour empêcher le deuxième de crier. Un demi-cri, à vrai dire, emporté dans un gargouillis sanglant. Un soldat se présenta presque aussi tôt, mais il fut cueillit par une dague de jet entre les deux yeux. Vite, avant que d'autre n'arrivent ! Rafael perça les tonneaux, ne perdant pas de temps à les déplacer. Il se servit des réserves de poudre des marines morts pour allonger la ligne qu'il essayait de créer puis il s'empara d'un de leur fusil pour amorcer l'explosion. Deux hommes firent alors leur entrée dans la pièce, alarmés par le cri du garde. Le feu démarra dès le premier coup, mais l'un des marines stoppa son évolution d'un coup de semelle. Rageant, Rafael passa à travers eux sous forme de fumée, puis se retourna dans le même geste. Pas de panique, il existait une solution à ce genre de chose, et il avait tout prévu. Il arma son mousquet de manche et toisa les soldats d'un sourire insolent. Il aurait préféré garder cette balle pour le dernier tas, mais les circonstances ne le lui permettaient pas. Tant pis. Il fit feu sans préavis et une explosion tonitruante emporta les deux téméraires. L'assassin se détourna à temps pour ne pas souffrir de cette dernière et disparut au profit des couloirs sombres des ponts inférieurs du Léviathan.

Rafael s'efforçait de rester aussi détaché que possible, de ne pas penser à ces hommes qu'il avait côtoyé pendant de nombreux jours. Bien qu'ils fussent marines, il connaissait le prénom de bon nombre et tous n'étaient pas des hommes de mal. Beaucoup avaient fait le choix du mauvais camp et il s'en désolait, mais à ce stade c'était lui ou eux. Et le choix était toujours simple ainsi tourné. Il s'engouffra par un passage dérobé vers la cale principale, évitant ainsi la majorité des soldats qui accouraient vers le second lieu d'explosion. Cette dernière avait du fortement endommager l'emplanture du grand mat, à défaut de la détruire. La coque s'était certainement ouverte, et peut-être même une voie d'eau dans le meilleur des cas. La bordé de Carène du premier pont et du second n'avaient pas du résister. Quand à la coque ... espérions le. L'assassin, toujours sous la forme d'un nuage opaque de fumée, se faufila jusqu'à l'emplanture du mât d'artimon et remonta jusqu'au troisième pont par les interstices entre ce dernier et le bois. Arrivé là, il se retourna et reprit forme humaine. Il scruta l'obscurité puis se dirigea au pas de course vers la pièce qui tenait lieu d'armurerie au Léviathan. Il neutralisa deux hommes sur son chemin : tout reposait sur la vitesse. Dans le mouvement, il subtilisa un mousquet à l'un d'entre eux puis continua sa folle course. Il arriva rapidement à la porte. Il sauta vers elle et se mit en boule, puis s'écrasa contre le bois et vola en éclat, avant que la fumée ne passe à travers l'encadrement en bois de la porte. Il se recomposa de l'autre côté, tirant sa lame secrète hors de sa gaine. Ici aurait lieu l'explosion la plus forte, ici était entreposée la plus grosse réserve de poudre du navire, les tonneaux qui n'avaient pas leur place dans les réserves subsidiaires, dont deux avaient explosé quelques seconde plus tôt. Un sourire mesquin se dessina sur ses traits, tandis qu'il armait son mousquet et le dirigeait vers le tas de poudre. Ses contours perdirent en substance : il se préparait déjà au choc qu'engendrerait la détonation. Il inspira un grand coup et son doigt glissa sur la gâchette.


Dans quelques dizaines de minutes, il aurait rejoint Mafaele et se battrait aux côtés de ses frères. Et ce pendant que le plus glorieux symbole de la Marine serait la proie des flammes. Le sort en était jeté.
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    Pssshhht

    Pssshhht ? La poudre ne fait pas ça normalement... Ou est la flamme purificatrice ? Ou est le souffle vengeur et puissant de la révolution ? Ou est l'explosion titanesque censée anéantir d'un seul coup le bateau ?

    Pas la visiblement...

    -On a déplacé les réserves de poudre. Tu n'as pas lu le mémo ? Mais c'est vrai que ce sable noir y ressemble à s'y méprendre...

    Dans l'encadrement de la porte que tu viens de défoncer se tient maintenant ton pire ennemi dans le coin. L'amiral Salem en personne qui te toises d'un œil noir. Nul doute que si la colère suffisait à tuer tu serais dans l'instant consumé sur place... Mais ça ne suffit pas...
    Pas plus d'ailleurs que les armes ordinaires dans ton cas...

    Comme s'il lisait dans tes pensés Salem ouvre la main, laissant glisser de son poignet une de ces lames qu'on voit rarement dans les mains de sabreurs tels que lui. Une lame faite pour être caché et frapper en fourbe, une lame d'assassin. Une lame que tu n'as même pas besoin d'observer pour reconnaitre... Après tout, elle est identique à la tienne... A la matière prêt évidemment...

    -Tu sais ce qui est amusant ici ? Les parois... Pour garder la poudre a l'abri de l'humidité on s'assure que cette zone soit la plus sèche et la plus solide du bâtiment. On l'a construit en bois d'adam et renforcé d'acier et on l'a isolé soigneusement, comme si c'était une coque. Et de la même façon, on en a goudronné chaque cloison...

    Il te faut un clignement de cils pour réaliser ce qu'il vient de te dire. A l'exception de la porte ou il se tient, la salle dans laquelle tu te trouves est parfaitement blindé... Et surtout, étanche...

    -Tu n'aurais pas du revenir ici Gabriel, pas pour faire ça... Face à face sur un champ de bataille j'aurais pu t'épargner. Mais pas ici... Pas sur le bateau ou on t'a accueilli, soigné et protégé avant que tu nous poignarde dans le dos... Ici... Je vais te tuer...
    Tu frémis, tu trembles. Serait-ce la peur ? Non. Non, tu ne peux pas avoir peur ! Tu es l'assassin ! Et les assassins ignorent la peur. Ce qui fait trembler ta main, c'est l'excitation, le plaisir du combat à venir ... Oui, voilà c'est ça ! Tss. Tu te leurres assassin, tu n'as aucune chance. Il est là. Ta némésis. L'homme qui devait n'être qu'une passerelle. L'homme que tu as envié et voulu dépasser. Ils ont changé la disposition de la pièce, ils savaient que tu allais venir ... Comment, pourquoi ? Un traître ?! Non. Ce plan, tu l'as conçu tout seul. Personne ne t'a aidé, personne ne t'a supervisé ! Une seule solution, tu es trop faible. Et comment devient-on plus fort ? Dans la douleur ... Mais il y a un autre terrain où tu peux l'emporter. Un autre domaine où tu es fort, Auditore. Souris, redresse la tête et joue la comédie. Tu as eu la rouquine une fois, tu pourras bien l'avoir lui. Même semble savoir depuis le départ ... Enfoiré de Salem !

    "J'aurais tenté. Je pensais qu'abîmer le Léviathan pouvait suffire à vous faire fuir, à quitter Drum avant qu'il ne soit trop tard pour vous." commença l'assassin, tournant face au Contre-Amiral.

    En sabreur expert, il imita Rafael, les deux hommes se tournant à présent autour. Il ne se leurrait pas : la colère de Fenyang était palpable. Meurtrière. C'était comme se sentir écraser par cette haine qui suintait de tout ses pores.


    "Depuis quand le sais-tu ?" lui demanda-t-il, curieux de savoir ce qu'il avait laissé échapper.

    L'assassin tentait de gagner du temps, étudiant la pièce du regard. Il ne voyait rien qui puisse lui permettre de s'échapper. Salem protégeait la porte, aucun interstice. De plus, il savait qu'il commençait à développer le mantra, à l'instar de Yusuf Tazim. Il ne pourrait pas le prendre de vitesse, ni le duper. Restait à jouer le jeu et éviter ses attaques dévastatrices. Bordel. Il était dans une posture des plus désagréables.


    "Crois-moi, tout aurait été mieux si tu ne t'étais pas interposé. Nous avons tout deux fait du chemin depuis Logue Town, mais ce n'est pas aujourd'hui que je te combattrais et, indéniablement, te tuerais." trancha l'assassin, fusillant du regard le Contre-Amiral.

    Bien, une des parties de son plan était un échec ... mais cela ne voulait pas dire qu'il avait totalement échoué. Seule comptait sa survie en cet instant. Il devait vivre pour éradiquer les traîtres après tout. Mais il se ne laissait pas abattre pour autant. Si le voyage aux côtés de Salem avait été fructifiant, c'était bien sur l'apprentissage. L'assassin laissa échapper un sourire. Son esprit répugnait à la stagnation après tout ... et Salem était un combattant de choix. Lorsqu'il le voyait bouger, il dressait dans son esprit un tableau des différentes techniques du bretteur. De celles qu'il avait vu. Il n'avait qu'à se remémorer les combats sur Little Garden et les autres déconvenues maritimes. Il trouverait un moyen de passer, quelqu'en soit le prix ! Le Contre-Amiral porta le premier coup. Usant de toute sa vitesse, l'assassin écarta sa main au dernier moment. Il fut repoussé par la violence du choc et tapa le mur du fond avec son dos, ce qui lui tira un râle de douleur. Il resta sur ses pieds et contempla son adversaire qui n'avait, lui, pas bougé d'un poil. Bordel. Ce ne serait pas facile. Mais à quoi s'attendait-il ? Il s'essuya machinalement le menton, puis fourra sa main dans sa bourse. Il ne lui restait plus que deux bombes ... c'était mal parti. L'assassin tira une des bombes et la frappa contre son armure avant de l'envoyer exploser au plafond. Un important nuage de fumée s'exhala alors du fumigène. Pas assez pour obturer la vision du Contre Amiral, mais suffisamment pour lui permettre de mettre en oeuvre les prémices de son plan. Il ne laissa pas le temps à Salem de dissiper le nuage de fumée et lui lança une dague de jet. Juste au niveau de son flan, de manière à ce qu'il soit obligé de bouger pour parer l'attaque. Puis, profitant de la fraction de répit qu'il possédait, il plongea sa main gantée dans le nuage et celui-ci prit immédiatement forme sous la volonté de l'assassin. Une sorte de poing gigantesque qui s'envola frapper Alheiri sous un mouvement du bras de Rafael. La densité de cette attaque était assez élevée pour frapper le Marine ... mais là ne s'arrêtait pas l'astuce. Mordrait-il à l'hameçon, frapperait-il de sa lame ?

    Un sourire se dessina sur la face de l'assassin. Au dernier moment, il retira son bras de la masse fumigène et laissa le poing perdre en substance et redevenir de la simple fumée. Tout n'était qu'une question de timing. Il se déporta sur le côté, évitant la possible attaque du Marine, puis lança trois nouvelles dagues de lancer sur Alheïri, ainsi qu'une quatrième un peu plus particulière. Suivie d'un léger trait de fumée, elle entra en contact avec la masse fumigène et s'y enfonça en direction de sa cible. Joignant sa main libre sur son autre bras, Rafael. Une légère dépression se creusa au sein de la fumée, puis l'assassin sembla disparaître de la pièce. Il réapparut dans une gerbe grisâtre de l'autre côté, se jetant aussi tôt vers l'arrière. Sa lame était tendue vers l'avant, prête à parer ... mais rien n'était moins sûr. Salem ne connaissait pas ses techniques, ce qui laissait un avantage à Rafael, mais il avait l'empathie et une expérience incroyable.
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      Mais quand est ce que tous ces types sont devenus plus rapides que toi ? D'abord Yusuf, maintenant Salem... On dit que pendant que tu dors tes ennemis s'entrainent... Et ces types la alors ? Ils sont insomniaques ?

      Tu déploies des trésors d'ingéniosités pour passer à travers la posture défensive de Salem, et il parvient pourtant à te donner l'impression qu'il lit dans tes mouvements comme dans un livre ouvert. Comme s'il savait exactement ce qui te passe par la tête avant même que tu y penses...

      D'une lame d'air parfaitement contrôlé il renvoie ton attaque de fumée vers le fond de la pièce et s'il mine d'avancer d'un pas vers toi pour réduire la distance il s’interrompt juste avant que tu ne lances tes couteaux pour lever sa lame en position de parade... Il sait !

      Ce qui ne le sauve pas cela dit. Du moins pas complétement. Tes deux lames ne l'atteignent jamais et ne font que ricocher sur la sienne, mais ce n'est de toute façon qu'une diversion pour te permettre de passer... Tu te changes en fumée et fonce, et dans son regard tu vois le moment ou il comprend ce que tu fais. Et fais son choix...

      Tu jaillis de la porte et Salem pivote à la vitesse de l'éclair pour te suivre, laissant ta troisième lame lui traverser l'épaule plutôt que de perdre du temps à la parer. Y'a pas à dire, il t'en veut vraiment...

      Derrière lui tu lèves ta lame pour dévier son attaque, mais de la même façon que Salem semble lire dans tes gestes tu sais au fond de toi que sur ce coup la il te manque un souffle, juste un... Mais Salem est trop rapide, trop précis, peut être trop fort ?

      Il bouge et frappe bas, et une douleur aiguë vient te lacérer le flanc la ou il vient de planter sa dague, une douleur atroce qui te parcourt tout le corps et te donne l'impression que ta vie entière s'échappe d'un coup par ta plaie... Tu frappes au bras en reculant et il esquive pendant que tu trébuches et que tu heurtes une cloison.

      Heurter une cloison ? Autour de toi la fumée se dissipe comme si elle n'avait jamais existé, et sur la main que tu viens de porter devant ton visage, il y a du sang...
      Depuis quand n'as-tu pas senti le fer fouiller tes entrailles ? Le bois est glacé sur ton dos. Tu es revêtu de ton armure, et pourtant tu sens ce contact horrible. Poisseux. Ou est-ce ton sang. Tu écarte la plaque d'armure devenue inutilisable. Elle tombe, et tes protections suivent. Le combat contre l'ours. Salem. Même tes protections ne peuvent en supporter plus.

      L'assassin ne perdit pas de temps. Les plaques tombèrent à terre, et le grondement de rage du Contre-Amiral y fit écho. Une main sur sa blessure, il reprit son souffle une seconde. Hé hé. Il l'avait blessé. À quel prix ? Mais peu importait : il était vivant. Son coude droit glissant sur la cloison, Rafael s'en servit pour guider ses pas. Il suait à grosses gouttes et le sang commençait à lui couler le long de la jambe. Il avait pu, du plat de la main droite, dévier le coup au dernier instant. Il avait failli y laisser un rein. Il s'en était fallu de peu. Mais troquer une blessure fatale contre une blessure grave, c'était déjà ça. Il tenta de se transformer en fumée, mais le sel encore présent sur sa blessure l'handicapait à cette fin. Une étrange fumée noire s'échappait de sa blessure. Il sentait la douleur diminuer peu à peu en surface, mais le sang coulait et ses forces avec. L'effet du sel s'estompait-il ? Bon Dieu, il n'avait jamais senti pareil état de faiblesse après un coup. Puisant dans ses dernières ressources, il se lança vers l'avant et ses jambes perdirent en substances. Il parcourut six mètres avant de rentrer en plein dans le mur. Le choc résonna dans tous ses os et à nouveau, il macula le sol de son sang. Il se releva et roula sur le côté, évitant une bourrasque vengeresse qui taillada le bois du pont inférieur. Au loin, il entendait les cris, la sirène. Il sentait l'odeur du feu. La fumée lui piquait les narines. Et les cris. Non pas qu'il s'en délecta, mais ils lui redonnaient confiance en lui. Lui apprenaient qu'il était capable de faire une légère différence. Mais il y avait toujours plus fort que soit. Et ce combat, c'était une défaite de la pire espèce. De celles où l'on se trouve impuissant à agir, de celles où la vengeance s'empare de votre âme. Il titubait le long des couloirs, courant cahincaha. Plusieurs fois il buta contre la cloison, mais il parvint à user de ses pouvoirs jusqu'à ce qu'au bout d'une dizaine de secondes, il ne sente plus que sa blessure. La moitié de son corps se changea en fumée, et la douleur devint quasiment tangible mais plus handicapante pour ses pouvoirs. Il commença à sourire, lorsqu'une ombre se profila dans son dos. Et merde, il avait trop traîné !

      "Salem ! Je le tiens !" laissa échapper une voix nasillarde en face de Rafael.

      Préoccupé par la masse qui le poursuivait, il avait totalement occulté ce qui lui venait en face. Il leva une jeune femme aux cheveux roses et à la mine déterminée. Il la vit crisper ses mains autour d'une lame qu'il ne connaissait que trop bien. Durandal. Un rictus malsain se dessina sur ses traits. Toi, gamine, tu n'avais rien pour le blesser. Toi, gamine, tu étais la porte de sortie. Peut-être que tonton Salem t'avait ordonné de ne pas t'en mêler. Et toi, tu lui désobéissait ? Vilaine petite Ketsuno. L'assassin pressenti le grondement de rage de la part de son adversaire, il venait de débouler, enfonçant la cloison de son épaule tant sa charge avait été véhémente. Il vit de loin se tendre la main de Rafael vers la gorge de sa pupille. Elle trancha son bras à quatre reprise puis enfonça son épée dans le torse de l'assassin, qui se tenait toujours l'abdomen, du moins là où était sensée se trouver la blessure dans l'amas de fumée. Ni haki, ni granit marin. Pathétique. Le gantelet de l'assassin se referma sur la tunique de la jeune femme, la saisissant entre les deux seins. Il la poussa à terre, crochetant sa jambe d'une lame de fumée surgissant de la masse. Ecrasant Ketsuno de tout son poids, il roula sur elle puis passa son bras autour de son cou, serrant plus que de mesure. Une ligne rouge se traça sur le sol, suivant le mouvement de l'assassin mais l'adrénaline était une alliée merveilleuse. Il la releva juste assez pour que Salem se rende compte de la situation. La jeune femme laissa échapper un cri strident puis une lame de métal vint frôler sa joue, juste sous son oreille. La jeune femme frémit, comprenant à qui elle avait affaire. Les affiches ne mentaient pas sur l'existence de ce type. Tout comme elles n'exagéraient pas ses talents. La lame s'attarda sur sa carotide. Puis le Contre-Amiral s'arrêta, faisant face à l'assassin quelques mètres plus loin. Une volute de fumée s'échappa alors de lui et alla entourer l'épée qui était tombée des mains de la jeune femme alors qu'il l'avait mise à terre. Rafael la força à se relever, tandis que Durandal se glissait comme par magie à sa ceinture.


      "Ça, c'est à moi. Trop aimable de me l'avoir rapportée." grogna-t-il, à un centimètre de l'oreille de la jeune femme.

      Elle pouvait sentir le souffle chaud de l'assassin sur sa nuque. Le métal de sa lame, encore imprégné du sang des pauvres marines, taillader la fine peau de son cou. Elle le frappa du pied. Autant tenter d'attraper le vent. L'assassin resserra sa prise et murmura quelques mots à Ketsuno. Assez bas pour que Salem ne puisse l'entendre, mais juste assez pour que la jeune femme arrête de combattre et blêmisse. Si c'était ça, la seule échappatoire de Rafael, il n'hésiterait pas une seule seconde.


      "Un pas de plus, et je l'ouvre comme une truie." menaça-t-il, tranchant un peu plus profondément la peau de porcelaine de la jeune femme.

      Surtout, ne pas la tuer. Alheïri était déjà dans un rage noire, mais pas encore en état de ravager la moitié de Drum juste pour sa vengeance. Son passé était empreint de ce genre de débordements. À commencer par l'époque où il avait perdu sa femme ... Hors de question de recréer un tel phénomène. Hors de question de lui donner une raison supplémentaire de le poursuivre et de le mettre à mal. Il n'attendit pas la réaction de son interlocuteur, sachant qu'il trouverait rapidement un moyen de l'empêcher de poursuivre son acte. Il recula d'un pas et poussa Ketsuno vers l'avant. La fumée se rassembla à ses pieds et commença à onduler étrangement. Il crispa sa main droite sur sa blessure puis toisa Salem avec toute la morgue dont il était encore capable. Un filet de sang s'échappait de la commissure de ses lèvres. Le Contre-Amiral ne pouvait pas le toucher sans blesser Ketsuno dans cet étroit conduit. La chance souriait enfin à l'assassin !


      "Souviens-toi que j'aurais pu la tuer." lâcha Rafael avant de s'élever dans les airs à travers l'écoutille qui les surplombait deux pas plus loin.

      Il entendit la fureur de Salem se déchaîner, presque tangible, puis vit le Léviathan disparaître sous ses pieds, alors qu'il passait la barrière de brume. Les flammes léchaient encore son bois, ce plan n'était donc pas un échec total ... Il sentit des lames de vent taillader au hasard dans le ciel, dont certaines qui lui passèrent bien trop près. Le danger était passé : Salem déchaînait sa rage de ne pas avoir pu l'attraper. Il se frotta le menton, il saignait de plus en plus. Emergeant de la couche nuageuse, il se repéra au loin grâce aux piliers : il savait où aller. Le Soleil faisait briller la neige de mille feux, et rendait les piliers superbes à observer du ciel. Etait-ce la souffrance qui lui donnait de telles pensées ? Tsss. Mieux valait se rattraper dès que possible ! Machinalement, il porta sa main à sa blessure, pourtant contenue dans la zone intangible de son corps. Il repéra rapidement le pilier central, alors que des petits points noirs commençaient à flotter devant ses yeux. Il pressa l'allure, filant telle une comète à travers le ciel, au milieu des nuages. Puis il se sentit tomber peu à peu, et le château était encore bien trop loin. Usant de toute sa volonté, l'assassin ralentit la chute et atterrit devant l'entrée de la planque révolutionnaire, genou à terre. Il se releva, chancelant. Il avait repris forme humaine et plus aucune fumée ne s'exhalait de lui. Il tituba jusqu'à une congère et leva la tête vers le pilier qui se dessinait au loin. Il allait tenir sa promesse et revenir, mais pour l'instant, il avait trop présumé de ses forces. Il perdait trop de sang et se sentait faiblir. Bordel, ce n'était vraiment pas le moment idéal. Grommelant contre le sort, Rafael se releva en se tenant le flan. Il déchira sa tunique, faisant fi de la température, et tenta de la nouer serrée autour de sa taille. Il avait fière allure l'assassin, à demi nu sous sa cape de fourrure. Se saisissant de l'arme qu'il avait récupéré à Ketsuno, il cisailla un tronc et se fit un bâton rudimentaire, grimaçant au simple fait de devoir lever le bras. Puis il commença sa longue marche vers le pilier. Il n'était plus très loin, mais il aurait été stupide de se tuer par excès de zèle ... Il avança jusqu'à arriver aux postes de garde camouflés. Lorsqu'un bruit sourd de détonation se fit sentir. La montagne trembla sous les pieds de l'assassin et il pressa le pas. Personne aux postes d'observations, il y avait quelque chose qui clochait. Une nouvelle détonation, bon Dieu ! Il lâcha le bâton et, se tenant le flanc, commença à presser l'allure. Il arriva aux portes du château, essoufflé en sale état. Puis il posa les mains sur les battants de l'entrée. Il poussa et ouvrit en grand, comme un rôdeur en sale état, revenant à la veille de la bataille fatidique ...
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      Le chaos. Le chaos à l'état pur. Tout le monde filait dans tous les sens autour de l'assassin, criant de panique sous le bruit des explosions. L'assassin attrapa l'un des révolutionnaires par le col, grimaçant en sentant les bords de sa plaie s'étirer. Il lui demanda ce qu'il se passait. Peine perdue, ce n'était qu'un gamin qui ne savait pas où aller. Il le relâcha et s'avança un peu plus dans les méandres du château. La table où il avait rencontré Mafaele était vide à présent, plus aucune trace de lui et de Staline. C'était quoi cette embrouille ? Personne n'était là pour protéger le commun ! L'assassin tira sur son habit déchiré et se révéla, torse nu, face à la Révolution. Sa tunique d'assassin vola en fumée et se réfugia dans sa sacoche, dissimulée comme à son habitude. Seuls demeuraient son gantelet, son bracelet et sa chemise en lin, rougie par le sang. L'assassin attrapa l'un des mousquets à sa ceinture et le leva en l'air, faisant feu. Tous s'arrêtèrent, le regardèrent un instant. Une nouvelle explosion secoua le château. Bordel, il n'était pas un chef de guerre ... Mais c'était à lui de gérer cela, il revenait pile poil à temps il fallait croire. Et les chefs brillaient de par leur absence. C'était donc son moment ? Tss. Ce n'était pas ainsi qu'il voulait que l'on se souvienne de lui : il était sensé être l'ombre et la dague, pas la tête de proue de la bataille.

      "Que se passe-t-il ?! Bordel !" hurla-t-il, face aux cinq révos qui s'étaient arrêtés de bouger.

      "On nous attaque monsieur, par les sous-sols, ça explose de tous les côtés ! On ne sait pas d'où ça vient ..." commença l'un des soldats.

      "Et alors ? Ce n'est pas une raison pour quitter vos postes." grogna-t-il.

      "Faites moi un rapport détaillé de la situation. Toi, là, va chercher un médecin, le premier que tu trouveras : cours !" fit-il en pointant l'un des révolutionnaires du doigt.

      Ils n'avaient pas beaucoup de temps, mais il pouvait bien se permettre de perdre cinq minutes à comprendre ce qu'il se passait là. Il n'avait aucun des éléments en main, mieux valait ne pas se précipiter. Il leur demanda de décrire les premiers rapports d'incidents. Le temps qu'ils s'installent, il dégaina son den den blanc et composa le numéro de Céline. Toujours sans réponse. Et merde, ça tombait mal. Il avait besoin d'elle de manière urgente. L'autre corsaire pouvait bien attendre à guetter la brume, les choses commençaient à sérieusement chauffer ici. L'assassin fit signe à l'un des autres révolutionnaires et lui commanda de ramener le plus de monde par ici.

      "Bon, je suppose que s'ils attaquent ici c'est pour une raison bien précise, non ? Ils doivent avoir un moyen de s'orienter dans les cavernes et souterrains de l'île. J'y ai fait un tour cette nuit, c'est un sacré labyrinthe. Donc hors de question d'y descendre. Qu'est ce qu'on garde et qui pourrait les attirer ici ?" demanda l'assassin.

      "Je ne me suis pas renseigné sur la situation avant de venir, alors vire moi cette expression débile de ton visage et explique moi. Ah, le médecin !" poursuivit-il, déchirant sa chemise là où Alheïri l'avait blessé.

      Rafael était blafard et affichait une mine de plus en plus tendue. Un type à lunettes se rapprocha de lui et secoua la tête en avisant la taille de l'estafilade. Il sentait bien le regard de ses frères sur lui, se demandant ce qu'il s'était passé. Il entendait un peu plus de raffut de l'autre côté de la salle, il y avait du monde qui revenait. Bien. Et s'ils faisaient passer le mot, c'était tant mieux. Hors de question de laisser ses alliés mourir à cause d'un élan de panique.


      "Le Léviathan, la fierté de la Marine, est en train de brûler. Juste assez pour les faire paniquer. Mais on m'y attendait déjà, et j'ai combattu le Contre-Amiral Fenyang." fit l'assassin, montrant sa blessure.

      Le médecin la palpa, lui tirant une grimace. Il proposa une anesthésie, mais Rafael refusa. Il lui fallait conserver les idées claires. Le scientifique haussa les épaules puis ouilla dans une trousse qu'il portait à sa ceinture. Il en tira une aiguille en os et un fil. Il déboucha une flasque et la versa dans un petit bol puis nettoya ses ustensiles. Et pendant qu'il se préparait à recoller les chairs de l'Auditore, celui-ci poursuivait sa prise d'informations.


      "Bon. Nous sommes une petite vingtaine à présent. Il va falloir que vous fassiez mieux et ..." commença-t-il, avant de s'arrêter, ouvrant de grands yeux.

      Une silhouette sombre s'était glissée parmi ses frères. Une silhouette qu'il ne reconnaissait que trop bien : un habit au symbole connu et reconnu. Un authentique assassin de l'Umbra ! Ici, avec les Révolutionnaires ... alors cela signifiait que ...


      "Maestro ?" interrogea l'assassin, puis lâchant un léger cri de douleur lorsque l'aiguille du médecin lui perfora la peau.

      L'homme de science fit signe à deux hommes de venir tenir Rafael pour ne pas qu'il bouge trop pendant l'intervention, tandis que l'assassin de l'Umbra s'avançait vers lui. Ils se saisirent l'avant-bras, oubliant toute notion de statut : l'un comme l'autre était trop surpris de cette rencontre inopinée. Céline n'était donc pas venue seule ? C'était un soulagement ! Et cela changeait complètement la donne. Des assassins et des frères dévoués, que demander de plus ! De nouveau, le médecin força Rafael à rester en place, en appuyant sur sa blessure pour calmer ses ardeurs. Un homme tendit une flasque à l'Auditore, qui en but une longue rasade. L'alcool l'aiderait à se requinquer. Foutu Fenyang.


      "C'est un plaisir de voir qu'il existe encore des hommes fidèles à la cause parmi l'Umbra." fit-il, un large sourire sur les lèvres.

      "Plaisir partagé de vous retrouver, Il Assassino. Nous ne vous savions pas ici, du moins pas de manière certaine. Nous tentons d'aider du mieux que nous pouvons, mais il n'y a aucune coordination entre les différentes unités : c'est un carnage. Je revenais ici pour guider les hommes vers l'Académie, nous y subissons de lourdes pertes. Un homme bigarré et un autre y sèment le chaos : quelques assassins s'y sont dépêchés pour les ralentir. Et je comptais faire en sorte que leur sacrifice ne soit pas vain." expliqua le Maestro, sous l'oeil perplexe de Rafael.

      "Merde. Oswald. Il n'est donc pas mort. Staline, qu'est ce que t'as foutu ... Et pour les souterrains ? Des nouvelles ?"
      questionna-t-il, de plus en plus préoccupé par la situation.

      "Aucunes. Nous avons essayé de condamner les portes, mais une autre équipe a disparu. Nous avons placé des tonneaux de poudre pour condamner les issues au cas où quelques uns des ennemis essaierait de se frayer un passage par là. Mais nous ne connaissons pas tous les passages de cette demeure. Seul le roi est au ..." répondit-il.

      "Le Roi ?!" l'interrompit Rafael, avant de se crisper de douleur sous le coup d'aiguille du médecin.

      "Il est ici ?!" continua-t-il, frappant sur la table.

      Les deux Révolutionnaires qui le maintenaient eurent du mal à le contenir et l'assassin grimaça de nouveau de douleur, tandis que le médecin tirait sur le fil de suture. Il avait fait revenir les chairs vers l'intérieur en rassemblant les muscles. Fort heureusement, aucun organe n'avait été lésé. Il lui passa une pommade à forte odeur de bile sur la blessure puis lui tendit un breuvage à ingérer pour éviter que son abdomen ne s'infect. Il risquait quelque chose du genre péritonite, selon le jargon du médecin. Rafael ne se fit pas prier et avala le contenu de la bouteille que lui présentait le vieil homme puis secoua la tête sous le mauvais goût de la substance. Erk. Immonde.


      "Oui, au sommet du château. Pourquoi ? Vous pensez qu'ils pourraient venir pour lui ?" fit le Maestro, arquant un sourcil.

      Visiblement, cette idée lui était déjà venue en tête, mais il avait jugé l'opération trop téméraire pour ce seul but.


      "D'autant plus que le navire est toujours au sommet du pilier, si jamais ils envoyaient une équipe s'en emparer, ils pourraient facilement s'échapper d'ici." continua-t-il.

      "Bien. Prends avec toi six de ces hommes et va au bateau. Charge le en poudre et lorsque les Marines y seront, détruis-le. Tout de suite." ordonna Rafael, palpant sa blessure.

      "Bien, Il Assassino. Dussé-je y laisser la vie." répondit l'assassin, faisant signe aux six plus proches de le suivre.

      Cela ne lui faisait presque plus mal, et il sentait déjà qu'il reprenait un peu du poil de la bête. La situation l'y aidait au mieux à vrai dire. Il n'était pas en état de mener un combat, mais au moins il pouvait se déplacer. Il attendit que son frère assassin soit parti pour se retourner vers les autres larrons. Le médecin continua de traficoter sur sa plaie, y ajoutant un bandage. Il envisagea une seconde la possible trahison du Maestro puis y renonça. Il n'avait rien à y gagner.


      "Vous. Réunissez au maximum d'hommes et laissez la Marine passer à travers le château. Il est inutile d'impliquer des civils dans notre combat. Nous tenons le Roi, mais aussi les piliers. Je veux qu'un groupe de cinq aille avertir les différents points de contrôle et relaient l'information : nous sommes attaqués, qu'ils braquent leurs canons vers nous en cas de réussite de l'offensive ennemie. Le Roi ne doit pas partir d'ici vivant, c'est clair ? Quant aux autres, laissez la Marine passer et prenez les à revers. Ils doivent penser que vous êtes en fuite, alors confortez les dans cette idée ! Je m'occuperais personnellement du Roi." ordonna Rafael en se relevant.

      Ce faisant, il leva le poing en l'air et regarda les hommes qu'il tenait en face de lui. Il sentait la peur qui quittait peu à peu leur tripe et le courage qui y revenait. Que ces hommes suivent ses ordres et ils deviendraient des héros ! Ou ils mouraient en temps que tel.


      "Pour la Cause !" hurla-t-il.

      Et tous répondirent en choeur.
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