West blue, au beau milieu de Kage Berg……
An de grâce 1623 – 13h10
An de grâce 1623 – 13h10
Aaaah, Kage berg ! Un véritable paradis pour n’importe quel campagnard au monde, avec cette verdure à perte de vue, son bétail abondant ainsi que sa déconnexion totale avec la civilisation, mais si je suis ici ce n’est pas pour m’lancer dans l’agriculture. J’dois m’procurer des médocs spéciaux auprès d’un toubib et les donner à Shira dont l'état se détériore par sa maladie. Ça fait 10 ans que j’la soigne avec ces comprimés et jusqu’ici ils se sont montrés très efficaces, plus que tous les autres médocs achetés dans les grandes villes. Autrement je n’aurai pas cette tronche renfrognée imprimée sur ma trogne, car m’taper des dizaines de centaines de kilomètres pour une simple poignée de médicament, ça m’gonfle sur le haricot ! Mes pas lourds et secs génèrent des secousses qui affolent tout un troupeau d’vaches à vingt mètres plus loin, au détriment du pauvre fermier qui m’crache un juron avant d'regrouper tant bien qu'mal ses bestioles. Sans parler d'mes empruntes qui s'impriment au sol. Même dans c’trou paumé je suis le centre d’attention d’une poignée d'fillettes qui m’mirent avec leurs yeux en forme de soucoupes, jusqu'à ce que leur père forcent ses trois filles à détourner leurs regards sur moi et d’rentrer au plus vite. Faut croire que je n’ai pas une gueule d’ange ! À force d’venir ici j’connais c’bled comme ma poche si bien que je n’ai pas d’souci pour rejoindre la pharmacie en face, dirigée par un vieux quinquagénaire. Le professeur Murlock. Impossible d’la louper puisque c’est le seul bâtiment moderne de l’île, surplombant cette colline que j'monte et qui m'donne une vue panoramique sur l’village le plus proche. J’me demande vraiment c’qui a poussé Murlock à implanter sa boutique sur une île de pécore, mais une chose est certaine : ce n’est pas pour l’appât du gain. Le vieux toubib sort brusquement de sa baraque pour m’faire signe de m’arrêter, chose que j’fais.
- Bon dieu monsieur Jormungard ! vous ne pouvez pas faire un effort pour éviter d’faire trembler le sol autour de vous !? À cause de vous je vais devoir refaire ma maquette de Marine Ford qui m’a pris un mois pour l’achever ! Ça fait la énième fois que je la fais chaque fois que vous pointez votre nez sur cette île !
- Je n’y peux rien vieux, Chuis……
- Un géant ! Oui vous me le dites à chaque fois que vous venez, mais quand même !
- ……
- Ah oui j’oublier ! tenez, voilà vos médicaments ! Sa vous fera 10 000 berrys l’ordonnance.
J’sors une liasse de billets entre mes doigts que j’lui tends vers le bas, provenant de la prime d’un violeur de chèvre. J’prends la boite à pilule et un p’tit « merci » pour conclure cette transaction avant d’partir d’ici. Pas de « au revoir » ou de « bonne journée » ! Un simple « merci » suffit. D’toute façon on s’donne même pas la peine de l’faire donc sa pose pas d’problème. Tandis que j’emprunte la route pour rejoindre le port du village mon regard d’acier se perd dans le vide. Je m’inquiète pour Shira, mon amour. Je sais que tôt ou tard elle va clamser et que ça n’va pas prendre longtemps. Tous les moments et les mauvais moments avec elle repasse en boucle dans mes pensées : notre première rencontre, nos combats épiques, notre lune de miel, la naissance de nos bambins, les engueulades et tout. Que vais-je faire après sa mort ? C’est la question fatidique que j’me pose dans ma tête. J’ai bien une vague idée de c’que j’compte faire, mais j’ai besoin d’y réfléchir à tête reposée, autour d’un bon cigare. Je viens d’achever le dernier au cours du voyage.
Ce que j’aime bien sur cette île c’est l’accueil chaleureux de ses habitants, même pour un géant. Pas de cris d’enfant ou de femme terrorisée n’a éclaté à mon arriver, juste une fascination de voir un géant de très près.
Encore une vingtaine de pas et j’entre dans l’village.
Dernière édition par Jormungard Sovereign le Sam 27 Juil 2013 - 0:29, édité 6 fois