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Mis à l'épreuve


Il comprend le Hopper. Il comprend et il se marre. Ils n'ont pas fait les choses à moitié. Et c'est de bonne guerre se dit le Jo. En fin de compte, lorsque Dutch Warp, commandant d'Elite de la base d'East Blue, lui a permis de continuer son apprentissage, c'était une double faveur. Tout en continuant de se perfectionner, Hopper obtenait la presque promesse d'acquérir un grade confortable dans la Marine D'Elite, à sa sortie. Les heures sup' en compagnie de Gradés ont cet avantage. Mais c'était sans compter qu'au sortir, on lui demanderait des comptes. Il n'y a pas de tir-au-flanc chez les élites.

Le cigare éteint en coin de bec, tout en poussant d'une main les feuilles de palmes acérées qui obstruent son chemin, Hopper découvre une rangée de dents. Ça a quand même été un sacré bordel, et ça ne fait que commencer. Vrai qu'Hopper a très vite senti qu'on allait lui faire payer d'une certaine façon les avantages précédemment octroyés. Ce serait un paiement en plusieurs versements. D'abord, en temps. Et en papier. Hopper a été envoyé sous les ordres d'une certaine Commandante Foxy James. Une gradée qui officie d'habitude sur Grand Line, mais qui avec la sacrée tendance d'aller là où le vent la porte. La retrouver fut un calvaire, administratif d'abord, pratique ensuite. Il s'est avéré que son navire, le Green Fairy, mouillait en fait du coté de North Blue. Après moultes embarquements et débarquements, sans compter les coups d'escargophones, Hopper arriva enfin chez son nouveau chef.

Sacrément jolie la demoiselle.

La phrase d'Hopper ne trouve aucun écho sur cet ilot flottant, et c'est tant mieux. Il continue son avancée tout en repensant à cet ordre de mission fou que Foxy James lui a donné. La commandante l'a accueilli avec désinvolture. Sa crinière rougeoyant au soleil, elle l'a d'abord informé des raisons de sa présence ici. Un élite a-t-elle dit, Commandant de surcroit, s'est invité quelques semaines auparavant sur l'ilot, avec une cinquantaine d'hommes. Leur cible? Un équipage pirate discret mais nuisible, des trafiquants plus que des guerriers, dont les mains sales trempaient dans toutes les pires combines de marché noir. Un équipage que Foxy James suivait de près, pour une affaire de trafic d'êtres humains qui s'étendait jusque Grand Line. Jusque là, rien de spécial, si ce n'est que le commandant d'élite "Jsanpabon Dutrouduc", Hopper n'a pas compris si c'était oui ou non une blague, a pris Foxy James de court, pour mener l'assaut sur l'équipage. Pas de chance pour lui, à la place d'un campement de trafiquants planqué au milieu de la jungle, le marin d'élite à trouver un massacre et les trois cents cannibales qui l'ont commis. N'hésitant pas à mettre la main à la pâte, les cannibales ont attaqué l'élite et ses soldats, ont mangé les hommes, tué le commandant d'élite. Sa dépouille pourrit en ce moment même sur un pieu, en guise d'épouvantail. Tout cannibales qu'ils sont, ils ont néanmoins une vague idée de ce que représente les médailles des uniformes, faut-il croire.

Cet idiot a ruiné ma traque, pour en plus se faire tuer. Pas question que je risque la vie de mes hommes pour récupérer sa carcasse.

A ajouté Foxy James, surnommé "Clover" pour une raison inconnu de Hopper.

Ca c'est votre rôle. Et vôtre mission. Récupérez son corps. Il doit être enterré près des siens, même s'il a mené cinquante braves soldats à la mort, qui eux n'auront droit qu'à une plaque de cuivre, sur un mur...

Hopper a senti à ce moment là que "Clover" ne portait pas les marines d'élites dans son cœur. Dommage, il trouve la miss très mignonne, mais peu chaud lui fait. Il ne se sent pas plus élite que marin. Il veut juste faire ses preuves. Progresser, avancer dans la hiérarchie. Même si on lui sucre pour cela les trente hommes sensés être sous ses ordres. Les cannibales dont elle parle, les flèches empoisonnées et les dangers de la jungle, ça fait partie du boulot. Il connaitra pire, ça l'impressionne pas, le Jo. Alors, il a dit oui, sans hésiter et ça, ça a plu au Commandant James.

Bonne chance alors.

Ces dernières paroles résonnent encore dans sa tête. Ouais, elle est vraiment jolie cette Commandante. Ce serait bien de la revoir, après la mission. Hopper renifle et Foxy James disparait, d'un coup. Le frais Sergent s'immobilise. Il vient de sentir cette odeur caractéristique. Une odeur qu'il suit comme un petit poucet depuis qu'il a discrètement accosté, de nuit, sur l'ilot flottant. Une odeur qui accompagne d'étranges petits cailloux. Des cailloux de viandes, d'oreilles, de petits os. Des restes humains, et leur douce putréfaction. Ils ne sont pas vraiment difficiles à suivre ces cannibales. Et ils ne mangent pas très proprement. Hopper s'accroupit. Pousse une grande feuille, c'est là. Un gros orteil, à moitié rongé, qui pourrit au sol. Il n'est plus très loin. Il les piste depuis les bouts de tripes, après ce furent les fémurs, ensuite les cuisses maintenant les pieds. A compter qu'il a pris leur chasse en cours de piste, et qu'ils suivent la logique du "toujours commencer par la tête", c'est la fin de la marche, on attaque le dessert. Non, ils ne doivent plus être loin.

Ce faisant, Hopper se fait plus discret encore. Il arrache une feuille épaisse et se frictionne avec, on sait jamais qu'ils aient de bons nez. Il continue sa progression, à pas feutrés, sur la mousse. Une trace de pied, ici, là un autre orteil orphelin. Hopper se met à ramper. Le vent est couché, le soleil va faire de même. Une journée entière de traque. Et enfin un résultat. C'est doux, mais c'est là: la rumeur d'une conversation dans une langue qu'il ne connait pas. Il est tout proche de Leur Campement.



Dernière édition par Hopper Jo le Dim 28 Avr 2013 - 9:59, édité 1 fois
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Il a fait le tour. Il a serpenté entre les hautes herbes, discret comme un lâche, sur la frontière du campement. Et Hopper se dit, couché dans la boue, qu'il va devoir revoir ses appellations. Celles de campement et de cannibales principalement. Car ce qu'espionne Hopper en ce moment, ça n'a rien d'un romantique campement de cannibales. C'est un village. Certes d'une sorte particulière. Les maisons sont faites de matériaux rebus, probablement des récup' de bateaux échoués, mais assemblés ensemble avec un gout et un talent certain. Cela donne un ensemble de maisons de couleurs disparates et de formes oblongues, qui communiquent entre elles par des allées et des halls de bois. C'est étrange, c'est beau et particulièrement bien pensé. Quant aux cannibales, ils sont loin des sauvages à la peau nue et au pagne volage. Les os dans le nez semblent aussi proscrit. Sous les yeux d'Hopper, ce sont des hommes et des femmes ordinaires qui s'affairent. Bien que leur habillement soit peu commun, une sorte de patchwork de vêtements rafistolés mais en fin de compte très aérés, chaleur oblige, leurs manières d'être ne diffère pas de celle des gens des grandes villes. Et les armes de poing qui trainent à leurs ceintures semblent tout à fait opérationnelles. En fin de compte, la seule raison qui pousse à ne pas leur ouvrir les bras, ce sont peut-être ces quelques corps empalés sur des pieux, qui bordent le camp, et les traces des sangs près des charniers. Un petit détail, mais qui fait tout.

Ça va être long, se dit Hopper. Car hors de question de tenter quoi que ce soit avant que la nuit ne tombe totalement. Trop d'agitations et de gens. Puis un petit problème. Hopper n'a aucune idée de la tête du soldat dont il doit récupérer la dépouille. Il prie pour que les ... cannibales aient laissé un indice, comme sa plaque d'identification ou ses galons, sur le corps. Sinon... Et bien Hopper sera obligé de ramener les cinq dépouilles qu'il a comptabilisées, et ça, ce ne sera pas drôle. Il se tasse donc le Jo, il attend son heure, son créneau, aux aguets. La nuit tombe, doucement, Hopper a changé de place, plusieurs fois. Il multiplie les angles d'observation, puis parfois il tente juste de ne pas se faire découvrir. Avec succès jusqu'à présent. Alors que l'obscurité commence à gagner un terrain certain, ce qui attire le regard du jeune sergent, c'est cette cahutte, un peu à l'écart. Elle se différencie des autres par deux aspects. Le premier: ces petits cris qui s'en échappent de temps à autres. Le second: l'homme qui monte la garde, devant la porte. De là, peu de doutes subsistent. C'est une sorte de prison. Et potentiellement un objectif supplémentaire pour Hopper. Un objectif dont il se serrait bien passé. Mais une mission, ça se fait bien, puis, Hopper, il a de la morale. Peut-être y a-t-il des survivants, de braves soldats qui attendent de se faire manger. Triste destin, qu'Hopper se doit d'éviter. A eux comme à lui... Dilemme.

Alors que les dernières silhouettes du village disparaissent dans les maisons, Hopper décide de passer à l'action. La nuit est profonde, et sii ce n'est pas maintenant, alors quand? Il rampe, silencieux, hors de la forêt en périphérie. Il évolue, lentement, entre les cahuttes, jusqu'à celle qui l'intéresse. Le garde est toujours là. Un vrai garde. Pas un troufion lassé de la marine qui s'endort après un service d'une demi-journée. Si celui-ci a trouvé de quoi s'occuper, et joue avec des osselets probablement d'une facture particulière, son attention n'en reste pas moins tout à fait affutée. Le moindre tressaillement de la nature, autours, lui fait lever les yeux, à l'affut. Hopper manque d'ailleurs, par deux fois, de se faire repérer. Mais ça ira. Oui, ça ira. Hopper le sait, pour lui, ça finit toujours par aller. Il atteint l'arrière de la prison, en la contournant, cherche une brèche.

Pas de brèche, bien entendu, sinon ce ne serait pas une prison.

Pense-t-il, fort. Il va lui falloir neutraliser le garde. Pas un problème. Silencieusement. Un peu un problème. Et ce faisant, Hopper se dit que s'il avait été un pirate, tout aurait été plus facile. Il aurait bouté un feu, à l'opposé du campement, et aurait attiré le village par là-bas. Ensuite, plein de panache, il aurait fait sauter une bombe, ou autre chose, une chose de pirate, qui en aurait massacré la moitié. Il se serait occupé de l'autre moitié, profitant de l'effet de surprise, et serait parti dos à un lit de cendre fumant, en riant. Mais Hopper est un soldat. Il ne met pas le feu, il ne massacre pas les gens, même les cannibales. A moins qu'on lui en donne l'ordre, bien entendu... Une question presque morale, voir existentiel, effleure un instant son esprit, puis s'envole. La mission d'abord. Hopper se saisit donc de deux cailloux, qui trainent, car c'est dans leurs habitudes de faire cela. Le premier, il l'envoie valser dans les fourrés, non loin du garde, qui ne manque pas de l'entendre. Il se lève, le deuxième caillou vient lui percuter la tempe. Le garde s'écroule, mais ne tombe pas au sol. Hopper a été assez rapide que pour arriver et amortir sa chute, en douceur. Il place le garde sur sa chaise, comme s'il dormait, et entre dans la case...


Dernière édition par Hopper Jo le Dim 28 Avr 2013 - 10:06, édité 1 fois
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Le spectacle qu'il découvre en entrant, il s'y attendait un peu. La case est vétuste, dépouillée. En son centre, un unique pilier de bois qui soutient la structure. Au sol, de la paille, qui s'entremêle avec des restes humains. Le tout a une odeur à vomir. Mais pas le temps de régurgiter. Car, bien ligoté au poteau, il y a un homme. Il somnole, et ne remarque même pas l'entrée d'Hopper. Ce dernier en profite pour lui mettre un main sur la bouche, le temps qu'il se réveille. L'homme sursaute, émet un cri qui s'étouffe dans la paume d'Hopper, regarde, voit et comprend. Hopper enlève sa main, lui chuchote:

Qui êtes-vous?

Engagé Buck, matelot 2ème classe. J'étais avec le commandant Jsan...
Hopper lui fait mine de se taire.

Il n'y a que toi?


L'autre se tait, sombre. Tout est dit.

Tu saurais le reconnaitre, le commandant?

Oui, bien sûr.

Même s'il a eu le temps de pourrir au soleil sur un pieu?

L'autre ne répond pas, comme si, s'il affirmait la négative, Hopper allait l'abandonner. Pourtant, le sergent est déjà en train de le délier. Les liens tombent à terre, l'homme est libre.

Tu peux marc... tu peux courir?

Je demande que ça.

Hopper sourit et lui fait signe de, discrètement, le suivre hors de la case. Ce qu'il fait, sans demander son reste, le brave homme. Ils sortent donc, tassés, discrets. Alors qu'ils passent à coté du garde, toujours dans le vapes, Buck tressaille, tandis que Hopper se saisit du pistolet à la ceinture du cannibale. Sage décision.

Alors, lequel est-ce?

Hopper désigne du doigt les silhouettes à l'entrée du village, sur leur pieu. Buck fait non de la tête, il ne sait pas, il faut se rapprocher. Hopper le tire donc dans la périphérie du village, histoire de retrouver une planque décente. Ils y rampent, sur une trentaine de mètres, pour pouvoir avoir un meilleur point de vue. Tout les dix mètres, le sergent Jo regarde attentivement autours de lui. Il a comme l'impression d'être suivi. Mais personne. Soit. Ils rampent toujours, lorsque Buck arrête Hoppper.

C'est celui-là, le costaud.


En effet, le commandant est costaud. Très. Près de deux mètres, pour un bon cent cinquante kilos. Ça n'arrange personne. Mais Hopper a des ordres. Il intime à Buck de rester où il est, lui donne l'arme à feu récupérée sur le garde, et se dirige furtivement vers le la dépouille du commandant. Une fois arrivé, il prend une grande inspiration, se dresse sur ses appuis et s'approche. D'ici, il est tout à fait repérable, si qui que ce soit se balade dans le village. Après une courte observation, Hopper comprend qu'il ne pourra pas transporter la dépouille sans le pieu. La descendre prendrait trop de temps et serait un peu sale. Hopper n'est pas boucher. Il s'abaisse donc, agrippe le bas du poteau, compte mentalement dans sa tête. Un, deux, trois! Il tire! Le pieu résiste d'abord, mais finit par s'élever, par quitter la terre. Hopper le charge à grand effort sur son épaule. Avec un tel bagage, plus question de se la jouer furtif. Le sergent fait un signe très clair au matelot 2éme classe, un signe qui veut dire: cours!

Et ils courent, tout les deux. Ce n'est pas facile. Il fait nuit, la jungle est sournoise. Ils doivent faire attention aux racines, aux branches, aux animaux, aux pièges. Oui, les pièges. Hopper ne les avait pourtant pas croisé à l'aller. Il suivait une piste cannibale, et les habitants d'ici ne sont pas assez bêtes que pour prendre des chemins qu'ils ont eux-même piégés. Mais maintenant, c'est différent. Leur hâte et le colis de Hopper les obligent à prendre le chemin le plus tracé. Un bruit de corde qui rompt, un sensation de retenue qui cède au niveau de la cheville d'Hopper et un souffle fend l'air. Hopper a à peine le temps d'émettre un avertissement qu'ils plongent tous deux au sol, juste à temps pour éviter un tronc garni de piquants qui les aurait cueilli à la poitrine. Ils s'en sortent indemne, mais pas la dépouille, qui s'est fait harponner par le piège, et qui ballote en ce moment même accroché au tronc. Hopper se voit obliger d'aller la récupérer, perdant ainsi un temps précieux. Il tire dessus, tente de la décoincer. Les piques ont embrochés l'estomac mort du mort. Hopper tire un grand coup, une tripoté d'organes puants et indéfinis se répand au sol. C'est trop pour Hopper et Buck, qui se répandent à leur tour, abandonnant le contenu de leurs tripes sur la terre. Dans le même temps, un bruit de corne résonne dans la jungle. Son origine? Le village... Fini la "tranquillité", il va falloir s'essuyer le coin de la bouche, et recommencer à courir.


Dernière édition par Hopper Jo le Dim 28 Avr 2013 - 10:17, édité 1 fois
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Ils détalent, les deux marines. Ils détalent d'autant plus vite que derrière eux, ça s'agite, ça se rapproche. Des pas, nombreux. Rapides. Hopper tourne la tête: la jungle brille d'une centaine de petits feux, des torches. Elles les coursent et gagnent du terrain. Il accélère, jette un coup d’œil à Buck. Il s'en sort assez bien. Il est probablement fatigué, affamé, mais la peur a des vertus fascinantes, dont celles de toujours te trouver de nouvelles forces lorsqu'il s'agit de sauver ta peau. Tant mieux, Hopper n'a aucune envie de charger un deuxième poids mort sur son épaule libre. Il continue à cavaler, quand ça résonne dans la jungle! PAN! Le premier tir! Ils sont tout près! Une écorce éclate sur la droite d'Hopper, accusant l'impact d'une balle! Le première, pas la dernière. Ça pétarade sec derrière, les ... cannibales ont la haine.

Ils vont nous rattraper!


larmoie Buck, qui commence à céder à la panique.

Tais-toi et cours! On s'en sortira!
...
Je m'en sors toujours.


Ajoute Hopper, à voix basse.

Devant eux, la lisière de la forêt apparait. C'est une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c'est qu'ils seront bientôt sorti de cette jungle, qu'il n'y aura plus de piège. La mauvaise, c'est qu'ils seront totalement à découvert et feront de très belles cibles pour leurs ennemis bouffeurs de chairs. Hopper chasse pourtant bien vite ces pensées de sa tête. Quoi qu'il arrive, ils n'ont pas le choix. Courir, c'est tout ce qu'il leurs reste. Plus que quelques mètres...Ils passent la lisière! ... Et s'arrête derechef.

Une... falaise?


En effet Buck, c'est bien une falaise, là, juste devant toi. Une falaise haute et escarpée, impossible à escalader, qui donne sur l'Océan, à perte de vue. A ses pieds, les vagues vont taper violemment sur la roche, de ressac en ressac. Quelques rochers parsèment les premiers mètres d'eau, assurant à qui tenterait un plongeon une mort certaine. Devant, la mort, derrière, les cannibales.

Bon et bien... on va sauter.


Le sourire qu'a fait Hopper en disant cela fait froid dans le dos de Buck. Le sergent est sérieux. Et suicidaire. Et pourtant, cette idée s'insinue lentement dans la tête du matelot de deuxième classe. Les tirs d'armes à feu derrière eux en sont une des raisons. Puis, il y a la balance. Mourir noyé, ou mieux, fracassé, rapidement, ou alors espérer que les cannibales de l'ilot flottant ne prennent pas trop leur temps pour les dévorer... Un choix difficile pour Buck. Un choix qu'il n'aura pas le temps de faire. Hopper vient de saisir son bras, et l'a emporté avec lui vers le bord de la falaise, à toute vitesse! Avant que Buck ai pu comprendre ce qu'il se passait, il est dans les airs. Il a à peine le temps de voir une silhouette sortir d'un buisson, à toute vitesse, et de tourner la tête, que s'étend devant lui son funeste destin. Buck crie, Hopper se tait, mais garde le sourire. Il s'en sortira. Normalement. Il tombera au bonne endroit, ou alors quelque chose se passera. Quelque chose, comme par exemple trois cordes, sortant de nulle part, qui viennent s'entourer autours de son pied, de celui de Buck, ainsi qu'au pied du pieu qui "soutient" la dépouille du commandant. Les cordes se tendent, et voila les deux hommes suspendus au milieu de rien. C'est le genre de choses qui arrivent. Et qui fait rire Hopper, aux éclats. Même s'il ne comprend pas d'où elles viennent, ces cordes. Buck pour sa part, tremble comme un feuille. Il ne réalise pas vraiment. Il croit qu'il est mort.

Entre deux escalafades, Hopper jette un oeil à la dépouille. Elle aussi pend dans le vide, la corde la retenant par le pieu droit... le pieu... D'un coup, Hopper tend la main! La dépouille est en train de glisser: le nœud qui la retient ne trouve pas de zone de résistance, et le macchabée prend doucement le chemin de l'océan. Le sergent se met à faire balancier, avec sa corde. Son mouvement l'entraine de plus en plus près du cadavre, qui continue lentement d'échapper à sa prise. Un dernier mouvement... Hopper tend la main.. et arrive à la refermer sur la pique de bois, l'assurant de rester avec lui. Soulager, il expire bruyamment, exactement au même moment ou Buck laisse échapper un laconique:

Et merde.


Hopper tourne la tête. En effet. Sur le bord de la falaise, on peut voir une myriade de petites frimousses. Des visages en colère, mauvais. Les cannibales. Dans leurs yeux, Hopper lit un dilemme, le genre dont on ne veut pas faire l'objet. C'est qu'ils se tâtent, nos amis gourmands. Préfèrent-ils malicieusement couper les cordes qui retiennent les deux marines, et les précipiter dans les tréfonds, ou vont-ils hisser les deux fugitifs jusqu'à eux, pour se les cuisiner au bain marie? Ça palabre, ça chuchote d'oreilles en oreilles, mais sans jamais effacer cet air malsain qui traine dans leurs yeux.

C'était presque bien joué.


Laisse échapper Hopper, serein, philosophe. Son acolyte, témoin de son calme, hésiterait presque à faire de même. Accepter cette terrible situation, accueillir la mort simplement, sans complainte. Mais Buck ne peut pas faire ça. Alors il prie. Il prie le Destin, les dieux qu'il n'a jamais eu, l'esprit de sa grande tante qui était si bonne avec lui et qui a quitté ce monde il y a peu, dans son sommeil, tranquille. Il prie pour tout, et principalement pour un miracle. Mais il sait que ça n'arrive jamais deux fois de suite, les miracl...

BOUM!


Une explosion! Et encore, puis une autre. Boum partout, surtout sur l'ennemi! Les cannibales viennent de quitter le haut de la falaise, malgré eux! Un boulet a été se loger droit à leurs pieds, et les a envoyés valser aux quatre vents! C'est la débandade, ils se mettent à courir, fuient le plus loin possible, face à cette puissance de feu venue de nulle part! Même Hopper est surpris par ce nouveau retournement de situation. Pourtant, calme, il cherche à deviner l'origine des tirs. Il la localise vite. Cela vient de derrière. Hopper tourne la tête: sorti d'une crique, là ou on l'attendait pas, le Green Fairy tient la barre haute, sur les flots, à une cinquantaine de mètres d'eux. Son artillerie, précise, canonne sec! Assez que pour faire fuir la masse hostile des habitants de l'ile! Assez que pour sauver les deux malheureux et leur ... trésor. Hopper sourit. Il savait que tout allait bien se passer.


Dernière édition par Hopper Jo le Dim 28 Avr 2013 - 10:25, édité 1 fois
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Sous un soleil de plomb, haut dans le ciel, le Green Fairy vit d'une agitation toute habituelle, de celle qui est routinières et ne s'arrête jamais. Les matelots s'affairent un peu partout, entre déménagements de stock et gestes de navigation. Au milieu de ces fourmis appliquées et besogneuses, Hopper. Accoudé sur le bastingage, il prend le temps. Le nez au ciel, la touffe au vent, il apprécie un instant délicieux, celui de la paresse au soleil, celui du calme après la tempête et de la satisfaction du travail bien fait. Le tout en fumant un bon cigare.

Lui et Buck ont été chargé sur le navire quelques heures auparavant. On les a décrochés de leur perchoir, et envoyés recta chez le médecin de bord. Malgré les protestation d'Hopper, celui-ci a insisté pour lui faire un check-up complet, décision non négociable. Ça aura pris une plombe, pour finir enfin. Lorsque Hopper est sorti de sa cabine, le soleil grimpait déjà vers son zénith. Il en a profité, jusqu'à maintenant. Sans rien faire. Sauf peut-être des nuages havanés. Que c'est bon.

Sergent Jo.

Hopper se retourne. Il connait cette voix. C'est la délicieuse commandante Foxy James "Clover". Depuis son retour sur le bateau, il n'a pas encore eu l'occasion de la croiser.

Pas une égratignure de votre coté, m'a-t-on dit.

Des nouvelles de Buck, Ma Commandante?

L'engagé Howski? Il est mis au repos, le temps de retrouver ses forces. Il était particulièrement affaibli, mais il s'en sortira. Il vous doit une fière chandelle. On ignorait qu'il était encore en vie...


Hopper sourit, et se tourne à nouveau vers l'Océan, dans un nuage de bouffarde. Soulagé. Il aime bien Buck. C'est un chouette type, pour le peu qu'il le connait.

Et la dépouille?

Une autre affaire... Notre médecin doit encore se charger de la ... dé-pieuter.

Doucement, Hopper se marre. Et souhaite mentalement courage au toubib, qui ne va pas passer un bon moment. Foxy James vient à son tour se poser contre la rampe, et perd son regard dans les vagues.

Vous vous en êtes bien sorti. Malgré les risques.

Bien entendu. C'est mon travail.

On vous a un peu aidé...

Hopper tourne la tête et observe Foxy, dubitatif. La belle rit à son tour.

Vous croyez réellement que j'allais vous envoyer au casse-pipe, sans le moindre appui? Shi hi hi!

Sur le pont, une jeune femme de l'âge de Foxy s'approche d'eux. Cheveux noir, stature droite, regard stricte, il émane d'elle une profonde impression de force tranquille. Elle vient s'immobiliser près de Foxy, fait un léger salut de tête vers Hopper, stoïque.

Je vous présente la Lieutenant Masha Nikitin. Vous la connaissez déjà, sans le savoir. Elle vous a suivi sur l'ilot flottant, pour assurer vos arrières.

Les cordes? c'était vous?

La lieutenant sourit. Un peu.

Masha vient de Water Seven, où elle a apprit la maitrise de l'art du cordage. Elle est d'une compétence rare.

Vous fûtes amusants à suivre. Doué, quoi qu'un peu brouillon. Mais ça viendra avec l'expérience.

Hopper ne sait pas trop quoi en penser. Un seul mot lui vient, néanmoins, tandis qu'il tapote son cigare pour en perdre les cendres dans l'océan.

Merci. Pour.. à la falaise.

Mais bien entendu. C'est mon travail.

Répond elle, malicieuse sous ses airs glaciaux.

Sergent, je pensais à votre affectation prochaine. J'ai pensé. Le Green Fairy vous conviendrait-il?

Un grand sourire nait sur le visage d'Hopper.

A vos ordres, Commandante.

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