Il comprend le Hopper. Il comprend et il se marre. Ils n'ont pas fait les choses à moitié. Et c'est de bonne guerre se dit le Jo. En fin de compte, lorsque Dutch Warp, commandant d'Elite de la base d'East Blue, lui a permis de continuer son apprentissage, c'était une double faveur. Tout en continuant de se perfectionner, Hopper obtenait la presque promesse d'acquérir un grade confortable dans la Marine D'Elite, à sa sortie. Les heures sup' en compagnie de Gradés ont cet avantage. Mais c'était sans compter qu'au sortir, on lui demanderait des comptes. Il n'y a pas de tir-au-flanc chez les élites.
Le cigare éteint en coin de bec, tout en poussant d'une main les feuilles de palmes acérées qui obstruent son chemin, Hopper découvre une rangée de dents. Ça a quand même été un sacré bordel, et ça ne fait que commencer. Vrai qu'Hopper a très vite senti qu'on allait lui faire payer d'une certaine façon les avantages précédemment octroyés. Ce serait un paiement en plusieurs versements. D'abord, en temps. Et en papier. Hopper a été envoyé sous les ordres d'une certaine Commandante Foxy James. Une gradée qui officie d'habitude sur Grand Line, mais qui avec la sacrée tendance d'aller là où le vent la porte. La retrouver fut un calvaire, administratif d'abord, pratique ensuite. Il s'est avéré que son navire, le Green Fairy, mouillait en fait du coté de North Blue. Après moultes embarquements et débarquements, sans compter les coups d'escargophones, Hopper arriva enfin chez son nouveau chef.
Sacrément jolie la demoiselle.
La phrase d'Hopper ne trouve aucun écho sur cet ilot flottant, et c'est tant mieux. Il continue son avancée tout en repensant à cet ordre de mission fou que Foxy James lui a donné. La commandante l'a accueilli avec désinvolture. Sa crinière rougeoyant au soleil, elle l'a d'abord informé des raisons de sa présence ici. Un élite a-t-elle dit, Commandant de surcroit, s'est invité quelques semaines auparavant sur l'ilot, avec une cinquantaine d'hommes. Leur cible? Un équipage pirate discret mais nuisible, des trafiquants plus que des guerriers, dont les mains sales trempaient dans toutes les pires combines de marché noir. Un équipage que Foxy James suivait de près, pour une affaire de trafic d'êtres humains qui s'étendait jusque Grand Line. Jusque là, rien de spécial, si ce n'est que le commandant d'élite "Jsanpabon Dutrouduc", Hopper n'a pas compris si c'était oui ou non une blague, a pris Foxy James de court, pour mener l'assaut sur l'équipage. Pas de chance pour lui, à la place d'un campement de trafiquants planqué au milieu de la jungle, le marin d'élite à trouver un massacre et les trois cents cannibales qui l'ont commis. N'hésitant pas à mettre la main à la pâte, les cannibales ont attaqué l'élite et ses soldats, ont mangé les hommes, tué le commandant d'élite. Sa dépouille pourrit en ce moment même sur un pieu, en guise d'épouvantail. Tout cannibales qu'ils sont, ils ont néanmoins une vague idée de ce que représente les médailles des uniformes, faut-il croire.
Cet idiot a ruiné ma traque, pour en plus se faire tuer. Pas question que je risque la vie de mes hommes pour récupérer sa carcasse.
A ajouté Foxy James, surnommé "Clover" pour une raison inconnu de Hopper.
Ca c'est votre rôle. Et vôtre mission. Récupérez son corps. Il doit être enterré près des siens, même s'il a mené cinquante braves soldats à la mort, qui eux n'auront droit qu'à une plaque de cuivre, sur un mur...
Hopper a senti à ce moment là que "Clover" ne portait pas les marines d'élites dans son cœur. Dommage, il trouve la miss très mignonne, mais peu chaud lui fait. Il ne se sent pas plus élite que marin. Il veut juste faire ses preuves. Progresser, avancer dans la hiérarchie. Même si on lui sucre pour cela les trente hommes sensés être sous ses ordres. Les cannibales dont elle parle, les flèches empoisonnées et les dangers de la jungle, ça fait partie du boulot. Il connaitra pire, ça l'impressionne pas, le Jo. Alors, il a dit oui, sans hésiter et ça, ça a plu au Commandant James.
Bonne chance alors.
Ces dernières paroles résonnent encore dans sa tête. Ouais, elle est vraiment jolie cette Commandante. Ce serait bien de la revoir, après la mission. Hopper renifle et Foxy James disparait, d'un coup. Le frais Sergent s'immobilise. Il vient de sentir cette odeur caractéristique. Une odeur qu'il suit comme un petit poucet depuis qu'il a discrètement accosté, de nuit, sur l'ilot flottant. Une odeur qui accompagne d'étranges petits cailloux. Des cailloux de viandes, d'oreilles, de petits os. Des restes humains, et leur douce putréfaction. Ils ne sont pas vraiment difficiles à suivre ces cannibales. Et ils ne mangent pas très proprement. Hopper s'accroupit. Pousse une grande feuille, c'est là. Un gros orteil, à moitié rongé, qui pourrit au sol. Il n'est plus très loin. Il les piste depuis les bouts de tripes, après ce furent les fémurs, ensuite les cuisses maintenant les pieds. A compter qu'il a pris leur chasse en cours de piste, et qu'ils suivent la logique du "toujours commencer par la tête", c'est la fin de la marche, on attaque le dessert. Non, ils ne doivent plus être loin.
Ce faisant, Hopper se fait plus discret encore. Il arrache une feuille épaisse et se frictionne avec, on sait jamais qu'ils aient de bons nez. Il continue sa progression, à pas feutrés, sur la mousse. Une trace de pied, ici, là un autre orteil orphelin. Hopper se met à ramper. Le vent est couché, le soleil va faire de même. Une journée entière de traque. Et enfin un résultat. C'est doux, mais c'est là: la rumeur d'une conversation dans une langue qu'il ne connait pas. Il est tout proche de Leur Campement.
Dernière édition par Hopper Jo le Dim 28 Avr 2013 - 9:59, édité 1 fois